Les Tables d'Olaria
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 Prier le Grand Edor...

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Vanhilde Tehanii
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Vanhilde Tehanii


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MessageSujet: Prier le Grand Edor...   Prier le Grand Edor... EmptyMar 6 Sep - 18:55

Vanhilde ferma les yeux. L’obscurité qu’elle y trouva l’apaisa, mais son trouble était encore trop ancré dans son esprit. Les visions qu’elle se remémorait de la veille n’étaient pas assez terrifiantes pour la hanter, ni la foule qui hurlait et se heurtait en tous sens, tantôt cherchant à s’enfuir, tantôt à revenir sur leurs pas. Ni la vision de la Reine qui s’écroule, du sang qui se déverse.

Elle discutait avec Riarg lorsque c’était arrivé ; le Conseiller Jaktarii avait immédiatement pris les choses en main, et avait donné des ordres rapides et précis. Pendant que la Garde et le Guet opéraient, le Conseil put se réunir dans la plus grande discrétion, et sans convier le Gardan Edorta, au chevet de sa Défunte Epouse. Arrivé le dernier, Riarg avait fait taire les murmures et les mouvements trop brusques des Conseillers, et il avait même dû hausser le ton pour obtenir le silence. Certains étaient paniqués, ils craignaient pour leur vie… N’avaient-ils aucune Volonté, pour se sentir aussi démuni devant la Mort ?

Après de longues heures, éprouvantes, on convoqua Rahim Machere pour lui donner ses nouvelles instructions, puis la majorité des Conseillers put aller se reposer. Mais l’heure tardive garda encore l’Aîné et la Conseillère Tehanii. Le Conseil avait unanimement condamné l’acte de barbarie de ce soir, et accusait sans défaut la Dissidence de ce meurtre. Il faudrait renforcer les mesures déjà prises auprès des hommes de Golan, et redéfinir les priorités de la Générale. Mais ce dernier point nécessité l’aval d’Ysor… Riarg semblait tendu, et il ne cessait de ruminer le scandale qui venait de se produire ; Vanhilde allait le quitter lorsque Le Médecin Royal fut annoncé. L’homme avait décelé des signes de vie de l’Olarile, mais elle semblait lutter pour vivre, alors que la Mort l’emportait… Il était incapable de dire quelle serait l’issue de ce combat… Ni combien de temps elle resterait dans cet état.

Riarg le remercia, et conseilla à Vanhilde d’aller se coucher. Ce qu’elle fit sans le contredire, rentrant chez elle par la Voiture qui l’attendait. Roldan n’était pas à la Villa Tehanii, et une Suivante lui indiqua que son époux avait été mobilisé sur les Murailles, suite à un mouvement étrange dans le Campement Révolutionnaire. Sa toilette terminée, elle se mit au lit, mais ne parvint pas à trouver le sommeil immédiatement. Celle qui portait les Elus pouvait mourir d’un instant à l’autre, qu’on ait pu lui porter atteinte n’était pas ce qui la perturbait ; mais qu’elle fasse perdre la vie aux Héritiers… Ce serait une catastrophe.

Sans doute Therdone avait-il ses raisons, mais …

Elle ouvrit les yeux. L’eau de la Lux Major rafraichissait ses mains, alors qu’elle se purifiait dans ce Bassin Sacré, avant d’entrer dans le Sanctuaire. Elle ne devait pas chercher à comprendre les raisons de Therdone, mais sa Volonté devait être la plus forte. Elle serait la plus Forte. Sans ciller, Vanhilde secoua doucement ses mains, et des goûtes d’eau bénie formèrent une légère pluie en retombant dans le Bassin. Il fallait qu’elle prie. Qu’elle prie pour que Lis Diantha ait la Volonté nécessaire pour survivre et pour porter à terme ses enfants. Elle n’avait aucun autre objectif, et la femme en elle-même ne représentait rien.
Des pas la tirèrent de sa torpeur, et elle se redressa, alors qu’elle avait été agenouillée devant la Lux Major. Elle n’était pas seule à vouloir louer Therdone aujourd’hui…
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Télanis Ptolia
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MessageSujet: Re: Prier le Grand Edor...   Prier le Grand Edor... EmptyJeu 12 Jan - 0:54

Cela faisait une poignée de jours qu’elle était au service de la famille Tehanii. Elle avait intégré l’équipe engagée pour protéger ce que l’époux avait de plus précieux. C’est-à-dire, son fils, sa femme et ses biens. Nouvelle arrivante, elle écopait donc naturellement des gardes les plus ingrates, les moins visibles et entres autres les nocturnes. Elle avait envisagé de coller son poing entre les deux yeux du chef responsable de leurs horaires pour lui expliquer son mécontentement. Mais elle avait su se retenir in extrémis. Plus tard. Pour l’instant, il fallait garder ce poste qui finirait par lui être très utile, elle le pressentait. Elle était donc là quand Vanhilde entra. Elle apprit ce qui était arrivé à la Reine. Nouvelle si vaste qu’elle parviendrait aux oreilles de tous dont les révolutionnaires sans qu’elle ait à relayer quoi que ce soit.

Ce soir là, monsieur était retenu. Elle observa passer la dame sans déceler un quelconque manque ou faiblesse quand on lui annonça son absence, ni ne semblait marquée par ce qu’elle venait de vivre. N’importe quelles autres femmes auraient sans doute affichés une pâleur troublée et un regard inquiet. Elle était de toute manière constamment blanche, difficile de cerner une quelconque pâleur. Télanis ne bougea pas, occupée à disserter sur son teint. Et puis elle n’avait pas à bouger. « Vous ne devez pas les déranger » C’est ce qu’on lui avait dit. Être là, présent, mais en retrait, toujours. Une invisibilité bien pratique pour laisser traîner ses oreilles. Elle l’observa avec sa servante disparaître dans les couloirs et reprit sa très ennuyeuse garde. Qui fut interrompue par les insomnies de sa patronne. Visiblement, la dame de pierre n’a pas l’esprit si tranquille que cela. Elle s’en sentit heureuse, son air imperturbable était agaçant, tellement hautain. Après avoir ordonné à son binôme de patrouille de couloir qu’elle prenait en charge sa protection, elle lui emboita le pas. Le regard qu’elle lui adressa liquéfia le mollusque qui l’accompagnait. L’homme eut la présence d’esprit de ne pas s’opposer.

Chaque occasion d’être seule, de se montrer, de faire valoir sa présence étaient indispensables. Surtout qu’elle ne se sentait pas une âme très patiente et que ces jours inintéressants l’avaient mise sur les nerfs. Et à présent que l’occasion se présentait, elle aurait détruit à mains nues le premier cloporte qui aurait osé se mettre sur sa route. Elle la suivit d’abord discrètement afin savoir où elle allait. Lorsqu’elle se rendit compte que ce n’était que le sanctuaire et qu’elle y était seule, cela perdit de son intérêt. On ne peut pas tomber sur une intrigue et des informations capitales dès le début. Elle s’encouragea à patienter encore et avança avec respect.

Elle respectait cette femme. Pas pour ses convictions politiques très critiquables mais pour sa foi. Pour sa Volonté qu’elle considérait comme similaire à la sienne. Quel dommage qu’elle soit un obstacle comme un autre à la vraie voie. Elle s’amusa de son mouvement inquiet. Heureuse de l’avoir pris en défaut et surprise. Chacun ses petites satisfactions. Marcher discrètement avec des bottes renforcées et une armure lourde dans un sanctuaire vide au sol de pierre est impossible. Elle se purifia avec sérieux et application comme le veut l’usage, une expression inhabituelle au visage dur de la guerrière. Elle sourit, remua les lèvres. Comme à chaque fois qu’elle remerciait Therdone et qu’elle se recueillait, elle adressait une pensée à Lara. Cela faisait plusieurs années qu’elle ne l’avait pas revue, trop occupée par la Révolution. Elle était certaine que sa sœur allait bien. Therdone y veille. Elle le prie sans cesse pour cela. Pour Lara et pour la victoire.

Elle se redressa, une fois terminé, secouant ses doigts de la même manière que la Conseillère l’avait fait plus tôt. La femme leva un visage calme vers celui de son employeuse.


« Il n’est pas prudent d’être seule par ces temps, Madame. Continuez en paix. Je veille. »

La guerrière lui tourne le dos pour la laisser à son intimité. Elle observe d’un regard tranquille le sanctuaire, attentive aux bruits qui l’entourent. Du respect, c’est ce qu’elle avait. Pas du respect comme elle a pour ses frères d’armes. Mais comme celui d’un ennemi qu’on estime. Elle aurait pu comprendre mes choix. C’était une pensée amusante, divertissante, quand on connait la divergence de convictions. La guerrière n’était pas le moins du monde troublée par la dureté de son employeuse, ni par son maintien hautain et encore moins par son état de Volonté. Ce n’était pas une résistance bravache et inconsidérée, simplement un état de fait. Cela se voyait à ses traits marqués, à ses expressions, à sa façon d’être.
Télanis ne craignait en rien cette femme. Et ses yeux noirs semblaient ne pas vouloir s’arrêter au masque que Vanhilde arborait sans toutefois s’y arrêter vraiment. Tout comme il était impossible de lire sur son visage hâlé et marqué par le travail. Deux vies différences, deux forces rudes et exigeantes. Fondamentalement différente et paradoxalement proche.

Télanis n’avait sûrement pas été engagée à la légère. Devant son maintien et sa puissance d’être, il n’était pas compliqué de comprendre pourquoi son époux l’avait engagée. Sa seule présence devait assurément décourager l'envie de plus de tenter de s'en prendre à ce qu'elle protège farouchement. Mais cette dame hautaine ne devait pas même s'être aperçue d'elle. Télanis ne se souvenait pas d'avoir entendu un mot de sa bouche lui être destiné. Trop occupée à ses hautes affaires et occupations pour jauger à la juste valeur la chance inestimable qu'elle avait d'avoir un garde de cette qualité...
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Vanhilde Tehanii
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MessageSujet: Re: Prier le Grand Edor...   Prier le Grand Edor... EmptyJeu 12 Jan - 17:22

L’eau bénie laissait sur ses mains une impression froide que le vent accentuait. Vanhilde s’était trouvée rassurée lorsqu’elle avait constaté que l’intrus n’était que l’un de ses gardes. Une femme, notait-elle, sans se rappeler s’être déjà fait la réflexion. En réalité, cela importait peu. Lothar savait choisir ses hommes, et son personnel, elle n’avait pas de raison de superviser cette tâche. En relevant le visage, imperméable à toute expression, la Conseillère jaugea son employée.

Cette dernière se purifiait avant d’entrer dans la partie Sacrée du Sanctuaire. Les chuchotements qu’elle adressait à Therdone, n’étaient pas feints. Si son faciès ne fit aucun commentaire sur la satisfaction qu’elle ressentait de constater la foi de cette femme, Vanhilde sut voir combien elle était pieuse. L’on ne récite pas les prières de salut et d’entrée sur le bout des doigts, avec autant de rigueur, lorsque l’on n’est pas sincère avec le Tout Puissant.

Ce point positif aurait pu faire naître chez n’importe qu’elle Moniale la volonté de se montrer aimable, voire amicale envers un individu que l’on considère. Cependant, il y avait dans le cœur de la Conseillère un vent plus froid que celui qui glaçait ses mains. Et dans son esprit, des préoccupations ô combien plus troublantes. Elle n’eut ni l’envie, ni le loisir de complimenter cette femme, qui paraissait jeune, sur ses bonnes pratiques religieuses. Et lorsqu’elles se firent face, Vanhilde put lire dans son regard une grande Volonté.

C’était ainsi. Depuis qu’elle avait épousé la Voie de Therdone, la Tehanii savait déceler un être Volontaire, ce qui lui avait permis de Juger bien des affaires Religieuses dans sa première carrière. Aujourd’hui, ce « don » était bénéfique également : elle avait su reconnaître le Peuple Elu, en libérant cette Sauvage d’Hirune des cachots. Therdone ne l’avait encore jamais trompée. Et si cela devait arriver, alors Il aurait ses Raisons.

« Les Lieux Saints ne sont pas la cibles des Vils. » Murmura-t-elle lentement, bien qu’elle puisse douter elle-même de ses paroles… La Dissidence était ainsi fourbe et basse, qu’elle avait été capable d’infiltrer le Palais, pour porter atteinte à la Mère des Elus de la Prophétie. Infâmes traitres à la Volonté de Therdone… Le trouble, de nouveau, l’envahissait, malgré la mine absente qu’elle affichait ; tout juste, une ride hautaine venait-elle marquer le coin de ses lèvres en pensant à ces Ignobles Chiens.

Mais la présence de cette femme était, de fait, rassurante. Therdone seul savait si les Dissidents avaient décidé de frapper d’autres personnes que la Future Reine… « Votre présence vous impose le Recueillement. » Affirma alors la Morte, levant légèrement le menton dans un mouvement rigide. Assurer sa sécurité n’était pas la seule chose qu’il lui incombait ici, et se trouver dans le Sanctuaire l’obligeait à prier également.

Pour qui, ou quoi, pouvait bien prier une femme du Bas Peuple ?
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Télanis Ptolia
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MessageSujet: Re: Prier le Grand Edor...   Prier le Grand Edor... EmptyVen 13 Jan - 12:04

Télanis eut un rire. Aussi saugrenu que cela puisse sembler. Un petit rire grave qui reste dans la gorge, mais un rire quand même. Elle se tourna de moitié pour lui adresser un regard bref.

« Et frapper une mère pleine est un acte assurément vil. Permettez-moi donc de douter de votre déduction. »


Sa deuxième remarque lui tira un sourcillement. Le seul signe de la bataille qui l’agita devant tant d’arrogance, devant ce jugement. Elle eut envie de frapper, de lui dévisser la tête des épaules pour voir si elle était toujours aussi rigide et hautaine. Mais ce n’était pas sage, elle musela son envie furieuse et ne prit même pas soins de répondre. Et seuls ceux qui la connaissaient intimement auraient pu lire la rage qui couve sous le masque lisse. Qui aurait pu se douter un instant qu’on aurait pu trouver un corps froid sur le sol du sanctuaire à cause d’une simple remarque imbécile.

Thérdone veille.
Le calme du lieu et sa grandeur l’aidèrent à faire le calme et achever de taire sa colère.

Elle connaissait les usages. Même si elle n’avait pas été souvent dans un sanctuaire. A vrai dire, les seules fois furent celles où elle alla voir Lara. Elle n’avait pas le temps ou la possibilité d’un tel voyage. Cela signifiait baisser la garde du village, perdre de l’argent, et chaque jour compte. Il fallait toujours être sur ses gardes. Il n’y avait jamais eu beaucoup de combattant, de vrai combattant comme elle. Et elle s’était vite rendu compte à quel point ils s’étaient reposés sur elle et sa Volonté. Que lorsqu’elle était là, ils ne craignaient pas les affrontements. Cela lui avait fait de la peine de les laisser, mais ils avaient tous soutenu qu’il fallait qu’elle ait se battre, représenter avec quelques-uns leur village.
Elle n’avait pas eu peur, elle savait qu’ils tiendraient, la vie dure ne les avaient jamais effrayés. Juste un peu de nostalgie et de peine pour cette vie qu’on quitte.

Plus tard, elle s’était plusieurs fois arrêtée pour prier au sein de Sanctuaire. Prier pour la Révolution. Pour la Prophétie des Oracles. Prier pour la Victoire.

Elle ne sentait pas le besoin de prier plus qu’ailleurs dans un sanctuaire. Ma vie est un recueillement, ici comme ailleurs. Cela n’empêchait qu’elle appréciait l’émotion des murs froids. Ceux qui accueillent avec bienveillance les prières, les doutes, la foi. Des gardiens dévoués qui ne jugent jamais ceux qu’ils accueillent en leur sein. Pas comme ces personnes qui bafouent le peuple au nom d’une supériorité qui n’a pas lieu d’être. Télanis laissa s'envoler ses pensées, bien plus loin que les voûtes, seule rythmée par les battements calmes de son coeur.

Therdone.
Ta Volonté sera faite.
Au prix du sang.
Du mien, s’il le faut.
Que tes Oracles s’accomplissent.
Et que triomphent les Justes.

Que s’ouvrent les yeux rigides.
Que pleurent les cœurs froids.
A l’heure où les aveugles verront.
Qu’ils pleurent et mouillent leurs joues.
Que fonde le mépris pour la peur.
Statues moulées d’arrogances.
Seuls vos cœurs de pierres vous protègent.
Mais un jour viendra le triomphe de la Vérité.
Que s’ouvrent les yeux rigides.
Que pleurent les cœurs froids.
A l’heure où les aveugles verront.

Therdone.
Ta Volonté sera faite.
Au prix du sang.
Du mien, s’il le faut.
Que tes Oracles s’accomplissent.
Et que triomphent les Justes.


Un instant son visage se détendît sur quelque chose de moins sévère. Quelques secondes de plénitudes qui s’écoulèrent. Elle respira profondément.
Puis, elle reprit sa garde impassible, se plongea dans l’écoute des bruits. Veiller sur sa Volonté est une prière constante. Vivre est une prière tant que les pas marchent sur sa Voie. Les usages sont respectés mais l’intimité du cœur seule peut honorer le Divin. Elle sourit sentant dans chacune de ses fibres vibrer la certitude.

Merci Seigneur.

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MessageSujet: Re: Prier le Grand Edor...   Prier le Grand Edor... EmptyJeu 19 Jan - 18:54

Les petits yeux sombres de la Conseillère furent masqués par ses paupières, pendant l’instant où sa Domestique priait. Les mots étaient justes et récités avec conviction, et il semblait malgré qu’elle ne la regarde, que tout son être vibrait au son de ses complaintes et de sa Volonté. Cette femme avait la faveur de Therdone ; Comme elle savait mesurer la Volonté, Vanhilde pouvait voir sa valeur. Lothar avait peut-être décelé combien cette Garde était forte, mais elle-même approuvait son choix face à ce constat.

Le recueillement prit possession de l’âme froide de la Conseillère Tehanii, elle oublia les lieux et les vies, elle sentait dans ses veines la Conviction. Therdone seul savait répondre à ses questions. Ses pensées allaient vers Lis Diantha. L’Olarile était Volontaire, mais serait-ce suffisant pour vivre. Que le Très-Haut sache lire en elle, et lui donne la force de ne pas succomber à ses blessures. Et s’il en avait décidé autrement, qu’il lui donne à faire les bons choix, afin que la Prophétie trouve une autre voie. Ysor serait déstabilisé si sa Promise venait à mourir avant même qu’ils n’aient été marié ; qui sait quelle prochaine cible prendrait les abjectes Dissidents après l’Olarile ? Ysor lui-même ? Il fallait protéger le Gardan Edorta !

Elle ouvrit les yeux et se rendit compte que son Employée avait terminé sa prière et avait reprit l’attitude que son rôle demandait. Une violente migraine était apparue depuis qu’elle avait retrouvé la lumière pâle du Sanctuaire. Il fallait que le Conseil attaque la Dissidence, Riarg devait déjà avoir convoqué Rahim Machere pour cela. Il semblait toujours faire preuve d’un sang-froid infaillible et il était un allié dont elle ne pouvait se passer pour mener à bien sa Mission.

« Vous avez raison. » Finit-elle par dire, d’une voix morne qui n’avait rien de sympathie. Cependant, Vanhilde accordait aux propos de cette femme une certaine importance, ce qui était, en soit, un fait peu commun. « Mais vous devez parler de la Mère des Elus en d’autres termes. » Dire de Lis qu’elle n’était qu’une mère pleine était un sacrilège.

« Si porter atteinte à une femme enceinte est un acte vil, lever la main sur celle par qui la Prophétie s’accomplira est un crime impardonnable. Ces traitres seront arrêtés et jugés devant Therdone et la mort ne sera qu’un soulagement pour ces misérables. » Le visage de Vanhilde se ferma dans une expression de haine sourde et glacée. Sans doute aurait-elle été capable d’étrangler de ses mains les individus infâmes ; Cependant, sa condition physique, contrairement à son interlocutrice, n’était pas adaptée à ce type de contacts. Et la Noblesse avait en main des cartes bien plus puissantes que les coups de poings barbares.
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Télanis Ptolia
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MessageSujet: Re: Prier le Grand Edor...   Prier le Grand Edor... EmptyJeu 19 Jan - 23:31

« Dame, loin de moi toutes pensées irrespectueuses. Mon intention n’était pas de dire que cette personne portant le plus Précieux des Honneurs en son sein n’est qu’une femme enceinte parmi d’autres. Si vous l’avez compris ainsi c’est que j’ai été maladroite et je m’en excuse.

C’est une épreuve du Très-Haut à chacun de nous. Pour cette Dame de trouver force et vie. Pour d’autres, pour tous, d’écraser la vermine qui souille Sa Volonté. »

« Excusez-moi, dame. Je ne suis pas à ma place. Il est indigne de mon statut de partager mon avis insignifiant. »


Elle s’inclina légèrement. Une révérence guerrière emprunte de respect qui lui permit d’humer la fragrance discrète de la Conseillère quand elle rapprocha son visage d’elle. Une odeur de peau mêlée à un parfum aussi délicat que subtile. Quelque chose de distingué qui allait à merveille avec sa peau diaphane et son maintien noble. Elle s’amusa à comparer leur blondeur et l’éclat sombre de leurs yeux. Quelle ironie. Sa peau à elle était couverte d’un hâle coloré, le soleil avait trop souvent été son compagnon. Un masque imperméable qui signait ses origines qui la rendait méprisable aux yeux des nobles. Tout comme cette femme qui lui adressait malgré elle la parole pour la première fois. Qui n’avait pas dû lui prêter la moindre des attentions jusqu’à présent. Et la considérer comme on considère une chose à son service sans imaginer un seul instant qu’il puisse y avoir des sentiments intéressants ou dignes sous cette armure.

Elle plaignait cette femme aigrie et distante. Elle se souvenait des rires, des étreintes avec papa, des courses dans la rue du village avec sa bande, de l’école avec Lara. De voir les sentiments qui éclairent les visages, déceptions, amitiés, peur, joie. Tout un panel de gestes et de mots si vivants. Des étreintes quand elle revenait couverte de sang, de voir les regards rassurés et fiers. De voir ces hommes ce battre farouchement pour ce en quoi ils croyaient. De les voir rire et boire dans des campements sales. Dans la misère, toujours vivre, non pas survivre. « Tu n’as jamais peur ? » Lui avait un jour demandé Myelle alors qu’elle aiguisait ses lames auprès d’un feu de fortune. « Tu ne t’arrêtes donc jamais ? » Non. Jamais. Infatigable et toujours prête à tout pour ce qui en vaut la peine. Pour cette vie, pour ces Idéaux.

Il n’y avait aucune place pour le regret. Cette femme aurait pu être morte. Seul son souffle fragile la différenciait d’un cadavre encore tiède. Un masque froid qui la fascinait pourtant malgré la répulsion qu’elle lui inspirait de par tout ce qu’elle incarnait. On pourrait presque tracer la carte de son sang à travers les vaisseaux qui courent sous sa peau. Télanis observait sans en avoir l’air. On peut être une moins que rien et avoir des manières, on peut avoir des connaissances, connaître les usages et les prières. Elle essaya d’imaginer son visage avec des joues rosées, sans vraiment y parvenir. On occupe son esprit comme on peut lorsqu’on garde. Ne pas relâcher tout son attention, mais suffisamment pour se reposer et pouvoir être attentive et concentrée quand il le faut. Une seconde nature pour Télanis.

Je lui semblerais être une bête sauvage et vulgaire si elle en savait plus sur moi-même. Grand bien lui fasse de me traiter sans aucun intérêt, elle serait choquée dans ses petites habitudes fades. Elle dissertait entre sa gauche et sa droite, s’amusant à prêter des mots à son employeuse, des intentions, des réflexions. Tout ce qu’il lui importait c’est qu’elle l’estime comme une bonne domestique et qui sait qu’un jour elle pense à elle pour assurer sa protection. Et progressivement, que cela devienne une évidence. Comment rêver de meilleure garde qu’elle ? Impossible ! Il allait bien falloir qu’elle se rende compte de sa valeur.
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Vanhilde Tehanii
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MessageSujet: Re: Prier le Grand Edor...   Prier le Grand Edor... EmptyMer 1 Fév - 20:10

La promptitude avec laquelle cette femme c’était excusé et avait rectifié ses paroles pour apporter les éclaircissements nécessaires à ces mots avait attiré l’attention de Vanhilde. Il était rare de parler sans gêne ou sans crainte à son Maître, qu’il s’agisse d’une discussion ou d’un malentendu d’ailleurs, lorsque l’on est Domestique.
Mais celle qui était avec elle dans le Sanctuaire paraissait pouvoir faire preuve d’un grand respect, allié à quelque chose d’insoumis. Sans pourtant qu’elle ne perçoive de la défiance, la Conseillère sentait particulièrement un caractère fort et vif, comme brut et mal taillé. Cependant, en aucune manière elle ne faisait preuve de manque de respect, ce qui était apprécié de la Morte.

En outre, elle était pieuse et instruite des prières qu’elle semblait connaître sans avoir besoin de se remémorer quoi que ce fut, et sans pourtant que les mots ne soient dénués du réel sens et du sentiment que l’on se doit de mettre dans sa louange. Il était rare, en réalité, d’entendre une vrai Prière, et cela, même lorsque l’on suit les Messes et Rites dans le plus grand Sanctuaire d’Isle, en présence de la Haute Cour. La majorité des Nobles, bien qu’extrêmement croyants, ne faisaient que réciter sans accorder de sens à ce qu’ils disaient.

Ils mettaient bien plus de cœur lorsqu’ils demandaient pardon à Therdone pour leurs fautes et leur manque de Volonté. Mais quand ils chantaient les prières, alors tout était creux ; croyaient-ils vraiment à ce qu’ils énonçaient ? Cette constatation avait toujours fait bondir, intérieurement bien sûr, l’ancienne Moniale qu’elle était. Mais Vanhilde savait également que, tous ceux qui ne mettaient pas de cœur dans leurs Grâces, Therdone les punirait. Et s’Il lui permettait un jour des les Juger, alors elle saurait quel sort leur réserver, à tous, Noble ou Humble.

Il lui arrivait rarement de regretter son ancienne vie. Mais les Jugements étaient de loin les offices qu’elle avait apprécié le plus : pouvoir accomplir et faire accomplir la Voix du Très Haut n’était pas donné à tous les Moines, et elle savait avoir été, et être toujours, crainte pour ses Sentences. Que ceux qui doutaient de leur Volonté n’aient que le remord d’avoir Failli, sans craindre le Châtiment. Ils n’auraient, tous, que ce qu’ils mériteraient.


Mais en cet instant, Vanhilde doutait, elle aussi. Joignant ses mains et respirant avec peine, elle sentait comme des nausées la gagner. Il était indigne d’appréhender avec autant d’angoisse l’avenir, puisqu’elle devait garder à l’esprit que Therdone avait un Plan, et que si les choses se déroulaient ainsi, c’était parce qu’Il en avait décidé. Elle ne devait pas douter des voies qu’il prenait pour arriver à ses fins, mais Lis Diantha était plongée dans un profond sommeil, entre la vie et la mort... Comment ne pas espérer qu’elle ait la Volonté suffisante pour survivre ?
Elle devait porter les Elus jusqu’à leur naissance, elle avait en elle l’Héritier de la Prophétie. Pourquoi le Grand Edor aurait-il donné cette vision aux Oracles, s’il n’avait pas voulu qu’elle vive ?

Stop. Elle ouvrit les yeux. Non, il n’était pas respectueux de Sa Volonté de douter de lui. Elle aurait à prendre des mesures pour se souvenir longtemps de sa faute : elle avait hésité et avait remis en cause les Desseins Divins.
Ce soir, Vanhilde souffrirait pour expier sa Faute, et sans le sang, laverait ses Pêchés.

Elle n’ouvrit plus la parole, et dépassa bientôt le Garde qui l’accompagnait, pour sortir du Sanctuaire et regagner la Villa Tehanii. Il lui tardait de faire pénitence pour ces tords.
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