Arngrim Edorta

Arngrim est un grand homme, plutôt massif. Il a un peu de ventre, sans doute à cause de l’alcool, mais le reste, ce n’est que du muscle. Sa large face et sa mâchoire carrée ne font que renforcer cet aspect. A contrario, il n’a pas l’air brutal, et a plutôt un faciès jovial et sympathique. Ses longs cheveux bruns bouclés encadrent son front haut et ses petits yeux marron. Enfin, son œil marron, car son œil droit affiche un voile blanc qui gène sa vue depuis un certain accident. De celui-ci, il garde plusieurs cicatrices sur le visage, une balafre à l’œil et deux qui forment une ligne horizontale traversant son nez.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, étant donné qu’il est un Edorta de la lignée la plus pure qui soit, il ne s’est jamais vraiment préoccupé de ses tenues vestimentaires, préférant toujours assimiler celle de ceux avec qui il travaillait, gagnant souvent ainsi leur respect.

Plusieurs cicatrices sur le visage (une balafre sous l’œil gauche, une qui traverse son nez et va sous son œil droit, et une qui traverse de haut en bas son œil droit). Son œil droit est voilé.

Ferenc, jadis chef d’Arestim Dominae et de tout Olaria, eut sept enfants, dont deux sont particulièrement célèbres : Laclaos, pour lui avoir succédé et être mort dans des circonstances étranges, laissant à son tour sa place à Lysandre Hirune, et Cyclae, elle aussi connue pour son décès, tuée par Lysandre, que ce fusse un accident ou pas. Finalement, c’est dans le trépas que ces deux figures, désormais historiques, connurent leur heure de gloire. C’était dans la vie qu’Arngrim Edorta avait décidé de s’illustrer, pour redorer le blason de sa famille, descendante de Diron, premier chef des Olarils, choisi par les Dieux eux-mêmes. Mais remontons quelques années auparavant, avant les troubles.
Arngrim naquit il y a de cela cinquante-deux ans, et ce fut un grand jour de fête. Ferenc venait de donner naissance à un second fils, qui semblait aussi robuste, si ce n’était plus, que son grand frère, Laclaos. Cet enfant était venu au monde à une époque bénie des Dieux : la chasse, les récoltes et la pèche étaient bonnes, l’artisanat et le commerce florissants.
Ferenc décida, un beau jour, que son fils ainé serait le prochain chef. Le petit Laclaos n’avait pas encore huit ans, que son père prit à bras le corps sa formation. Il ne le traita plus tant comme un fils que comme un élève. Ne vous y trompez pas, c’était un bon père, qui aimait son fils, mais il fut aussi sévère qu’on peut l’imaginer, si ce n’est plus, car il pensait qu’Olaria méritait un chef brillant, plus qu’il ne l’était lui-même. Peut-être faisait-il erreur dans ses méthodes, mais peu importe, nul ne peut changer l’histoire.
Celui qui nous intéresse ici, c’est le second né, Arngrim. Tandis que Laclaos ne connaissait que la rudesse de l’apprentissage par l’expérience, lui avait droit à l’amour et à l’attention d’un père des plus attentifs. Alors que l’ainé subissait les brimades et l’ire des adultes à la moindre incartade, le puiné avait droit aux jeux et pouvait agir à sa guise. Les relations entre les deux frères ne furent pas toujours aisées, loin de là, mais avec l’âge, Laclaos finit par comprendre que sa tâche était des plus grandes, et remplaça l’amour qui lui manquait par l’honneur de la place qui lui était réservée.
De son coté, Arngrim aimait mettre son frère en difficulté, et certains érudits se demandèrent même à l’époque si cela ne faisait pas parti de l’apprentissage pour Laclaos : un chef doit savoir subir les erreurs des autres, et surtout, les anticiper et en limiter les dégâts. Ils étaient tout les deux des gamins intelligents, et comprirent très vite leurs statuts respectifs, ne serait-ce qu’instinctivement.
Quoi qu’il en soit, Arne, comme l’appelait son frère, eut une enfance des plus heureuses, suivie d’une adolescence merveilleuse. Il eut droit à tous les savoirs, tout les cours de son frère, sans jamais en subir la rigueur. Libre de faire ce qu’il lui chantait, il lui prit, vers ses dix-huit ans, de devenir forgeron.
Il eut droit au meilleur des maitres, le chef de la famille Alagareth, qui n’avait eut qu’une fille, avant que sa femme ne perde la capacité d’enfanter dans un tragique accident. Le vieux Swirm n’eut pas à être très dur avec son élève, qui était un jeune homme plein d’entrain et d’envie d’apprendre de nouvelles choses. Des choses, il en apprit, en particulier avec Róisín, la fille unique du vieux maitre. Ils firent leur passage à l’âge adulte ensemble, firent la fête comme il se doit le soir même, et quelques mois plus tard, le ventre de la belle jeune femme s’arrondit.
L’occasion était trop belle, et comme ils s’aimaient passionnément cela ne gâchait rien, on les maria un peu avant la naissance, tandis qu’Arngrim commençait à se lasser de la forge. Il laissa celle-ci à sa femme, et partit à la recherche d’un nouveau maitre. Il alla d’abord rejoindre ceux qui étaient les plus proches des Edorta et les plus proche de ce qu’il savait déjà faire, les Télaran. On lui apprit le travail des métaux, puis celui des pierres précieuses, mais il se lassa là-encore après quelques années, trouvant ce travail minutieux trop solitaire.
Il voulut alors se lancer dans le commerce, et géra celui de sa femme et de son beau-père. Une fois de plus, son intérêt pour cette branche se tassa, et, trouvant les Garthesia trop manipulateur, il alla rejoindre des gens plus simples, les Khélan.
De fil en aiguille et d’année en année, il s’essaya un peu à tous les métiers imaginables au sein d’Arestim Dominae. Entre temps, il eut deux autres beaux enfants, et son frère devint chef, lui assurant d’autant plus une liberté d’action totale. Le couple dirigeant était merveilleux et il s’entendait parfaitement avec eux. Pour les enfants, il était l’oncle rigolo qui a toujours un objet étrange ou une histoire incroyable à raconter.
Il était heureux, tout simplement. Il faisait ce qu’il voulait, comme il le voulait, il était apprécié de tous, avait une charmante petite famille, des amis, du travail à ne plus savoir qu’en faire. Malheureusement, les bienheureux ne le reste jamais trop longtemps, et il faut toujours que des nuages viennent obscurcir l’horizon, ne serait-ce que pour nous montrer combien notre bonheur est grand.
Tandis qu’il travaillait avec sa femme à l’agrandissement d’une aile de la cité Edorta, comportant entre autres les écuries, une secousse fit trembler la terre, comme cela arrive finalement assez régulièrement, mais celle-ci fit tomber le toit du bâtiment sur les travailleurs. Tous s’en sortirent intacts sauf lui qui perdit quasiment l’usage de son œil droit et gagna quelques belles cicatrices sur le visage, et Róisín, qui prit un sérieux coup sur la tête.
Elle ne se réveilla pas. Les soigneurs étaient formels, elle n’était pas morte, mais elle ne semblait pas prête à rouvrir les yeux non plus. On conseilla à Arngrim l’air de la campagne et un régime particulier à lui faire avaler, et l’Edorta fit ce qui était en son pouvoir pour aider au rétablissement de sa bien aimée, aidé de ses enfants. C’était un mois avant la mort de Laclaos.
Les évènements qui suivirent ne furent pas pour aider le moral de celui qui s’était du coup reconverti dans la vigne et la production de vin. Son grand-frère, pour qui il avait un respect sans borne, l’avait quitté sans prévenir, suivi finalement très rapidement par sa plus jeune sœur, Cyclae. Il perdait tout ou presque, d’un seul coup. Heureusement, c’était un homme optimiste, naturellement jovial, et ses trois enfants étaient là pour le soutenir.
Pour autant, il ne se positionna pas lors des Heures Sombres d’Arestim, il n’en voyait pas l’intérêt, et avait confiance dans le jugement de Laclaos, ignorant les rumeurs persistantes concernant son possible empoisonnement. Il s’occupa de ses vignes et continua de fabriquer son vin, s’appliquant comme il ne l’avait jamais fait de sa vie.
Quand les feux de la Gérax retentirent, il était dans l’une de ses caves, où il avait emmené sa femme, toujours endormie. Il aimait la porter en promenade avec lui au moins une fois par jour, lui parlant, pour garder le contact en quelque sorte. Ils eurent de la chance, mais peut-être était-ce parce qu’ils n’étaient pas dans la ville d’Arestim même. Ils furent seulement emmurés vivant dans le sous-sol, et furent ballotés par la terre qui tremblait. Quand les Dieux eurent consommés leur vengeance, il se produisit un miracle. Róisín se réveilla, comme après un long rêve. Elle était faible physiquement, après tant de temps plongée dans le coma, mais elle avait l’esprit clair. Coincés là, il parlèrent longuement, comme ils ne l’avaient peut-être jamais fait. Arngrim lui conta les évènements récents et Róisín conta les souvenirs, flous, qu’elle avait de son long sommeil.
Ils réfléchirent longuement et prirent des décisions. Quand ils purent sortir, après une attente qu’ils ne pourraient jamais quantifier, sauvés par des Astar survivants, quand ils virent l’état des Terres d’Olaria, cela ne fit que confirmer leur volonté. Il fallait faire se redresser le peuple Olaril.

Position face aux événements politiques Arngrim partit du principe que le jugement de Laclaos devait être respecté, aussi accorda-t-il le bénéfice du doute à Lysandre. A la mort de Cyclae, il douta, mais son esprit était ailleurs, avec son épouse.

Lors des Feux de la Gérax Les choses se sont plutôt bien passées pour Arngrim finalement. Il a survécut, comme ses enfants, et sa femme, qui était dans le coma, s’est réveillée. Il a bien l’intention désormais de s’engager et d’entrer dans le jeu politique.

Equipement et possessions Une cave à vin qui a peu souffert du désastre.

Connaissances, Savoirs, Capacités Arngrim a appris à lire et à écrire avec Laclaos, son grand frère, mais n’a jamais plus pratiqué depuis. Il saurait sans doute déchiffrer des choses, mais rien de plus. Il a touché à tout ou presque dans la vie, aussi possède-t-il une culture générale des Arts et Métiers Olarils très approfondie.

Animal de Compagnie aucun.

Pites de Développement pour votre personnage Il souhaite se présenter comme un héritier Edorta fiable dans ces temps de trouble et s’opposer clairement au pouvoir de Lysandre, qui a tué son frère et sa sœur.