Noor Arlanii, la Douairière

Derrière l'Ecran, le Joueur.

Pseudo Balbuzard
Âge 20 ans en Octobre
LocalisationExpatrié à Neuchâtel
Autre personnageErgan Dialon, Sieben Raetan
Temps consacré au net (et au forum) dans une journéeA 22h, ca coupe !
Comment avez-vous connu Les Tables d'Olaria ?A l’époque, c’était la Cour des Miracles
Quelque chose à ajouter ?

Je t’aime patronne \o/

Deux personnages ont été ma source d'inspiration, et particulièrement le premier:
-Catherine II de Russie, princesse allemande insignifiante devenue l'incarnation de la Mère Russie
-Lady Catherine de Burg, de Orgueil et Préjugés

Devant Vous, le Personnage.

Prénom(s) Noor, de l’ancien Ilédor « Noar », Reine. Pas de deuxième prénom, elle n’était pas à l’origine digne d’un deuxième prénom.

Nom Arlanii, née Laetarii

Âge 55 ans

Sexe Matrone

Statut Elle est plus que noble. Elle est Arlanii. Elle est la Mère du Gardan. Elle est Douairière, c’est son titre.

Profession ou métier Quand on est une femme Arlanii, on n’a pas de profession. On a une position. Noor Arlanii est l’épouse du précédent Gardan et la Mère des deux derniers Gardan Edorta. La Douairière, la « Reine Mère », si elle était Olarii.

Positionnement :

Conservateur, mais son positionnement est bien plus flou qu’il n’y paraît. Je détaillerai cela après.

Taille, poids :Qu’importe la taille, qu’importe le poids ? Si elle est petite, la maturité et surtout son maintien la font paraître beaucoup plus grande. Personne ne songe à la mesurer. Elle n’est pourtant ni grande ni grosse.

Description physique détaillée

Tout en elle est distinction et maintien. Un mélange particulier de rides et de féminité. Elle est à la fois la Mère et la figure Royale. Tout cela se retrouve dans son physique.

Maquillée, bien coiffée, parée de bijoux et de boucle d’oreille, Noor Arlanii est une femme avant tout, et elle ne considère pas que la cinquantaine doit la priver des soins du corps. Elle y porte une grande attention et les servantes qui la soignent savent qu’elles doivent être professionnelles. La Douairière entend bien garder une façade abordable.

Autres professionnels qui doivent prendre garde, ce sont les tailleurs et les servantes qui habillent la Douairière. Femme de beaucoup de goût, Noor Arlanii a des idées très précises sur ce qui lui sied ou pas, mais ne le dit pas toujours aux autres, s’appuyant trop sur leur intuition. Elle n’est pas sensible à la mode, et considère que même si du jour au lendemain, la mode est aux chaussures à poulaines, les Arlanii doivent garder le même costume que d’habitude car ils sont immuables et doivent représenter la stabilité, la constance et la rigueur par leur habillement.

Faute d’avoir pu inculquer cette idée à Elandor, et vu qu’Ysor n’est plus un enfant, elle applique au moins pour elle-même cette maxime. Ses vêtements doivent être sobres sans être austères, toujours les mêmes sans être défraichis, et traduire la rigueur sans être ridicules. De fait, elle a un habillement de très bon goût, à la fois fastueux et sobre, s’il est possible de conjuguer les deux. Le genre d’habit qui souligne l’autorité d’une personne sans éclipser la personnalité.

Concernant la Douairière elle-même, elle n’a pas l’air plus jeune que son âge, et elle ne cherche pas à l’être. Elle assume ses rides et ses cheveux gris totalement, car elle sait qu’ils font partie de son image de matrone puissante, qui est son arme principale dans l’arène politique. Ses yeux verts semblent perpétuellement osciller entre la désapprobation orageuse et la vivacité d’entendement. Comme si elle critiquait et analysait en un seul regard.

Elle a toujours été plus petite que beaucoup, mais elle a une présence dans son corps que personne d’autre n’a, un charisme qui compense cet handicap.

Description psychologique détaillée

Elle est la Reine Mère. Reine et Mère.

De la Reine, elle a la distinction et la finesse, elle a la noblesse et le maintien, la dignité faite femme. C’est une femme de grande classe qui tient beaucoup au savoir vivre et à l’étiquette. Cela dit, elle n’est pas comme d’autres nobles qui confondent bienséance avec code pénal. Pour elle, le savoir vivre est un état d’esprit et non une lettre stupide, et c’est cet état d’esprit qu’elle attend des autres. Tant pis si une fois ou l’autre, leurs coudes se mettent sur la table, comme ce fut le cas avec Elandor. Evitant les esclandres comme la peste, elle préfère être patiente et corriger en coulisse les écarts.

Ce n’est pourtant pas inné chez elle, il a fallu l’apprendre. Le fait que ce soit acquis renforce encore plus son maintien, ce qui fait d’elle un modèle pour toutes les jeunes filles. Elle a d’ailleurs plusieurs dames de compagnies, jeunes filles de très bonne famille qui viennent auprès d’elle pour apprendre la dignité.

Cependant, une Reine est aussi un personnage politique, au-delà de la potiche adossé à son époux. Là encore, elle a tout appris par elle-même, et elle n’en est que plus forte. Plongée très jeune dans les arènes du Conseil et du Gardan, aux premières loges pour assister au règne de son époux et à la chute de son fils, elle a une solide connaissance de chaque camp, de chaque joueur. Elle connaît encore plus son cousin Riarg Karnimacii qui par ironie se trouve être son concurrent le plus dangereux dans la lutte qui les oppose à propos du contrôle d’Ysor. Cette connaissance associée à sa grande expérience lui permet d’avoir un assez bon sens politique, elle sait ce qui va heurter qui et pourquoi. Là où cependant son intuition s’arrête, c’est pour savoir si cela va plaire au peuple ou pas. Elle est incapable de se mettre à la place du peuple.

Dans l’échiquier politique, il y a le Conseil, sorte de confédération hétéroclite et il y a la Douairière, seul et puissante. Elle n’a aucune charge, aucun autre titre que « Veuve du Gardan », et les refuse. Elle ne veut pas avoir une charge ou une responsabilité. Sa plus grande force, ce n’est pas sa titulature, ni ses actuelles responsabilités, c’est le fait qu’elle est la mère d’Ysor, et possède du coup beaucoup d’ascendant sur lui, ascendant qu’elle commence à perdre il est vrai. Voilà ce qu’elle a, et qu’elle fait valoir : son ascendant sur son fils.

De la Mère, elle a peut être l’amour, mais a toujours nettement préféré Ysor à Elandor. Peut être parce qu’on lui a laissé Ysor alors que son aîné a très vite été accaparé par des précepteurs. Il est bien connu que les héritiers du trône n’appartiennent qu’à l’Etat. Mais elle a préféré Ysor à Elandor aussi parce qu’il était bien plus stable et sensible que son aîné. Ysor n’a jamais causé de tracas au royaume, n’a jamais fait de crise de colère. Elle a eu ses enfants très jeune, et avoir un bébé braillard, colérique et jaloux à 19 ans n’est pas un cadeau, elle s’était alors reposée lorsqu’elle avait eu un petit garçon aussi charmant qu’Ysor, aussi réceptif que lui, toujours prêt à apprendre le maintien et les bonnes manières. Elle a véritablement couvé son deuxième fils.

Cela dit, elle n’y a aujourd’hui plus grand-chose de la jeune femme tout juste sortie de l’adolescence au moment où elle a accouché de ses deux garçons. Elandor est mort, Ysor est Gardan Edorta et commence insensiblement à mener sa propre barque. De plus, entre ses 19 ans et ses 55 ans, elle est passée de troisième fille tout fraîche à marier au statut d’Epouse du Gardan Edorta, puis de Douairière (veuve), et désormais de « Reine Mère ». Elle a changé, énormément changé, et il ne faut plus attendre de cette femme des débordements affectifs.

Elle manipule Ysor, mais elle le manipule dans son bien à lui. Elle tente de le protéger de l’avidité du Conseil et de la colère de la Plèbe. Ayant plus d’expérience que lui , elle le guide et a pour l’instant la main haute sur lui. Cette manipulation n’est elle pas une marque d’amour ?

Je n’ai parlé que d’Ysor, mais il y a aussi Elandor, qu’elle n’a pas pu aimer, car il a tout de suite été accaparé par le Trône. De plus, elle n’aimait pas son manque flagrant de retenue et de politesse. Comment Joaldor, si jovial et doux avait pu engendrer un garçon aussi volontaire ? Elle refuse de croire que c’est d’elle qu’il tient, mais c’est pourtant pas loin de la vérité. Malgré tout cela, lorsque la mort d’Elandor fut officielle, elle porta le deuil pendant trois mois, et le porta sincèrement. Elle était sa mère, et aucune mère ne peut ne pas pleurer son fils, quand bien même il était en rupture avec elle.

Je finirais par la décrire comme épouse de Gardan Edorta, statut qu’elle a eu la majeure partie de sa vie. Ce fut une femme qui, bien que sa naissance ne soit pas honteuse, fit tout de même honte à l’entourage du Gardan à ses débuts, par son inexpérience crasse du maintien. Grâce à sa Volonté, elle s’est très vite rattrapé et est devenu par la suite l’une des plus grandes reines qui fut parmi les Arlanii, la femme la plus respectable qui soit. C’est une femme qui dès l’origine a de l’acier en elle, une volonté de ne pas se laisser marcher sur les pieds. Joaldor avait vu et apprécié cela, et avait été assez visionnaire en ce sens. Sa femme lui a beaucoup apporté du temps où il était sur le Trône.

Pour résumer : Noor Arlanii est une des plus grandes reines de l’histoire des Arlanii.

Particularité psychologique notable Elle raffole du théâtre. Elle a une culture et un goût très pointu en ce domaine. Habituée du Grand Théâtre, elle s’intéresse aussi à une certaine cantatrice, qui a une voix assez inhabituelle… (Eloi, Aliénor ca risque de vous intéresser )

Connaissances, Savoirs, Capacités
Elle a eu un jour les connaissances qu’on attend d’une jeune fille de bonne famille. Elle n’a retenu que ce qui lui a été utile : Savoir accueillir un invité, tenir une conversation, organiser un spectacle, faire honneur à son mari.

Elle a oublié le reste, notamment la broderie qu’elle a toujours abhorrée, mais elle sait encore juger le travail de ses dames de compagnie.

De son statut de Reine, elle a appris à classer les gens par ordre de dangerosité, et à avoir de la jugeote, chose qu’on n’apprend plus aux jeunes filles désormais. On élève de véritables oies à enfanter.

Partie I: Noor Laetarii, l'adolescente insouciante

-Comment elle rencontra Joaldor Arlanii
-La demande en mariage de Joaldor
-Le mariage de Noor et les reserves autour de celui-ci

Partie II: "Elle n'est pas faite pour être épouse du Gardan" "Elle apprendra, ou la Couronne la broiera"

-Ses premiers pas scandaleux
-Lorsqu'elle tomba enceinte d'Elandor
-Laenor Laetarii, mère de Joaldor, son mentor

Partie III: On ne naît pas Reine, on le devient, lorsqu'au courage et à la rigueur on ajoute la Volonté

-Naissance d'Elandor
-Fausse couche d'un deuxième fils, changement de son statut
-Naissance d'Ysor
-Croissance d'Elandor
-Mariage d'Elandor Arlanii et de Thétis Parmenii: le rôle qu'elle y joua

Partie IV: Devenir Veuve puis mère éplorée, c'est aussi devenir Douairière

-Mort de son époux
-Mort de son premier fils
-Mise au pouvoir de son deuxième fils, où elle marque sa griffe tout de suite.

Partie V: Noor Arlanii, elle n'a jamais porté d'autre nom

-La situation actuelle, lancement

Position face aux événements politiques Elle est conservatrice, mais sa position est plus nuancée qu’elle n’en a l’air.

Elle protège d’abord et avant tout son fils. Et elle ne considère pas le Conseil comme des alliés d’Ysor. Ils veulent le manipuler comme un pantin et le font d’ailleurs, en même temps qu’elle. De fait, le Conseil est son concurrent. Elle est donc une concurrente du Conseil.

Elle incarne une deuxième faction parmi les conservateurs : il y a les partisans des Conseillers, assez nombreux, et les partisans de la Douairière, moins nombreux mais placés à un emplacement plus stratégique.

Elle souhaiterait voir son Ysor rayonner et qu’il n’ait pas à s’encombrer des Conseillers. En somme, réduire le pouvoir des Conseillers. En cela, ca se rapproche de la dissidence, mais là où elle est aux antipodes, c’est qu’elle ne veut pas d’un Elandor sur le trône. Elle veut garder son Ysor, et profiter de son pouvoir pour elle. Ce n’est pas forcément conscient ce parasitage hein Razz

En un mot : Elle est conservatrice, en voulant plus de pouvoir pour le Gardan Edorta

Relations Sociales particulières

Tout ce qui se nomme Arlanii d’abord :

-Elandor, son fils aîné, mort à présent. Elle ne l’a jamais considéré comme digne d’être Gardan Edorta, il était trop flamboyant pour cela. Il ne méritait pas la mort, c’est net, mais il ne méritait pas le trône non plus. Cela dit, elle a pleuré à sa mort. Il reste malgré tout son fils, et on ne renie pas sa chair.

-Ysor, son fils préféré, celui dont elle de multiples raisons d’être fière. Elle se comporte envers lui à la fois comme sa mère protectrice et comme un enième manipulateur. Ce dernier rôle n’est pas conscient, elle cherche juste à le protéger. Il est si vulnérable, et les autres sont si mauvais.

L’entourage d’Ysor, qui fut parfois dans l’entourage de Joaldor :

-Riarg Karnimacii, son cousin germain : Elle fut autrefois en bonne entente avec lui, jusqu’à son mariage avec Joaldor Arlanii. Dès ce moment, son cousin jusqu’ici poli et un peu distant devint très proche et intéressé. A ses débuts elle lui a fait confiance, mais en murissant elle s’est rendu compte de la vérité. La rupture définitive avec ce Karnimacii s’est produite à la mort d’Elandor. Depuis, il n’est plus que l’incarnation de la concurrence. Elle lui est hostile.

-Amarante Jagharii. Il a toujours été loyal au Gardan Edorta, et c’est un homme d’honneur et de valeur. De plus il grince des dents face au Conseil. Tout cela fait de lui un homme très sympathique pour elle. Dommage qu’il ait une fille aussi honteuse.

-Belonne Lastareth : Certes techniquement elle ne peut rien lui reprocher, elle sert Ysor loyalement et ne dépend pas du Conseil. Mais elle a du mal avec son origine sociale. Disons que Belonne bénéficie d’une relative neutralité de la part de la Douairière, uniquement parce que des hommes comme Amarante Jagharii lui font confiance. Cela dit, elle n’en voudra jamais dans sa famille.

-Vanhilde Tehanii : Certes, elle a du maintien, mais elle est femme à retenir la lettre plutôt que l’esprit d’un texte. Et puis, c’est un Conseiller, une intégriste de Therdone. Elle lui est tout aussi hostile qu’envers Karnimacii.

Ses relations personnelles, bien à elles :

-Eloi Ralonii, directeur du Grand Théâtre : Elle est une habituée, et apprécie l’homme de goût.[A PRECISER PAR MP]

-Aliénora Merelfii : Une cantatrice qui vaut le détour, Noor Arlanii serait prête le cas échéant à la faire produire devant le Gardan Edorta [A PRECISER PAR MP]

-Colonel Erathan Laetarii (PNJ, mais pas pour longtemps) : son neveu, qui a obtenu une place très importante d’officier dans l’armée grâce à la place de sa tante. Noor Arlanii n’apprécie pas du tout ce jeune homme arrogant, qui se sert de son nom et de sa parenté pour évoluer.

Équipement et possessions Les Arlanii possèdent tout le royaume d’Isle, sont la famille la plus riche du royaume. Leur revenus ? Les impôts de millions et de millions de sujets. Cela dépasse les possessions de la plus grande des Maisons.

Mais si l’on parle de la Douairière elle-même, elle a ses appartements au Palais, en tant que Mère du Gardan, et une domesticité qui porte ses couleurs, environ une vingtaine de personne, en comptant les musiciens.

Animal de Compagnie Les animaux sont souvent associés à la mode. Une dame apporte son petit chien dans son manchon et aussitôt tous veulent le même, et l’on assiste à des scènes d’étalage déplorable, quand les femmes ne pleurent pas après un petit animal auprès de leurs maris. Puis une fois la mode passée, il ne reste que des bestioles vieillissantes cibles de multiples risées.

Pour ce genre de raison, Noor Arlanii n’a pas d’animaux de compagnie.

Pistes de Développement pour votre personnage

Accomplir un des objectifs de la dissidence : diminuer le pouvoir des conseillers. Par le scandale, par les coups politiques, les alliances.

La pire catastrophe qui pourrait lui arriver, c’est d’apprendre qu’Elandor est en vie. Cela voudrait dire qu’à un moment ou un autre, elle serait obligée de choisir entre ses deux fils, et c’est un choix qu’elle ne veut absolument pas faire. Elandor est le seul à avoir suffisamment d’épaules pour diminuer le pouvoir du Conseil, mais il faudrait alors renoncer à sa place en coulisses. Elle ne deviendrait « que » la mère du Gardan. Tandis qu’avec Ysor, même avec les interférences des conseillers, elle maîtrise quelque chose.

Elle serait déchirée entre la joie de retrouver son fils et perdre son pouvoir.

Si elle apprenait les fiancailles secrètes entre Elandor et Belonne en plus, elle entrerait dans une colère noire : un Arlanii ne se marie pas avec un fille de la boue, à un moment où elle a désespérément besoin d’alliance, un mariage aussi inutile que celui là serait une double catastrophe.

Voilà un premier objectif, un peu limité je l’admets.

Pour la suite, elle serait une sorte de concurrence aux conseillers à l’intérieur même des conservateurs, et on pourrait bâtir je pense pas mal de choses sur cette base.

PARTIE I
Noor Laetarii
l'adolescente insouciante

« Noor ! Hi hi regarde qui regarde vers toi ! »
« Qui ca ? Oh ce n’est que Joaldor ! »

L’autre jeune fille gloussa comme une poule et contrefit la voix de Noor Laetarii :

« Ce n’est que Joaldor… Mais tu te rends compte ? Joaldor Arlanii ! L’héritier du Gardan Edorta ! »
« N’insiste pas cousine, je ne m’intéresserai pas à ce gamin souffreteux ! »

En fait de gamin, Joaldor Arlanii était un homme jeune encore mais il était majeur depuis longtemps. Par contre, il était vraiment souffreteux : on savait qu’il souffrait du cœur et que cette même faiblesse avait fait abréger son entraînement militaire. En plus, il paraissait froid, sans âme, glacial. Absolument pas le genre d’homme qu’aimait Noor.

Noor préférait nettement les beaux garçons, qui sourient, qui plaisantent, qui jouent et qui dansent. Elle aimait jouer avec eux, les frôler, leur envoyer des messages subtiles auxquels ils répondaient en langage codé. C’étaient des gens amusants que ceux là, mais Joaldor… non décidemment il ne lui convenait pas.

Noor, deuxième fille et troisième enfant des Laetarii, maison noble parmi les nobles (au même niveau que les Karnimacii ou les Jagharii), était une jeune fille de 18 ans aux mœurs plutôt légères et ayant reçu une éducation certes conventionnelles, mais personne n’avait veillé à ce qu’elle la suive. Résultat : elle était une petite oie se pavanant dans les soirées mondaines. Volage, enjouée, fière, elle se faisait des ami-e-s à une vitesse stupéfiante. Elle pouvait se permettre d’être ainsi, elle n’était que secondaire pour son père. Il en était autrement lorsqu’il s’agissait de sa sœur aînée.

Noor Arlanii déploya son éventail et fit sa coquette. Elle accepta un rafraichissement qui passait par là et le sirota avec un bruit de tuyauterie. Elle était en train de faire des bulles en soufflant avec la paille lorsqu’une voix assez glaciale l’interrompit.

« Veuillez m’excuser… mais m’accorderez vous la prochaine danse ? »

Noor bondit sur sa chaise : Joaldor Arlanii en personne, toujours aussi engoncé lui parlait. Honteuse qu’il l’ait surpris en train de jouer avec sa boisson, elle accepta comme par dédommagement. Elle avait de temps en temps des éclairs de lucidité, et elle se dit qu’elle était sotte.

Cela dit, elle ne regretta pas tout à fait les vingt minutes suivantes. Joaldor était un peu raide, mais on voyait qu’il avait appris et qu’il manquait juste de pratique. Cela se compensait par les regards envieux que lui jetaient les autres filles et les regards admiratifs des hommes pour Joaldor. Il y avait des filles plus laides que Noor Laetarii : elle avait de longs cheveux bruns et des yeux verts superbes, sans compter son corps… digne d’être chanté.

Pendant vingt minutes, au gré de la danse qui ne nécessitait aucun contact, elle put détailler cet héritier du Gardan Edorta, et dut changer légèrement son jugement. Peu naturel, Joaldor était néanmoins quelqu’un capable de conversation et d’intérêt pour les autres. Il s’intéressa à sa famille, mais il semblait qu’il savait déjà tout sur les Laetarii, sur sa sœur, son frère, ses parents. Il s’intéressa à ses loisirs, mais le sujet tourna court lorsque Noor refusa de lui avouer qu’elle était portée sur le volage. Le sujet qui tint le plus longtemps fut finalement la danse elle-même, où à défaut d’être un parfait pratiquant, elle s’aperçut qu’il avait de solides connaissances théoriques et qu’en plus, il portait un réel intérêt à ce genre de détails. L’image d’un Joaldor sans âme fut fissurée.

A la fin des vingt minutes, il l’invita de nouveau. Elle s’en sortit grâce à une pirouette, en lui promettant une autre entrevue le surlendemain. Elle venait à peine de quitter le fils du Gardan Edorta qu’elle rassemblait ses affaires en vitesse. Sa cousine revint lui mettre le grappin dessus :

« Therdone ! Il t’a invitée ! »
« Il m’a même re-invité, mais j’ai refusé ! »
« Mais pourquoi ? »

La réponse de Noor traîna un peu.

« Parce que je ne suis pas le genre de fille à pouvoir danser avec un dauphin du Gardan Edorta. »

Elle ne voulait pas perdre sa douce jeunesse et l’absence de contraintes, elle voulait continuer à être sotte et belle. Pourtant elle vint voir Joaldor l’après midi suivant.

Joaldor jouait à un jeu de stratégie d’homme, une sorte de jeux d’échec ilédor. Il lui proposa vite une partie, mais elle refusa net. Avec quelques autres « amis » ils entamèrent des discussions sérieuses, ou moins. Il fit souvent participer Noor à la conversation, faisant preuve d’une gentillesse inattendue de sa part. Elle se sentait gênée et commit quelques impairs dans la conversation, allant jusqu’à insulter un des membres présent sans le faire exprès, mais il le prit à la rigolade. Joaldor aussi rit. Il avait un rire en explosion qui faisait peur.

Noor passa son temps à quatre épingles, attendant avec impatience que l’après midi finisse, et elle n’osa pas participer à la conversation autant qu’elle en avait l’habitude. Elle qui avait un langage naturel, elle avait trop peur d’être à côté de la plaque. Elle n’osait même pas rire, elle savait qu’elle avait un gloussement qui ressemblait à celui d’une dinde. Un sujet de plaisanterie entre amies, mais de honte face à Joaldor et les autres. Heureusement qu’elle était noble.

Lorsqu’elle sortit de là, elle se jura sur Therdone tout puissant qu’elle ne recommencerait plus jamais, qu’elle n’irait plus fréquenter Joaldor Arlanii.

Borodan Laetarii, le chef de famille, pestait après tout : le cocher qui n’allait pas assez vite, les pavés qui abîmaient ses vêtements en secouant la voiture, le manque de lumière qui le gênait, tout. La voiture entra dans le palais du Gardan dans un train d’enfer et s’arrêta sous la pluie face à l’entrée. Borodan Laetarii ferma son manteau et courut jusqu’en haut des marches. Il se débarrassa de son manteau et se laissa conduire jusqu’aux appartements du Gardan Edorta. Oui, les appartements. Joaldor et le Gardan Edorta étaient présents. Borodan s’inclina comme il se devait. Ce fut le Gardan Edorta qui lanca la conversation.

« Borodan Laetarii, je vous ai convoqué car mon fils avait une requête saugrenue à vous demander. »
« Je suis au service des Arlanii. » répondit Borodan.
« Il s’agit de votre fille. »
« Laelia ? »
« Non. »

Le père Laetarii articula un « ah » muet. Il pâlit légèrement. Avant même que Joaldor n’exprime ses intentions, il avait compris de quoi il s’agissait.

« Borodoan Laetarii,si j’ai demandé à mon père de vous convoquer, c’est parce que je souhaiterai demander la main de votre fille Noor. »

Un silence pesant et gêné s’installa. Un silence que le Gardan Edorta brisa en disant :

« Mon fils, nous allons en discuter entre pères de famille. »

Joaldor se retira. Le Gardan Edorta attendit que la porte claque pour consulter Borodan Laetarii.

« Alors ? »
« J’aurai plus volontiers donné ma fille aînée, mais pourquoi la cadette ? »
« C’est la question que je me suis posé, mais Joaldor a tenu ferme. Il veut votre Noor. »
« Il est difficile pour moi de refuser. »
« Je suis sceptique, mais j’ai beau chercher, je n’ai pas trouvé de raison de refuser. Les Laetarii sont parmi les plus grandes familles et vous avez déjà par le passé donné l’une ou l’autre de vos filles au Gardan Edorta… »
« C’est même un sujet de fierté. Mais Noor… je ne sais pas si elle fera une bonne épouse pour Joaldor… »
« Elle devra apprendre ou la couronne la broiera. »

Borodan Laetarii eut une moue de dépit. C’était plus que vrai. Mais comment sa seconde fille, si loin d’être digne et austère, pourrait elle faire une reine digne de ce nom ? Il regretta de ne pas l’avoir mieux encadré.

« J’ai beau chercher moi non plus je n’ai pas de bonne raisons de refuser. Puisque c’est la volonté des Arlanii, je confierai Noor Laetarii à Joaldor. »

La mariée était blanche. Pas la robe, Noor. Lorsque son père lui avait dit qu’elle était demandée en mariage par Joaldor, elle avait d’abord tenté de trouver une raison irréfutable de refuser. Mais comme Borodan, elle n’avait pas trouvé. C’aurait été n’importe quel noble, elle aurait pu trouver une chose ou l’autre, mais face au futur Gardan Edorta…

Le plus cruel dans l’affaire est qu’elle était fière d’être mariée à 18 ans, aussi jeune. Avec un autre époux, elle aurait fait la fière, elle aurait nargué ses amies pour leur dire : « vous avez vu ? J’ai un époux ! ». Mais le fait que ce soit Joaldor son époux posait énormément de problèmes.

Elle était prête à être une épouse, pas de problèmes, mais pas épouse de Gardan Edorta... elle ressentait déjà la pression énorme de ce qu’on attendait d’elle et les répliques sans pitié qui allaient pleuvoir… elle n’était pas reine, elle n’y avait pas été préparée, elle allait être un fiasco sur patte. Joaldor ne semblait pas plu ému que ca.

Ce fut à ce moment là, face au prêtre de Therdone qui allait les lier pour la vie, qu’elle comprit son époux, le pourquoi il était aussi froid et glacial :

Joaldor était déjà le Gardan Edorta, il rentrait dans son rôle. Elle allait devoir le prendre pour modèle, et devenir comme lui si elle voulait que son mariage ne devienne pas un sujet de honte. Elle s’appelait Arlanii désormais, elle devait renoncer à toute son adolescence, cesser d’être la Noor Laetarii sotte et insouciante.

Elle chercha réconfort auprès de Joaldor lors de sa nuit de noces, elle n’en trouva qu’à peine. Même au lit, Joaldor était le Gardan Edorta.

PARTIE II
"Elle n'est pas faite pour être épouse du Gardan Edorta"
"Elle apprendra, ou la Couronne la broiera"

Le médecin du Gardan Edorta, assisté de Toleb Mourane était en train de ranger ses outils. C'était un homme au crâne rasé et à la longue barbe, avec une carrure de taureau. On disait qu'il avait été vétérinaire avant d'être médecin et qu'il savait contraindre un traitement. Noor Arlanii, jeune, belle et nue sous sa robe de chambre frissonnait sans savoir pourquoi. Alors que Toleb Mourane se retirait avec l'équipement, le Médecin dit à la jeune épouse:

"Si ce sont bien les symptômes que vous m'avez décrit, je ne vois qu'un diagnostic"
Une petite pause théâtrale tout à fait agaçante comme les aiment les hommes de sciences.
"Vous êtes enceinte"

Noor ne sut pas exactement comment réagir sur le moment: Dans sa folie, elle n'avait pas exactement prévu de tomber enceinte aussi peu de temps après son mariage, elle n'avait encore que dix huit ans et espérait avoir son premier enfant autour de vingt ans comme la plupart des jeunes femmes. Elle hésita longuement sans dire un mot. Qu'attendait on d'elle? Ce n'était pas comme si la nouvelle n'impliquait qu'elle et son mari. Cet enfant se nommerait Arlanii, la nouvelle concernait tout Isle.

Comment devait-elle réagir? La peur de mal faire la paralysait et l'empêchait de se réjouir.

Puis, alors que le Médecin se retirait, elle décida de se laisser porter par l'enthousiasme, on ne lui en voudrait pas d'être sincère non? Elle bondit sur ses pieds, remercia le Médecin et alla vers le bureau du Gardan, si on pouvait appeler "Bureau" le sanctuaire du Royaume d'Isle. Les gardes estomaqués ne réussirent pas à l'arrêter.

Ce ne fut qu'une fois face à Joaldor, au Gardan Edorta, et à deux conseiller que Noor se rendit compte qu'elle n'était ni maquillée, ni coiffée, ni habillée. A un centimètre de tissu près, elle était dans son plus simple appareil, une tenue que seul Joaldor devait voir. Joaldor Arlanii passa d'un teint pâle à un teint rouge brique à cause de la colère et de la honte. Noor Arlanii, elle, fut entièrement blanche, de peur et de honte.

"Je...suis enceinte"

Elle aurait voulu le dire avec plus d'emphase, ou jouer aux devinettes, mettre les formes. Mais son entrée en cheveux signifiait une sortie rapide, elle n'avait pas le temps. Cependant, cette phrase la sauva: les deux conseillers passèrent du mépris à l'indifférence, le regard courroucé du Gardan Edorta devint plus clair et la bouche de Joaldor se mua en un sourire sincère. Elle avait espéré être admirée, elle était tout juste pardonnée. Joaldor fit un pas vers elle et lui dit à l'oreille, de manière à ne pas être entendu comme si c'était un sujet trop intime:

"Bravo Noor, je suis content"

Puis il partit se remettre aux côtés de son père. C'était tout? Elle allait souffrir pendant neuf mois et lui donner un héritier, du moins un enfant, et c'était tout? Noor reprit un peu de poil de la bête et s'apprêta à demander plus d'attention, presque indignée. Un des conseillers parla avant elle:

"Comme je le disais avant cet incident..."

Bien que peu aguerrie, Noor comprit le message: elle n'était pas à sa place ici, pire elle était indésirable. L'épouse du Gardan Edorta avait fait un faux pas, s'était aventurée hors de son rôle. Elle n'avait droit à aucune indulgence.

Elle n'était pas encore l'épouse du futur Gardan Edorta.

Joaldor devint Gardan Edorta six mois plus tard, à la mort de son père. Il y eut bien sûr des funérailles à faire avant de sacrer Joaldor, c'était ce que la décence exigeait. Et lors de ces funérailles, la belle-fille du défunt fut bien entendu aux premières loges. Elle tint à peu près son rôle de femme de Joaldor, restant droite et silencieuse.

Fut-ce la fatigue, ses états de femme enceinte, un élément extérieur, une intention maveillante ou bien simplement trop de pression?

Alors que son époux Joaldor faisait l'éloge funébre de son père, le rire clair et nerveux de Noor résonna dans la Cathédrale.

Le soir même on parlait de divorce entre Joaldor et Noor Arlanii.

Le fait est que le soir même, Noor était dans ses appartements, les yeux rouges, habillée de la même robe noire que lors de la cérémonie mais froissée, maltraitée. Le scandale avait été public, son comportement réellement inacceptable, et surtout: Joaldor était entrée dans une de ses colères glaciales aux conséquences désastreuses, qui limogeait des hauts dignitaires. Selon lui, Noor avait insulté la mémoire de son père et aucun homme digne de ce nom ne laissait insulter son père, fut-ce au prix de son épouse, même enceinte.

Laenor Arlanii, veuve du dernier Gardan Edorta, mère de l'actuel Gardan Edorta, austère et digne, pénétra dans la pièce toujours habillée de noir, mais elle était encore digne elle. Ses yeux courroucés lancaient des éclairs.

"JAMAIS de ma vie je n'ai eu aussi HONTE!"

Noor faillit fondre en larmes, mais se contint. Elle tenta même de répliquer:

"Je ne l'ai pas fait ex..."
"SILENCE! Une reine ne se justifie pas, elle assume!"
"Je ne suis pas une reine..."
"Avec un raisonnement pareil, les Olarii reprendraient le pouvoir en deux générations. J'ose espérer que vous défendrez les Arlanii avec plus d'acharnements."

Pour le coup, Noor n'avait plus du tout envie de pleurer. On ne lui avait jamais évoqué de grand combat à mener. Elle avait jusqu'ici cru qu'on n'attendait qu'elle que des enfants et une certaine image. Ce fut Laenor, la reine mère qui reprit:

"Votre mariage je me permets de le dire a été une grande crainte pour moi. Nous n'avions aucune raison de refuser, vu votre niveau social, mais nous aurions dû refuser vu votre niveau d'éducation."
"Je n'étais que la troisième enfant madame."
"Pas de justifications! Une reine assume!"
"Je... Je ne sais pas être une reine."

Noor Arlanii baissa la tête sans pleurer, mais elle était accablée. Elle venait de donner tacitement l'accord à la procédure de divorce en admettant qu'elle ne saurait pas être épouse du Gardan Edorta. C'est pourquoi lorsqu'elle sentit la main de Laenor sur son épaule elle fut franchement surprise. Elle n'offrait même pas à Laenor un beau spectacle: elle avait les yeux troublés par des larmes qu'elle retenait à grand-peine.

"Vous avez l'humilité de le reconnaître, c'est déjà ca. Peut être pourra-t-on faire quelque chose de vous... Mais j'ose espérer que vous êtes consciente du discrédit que vous avez jeté sur mon fils aujourd'hui?"
Celle qui il n'y a pas longtemps encore était Noor Laetarii, adolescente fofolle, ne savait pas comment répondre la question. Une chose était sûre: elle ne voulait pas s'aplatir et se traîner à genoux. Elle n'était pas prête, tout le monde le savait, mais personne n'a osé refuser à Joaldor. C'était autant la faute des autres que la sienne, et aussi la faute de Joaldor de l'avoir choisi.

"Je pense sincèrement que si Joaldor vous avait écouté, il n'aurait même subi le risque de voir un tel scandale, madame."
"Vous insultez votre mari après avoir insulté votre beau-père?"
"Je ne fais que vous dire le fond de ma pensée madame."
"Je vois ca. Ne me dites pas "madame" petite sotte, je suis votre égale, assumez au moins cette partie de votre rôle."
"Bien...Belle-mère?"
"Ca conviendra faute de mieux."

Laenor Laetarii arrêta sa diatribe le temps de réfléchir. Ses rides étaient accusées alors qu'elle se retroussait le nez. Un nez aquilin tout à fait imposant d'ailleurs. Ses lèvres se tordirent en une moue dégoûtée alors qu'elle dit:

"Vous n'êtes pas une reine, nous sommes d'accord toutes les deux, mais êtes vous prêtes à le devenir?"

Noor Arlanii sentit l'espoir poindre, mais elle n'avait pas non plus envie de se jeter dans un "oui" pour sauver la face. Elle ne voulait pas sauver la face, elle voulait choisir en connaissance de cause. Elle considéra sa vie telle qu'elle était avant, et ce que pouvait lui apporter la vie de reine... Une fois cette comparaison faite, elle trouva finalement le courage de choisir et dit:

"Je suis prête."
"Vous allez être condamnée à vie vous le comprenez?"
"J'ai choisi en connaissance du cause."
"Vous avez l'air d'avoir plus de Volonté que je ne le pensais... peut être êtes vous récupérable. Voilà ce que je vais faire: vous allez passer mes journées en permanence auprès de moi où je vous apprendrais tout ce qui m'a été utile dans ma propre vie d'épouse du Gardan Edorta, que ce soit la tenue, le maintien mais aussi les besoins naturels de votre époux et la politique. Je surveillerai en détail votre comportement chaque jour que Therdone fera, et il n'y a aucune limite à cette surveillance. Il me sera très facile de sanctionner vos écarts: je suis la mère de votre mari, cela signifie que j'ai plus d'autorité que vous sur lui."

Une pause où elle lanca un éclair par le regard.

"Si vous êtes sage et diligente, PEUT ETRE vous laisserai-je rester ma belle-fille."
"Sage et diligente? Est ce cela qu'on attend d'une épouse du Gardan Edorta?"
"Pas tout à fait. Je vais me corriger en disant: si vous faites bien ce que je vous dis. Acceptez vous ce marché petite oie?"

Noor Laetarii avait déjà choisi. Malgré son contact abrupt avec son statut, elle avait avec Laenor Laetarii une vraie chance d'approvisionner sa position et de s'installer à son trône réginal. Ses tentatives solitaires avaient produits les résultats que l'on sait, mais quelque chose au fond de Noor Arlanii voulait atteindre cet objectif.

Noor n'était pas une femme douce et foncièrement effacée, cela ne faisait pas partie de son caractère originel. Elle était une très jeune adulte qui n'était absolument pas préparée voilà tout.

"J'accepte, à condition que vous ne m'appeliez plus "petite oie" ou "petite sotte". Nous sommes égales vous l'avez dit."

PARTIE III
On ne naît pas reine, on le devient
lorsqu'au courage et à la rigueur on ajoute la Volonté

On dit que plus la naissance d’un héritier est difficile, meilleur sera son règne.

Le premier enfant de Noor Arlanii était promis à un très bon règne.

Noor avait souffert, quoi qu’en disent les médecins, le bébé s’était amusé à l’écarteler au fur et à mesure de la progression jusqu’à la mener au bord de la folie. Tout avait pourtant été prévu : le tabouret rembourré, la meilleure sage-femme d’Edor Adei, le suivi du médecin personnel du Gardan Edorta mais c’était sans compter sur les bourrades et la mauvaise volonté du petit. L’affrontement avait été court mais violent, et Noor s’était plus comporté en femme qu’en reine en hurlant sa douleur. Mais ce n’était pas grave : une reine qui a mal à l’enfantement proclame au royaume la vigueur du futur Gardan Edorta.

A présent l’enfant braillait, boxait de ses poings minuscules tout ce qui passait à portée et se débattait dans les bras de la sage femme. Elle lava le bébé et le donna à sa mère. Le premier contact fit frissoner Noor. Ce paquet de chair chaude et braillante, c’était le résultat de toutes ses souffrances, il la mettait à l’abri du divorce, et il y avait ce mélange d’admiration et d’amour pour la vie qu’on a crée à partir de « rien ».

Tous autour attendaient en silence au milieu des cris de colère du nourisson. Il fallait lui donner un nom. Noor contempla son bébé.

Ils étaient des milliers, ils étaient six cents. Un ilédor, pour vingt illgéraxans. C’était à l’âge héroique, celui de la lutte contre les montres, celui des armures de bronzes, quand la noblesse de sang donnait réellement son sang. C’était au pied d’un contrefort difficile à défendre, sans relief particulier. C’était un officier qui n’avait pas eu peur et qui avait harangué ses troupes, chanté et qui s’était battu quand il l’avait fallu. C’était un homme qui avait distillé du lion dans chacun de ses hommes et réussi à faire de leurs boucliers un roc stable dans une mer en furie. L’officier et ses soldats tombèrent morts, mais les illgéraxans aussi. Chaque Ilédor avait tué vingt Illgéraxans. Cet officier s’appelait :

« Elandor »

Tout l’entourage, médecins, sage-femme et plus tard Joaldor et Laenor approuvèrent le choix de Noor. La mère de Joaldor se permit même un compliment en disant à Noor qu’elle avait été à la hauteur.

Les choses s’améliorèrent pour Noor après la naissance de son fils. Joaldor ne songeait plus à la répudiation, la Cour oubliait les scandales de l’avant accouchement pour ne retenir que la naissance d’Elandor et le peuple lointain était content lui aussi. La seule personne qui ne laissa rien passer, ce fut la grand-mère d’Elandor : Laenor Arlanii était bien décidée à ce que sa belle-fille reste irréprochable et qu’elle devienne une reine par elle-même et non par ses enfants. Elle ne lâcha pas Noor, l’encadrant comme un mentor.

Il faut dire que Noor devait apprendre à la fois son rôle d’épouse et son rôle de mère. Elle n’était plus seulement la femme du Gardan Edorta, elle était également la mère de l’héritier, le principal point de repère du petit Elandor. Noor devait être d’autant plus exemplaire. Quand on est une reine, on n’allaite pas son enfant, on ne le serre pas dans ses bras, on ne l’embrasse pas. Il faut fournir un modèle moral impeccable.

Ce ne fut pas facile pour Noor : Si elle commencait à avoir du maintien, il était encore loin d’être naturel et elle se sentait enterrée vivante sous une montagne de protocole et d’étiquette. De plus, maintenant qu’elle avait un enfant, tout retour en arrière était impossible. Plus que jamais, elle devait apprendre ou être broyée, être une reine ou devenir sujet de honte.

Tout cela elle le garda pour elle et ne montra rien, elle laissa ces idées se décomposer et fermenter pendant deux ans, persuadée que c’était cela qu’on attendait d’elle, ce qui n’était pas tout à fait faux. Elle aurait bien voulu se consoler auprès d’Elandor, mais l’héritier du Gardan Edorta, même âgé de un an ou moins appartient au royaume avant d’appartenir à sa mère, tout comme Joaldor était Gardan Edorta avant d’être l’époux de Noor.

Poussé par sa mère, Joaldor revint concevoir un autre enfant. Noor l’accepta, et put regoûter la peau de son époux pendant quelques semaines après une diète de plusieurs mois. Elle retomba enceinte.

Cette fois là, elle fut encore mieux encadrée que lors de sa première grossesse et eut à subir encore plus de consignes, surtout de la part de gens qui ne concevaient pas ce qu’elle avait à vivre. Dans une santé mentale déjà précaire, Noor Arlanii bascula dans une dépression assez profonde. Affichant un air effacé et un regard triste en permanence, elle subit les soins, les conseils en se renfermant sur elle-même. Le souvenir d’Elandor de la mère pâle et chétive date de cette période.

Les troubles de l’esprit entraînent parfois ceux du corps. Malgré tous les soins qu’elle avait recu et le fait que la grossesse se présentait bien, il y eut des complications. Elle commencèrent par un mal de ventre aigu, puis déchirant.

Elles continuèrent sur un lit avec deux médecins.

Elles finirent sur une fausse couche, Noor perdit son enfant.

C’aurait du être un deuxième garçon, Joaldor porta le deuil de ce fils sans nom et interrompit ses activités de chef d’état pendant au moins une journée. Le Gardan Edorta arriva au chevet de son épouse et la découvrit telle qu’il l’avait rendu. La belle Noor Laetarii qu’il avait épousé n’existait plus.

Elle avait autant de beauté qu’une fleur fanée transplantée dans un mauvais sol, Noor était lasse et fatiguée, la fausse couche lui avait laissé un teint livide et plusieurs rides. Elle ne souriait pas, elle fusilla simplement Joaldor du regard. Dans ce regard, on lisait de la détresse et l’envie d’abandonner mais il se colora de reproche et de courroux : reproches à l’encontre de Joaldor pour s’être marié sans avoir vraiment réfléchi avant, pour avoir abandonné sa femme, l’avoir négligé, l’avoir laissé à sa mère comme un animal en pension, être retourné dans le lit conjugual par devoir et non par désir.

Le temps que toutes ces pensées défilent dans sa tête, sa tristesse s’était muée en un masque irrévocable.

Joaldor, c’est ta faute

Pour la toute première fois, Noor Arlanii ressembla à une reine, dans son attitude et ses pensées.

Joaldor fut cloué sur place et mis en face de ses responsabilités. Il se rendit compte de ses erreurs. S’il était égoiste, il n’était pas stupide. Il vit les changements qu’avait subi Noor rien que pour être digne de sa place.

Et alors seulement, il aima sa femme profondément.

Joaldor tomba à genoux et demanda pardon pour sa négligence. La reine ne lui pardonna pas, mais accepta de repartir sur d’autres bases.

A partir de ce moment, ce fut enfin le déclic : Noor arriva enfin à intérioriser les conseils de sa belle-mère sur l’art d’être une reine, Joaldor lui accorda le respect et l’attention qu’elle méritait. Noor Arlanii n’avait plus à se battre pour sa place, elle lui appartenait en propre désormais. L’ascension de Noor Arlanii commençait.

Avec votre permission, je vais accélérer le récit et sauter de nombreuses années pour me concentrer sur les choses les plus importantes.

Noor Arlanii avait 23 ans lorsqu’elle tomba enceinte pour la troisième fois. Cette fois-ci, du début jusqu’à la fin, la grossesse fut paisible et aussi calme que possible. Même l’accouchement fut dix fois moins douloureux que celui d’Elandor.

C’était un troisième garçon, Noor Arlanii fut portée aux nues pour n’avoir concu que des garçons. Elle l’appela Ysor : dans l’Histoire Ilédore il y avait eu quatre autres Ysor Arlanii, tous quatre avaient été des bâtisseurs et des hommes de paix. Son deuxième fils semblait dès la naissance en avoir l’étoffe.

Noor Arlanii avait désormais deux fils : un qui ne lui appartenait pas et un autre qu’on lui laissait. Un enfant qui avait fait souffrir sa mère à la naissance et un qui était venu paisiblement au monde. Un fils qui était né dans une période difficile et un qui était né alors qu’elle était enfin installée sur le Trône.

Consciemment et inconsciemment, elle préféra le deuxième et prit violemment position pour le garder, et empêcha les précepteurs de voler son Ysor comme ils avaient volés son Elandor. Elandor était le fils du Gardan Edorta, et Ysor le fils de la Reine. Elle garda Ysor près d’elle et le couva littéralement. La grand-mère, Laenor Arlanii émit quelques réservers mais Noor désormais n’avait plus besoin des conseils d’une mentor vieillissante. A elle désormais de façonner son style de pouvoir.

Tout au long des années suivantes, alors qu’Elandor puis Ysor atteignaient leurs dix ans, son principal souci fut le caractère d’Elandor : il était promis à devenir un jour Gardan Edorta, mais il n’avait pas du tout le caractère qui convenait : il était orgueilleux, égoiste et colérique, c’était lui qui menait les précepteurs. Plus l’âge d’Elandor avançait, plus cette tendance se confirmait et Noor enrageait de ne pouvoir rien faire. Elle était une étrangère aux yeux de ce fils, d’abord femme timide et effacée, puis mère absente et mise à l’écart, elle ne pouvait rien pour éviter la catastrophe qu’elle voyait venir.

Un Gardan Edorta comme Elandor Arlanii ne survivrait pas une semaine au Conseil, Noor était idéalement placé pour le voir : elle ne cotoyait aucun conseiller et ne pouvait pas être trompée par eux, mais elle voyait en direct leurs effets sur Joaldor et à force d’observations et d’écoute se fit une idée complète de la question.

Si bien que sa deuxième préoccupation fut les conseillers. Désormais plus assurée, avec plus d’écoute de la part du Gardan Edorta, Noor Arlanii fit très discrètement son entrée dans l’arène politique en discutant avec Joaldor sur l’oreiller. Son époux fut d’abord surpris de la voir se mêler de politique mais s’aperçut qu’elle avait du bon sens. Il l’écouta mais ayant passé trop de temps auprès des conseillers, il n’osa pas faire le tiers de ce que Noor lui susurrait. Noor Arlanii continua néanmoins et avec l’expérience se mit à gêner de plus en plus l’action du Conseil.

Dès qu’Elandor fut en âge de se marier, elle sauta sur cette occasion de le ranger : ce fut elle qui prit seule le dossier de son mariage et qui se mit en quête d’une prétendante. Il fallait qu’elle soit d’une naissance correcte, histoire de ne pas faire rougir la lignée des Arlanii, il fallait qu’elle soit belle, c’était indispensable pour retenir un peu Elandor auprès d’elle, il fallait qu’elle soit bien éduquée, pour qu’elle ne subisse pas les mêmes désagréments que Noor, et enfin il fallait qu’elle ne fasse pas partie d’une famille de conseillers. D’un point de vue caractère, elle devait être capable de canaliser ou de neutraliser les excès d’Elandor.

Après plusieurs listes de prétendantes, comparaisons et entretien, ce fut Thétis Parmenii qui fut retenue. Elle était réellement belle, sa famille était de la noblesse de sang, mais avec un profil bas. Vraiment la seule chose qu’elle put reprocher à cette jeune fille impeccable, c’est qu’elle avait justement un profil trop bas, elle était trop fade. Thétis Parmenii était un pari dont l’enjeu était le changement de personnalité d’Elandor.

Elandor avait 20 ans, Thétis 18, et Noor Arlanii, principal artisan de ce mariage avait 39 ans, quasiment la quarantaine.

Elandor réagit à merveille et honora sa femme comme il se devait. Mais au bout de six mois, ce n’était plus la même chanson et ce qui était une crainte dans l’esprit de Noor devint une réalité : trop fade, Thétis Parmenii ne changea rien à la personnalité d’Elandor, il partit à l’Armée dans tout ce qu’il avait encore de flamboyant. Le mariage resta valide, mais cet échec fut la dernière tentative de la mère d’Elandor pour enrayer ce qui advint par la suite.

Incapable de changer son fils, surtout à un âge aussi avancé maintenant qu’il était pleinement sorti de l’adolescence et que Joaldor allait incessamment le faire participer à l’Etat, Noor Arlanii l’abandonna complètement, se désintéressa même de ce qu’il devenait à l’Armée, ses progrès, ses victoires et ses amis. Elle se reporta sur Ysor, qu’elle étouffa de tout son amour. Noor avait tellement eu de mal à maîtriser son destin qu’elle voulait maîtriser celui de tous ses proches.

A la mort de Laenor Arlanii, Noor fut aux premières places et prononca l’éloge le plus sincère. Si elle perdait son mentor, Noor Arlanii n’en avait plus besoin : la métamorphose qu’avait désiré la Grand-Mère d’Elandor était réalisée. Noor Arlanii était une reine qui méritait déjà sa place dans l’Histoire Ilédore.

PARTIE IV
Devenir Veuve, puis Mère éplorée
C'est aussi devenir la Douairière

A partir de là, Noor Arlanii connut une série de décès qui heureusement n’entamèrent pas sa force morale, mais qui chacun fut dur à avaler.

La première mort, ce fut celle de sa belle fille, Thétis Parmenii, alors qu’elle accouchait d’une petite-fille. C’était très triste, évidemment, cette pauvre fille n’avait pas mérité cette mort, ni le mari qu’elle avait eu. Peut être Noor se sentit elle vaguement coupable, mais à la mort de Thétis, elle s’occupa surtout de récupérer les petits-enfants et insista même lourdement. Elle avait râté l’éducation d’Elandor, elle ne raterait pas celle des enfants de celui-ci. Ysor étant un homme, elle trouva même une seconde jeunesse à s’occuper de Callixte et de sa sœur. Elle avait 46 ans.

La deuxième mort, ce fut la pire. Joaldor avait 57 ans, Elandor avait 32 ans, et Noor avait 51 ans, elle était vieille. Joaldor mourut de son cœur fragilisé par sa maladie chronique et son âge. L’époux semi-absent qui avait néanmoins était son compagnon le plus proche durant ces années de règne s’éteignait comme une bougie, la laissant seul avec ses fils. Bien que les relations entre Joaldor et Noor Arlanii n’étaient pas digne d’un conte de fées, le manque qu’elle ressentit à la disparition de Joaldor fut encore pire que la mort de ses parents trois et quatre ans plus tôt. Elle n’aimait pas Joaldor à la folie, mais son affection pour lui existait néanmoins.

Elandor eut une attitude très honteuse lors de cette période, il porta le deuil de façon hypocrite contrairement à son frère, donnait le mauvais exemple à son petit Callixte qui admirait son père comme il pouvait. Il ne se sentait plus, était déjà couronné Gardan Edorta et entama son règne sans respect des convenances. Dégoûtée de voir le travail de Joaldor ainsi dénaturé, Noor se retira de son appartement et ne suivit que de fort loin les extravagances de son fils durant les trois premières semaines. On disait qu’il était le premier depuis des temps immémoriaux à s’opposer franchement au Conseil. Très bien, grand bien lui fasse, il faisait en personne ce qu’elle avait tenté de faire du temps de Joaldor. Peut être valait il mieux que ce qu’elle pensait au départ. Mais cela elle ne le saurait jamais.

La troisième mort, si peu de temps après la seconde, ce fut celle de son fils aîné. Elandor Arlanii, tellement flamboyant qu’on le croyait immortel mourut dans une bagarre de rue et on ne retrouva pas son corps. Avant, Noor Arlanii s’était quasiment jurée que cette nouvelle ne lui ferait ni chaud ni froid. Mais lorsqu’on lui annonca, elle poussa un cri et faillit sangloter. Elle hurla à tous de la laisser seule avant qu’elle ne craque. Peut être qu’après tout, elle tenait plus à Elandor qu’elle n’y pensait, peut être était-ce son digne fils, celui qui avait osé s’opposer au Conseil comme elle. Et puis, Elandor mort, c’était le produit de ses 19 ans, de sa jeunesse qui disparaissait. Des tas de raisons qui font que même les plus mauvaises mères accusent le choc de la disparition de leurs enfants. Elle porta le deuil d’Elandor, et le porta plus sincèrement que jamais.

La mort d’Elandor fut un véritable coup de pied dans la fourmilière. Ce fut une chasse aux meurtriers qui se solda par une dizaine de pendaisons, mais surtout une chasse aux héritiers. Il fallait nommer un nouveau Gardan d’urgence, et Arlanii obligatoirement. Avec la mort de Joaldor, Noor était la personne la plus âgée des Arlanii survivants. Avec la mort d’Elandor, elle était celle qui avait le plus d’autorité. Mais il était hors de question qu’elle monte sur le trône, il fallait un mâle, mais à cause de son autorité, le Conseil dut passer par Noor Arlanii.

Ce fut Riarg Karnimacii, son cousin qui vint négocier le choix du futur Gardan Edorta. Le nom à vrai dire était sans surprise. Quel autre Arlanii mâle avait atteint l’âge d’homme ?

Ysor, fils cadet que l’on n’avait préparé qu’à être deuxième fils de Gardan Edorta, sans véritable éducation au gouvernement, materné par une mère avilissante.

Ce choix ravissait déjà le Conseil, Riarg Karnimacii venait voir Noor en se frottant les mains et avec un sourire vainqueur. Noor Arlanii eut tout au long de la conversation un sourire plus discret, mais lorsqu’elle donna l’assentiment et que son cousin sortit en chantant, ce fut à son tour de rire.

Oui, Noor rit du cadeau empoisonné qu’elle venait de faire au Conseil.

Elle substituait un fils combattif et hostile à un fils entièrement pétri d’elle, qui n’écoutait quasiment qu’elle, et elle aussi était hostile au Conseil. Pauvres fous de conseillers, ils s’apercevraient bien vite que l’homme qu’ils espéraient manipuler avait déjà une marionnettiste.

Vraiment cette génération d’Arlanii n’était pas propice au Conseil, elle fut véritablement fière d’avoir engendré Elandor et Ysor.

A partir du couronnement d’Ysor, elle se mit dans son ombre et agit en éminence grise. Elle acquit un titre beaucoup plus plaisant que : « épouse du Gardan Edorta ». Avec son veuvage et l’héritage que lui avait laissé Joaldor, elle devint : « la Douairière », ce qui signifiait qu’elle était veuve, riche et puissante.

PARTIE V
Noor Arlanii
Elle n'a jamais porté d'autre nom

Vous voici arrivé à la fin. Félicitations d’avoir lu jusqu’au bout ! Nous allons maintenant exposer en détail la situation actuelle :

Noor Arlanii est l’éminence grise d’Ysor, et est une des principales marionnettistes de celui-ci. Elle ne poursuit qu’un but : renverser ou diminuer le pouvoir du Conseil, et ceci pour que le Gardan Edorta règne sans interférences et sans partage.

Tout ce qu’elle fait, elle le fait pour les Arlanii. Elle est l’âme, la force, la véritable inspiratrice de sa famille. Seul Elandor pourrait lui faire concurrence, mais n’oublions pas qu’elle est la digne mère de celui-ci.

Son rôle nébuleux est connu de la Cour, bien que non officiel. On sait l’attachement qu’a Ysor envers sa mère, et l’affection qu’elle lui offre en retour (car c’est bien à l’affection qu’elle le fait marcher). Les Conseillers savent qu’ils n’ont pas en elle un soutien, et qu’elle leur met des bâtons dans les roues dès qu’elle peut.

Lorsqu’Ysor fait des revirement soudains, semble convaincu et dit finalement non, lorsqu’il intervient dans une affaire mais qu’on sent que ce n’est pas son point de vue propre, lorsqu’il est au courant de quelque chose avant même que les Conseillers ne l’en informent, on sait que c’est Noor Arlanii.

Tous les rebelles, dissidents mais surtout révolutionnaires, ne sont pas appréciés de Noor. Ils sont soit contre Ysor, soit carrément contre tout ce qui porte le nom d’Arlanii. En fidèle dragonne des Arlanii, la Douairière s’opposera à eux avant de s’opposer au Conseil. Difficile de lui donner un positionnement Dissident/conservateur/révolutionnaire, en fait elle a son positionnement propre, et noue des alliances avec ce qui semble le plus profitable.

Quoi qu’il en soit, Ysor, dans sa filiale piété, a déjà élevé quelques statues à l’effigie de sa mère, cette figure est connue du Peuple. Mal renseigné, l’Illédor moyen l’associe à une figure maternelle aimante et compatissante, qui a élevé les deux derniers Gardan Edorta, une figure maternelle rassurante dans un monde politique qui leur semble sans espoir.

Dans le cœur des gens, dans les marbres de l’histoire, Noor Arlanii a déjà gravé son nom. Mais tant que la mort ne la prend pas, on continuera d’écrire son histoire, et après sa mort, on reviendra sur sa vie.

La vie de la Douairière, une des plus grandes reines Ilédores qui aient été.

La fiche de Big Mama est terminée, et n'attend plus que d'être examinée! Merci de votre visitée Very Happy

Je vais pouvoir faire ça demain si jamais ce soir c'est pas assez xD

Ma Chère Noor... J'ai adoré l'histoire ! Je t'envoie par MP deux trois pétouilles à corriger, mais c'est juste de la nioniote comparé à cette merveilleuse Reine Mère ! Digne de l'Histoire ! Digne d'un Roman, d'une Série de Romans ! Youhouuuu !

Merci patroooone Very Happy

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