"N'y a-t-il plus d'espoir ?"

Suite d'un foyer détruit

Lis, Kamélie et sa fille Tiska étaient arrivées jusqu’au campement. Les événements s’enchainaient à une vitesse folle. A peine Kamélie avait eut le temps de sortir de son trou, que le forgeron s’était écroulé. Presque aussitôt la prêtresse de Bakarne l’attrapa par le poignet, et parla assez fermement pour imposer sa décision et entrainer la mère et sa fille à se diriger vers le campement. Seulement Kamélie ne pouvait pas encore laisser des membres de sa famille derrière elle.

« Mes peintures …, Galad ! Chalc ! Où sont-ils ?! »

Répondit-elle d’un ton apeurée, à l’ordre de la prêtresse. Tiska pointa du doigt ce qui restait de leur maison en prononçant « papa ». Sous ses mots les derniers murs encore plus ou moins debout s’effondraient, ne laissant cette foi c’était certain, aucune chance de survie à Chalc. Elle jeta un dernier coup de d’œil à ce qui restait de sa maison, et autour d’elle, les larmes aux yeux. L’air poussiéreux l’empêcher de voir bien loin, mais le peu qui était visible laissait présager de l’immensité des dégâts. Aucun bâtiment du village n’est-il encore debout ? Son mari était mort, mais où était son fils ?

Kamélie ne pouvait que pleurer, suivant alors Lys jusqu’au campement. Après tout que pouvait-elle faire d’autre qu’espérait retrouver les autres membres de sa famille là bas. Peut-être y verrait-elle son fils, ses parents ? Qu’adviendra-t-il des Olaril après ces évènements ? Sur leur passage, il n’y avait que désolation, des blessés, ou même des morts les entouraient de toutes parts. Certains les suivirent en les voyants traversés le village pour trouver le chemin du campement.

Les voilà alors arrivaient au campement, du moins à ce qui ressemblait à un campement. Des grands draps commençaient à s’ériger comme tente. Un feu était déjà allumé, prêt à réchauffer toute personne désireuse de s’installer autour, des gens priaient, et surtout de nombreux blessés affluaient, toujours plus nombreux. Le désespoir et la panique se lisait dans les yeux de chacun. Kamélie essoufflée posa Tiska au sol pour regarder tout autour d’elle, cherchant du regard des visages familier, son fils, ses parents, ses sœurs, le regard brouillait par les larmes.

« Qu’avons-nous fais pour mériter cela ? » demanda-t-elle à Lys, qui n’en savait certainement pas plus qu’elle. « Est-ce la colère des Dieux ? N'y a-t-il plus d'espoir ?»

Kamélie venait de perdre son mari, les dégâts étaient immenses. Si les Dieux avaient décidé leur perte, comment les olarils allaient bien pouvoir s'en sortir. Elle espérait trouver dans le regard ou les mots de la prêtresse n’importe quoi qui pourrait lui redonner un peu de courage, ou un peu d’espoir pour continuer. Tiska quant à elle, ne bougeait pas, ne pleurait pas, elle restait là à attendre, tenant la main de sa mère.

La Prêtresse de Bakarne avait dû tirer la Télaran, qui portait déjà sa fille. Derrière elles, devant elles, autour d'elles... Des survivants qui se trainaient de leurs dernières forces jusqu'au seul espoir qui résidait : le Campement, qui se construisait à mesure qu'elles avançaient. L'avantage que trouvait la jeune femme, était qu'à s'obliger ainsi à entraîner Kamélie et sa petite jusqu'à cette terre d'exil, dans les Plaines, elle n'avait pas à se questionner outre mesure. Un seul but : arriver coûte que coûte et éviter d'avoir à répondre aux interrogations angoissées de celle qu'elle encourageait à avancer.

Où était ce fils qu'elle cherchait, son mari ... ? Lis n'en avait aucune idée, ou plutôt, elle craignait vraiment qu'ils se trouvent sous les murs, les meubles... Autant ne pas avoir à lui faire part de sa conviction.

En arrivant, la désolation était en effet pénible à voir : tout était soit déchiré, soit élimé, soit partiellement détruit, soit abandonné... Il y avait des abris hissées à la va-vite et elles durent s'écarter alors qu'un homme massif courrait jusqu'à une grande tente où l'on entassait les blessés. Dans ses bras, une petite fille pleurait, les jambes en sang. Il fallait alors s'estimer heureux de pouvoir encore marcher, voir ou respirer.

Il fallut bien répondre enfin à Kamélie, notamment lorsqu'elle évoqua les Dieux. Lis avait sa propre explication, qui était commune à plusieurs autres Olarils.

" Nous n'avons rien fait pour mériter une telle catastrophe. " Affirma-t-elle, l'air soudainement plus sévère. " C'est Lysandre, elle a défier les Dieux et voici comme ils lui rappellent leur supériorité. " Gronda la Prêtresse, qui espérait alors que le Chef des Ruines d'Arestim Dominae se morde aujourd'hui les doigts d'avoir été aussi prétentieuse, d'avoir voulu n'en faire qu'à sa tête, en déplaçant les Jeux de Bakarne pour prouver qu'elle en était capable. Mais on ne se moque pas impunément des Divinités, et notamment du Dieux-Taureau.

" Elle a voulut prouver qu'elle était un Chef plus indépendant que Laclaos, qui était bon et juste. Il n'a jamais offensé les Dieux en aucune façon. En n'écoutant qu'Hésione, elle a certainement fâchés les autres, qui se sont vengés. " Elle semblait certaine de ses paroles, et selon elle, c'était la seule vérité.

Il faisait froid, si froid que la petite Tiska grelottait, tout en sanglotant, et en appelant son frère et son père... Lis indiqua du menton la direction du petit feu qui commençait à vibrer... Déjà, plusieurs Olarils s'y étaient réfugiés pour se réchauffer, trouver du réconfort et pleurer ensemble...

« Oui … Peut être »

« Je me demande ce qu’on va devenir à présent. »

« Je vais maintenant aller chercher un endroit où Tiska pourra aller se reposer, essayait de panser un peu mes blessures, et voir si je ne peux pas retrouver ma famille … Ou voir si je peux être utile à quelque chose. »

« Et merci encore… Sans vous, je serais peut être encore sous les décombres et pour ça, je vous serais toujours redevable. »

(Ce sujet est clos)

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