Les Tables d'Olaria
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

 

 Frapper un grand coup

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Vanhilde Tehanii
Décédé
Décédé
Vanhilde Tehanii


Nombre de messages : 217
Age : 40
Date d'inscription : 31/03/2010

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 37 ans
Profession: Conseillère (Religion)
Positionnement : Conservatrice
Frapper un grand coup Empty
MessageSujet: Frapper un grand coup   Frapper un grand coup EmptySam 18 Aoû - 17:14

Vanhilde se laissa aidée pour enfiler une fine veste qui n’était que de trop par cette chaleur. L’été semblait s’attarder encore, et la température ne nécessitait aucun pardessus. Pourtant, il n’était pas élégant pour une dame de la Noblesse de Sang qui se respecte, de sortir sans aucun manteau. Alors qu’elle traversait la ville dans l’une de ses voitures, pensive, la Conseillère constatait qu’au dehors, l’air de ses pairs était fébrile.

La rumeur avait enflé, jusqu’à leur parvenir assurément ; les Révolutionnaires avaient opéré l’une de leur abjecte mission de communication, d’une hypocrisie sans nom. Les rapports annonçaient même sans pouvoir en douter que Beltxior Olarii y avait été vu, et que les retombées avaient été excellentes pour la Révolution. En se montrant dans les murs, au nez et à la barbe de tous, le Général frappait fort…
Un mouvement plus vif indiqua à Vanhilde qu’elle venait de passer la large porte, et qu’ils approchaient du Palais. Cette route avait été faite des centaines de fois, et elle n’y faisait plus attention depuis longtemps. Le charme grandiose des lieux ne l’émerveillait plus, l’impression de petitesse, qui gagnait toute personne se trouvant au pied de l’imposant édifice, digne de Therdone, ne l’envahissait pas.

Les gardes royaux laissèrent passer sans aucune difficulté le carrosse de la famille Tehanii, tant habitué par ces venues-là ; et le cochet stoppa devant l’immense porte sa passagère. Lorsqu’elle en sortit, un domestique à son service personnel la rejoint, la salua avec respect, et lui annonça les divers dossiers qu’il convenait qu’elle étudie aujourd’hui. Le Scribe savait marcher d’un pas rapide sans regarder où il posait les yeux, entendant les ordres et les couchant sur le papier à une vitesse entraînée. Parmi les instructions données par la Conseillère, Vanhilde spécifia :

« Avant toute chose il me faut m’entretenir avec le Conseiller Karnimacii dans les plus brefs délais, assurez-vous qu’il ne s’en trouve pas dérangé dans ses affaires. » Le Scribe acquiesça sagement, tout en marchant à vive allure, fit un signe à un valet, remis les demandes diverses et insista pour qu’il accède immédiatement à la faveur de la Dame Tehanii.

Vanhilde prit la direction de l’aile des Conseils, dictant toujours quelques recommandations, avant de se laisser ouvrir la porte de son bureau personnel par un Domestique. Un Messager entra immédiatement, annoncé par l’un des serviteurs qui s’inclina bien bas, indiquant à la Conseillère qu’il s’agissait d’un domestique appartenant à quelqu’un d’important…
Une missive venait du Grand Pope, qui s’inquiétait des dérives populaires, qui se développaient depuis la veille ; après les chariots de nourriture distribuée gratuitement dans la ville basse par la Révolution, qui avait soulevé beaucoup d’audience au Quartier Religieux, la rumeur disait maintenant très clairement qu’un feu s’était répandu de l’autre côté des murailles, parmi les tentes Révolutionnaires, Saturne Magharii se plaignait désormais qu’une recrudescence des complaintes des Fidèles dans les sanctuaires…

Elle retint un soupir, déroula un parchemin et trempa sa plume dans l’encre noire. Pourtant, avant qu’elle n’ait eu le temps d’écrire quoi que ce soit, un des serviteurs de Riarg Karnimacii faisait son entrée et lui annonçait que le Conseiller était disposé à la recevoir. Cessant toute activité, elle fit patienter le Messager qui ne devait repartir sans réponse, et remit à plus tard ses études.
On ne faisait pas patienter l’Aîné.
Il lui fallut traverser l’Aile entière pour parvenir au bureau qu’on lui indiqua, avant de pouvoir s’y faire annoncer et y pénétrer.
Y trouvant Riarg somme toute l’attendant, la Conseillère esquissa une révérence respectueuse ; malgré la proximité toute relative de leur relationnel, plus proche de lui qu’elle ne l’était pour tout autre membre du Conseil, et lui accordant une parfaite confiance, la Tehanii n’appliquait aucune modification du protocole face à l’Aîné.

« Conseiller Karnimacii, je vous souhaite le bonjour. Pardonnez-moi de vous trouver ainsi à mon arrivée, j’eu tôt fait de repousser notre entrevue si d’autres affaires vous avaient appelées. » En se redressant, Vanhilde s’avança pour au mieux se tenir devant le Conseiller. La bienséance n’autorisait pas qu’elle le dévisage pour savoir s’il était en pleine santé ou avait passé une bonne nuit ; en outre, elle était trop préoccupée pour s’en émouvoir.

« J’ai à cœur de vous confier ma crainte. » Le visage blafard de la Morte était à son égal, mais les traits tirés indiquaient, eux, qu’elle n’avait ni passé une bonne nuit, ni se trouvait en parfaite santé. Mentale du moins. Télanis Ptolia représentait une tension et une angoisse constante, un lourd problème qu’elle devait gérer seule, allié à la douloureuse question de son Fils et ses manœuvres pour le soulager, qui rendaient sa vie pénible…

« Vous n’êtes pas sans ignorer l’incendie qui, hier, a ravagé une partie du campement des Révolutionnaires. » Elle respirait avec calme, malgré qu’elle ait annoncé sa peur, maîtrisant avec brio ses émotions. « A moins d’une action dont le Conseil n’aurait été informé, il ne peut s’agir que de de la Dissidence. » Son timbre se fit plus dur. « Ils nous prennent de vitesse. » Cette fois, une envolée aigue avait sifflé comme un reproche… Dont elle s’excuse immédiatement par un signe de tête bas.

On avait pénétré dans le Palais, on passait les Murailles sans aucune crainte… l’incompétence du Conseil à prendre des décisions était avéré. Ce constat la morfondait et l’emplissait d’une honte haineuse. Le Gardan Edorta protégeait la jeune Générale Lastareth, mais elle prouvait là encore qu’elle était incapable de garantir la sécurité de la Cité. Les Révolutionnaires entraient en Edor Adeï comme bon leur semblait, et les Dissidents en sortaient sans s’en trouver inquiétés !

Riarg avait forcément une solution… Et s’il n’en avait pas, il avait obligatoirement une vision plus nette et plus sage ; un début de réponse.
Revenir en haut Aller en bas
Riarg Karnimacii
Ilédor
Ilédor
Riarg Karnimacii


Nombre de messages : 413
Age : 43
Date d'inscription : 31/05/2010

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 55 ans
Profession: Conseiller (ainé)
Positionnement : Ilédor/Conservateur
Frapper un grand coup Empty
MessageSujet: Re: Frapper un grand coup   Frapper un grand coup EmptySam 18 Aoû - 20:18

Quand il reçut la demande d'audience de la conseillère Tehanii, le premier mouvement de Riarg en fut la contrariété. Une telle demande de si bon matin, et surtout le jour où il avait décidé lui-même d'avancer quelques uns des ses plans, n'augurait rien de bon. D'autant plus qu'il avait déjà une petite idée de la raison de cette demande d'entrevue. Sans doute l'incident de la veille dont la rumeur enflait déjà grandement dans la ville jusqu'aux couloirs du palais. Il n'avait pas encore eu le temps de prendre connaissance de tous les détails de cet incident, mais celui-ci avait été mis sur sa liste des priorités de la journée. Mais tout bien pensé, cette demande venait à point nommé. Il y avait quelques petites choses dont il voulait discuter avec Tehanii, dont ce fameux incident, mais aussi quelques autres événements de ces derniers jours. Et faire venir la conseillère de suite lui permettrait de faire d'une pierre deux coups en la laissant lui faire un rapport plus détaillé au sujet de ce... fe de camp...

Il envoya donc un de ses serviteurs apporter sa réponse à ladite conseillre, tandis qu'il intimait à Mertens de l'aider à finir de se préparer au plus vite. Il n'avait que peu dormi cette nui-là, ne trouvant le sommeil qu'à une heure tardive, et, une fois n'est pas coutume, il avait eu un réveil un peu tardif, suivi de la visite de son médecin personnel venu faire le point sur son état de santé. Il venait juste de finir de suivre les dernières indications de celui-ci et il lui restait à finir de s'habiller et de se rendre présentable. Hors de question de recevoir Tehanii sans un minimum de décence, quand bien même de tous les conseillers, cette dernière était sans doute la plus proche de lui, que ce soit en matière de convictions ou de manières politiques, parfois peu orthodoxes.

Regrettant quelque peu de ne pas avoir eu le temps de prendre sa collation du matin, il fit signe à Mertens de laisser entrer la conseillère. Et de rester dans le coin, en cas de besoin. Sait-on jamais...

- Bonjour à vous aussi Conseillère Tehanii.

Se disant, il lui offrit un respecteux signe de tête pour répondre à la petite révérence qu'elle lui accordait, comme toujours. Toujours respectueuse du protocoe, scrupuleuse de le respecter à la lettre quand bien même ils n'étaient que tous deux...

- Cette demande d'entrevue tombe à points nommés, et si vous n'en aviez pas fait la demande, sans doute l'aurais-je fait moi-même, lui concéda-t-il, forçant sa voix à abandonner ce ton rauque qu'elle avait depuis l'avant veille, même si peu à peu de ce côté-ci les choses semblaient revenir quasiment à la normale, ses cordes vocales n'ayant fort heureusement pas été gravement lésées.

Il la laissa alors s'exprimer en premier, la conseillère ayant fait la demande de cette entrevue, il lui revenait de droit de prendre la parole en premier lieu. Tout en l'écoutant, il se permit, faisant fi des possibles convenances, de l'observer d'un oeil expert comme pour mieux évaluer son vis à vis et son état d'esprit. Comme toujours le concernant, il écoutait et observait avant d'enfin prendre la parole et d'agir. Il apprenait souvent beaucoup de cette observation. En l'occurence en cet instant, il voyait une conseillère pas forcément au mieux de sa forme, sans doute ayant eu une nuit difficile elle aussi, et dont les nerfs semblaient également à fleur de peau, comme en témoignait ce soudain trémolo aigu qui lui vrilla presque les tympans.

Si ses yeux se plissèrent, et qu'il retint le réflexe de se boucher les oreilles, il accepta d'un simple signe de tête les excuses silencieuses qu'elle lui présentait, s'étant rendu compte d'elle-même de ce petit écart de manque de sang-froid. Petit écart qu'en cette journée laborieuse il n'avait de toute façon pas le courage de lui reprocher.

- En effet, il ne peut s'agir que d'une action dissidente, lui répondit-il enfin, quand elle sembla avoir fini sa petite diatribe, lui confirmant ainsi que ni le Conseil, ni lui-même n'était responsable de cet incident.

Il l'invita alors d'un signe de main un peu raide à prendre place sur un siège faisant face à son bureau. S'il lui arrivait parfois d'avoir de telles entrevues debout, il devait avouer qu'aujourd'hui il ne s'en sentait pas la force. Il avait d'ailleurs fort à faire, nul besoin alors de sa fatiguer inutilement. Et si la discussion devait être longue, autant qu'ils se mettent un minimum à l'aise.

- Je n'ai pas encore eu le temps de prendre totalement connaissance de cet incident facheux. Peut-ête pourriez-vous m'en faire un rapport rapide, que nous puissions ensuite ensemble étudier la situation et aviser des... mesures les plus adéquates... à prendre ?

Oui, voilà, autant la laisser parler un peu. Parler lui-même demeurait gênant et quelque peu douloureux, sa lèvre continuer à l'élancer par moment quand elles bougeaient de trop. En fait tout son corps l'élançait quelque peu, même s'il y avait déjà de fortes améliorations par rapport à la veille. Sans compter qu'il avait faim et envie d'une bonne boisson chaude bine stimulante pour définiivement le réveiller...

Chassant ses pensées fort peu professionelles, d'un regard, il assura à la plus jeune conseillère toute son attention, ses yeux noirs s'ancrant sur elle comme cherchant à mieux la sonder.

[HJ : si quoique ce soit n,'allait pas, n'hésite pas^^]
Revenir en haut Aller en bas
Vanhilde Tehanii
Décédé
Décédé
Vanhilde Tehanii


Nombre de messages : 217
Age : 40
Date d'inscription : 31/03/2010

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 37 ans
Profession: Conseillère (Religion)
Positionnement : Conservatrice
Frapper un grand coup Empty
MessageSujet: Re: Frapper un grand coup   Frapper un grand coup EmptySam 6 Oct - 16:44

Vanhilde acqiuesça d’un geste loin d’être expansif. Elle ne détenait certainement pas assez d’informations pour pouvoir faire un rapport estimable et surtout, digne d’un grand intérêt pour l’Aîné, mais ce qu’elle savait, la Conseillère se devait s’en tenir informé son supérieur. Sans grande éloquence cette fois, reprenant le court de sa respiration, elle exposa ce qu’on lui avait dit de cet événement :

« Tout ce que nous en savons, est qu’un feu s’est déclaré hier dans le camp des Révolutionnaires, ayant touché plusieurs tentes, et ayant provoqué dans ce périmètre un mouvement significatif. » Les mots de Riarg en concluaient en effet qu’il ne s’agissait pas d’une action de leurs troupes espionnes, malheureusement. Il serait étonnant qu’il puisse s’agir d’un simple incendie, involontairement mis par les hommes du Général Olarii… Ils n’étaient pas très évolués, mais savaient pourtant comment se tient un campement, en hommes de guerre.

Et comme ces Dissidents avaient l’habitude de rester à couvert et d’agir par des biais différés, inutile d’attention une quelconque revendication de leur part. Il n’y avait donc pas énormément de chance pour que leurs théories puissent être vérifiées. « Le Conseiller Jaktarii a été informé de ces faits dans de plus amples détails, sans doute aura-t-il un mot là-dessus lors du prochain Conseil. »
Cependant, et malgré cette incidence sur la force de la Révolution, Vanhilde laissait le soin aux autorités compétentes d’agir en conséquence face à une faiblesse momentanée des troupes ennemies. Il y avait pourtant bien plus grave, selon elle…

« Conseiller Karnimacii, la raison de ma venue est toute autre. » Elle sembla se renfermer à mesure que les mots sortaient de sa bouche. « Les premiers résultats des interrogatoires qui se sont déroulés il y a plusieurs jours afin de déceler des indices sur l’identité du Meurtrier ayant porté atteinte à sa Majesté la Future Reine m’ont été rapportés. »

Bien que, encore une fois, sa compétence n’était pas celle de Cyrilis, elle avait été informée de certains détails de ces rapports. Elle était en effet parente avec Netorias Sandorii, et il avait eu accès au rapport des interrogatoires pour en avoir orchestré certains… L’importance de ce qu’il y avait lu l’avait poussé à se confier à sa parente avant que les parchemins officiels ne parviennent au Palais. Une dérogation à son devoir qui méritait une punition… Mais Vanhilde lui en était reconnaissante.

« Il a été rapporté des activités suspectes dans la nuit de la tentative d’assassinat de la Promise de son Altesse, dans l’une de nos Maisons. Dans la demeure Askarii. » Cette simple phrase suffisait à donner à la pièce une ambiance lugubre.

Bien que l’arrestation récente d’Elias Valenii ait déjà porté atteinte à l’intégrité de la Noblesse de Sang, son activité de truands l’avait déjà tâché avant même qu’il puisse être interpelé. Mais la famille Askarii était l’un des piliers de la haute société…

« Les domestiques interrogés ont vu plusieurs personnes entrer dans la Villa, y sont restés plusieurs heures, et des traces de sang ont été retrouvées à l’étage. Et ils sont formels : la jeune Meare Askarii a aider ces individus à entrer, s’y cacher, puis à en sortir par une porte arrière. » Son buste se gonfla d’un air qui brûlait la gorge, comme si on portait atteinte directement à sa chair.

« L’une des personnes reconnues ce soir là a été vue au Bal, une domestique. » Elle avala difficilement sa salive. Sa honte profonde se transformait en colère gelée. La disgrâce d’apporter son soutien à un tel acte de trahison envers son Roi était pire que toute malédiction, et méritait un châtiment bien pire encore.

« Therdone doit juger cette jeune femme, quel que soit son rang, pour la trahison qu’elle a commis ! » Cette fois encore, on sentit une pointe plus aigue dans sa voix. Pourtant, Vanhilde ne paraissait pas perdre le contrôle de ses mouvements ; simplement, son regard brillait avec intensité. Aider l’Assassin de l’Elue était égal à porter le coup fatal à la Prophétie. Elle devait être juger avec sévérité, et sa punition exemplaire… Pourtant… Un nouveau scandale au sein de la Noblesse serait néfaste et risquerait de propager l’effet inverse escompté, soudant le peuple dans l’idée que les Nobles étaient tous pourris jusqu’à l’os. Il fallait trouver une solution plus… discrète.
Revenir en haut Aller en bas
Riarg Karnimacii
Ilédor
Ilédor
Riarg Karnimacii


Nombre de messages : 413
Age : 43
Date d'inscription : 31/05/2010

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 55 ans
Profession: Conseiller (ainé)
Positionnement : Ilédor/Conservateur
Frapper un grand coup Empty
MessageSujet: Re: Frapper un grand coup   Frapper un grand coup EmptySam 16 Fév - 18:56

Oui, sans aucun doute le Conseiller Jaktarii en parlera-t-il au prochain conseil et une décision à ce sujet serait prise alors, pensa Riarg en se demandant l'espace d'un instant si la conseillère Tehanii était si éprouvée par sa tâche pour lui demander une entrevue urgente pour une raison si... banale. Disons banale au vu des circonstances actuelles du moins. Une chose qui en tout cas n'était pas censée requérir l'avis de l'Aîné, déjà surchargé de travail, dans l'heure. Ils avaient vécu il y a peu des situations bien plus délicates qui auraient demandé bien plus d'attention, à son pas si humble avis.

Mais il fut bien vite rassuré sur l'équilibre mentale de son homologue féminin, quand celle-ci détourna enfin la conversation vers son véritable but. La raison si urgente et certainement si délicate qui lui avait valu d'être dérangé de si bon matin.

« Conseiller Karnimacii, la raison de ma venue est toute autre. »

Même si cette simple phrase n'augurait rien de bon, Riarg devait avouer préférer cela.

« Les premiers résultats des interrogatoires qui se sont déroulés il y a plusieurs jours afin de déceler des indices sur l’identité du Meurtrier ayant porté atteinte à sa Majesté la Future Reine m’ont été rapportés. »

Voilà qui devenait en effet bien plus intéressant. Et comme pour démontrer à Vanhilde qu'elle venait d'acquérir toute son attention, il se redressa légèrement sur son siège, légèrement penché en avant, son regard noir de jais se plissant tout en écoutant attentivement la suite que la conseillère Tehanii n'allait pas manquer de lui présenter. La question du comment la conseillère avait réussi à avoir de telles informations traversa l'esprit de l'Aîné qui se promit de se pencher sur la question, qui faisait montre de certaines fuites qui n'auraient pas dû être, quand bien même elles leur étaient pour l'heure fort utiles. Mais en cet instant, cette question était bien futile et subsisdidiaire. Il y avait bien plus urgent. Et Vanhilde Tehanii était de toute façon réputée pour être presque aussi douée que lui dans ces jeux-là. Rien de bien étonnant donc à ce qu'elle ait réussi à obtenir des informations qui ne lui étaient pas encore parvenues. Ou de façon si parcellaires qu'elles en étaient au stade d'inexploitables encore... C'était aussi en cela qu'il avait appris à apprécier Tehanii.

Enfin du moins, tant qu'elle restait de son côté et en sa faveur...

Askarri. Que ce nom l'horripilait parfois.

Pourquoi fallait-il donc que la noblesse se retrouve encore entâchée en pareils moments, elle qui était déjà si fragilisée par les coups que leurs ennemis portaient de toute part. A croire que Therdone avait décidé d'attenter lui-même à l'existence de la noblesse en alliant toutes les fourberies de leurs adversaires en un si court laps de temps. Certes, ils n'étaient pas toujours les plus pieux, mais tout de même ! Quoique... Certains parmi eux restaient des fervents défenseurs de leurs croyances, comme le démontrait si bien l'attitude de Tehanii...

Et il ne tarda pas à avoir effectivement une nouvelle démonstration de cette ferveur incandescente.

« Therdone doit juger cette jeune femme, quel que soit son rang, pour la trahison qu’elle a commis ! »

Voià qui devenait délicat. Comme il s'y attendait. Oui, dans l'idéal, en bien d'autres circonstances, sans doute devrait-il y avoir jugement. Maintes raisons pouvaient exiger un jugement digne de ce nom, que ce soit l'attentat contre une personnalité de la famille du Gardan Edorta, ou que ce soit parce que la vie des "Elus" avaient été ainsi attentée... ou par bien d'autres raisons qu'il préférait taire alors.

Mais ils étaient actuellement dans une situation plus que délicate. Précaire même. Pour tout avouer, en toutes ces années de politique, jamais Riarg ne s'était senti si près du gouffre. Jamais il n'avait senti la dignité des Ilédors si près du gouffre en fait. Il avait tenté jusque là de réprimer toute peur, tout sentiment qui aurait pu vouloir le faire reculer ou baisser les bras, mais il devait s'avouer se sentir quelque peu usé par les derniers coups qu'on ne cessait de porter de part et d'autre sur le Conseil et sur leur régime.

Non, il ne devait penser ainsi, se fustigea-t-il mentalement. Sans doute les événements de ces derniers jours l'avaient éprouvé plus qu'il ne le pensait et lui inspiraient de bien sombres pensées. Mais ce n'était pas lui ! Cela ne lui ressemblait pas. Il était un battant, pas un battu. Il était un prédateur et n'avait aucune intention de devenir la proie, aussi longtemps qu'il en aurait la force. Quand bien même il se sentait fourbu, las et éprouvé, ses forces ne l'avaient pas encore définitivement quitté.

Et c'est sur ces bonnes résolutions qu'il se redressa de toute sa haute stature sur son siège, montrant soudain l'imposant personnage qu'il était, faisant fi des douleurs qui l'assaillaient insidieusement à ses mouvements, et replanta son regard d'onyx dans les perles de son vis à vis.

- Oui, en temps ordinaire, Therdone devrait avoir l'honneur de pouvoir condamner dignement cette traitrise, répondit-il de sa voix grave et posée.

Il laissa quelques secondes de silence planer entre eux deux, comme pour laisser le temps à Vanhilde de mesurer tout ce que ses propos pouvaient sous-entendre. Elle le connaissait assez maintenant pour savoir ce qu'il pouvait s'apprêter à dire. Si elle le connaissait aussi bien qu'il le croyait, elle ne serait nullement étonnée de ce que ses lèvres allaient bientôt laisser échapper. En fait, pour tout dire, il pensait suffisamment connaître la jeune conseillère, une conseillère qu'il estimait grandement il devait l'avouer, pour deviner qu'elle-même pensait tout bas ce qu'il allait oser dire tout haut. Même si à mots plus ou moins couverts.

- Mais nous ne sommes pas en temps ordinaire, vous me le concéderez aisément, Conseillère Tehanii, reprit-il d'une voix presque suave.

Ronronnante. Caressante. Tout en étant ferme et autoritaire. Il en appelait à l'instant à la conseillère. Pas à la fervente dévote de Therdone. Il était important qu'elle parvienne, en cet instant, à faire la part des choses.

- Un tel jugement, immanquablement rendu public, portera encore un coup particulièrement sanglant à la noblesse et au Conseil qui en est formé en grande partie. Un coup potentiellement mortel après toutes les attaques que nous avons déjà dû essuyer. Nos adversaires sont forts et rusés, je dois bien l'admettre. Soit leur coup réussissait, ce qui nous portait sans doute un coup de grâce, soit ils échouaient et nous nous retrouvions dans l'impasse dans laquelle nous semblons être.

Le "semblons" était plus important qu'il n'y paraissait.

- A savoir choisir entre garder une traître parmi nos rangs en toute connaissance de cause. Ou la condamner dignement, comme tout traitre devrait l'être, en nous entâchant nous-mêmes par ce procès. Je doute, et j'ose espérer que Therdone me pardonnera cet affront possible à son autorité, que cette dernière option ne nous porte pas là aussi un coup fatal. Et ne fasse pas gagner au final nos adversaires.

Un autre temps de silence, histoire de laisser le temps à Tehanii de peser le pour et le contre de ce qu'il venait de dire. Avant de reprendre, d'un ton plus bas encore, d'un ton de presque confidence :

- A moins que...

A moins qu'ils n'inventent une autre issue encore. Une issue bien moins digne, bien plus sombre, même si tout aussi radicale. Une solution qui résoudrait d'un coup toutes les questions au sujet de cette traitrise. Un coup sanglant. Un coup brutal. Mais potentiellement un coup de maitre. Et un message clair à leurs adversaires qu'on ne les aurait pas aussi facilement. Un message clair que le Conseil savait, mais n'était pas tombé dans le piège, un message clair qu'ils étaient, eux aussi, prêts à tout, pour gagner cette guerre de l'ombre. Car oui, il s'agissait bien de cela, bien plus que d'autre chose. Une guerre ouverte qui se jouait bien plus dans l'ombre que les derniers coups d'éclat ne pourraient le laisser paraitre...
Revenir en haut Aller en bas
Vanhilde Tehanii
Décédé
Décédé
Vanhilde Tehanii


Nombre de messages : 217
Age : 40
Date d'inscription : 31/03/2010

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 37 ans
Profession: Conseillère (Religion)
Positionnement : Conservatrice
Frapper un grand coup Empty
MessageSujet: Re: Frapper un grand coup   Frapper un grand coup EmptySam 16 Fév - 20:18

Therdone devait juger la jeune Askarii, c’était inévitable. Aucun homme ne pouvait se soustraire de son Jugement, aucun Mortel, qu’il s’agisse d’un Noble ou d’un Misérable, l’Edor était le seul à pouvoir désigné le châtiment que subirait la Traitresse.

Vanhilde savait combien, certains, oubliaient n’être que les Obligés du Très-Haut, et s’en croyait affranchis. Ceux-là n’étaient pas à l’abri de Sa Volonté, plus forte que toute chose en ce monde. La Haute Société tenait sa Noblesse de Therdone lui-même, il avait légué ses bontés à leurs Maisons car ils en avaient la Volonté et s’en étaient montrés dignes. Porter atteinte au Gardan Edorta, de Droits Divins, équivalait à cracher sur le Tout-Puissant lui-même.

C’était un acte que nul ne pouvait ignorer… ô… comme l’Aîné avait raison. Le Trouble masquait les cœurs et les jugements, la Cité était en proie à des maux qui risquaient d’empirer encore, si la Noblesse était encore entachée par les Fautes d’un de ses membres. Il fallait cependant sévir… Coûte que coûte.
En cela, Vanhilde était sur une ligne parfaitement accordée au Conseiller Karnimacii : le Conseil ne pouvait permettre un tel acte, mais ne pouvait se permettre de le révéler au Peuple. Il ne comprendrait pas… Il n’avait pas assez de cartes en main pour se faire juge. Eux pouvaient.

« Certes, les temps ne sont guère ordinaires. » Finit-elle par articuler, l’air grave, mais le regard vif. Vif, car elle savait exactement comment agir. Parfaitement en paix avec elle-même, avec Therdone. La Conseillère restait droite, accompagnée par la stature haute de l’Aîné, à la veille d’annoncer ce que tous deux semblaient penser conjointement. Légitimement.

« La Justice doit être rendue. La Justice des Hommes, telle la Volonté de Therdone, sera rendue par la Clairvoyance des ses Représentants, avec sa Bénédiction. » Son Représentant au Conseil, c’était elle. Et s’ils avaient la Volonté profonde d’agir selon des méthodes moins ostensibles, si cette Volonté était puissante et motivée, alors Therdone s’inclinerait, car seule Elle comptait. « Des mesures exceptionnelles doivent être prises. » Mais il n’appartenait pas à la Conseillère Religieuse de donner des ordres, même sous forme de conseils, à l’Aîné.
L’urgence nécessitait d’agir sans attendre. Et d’agir de façon mesurée. Silencieuses. Pour le Bien de la Cité et du Conseil.

Désormais qu’ils savaient qui était les Juges, il leur fallait un Bourreau… La Conseillère, demeurant ferme et froide, avait pourtant dans le cœur un feu ardant. Car elle avait eu l’habitude d’être placée dans ces situations lorsqu’elle était Moniale, en charge de faire appliquer les préceptes de Therdone, quitte à être crainte, à être sévère, à être inflexible.
Déplorant avoir recourt à ses méthodes exceptionnelles, parfois, les Voies du Seigneur étaient impénétrables, et sa Volonté propre. Il n’était pas humain de pouvoir les expliquer. Et s’il dictait que l’on pende les Faibles, alors l’on pendrait les Faibles. S’il fallait les noyer, également. Le crime commis par Meare était innommable, sa mort ne serait donc pas nommée.

« Il est de mon devoir de punir cette Trahison. Si vous le permettez, je m’en ferais seule garante. » Comme s’il s’agissait d’un combat personnel, Vanhilde se sentait salie par les agissements de cette jeune Noble, un modèle de vertu et d’élégance… Une déception immense pour la Morte, qui considérait énormément cette jeune Askarii. « Dans le plus grand silence. » Précisa soudain la Conseillère, levant le menton dans un léger sursaut orgueilleux, comme pour signifier à Riarg qu’ils parlaient le même langage. Qu’elle et lui avaient les mêmes intentions. Certes, pas toujours les mêmes méthodes, elle le savait… Mais comme la Volonté seule comptait. Les moyens de la mettre en œuvre étaient une preuve de sa Puissance.
Revenir en haut Aller en bas
Riarg Karnimacii
Ilédor
Ilédor
Riarg Karnimacii


Nombre de messages : 413
Age : 43
Date d'inscription : 31/05/2010

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 55 ans
Profession: Conseiller (ainé)
Positionnement : Ilédor/Conservateur
Frapper un grand coup Empty
MessageSujet: Re: Frapper un grand coup   Frapper un grand coup EmptySam 16 Fév - 20:59

Vanhilde Tehanii ne cesserait de l'étonner. Oh il n'était pas totalement surpris. Il savait la conseillère vive et tous deux semblaient de mieux en mieux se comprendre au point de savoir parfois tomber d'accord sans même l'échange d'une parole. Mais il n'aurait pas pensé qu'elle aurait été aussi prompte à acquiescer en son sens.

Mais à bien y réfléchir était-ce si étonnant que cela ? Connaissant le passé de la conseillère, son lien particulier avec Therdone et son "culte", la ferveur qu'elle avait su garder malgré son contact étroit avec les fourberies du pouvoir... Non rien de réellement étonnant. Seul un reliquat de méfiance que nourrissait toujours Riarg envers quiconque avait fait naître de tels doutes. Mais il n'aurait pas dû douter. Pas de Tehanii à ce sujet. Elle venait promptement de le lui montrer.

Il devait toutefois admettre au fond de lui être soulagé de ne pas se montrer plus explicite encore quant aux méthodes à adopter. Elle avait su lire où il en venait, sans que d'autres mots trop lourds de sens ne s'apesantissent entre eux. Oui, soulagé. Et heureux de gagner ainsi un temps précieux. Tout en confirmant une alliance non négligeable, en quelque sorte.

- Oui, des mesures exceptionnelles doivent être prises, se contenta-t-il de confirmer d'une voix basse.

Osant à peine interrompre Vanhilde dans son élan fervent. Donnant ainsi son assentiment à ce qui semblait s'apprêter à suivre. Secrètement il espérait qu'elle hoisirait elle-même lesdites mesures. Et qu'elles seraient à la hauteur des espérances de l'Aîné. Même plus, il espérait qu'elle le déchargerait de ce fardeau. Actuellement il en avait bien d'autres à porter, sans en plus devoir se charger de celui-là. Il estimait qui plus est, qu'il serait mieux garanti de la coopération pleine et entière de Tehanii s'il ne s'en chargeait pas lui-même.

Et ce qu'il attendait tant arriva. Elle venait ouvertement de se proposer. Vanhilde Tehani venait de sceller elle-même leur accord. Ni plus ni moins. Et Riarg n'allait pas manquer de conclure ce pacte sans embage. Sans l'ombre d'une hésitation.

- Vous avez ma permission. Et celle du Conseil, déclara-t-il donc d'un ton ferme exprimant toute sa Volonté à faire, ou faire faire, ce qui devait être fait. Dans le plus grand silence, acquiesça-t-il encore, comme affermissant cette exigence absolue que tous deux sentaient pulser en eux.

S'il avait été plus "croyant", sans doute se serait-il cru inspirer par Therdone. Mais il était un Karnimacii. Riarg Karnimacii. Et, s'il ne pouvait affirmer ne pas croire totalement en Therdone, il ne pouvait prétendre à la même ferveur que la jeune femme en face de lui. Mais il devait admettre qu'en cet instant, semblait flotter entre eux une force inconnue et irrévocable qui les liait silencieusement dans le pacte ainsi conclu. La force de la Volonté. De leur Volonté. Oui, Volonté avait décidé, Volonté serait exécutée.


Revenir en haut Aller en bas
Vanhilde Tehanii
Décédé
Décédé
Vanhilde Tehanii


Nombre de messages : 217
Age : 40
Date d'inscription : 31/03/2010

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 37 ans
Profession: Conseillère (Religion)
Positionnement : Conservatrice
Frapper un grand coup Empty
MessageSujet: Re: Frapper un grand coup   Frapper un grand coup EmptyMar 26 Fév - 20:30

Le regard de Vanhilde était dur et sans faille. Les battements de cils étaient espacés, suffisamment pour éprouver ses yeux, mais dans son cœur, il résidait le sentiment honorable de celui qui a fait le choix juste. Pénible, douloureux, mais intransigeant quant à ce qui Devait être. Face à Therdone, la Noblesse de Sang devait être frappée lorsque cela était Nécessaire. Meare Askarii ne devait se soumettre à la Volonté Divine.

Et désormais, l’Aîné avait donné son approbation à la Conseillère et elle avait sa bénédiction… En plus de celle du Très-Haut, qu’elle sentait au plus profond d’elle-même, le Conseil était à son tour accordé à ses choix. Des choix qui brisaient le cœur, mais était Justes. C’était un mal nécessaire, pour le Bien de tous, et par la Volonté de Therdone…

La Tehanii eut un mouvement de tête, léger acquiescement face aux dernières paroles du Conseiller Karnimacii. Pour accomplir la Justice, Vanhilde savait qu’elle aurait besoin d’un bras vengeur, pénétré par l’Edor… Ce serait là une épreuve supplémentaire pour elle, car elle savait qu’avoir à missionner sa Garde engendrerait des complications. Elle rebutait déjà à vivre cet instant, mais là encore, c’était un Mal Nécessaire. Nul sacrifice n’était trop déchirant pour que s’accomplisse la Volonté.

Sans ajouter un mot, la Morte resta silencieuse un instant, immobile sans qu’un seul mouvement ne vienne troubler ce pacte scellé. Enfin, elle esquissa une révérence protocolaire qu’elle exécutait avec une habituelle sévérité, car l’heure était grave. Faisant demi-tour, la Conseillère se déplaça sans autre bruit que les bruissements de la soie sombre sur le sol, portée par la grâce et sa profonde conviction d’accomplir son Devoir… Avant qu’elle n’ait ouvert la porte pour disparaître dans les couloirs du Palais, Vanhilde souhaita, cependant, la bonne nuit à son hôte. Et complice.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Frapper un grand coup Empty
MessageSujet: Re: Frapper un grand coup   Frapper un grand coup Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Frapper un grand coup
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Il est grand temps...
» Prier le Grand Edor...
» Coup de feu.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Tables d'Olaria :: Introduction à Olaria :: ♦ Les chemins de la vérité :: ♦ Quinze ans plus tôt :: Ville Haute :: Le Palais du Gardan Edorta :: L'Aile des Conseils-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser