Les Tables d'Olaria
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 L'avenir est dans l'exil

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Luminara Hirune
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MessageSujet: L'avenir est dans l'exil   L'avenir est dans l'exil EmptyVen 11 Déc - 9:57

Le réveil printanier n'apporta aucun réconfort à Luminara. Elle savait ce qu'elle allait faire, mais ne savait pas si elle devait s'en réjouir ou s'en attrister. Les bruits qu'elle entendait courir avaient retenu son attention. D'ordinaire, elle repoussait sans ménagement toute commère venue lui raconter les derniers potins. Mais là, elle tenait l'information d'une apprentie digne de confiance. Cette dernière avait assuré avoir assisté à un discours d'Arngrim Edorta, où ce dernier parlait de partir vers la Gérax. Or, Luminara savait qu'Arngrim n'était pas un beau parleur.

Elle ne connaissait pas personnellement l'individu, mais elle voyait parfaitement de qui il s'agissait. Il était normal de connaître la famille du Chef d'Arestim. Encore plus si l'on pensait qu'Arngrim aurait très bien pu être Chef, lui aussi. La seule perspective qui ne décourageait pas Luminara dans ce qu'elle s'apprêtait à faire, c'était celle d'être reçue avec bienveillance. De ce qu'elle savait sur Arngrim, c'était un homme droit, qui ne la jetterait pas comme une malpropre sous prétexte qu'elle était Hirune.

C'était aussi pour cette raison qu'elle ne savait pas exactement si sa démarche était bien fondée. Elle ne savait pas ce qu'elle allait exactement dire à Arngrim Edorta. Elle voulait lui parler, pour en savoir plus sur ce qu'il projetait, et voir s'il n'était pas trop présomptueux de lui offrir son aide, aussi minime soit-elle. Ne serait-ce que parce qu'elle avait déjà parcouru la Gérax. Encore que... elle pensait trop loin. Qu'elle commence par aborder l'homme, on verrait la suite plus tard.

Luminara n'avait pas parlé de départ avec Sorastrata, ni avec Lysandre. Pourtant, elle savait que les choix de Lysandre serait comme le sien ; elle n'avait pas l'ombre d'un doute. Chasseresse et Chef, Lysandre ne pouvait que saisir l'opportunité de partir vers d'autres horizons. Le temps que mettrait sa cousine à réaliser cet état de fait ne dépendait que d'elle, aussi Luminara n'avait-elle pas trop mauvaise conscience en réalisant cette démarche sans savoir où en était le stade des réflexions de Lysandre.

Le départ n'effrayait pas Luminara. Elle pressentait qu'il fallait quitter les ruines d'Arestim Dominae. Les avoir traversées de long en large lui avait suffisamment montré qu'il n'y avait plus rien pour les Olarils. Rester ne pouvait rien leur apporter de bon. En revanche, elle craignait le départ pour les enfants, les blessés et les Anciens. L'image de Sorastrata lui taraudait l'esprit. Que deviendrait sa grand-mère si le départ avait lieu ? Quand aurait-il lieu, d'ailleurs ?

La Chasseresse se leva, s'habilla sans bruit pour ne pas réveiller les sœurs dont elle partageait la tente, puis sortit à l'air libre. Elle passa le début de sa matinée à s'occuper de diverses tâches, puis se décida à approcher les tentes Edorta. Pour ne pas s'imposer de manière trop cavalière dans un endroit qu'elle ne connaissait pas, elle chercha quelque chose à apporter pour le confort de la femme d'Arngrim, qu'elle savait alitée. Le fait qu'elle ne possédait plus rien en dehors de ses armes et de sa peau d'ours la prit de plein fouet. Faisant bon cœur mauvaise fortune, elle cueillit un joli bouquet à l'odeur relaxante, choisissant avec soin la composition. Parvenue devant la tente occupée par Arngrim et Roísin Edorta, elle n'hésita plus et appela :

- Est-ce qu'Arngrim Edorta est là ? Je voudrais lui parler.

Comme aucune réponse ne fusait de la tente, Luminara décida d'apporter quelques précisions. Peut-être était-il occupé ?

- Je peux repasser plus tard. Mais j'aimerais discuter de la Gérax.

Elle refusait de dire qu'elle était une Chasseresse, l'amalgame serait trop rapide. Alors, elle fut soulagée quand le visage barré de cicatrices apparut devant elle. Elle sourit, tendit la main et dit :

- Bonjour. Je m'appelle Luminara.

- RÉSERVÉ ARNGRIM -
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Arngrim Edorta
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MessageSujet: Re: L'avenir est dans l'exil   L'avenir est dans l'exil EmptyMar 22 Déc - 20:13

    Arngrim contemplait une carte, dessinée d’une main habile. Le jeune Télaran qui l’avait produite avait du talent, c’était à ce demander ce qu’il faisait coincé dans la mine de diamants de Corwin. Les anciens des familles étaient bien stupides parfois, de laisser se perdre des talents comme celui-ci. En tout cas, le travail de repérage qu’il avait fait était remarquable et prometteur. Et il n’avait pas vu l’ombre d’un Ilgéraxan, là où l’on pouvait autrefois sentir leur menace sourde et repérer leurs mouvements dissimulés dans l’ombre. S’il disait vrai, si les créatures de la montagne avaient été aussi touchés que les Olarils par la catastrophe, alors ce serait un grosse épine sous le pied de moins.

    Somme toute, ils étaient d’ores et déjà prêts pour le départ. Ce qui restait à faire n’était que d’ordre logistique. Il faudrait organiser le convoi, les vivres, mais la situation actuelle faisait que l’on se serait déjà cru dans un bivouac en terre hostile. Non, tous vivaient déjà trop mal pour ne pas vouloir trouver mieux ailleurs.

    Le plus gros problème était, bien sûr, politique. Il n’avait pas encore pu parler à Lysandre. Au début, on lui avait plus ou moins refusé – car elle était souffrante – puis il avait lui-même été occupé. C’était pourtant de la première importance. Il était certain qu’elle entendrait ses raisons – ne serait-ce que pour aller à l’encontre de Kal’Berrik. Le pontife en appelait presque ouvertement à la révolution. Et le pire, c’est que cela marchait. Un grand nombre avait rejoints sa garde religieuse, et avant longtemps, il représenterait une menace sérieuse. Peut-être même pourrait-il utiliser la force pour les empêcher de partir… Des Olarils contre des Olarils, encore, c’en était démentiel rien que d’y penser.

    Ce qu’il fallait faire aujourd’hui, c’était regrouper les gens, reformer l’unité primordiale du peuple. Peu importaient les familles, les rangs, les âges desormais. Tous étaient égaux face à l’adversité, et seule la volonté ferait la différence. Lui en tout cas, avait la volonté. Il avait la volonté d’être la flamme autour de laquelle pourraient venir se réchauffer tous ceux qui ont peur ou qui souffrent en ces temps difficiles. Il avait la volonté de les mener vers un avenir glorieux et resplendissant. Et il avait la volonté d’y arriver sans faire couler le sang.

    La seule chose qu’Arngrim essayait de maintenir loin de ses pensées, c’était Roísin, son épouse, paradoxalement. Elle ne pouvait toujours pas marcher, et ce ne semblait pas être pour bientôt. Il l’avait protégée dans son sommeil pendant si longtemps, et voilà que maintenant qu’elle les avait rejoint dans le monde éveillée, voila que c’était à lui de l’abandonner. Non, il préférait ne pas y penser et se concentrer sur les préparatifs.

    Heureusement, une voix le fit quitter ses sombres pensées.
    Quand il se retourna, il reconnut aussitôt celle qui se présentait à lui. C’était le belle Luminara, Danseuse et Chasseresse, aussi capable de procurer un frisson esthétique qu’un frisson mortel. Les Hirune étaient la seule famille dans laquelle il n’avait pas fait d’apprentissage, mais il s’était fait un principe de les connaitre tous malgré tout. Pour un jeune Edorta, le principe avait été simple : il fallait encore mieux connaitre ses ennemis que ses amis. Il avait connu Ebanelle quand elle avait sombré dans la folie, et sa fille s’en était plutôt bien sorti, malgré ces antécédents difficiles.

    « Bonjour Luminara. Je vous connais. J’ai à de nombreuses reprises eu l’occasion d’apprécier votre art de la danse. »

    Malgré son faciès balafré et son regard un peu étrange, Arngrim respirait la sympathie. Il avait à la fois la voix grave de celui qui a vécu, et l’aura chaleureuse du conteur au coin du feu. Il prit la main de la chasseresse et la serra, ni trop, ni trop peu.

    « Je serai ravi de parler de la Gérax avec vous. Prenez donc un siège. »
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Luminara Hirune
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MessageSujet: Re: L'avenir est dans l'exil   L'avenir est dans l'exil EmptyLun 28 Déc - 19:39

Arngrim Edorta mit aussitôt Luminara à l'aise. Elle accueillit son compliment avec plaisir et le remercia d'un geste. La poignée de main qu'ils échangèrent finit de convaincre la jeune femme qu'elle avait bien fait de venir le trouver. Alors qu'il lui proposait de s'asseoir, elle lui tendit les fleurs fraîchement cueillies :

- J'ai cueilli ceci... pour votre femme. J'espère qu'elle se rétablira rapidement.

Puis, elle prit un siège et s'installa. Maintenant que les politesses étaient derrière eux, elle pouvait se concentrer pleinement sur l'objet de sa visite. Soulagée qu'Arngrim lui accorde du temps, elle résolut d'aller droit au but et d'être concise. Elle croisa un instant son regard, puis commença :

- Vous parlez de départ. Je ne vous ai pas entendu vous adresser aux Olarils, mais je sais que vous voulez partir vers la Gérax.

D'abord, elle voulait entendre la confirmation de ce qu'elle savait. Question d'être sûre de partir sur de bonnes bases pour la suite. La suite coula plus naturellement qu'elle ne l'aurait cru.

- Je ne sais pas exactement ce qui vous pousse à vouloir partir, mais peu importe. Je pense quitter Arestim Dominae moi aussi.

Elle s'accorda une pause, puis reprit, pour ne pas raviver les souvenirs qu'elle gardait de ces derniers jours. Elle se revoyait parcourant les ruines, découvrant les morts, constatant la mort de son univers. C'était trop pénible, aussi embraya-t-elle :

- Disons que je suis certaine que les Olarils n'ont plus aucun avenir ici. Or, de nombreux Olarils sont réticents au départ. La Gérax est depuis toujours source de peur et d'effroi. Les convaincre de partir ne sera pas une mince affaire.

Luminara pensa un bref instant à son cousin, Hemric. Mort, lui aussi. Un de plus. Un de trop, peut-être. Et dire qu'elle s'apprêtait à retourner dans la Gérax, sans lui.

- Je partirai, mais où pensez-vous nous guider ? Parce que je me doute bien que vous guiderez l'expédition ?

Luminara voulait éviter que les conflits d'intérêt Hirune-Edorta interviennent. Elle ne savait pas si Lysandre avait discuté avec Arngrim – d'ailleurs, elle ne savait pas tout court ce que sa cousine en pensait, de ce départ. Ce qui lui importait, c'était autre chose. Arngrim pouvait bien se poser comme guide, tant que Lysandre restait chef. Ce qu'elle voulait vraiment savoir, c'était si Arngrim avait des certitudes, s'il connaissait des choses cachées aux Olarils.

- Vous ne connaissez pas la Gérax, je suppose ? Au-delà de ce que les mineurs ont découvert, que pensez-vous qu'il y ait ? Qu'est-ce qui vous pousse à aller dans cette voie-là, alors que nous pourrions nous enfoncer dans l'Umber ou tenter de traverser le Raun ?

Luminara ne voyait pas d'autre manière de poser sa question. Allait-il lui aussi vers l'inconnu, ou non ? Lui accorderait-elle sa confiance ? Il y avait tellement de questions... Elle continua :

- Et comment envisagez-vous de faire se déplacer notre peuple ? Allez-vous demander aux nôtres de tout abandonner ? Comment allons-nous procéder pour faire tenir le rythme aux Anciens et aux enfants ? Aux blessés ?

Elle ne réalisa même pas qu'elle s'était inclue dans le groupe qui partait, qu'elle était passée du vous au nous. Changeant de registre, elle continua :

- Quoi qu'il en soit, il se trouve que j'ai déjà tenté de traverser la Gérax, ou plutôt d'atteindre la Pointe Enneigée, pas plus tard que cet hiver. Mon expédition a été interrompue par les signes avant-coureurs de la catastrophe qui nous a touchés.

Luminara sentit ses joues se colorer. Jamais encore elle n'avait osé en parler, mais les événements des derniers jours lui permettaient de parler avec une sincérité qu'elle ne se serait pas permise en temps normal.

- Mais la Gérax m'intéresse et me fascine depuis toute petite. Si vous avez besoin d'aide, d'une manière ou d'une autre, vous pouvez faire appel à moi, aussi présomptueux que cela vous paraisse.

Luminara regarda Arnigrim. Elle avait beaucoup – sans doute trop – parlé. C'était à son tour, maintenant, de l'éclairer.
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MessageSujet: Re: L'avenir est dans l'exil   L'avenir est dans l'exil EmptyMar 29 Déc - 23:10

    Luminara avait eut la délicate attention de porter quelques fleurs pour Roísin. Arngrim en fut très touché, bien qu’un pincement lui serrât le cœur : bientôt, c’était tout ce qu’elle aurait comme souvenir de lui, si un nouveau miracle n’arrivait pas. Il n’en remercia pas moins l’Hirune d’un hochement de la tête éloquent, les yeux fermés.

    « Merci pour elle. Je lui dirai l’intérêt que vous portez à son prompt rétablissement. »

    Puisse-t-il avoir lieu un jour…

    Mais l’ordre du jour était tout autre, et la chasseresse semblait quelqu’un de franc et direct. Dès qu’ils furent installés, chacun sur une chaise, elle s’attaqua sans attendre au vif du sujet : le départ des Olarils vers la Gérax. Nombreux était ceux qui étaient venu le questionner, et nombreux seraient ceux qui viendraient encore avant le jour fatidique, et il n’avait jamais rien d’autre à le répondre que la vérité.
    Elle semblait accueillir l’exode de manière assez prosaïque. Là où les autres venaient souvent avec des peurs religieuses, craignant pour leur vie comme pour leur mort, elle paraissait déjà convaincue de la pertinence de ce voyage. Alors que beaucoup avait peur de la Gérax elle-même, la danseuse voyait plus loin, et s’inquiétait de la destination. Arngrim observa quelque chose d’amusant qui le fit sourire légèrement. Tandis que le flot des paroles s’écoulait sans interruptions, l’Hirune s’incluait dans l’organisation même du périple, passant du vous au nous.
    Elle s’inquiétait des chances des moins aptes, elle avait conscience du danger réel qu’ils allaient affronter. Finalement, elle proposa son aide, tout simplement. Si les plus proches partisans de Lysandre venaient à lui ainsi, les choses allaient être encore plus faciles. Nombreux étaient ceux qui la suivraient aveuglement – ceux-là même qui voulaient croire qu’elle parviendrait à s’assagir et à faire un bon dirigeant. Des idéalistes, et franchement, c’est bien ce qu’il fallait pour participer à une telle entreprise : beaucoup d’optimisme. Et de volonté. Il faudrait surtout beaucoup de volonté, se dit l’Edorta intérieurement.

    Quand elle eut fini, il se leva silencieusement et alla à une table proche remplir un verre d’un bon vin. C’était une de ses toutes dernières bouteilles, et il devrait bientôt se trouver un nouveau métier… Il tendit le verre à Luminara.

    « Tenez, toutes ces questions ont du vous donner fort soif. »

    Il s’employa alors à lui dire la vérité, comme aux autres avant elle. Peut-être irait-il un peu plus loin cette fois-ci.

    « J’ai été particulièrement épargné par la catastrophe, comme vous le savez peut-être. Je n’ai perdu aucun de mes enfants et j’ai retrouvé ma femme. Celle-ci avait eu… une vision. Elle a vu la Gérax, elle a vu un périple, elle a vu une lumière chaleureuse et réconfortante de l’autre coté. Ce rêve lui revient chaque nuit, et est devenu à nos yeux comme un rêve prémonitoire de l’avenir d’Olaria. »

    Il se rassit alors devant la jeune femme.

    « Je me suis alors employé à parcourir les terres d’Olaria pour voir ce qu’il en restait. J’ai vu le Raun comme l’Umber, la Gérax comme les ruines d’Arestim Dominae et les plaines des Astars. J’ai vu les tentatives de reconstructions qui toujours, s’écroulent. J’ai vu la terre, autrefois riche et généreuse, devenue impropre à la culture. Pire, j’ai vu les rats commencer à proliférer dans les ruines, signe avant coureur d’épidémies et de mort.

    Vous me demandez pourquoi vers la Gérax et pas ailleurs ? Le Raun est aussi meurtrier qu’autrefois et l’Umber ne semble pas avoir été touché par les Feux. Les Ilumber seront certainement ravi d’une occasion de venger les évènements des Jeux de Bakarne. Non, Luminara, plus que tous les signes, plus que les visions, c’est la logique qui me pousse à partir vers la Gérax, et j’ai peur que ce ne soit la solution la moins dangereuse qui s’offre à nous. »


    Il avait parlé sans animosité, bien que d’un ton sec. Il présentait avant tout des faits qu’il savait avérés et qui n’étaient pas plaisant à entendre. Lui n’avait pas d’attrait particulier pour la Gérax ou le risque, mais il voulait le meilleur pour son peuple, et il ferait ce qui était en son pouvoir pour le lui offrir.

    « J’ai regroupé toutes les informations possibles et imaginables pour faciliter le voyage. Déjà, la Gérax a changé. Un Télaran de confiance a même produit des cartes allant plus loin qu’aucun Olaril ne soit jamais allé, même ce fou de mineur de diamants de Corwin. Les cols qui étaient autrefois infranchissable sont désormais ouverts, et semblent presque praticables. Mieux, les Ilgéraxans, dont la présence est si oppressante selon les dires des Télarans, semblent inexplicablement absents. »

    En résumé, les choses avaient changé, et pas que dans les plaines Olarils. Un chemin s’était ouvert, vers un avenir différent… Un avenir qu’ils construiraient à l’aide de leur volonté de vivre.
    Restait le problème de ceux qui ne partiraient pas. Comment allait-elle le prendre ? Accueillerait-elle la nouvelle avec la même distance, trouverait-elle cela inhumain ? Finalement, il n’avait pas tant à perdre, si elle était déjà convaincue de son désir de partir. Il reprit, tachant de montrer des scrupules, mais suffisamment peu pour qu’elle comprenne que sa décision était mûrement réfléchie.

    « Je pense que nous ne partirons pas tous, en fait. D’abord, certains refuseront tout simplement de quitter leur terre natale. Je les comprends, quelque part, même si elle n’a plus rien de sa beauté d’entant… Le problème est plus celui des malades et des blessés. Mais prenons le problème autrement. Le printemps tout proche et les premières chaleurs vont favoriser les maladies. Pire : la fonte des neiges promet de provoquer des crues importantes qui pourraient réduire à néant le peu de choses qui tiennent encore debout. Le calcul est simple, nous n’avons pas le temps d’attendre encore très longtemps. Surtout que nous vivons sur de maigres réserves de nourriture, qui s’amenuisent de jour en jour. Bientôt, nous n’aurons même plus la possibilité de faire quoi que ce soit. »


    Il la regarda droit dans les yeux, une étrange lueur dans son œil voilé.

    « Nombreux seront ceux que nous devront abandonner ici à leur sort. C’est le prix à payer pour la survie du plus grand nombre. Je crois sincèrement que ceux qui en ont la volonté trouverons le moyen de se joindre au convoi. Ceux qui ont déjà abandonné… devront rester. »

    Il marqua un silence, continuant de regarder l’Hirune dans les yeux.

    « Voulez-vous toujours vous joindre à ce convoi vers l’inconnu ? » dit-il, en souriant.
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Luminara Hirune
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MessageSujet: Re: L'avenir est dans l'exil   L'avenir est dans l'exil EmptySam 2 Jan - 18:14

Luminara prit le verre qu'Arngrim lui tendait, le remercia et avala une gorgée de vin, savourant la chaleur qu'il lui apportait. Et réfléchit à ce que lui disait l'Edorta. Ainsi, sa femme avait des visions ?Luminara avait maudit les dieux, soit. Les dieux avaient durement frappé les Olarils, maintenant ils les guidaient vers un monde meilleur ? Non, elle refusait d'associer les dieux au rêve de Roísin Edorta. Consciente de la contradiction de ses pensées, la chasseresse choisit d'accorder foi aux prémonitions de la femme d'Arngrim. Ce n'était guère le moment pour des démêlés avec les dieux. Elle partirait, de toute façon. Avant la catastrophe, elle aurait pris ce nouveau signe comme la preuve que les dieux étaient avec eux, qu'ils continuaient de les guider. Maintenant, elle ne savait plus tellement où elle en était. Maudit Bakarne...

L'explication d'Arngrim, concernant la direction de la Gérax, parut plus que raisonnable à Luminara. Mais elle devinait que les visions de sa femme l'avaient certainement conforté dans son choix. Quand il lui annonça que la topographie de la Gérax avait changé, Luminara réalisa que leur entreprise n'était pas vouée à l'échec. Que ce n'était pas, comme beaucoup le pensaient, une folie de quitter les Ruines. Elle n'aurait jamais envisagé emmener dans la Gérax des personnes non-entraînées. Or, la catastrophe semblait avoir eu au moins un effet positif. C'en était presque étonnant.

En revanche, apprendre qu'Arngrim comptait abandonner ceux qui ne seraient pas capable de suivre le convoi atterra Luminara. Elle se raidit. Elle garda le silence un long moment, tournant les données du problème dans tous les sens possible. Et, au milieu de sa réflexion, une évidence jaillit. Les mots de Luminara claquèrent dans l'air, quoique dits avec douceur :

- Vous abandonneriez votre femme ?

La jeune femme réalisa la portée de ses derniers mots avec une acuité toute nouvelle. Alors, la visionnaire serait laissée en retrait ? Elle ne connaîtrait jamais la terre promise qu'elle annonçait ? Elle se doutait qu'Arngrim avait déjà envisagé toutes les solutions et qu'il parlait en connaissance de cause. Seuls les plus résistants des Olarils franchiraient les nouveaux cols de la Gérax. Elle ferma les yeux et les rouvrit en disant :

- Vous n'êtes pas un homme de concessions.

Le sentiment qu'elle éprouvait à l'égard de cet homme qu'elle venait à peine de rencontrer était difficile à exprimer. Quelque chose entre admiration et compassion. Une chose était sûre : l'homme allait jusqu'au bout de ses idées, quoi qu'il lui en coûte. Le sourire qu'il affichait respirait la bienveillance, mais elle percevait l'infaillibilité du personnage. Elle ne retournerait pas le couteau dans la plaie, puisqu'il semblait avoir pris sa décision, mais elle espérait sincèrement qu'il ne serait pas assailli de regrets jusqu'à la fin de sa vie. Sans se laisser interrompre, elle continua :

- Je n'aime pas cette idée. Les plus faibles pourraient être pris en charge par les plus forts, ceux qui sont capables d'endurer une plus grande fatigue. Je pense que c'est un choix qui doit être posé par les concernés. Je préfère, quoi qu'il m'en coûte, un Olaril qui meurt sur la route qu'un Olaril qui meurt abandonné.

Luminara était déterminée à ne pas laisser ses proches trop faibles en Arestim, s'ils désiraient partir. Et si elle devait porter Sorastrata pendant la majeure partie du trajet, elle le ferait. Mais elle n'abandonnerait pas les siens. Peut-être était-ce une façon de rester en paix avec elle-même. Peut-être était-ce hypocrite. Mais elle n'en démordrait pas. Elle ne se rendrait pas coupable de ce qu'elle reprochait aux dieux.

- Je vous l'ai dit. Je partirai. Cette difficile question ne change pas notre situation.

Après tout, elle était au moins d'accord sur un point : il n'y avait pas lieu de s'inquiéter pour ceux qui ne voulaient pas partir. Ils ne forceraient personne. Un triste sourire naquit sur ses lèvres. Elle avait méprisé la division entre opposants et partisans, avant les Feux de la Gérax. Mais voilà que le peuple d'Arestim se divisait tout de même, et pour toujours, cette fois...
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Lysandre Hirune
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MessageSujet: Re: L'avenir est dans l'exil   L'avenir est dans l'exil EmptyDim 3 Jan - 14:17

Lysandre marchait, aux côtés de celle qui fut, et qui serait sans doute, son ennemi. Non sa rivale, puisqu'elles n'avaient pas été deux dans le coeur de Laclaos, du moins était-ce sa propre perception des sentiments de l'ancien Chef... Il avait toujours aimé Mithra, la Chasseresse en était intimement persuadée. Elle laissa de côté ce passé-là, car dans sa tête, se trouvaient d'autres angoisses, des questions et des plans. Des plans pour marcher le plus possible, sans se fatiguer ; des plans pour survivre à la Gérax, pour survire aux Ilgéraxans, pour survivre à leur départ et à ce voyage vers l'Inconnu.

Lorsqu'elles marchaient dans le campement qui s'éveillait, Lysandre observa les tentes, parfois devinant avec les feux intérieurs les silhouettes de son peuple. Elle les regardait avec tant de minutie qu'elle aurait pu leur dire au revoir... Comme si elle s'apprêtait à fuir... Un frisson la fit se contracter et elle serra les machoires. Non. Elle ne fuyait pas, et tous ceux qui partiraient avec elle n'étaient ni des lâches, ni des peureux. Ils avaient simplement envie d'une vie meilleure que ces ruines, ce sang et ces lamentations religieuses. Il était temps de cesser de pleurer et de prier les Dieux pour qu'ils soient cléments, et de saisir leur chance d'aller le leur dire en face. Derrière la Gérax.

Ce fut ainsi, les poings serrés et la démarche plus vive, qu'elle gagna la tente où siégeait Arngrim Edorta. Le frère de Laclaos, qu'elle s'attendait à trouver seul ou en compagnie de son épouse malade, avait visiblement de la visite... Lorsque les deux femmes approchèrent, elles purent cerner une conversation. L'audition de Lysandre, de la Chasseresse, d'une grande finesse, put capter la discussion et reconnu entre mille la voix de sa cousine. Luminara avait donc souhaité rencontré l'Edorta. Une seconde, elle eut un éclair de colère : que voulait-elle au frère de Laclaos ? Mais la culpabilité la fit s'adoucir, car la Danseuse était un soutien inconditionnel, elle le savait, et jamais elle ne tenterait quoi que ce fut avec ceux qui étaient ses opposants. Ce mot voulait-il dire encore quelque chose, alors qu'elle s'apprêtait à lui annoncer son départ à ses côtés ?

Elle s'annonça d'une voix ferme, souhaitant afficher une maturité qui lui avait fait défaut, selon les dire des Olarils qui remettait en cause son autorité. Les derniers événements la forçaient à plus de contrôle, et elle espérait ne pas avoir à lutter contre sa fougue, comme lors de sa rencontre avec le Pontife.

« Arngrim Edorta ? » Haussa-t-elle la voix, avant de soulever le pan de tente d'où elles entrèrent, Mithra et elle. Elle découvrit, en effet, sa cousine Luminara, et le beau-frère de la Veuve. L'Hirune ne pouvait pas nier avoir entendu des bribes de conversation, aussi choisit-elle de ne pas mentir, et de rebondir sur ce qu'elle avait pu percevoir.

« Qui sait combien de temps nous mettrons pour trouver un passage... » Avança-t-elle alors qu'elle approchait, un signe de tête allant vers Arngrim, et un sourire à la Danseuse. Ils étaient trop pressé pour perdre du temps à des salutations interminables et à des introduction de leur propos. Il fallait aller droit au but.

« Nous ne pouvons pas nous permettre de mener les plus faibles d'entre nous vers un danger inutile. Après tout... nous pouvons ne jamais revenir de ce voyage. » Son visage, soudainement fermé, exprimait uniquement la réflexion. Elle-même n'avait pas le coeur à abandonner ici les blessés ou les malades, mais avaient-ils vraiment le choix ? Les conduire droit vers les Ilgéraxans étaient une folie... En tant que Chef, elle ne pouvait pas prendre cette décision déraisonnable. Malgré que cela lui brise le coeur.

« Nous devons partir en éclaireurs. Et revenir, une voix la route tracée, lorsque les vivres seront suffisants pour tout le Peuple, pour tous partir. » Mais son regard ne put s'empêcher de s'assombrir lorsqu'elle ouvrait la bouche, pour ajouter dans un murmure. « Si tant est qu'ils acceptent tous de quitter les Plaines... »

C'est lorsqu'elle tourna les yeux vers la Veuve de Laclaos, et qu'elle eut un regard vers Arngrim qu'elle réalisa n'avoir pas encore affirmer sa position... Il fallait pourtant qu'elle prenne un peu de temps pour cela. Aussi, la Chasseresse s'approcha plus du frère de l'Ancien Chef, lui présenta sa main, au bras qui ne tremblait pas, et leva le menton d'un air fier. Malgré qu'ils aient à enterrer la Hache de Guerre, Lysandre tenait à lui montrer un profil déterminé.

« Je partirai, moi aussi. » Fit-elle d'une voix grave. Avant d'ajouter, moins fort : « Nous n'avons qu'une semaine pour organiser notre départ... »Au delà de cette date, les pluies commenceraient, et leur progression serait retardée.
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MessageSujet: Re: L'avenir est dans l'exil   L'avenir est dans l'exil EmptyLun 4 Jan - 9:36

    Leur trajet s’était fait dans un silence relatif, encore lourd de leurs vieux différents. La question s’était déjà posée à plusieurs reprises, depuis que les projets d’Arngrim lui avaient été révélés… Mais elle la taraudait toujours. Que serait Lysandre, de l’autre côté de la Gérax ? Que trouveraient-ils ? Les réponses ne surviendraient sans doute pas avant longtemps, et encore, à condition qu’ils mènent ce périple à terme. Qui les attendait, derrière les sommets acérés ? Régnait-il là-bas un peuple qui saurait les accueillir, qui leur ressemblerait… ? Auraient-ils leur propre régence ? Et dans ce cas, Lysandre demeurerait-elle leur chef ?

    La Veuve avait tant bien que mal chassé ces idées une fois parvenus au-devant de son beau-frère. Elle constata en même temps que Lysandre la présence de Luminara, qu’elle avait eu l’occasion de rencontrer… lors de l’un des derniers soirs de paix d’Arestim. La colère qui endurcit un instant le regard de la Chasseresse l’intrigua, mais elle n’en dit rien, se contentant d’un infime froncement de sourcils. Luminara était, pour ce qu’elle savait d’elle, une femme raisonnable et un fidèle soutien de l’Hirune. Elle était de ceux qui avaient été craints par Mithra, avant les Feux. Car aimante et dénuée de tout fiel. Elle était l’opposé de Jezabel, de la sœur frustrée, dangereuse. Elle cilla, en pensant à Jezabel. Elle avait pu l’apercevoir, depuis que le camp avait été monté… Et rassurée de sa bonne santé elle ne s’était pas résolue à aller la retrouver pour parler de leurs plans. Elle n’en avait pas eu l’énergie, pas l’envie. Elle n’était plus une femme apte aux conflits… Ou du moins ne l’était-elle pas, alors.

    Mithra ne posa pas de questions. Elle l’avait déjà fait, et ce n’était alors pas le but de sa présence. Non elle s’affichait uniquement comme un soutien muet à son ennemie. Comme un bouclier silencieux, discret dans l’ombre de Lysandre. Elle connaissait trop bien Arngrim pour le soupçonner de se montrer virulent, acerbe. Il n’était pas comme son frère, ni même comme elle, avant. Non l’homme était d’une bonhommie moelleuse et rassurante. Et ce quoi qu’il pense que ses interlocuteurs. Il savait séduire, s’insérer dans les esprits avec tolérance. Mais c’était là tout autant une confidence faite aux quelques personnes présentes qu’un message lancé à l’Edorta. Quatre membres de clans opposés venus se trouver en ces temps obscurs.
    Mithra glissa un sourire discret en direction du frère de son défunt époux, puis salua Luminara d’un hochement de tête silencieux, nuancé de ce certain respect que lui a toujours inspirée celle qui partage le veuvage.

    Le Chef d’Arestim posa ses questions de but en blanc, et de façon habile. L’Endeuillée masqua spontanément sa surprise, recouvrant un peu de son maintien habituel. Elle considéra la jeune femme avec un regard légèrement appréciateur, de façon sans doute imperceptible. Il eut été insultant pour une jeune femme aussi véhémente que Lysandre de se voir féliciter pour un mot correctement lâché. Cela, Mithra l’entendait tout à fait. Elle garda donc pour elle ce sentiment, se contentant de revenir planter dans les yeux d’Arngrim ses prunelles d’ébène.

    La discussion qu’elles avaient interrompu se trouvait sur un terrain glissant, celui des abandonnés de leur entreprise. Un terrain qu’une femme pragmatique pouvait sillonner. Elle se contenta de glisser, d’une voix basse, de cette voix voilée qui était sienne depuis les Drames : « C’est un périple des plus dangereux que vous envisagez. Et ce dans de très courts délais. Vous ne gagnerez pas en une semaine l’assentiment de tout un peuple sur un sujet si délicat que celui de notre exode. » Son regard quitta le regard d’Arngrim, rassurant, pour affronter celui de Lysandre. Pour ce faire, elle s’était un peu décalée, s’aidant de sa béquille, lourde sur ses jambes épuisées. « Il nous faudra faire des choix. Pour beaucoup déchirants. » Les Olarils se séparaient. Ils étaient au croisement de deux routes. Celle de l’espoir, et celle de la persévérance et du labeur… Ils ignoraient laquelle menait au salut des leurs, prenaient un risque. Celui de périr, et celui d’abandonner les autres à leur sort.

    Elle adressa alors à Luminara un sourire qui se voulait rassurant. Elle comprenait les doutes et les réticences de la danseuse à laisser sur place plus de la moitié de leur peuple. « Beaucoup n’auront de toutes façons ni la force, ni la volonté de se lancer dans cette histoire. » Ses yeux s’assombrirent. « Le fiel déjà s’est glissé sous les tentes, insidieux, il hante les chairs viciées, obscurcit les regards de ceux qui ont tout perdu. Beaucoup n’endureront pas le deuil, dans ces conditions. » Et Luminara le savait comme elle. Elle ne l’avait pas dit, par respect pour les blessures de l’Hirune, mais son regard parlait pour elle. Toutes deux avaient en commun cet héritage, laissé dans leur histoire par la Mort d’êtres chers. De l’époux, du compagnon, et pour Mithra à présent des enfants.

    Elle avait eu la force de ne point céder aux messages de Kal’Berrik, mais elle le savait, peu en auraient l’occasion. Et ceux qui cédaient à l’alanguissement que les discours de ce type d’homme se perdraient bien vite, dans leurs chapiteaux de toile.
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MessageSujet: Re: L'avenir est dans l'exil   L'avenir est dans l'exil EmptyLun 4 Jan - 17:04

    Luminara avait frappé Arngrim là où ça fait mal, droit dans la seule véritable faille de son armure. Il était assis là, confiant, lui souriant, et elle l’avait assassiné, d’un coup. Les mots avait été lancés avec douceur, mais avait bien claqués aux oreilles de l’Edorta. Son sourire vacilla, et il se releva bien vite, pour rejoindre la table où se trouvait la bouteille de vin. Il se servit un verre et le but cul sec.
    Oui, il allait abandonner sa femme là, et ce ne serait pas de bon cœur. Avait-elle donc besoin de remuer le couteau dans la plaie ? C’était son souhait à elle. Il avait tenté de la convaincre mais avait dû rendre les armes face à sa logique implacable. Après tout, mieux valait tenter quelque chose dans les terres d’Olaria plutôt que de ralentir un voyage qui serait déjà bien difficile en lui-même. Surtout que ceux qui resteraient verraient sans doute leurs chances de survie augmentée par la baisse de population. Le partage de nourriture et l’organisation n’en serait que plus simple…

    Non, il n’était pas un homme de concessions. Ou en tout cas, la situation ne le lui permettait sans doute pas. Ils devraient partir dans la semaine, sous peine de voir les premières pluies et la fonte des neiges les ralentir… voire empêcher leur périple.

    La question était difficile mais sa réponse irrévocable. C’était ainsi.

    Heureusement, il reçut un appui inattendu de la part de deux visiteurs incongrus. Lysandre et Mithra, étrange couple s’il en est, avaient pénétré dans la tente. Cette surprenante arrivée lui avait permis de bien se reprendre. Il écouta ce que le chef avait à dire, et acquiesçait de la tête. Après tout, oui, s’ils étaient encore en vie, sans doute pourraient-ils revenir chercher les manquants.

    Il prit sa main quand elle lui présenta. Il la serra d’une poigne forte mais pas brutale, comme un très léger signe de soumission. Elle était encore leur chef au sein des terres d’Olaria. Il lui devenait tout le respect que méritait sa charge. Plus tard, d’autres questions se poseraient. Pour le moment, il était bien heureux de l’avoir de son coté.

    « Nos deux voix ne seront pas de trop pour contrer le Pontife. Nul ne sait comment il pourrait agir ou réagir… »

    Il rompit la poignée de main, et servit un verre aux deux nouveaux arrivants.

    « Je crois aussi que nous n’avons pas plus d’une semaine devant nous. Les messages du ciel me semble si limpides en ce moment… »

    Et il allait falloir trouver quelqu’un pour organiser tout cela. Il avait lui-même une petite idée, maintenant que Lysandre était de son coté. Son administrateur, Ergan Dialon, ne serait que trop ravi de se voir assigner une tâche d’une telle importance… pourvu qu’il souhaite lui-aussi partir.

    « Il va falloir au peuple Olaril beaucoup de force et de volonté pour affronter cette épreuve… mais je ne crois pas qu’il en manque. Tout ira pour le mieux. »

    Il était déterminé, et ne laissait transparaitre nulle trace d’ambition personnelle.

    « Un jeune Télaran a trouvé un passage, il pourra nous guider dans la Gérax. Pour le reste, je pense savoir que certains de vos hommes-lige, Lysandre, pourront s’occuper qui de la sécurité du convoi, qui de son organisation, n’est-ce pas ? »


    Il n’était lui-même ni un sauveur, ni un meneur dans cette grande entreprise, juste un artisan parmi d’autres, qui userait de ses talents propres. Tout du moins était-ce qu’il laissait entendre…
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MessageSujet: Re: L'avenir est dans l'exil   L'avenir est dans l'exil EmptyMar 5 Jan - 19:28

Luminara ne s'attendait pas à ce qu'ils soient interrompus. Sa surprise fut de taille lorsqu'elle découvrit Lysandre et Mithra, ensemble. Quel couple improbable ! Que s'était-il donc passé, pour que les deux femmes soient ensemble ? En plus, la venue de Lysandre donnait la réponse à la question qu'elle s'était posée plus tôt : sa cousine n'avait pas encore parlé avec Arngrim. Mais sa décision était déjà prise, et Luminara n'eut qu'un instant d'impatience, avant d'apprendre de la bouche même de sa cousine que oui, elle partait aussi. Ce fut au moment où sa décision tombait que Luminara se rendit compte que, quelque part, elle avait eu peur que Lysandre ne suive pas l'exil, qu'elle se soit trompée dans ses estimations, prenant plus en compte qu'elle-même percevait l'exil comme essentiel. Ses intuitions étaient toujours bonnes, puisqu'elle avait eu l'intime conviction que Lysandre partirait, aussi.

Un autre détail, plutôt tactique, préoccupait Luminara, toutes considérations liées à la Gérax momentanément oubliées. Lysandre se présentait avec Mithra. Or, aux dernières nouvelles, les deux se livraient une lutte acharnée, certes tempérée par le sauvetage de Mithra par Lysandre, mais une lutte tout de même. Laquelle avait été trouver l'autre ? Y avait-il eu une demande particulière, et si oui, venant de qui ? La danseuse regarda tour à tour les deux femmes, leur souriant en guise de bienvenue. Et ce fut presque avec étonnement qu'elle perçut un certain respect dans le salut de Mithra. Peut-être qu'après tout, cette dernière avait effectivement enterré la hache de guerre. Peut-être l'Endeuillée avait-elle trop souffert – perdre ses enfants en plus de son compagnon... Luminara était bien placée pour le savoir, c'était lourd à porter – pour continuer à lutter contre les Hirune... Luminara écarta aussitôt l'hypothèse. Du peu qu'elle avait discerné en parlant avec elle, voilà longtemps déjà, ce n'était pas vraiment son genre, de renoncer.

Apparemment, les deux femmes avaient entendu les dernières répliques de leur discussion. Lysandre ne s'embarrassa pas de faux-semblants ni même d'introduction : elle se lança directement dans le vif du sujet. Luminara retint un sourire : elle avait presque fait la même chose, à peine quelques minutes auparavant. Le temps de penser cette remarque, Lysandre assenait que le départ devant se faire dans la semaine. Luminara sursauta :

- Une semaine !

C'était impossible. Un tel départ se préparait. Ce n'était pas une partie de plaisir, c'était... c'était l'exil de tout un peuple. Du moins, elle voulait l'espérer, tout un peuple. Un bref instant, le mot « Hésione » lui vint aux lèvres, aussitôt réprimé.

Lorsque Mithra évoqua le deuil, Luminara fit enfin le lien. La Veuve avait raison. Oh oui, elle avait entièrement raison. Peu d'Olarils seraient capables d'aller de l'avant. Luminara était partie de l'idée que la plupart des Olarils viendraient et que les récalcitrants ne seraient pas trop difficiles à convaincre, raison pour laquelle les blessés, malades ou Anciens l'inquiétaient énormément. Aux mots de Mithra, elle réalisa que la partie n'était absolument pas gagnée d'avance. Peut-être ne seraient-ils même qu'une poignée à partir...

Entendre Arngrim répondre à Lysandre apporta une vague de soulagement à la chasseresse. Une chose était sûre : ne serait-ce que pendant la préparation de l'expédition et sans doute l'expédition en elle-même, les querelles Hirune-Edorta ne reviendraient pas. Pourvu qu'elles ne reviennent jamais à l'ordre du jour... La danseuse murmura, presque pour elle-même :

- Les choix seront difficiles, c'est certain.

Puis, elle reprit à voix haute :

- Il faudra être très clair quant à ce que les gens peuvent et ne peuvent pas emporter. Penser au sens pratique de la chose, surtout s'il ne nous reste qu'une semaine.

Elle haussa un sourcil. Le délai était affreusement court.

- Ça va être juste. Parce que cela ne laisse guère de temps aux gens pour se décider. Mettons qu'un Olarils se décide en fin de semaine, il ne pourra pas mettre ses affaires en ordre.

Les idées affluaient toutes en même temps. Tentant de procéder avec méthode, Luminara continua :

- D'ailleurs, pendant ce voyage, l'autorité devra être très claire : il est hors de question de manquer de discipline. Même si cela risque de jouer contre nous, les gens doivent absolument comprendre qu'il ne s'agit pas d'une promenade.

Même si la Gérax était praticable, le convoi devait être soumis à un rythme régulier, pas question de traîner, d'attendre ou d'avance par à-coups. Continuant sur la lancée d'Arngrim, elle ajouta :

- En ce qui concerne la sécurité, il suffit de reprendre les tours de rôle instaurés par Oril et Jézabel après l'attaque des loups, pour autant que tous ceux-là partent...

Luminara s'arrêta et reprit son souffle. Il y avait tellement de choses à penser. La discussion risquait de partir dans tous les sens, mais il ne fallait absolument pas qu'un détail leur échappe. Restait la question du Pontife, mais Luminara n'avait pas envie de s'en mêler. Lysandre et Arngrim étaient plus à même de régler ce problème. Elle laissa un petit silence s'écouler, puis termina :

- Il nous faudra de l'aide, pour organiser tout ça.
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MessageSujet: Re: L'avenir est dans l'exil   L'avenir est dans l'exil EmptyMer 6 Jan - 18:56

C'était l'une des rares fois où Lysandre se sentait bien. Soutenue, pas aussi tendre que lorsqu'elle s'était éveillée avec à son chevet les membres de sa familles, mais autant que lorsqu'on ouvre les yeux, et que l'on constate que d'autres croient en vous. Du moins, en son projet, car elle savait parfaitement que les Edorta présents seraient toujours contre sa politique ; Elle ne réfléchissait pas non plus au fait qu'Arngrim avait été le premier à déclarer devoir partir... Non, ce n'était plus l'important. Dans cette tente, tous souhaitaient faire avancer les choses, travailler ensemble pour que leur voyage soit une réussite, parce qu'ils y croyaient, et parce que c'était peut-être possible, après tout.

Parce qu'ils étaient convaincus, ce feu-là qui naquit en elle était aussi fort que lorsqu'elle prit pour la toute première fois, le pommeau de la Lame des Dieux, qu'elle avait touché le cuir abîmé des Tables d'Olaria. Ce souffle qui lui donne trop d'oxygène, qui l'excite. Lysandre a les yeux grands ouverts, elle a envie d'agir, frémit d'avoir à attendre... Mais il y a tant de choses à accomplir et à régler avant leur départ. Luminara a raison : ce délai est si court qu'il semble impossible.
Hors de question de renoncer. Ils n'avaient clairement pas le choix. Et l'Hirune n'en avait plus envie.

« Ergan Dialon est un excellent administrateur, il saura quantifier ce que nous devons emporter pour n'être ni trop lourd, ni trop peu couverts. Il organisera notre départ, avec notre concert. »
Affirma alors le Chef d'une voix qu'elle aurait cru moins haute, moins ferme... Plus neutre. Car on sentait son excitation. Comme avant une chasse, les plans de traque la rendait euphorique. Impatiente.

« Les Olarils n'ont plus de possession, ils ont récupéré quelques souvenirs, mais faire leur bagage sera rapide. Ce seront les au-revoir qui seront plus longs. » Alors qu'elle avait commencé en parlant d'un ton convaincu, la fin de sa phrase fut un murmure, attristé. Pourtant, le sentiment fort revint bien vite, elle releva les yeux et les fixa tous trois un par un ; sur son visage, elle ne pouvait cacher un sourire, qu'elle cherchait à rendre discret. Ce n'était pas une partie de plaisir pour beaucoup, ce n'était pas plaisant, ce n'était pas agréable. Mais Lysandre se sentait soulevée par cette aventure-là, dut-elle ne pas en revenir.

Découvrir la Gérax, et surtout, le Pays des Dieux... Elle le savait. Elle plus que quiconque. Elle Savait.

« Tous ceux capables de nous protéger auront à surveiller notre progression, oui. » Fit-elle avec un signe de tête à l'attention de sa Cousine. Elle se révélait être d'excellents conseils, et capable de prendre vite des mesures. La Chasseresse la regardait d'un tout autre oeil, aujourd'hui. « Les Chasseresses, les Gardes... Oui, il faudra se relayer. Il faudra rationner la nourriture, et l'eau, mais la fonte des neiges nous en apportera. »

Lysandre avait déjà le plan en tête, comme elle calculait ses stratégies pour le gibier. Elle aurait besoin de toutes les Chasseresses vivantes... Un instant, elle eut un frisson : Limna ?
Chassant cette pensée, le Chef acquiesça de nouveau, pour elle-même cette fois, en répétant.

« Oui... Ergan nous aidera. » Il lui semblait qu'avec cette conversation, si courte soit-elle, elle venait de revivre réellement. Arngrim affirmait qu'un passage avait été trouvé, l'Administrateur les aiderait , et ils ne seraient pas seuls dans ce périple. Une lueur illumina son regard brun.

« Il ne faut pas tarder. Arngrim ! Viens avec moi, il faut tout de suite rendre visite à notre Administrateur. »
Ce n'était pas un ordre, pas vraiment, car son ton était plutôt amical, c'était notamment de l'impatience... La jeunesse ou la fougue, on mettrait cela sur cent de ses défauts, mais l'Hirune aurait été jusqu'à tirer le bras de l'Edorta pour qu'il avance plus vite. Fort heureusement, il était de son avis, et ils prirent un pas rapide.

En passant devant Luminara, l'euphorie ayant détrôner la gravité sur son visage, Lysandre souffla à sa Cousine :

« Il me faudra bien un porteur lorsqu'Ergan tombera à la renverse... » Souriait-elle ? Oui... Car elle ne pouvait plus y résister. Ils partiraient, ils iraient dans la Gérax, au delà même. Il réussirait à passer les Montagnes. Comme les Dieux.
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MessageSujet: Re: L'avenir est dans l'exil   L'avenir est dans l'exil EmptyJeu 7 Jan - 22:24

    Ni une ni deux ils entamaient l’organisation de leur départ, pensaient à la protection des voyageurs, aux bagages, et le nom de Dialon fut évoqué. Dès lors Mithra se sentit portée en retrait. Ce n’était pas son domaine, et elle n’avait pas envie qu’il en soit autrement. Autrefois, elle se serait imposée dans l’entreprise comme l’une des « dirigeantes », profitant de l’occasion pour assouvir un certain pouvoir. Mais elle n’en avait alors plus envie et aspirait à encore quelques lunaisons dans l’ombre d’autrui. Ce n’était pas une chose judicieuse. Il y avait alors sa place à tenir, et quoi que la tente n’en abritait pas, à première vue, elle savait que le départ serait l’occasion de la levée d’un certain nombre d’opportunistes.

    Elle fronça les sourcils, un mince sourire se promenant en silence jusqu’à son beau frère. Elle avait entendu dire que son épouse n’était pas au mieux de sa forme. Peut-être devrait-elle rester un petit peu auprès de lui, prendre des nouvelles, lui offrir une épaule où épancher ses angoisses. Dans le coma son état était finalement resté stable, et n’avait guère empiré. Mais depuis le réveil, on racontait qu’elle n’allait pas pour le mieux. Le destin était-il cruel au point de lui enlever son amour après lui avoir fait croire au bonheur ?

    Elle détacha son regard de l’homme, ne voulant pas le faire trop insistant, et le reporta sur les deux Hirunes. Nulle ne pouvait savoir ce à quoi elle avait pensé, et elle songea que ce n’était pas un mal. Elle avait fait son office. Elle avait amené Lysandre à Arngrim, s’était affichée à ses côtés devant quelques témoins. Et que le chef s’en rende compte ou pas, c’était là pour elle un témoignage précieux, qui tendait à convaincre les dernières personnes qui risquaient de suivre la Veuve Edorta. Avec orgueil, quelque part, Mithra songeait même que cela donnait à l’entreprise de Lysandre… Celle d’Argnrim à la base, un peu plus de noblesse. Car noble, quoi que déshéritée par le choix de son défunt époux, Mithra l’était, et c’était là chose indiscutable.

    Elle se redressa, les jambes douloureuses dans la station debout trop longue. La béquille vacilla un petit instant, et elle eut envie de s’accrocher à Lysandre, qui était toujours la plus proche d’elle. Des mots s’échangeaient toujours, sous le voile du silence de l’Endeuillée, qui les observait, lèvres pincées quoi que libres de toute animosité. Elle finit par faire un pas en arrière, et alors que les derniers mots du Chef d’Arestim étaient glissés à sa cousine, à voix basse, Mithra trouva un petit tabouret où s’asseoir. Elle était fatiguée. Les blessures de Lysandre étaient plus graves que les siennes, mais quoi que son corps fut sain, et se remit de ses multiples fractures et commotions avec une certaine rapidité, la jambe qui avait été brisée manquait toujours de souplesse, et d’endurance. Mithra n’était guère chasseresse, et ne pratiquait que peu d’activité physique. Elle n’était pas habituée à ce type de maux.

    Un regard d’excuse à l’assistance. « Je crains de ne pas être en mesure de me montrer efficace, dans cette entreprise. Je vous suivrais, autant que je le pourrais… » Mais elle ne pourrait guère en faire davantage. Parce que son entourage s’était trop étiolé pour que les soutiens d’antan ne soient efficaces, parce qu’elle était encore impotente, faible, et parce que, bien qu’elle soutiendrait, pour un temps au moins, Lysandre, elle n’était pas encore prête à affronter ses proches. Elle ne leur devait pas la vie, à eux, et elle le savait, ils l’épieraient et la méfiance demeurerait en eux. Non son soutien serait plus subtil, et épargnerait à la veuve de telles… cohabitations.
    Son regard se porta sur Arngrim. D’un hochement de tête elle lui intima qu’ils pouvaient la laisser là, et que tous étaient libres de vaquer à leurs occupations.

    Elle s’accordait une pause, avant de regagner sa tente. Avant que celle-ci ne soit hors de sa portée, Mithra lança une main qui vint se poser sur le bras de Lysandre. « Le médaillon… Tu me le rendras à notre départ… » Elle lui sourit, découvrant la ligne de ses dents, discrète. « J’aurais alors quelque chose pour toi. »

    En effet, une semaine, cela lui laisserait le temps d’achever l’œuvre commencée depuis qu’elle avait pu reprendre le travail. Celle qu’elle destinait à la femme qui lui avait sauvé la vie.

    Elle resterait là quelques minutes, puis, à l’aide de sa béquille, regagnerait clopin clopant la tente quittée à l’aube. Elle avait du travail. Avec un peu de chance, Elrick serait dans le coin, pour lui apporter son aide.
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