Les Tables d'Olaria
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

 

 Les Pas d'un Chef [LIBRE]

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
Lysandre Hirune
Olaril
Olaril
Lysandre Hirune


Nombre de messages : 6397
Age : 40
Date d'inscription : 03/01/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 42 ans
Profession: Chasseresse / Chef Olaril
Positionnement : Régulier
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyMar 3 Juin - 17:25

Il était sans doute peu poli d'arriver alors que la Fête d'Hégoa était déjà bien entamée, que beaucoup étaient ivres, que nombre d'Olarils riaient déjà, dansaient, chantaient plus fort les uns que les autres, et la plupart avaient oublié qu'ils étaient réuni pour fêter l'arrivée de la saison froide. Seule importait la musique, et l'ambiance était à son paroxysme lorsqu'enfin, les murmures débutèrent. On avait vu Lysandre Hirune quitter le Foyer des Chasseresses, quelques minutes plus tôt, et se diriger lentement vers le Mausolée. Ce qui signifiait déjà, dans tous les esprits, qu'ils auraient bientôt sous les yeux la jeune femme, le nouveau Chef d'Arestim, dans sa tenue solennelle de Chasseresse, leur annonçant officiellement que l'Hiver serait là.

C'était toujours ainsi, mes beaucoup se souvenaient que, l'année avant encore, Laclaos était celui qui empoignait des mains avec un sourire bienveillant, celui qui connaissait chaque Olaril, qui avait une solution à chaque problème... Tous se posaient des questions, comment faire autrement, le vin n'était pas assez vieux pour faire tout oublier, pas au point de ne plus entendre les chuchotements et les on-dit. Car ils étaient nombreux, les souffles de ragots, colportés par tous et toutes. La musique se faisait plus forte, car les chants et les paroles se faisaient moins entendre.

Les Prêtres et Prêtresses d'Hégoa annoncèrent l'imminence de l'arrivée de Lysandre en se regroupant aux Portes, prenant le visage le plus digne possible, opération délicate avec autant d'alcool dans le sang. Ils levèrent les paumes vers le ciel et, bientôt, dans un semi silence, les pas des cuissardes de l'Hirune résonnèrent dans le couloir. Ils sont lents, et on se presse de dire que c'est parce qu'elle n'aime pas la compagnie des Olarils, qu'elle vient à reculons. Enfin, après quelques secondes qui parurent longues, la silhouette de Lysandre se découpe dans la fumée des bâtons d'encens.

C'est alors qu'entre Lysandre Hirune, la démarche qualifiée immédiatement de hautaine -comme toutes les Hirune s'empressent de souffler quelques femmes de l'assistance- et elle s'immobilise pour observer les alentours, comme lors d'une traque. Elle ne chercher personne en particulier, regarde juste qui est présent, examine les regards qu'on lui porte, constatant qu'ils ne semblent pas doux. Bien que cela la touche, rien n'est montré sur son visage, elle reste là un instant, durant lequel les Prêtres et Prêtresses lèvent et abaissent les paumes, tournées vers le ciel, en un battement religieux.

Lorsqu'enfin ils cessent, Lysandre s'avance, cherche des yeux son père et lui adresse un salut discret, avant de traverser la salle pour être menée jusqu'à l'autel, et s'y dresser. Les paroles refont surface, plus fortes que jamais, ce ne sont plus des murmures, quelques rares lancent des « Gloire à Lysandre », mais ils sont peu. Peu importe leur nombre, le Chef d'Arestim a été choisi, et ils auront tous à s'y plier, qu'ils ne veuillent ou non ! Elle avale sa salive et lève les bras pour faire taire les Olarils, réunis devant elle. La musique, elle aussi, se fait silence.

« Peuple d'Arestim Dominae, ce jour restera dans ma mémoire. Profitez de ce soir comme du dernier, avant un long Hiver, qui nous contraindra toutes et tous à de dures épreuves. J'ai foi en vous, et vous aurez la Victoire. »


Il semblait qu'elle parlait à ses troupes, à des soldats. L'ambiance était retombée, un peu, et les Olarils grisés réclamaient déjà la musique. Elle baissa les yeux pour observer l'assistance, et envoyer un regard vers les musiciens, qui reprirent leur labeur, d'abord preque intimidés, puis, la mélodie et les chants les emplirent d'allégresse, et la fête reprit son rythme effréné. On se détourna de Lysandre, on ne songea plus à elle que dans les mots prononcés, déjà, on commentait son discours, argumentait sur sa tenue, sur les armes qu'elle portait, cette épée, celle de Laclaos...

Elle descendit de l'Autel, passa entre un groupe de fêtards qui pariait sur le nombre de chopes qu'ils pourraient avaler, et glissa ses yeux bruns sur les danseuses. Peut être avait-elle l'espoir d'y voir Luminara, un visage familier ne serait sans doute pas de refus, bien que la plupart des Olarils lui soient déjà connu. Elle avait toujours cette distance, qui semblait inébranlable, et la sempiternelle comparaison avec Laclaos était pesante. Lysandre entendait d'ailleurs les conversations, et lorsqu'on sentait qu'elle approchait, on se taisait, l'observait, et le Chef d'Arestim ne pouvait s'empêcher de leur jeter un regard noir. Devait-elle être tolérante à ce point ? Devait-elle, sous prétexte qu'elle était l'Exemple, se laisser déshonorer de la sorte ?

Une main agrippa son poignet, alors qu'elle allait élever la voix devant un petit groupe de femmes qui médisaient, pour la tirer vers l'épaisse foule indéfinissable. Qui voulait ainsi éviter les disputes, en ce jour de fête ?
Revenir en haut Aller en bas
http://dixcordes.deviantart.com/
Amiguel Garthesia
Olaril
Olaril
Amiguel Garthesia


Nombre de messages : 1095
Age : 57
Date d'inscription : 24/05/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 45 ans
Profession: Négociant
Positionnement : Régulier ?
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyMar 3 Juin - 18:43

Douce nuit. Douce musique. Douce arrivée. Doux corps. Doux émerveillement.

Amiguel Gathesia leva les yeux vers le chef d'Arestim: Lysandre Hirune.

Il était vêtu d'une tunique capitonnée de couleur rouge, enjolivée d'arabesque dorée et cerclées d'un métal flexible. Ceintré de cuir, il portait un pantalon semi-moulant de teinte blanche, opaque, tirant sur l'ocre, qui était mangé par une paire de botte de cuir neuf. Autant dire qu'il s'était mis, pour la forme, comme toujours, sous ses plus beaux attraits pour la soirée, et pour éventuellement rencontrer Lysandre.
Il soupira un instant, puis écouta dans le silence, comme tous les autres Olarils, son discours d'entrée.

Charmant. Equivoque. Conséquent. Mais il aurait pu faire mieux, lui. Beaucoup mieux.

Il se leva un instant, puis se dirigea sans péremptoire vers la jeune femme , alors que la musique et les festivités reprenaient. Il se fraya un chemin à travers la foule, observant les mouvements gracieux de la chasseresse, qui était d'ailleurs vêtue de sa tenue de chasse - il détailla sans sans rendre compte les moindres formes et les moindres courbes de son corps, n'ommettant aucun détail d'une silhouette qui l'intéressait au plus au point, d'autant plus mise en valeur par la tenue adoptée. Il la rejoint un instant, et nota sa crispation: il était clair que les messes basses l'agaçaient au plus haut point: Amiguel lui-même comprenait. Les rumeurs et les quand-dira-t-on allaient bon train au village sur tout et n'importe quoi, ce qui avait le don de l'irriter au plus haut point, jugeant l'acte trop peu significatif pour être simplement méprisable.


Alors qu'elle s'apprêtait à s'en prendre à un groupe de vieilles harpies - tel qu'il les jugea - il saisit sa chance. Il s'approcha vivement, puis s'empara de son poignet et la tira vers la foule: de manière douce mais explicite. Lorsqu'elle se retourna vers lui, il déclara, d'un ton amical et d'un sourire plutôt charmeur.

- Ma Dame... Je pense qu'il est inutile de faire des vagues, surtout après votre récente nomination. Cela ne ferait que renforcer les opinions éronnées que les Olarils de faible constance ont de vous. Ce n'est pas ce que je souhaite, et je suppose que ce n'est pas ce que voulez non plus.

Il lacha son bras, puis esquissa une brève révérence adéquate au rang de Lysandre.

- Je suis honoré, chasseresse. Amiguel Garthesia, commerçant de métier.

Il sourit, puis désigna un endroit plus calme.

- Désirez-vous discuter un moment ? j'ai pour ma part un certain nombre de chose à vous dire. Entre compliments et recommendations - les dieux me gardent de vous dicter votre conduite, ajouta-t-il faussement - ce n'est pas la parole qui me manque.
Revenir en haut Aller en bas
Lysandre Hirune
Olaril
Olaril
Lysandre Hirune


Nombre de messages : 6397
Age : 40
Date d'inscription : 03/01/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 42 ans
Profession: Chasseresse / Chef Olaril
Positionnement : Régulier
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyMer 4 Juin - 15:53

Sa première réaction avait été de faire claquer sa langue contre son palais, dans un geste habituel lorsqu'elle se trouvait agacée, contrariée qu'on ait voulu l'empêcher de faire ce qu'il devait, et, orgueilleuse, elle avait lancé un regard noir à la personne qui l'avait tirée de son devoir de Chef : donner des leçons aux Olarils qui le méritaient... Mais dans un second temps, Lysandre se calma, estimant sans doute qu'il n'était pas très judicieux de se montrer aussi emportée lors de sa première Fête en l'honneur des dieux, en tant que Chef. La Dirigeante d'Arestim examina le Garthésia, eut un salut de la tête, sans autre révérence que celle qu'il lui avait offerte.

Les mots du Commerçant allèrent cependant droit aux oreilles de l'Hirune, et ce malgré la musique qui était soutenue encore, les chants ou les rires. La flatterie était toujours appréciée des Femmes, plus encore des personnalités Hirune. Elle eut un sourire, discret mais pas invisible pour celui qui l'observait avec attention. Cela n'échappa à Lysandre, qui reprit équilibre sur la jambe droite, un poing sur sa hanche, et haussant le ton pour reprendre le dessus :

" Et depuis quand un Commerçant peut conseiller le Chef des Olarils ? "
Souffla Lysandre, même si, diplomatiquement, elle avait à rester plaisante et aimable, son caractère souffrait de cette continuelle carapace qu'elle avait à vêtir, en se montrant tolérante. Le fait que cet homme se montre aussi sincère - du moins qu'il expose ses opinions peu flatteuses envers les autres Olarils - lui semblait autant une qualité qu'un défaut.

" Des choses à me dire ? S'il a été juste que tu m'évites d'être peu en valeur devant mon Peuple, il me semble que je te dois bien cela. Allons, j'ai peu de temps cependant, il ne serait pas sage non plus de se montrer absente trop longtemps. "

Elle suivit la direction qu'Amiguel lui indiquait, à l'écart de la foule, mais encore assez proche des Olarils afin qu'elle puisse être vue. Ils devaient l'avoir tous dans leur champ de vision, si elle venait à s'éclipser un peu trop longtemps, Lysandre était persuadée qu'ils ne mettraient pas beaucoup de temps à insinuer quelques déviances. Elle savait comme ils étaient rapides dans ce genre de paroles...

Ses pas étaient souples, sa démarche digne d'un félin, caractéristique d'une Chasseresse, l'une des meilleures. La tenue qu'elle portait ondulait sous ses enjambées vives, alors que ses yeux noisettes ne faisaient qu'aller et venir sur les visages, reconnaissant certains comme connus, eut un signe de tête pour d'autres. Elle surprit alors Luminara, lui accorda un sourire comme s'il était agréable de la voir, ici. Autour d'elle, des hommes, et cette Herboriste un peu dodue.

Enfin à l'écart, Lysandre se tourna pour faire face au Garthésia, l'observa des pieds à la tête sans s'en cacher, sans également montrer quoi que ce soit sur son visage. Elle parut alors attentive, et haussa les épaules.

" Bien. Je t'écoute. "


Fit-elle, comme son temps était compté.
Revenir en haut Aller en bas
http://dixcordes.deviantart.com/
Amiguel Garthesia
Olaril
Olaril
Amiguel Garthesia


Nombre de messages : 1095
Age : 57
Date d'inscription : 24/05/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 45 ans
Profession: Négociant
Positionnement : Régulier ?
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyMer 4 Juin - 16:30

Le sourire de Lysandre n'échappa pas au jeune homme. Il était certain que ses mots avaient frappé là où il fallait, et de bon augure. Il était fier.

Charmé par le cran de la jeune femme et son bagou certain, il la suivit sans broncher vers l'endroit qu'il avait désigné un peu plus tôt. Sans lâcher des yeux sa silhouette gracieuse, il fiait sans sciller sa démarche féline, incapable de se détourner d'un tel spectacle hypnotique. Néanmoins, il se reprit rapidement. Il connaissait où était sa place actuelle, et savait que les villageois étaient pour le moins corbeaux et commères. Il désigna un siège - le plus confortable - à son chef, puis, lorsqu'elle fut installée, s'installa sur un amoncellement de coussin. L'endroit était un peu plus isolé que les autres, mais justement assez à découvert pour être visible par tous. On ne les entendrait pas mais on les verrait de manière sûre.


Son regard passa succintement de la poitrine de la jeune femme à son épée, l'épée portée par les précédents chef d'Arestim, celle apportée par les " Dieux ". Une bonne blague, selon lui. Il sourit un instant: farouche mais clémente, beauté sauvage, la chasseresse avait tout de l'être antithétique qu'il était lui-même, et ce trait de caractère et de morphologie l'intéressait au plus au point. Il ne la connaissait pas vraiment. Il avait décidé d'apprendre à le faire.

Il appela attrappa une assiette remplie de victuailles et un broc de vin. Il plaça l'assiette sur la table qui se trouvait non loin d'eux et présenta le broc à la jeune femme, le posant non loin.

- Je n'en bois pas. Ce liquide a le don d'embrumer les esprits et la faculté de réduire à néant les plus puissantes des volontés. Pour rien au monde je désire finir comme un légume dépendant à cela.

Sourire charmeur. Il s'empara d'une cuisse de poulet, et la tendit à la jeune femme.

- Je vous en prie, mangez. j'ai déjà rempli mon estomac. Je sais que c'est un bien piètre accompagnement que vous trouverez en ma personne, et que tout ceci ne constitue qu'une piètre cérémonie, mais l'acte du repas est un acte quotidien. Je ne pense pas qu'une femme censée telle que vous soit attachée à des habitudes insignifiantes telles que la grande compagnie de la table ou encore les bouffons dépêchés spécifiquement pour un divertissement éphémère.

Il parlait bien, ce qui trahissait peut-être son intelligence peu commune, mais il ne l'avait jamais cachée, et n'avait pas l'intention de le faire. Se faire passer pour un ignorant était une chose qu'il ne pouvait même pas concevoir.

- Permettez-moi tout d'abord de vous dire que vous êtes excquise, ce soir. Comme tous les autres - que les dieux me pardonnent -, mais le fait que vous soyez venue dans une tenue de chasse impeccablement portée et en cette nuit spéciale de la fête d'Hegoa illumine probablement le regard de plus d'un homme Olaril.

Il s'arrêta un instant, portant son regard sur le vague. Une nouvelle fois, une lueur de démence passa furtivement dans son regard. Pensée ambigüe ? Déviance impromptue ? Toujours était-il qu'il oublia sa pensée ausitôt et qu'il reporta son attention sur sa compagne.

- Mais je suppose que ces paroles vous ennuient, et que maints troubadours et maints beau parleurs ont du vous conter vos louanges afin de s'attirer vos faveurs. Sachez cependant qu'ils étaient sincère.

Sourire.

- Un commerçant, tel que vous l'avez suggéré quelques instants plus tôt, ne peut en aucun cas conseiller un chef d'Arestim, c'est un fait établit, chasseresse. Cependant, il peut vous livrer ses impressions sur ce qui se passe sur les terres olariles. Et, en l'occurence, je tiens à vous apprendre que vous recevez tout mon soutien.

* Du moins tant que cela consent à mon intérêt... *

Il désigna d'un bref signe de tête toute l'assemblée:

- Beaucoup parmi votre peuple vous considèrent comme une usurpatrice. Vous n'êtes pas sans le savoir. Si cela ne vous ennuie pas, souhaitez-vous en parler avec moi ?
Revenir en haut Aller en bas
Lysandre Hirune
Olaril
Olaril
Lysandre Hirune


Nombre de messages : 6397
Age : 40
Date d'inscription : 03/01/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 42 ans
Profession: Chasseresse / Chef Olaril
Positionnement : Régulier
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyJeu 5 Juin - 8:15

Les opinions du Garthésia, exposées dans chaque phrase, commençaient à percuter Lysandre avec beaucoup d'intérêt. Que cherchait-il ? Si rien de ses intentions n'était connu de l'Hirune, elle n'était pas persuadée que quelqu'un qui ait autant à donner son avis sur toute sorte de sujets soit des plus simple dans sa façon de penser. Soit c'était quelqu'un de très sûr de lui, soit il cherchait à ce que, elle aussi sur son exemple, affirme ses pensées. Ce qu'elle ne souhaitait, et ne devait, pas faire dans sa position.

Elle but une gorgée de vin, son verre n'était pas plein, et elle eut un mouvement de menton pour indiquer le liquide et répondre aux observations de son interlocuteur :

« Toute la subtilité réside dans l'art de ne jamais faire remplir son verre, et de ne boire que gorgée par gorgée. L'Ivresse plait aux Olarils, et je les comprends, mais un Chef a à contrôler ses gestes et ses mots. »

Elle trempa de nouveau ses lèvres dans le liquide bordeaux, sans réellement en boire le contenu, mais ce mouvement avait l'avantage de montrer à tous que le Lysandre prenait part à la fête et qu'elle était coutumière des traditions Olariles. Ainsi, tous seraient sûrs qu'elle est toujours la même qu'avait... En reposant son verre, toujours à moitié rempli, le Chef d'Arestim qui avait pris place en face du Garthésia prit le temps d'examiner son visage, et surtout ses yeux, qui semblaient plus en dire que son faciès. Elle restait suspicieuse, en bonne Chasseresse, car un animal blessé reste bien plus dangereux...
En se saisissant du poulet qu'il lui tendait, Lysandre eut un bref mouvement de tête, en le remerciant, elle glissa ses yeux derrière lui, sur l'assemblée. Beaucoup les observait, mais elle savait que ce qu'ils diraient ne pourrait être entendu. Elle goûta à la viande mais ne mangea pas énormément, semblait appliquer le même principe que pour la boisson. Donner l'illusion, ne pas refuser d'offres, mais rester maîtresse, toujours.

« Les Fêtes en l'Honneur des Dieux ne sont pas de piètres cérémonies. Je te demanderai d'être respectueux des Divinités, au moins devant moi et lorsque tu foules le sol de leur Temple. »

Ce n'était sans doute pas un conseil, au plus, un ordre. Lysandre n'appréciait pas qu'on bafoue les Dieux, et notamment Hégoa, qui était une déesse aimée et bénéfique. Ses mots avaient été durs, secs et autoritaire, et on reconnaissait encore le timbre de voix qu'elle avait eu dans son discours, apparenté à des sujets plus militaires. Elle le regardait dans les yeux, sans ciller, sans craindre quoi que ce soit, Lysandre n'était pas de celles qui plonge leur regard vers le sol lorsqu'elles sont examinées par un Homme. Les Chasseresses ne l'étaient pas.

Elle sembla cependant s'adoucir rapidement, comme si les simples bons mots d'Amiguel avaient pu la calmer. Cependant, elle n'avait pas été furieuse quelques secondes avant, juste désireuse d'affirmer son opinion, qu'il devait suivre. Si chacun était libre de ses choix, Lysandre demandait à ce que, dans certaines circonstances, on ne les expose pas. Les compliments du Garthésia la firent sourire, elle releva un sourcil et l'Hirune eut un rictus caractéristique.

« Les Hommes auront toutes les peines du monde à rester fixés sur une seule Femme ce soir. Toutes se surpassent. Toi même, te voilà enrubanné comme un prince, n'était-ce pas pour attirer à toi quelques demoiselles ? »


Elle avait sur le visage un air presque complice, ou malicieux, qui ne lui était pas beaucoup attribué. Pour cause, pouvoir faire preuve de quelques sous entendus n'était pas courant dans ses fonctions de Chef, et peu d'Olarils la connaissait réellement. Et justement, il semblait qu'Amiguel souhaite, lui, en savoir plus sur elle. Il déclara lui offrir son soutien... Lysandre se referma, comme devenue plus neutre, d'une légère froideur, ou plutôt, d'un grand sérieux. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander en quoi affirmer son affiliation avec le Chef pouvait être utile, et sa méfiance la piqua de nouveau. Il semblait qu'entre deux phrases moins utiles, le Garthésia tienne à placer quelques mots important, chercherait-il à détourner son attention ? Lysandre esquissa un sourire en coin.

« Je suis honorée de ton soutien, Amiguel, mais si tu as des choses à me dire, presse-toi, et ne prends pas de détours. Il n'est pas dans les coutumes de Chasseresses d'être indirectes, et je te demande d'en faire autant. »

Certes, chez les commerçants, tourner autour du pot était un art, mais Lysandre savait que la soirée ne pourrait être passée qu'à discourir avec le Garthésia. Bien que sa curiosité soit aux aguets, car ce qu'il prétendait savoir, ou pouvoir lui annoncer, était intéressant, le Chef d'Arestim n'aimait pas l'impression qu'elle avait d'être menée en bateau, dirigée vers ce que lui souhaitait...
Revenir en haut Aller en bas
http://dixcordes.deviantart.com/
Amiguel Garthesia
Olaril
Olaril
Amiguel Garthesia


Nombre de messages : 1095
Age : 57
Date d'inscription : 24/05/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 45 ans
Profession: Négociant
Positionnement : Régulier ?
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyJeu 5 Juin - 14:49

Daniel haussa de manière discrète un de ses sourcils. Elle avait mal compris ses propos. En parlant de cérémonie, il voulait évoquer le fait qu'il n'y ait pas maints servants et servantes prêt à satisfaire leur moindres désir, mais uniquement lui-même, qui ne faisait que lui apporter un plat sans plus de tergiversations. Cependant, il se rappela à nouveau sa place dans la société, et s'inclina sans broncher lorsqu'elle le pria de louer les dieux. Il avait compris qu'aller à l'encontre de la chasseresse - pour le moment - pouvait s'avérer dangereux tant pour lui que ses ambitions.

- Pardonnez mes paroles, chasseresse. Elles étaient directes et emportées. Je m'en excuse.

Il l'écouta ensuite parler de sa tenue. Les distractions féminines étaient pour lui éphémères et, bien que plaisantes, il n'y attachait pas vraiment d'importance lorsqu'il songeait à ses sombres desseins. Aussi répondit-il à son chef:

- Ma Dame, si je me suis vêti ainsi, c'est avant tout pour honorer Hegoa. Cette soirée toute spéciale renbd hommage à sa fertilité. La sienne. A elle seul. Il me serait difficile de satisfaire une femme en cette nuit. J'ai une approche assez différente du reste des Olarils des dieux et des déesses.

* Bien plus qu'elle ne le pense... *

Il venait d'employer une excuse simple et crédible, qu'il avait déjà utilisé avec Cyclaë Edorta, qu'il avait rencontré un peu plus tôt dans la soirée. Les deux femmes étaient très différentes, mais en même temps semblables: farouche mais compatissantes. Amiguel jugeait ce paradoxe comme un trait décadent du caractère humain, une faiblesse plus qu'une force.

- Et puis, afin de faire honneur à votre présence et à votre grâce perpétuelle, il était à mon sens logique que je sois vêtu de la sorte.

Il sourit un instant. Il l'observait tout en conversant avec, cherchant à déceler la moindre faille dans son comportement. Une faille à exploiter. A utiliser.
Il remarqua qu'elle ne consommait que très peu de ce qu'il lui offrait. Cela le fit sourire intérieurement: une façade, un vulgaire masque qu'elle s'imposait, tout comme lui. Elle lui était très semblable, cependant, il s'agissait pour elle d'un enjeu quotidien, alors que pour Amiguel, c'était avant tout une question existencielle. Il du s'avouer qu'elle l'intéressait, car peu de gens lui ressemblaient ainsi, et, par conséquent, il la trouva moins étrangère que la plupart des Olarils qu'il cotoyait ou qu'il avait rencontré dans sa jeune vie.

Il soupira un bref instant, observant d'un oeil affamé le visage de sa chef qui s'avérait plus enchanteresse qu'il ne l'aurait cru au premier abord. Elle n'avait que peu d'années de plus que lui. Pourtant, il savait que si beaucoup de choses les rapprochaient, leur caractère différait: il se sentait plus fort, plus mature, plus solide opsychologiquement parlant.


- La fête vient tout juste de commencer, Lysandre, si vous me permettez de vous appeler par votre prénom - qui d'ailleurs résonne comme celui d'une fleur. Peut-être le Lys. Une fleur qui m'évoque la majesté et la noblesse. Et qui illustre bien votre façon d'être.

Il tourna la tête, chercha quelque chose du regard, puis esquissa un sourire. Il tendit le bras, attrapa quelque chose, et le tendit à la jeune femme: une fleur de lys.

- C'est pour vous. Un modeste présent de la part d'un sujet fidèle.

Sans attendre de réponse, il reprit:

- Je n'irais pas par quatre chemins, si c'est ce que vous souhaitez. En réalité, je pense que quelque chose va se produire bientôt. Un mécontentement gronde parmi certains de votre peuple, et parmi les personnes les plus proches de vous. Je sais manier l'épée. Si quelque chose se passe, je serais là pour vous.
Revenir en haut Aller en bas
Lysandre Hirune
Olaril
Olaril
Lysandre Hirune


Nombre de messages : 6397
Age : 40
Date d'inscription : 03/01/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 42 ans
Profession: Chasseresse / Chef Olaril
Positionnement : Régulier
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyJeu 5 Juin - 15:49

Lysandre et Amiguel s'observaient. Lorsqu'elle le pouvait, la Chasseresse chercher à percer le mystères que pouvaient masquer ses pupilles, et elle sentait également l'intrusion du Garthésia dans ce sens. Ils semblaient tous deux loin d'être dupes de ces enquêtes silencieuses, comme s'ils s'apprêtaient chacun à se juger. La confiance dont faisait preuve l'Olaril en face d'elle était à la fois plaisante et source de méfiance, car les Chasseresses sont ainsi, et dans sa position, Lysandre n'avait pas à faire confiance à n'importe qui. Il était trop dangereux pour elle de tisser de trop grandes amitiés, avec des personnes qui, peut être, pourraient jouer un double jeu.

Mais Amiguel semblait pouvoir s'adapter à chacune de ses phrases, qu'elles soient reproches ou amabilités simples, ce qui était agréable, un signe d'intelligence et de bon sens, également. Être borné -du moins le montrer- pouvait rapidement être un handicap, même si le Chef d'Arestim était connu pour avoir un caractère têtu. Tenace et perfectionniste, elle s'attachait à lui rendre les quelques expressions qui passaient sur son visage.

« Tu peux m'appeler comme bon te semble, pourvu qu'en ma présence, cela soit respectueux. Libre à toi de cracher sur mon visage lorsque je suis absente. »

Ce n'était pas une suspicion, ou une menace, juste son point de vue. Elle savait que beaucoup de son Peuple ne l'appréciait pas, mais elle ne souhaitait qu'une attitude neutre soit de mine lorsqu'elle exerçait ses fonctions, peu importait ce qui se disait en dehors de sa présence. Bien que les reproches qu'elle avait pu entendre lui déplaise, elle ne pouvait changer l'esprit des Olarils, bien que, parfois, elle ait des envies furieuses de leur prouver sa valeur.

Puis vint le Lys, entre ses doigts, effleurant la main de Commerçant en esquissant un fin sourire, sans doute plus sincère que les autres, attendrit, avant de redevenir de marbre.

« Les femmes aiment les fleurs. Je te remercie. »


Elle la porta à son nez, en sentit l'arôme en renouvelant son rare sourire, typique des femmes, en se disant que cet Amiguel savait quelle attitude adopter devant une dame. Il savait la flatterie, les compliments, les excuses et les attentions adéquates... C'était sans doute cela qui lui laissait penser qu'il fallait rester vigilante. Les hommes aussi attentionnés étaient de deux sortes. Ceux qui vous veulent dans leur couche, ou ceux qui vous veulent de leur côté.
L'une des deux était acceptable, l'autre méritait qu'on soit attentive et prudente.

« Tu me proposes ton armes et ta protection. C'est une noble cause que celle de vouloir la survie de son Chef, et j'aimerai savoir pourquoi tu m'apportes ton soutien. Tous ici songent qu'un Edorta aurait été plus apte à gouverner Arestim, pourquoi donc souhaites-tu me voir régner encore quelques années ? »

Elle avait parlé sans agressivité, contrairement à ce qu'elle avait pu faire plus avant. Cette fois, elle était réellement directe, plongeait ses yeux de fauve dans les siens sans crainte ni haine, avec pour seul appui une assurance digne des Chasseresses et des Hirune. Lysandre s'approcha de lui, sans doute pour s'assurer que personne d'autre ne pourrait entendre la réponse qu'il avait à lui fournir. Car après tout, qu'on vienne la trouver pour lui voué allégeance était étrange, et les Hirune avaient l'habitude de n'être que peu aimé...
Revenir en haut Aller en bas
http://dixcordes.deviantart.com/
Amiguel Garthesia
Olaril
Olaril
Amiguel Garthesia


Nombre de messages : 1095
Age : 57
Date d'inscription : 24/05/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 45 ans
Profession: Négociant
Positionnement : Régulier ?
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyJeu 5 Juin - 16:47

Lysandre s'approcha. Le commerçant ne broncha pas.

La musique sembla s'intensifier un instant, puis se radoucit peu à peu: le passage d'un tempo à un autre était toujours marqué d'accentuations des portées jouées par les musiciens, une coutume qu'Amiguel avait intériorisée par lui-même en apprenant à jouer du luth, sans trop comprendre pourquoi. Rythmes et binaires et rythmes ternaires étaient divergeants, et il était probable que le passage de l'un à l'autre nécessitait une certaine, mais brève accoutumence de l'oreille, aussi bien de la part de l'auditoire que du joueur. En l'occurence, lors de longues soirées comme la fête d'Hegoa, les chants s'enchaînaient, ainsi quel es danses, et tous devaient prendre très rapidement le nouveau rythme. Il laissa vagabonder ses pensées sur la question pendant un bref moment, regardant vaguement un feu qui dansait sous les ténèbres du firmament: les flammes semblaient danser dans ses pupilles, lui donnant un air absent, mystérieux, quasi-mystique.

Il sortit de sa méditation et ce fut avec un regard neuf qu'il observa la jeune feme qui se trouvait à présent à quelques centimètres de lui-même. Elle venait vraisembablement de porter la fleur à son nez, afin d'en happer les senteurs rares. Il fut satisfait de la voir accepter son modeste présent. Il remarqua son sourire - pour la première fois sincère - ce qui l'étonna pendant un court laps de temps. Une expression passa sur son visage, mêlée de surprise et de torpeur. Il remit cependant ses idées en place, la surprise laissant place à la contenance, pour répondre à son interlocutrice:


- Vous constituez un espoir pour ce peuple, Ma Dame. Une première approche, pour le peuple Olaril, du mouvement et de la modernité. Je suis persuadé qu'avec vous les choses changeront, et que vous nous mènerez vers la prospérité. C'est pourquoi je tiens à vous offrir ma dévotion.

* Si elle pouvait nous mener plus loin encore, par delà la Gerax, je n'aurais pas à m'inquiéter outre mesure, d'ailleurs... Mais j'attend de voir... *

Il lui sourit, d'un air charmeur, puis s'approcha lui-même de son chef, et approcha ses lèvres de son oreille. Il lui sussura alors:

- Les Edorta ne font que stagner. Vous chasseresse, vous êtes différente... Vous nous mènerez de l'avant et ferez changer les choses. Et, de plus...

Il s'arrêta un instant, souriant pour lui-même, avant d'achever son propos:

- Vous êtes de loin le chef le plus charmant qu'Arestim ait connu...

Il s'écarta d'elle, reprenant sa place. Son regard se perdit dans le vide un instant, regardant sans vraiment voir la fleu de Lys que tenait encore Lysandre dans sa main. Un petit vent s'éleva, soulevant les cheveux des deux personnes, et réveillant la raison du jeune Garthesia. Il plongea à son tour son regard acier dans celui, sombre, de la chasseresse. Ils restèrent un instant ainsi en silence, se sondant mutuellement dans une intention inquisitrice, avant que le jeune homme rompe le silence:

- Je vous prie, Lysandre, de croire au profond respect que j'éprouve pour vous, et au fait que je n'ai nullement l'intention de vous cracher sur le visage ou de vous maudir lorsque vous aurez le dos tourné.
Revenir en haut Aller en bas
Lysandre Hirune
Olaril
Olaril
Lysandre Hirune


Nombre de messages : 6397
Age : 40
Date d'inscription : 03/01/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 42 ans
Profession: Chasseresse / Chef Olaril
Positionnement : Régulier
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyJeu 5 Juin - 21:02

Les mots prononcés par le Garthésia, relatifs à ce qu'elle représentait pour son Peuple, lui allèrent droit au cœur. Sans se douter des desseins de l'homme, Lysandre c'était laissée aller à écouter ses paroles comme vérités, avec tout l'orgueil et les plaisantes visions qu'elles faisaient naître en elle. Son souhait était en effet d'être un Chef couronné de succès, personne n'était ignorant de cela, car les Hirune étaient réputé pour leur soif de pouvoir. Mais espérer entendre ce discours un jour venant de l'un de ses sujets semblait surréaliste, et faisait un bien fou. Elle eut un autre sourire, très sincère, presque aérien comme lorsque l'on réalise un vœu, et déjà, elle cillait largement, comme devenue heureuse.

Pourtant, Lysandre n'irait pas jusqu'à boire les paroles de quelqu'un de si peu connu, ou qui semble manier trop bien la langue. Elle se remet donc plus droite mais, déjà, les lèvres du Commerçant s'approchent pour chuchoter quelques mots au creux de son oreille. Plus encore que vanter les mérites d'une Hirune, dévaloriser les Edorta rendait Lysandre pleine d'une euphorie malsaine et méprisante, et elle sourit elle aussi, un sourire aux accents presque mauvais... Mais bien vite, il la complimenta de nouveau, le sifflement de la voix du jeune homme pénétrant son oreille et la laissant dans un demi silence, un instant.

« Tu es bien habile, Garthésia, pour un commerçant. » Souffla-t-elle à son tour, comme s'il s'agissait d'une réflexion personnelle. Sa voix, elle aussi, s'était faite plus suave, à l'exemple de celle qu'avait employé Amiguel. Malgré toute la musique et les divers sons qui venaient polluer leur conversation, il semblait que quelque chose souhaitait passer, comme un jeu muet aux enjeux multiples. Lysandre chercha des yeux son verre, encore à moitié vide, et y goûta de nouveau, fermant un instant les yeux pour apprécier la boisson.

Une gorgée plus tard, elle reposait l'objet et s'intéressait de nouveau à son interlocuteur, estimant désormais sur quelle autre interrogation elle aurait à siéger. Il l'avait tant complimenté qu'elle se demandait désormais si sa volonté n'était pas simplement de charmer le Chef d'Arestim. Ils étaient peu à l'oser, et sans doute ce trait de caractère plus courageux plu à l'Hirune, qui accueillit ses dernières paroles avec un mouvement de tête, comme un retour de son respect.

« Il me serait simple de vérifier, si tu mens. Mais il serait inutile de perdre autant de temps. Flatter te semble aisé, qu'as-tu en tête, Amiguel, pour user ainsi de plaisantes phrases envers moi. »

Elle le sentait intelligent et audacieux, peut être cela lui plaisait-il. Du moins, ces caractéristiques-là étaient-elles appréciables parmi les moutons Olarils, la plupart se contentant d'être comme l'était son Père. Il était désormais clair qu'il avait en tête d'autres projets que de simplement annoncer à Lysandre le respect qu'il lui témoignait, ne serait-ce que par ces mots qu'il lui envoyait. Le Chef d'Arestim n'était ni contrariée, ni gênée de ces flatteries, qui doraient son orgueil, et qui peu à peu, lui laissait croire qu'il était aimable.

Largement intriguée désormais, Lysandre s'accouda sur l'un de ses genoux, sans une attitude familière et naturelle, tout en le fixant. Si ses yeux noisettes se montraient moins inquisiteurs ou félins, elle n'en demeurait pas moins directe et assurée. Repensant à son compliment, elle ne put s'empêcher de souligner, sur un ton moins solennel :

« Il faut avouer que pour un mâle, Laclaos ne présentait pas grand intérêt. Je ne dois ma stature qu'aux entraînements de Chasse, et je loue Hésione de m'avoir ainsi créée. »

Son visage se leva comme pour rendre hommage à la Déesse, tant adulée par les Chasseresses, avant de revenir sur terre en agrémentant son visage d'un léger étirement de ses lèvres brunes.

« Tu as cependant, tout le loisir de choisir une femme à ton goût, n'est-ce pas ? »
Revenir en haut Aller en bas
http://dixcordes.deviantart.com/
Gwyddion Hirune
Décédé
Décédé
Gwyddion Hirune


Nombre de messages : 138
Age : 38
Date d'inscription : 25/02/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 19 ans
Profession: chasseur, garde du corps de Lysandre
Positionnement :
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptySam 7 Juin - 16:16

La fête d'Hégoa, la Mère nourricière, la Mère des Dieux. Gwyddion ne pouvait pas ne pas être présent, surtout que c'était la première apparition publique de Lysandre en tant que chef des Olarils. C'était donc normal qu'il accompagne celle qu'il s'était juré d'épauler et protéger. Et c'est donc sur ses talons qu'il entra dans le temple, tel l'ombre de Lysandre. Et tel l'ombre il était discret, et se fit rapidement oublier lorsqu'elle prit la parole pour s'adresser à la foule présente. Il s'écarta pour se mêler au peuple et regarder comme eux celle qui allait maintenant les diriger. Puis ce fut la foule qu'il examina: tous et toutes étaient en habit de fête, et à priori ils avaient presque tous déjà commencé à boire. Lui n'avait pas encore bu comme il venait d'arriver, mais il était quand même vêtu pour l'occasion, à savoir son éternelle armure de cuir décorée parfaitement huilée pour la faire reluire, portée par dessus une tunique de lin blanc et un pantalon taillé dans un cuir beige très fin, et portant par dessus le tout une cape dotée d'un col de fourrure fermée par une fibule de bronze.

C'était sa première sortie en tant que "garde du corps" de Lysandre aussi il ne savait pas trop quoi faire, si il devait participer aussi à la fête ou la suivre pas à pas pour s'assurer que rien ne lui arrive. Résultat à pas savoir se décider il ne vit que d'extrême justesse la personne qui venait d'interpeller Lysandre, mais bon cela ne semblait pas bien grave et la chef avait l'air de bien gérer l'affaire, mais il pesta quand même contre le fait de s'être laissé surprendre. Il commença donc à s'approcher, afin de se mettre à portée d'ouïe mais pas de vue du jeune homme qui de toute façon était trop absorbé par ce qu'il disait à la Chasseresse. Par contre Lysandre elle avait une vue parfaite sur lui et lui sur elle, de sorte qu'il ne pouvait louper le moindre ordre qu'elle pourrait lui transmettre, le langage des signes est une chose assez pratiquée par les chasseurs qui veulent rester silencieux.

Et maintenant qu'est-ce qui se disait. Première chose il trouvait le jeune Garthesia bien prétentieux et un peu téméraire d'oser s'adresser comme il le faisait à sa chef. Essayait-il de la séduire, peut être, c'était certes osé mais c'était aussi facilement excusable par la situation. Mais point positif il était là pour lui apporter son soutien, et le soutien de sa population est ce dont tout chef à besoin, même si la phrase où il lui demandait de discuter avec lui sur le fait que certains la voyaient comme une usurpatrice lui arracha un petit grognement, mais quel culot ce type. Il apprécia le réponse incisive de Lysandre quand cette dernière lui demanda de parler sans détour, il était vrai que c'était quelque chose qui avait le don d'énerver le jeune Hirune. Ce qui est simple et maîtrisé s'énonce clairement, sinon c'est soit que vous ne savez pas ce que vous dites soit que vous essayer de rouler votre interlocuteur, et cet Amiguel avait l'air de pertinemment savoir ce qu'il disait, CQFD.

Un bref signe de main "attention danger", qui se poursuivit par un bras qui se tendait pour attraper quelque chose à boire, mais le message était passé de lui à Lysandre. C'est dingue comment on apprend à vite devenir parano non? Et il ne fut pas aidé par le Garthésia qui selon lui semblait toujours soit répondre à côté de la plaque, soit à ne pas dire ce qu'il aurait du dire compte tenu du fait que Lysandre lui avait clairement signifié qu'elle avait peu de temps. Tien une fleur de Lys, mais c'est qu'on dirait qu'il en veut le maraud. Et le reste fit relativement sourire Gwyddion, bien entendu forcément qu'il y avait des mécontents, Jezabel la première, mais c'est quand il lui proposa sa protection ce fut là où il réprima un petit rire. C'était mal connaître Lysandre que de croire qu'elle ne savait pas se défendre, et de plus lui même était là, prêt à agir au moindre fait suspect. Les deux se rapprochèrent et il ne put entendre le nouvel échange mais ça ne fit que soutenir son opinion. Les prochaines paroles qu'il put entendre furent de Lysandre, où cette dernière loua Hésione, puis elle se remit à interroger le marchant.

Il s'écarta un peu pour se poser et manger, mais resta à essayer de ne rien perdre de la conversation. Le jeune Garthésia ne lui plaisait pas il ne savait pas pourquoi, mais son instinct lui disait clairement qu'il n'avait rien d'un innocent et qu'il y avait autre chose que un jeu consistant à séduire la chef. De toute façon Lysandre n'avait qu'à ordonner pour qu'il agisse, ça elle le savait et il s'en remettait à son jugement.
Revenir en haut Aller en bas
Amiguel Garthesia
Olaril
Olaril
Amiguel Garthesia


Nombre de messages : 1095
Age : 57
Date d'inscription : 24/05/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 45 ans
Profession: Négociant
Positionnement : Régulier ?
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyDim 8 Juin - 10:25

Amiguel écouta patiemment son chef lui répondre. Les lumières dansaient avec les ombres, sur le sol et dans les airs, alimentant la mystification qui se posait peu à peu sur le lieu de la fête. Le jeune commerçant se tut un instant, en proie à une hypnotisation qui ne pouvait que le toucher, face à ces arabesques de pénombre et de lueurs ondulantes et rectilignes. La musique redoubla à nouveau d'intensité, et l'on pouvait voir quelque Olarils éméchés ou endiablés se tortiller dans tous les sens en compagnie d'une belle dans une danse enflammée.

* Stupidités. Ces gens sont dénués de sens... Ils ne recherchent que l'émotion, l'instantané et l'éphémère. Leurs esprits sont nourris pas le matériel et le factis. Tout chez eux n'est qu'illusion et artifices. La vraie nourriture, celle de l'âme, de l'ambition et des aspirations n'est accessible qu'aux grands. Lysandre possède-t-elle cela ? *

Il lui sourit, observant le visage de la jeune femme qui semblait se détendre une petit plus à chaque instant. Le Garthesia se dit alors que sa compagnie devait plaire à la jeune femme, et il n'en fut pas mécontent.

Il observa tout autour de lui, regardant les Olarils tous plus inutiles les uns que les autres à ses yeux, avant de reporter son attention sur Lysandre. Alors, d'une voix calme et posée, il lui répondit:

- Il est de mon devoir d'honorer ma famille en me montrant habile, Ma Dame. Mais sachez qu'en aucun cas je me permettrais de vous emporter dans un flot de paroles afin de vous conduire où je le souhaites. Je pense que, dans n'importe quel cas, votre personne est bien assez aiguisée pour s'en apercevoir.

Il sourit, regardant ses beaux yeux noisettes, puis poursuivit:

- Louez là, chasseresse. Car elle nous a donné un chef plus qu'aimable, brillant.

A sa dernière remarque, il ne put réprimer un bref hoquet de rire. Pas moqueur, si ce n'était pour se moquer de lui-même. En ce soir, il n'avait pas l'intention de laisser sans compagnie Lysandre, car il devait en apprendre beaucoup d'elle. Il n'avait pas même l'intention de la laisser pour une autre femme, qui serait dans tous les cas bien trop peu intéressante.

Il s'approcha à nouveau de la jeune femme, et se pencha une nouvelle fois à son oreille, où il murmura lentement:

- Je songe, chasseresse, que ce soir la seule femme qui puisse briller à mes yeux...

Il laissa un moment sa phrase en suspension, laissant musiques et chants entraver sa parole, puis acheva son propos:

- ... soit vous.

Il s'écarta d'elle, jetant un coup d'oeil à sa droite, observant quelque chose d'indistinct, avant de reprendre à voix basse:

- Cependant je sais où est ma place. Aussi me contenterais-je de vous tenir compagnie en discutant des problème de votre peuple.
Revenir en haut Aller en bas
Lysandre Hirune
Olaril
Olaril
Lysandre Hirune


Nombre de messages : 6397
Age : 40
Date d'inscription : 03/01/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 42 ans
Profession: Chasseresse / Chef Olaril
Positionnement : Régulier
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyDim 22 Juin - 20:42

Entre l'agacement et ce sentiment flatté d'être ainsi complimentée, Lysandre se laissait naviguer entre deux émotions, malgré que les nombreuses qualités que vantaient le Garthésia à son intention commençait à la rendre quelque peu nerveuse. Jamais elle n'avait été connue pour être l'une de ces Olariles qui gloussaient à chaque bon mot, rougissantes et gémissantes, et le Chef Hirune n'appréciait pas vraiment qu'on veuille jouer ce même jeu-là. Même si la caresser dans le sens du poil avait ses charmes, Lysandre leva bientôt sa main, pour imposer son index devant les lèvres d'Amiguel, alors qu'il venait de terminer son discours. Ses sourcils se froncèrent, bien qu'elle n'affiche pas réellement une colère prononcée.

« Je pense avoir eu suffisamment de compliments de ta part, pour ce soir, Garthésia. »

Sans se montrer totalement irrespectueuse, elle arborait une mine rigoureusement sûre d'elle, et annonça ensuite, plus fort, comme pour rassurer Gwyddion, qui s'était rappelé à elle dans un signe.

« Tu ne sembles pas apprécier les bonnes manières de tes congénères. Je me trompe ? »

Il avait été peu difficile de constater qu'Amiguel ne cessait d'observer d'un œil bien peu approbateur les danses rythmées, les rires et le vin avalé par les Olarils. En effet, plus l'heure avançait et plus ils se montraient bruyants. Même la musique ne paraissait plus si juste, les musiciens ayant pris leur part du festin. Une femme en vint même à renverser l'une des tables qui servaient du buffet, sous l'effet de l'alcool, et un bûcheron glissait déjà sa main dans le décolleté d'une Prêtresse... Lysandre eut un sourire, comme si elle trouvait ce tableau touchant.

La compagnie du Garthésia n'était pas désagréable, car elle n'aurait pas souhaité se montrer impolie envers l'un des habitants qui lui témoignait de l'intérêt, malgré certains côtés de sa personnalités qui l'intriguait et la rendait plus prudente. Elle se demandait encore ce qu'il avait en tête, clairement. Sans vouloir intégrer complètement son jeune garde du corps dans leur conversation, estimant qu'Amiguel serait sans doute moins loquace, Lysandre lui glissa un regard complice, confiant, pour qu'il ne se fasse pas de soucis. Cependant, elle savait qu'il avait confiance en son Chef, et qu'elle aurait sa protection au besoin. A l'heure actuelle, rien m'imposait qu'il agisse.

L'Hirune détacha son index des lèvres du Commerçant, et releva les yeux jusqu'à lui, lui signifiant qu'elle était disposée à rester en sa compagnie également, encore un peu. Certes, elle aurait à faire le tour du Mausolée pour saluer et converser avec les Olarils, car ils devaient l'avoir vue, tous, pour qu'ils en discutent le lendemain. C'était indispensable, pour qu'ils songent qu'elle soit proche d'eux... Laissant tourner à droite puis à gauche son menton, Lysandre fit craquer les os de son cou, pour se délasser de ses réflexions, et des stratégies dictées par son père.

En buvant encore une gorgée, l'Héritière Hirune put s'accorder encore quelques secondes de silence, relatif cependant puisque les gloussements de la Prêtresse venaient jusqu'à eux.
Revenir en haut Aller en bas
http://dixcordes.deviantart.com/
Amiguel Garthesia
Olaril
Olaril
Amiguel Garthesia


Nombre de messages : 1095
Age : 57
Date d'inscription : 24/05/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 45 ans
Profession: Négociant
Positionnement : Régulier ?
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyDim 29 Juin - 10:34

Amiguel fit glisser son regard de haut en bas sur le doigt de la jeune femme. Il esquissa un léger sourire. Ce contact était agréable. Puis il l'observa s'éloigner lentement. Il jeta un coup d'oeil à la jeune femme. Les flatteries avaient touché, mais cela suffisait pour le moment.

* Elle possède une certaine envie de nourriture de l'âme... Pas exactement la même que la mienne, mais au moins, elle ne se laisse pas duper par l'artificiel... C'est bien... *

Lysandre était observatrice. Peu de gens, après dix minutes passées en sa compagnies, avaient pu voir son tourment et son trouble. C'était digne d'un chef. A mesure que les minutes venaient, le jeune Garthesia appréciait de plus en plus les atouts de la jeune femme. Un corps sain dans un esprit sain, c'était ce en quoi il croyait. Lysandre possédait cela. Elle était complète.

* Mais pas encore tout à fait mûre pour aspirer à plus grand... *

Il la regarda de long en large, ne se gênant pas le moins du monde, puis répondit à sa question.

- Je ne pense pas que débauche et luxure soient l'avenir des Olarils, Lysandre.

Il se tut, observant le bûcheron coller sa main sur la poitrine de la prêteresse, et haussa un sourcil. Les gloussements de la donzelle l'insupportèrent au plus haut point, mais il fit mine de rien. Les bruits prenaient de l'ampleur, et la musique au début harmonieuse se transformait peu à peu en un assemblage chaotique de notes, de clefs et de tonalités disordantes. C'était quelque par l' allégorie des civilisations, d'après les quelques lectures qu'il avait fait dessus: d'abord, une stagnation primaire, puis une ascension progressive, jusqu'à une apogée, et, enfin la chute.

Amiguel prévut ainsi la suite des événements: la nuisance sonore allait gagner de l'ampleur au cours de la soirée, jusque tard dans la nuit, avant de s'amenuir peu à peu pour laisser place au silence ou aux ronflements des quelques Olarils trop érpouvés par l'alcool pour rentrer chez eux. Il esquissa un sourire. Au final, des inutilités consternantes. ce serait la même chose à le prochaine fête, mais tout n'était que vanité et dégoût pour lui.


- Demain la vie reprendra comme avant. Les familles retourneront à leurs activités principales, les nourissons naîtront, des anciens périront, et iront rejoindre les dieux...

* Les dieux... parlons-en... *

- Vous me direz probablement que c'est justement parce que tout reprendra demain que ce soir ils en profitent. Ce n'est pas ma conception du profit, Lysandre. Et je doute que ce soit la votre.

Il jeta un coup d'oeil derrière lui, fronça les sourcils, puis observa la chasseresse.

- Mais beaucoup de Garthesia sont solitaires et affichent des opinions clairement différentes des autres Olarils. Il est normal que je m'interroge également sur ces coutumes.

Il lui sourit, sourire charmeur et se voulant envoûtant.
Revenir en haut Aller en bas
Lysandre Hirune
Olaril
Olaril
Lysandre Hirune


Nombre de messages : 6397
Age : 40
Date d'inscription : 03/01/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 42 ans
Profession: Chasseresse / Chef Olaril
Positionnement : Régulier
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyDim 29 Juin - 18:36

La Chef Olarile se plaisait à être observée, admirer même, par son interlocuteur. Il fallait cependant avouer qu'être l'objet des attentions diverses était son habitude, depuis quelques temps, depuis que Laclaos l'avait faite Meneuse d'Arestim. Depuis qu'elle avait pris sa place, et accédé aux plus hautes sphères de son peuple. Sa position était appréciable autant qu'elle était délicate, mais la Fête d'Hégoa lui permettait de faire une pause plus ou moins calme avant de reprendre le court de son devoir. Exactement comme ce que soulignait le Commerçant : ce soir était un instant hors de leur quotidien, certes les fêtes étaient nombreuses, mais les Olarils avaient besoin de ce genre de bulle, isolée de leur vie banale, pour sortir, le temps d'une soirée, de leur carapace.

Lysandre haussa les épaules et observa la scène qui se déroulait non loin d'eux, constatant que les gloussements de la Prêtresse étaient justifiés.

« Il faut savoir oublier ses soucis, et les fêtes sont d'excellents moyens. Tu ne te plais donc pas à les voir si heureux ? » Souffla l'Hirune.

A vrai dire, même si parfois ils semblaient trop prompts à s'enivrer pour n'importe quel prétexte, divin ou non, Lysandre préférait les savoir heureux de leur sort, car avoir à gérer des Olarils mécontents et maussades seraient largement plus compliqué pour elle. Malgré le fait qu'ils se montraient souvent balourds dans ces moments là, sans gêne, c'était ainsi que le peuple d'Arestim trouvait un peu de délivrance, et ils pouvaient décompresser, tout oublier et tout accepter. Être libre...

« Peut être ne peux-tu pas simplement te laisser aller... » Souligna la jeune femme, avec un sourire en coin, en s'approchant de nouveau de lui. Sans aller jusqu'à se montrer trop impertinente, Lysandre estimait qu'elle était désormais en position d'être plus directe, même si jamais elle n'avait eu à prendre des gants dans son rôle. Avec un léger soupir, elle annonça rapidement.

« Mais ces fêtes étaient largement plus agréables avant... » Elle regrettait sans doute cette liberté qu'elle avait le loisir de croquer sans attendre, sans qu'on puisse ensuite chuchoter sur ses actes ou ses attitudes, des semaines entières. Être Chef imposait des règles, qu'elle appliquait sans rechigner, mais un certaine nostalgie l'envahissait lorsqu'elle observait ses congénères s'abreuver de luxure sans honte et boire jusqu'à plus soif.

Sans attendre qu'il puisse réagir à sa dernière phrase, elle se dépêcha de suivre ses mots pour ne pas s'appesantir sur ses mots.

« Tu ne songes pas qu'il soit nécessaire de fêter les Dieux ? » S'étonna-t-elle.
Revenir en haut Aller en bas
http://dixcordes.deviantart.com/
Amiguel Garthesia
Olaril
Olaril
Amiguel Garthesia


Nombre de messages : 1095
Age : 57
Date d'inscription : 24/05/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 45 ans
Profession: Négociant
Positionnement : Régulier ?
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyLun 30 Juin - 7:35

Amiguel laissa ses yeux acier se perdre dans le vide, alors que la chasseresse lui posait sa question. Elle était maligne et perspicace. Le jeune homme appréciait ces qualités, qui n'étaient pas dûes à tous les Olarils. Cependant, si elel allait trop loin dans ses réflexion, il devrait y mettre un terme.

Il remarqua également qu'elle avait glissé sur un sujet particulier. Si la chasseresse avait cru le lui faire oublier en recentrant la conversation sur les dieux, elle s'était trompée d'interlocuteur. Un maître dans l'art de parler tel que lui trouverait dans tous les cas le moyen d'y revenir.


Amiguel Garthesia dégaina une nouvelle fois son masque d'Hypocrite et le plaqua sur son visage, avant de répondre à la question de son chef.

- Louer les dieux me semble plus adéquat, chasseresse. Les fêtes font trop place à l'écart et aux travers. Je pense que le peuple oublie un peu trop vite la symbolique. Et la luxure n'est pas la meilleure réponse à la louable fertilité d'Hegoa, à mon sens.

Comme en écho à son explication, la prêtresse fut renversée sur une table et le bûcheron l'y rejoint en riant aux éclats. La femme, rouge - d'ivresse ou de joie - rit de plus belle et se laissa aller à ses bons soins. Le jeune homme observa un instant, retint un rire de moquerie et tourna son regard vers la jeune femme.

- Si mon respect pour les dieux me contraint à ne pas les bafouer, alors oui, chasseresse, je ne peux pas me laisser aller à ma guise.

Il marqua un arrêt. S'approchant d'elle à son tour. Sans qu'il sache pourquoi, il se sentit soudainement plus à l'aise et poursuivit son monologue jusqu'à revenir au sujet que son interlocutrice avait effacé au profit d'un autre.

- Les fêtes étaient plus agréable ? Pour n'importe lequel de ces fêtards...

Il désigna l'entrelat du bûcheron et de la prêteresse d'un geste discret.

- ... rien n'a changé. La situation a probablement changé pour vous. Parce que vous êtes chef. Vous êtes comme moi: vous ne pouvez pas vous laisser aller. Mais vos limites sont établies par les Olarils. Les miennes par les dieux.

Il esquissa un sourire.

- Mais c'est justement parce que vous êtes chef que ces barrières devraient être repoussées à nouveau. Rien ne devrait vous retenir, chasseresse, si ce n'est les dieux, ajouta-t-il brièvement, et je pense que vous ne devriez-pas vous fier aux jugement de nos congénères. Ils agissent de la sorte et se permettent de vous juger lorsque vous faites de même. Je pense qu'il y a un paradoxe. En condamnant un acte qu'on pourrait vous attribuer comme déviant, ils se jugent déviant par la même façon...

Il fronça les sourcils. Peut-être était-il allé trop loin dans son développement.

- Vous êtes chef, chasseresse. Beaucoup d'Edorta vous craignent et, pour le coup, affichent un faux masque de mépris. C'est à vous de montrer que vous êtes ce que vous êtes.

Il s'approcha plus près d'elle encore, si bien que leurs souffles mutuels se mirent à se croiser et à carresser doucement leurs visages respectifs. Quelques secondes s'écoulèrent durant lesquelles le jeune homme se tut. Puis il acheva son propos:

- Vous êtes une femme belle et forte. Imposez vos règles et ne suivez plus celles d'un autre. Vous méritez cela. Commencez par vous libérer de ces chaînes invisibles qui vous empêchent d'agir.

Il lui sourit à nouveau. Leur visages étaient à quelques centimètres l' un de l'autre. Amiguel ne bougea plus.
Revenir en haut Aller en bas
Lysandre Hirune
Olaril
Olaril
Lysandre Hirune


Nombre de messages : 6397
Age : 40
Date d'inscription : 03/01/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 42 ans
Profession: Chasseresse / Chef Olaril
Positionnement : Régulier
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyVen 4 Juil - 20:26

Les yeux du Chef étaient désormais fixés sur le visage du Commerçant. Il s'était approché si proche d'elle que la proximité en était presque intime, et leurs nez étaient presque collés. Lysandre n'était pas choquée ou indisposée par le geste de l'homme, et les contacts n'avaient jamais été source de nombreux émois.
Ce qui attirait l'attention de l'Héritière Hirune, c'était notamment le discours du Garthésia, qui semblait dévoiler encore un peu plus ses opinions. Par les temps qui couraient, nombreux Olarils étaient encore trop prompts à mentir ou à éviter de dire exactement le fond de leurs pensées. Amiguel avait le courage de ses convictions, mais il ne semblait pas prendre énormément de risques, comme confiant.

« Avouer ainsi ce que tu penses est une qualité que j'admire chez les Garthésia. Ils sont souvent plus consensuels que cela. » Souligna Lysandre, qui avait sur les lèvres un petit sourire plutôt complice.

Leur proximité ne s'était pas espacée, et elle ne fit rien pour s'en échapper. Au contraire, elle avait dans le regard une conviction qui s'échangeait dans les yeux du jeune homme. Son sourire s'accentua rapidement, alors que montaient des souffles rauques, provenant du Bûcheron aux anges.

« Ne sois pas si mijauré, ce rôle est réservé aux femmes encore apprenties. Les fêtes sont l'occasion de nouer des contacts plus étroits que ceux que l'ont peut tisser dans les ruelles. Les Dieux nous aiments heureux et vifs, et Laareth est une bonne démonstration de ce qu'ils doivent apprécier. »

Laareth désignait sans doute les cuisses nues de la Prêtresse. Lysandre les désigna alors d'un geste de tête, qui en plus d'indiquer la direction de la femme qui gloussait eut pour effet de faire se froller leurs nez. Avec un rire, elle s'écarta sans afficher de gêne.

« Laisse au Chef le mérite de décider comment doit se comporter un Chef. »

Fit alors l'Hirune, sans que cela ne soit teinté d'orgueil, peut être justement, dénué d'agacement ou de menace. Elle souriait et paraissait prendre plaisir à trouver ses mots légers. Certes, ils avaient pénétrés son esprit, elle y songeait et y réfléchirait. Mais pour l'heure, l'étrange complicité qui régnait entre les deux protagonistes la délaissait.
Revenir en haut Aller en bas
http://dixcordes.deviantart.com/
Amiguel Garthesia
Olaril
Olaril
Amiguel Garthesia


Nombre de messages : 1095
Age : 57
Date d'inscription : 24/05/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 45 ans
Profession: Négociant
Positionnement : Régulier ?
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptySam 5 Juil - 7:20

Amiguel haussa les sourcils au moment du contact nasal. Surpris, il resta d'abord stoïque, la mine déconfite, puis peur à peu, un sourire s'afficha sur son visage.
Sourire qu'il abandonna lorsqu'il apprit le nom de la prêteresse. " Laareth"...


* Cette femme... *

Il s'écarta alors à son tour du chef. Lui, mijauré ? L'affaire était bien bonne. Mais tant qu'il ne pourrait pas parler librement, il tairait ses véritables intentions. Il avait toujours agit ainis, quels qu'étaient les commentaires qui lui avaient été faits, car en cas de force majeure, son éloquence suffisait toujours à redresser la barre.

- Une qualité est toujours compensée par un défaut, dans notre famille. Enfin, un défaut d'un point de vue extérieur. Lorsqu'on se place de notre point de vue, ces défauts appraissent... comme étant des avantages.

Il parlait peut-être du fait que nombre de Garthesia faisaient abstraction de la morale pour arriver à leur fin ( Twisted Evil ). La morale étant la norme acceptée par tous les Olarils, la transgresser faisait office de défaut. Mais pour les commerçants, cela pouvait souvent s'avérer fructueux. Pour les affaires, ou pour... d'autres choses.

* Si les " dieux " apprécient - ou dirais-je appréciaient - ce genre de choses, alors ça conforte mon idée: ce n'étaient que des Hommes, comme nous. Et d'autres doivent vivre par delà la Gerax... *

Il se tourna vers Lysandre.

- Dans ce cas, je tenterai de changer mon attitude, et me montrerai libidineux à chaque fête, Chasseresse.

Si dans sa phrase une pointe d'ironie était notable, une parfaite pointe de sincérité l'était également. Entre duplicité et ambiguité, Amiguel semblait multiplier les masques.
Il jeta un coup d'oeil à ce qui se passait prêt d'eux. La musique, pour les artistes qui ne s'étaient pas arrêtés, ne ressemblait plus qu'à un ensemble d'accords désaccordés, dézingués entre mineurs et majeurs: en bref, une cacophonie que seuls les Olarils encore sobres pouvaient percevoir. Autrement dit, peu.

Les autres beuglaient et riaient, sans se soucier du reste. Ils vivaient dans leur monde matérialiste, sans même chercher à comprendre le pourquoi du comment, sans chercher à comprendre la nature des " dieux ", sans chercher tout court...
Lysandre coupa court à ses conseils. Tout son raisonnement avait été démoli à l'aide de sa seule phrase. En effet. Seul un chef pouvait décider ce qu'il convenait de faire pour un chef. C'était le mot de la fin. Non pas qu'il n'ait rien à y répondre, cependant ses propos n'auraient pas été... souhaitables en pareil moment.


- Voilà ce que j'attendais de votre part, Lysandre.

Il lui adressa un sourire. Brusquement, il se rendit compte que le dialogue était dans l'impasse. Il resta quelques temsp à méditer, puis plongea son regard sur le corps et les formes de son chef. Puis il l'immergea dans les ténèbres de son propre regard...
Revenir en haut Aller en bas
Lysandre Hirune
Olaril
Olaril
Lysandre Hirune


Nombre de messages : 6397
Age : 40
Date d'inscription : 03/01/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 42 ans
Profession: Chasseresse / Chef Olaril
Positionnement : Régulier
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptySam 5 Juil - 16:09

Certes, Lysandre avait imposé un point final aux conseils qu'Amiguel se permettait de lui souffler. Elle ne voulait cependant pas rompre une conversation enrichissante comme celle qu'ils échangeaient, mais avait autant de mal que lui à rebondir. Sans aller jusqu'à regretter de ne pas renchérir encore leur discussion, l'Hirune cherchait déjà comment elle allait pouvoir se faire pardonner d'avoir ainsi coupé l'herbe sous le pied de son interlocuteur.

Sans attendre de laisser ce silence s'imposer, entrecoupé des gémissements de Laareth et des sons étourdissants que produisaient les musiciens, la Chasseresse reprit la parole :

« Sans aller jusqu'à rompre avec ton comportement habituel, pourquoi en te permets-tu pas d'être moins rigide sur tes principes ? »

Lysandre n'était pas de celles qui souhaitaient tous les Olarils sur le même modèle, et les savoir tous sortis du même moule la rendait un peu méfiante : ils avaient donc les mêmes vices ou les mêmes envies, et cette uniformité n'était pas souhaitable. Même si les savoir unis était toujours une bonne chose, pour un Chef, elle savait également qu'à trop être identiques, les hommes et les femmes étaient amenés à devenir des rivaux, à partager les mêmes aspirations.

Pour en revenir sur les mots qu'elle venait d'avoir pour Amiguel, Lysandre songeait qu'elle pouvait être mal interprétée. Sans doute le Garthésia n'apprécierait pas qu'elle lui conseille de changer, puisqu'il paraissait très sûr du bien fondé de son attitude et de ses pensées. L'Hirune d'ailleurs n'était pas vraiment attachée à ce qu'il modifie sa façon d'être, elle se contentait de discuter simplement, et de lui révéler ce qu'elle pouvait analyser de la situation.

Sans fixer l'homme, on pouvait cependant affirmer qu'il y avait entre les deux jeunes gens des regards plus insistants. Amiguel ne se gênait d'ailleurs pas pour contempler la Chasseresse, un regard dénué de pudeur qui se salissait pas le Chef d'Arestim. Elle se sentait intriguée par ce comportement, par ces yeux-là comme s'ils cherchaient ou la faille, ou les dons. En plissant les paupières, Lysandre se leva d'un geste vif pour hausser la voix.

« La fête touchera bientôt à sa fin. Chacun rejoindra sa couche ou celle de son amant ce soir, peut-être veux-tu prolonger notre conversation dans un autre lieu, moins bruyant ? »

Elle ne souhaitait pas rester plus longtemps à la Cérémonie d'Hégoa. Pour elle, ils avaient suffisament loué la Déesse, qui devait se régaler des visions que les Olarils offraient. De plus, la musique dégénérait elle aussi de façon plus aiguë et moins soutenable. Les tonalités se bousculaient et s'enchaînaient de façon tout à fait désaccordée, et cela indisposait l'Héritière Hirune. Elle en avait assez de supporter la cacophonie.

Et elle estimait qu'il était désormais temps de s'éclipser, que cela redonnerait peut être un second souffle aux mots que prononçaient Amiguel. Elle sentait en effet qu'il ne disait pas tout, et qu'il avait encore beaucoup de choses à lui dire. Alors qu'elle se tenait debout, droite, en parcourant de son regard piquant l'ensemble de l'assemblée qui s'adonnait à toutes les pires actions en ces Fêtes, Lysandre reporta son intention sur le Commerçant.
Revenir en haut Aller en bas
http://dixcordes.deviantart.com/
Amiguel Garthesia
Olaril
Olaril
Amiguel Garthesia


Nombre de messages : 1095
Age : 57
Date d'inscription : 24/05/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 45 ans
Profession: Négociant
Positionnement : Régulier ?
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyDim 6 Juil - 21:11

Le commerçant haussa un sourcil en écoutant les premiers propos de son chef:

- Sans aller jusqu'à rompre avec ton comportement habituel, pourquoi en te permets-tu pas d'être moins rigide sur tes principes ?

Cela l'étonna. Surtout de la part d'un chef. Pour Amiguel, les règles étaient les fondements d'un fonctionnement sain et organisé. Un minimum de rigueur et de discipline était nécessaire pour que les engrenages de l'horloge tournent. La rigidité était moindre dans le cas de l'Homme. Et les principes avaient par définition la fonction d'être immuables. Il ne pouvait donc ni se permettre de s'assouplir, ni se permettre de s'adoucir. Peut-être Lysandre était-elle encore inexpérimentée, pour prononcer de tels propos... Ou alors, elle cherchait à creuser, à afin d'en apprendre plus sur lui. Il afficha un léger sourire.

* Ca me paraît clair... Elle a trouvé en moi quelque chose d'intrigant... Ca tombe bien, j'ai trouvé en elle quelque chose d'attirant...*

Il l'observa un instant.

- Pardonnez-moi, Chasseresse, mais, dans ce cas, pourquoi ne pas en contrepartie vous endurcir et briser les chaînes qui vous contraignent à agir faussement ?

Elle se leva alors, forte de sa cambrure et de sa silhouette de Chasseresse. Un instant, les yeux d'Amiguel brillèrent sur le contour galbé de la jeune femme. De folie ? De fureur ? De passion ? Là encore, nul n'aurait pu l'appréhender, si ce n'est lui-même...

* Nous isoler... *

Il se leva à son tour, et acquiesça d'un signe de tête.

- Je vous suis, Lysandre...

Il la dominait d'une bonne tête et demi, et pourtant, il ne semblait pas que cela troublait la jeune femme. Elle était forte et passait outre ce détail. Il appréciait.
Soudain, il tourna la tête en direction de Gwyddion, et lui adressa un clin d'oeil. Il le désigna ensuite du pouce.


- ... mais alors, il serait préférable que pour une parfaite tranquilité, votre garde du corps ne nous suive pas...

Il adressa un sourire à la jeune femme, se pencha vers elle et lui murmura à l'oreille:

- Au début, je ne l'avais pas repéré... Vos signaux et votre discrétion de chasseurs sont étonnant, Chasseresse. Il n'arrive cependant pas à votre taille. Vos regards se voulaient discrets, mais dès lors que j'ai perçu ses mouvements , derrière moi, à ma droite, je ne pouvais que comprendre dans quels sens allaient vos yeux de félin... Et je vous remercie de ne pas l'avoir inquiété.

Il haussa ensuite les épaules.

- Cependant, s'il souhaite nous suivre, je n'y vois pas d'inconvénients, tant qu'il reste à bonne distance.

Il s'écarta d'elle tout en ne lâchant pas ses yeux d'un battement de cil...
Revenir en haut Aller en bas
Lysandre Hirune
Olaril
Olaril
Lysandre Hirune


Nombre de messages : 6397
Age : 40
Date d'inscription : 03/01/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 42 ans
Profession: Chasseresse / Chef Olaril
Positionnement : Régulier
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyMar 8 Juil - 17:00

Le Chef d'Arestim Dominae était toujours debout, alors que se redressait à sa suite le Commerçant, qui ne tarda pas à s'approcher d'elle de nouveau. Il semblait qu'entre les deux jeunes gens, un mouvement de balancier ce soit instaurer, et que l'un ou l'autre ne puisse interrompre ces élans-là. Lorsqu'il en vint à évoquer la présence du jeune Gwyddion, Lysandre ne put réprimer un léger sourire, comme attendrit, et de porter ses deux billes brillantes vers le Chasseur. Le regard de l'Hirune exprimait parfaitement la relation que l'on pouvait décrire d'une sœur pour son frère, et la jeune femme parut un instant se renfermer, quelques secondes, alors que le Garthésia ne semblait pas vouloir de la présence de son jeune acolyte.

« Gwyddion est libre comme l'air... Je ne peux le retenir s'il souhaite nous suivre, et je ne ferais rien en ce sens. »
Elle eut cependant un sourire, comme pour indiquer qu'elle n'avait pas pris la mouche face à cette réflexion sur le Chasseur.

La Chasseresse avait pris l'habitude d'entendre les fins mots d'Amiguel, d'écouter ses compliments, insidieusement présents dans chaque phrase qu'il prononçait à son égard. La lassitude n'était pas encore de mise, et au trouble qu'ils avaient pu produire au début de leur entrevue, Lysandre y préférait désormais la banalité. C'était somme toute, devenu normal qu'il la flatte.

« Allons, fais-moi visiter ta boutique. »

Fit-elle, comme un ordre, en esquissant un clin d'œil en direction du jeune Gwyddion qui l'avait très certainement compris comme un 'fais ce que tu veux'. Qu'il les accompagne ou non, Lysandre n'aurait de crainte de se retrouver avec le Garthésia. Confiante, et ayant notamment confiance en ses réflexes et ses traits de caractères, dignes d'Hésione, l'Hirune n'avait aucun ressenti négatif.

« Je ne vais pas souvent faire mes achats sur la Place des Ires, à dire vrai, je n'en ai pas le temps. Il m'est toujours délicat de favoriser un commerçant plus qu'un autre, qui plus est. Les messes-basses ou les réputations sont vite faites en Arestim, et le vent des scandales souffle plus vite que la brise du Raun en furie. »

Déjà, Lysandre était en marche, prenant soin de saluer ostensiblement ses congénères ivres. Même si elle doutait qu'ils puissent se souvenir de quoi que ce soit de cette soirée, elle tenait à ce qu'ils enregistrent dans leur mémoire ce petit signe de tête, ce geste de la main ... Et qu'ils n'aillent pas gronder qu'elle est impolie envers eux, ces ingrats.

Les deux amants se décollèrent, dans un râle sourd, et le large Bucheron s'écroula au sol, comme mort. Ses yeux ouverts étaient blancs, mais sa poitrine se soulevait régulièrement, ce qui rassura sa compagne d'un soir, Laareth, essoufflée, échevelée mais un sourire aux lèvres qui valaient tous les trésors d'Olaria. Rien ne paraissait plus satisfaisant que de voir cette femme couverte de sueur observer le visage endormi et pâle de son compagnon, comme prise d'un amour fou.

La scène n'échappa pas à Lysandre, naturellement, qui aurait pu passer à côté de la plainte du mâle avant de s'écrouler ? Elle les observa avec un œil presque nostalgique et souligna d'une voix plus basse, au timbre plus doux :

« Je pense que le visage de Laareth démontre que tu as tord. Ne me contredis pas en prétendant que cette sensation n'est pas la meilleure que les Olarils puissent connaître. »


Elle passa les portes du Mausolée à l'instant où ses mots s'évanouissait. La nuit était noire désormais, fraiche mais rassurante : la pleine lune veillait.
Revenir en haut Aller en bas
http://dixcordes.deviantart.com/
Amiguel Garthesia
Olaril
Olaril
Amiguel Garthesia


Nombre de messages : 1095
Age : 57
Date d'inscription : 24/05/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 45 ans
Profession: Négociant
Positionnement : Régulier ?
Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] EmptyMar 8 Juil - 17:45

Le Garthesia commença à suivre la jeune femme, qui semblait érpouver une profonde tendresse pour le pisteur furtif. Il nechercha pas à comprendre, du moins pas immédiatement, jusqu'à ce qu'elle prononce son explication.

* Libre comme l'air... L'air lui-même est pourtant prisonnier d'un cycle sans fin qui se résume à des ballottements au grés du vent, ou à des mouvements respiratoires de chaque vivant... La liberté au sens strict existe-t-elle vraiment... ? Au fond, ce Gwyddion est peut-être prisonnier des ses obligations envers Lysandre. *

Il jeta un coup d'oeil à l'archer. Il réprima un hoquet de rire. Lui seul était en mesure d'être libre, peut-être, un jour. Il s'éleverait au-dessus de tous, et montrerai à quel point il n'était pas enchaîné par des traditions ou des croyances ignares...

La chasseresse lui avait dévoilé leur destination. Il s'approcha d'elle et marcha alors à ses côtés.


- Je vous y conduit immédiatement, ma Dame, bien qu'il n'y ait que peu de choses à voir...

Le chef d'Arestim évoqua ensuite - encore et toujours - les chaînes qui la retenaient. Le jeune homme fronça les sourcils, observant le sol tandis qu'il marchait, puis répondit:

- En effet, il serait difficile de vous soustraire à un pseudo-favoritisme que les marchands vous colleraient comme étiquette. Ce serait d'ailleurs légitime de leur part, car moi le premier, mes affaires troublées par un apport extérieur aux règles du commerce serait très désagréable. Cependant, je pense que vous devriez faire abstraction des rumeurs. Nul chef n'en est débarrassé, et, d'ailleurs, ceux qui vous ont jugé sans vous connaître ne sont pas rares - maudits soient-ils.

Il s'arrêta un instant, pour observer le bûcheron et la fameuse Laareth s'effondrer non loin de là. Il écarquilla les yeux, puis Lysandre lui fit remarquer le visage de la prêteresse. Il répondit en riant doucement.

- En effet, Chasseresse, je ne peux pas prétendre le contraire... !

* Une chose, peut-être, peut être ramenée à égalité... *

- ... mais maintenant, la fête est finie, ou alors est sur le point de se terminer... Par conséquent, je ne peux plus blâmer... l'acte d'amour.


Il tourna son visage vers la jeune femme et lui sourit, avant de s'avancer dans la nuit. Quelques torches signalaient au loin les différentes rues et ruelles. Sa silhouette s'évanouissait peu à peu dans la pénombre lorsqu'il lança:

- Venez avec moi.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty
MessageSujet: Re: Les Pas d'un Chef [LIBRE]   Les Pas d'un Chef [LIBRE] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Les Pas d'un Chef [LIBRE]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Un temps pour jouer, un autre pour regarder [libre]
» La Veuve et le Chef

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Tables d'Olaria :: Introduction à Olaria :: ♦ Les chemins de la vérité :: - Arestim Dominae :: ♦ Les Ruines d'Arestim Dominae :: ♦ Le Mausolée des Dieux :: ◇ La Fête d'Hégoa-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser