Les Tables d'Olaria
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

 

 Sang, or et hypocrésie...

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Keefe Logaro
Ilédor
Ilédor
Keefe Logaro


Nombre de messages : 121
Age : 39
Date d'inscription : 09/05/2011

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Barde
Positionnement : Dissident
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptyMar 17 Jan - 22:52

Certaines choses changent…D’autres non…Ou peut être que rien ne changeait réellement. Peut être que ce qui changeait réellement était seulement le voile de nos sentiments qui ce jetait sur notre vision du monde. Prenons par exemple cet endroit : Une maison cachée au beau milieu du quartier des humbles. Même si elle ne payait pas de mine de l’extérieur, ces entrailles cachaient un merveilleux trésor qui n’étaient rien de moins qu’un bouge clandestin où l’on offrait à qui avait les moyens de l’alcool aux plus assoiffés, de la fumée pour les plus rêveur, du sang pour les adeptes des sensations fortes…Chacun y voyait une chose différente et moi aussi je n’y faisais pas exception. Cet endroit était le moyen le plus sûr de ne pas me retrouver quand je n’avais pas envie qu’on croise mon chemin. Plus encore, il représentait un endroit riche de possibilité. D’or en particulier et plus il était malhonnêtement gagné, plus il faisait mon bonheur.

Un bonheur éphémère. Mais une source de joie renouvelée la plupart du temps. Cela restait pourtant qu’un endroit crasseux, emplit d’odeur diverses donnant le plus souvent la nausée, emplit de personne si peu recommandable. Un ouvrage fait de bois, de pierre, tenant plus du bricolage que d’une véritable masure. Et ce soir, cet endroit m’apparaissait si…Réel…Le fraicheur irradiant de la pierre. Les dents manquantes de cet homme ce prenant pour un tavernier. L’odeur douteuse de cet homme qui venait d’offrir son sang au plancher de bois après un âpre combat contre cette femme. Son exaltation devant la clameur de la foule de pouilleux. Quelque chose ne tournait pas rond dans ce qui devait me servir de cœur. Cette sensation lorsque j’avais quitté cette olaril ne m’avait pas encore quitté. Cette impression obscure que j’avais manqué quelque chose. Cet arrière goût amer qui ressemblait cruellement à une défaite inévitable contre laquelle je ne pouvais rien. Avais je du mal à croire que je ne pouvais rien faire de plus ? Que moi ? Je ne pouvais rien y faire de plus ? Une remise en question de mes compétences ? De mes charmes ?

Mon confiance semblait s’effriter sous mes propres yeux…Et cet endroit qui m’avait pourtant toujours excité me semblait si terne. Alors que je poussais lentement la chopine vaguement remplit d’un liquide qui ce voulait être une bière dans une autre vie. Mes bras s’allongèrent sur la table, soupirant, me demandant vainement ce qui pourrait me redonner un peu de cœur à l’ouvrage. Malheureusement, dans ce genre de situation, ma vie m’apparaissait toujours aussi décousue de fil blanc. Si pathétique à toujours vivre du jour au lendemain…Une morosité qui ne tarda pas à être éclipsé par le doux son de l’or changeant de main. Mon œil en découvrit immédiatement la source sans aucune difficulté et malgré mon regard blasé…Hé bien…Il aurait été dommage de laisser passer tout cet or sans en prendre sa part, non ? De quoi noyer ma morosité dans les bras les plus luxueux que je pouvais trouver pendant au moins…

*Une bonne semaine avec une bonne côte*

…Je gloussais pendant que mes mains tâtaient les poches de mon pantalon. Tout ce dont j’avais besoin, c’était ce truc que j’avais piqué dans une boutique et de tout l’or que j’avais sur moi. Ce qui ce résumait à une pilule et une poignée de pièce. Je ricanais en vidant ma chopine. Non pas que j’avais particulièrement envie de vomir ou d’essayer vainement de m’enivrer, mais j’avais désormais besoin de passer pour un des ivrognes locals. Je me préparais mentalement à me faire malmener, m’échauffait les épaules avant de tituber vaguement vers ma victime : La championne invaincue.

Du moins pour le moment.

Je passais derrière elle, attendant qu’elle ce décide à ce désaltérer avec ce jus de chaussette local qu’on osait appeler alcool. Quand la chopine atterrit enfin entre ces mains Délicate, si douce et si…Couverte de sang humain …ce qui lui donnait un charme si particulier, hein ? Je rassemblais mon courage pour l’attraper par derrière et me pendre à son cou, exaltant mon haleine qui ne devait pas être si différente de la sienne à cet instant, essayant de lui faire comprendre avant même le premier mot que je faisais partis de la lie de l’humanité et ainsi donc plaider la pitié.

‘‘Tu sais que t’es joliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie en plus d’être forte’’ Je plissais les yeux, approchant mon visage près du sien‘‘Euh c’bien toi qui te bat ? … ’’ Je lâchais la pillule dans la chopine avant de la serrer fortement contre moi. Mon regard glissa sur la bourse qui semblait si bien remplit. C’eut été un crime de l’ignorer…Et de ne pas le réinvestir ‘‘Tu m’as fais gagner tellement d’argent ce soir…Si tu veux, j’veux bien t’offrir mon corps ce soir si tu gagne le prochain ma’’

Avant même de terminer ma phrase, je volais déjà dans la salle pour attérir sur une table sous les rires gras des clients. Une main vérifiant que ma machoire était toujours en place et l’autre cachant rapidement la bourse dérobée. Quelques pièces changèrent rapidement de main alors que le preneur des paris semblaient croire que le mauvais coup que j’avais pris m’avait fait débloquer. Je croisais le regard de la championne, lui adressant un petit geste de la main accompagné de mon sourire le plus faux cul que je pouvais dresser. J’articulais silencieusement que je croyais en elle avant de faire un signe du pouce en guise de pseudo soutien, ricanant derrière ma barbe à l’idée que la demoiselle allait être prise d’un vilain coup de fatigue. Je hochais la tête, content de ma contribution à l’équilibre social…Je vidais les poches des crapules et allait contribuer à rendre ce monde plus sûr.

Décidément, j’avais vraiment le cœur sur la main. J’étais peut être le dernier humaniste !
Revenir en haut Aller en bas
Télanis Ptolia
Ilédor
Ilédor
Télanis Ptolia


Nombre de messages : 188
Age : 34
Date d'inscription : 05/01/2012

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Garde privé
Positionnement : Révolutionnaire
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptyMer 18 Jan - 18:30

Cette victoire avait été dure. Le combat à mains nues n’était pas son domaine favori. Surtout quand il s’agit d’une armoire à glace de deux mètres. Malgré la tenue de toile qui ne couvrait pas ses bras, ni ses jambes, le géant commis sa première erreur, malgré les muscles visibles, de partir du principe qu’il avait affaire à une femme. La seconde, c’est qu’il la prit pour une brute. Il l’avait jugée d’après son précédent combat. Combat contre un homme d’un gabarit nettement inférieur. Qui dit changement de gabarit, dit changement de tactique. On n’affronte pas un géant comme on affronte un moustique. Il commença à le comprendre quand son poignet se brisa. Souplesse, rapidité, la guerrière adopta une tactique glissée se jouant de la puissance de son adversaire. Et c’était impressionnant de voir une femme d’un si petit gabarit mettre une raclée monumentale à un homme de cette taille.
C’est ce qui enflamma la salle lorsqu’il s’effondra sur les planches pour ne plus bouger. Télanis se permit un regard prédateur et vainqueur. Puis d’un pas calme et imposant, rejoignit le comptoir le temps qu’on nettoie le ring. Le temps de laisser l’excitation et l’agitation redescendre, de calmer son cœur et d’estimer les dégâts encaissés alors que les muscles refroidissent.

Elle était en pleine forme. Et si elle continuait à écraser ses adversaires comme ça ce soir, elle repartirait avec une belle paie. Cette idée lui fit plaisir, elle avait besoin de nouveaux vêtements pour paraître moins pauvre, moins insignifiante aux yeux de son employeuse officielle. Elle en avait besoin pour payer, pour boire aussi. Ah, boire ! Voilà une chose qui la mettait toujours de bonne humeur. Elle se fit servir une chope par le barman. Cela ne valait pas l’alcool de son village mais c’était toujours mieux que rien. Elle était en train de répondre aux félicitations d’un client quand un ivrogne lui sauta dessus. Seule son haleine lui sauva la vie face à un réflexe guerrier primaire. Quelle plaie les ivrognes. Elle compta mentalement jusqu’à cinq pour faire redescendre son irritation. L’allusion à une offre de copulation mit fin au compte à rebours. Elle lui saisit le visage sans délicatesse, lui attrapa de l’autre main la ceinture. Ce qui eut pour effet très recherché de lui remonter les pantalons de manière sèche et douloureuse. Le soulever ne fut pas bien dur et l’alcoolique fit un beau vol plané sur une table vide.

Un bon client n’est pas un client assommé. C’est ce que le patron de l’endroit lui avait suggéré une fois, depuis elle s’y tenait. Elle vida sa chope en trois gorgées et revint vers le ring sur lequel elle grimpa. Les gesticulations du bouffon ivre furent ignorées d’un regard sombre. Le prochain adversaire semblait nerveux, rapide. Le combat commença. Télanis se fit très rapidement une idée de son adversaire. Il avait une bonne technique, la rage de vaincre mais il lui manquait la rapidité. Elle bloqua un de ses coups, concentrée sur ses gestes. Elle frappa et à l’instant où elle se tournait pour parer un coup sa vue se troubla et sa tête tourna. Un infime vertige qui suffit à créer une ouverture dans laquelle le mollusque trop heureux se précipita. Le coup la fit chanceler et reculer de trois pas. Son souffle coupé par la crispation douloureuse de son abdomen lui manqua, elle para mal le coup de genou qui faillit lui casser le nez. L’adrénaline ne fit qu’un tour, elle hurla, ce genre de cri qui vient du font des tripes et qui fit reculer l’homme instinctivement. Elle frappa, fort. Une, fois, deux fois, dut reculer.

Elle passa une main poisseuse dans ses cheveux courts, plissa les yeux. Les adversaires se jaugèrent sous les cris du publique. Il aurait dû être étendu depuis plusieurs minutes. Quelque chose n’allaient pas. Elle para trop maladroitement une charge frontale, et le renvoya valser plus loin d’un tour de reins puissant. Et de jurer, sa vue continuait de se flouter et ses réflexes devenaient pâteux.
Personne n’avait parié sur la bonne mise. Personne n’aurait donné gagnant ce gringalet, ni pensé que la guerrière pourrait se retrouver ainsi au sol. Sauf un petit malin… Elle ne reprit vraiment ses esprits une fois qu’on lui jeta un chiffon humide au visage. Perdre arrive, c’est normal, c’est bien pour le jeu, bien pour les paris. Mais Télanis n’acceptais pas la défaite. L’étourdissement était parti, il n’en restait que de vagues relents moites qui s’accrochaient à sa conscience. On m’a droguée. Cela lui sembla limpide. Son corps ne lui avait jamais, jamais, au grand jamais fait défaut de la sorte. Des blessures, des crampes, des maux de têtes, des rhumes, comme tout le monde elle en avait eu. Mais jamais de malaise. Son corps était la seule chose sur qui elle pouvait compter, son instrument de Volonté.

Elle écoutait distraitement parler des parieurs du petit jeune qui avait raflé toute la mise. Elle fit très rapidement le rapprochement. Le petit merdeux saoule qui avait tenté de lui tâter les seins qu’elle avait envoyés sur la table.
Il me faut un truc à boire pour me remettre les idées en place, décida-t-elle. Et de pousser tout haut un juron à faire pâlir une moniale. Sa bourse ! Ce cloporte…

La réflexion s’arrêta là. Emportée par une colère sourde, elle balaya la salle du regard. Elle se leva pour chercher celui qui lui avait fait perdre la face, son argent et qui allait le payer cher.
Elle était en train de parcourir la salle enfumée quand une patrouille de gardes entra dans l’établissement. Elle estima qu’il valait mieux rejoindre sa chambre à l’étage et entreprit de monter à l’escalier le plus tranquillement du monde.

Foi de Télanis. Il allait payer.
Elle allait le retrouver et le massacrer.
Os par os. Lui casser, dents après dents.
Avec grand plaisir.

Revenir en haut Aller en bas
Keefe Logaro
Ilédor
Ilédor
Keefe Logaro


Nombre de messages : 121
Age : 39
Date d'inscription : 09/05/2011

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Barde
Positionnement : Dissident
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptyMer 18 Jan - 23:31

Un sifflement dans la nuit qui attire l’attention d’un garde. Quelques paroles rapides, quelques pièces d’or de plus et l’assurance qu’il y aurait désormais d’autres sujets de préoccupation qu’un jeune escroc. La recette n’était pas particulièrement mirobolante, moins que je ne l’espérais à vrai dire mais y avait tout de même de quoi financer mes nuits de débauche pour quelques jours. A moins que je ne trouve un cadeau pour ma très chère petite sœur ? Non, cela aurait été du gâchis. Pourquoi acheter quand on pouvait délester un marchant ? A cette pensée, je jubilais déjà d’impatience. Quel plan allais-je mettre en œuvre pour soutirer un collier ? Jouer une ordonnance d’un riche conseiller ? Celui de l’inspecteur de la garde venu mettre en garde contre les faux ? Oh oui, une expertise gratuite pour conforter le marchant qu’il ne s’agit pas d’une copie…

Je soupirais, sautillant d’un pied à l’autre en fredonnant une vieille chanson d’amour, appréciant le panorama des toits et de la vue imprenable que j’avais depuis les hauteurs. Une précaution supplémentaire et peut être superflu mais quand on ce baladait avec une jolie somme sur soit…Ce n’était peut être pas aussi inutile que cela. Après tout, il existait de ces gens peu scrupuleux qui osaient s’enrichir sur le dos de voleur…Et j’étais bien placé pour le savoir ! Après tout, j’en étais l’un des représentants les plus douteux et il aurait été idiot de se priver des fruits de son dur labeur sur un coup facile. J’écartais les bras en souriant, jouant les équilibristes en exagérant un peu trop mes mouvements. Après tout, je n’étais pas le monte en l’air de la famille. Ma spécialité restait l’arnaque et malgré tout ce que je pouvais dire ou penser, je devais bien admettre que je n’étais qu’une petite pointure.

Mais est ce que cela importait vraiment ? Je m’amusais bien, je n’étais pas malheureux et je m’offrais des extras quand je le désirais. Sans parler de la monté d’adrénaline quand je n’étais pas certain que le mensonge passerait…Ou que ma malheureuse victime se rende compte de la disparition de sa bourse trop rapidement. Un peu comme cette femme qui l’avait si ironiquement sous estimé. Je me demandais en souriant si son égo allait réussir à s’en remettre maintenant que j’étais hors de portée.

‘‘Enfin…Peut être pas’’

Un mouvement attire l’œil. Un étrange frisson qui me parcourt la nuque, attirant inexorablement ma main pour le calmer. Mes sens s’étendent dans la nuit, ne captant que l’humidité ambiante qui ce fait plus dense dans l’air. L’expérience qui vous assure qu’il ne s’agit que d’un orage en préparation et pourtant cette intuition qu’il n’y aura pas que cela ce soir. Mon pas recule…Puis un second…Le rythme cardiaque augmente, pompant le sang jusqu’à assourdir mes oreilles d’un battement si puissant qu’il raisonne dans ma poitrine. Mon corps s’adapte bien avant que ma conscience ne le comprenne ou l’analyse.

Et à l’image de l’animal traqué, mes jambes me porte d’instinct, courant bien plus vite qu’à l’ordinaire alors que je n’étais pas certain de moi-même. L’instinct est pourtant le plus fort. Je sais que je dois me faire confiance. Confiance avérée quand j’entend bientôt le craquement du bois derrière moi ressemblant fortement à une course. Plus faible qu’a l’ordinaire. Plus léger. Je n’ai pas besoin de me retourner pour savoir que c’est Elle. Cette femme me poursuit et ce n’était certainement pas pour me faire découvrir de nouveaux abîmes de plaisir. A moins que mes tendances sexuelles n’aient dévié sur des pratiques peu communes à base de douleur et de cuir. J’ai beau courir, elle s’accroche alors que les premières gouttes de pluie s’écrasent sur moi. La conviction profonde que je ne pourrais rien y faire de plus commença lentement à faire son bout de chemin en moi.

Jusqu’à ce que je me décide de faire volte face.

Essayant de reprendre mon souffle, je la regardais droit dans les yeux. Je ne pensais pas qu’une tentative de négociation aboutirait à quelque chose. Si je pouvais simplement la blesser ou attirer son attention autre part, je pouvais tenter de fuir à nouveau. ‘‘Je suppose que de rendre ta bourse ne suffirait simplement pas…’’ Je dégainais ma dague de ma cuissarde, espérant vainement la convaincre que cela n’en valait vraiment pas la peine…
Revenir en haut Aller en bas
Télanis Ptolia
Ilédor
Ilédor
Télanis Ptolia


Nombre de messages : 188
Age : 34
Date d'inscription : 05/01/2012

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Garde privé
Positionnement : Révolutionnaire
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptyJeu 19 Jan - 22:22

Une fois dans la chambre miteuse, elle avait enfilé son armure légère et le contacte souple du cuir l’avait calmée. Elle tapota le manche de sa lame contre son flanc et soupesa ses poignards. Ces gestes automatiques et routiniers lui procurait un calme et lui permettait de réfléchir simplement. Elle enfila son manteau et prit son sac. En repassant dans le couloir, c’est une petite fenêtre ouverte qui attira son attention alors qu’elle passait dans le couloir. Et surtout la silhouette qui marchait d’une démarche sautillante ridicule. Son instinct prédateur émit un feulement satisfait et la guerrière se glissa à son tour par la fenêtre. Therdone était avec elle et sa vengeance allait être beaucoup plus rapide que prévu. Elle gagna, à son tour, les toits pour rattraper ce cloporte. Jouer les filles légères et équilibristes n’était pas à proprement dit son crédo mais elle était trop en colère pour s’inquiéter d’un faux pas. Elle marchait à grandes enjambées, chaque pas la rapprochait de l’inconscient qui savourait sa victoire trop hâtivement. Son cœur a pris les battements sourds qui lui sont coutumiers quand elle va s’élancer dans une mêlée ou un combat, à l’approche d’une proie, quand on bande l’arc et qu’on sait qu’on est proche. Si proche. Pas un combat futile et peu sérieux, juste pour le plaisir de combattre ou de gagner de l’argent. Cette fois, c’était sérieux.

Son visage dur semblait plus terrifiant encore que durant ses combats. La nuit et la lueur fantomatique des astres ne faisaient rien pour rendre plus chaleureux les traits. Elle prenait vie, ses instincts s’éveillaient. La confrontation à venir la rendait heureuse. Le petit crapaud sembla sentir sa présence car elle devina un geste nerveux et le voilà qui détalait comme une biche effrayée. Elle notait presque distraitement tant son corps était habitué à ce genre d’exercice tout ce qui lui serait utile sur lui quand elle le rattraperait. Pas si, quand, c’était une certitude. Il a un œil aiguisé. Il est agile, elle l’observa toujours plus, cala sa course dans ses pas. Il connaissait mieux l’environnement instable et glissant qu’elle. Il était plus aisé de suivre sa trajectoire que d’en tenter une autre. Télanis pourrait jurer sentir la peur lui frôler les narines mais c’était sans doute une impression provoquée par son envie de l’écraser. Il arrivera bien un point où il sera bloqué, où il sera obligé de ralentir. Nul besoin de risquer une chute pour un cloporte aussi insignifiant. Elle ralentit, soufflant calmement en le voyant s’arrêter. Elle posa son sac et son manteau placidement sans le quitter des yeux.

Elle observa ses traits, écouta sa respiration et estima sa fatigue. Une apparence soignée quoiqu’un peu malmenée par la course. Sa taille l’obligeait à lever les yeux vers lui mais il ne lui paraissait pas d’un gabarit capable de contrer sa puissance. Il a des yeux d’une couleur magnifique, une couleur d’une pureté intense, nota-t-elle. Elle posa un regard à l’arme sortie, à sa manière de la tenir, à l’aspect de ses mains. L’analyse lui prit une seconde à peine. Le temps de sortir sa propre arme. Si c’est un voleur très adroit, il n’est pas un guerrier. Il peut savoir se battre, mais elle le méprise déjà pour le manque d’Art avec lequel il le fera.
Sa tentative de négociation était vaine. Seule la lame était une parole entendue.

« On ne tire jamais une lame sans réfléchir aux conséquences … »

Elle pose une main sur le manche de son épée. « Mort rapide. » Puis leva sa dague à hauteur de son torse. « Mort lente. »
Elle sourit. Un sourire terrible. Tu m’as provoquée, tu m’as trouvée et la bête est sortie. Jouer est toujours risqué.

Avec une soudaineté violente, elle franchit les derniers mètres qui les séparaient et plaça un coup d’estoc rapide visant sa gorge. Il para adroitement. Sale petit voleur. Elle n’utilisait pas l’épée qui n’est qu’une promesse silencieuse d’épinglage trop rapide pour ce cloporte. Pour l’instant elle jouait. Elle l’obligeait à se défendre, elle l’obligeait à bouger. Il répondait avec conviction pour sauver sa vie. Cela l’amusa un moment, elle le fatiguait, le laissait espérer. Car s’il était très adroit, il n’avait pas l’expérience ni le véritable état d’esprit. Il ne faisait pas un, il lui manquait trop d’heures de sueurs, de répétitions acharnées. Il ne pouvait tout simplement pas gagner loyalement contre elle. Elle comprenait qu’il était intelligent et savourait la peur qu’il devait ressentir. Elle savait qu’elle était impressionnante. Une force anormale pour une femme, une rapidité et une intelligence instinctive. Le jour et la nuit. Ce regard noir, deux billes sombres et menaçantes à contrario du bleu pâle. Ses cheveux si blonds qu’ils semblent blancs et court, lui si noir et longs. Si différents.
Télanis dansait, le métal criait, shuntait à chaque assaut. Elle le frappait sans user de sa lame. Un poing, ici, du bout de la garde, là. Elle était transcendée, son corps se mouvait avec une grâce sensuelle et terrible. Elle ne parlait pas, ne soufflait pas. Toujours maître de ses gestes la féline se jouait de tout. Elle le laissa tenter une attaque, elle le laisse glisser contre son flanc évitant la lame avec facilité et bloqua son poignet. Elle avait tout simplement un temps d’avance, cette rare intelligence, celle de ceux qui ont combattu toute leur vie.
Il y eut une seconde de répit où elle l’observa placidement, puis elle coinça un nerf contre l’os de son avant bras ce qui eut pour effet de lui faire lâcher sa dague. Elle le jeta en arrière violemment.

A ennemi déloyal, combat déloyal.

Cette fois ce fut un coup de pied qui le faucha en pleine poitrine, il perdit l’équilibre et dégringola. Elle admira sa ténacité alors qu’il s’agrippait à la gouttière, pendu dans le vide. Elle le rejoignit prudemment, la pluie rendait les tuiles glissantes. Elle s’agenouilla au-dessus de lui.


« Je vais garder ta dague. C’est une lame bien équilibrée qui coûte bien plus cher que les misérables piécettes que tu m’as prises. Cela te convient-il ?
Tu as vu, j’ai été aimable ne te pas abîmer ton joli visage ou tes précieuses mains. On fait beaucoup de choses stupides avec la colère, n’est-ce pas ? »


Elle joua avec sa lame, survolant les mains agrippées désespérément.
Il allait falloir être convainquant…
Revenir en haut Aller en bas
Keefe Logaro
Ilédor
Ilédor
Keefe Logaro


Nombre de messages : 121
Age : 39
Date d'inscription : 09/05/2011

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Barde
Positionnement : Dissident
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptyDim 22 Jan - 23:01

Vous ne me croiriez pas si je vous le disais. Seul en tête à tête avec une guerrière dont je connaissais avec la plus ennuyeuse des exactitudes l’étendu de ces capacités…Coincé sur un toit rendu glissant par la pluie et dont les rafales de vents diminuait mes chances de survie à celle d’un verre d’eau dans un désert…La seule chose à laquelle j’aspirais en ce moment était de soupirer à en faire concurrence aux vents. Pourquoi fallait il toujours que je tombe sur des personnes qui plaçait les principes et la fierté avant le reste ? Pourquoi n’était il pas plus simple pour ce genre de personne d’accepter un peu d’or au lieu de risquer bêtement sa vie ? Pourquoi c’était jamais moi qui tombais sur les individus corrompus dont on parlait si souvent dans les dépêches ?

Non au lieu de cela, moi je tombais sur les assoiffés de sang et de combat. A se demander ce qu’il faudrait pour les calmer un jour si ce n’est être trop vieux pour soulever une lame. Par le service trois pièces de Therdone ! Si je m’en sortais après ce coup là, j’étais prêt à doubler mes offrandes au temple…Encore que deux fois zéro faisait toujours rien. Mais ne disait on pas que c’était l’intention qui comptait au final ? Il y avait de quoi faire péter un petit miracle pour l’occasion ! Mes yeux se levèrent une seconde au ciel sans que rien ne ce produise. Encore une confirmation sur le fait que la religion était vraiment une perte de temps.

J’avais à peine le temps de lancer une remarque sarcastique que la donzelle essayait déjà de m’embrocher. Je n’avais rien contre le fait qu’un corps étranger s’introduise dans un autre pour le plaisir…Mais d’ordinaire, il ne s’agissait pas d’objet en métal. Ma dague se leva, bloquant la lame jusqu’à la garde avant de la lâcher en bout de course pour viser les yeux de mon adversaire de mes doigts. La tête recula, me laissant le temps de rattraper ma lame de l’autre main, visant librement le bassin devant la distraction offerte. Ce n’était pas très fairplay de ma part. Du moins si mon adversaire avait été une femme ordinaire. Un coup de pied m’envoya en arrière, me laissant songeur quand à ce qu’elle avait perçue de moi : Expérience ou Réflexes ?

Je jouais de la dague entre mes doigts me demandant ce que j’allais devoir encore inventer pour m’en sortir cette fois. La fuite n’était pas possible en l’état et trois passes d’armes plus tard m’apprirent la différence de force et de vitesse entre nous. Si je voulais attendre une brèche et m’y engouffrer, je risquais d’y perdre mes attributs masculins bien avant que cela arrive. J’avais une seule chance, c’était d’utiliser le terrain à mon avantage…Cela aurait été une bonne chose si elle m’en avait laissé le temps en tout cas. Bien avant que je comprenne ce qui m’arrive, j’étais désarmé et le monde tournait anormalement autour de moi. Dans un sursaut de survie, ma main attrapa quelque chose. Une seconde de stabilité avant de continuer ma dangereuse glissade vers le bord du toit. Une seconde qui me permit de visualiser ma situation, ma mémoire cherchant dans les minutes précédentes le combat, le détail qui me sauverait la mise.

La gouttière !

Mon pied chercha la gouttière, arrêtant net ma dégringolade infernale. Je me permis une profonde expiration soulagée avant qu’un grincement ne m’arrache un sourire mauvais. Il y eu un premier affaissement de quelques centimètres. Puis un second plus significatif. ‘‘ Fait chi…’’Mon juron ce perdit dans un coup de tonnerre alors que je m’agrippais au rebord du toit. Je vis au ralenti, le flot de tuile qui lentement semblait si désireuses de venir ce jeté dans mes bras. Je fis un bond de côté pour attraper ce qui restait de la gouttière qui grinça désagréablement. Le feu se rependit dans mes bras alors que je forçais pour essayer de remonter la pente difficilement.

‘‘ J’y crois pas…Papa avait raison quand il disait que les femmes seraient ma perte. N’empêche j’parirais ma bourse qu’il pensait pas que ce serait au sens le plu littéral ’’

Je passais un coude, puis l’autre. Les jambes dans le vide, la guerrière assoiffée de vengeance me regardait droit dans les yeux. Il dégageait d’elle une telle impression de contentement que cela en était difficilement supportable. En même temps, je venais en moins de deux minutes de connaitre l’humiliation, un moment de solitude, manqué trois fois de me faire tuer…C’est fou ce qui pouvait ce passer en deux minutes seulement. Je lui jetais un regard mauvais alors qu’elle profitait honteusement de la situation pour m’extorquer ma dague et me faire avouer qu’elle était si généreuse avec moi.

‘‘Ouai, ouai, la bonté incarnée. C’est un honneur tout ça que tu garde ma dague hein ?’’

J’étouffais un juron me rappelant que c’était pas un jour à faire preuve de sarcasme. Mais qu’est ce que j’y pouvais ? J’étais né comme ça après tout. Je soupirais néanmoins avant de relever la tête et coincer mon regard dans le sien. Maintenant qu’elle m’avait dépouillée et manquer de me tuer que voulait elle de plus ? Je jetais un coup d’œil par-dessus mon épaule avant de grimacer. L’idée de terminer écraser sur le sol franchit mon esprit et j’avais plus qu’a espérer que c’était pas ce qu’elle désirait. Ou il faudrait que je trouve une très bonne raison pour qu’elle me sorte de là. J’eu un demi sourire forcé en tournant mon attention vers elle.

‘‘Je suppose que c’est là que je suis censé supplier pour ma vie hein ?’’

Pas que l’idée de supplier m’était particulièrement insoutenable. Mais deux faits m’obsédaient. Le fait que j’avais volé dans une taverne en essayant de la draguer quelques heures plus tôt et celui où elle avait soulignée qu’elle n’avait pas égratignée mon visage…Plus particulièrement mes mains. J’avais la désagréable impression que la charmer ne servirait à rien et qu’elle savait déjà comment m’utiliser à ses fins. Un grincement me fit paniquer, laissant échapper un gémissement de mes lèvres alors que je regardais le sol.

‘‘Ok ça me va ! Je suis qu’un ignoble vers de terre devant votre grâce. Je suis une pourriture indigne tout ça et je regrette de m’en être prit à vous ! Je m’en mord les doigts !’’

Le rouge me monta aux joues alors que je lui lançais un regard noir.

‘‘Alors ? Heureuse ?’’ Je soupirais une nouvelle fois ‘‘Je suppose qu’il va falloir négocier pour ma vie ? Si je dis que je sais faire plaisir à une femme de plusieurs manières différentes, je crois que cela ne suffirait pas. Je connais 30 jeux de taverne différents et tout les moyens de tricher, 12 techniques de massage, je peux jouer de 3 instruments différents et je fais fureur en soirée

Je papillonnais des yeux, espérant déclencher au moins un vague sourire. Comme disait le vieux proverbe, femme qui rit…

Revenir en haut Aller en bas
Télanis Ptolia
Ilédor
Ilédor
Télanis Ptolia


Nombre de messages : 188
Age : 34
Date d'inscription : 05/01/2012

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Garde privé
Positionnement : Révolutionnaire
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptyLun 23 Jan - 15:34

Télanis observa la lame qui disparu rapidement à sa ceinture, l’adoptant définitivement. Elle se pencha et tapota avec une presque délicatesse une des joues de l’implorant. Difficile de dire ce qui passait derrière ses yeux sombres. Son visage n’exprimait pas d’expression utile ou compréhensible. C’était une main calleuse, une main qui a travaillé dur sa vie durant, une main forte, pas large, plutôt fine, mais puissante. Une main en dit long sur son possesseur. Ce soir, elle avait fait une bonne affaire, cette dague était véritablement jolie. En même temps imagine-t-on ce genre d’individu précieux et élégant avec un coupe-papier vulgaire ? Non, il faut une lame élégante et accordée à son apparence brossée. Elle l’écouta avec un détachement feint, joli mais peut poli le garçon… elle souriait. Amuser une femme ouvre de nombreuses portes n’est-ce pas ? Dommage que ce sourire soit nettement condescendant.

« Tu as raison. Je suis une femme généreuse... Quand c’est dans mes intérêts. Et je ne me sens pas spécialement heureuse. Les mâles ne me font que l’effet d’une lassitude vaguement écœurée. Je ne joue pas. Sauf avec ma vie. Je ne te fais pas assez confiance pour me laisser masser. La musique m’agace sauf quand c’est un corps de chasse qui sonne. Un son puissant qui va te remuer les tripes. Pas des ballades d’efféminés, tricheurs et prédateurs de pauvre fille…»

Un temps de silence étudié, elle cessa son énumération froide. Observa un temps la gouttière qui offrait des signes de faiblesses de plus en plus plaintifs.

« Je n’ai donc aucun intérêt à te sauver la vie... »

Il y aurait dû y avoir un coup de tonnerre maintenant, pensa-t-elle. Cela aurait eut un effet dramatique délicieux. Elle avait tant vu d’hommes méprisables, des profiteurs, ce genre de personnes si rares dans ses campagnes natales car il n’y a de place pour les inutiles. Notre sueur nourrit ce genre de cloportes méprisables qui profitent de nos souffrances. Cette pensée la révulsa. Un instant il lui vint une envie très nette de frapper ces bras qui s’agrippaient misérablement. De le regarder tomber, le regarder s’écraser et le regarder saigner comme saignent les campagnes. Cette envie meurtrière durcit son visage, la pluie faisait onduler en mèche humide ses cheveux plaqués contre sa peau encadraient son visage à la peau hâlée. Un visage qui a cessé d’être tout à fait jeune, mais qui est animé par une volonté et une force furieuse qui la rendent à sa manière belle. Dramatique, captivante par ce qu’on devine à sa surface d’une histoire mouvementée. Une prédatrice qui ne tombera que si on parvient à la contrer.

Elle attrapa l’homme par le col, derrière la nuque, d’un bras et le souleva. A cet instant, elle aurait pu le jeter dans le vide. Il aurait pu s’accrocher à son bras autant qu’il voulait, il aurait fini par chuter. Et mourir. Elle se releva, forçant sur ses muscles pour tirer avec elle le poids lourd qu’était le cloporte. Et toujours de son seul bras, pivotant, s’aidant de la force d’un coup de reins impressionnant, elle l’envoya rouler contre le toit. Une démonstration excessive mais utile, un avertissement s'il n'avait pas encore compris. Une fois cela fait, elle remonta sur le faîte, ramassa son manteau et son sac.


«… ni à te la prendre. »

« Ne te sens pas débiteur. Je pense que tu as saisi qu’il ne fallait plus se foutre de ma gueule en pensant m’arnaquer. Tu as de la chance d’être amusant… et intelligent.
Fais-moi le plaisir de pourrir la vie de ces braves gens en t’enrichissant sur leur dos et tu me verras ravie. »


Elle lui adressa un sourire plus sincère cette fois. Elle pourrait tenter de lier des liens avec lui. La pègre, les voleurs sont toujours un milieu intéressant et utile. Tout comme les manipulateurs de son genre. Elle tenta, dans un effort de politesse héroïque ce qui est à souligner, d’être aimable pour tenter de lui faire penser à un intérêt commun.

«Hésite pas à venir pleurer dans mes jupes si des vilains garçons t’embêtent... »

Son propre ton railleur l’affligea. Il allait falloir retravailler le côté aimable et social… hem.
Revenir en haut Aller en bas
Keefe Logaro
Ilédor
Ilédor
Keefe Logaro


Nombre de messages : 121
Age : 39
Date d'inscription : 09/05/2011

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Barde
Positionnement : Dissident
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptySam 28 Jan - 12:33

Allez savoir pourquoi, je trouvais cette tendance à vouloir faire des phrases particulièrement horripilante. Devrais je plutôt dire qu’il s’agissait plus certainement d’un besoin ? Plus sérieusement, je n’avais rien contre la littérature. J’adore parler au point que je me demande souvent si je n’aime pas plus simplement le son de ma voix. Non par contre, je devais avouer que la perspective de me retrouver en pantin disloquer plus bas dans la rue hantait mon esprit. Un véritable fantasme morbide poussait l’ensemble de mes pensées et de mon attention sur des questions plus pragmatique sur ce que je risquais de ressentir dans les prochaines minutes. L’euphorie de la chute. La sensation de liberté. Le craquement de mes os qui me paralyserait. Le fait que j’allais très certainement mourir et qu’il n’y avait aucune issue possible pour m’en sortir rendait difficile la possibilité de rendre hommage au discourt de la femme qui me regardait.

En temps ordinaire, être le centre d’attention d’une femme me comblerait de joie. Mais j’avais un peu de mal à me concentrer. Je devais rapidement comprendre que les hommes ne l’intéressaient pas. A la manière dont elle en parlait, il y avait très certainement une histoire….Qui ne m’intéressait vraiment pas de connaître pour le moment. Quand au corps de chasse, j’aurais bien volontiers rit devant un instrument aussi barbare. D’ailleurs pouvait-on parler seulement d’instrument ? Et quand à remuer les tripes, on pouvait trouver le même effet en commandant un ragoût au ceste ! A la mention de chasseur de jeune fille, je n’en pouvais plus.

‘‘Pauvre ? Si elles étaient si pauvre, elles ne m’intéresseraient pas…’’

Un peu prématuré pour faire de l’humour ou de la sémantique. Surtout quand la donzelle pouvait me soulever aussi facilement au dessus du vide. On m’avait toujours dit qu’a l’approche de la mort, votre vie défilait sous vos yeux…Personnellement, pour ce qui semblait être mes derniers instants, je les passaient surtout à éviter de me faire dessus en voyant combien c’était haut. Retrouver le toit sous mes pieds fut d’une telle joie que j’embrassais le bois et les tuiles mouillées ! Il me fallut de longue minute pour sortir de mon euphorie et faire de nouveau attention à la femme devant moi.

Elle était probablement l’une des personnes les plus…Mmm…Lui trouver un qualificatif qui lui correspondait n’était pas si facile. Le premier mot qui me venait à l’esprit soulignait sa folie…Mais dans le même temps, sauver la vie d’un homme qui lui importait finalement si peu et qui n’était d’aucun danger pour elle n’était pas si fou que cela. J’étais insignifiant à ces yeux. Ce qui voulait dire deux choses : Soit elle était particulièrement bonne avec les gens, ce dont je doutais énormément au vu de sa capacité à communiquer avec ces poings…Soit elle attendait quelque chose de moi. Au vu du manque d’intérêt pour la chose, c’était vraisemblablement pour me demander quelque chose d’autre impliquant certainement de visiter des maisons la nuit.

Je laissais échapper un soupire sans le vouloir avant de voir son sourire. Je n’avais jamais vu un sourire qui me file autant la chair de poule. J’eu un frisson que je réprimais tant bien que mal en tenant mon bras de ma main. C’était bien la première fois que cela m’arrivait…Plus encore, la proposition qu’elle lança me laissa pour le moins perplexe sur ce que je devais répondre. A vrai dire, la première phrase qui me vint à l’esprit était naturellement de nature graveleuse. Quand une dame me m’approcher de son jupon, j’avais mieux à faire que de m’y cacher. Mais n’ayant pas envie de connaître les joies du vol plané, je rejetais cette option.

Je me grattais l’arrière du crane, ne sachant pas trop quoi répondre, évitant son regard pour cacher mon embrassement soudain. Je croisais les bras et soupirais une seconde fois…Après tout, on ne se refaisait pas en une nuit.

‘‘Tu ne me fais pas confiance pour te toucher mais tu me laisse approcher de tes jupons sans crainte…Tu es la personne la plus étrange que j’ai rencontré une nuit d’orage’’

Je ne parlais même pas du fait de m’avoir laissé en vie. Pour ma part, j’aurais simplement continué mon chemin tranquillement. Je pris une grande inspiration avant de me lancer.

‘‘Et maintenant ? Je suppose que tu attends quelque chose de plus venant de ma part ? Si tu n’aime pas les hommes, je ne peux rien faire de plus pour toi. Quand à ce que je sais faire, j’évite les cibles trop importante ou de premier plan. Cela n’attire que des ennuis… ’’

J’arrivais à peine à me l’avouer…Mais j’avais vraiment du mal à la cerner complètement.
Revenir en haut Aller en bas
Télanis Ptolia
Ilédor
Ilédor
Télanis Ptolia


Nombre de messages : 188
Age : 34
Date d'inscription : 05/01/2012

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Garde privé
Positionnement : Révolutionnaire
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptyMer 1 Fév - 13:52

La richesse fait donc la plaisir ? sûrement pas s’il y en est pour tomber dans ce genre de bras. Mais cela après tout, elle n’en avait strictement rien à faire. Elle avait renoncé depuis longtemps à l’amour ou à quelques autres jeux de ce genre et Lara était loin. Les affaires de ce précieux ne lui étaient donc ni un danger, ni un rival. La superficialité, voilà à quoi s’arrête le plus souvent l’homme. Si méprisable. Et ce superficiel avait tout de même un peu d’intellect ou capacité cognitive puisqu’il frissonna une fois son euphorie passée. Si insignifiant d’être attaché à sa vie ainsi. Egoïste. Être aussi puissant qu’elle demandait une tout autre voie. Le don de soi. Absolu. Par la Volonté de Therdone. C’est sans doute absurde de s’imaginer qu’un altruisme exacerbé peut être vocation à une maîtrise guerrière. Ce détachement est celui qui permet une juste analyse et un instinct de combat acéré.

Quand on a peur on commet des fautes. La lâcheté, ce genre d’entraves gluantes qui baignaient cet homme l’empêcherait de devenir un combattant valable. Et lui-même devait s’en moquer comme de sa première couche. Car lui son domaine était fait de dorures artificielles et de mains agiles que ce soit pour voler les cœurs ou les bourses. Et à vrai dire, il avait cela pour lui, elle l’admettait, il l’amusait. Lui avoir sauvé la vie après l’avoir elle-même jeté dans le vide ne lui tirait aucun sentiment particulier. Elle ne se sentait en rien liée à ce triste comique.

« Je m’imaginais à tord que quelqu’un de ton genre maîtrisait un langage plus imagé… »

Elle arqua un sourcil et lui adressa un regard sombre. A qui faisait-elle confiance. A Therdone, à sa famille si loin, à Beltxior, Myelle un peu, dommage qu’elle ait ce côté de dinde énamourée. En ville, personne, même pas les autres infiltrés. Vivre dans le soupçon est un autre genre de sentiment éprouvant. Usant. Pas comme l’est un combat, on y est bien en combat. Tout est clair, il y a ceux d’en face et ceux d’à côté. Il faut avancer, courir et frapper. Vivre. Oui, la vie prend tout son sens dans la mort. Quelle douce ironie.

« Je n’aime pas les hommes de ton genre. Et je ne cible personne. »

On n’avoue pas ce genre de penchant, même à demi-mot. C’était une évidence. De toute manière les jeux, l’amour, elle avait oublié quel goût cela avait. Sa vie n’était pas destinée au plaisir et au bon temps. Elle se l’était interdit, tacitement, peu à peu sans y penser. Il y avait désormais un gouffre infranchissable. Soupirer après des chimères et vain. Rien ne l’empêchait d’observer les jolies femmes, d’en apprécier leur silhouette et leurs charmes. Surtout que personne ne soupçonne ses desseins graveleux comme on le ferait pour un homme qui s’attarde trop sur un galbe. Une invisibilité bien utile pour se repaître de ces soupires et ces images qu’elle n’effleurera jamais. Elle le sait tout à fait.

« Je boirai bien un bon verre au chaud. Mais en ta compagnie je n’oserai pas. Il m’a suffit d’une fois, je ne tiens pas à me retrouver dans le même était une seconde fois. »

« Ce que je veux, c’est ton nom. »

Il pouvait mentir tout comme être honnête. Cette demande était une formalité qui se voulait une simple politesse. Elle réfléchit. Un bref instant. Elle venait de lui trouver un semblant d’utilité à ce cloporte précieux. La guerrière se retourna tout à fait vers lui. Le ton qu’elle employa était de ceux qui ne laissent pas le choix. Et de ceux qui rendent curieux. Elle repoussa encore ses cheveux que la pluie faisait se plaquer sur son front. Le blond s’est assombri et son visage dégagé est plus lisse. La cicatrice qui lézarde sa pommette gauche lui fait une ligne blafarde sur laquelle ruisselle l’eau qui suit le renflement de la peau hâlée. Cela la fait sembler plus féminine un instant. Elle aurait pu être une femme séduisante après tout, en tout cas dans sa région. Si ce n’est pas par la beauté, ce serait par le charme mystérieux que ce regard sombre encadré de blond lui donne. Elle haussa la voix pour couvrir le tonnerre qui roulait au loin, furieux.

« J’ai besoin d’apprendre les manières. D’être moins rêche. Tu pourrais m’apprendre cela ou en discuter. Tu me semble plutôt qualifier en la matière… »

Elle commença à avance. Quitter ce lieu lui semblait une bonne idée. Elle ne rêvait que d’une chose, se poser au bar d’une auberge, se réchauffer en buvant et observer les gens s’agiter confortablement assise et étrangère à cette vie écœurante et grasse.
Revenir en haut Aller en bas
Keefe Logaro
Ilédor
Ilédor
Keefe Logaro


Nombre de messages : 121
Age : 39
Date d'inscription : 09/05/2011

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Barde
Positionnement : Dissident
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptyDim 12 Fév - 23:06

Je soupirais en levant un sourcil circonspect. Je n’étais pas l’homme le plus intelligent du monde. Je savais que je n’avais pas la science infuse et qu’il y avait tout un tas de chose que j’ignorais dans la vie. Pourquoi le ciel était bleu, pourquoi les tavernes n’étaient pas capable de servir une bière correcte et surtout comment pouvait fonctionner les femmes. Je sais. Venant d’un individu aussi dragueur que je pouvais l’être, cette affirmation semblait bien singulière et pourtant j’avais parfois du mal à savoir comment fonctionnait une femme.

Alors que dire de celle là. Je baissais les épaules, lui emboitant le pas, les mains derrière mon dos à regarder plus bas la chute que j’avais heureusement évitée.

‘‘J’avoue que je ne vois pas où tu veux en venir…Tu me demande de t’apprendre des choses et pourtant tu ne désire pas ma compagnie. Tu veux mon nom mais tu ne veux pas boire avec moi.’’

Je passais sous silence que la chose la plus étrange de la soirée était le fait qu’on venait de me laisser la vie sauve sans me demander la moindre compensation. J’avoue que c’était une première pour moi. Autour de moi, on cherchait toujours à prendre un avantage décisif sur une personne pour l’exploiter au maximum de ces possibilités. Selon mes critères, on pouvait dire qu’elle n’en n’avait rien à faire que je vive ou que je meure. Ce qui voulait dire par extension que je n’avais aucune valeur et donc sérieusement sous estimé. Cela aurait pu heurter ma fierté…Si j’en avais une dont je puisse me prévaloir. Pour le moment, j’étais content d’être en vie et de m’en être tiré à bon prix. Une dague, je pouvais toujours en retrouver une. Une vie par contre, je n’arrivais pas à m’en défaire aussi facilement.

‘‘Et puis, je suis certain que tu as déjà plusieurs dizaines de surnom qui vaudront bien un nom dont tu n’as pas grand-chose à faire.’’

J’aurais presque pu lancer les paris : Le vermisseau ? L’enfin de catin ? Le cafard ? Le misérable ? J’en passe et des meilleurs. A quoi pouvait bien lui servir un nom qu’elle n’allait très certainement pas retenir. J’essayais tout de même de ne pas trop tirer sur la corde. Ma chance n’était pas aussi étendue que je le désirais et un plongeon serait toujours d’actualité si je venais trop à la taquiner.

‘‘Quand à être moins rêche, essaye déjà de vider quelques bières sans essayer de les utiliser pour les fracasser sur la tête de quelqu’un. Eviter de tuer les gens c’est un bon début de sociabilisation !’’

Je pouffais de rire, à distance respectueuse avant de hausser les épaules.

‘‘Je vois pas ce que je pourrais t’apprendre. Pour moi parler c’est comme respirer. Qu’est ce que tu ferrais si je te demandais de m’apprendre à respirer ou à marcher ? Je vois pas trop ce que je pourrais faire pour toi. Ce dont tu as besoin, c’est surtout te détendre et de lâcher un peu de lest. Tu es aussi raide qu’une armure…Ce qu’il te faut, c’est surtout de la pratique’’

Ce qui risquait d’être le plus difficile si elle n’aimait pas les hommes en général. Mais ce n’était pas comme si c’était vraiment mon problème et tant que j’étais en vie et capable de profiter de ces merveilleux fruits, je n’étais pas si ingrat que cela.
Revenir en haut Aller en bas
Télanis Ptolia
Ilédor
Ilédor
Télanis Ptolia


Nombre de messages : 188
Age : 34
Date d'inscription : 05/01/2012

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Garde privé
Positionnement : Révolutionnaire
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptyMer 22 Fév - 0:00

« Je te demande pas un banale cours de politesse. Ce n’est pas parce que je sais faire parler une lame que je suis une gaude sans manière. J’entends par manière, le fonctionnement de la noblesse. J’entends, ce que le bas peuple ignore. Mais à la réflexion, tu es aussi inutile qu’idiot. »

Elle s’arrêta. Se retourna. Le regard semblait plus sombre que l’orage qui grondait au loin. Plus menaçant. Même un écervelé peut y deviner la colère qui couve. L’eau ruisselait le long de l’arête de son nez, sur ses tempes. Le blond de ses cheveux avait perdu de son éclatante blancheur pour se changer en quelque chose de terne, plus proche de la couleur des blés secs. Il lui suffirait de glisser une main à sa ceinture et d’un geste pour l’épingler. Lancer les couteaux et autres lames blanches avait toujours été une arme redoutable que peut de personne devinait comme une menace chez elle. On craignait sa masse, son épée, ses poings, mais on sous-estimait ce rapport fusionnel qu’elle avait avec le lancer de lame. La beauté de la courbe, le chant de l’air qui s’écarte pour laisser passer la lame. La vibration, l’ondulation du métal quand la cible est touchée. Un véritable art. Elle posa les poings sur ses hanches, doucement, sans violence.
Elle détacha ensuite ses mots avec une lenteur glaçante :
« Ton nom, et assure-toi de me donner le bon, je vérifierai. »

Elle n’avançait plus, elle attendait sereinement une réponse. Elle savait que les menaces ne serviraient pas ses intérêts face à ce genre de vermisseau. Elle respira profondément et écarta les bras d’un mouvement fataliste sans lui laisser le temps de répliquer. « Nous n’avons aucun intérêt à nous disputer, monsieur mystère. La guerre m’a privée de ce que j’avais, je ne compte pas rester les bras croisé ici. Tu es un escroc, soit. Mais je ne pense pas que tu aies intérêt à te faire une ennemie de moi ? Non ? Je ne suis pas seule, pas désarmée, et peu clémente. » Elle se glisse vers lui, un pas très rapide. « Es-tu idiot ? je ne pense pas. Alors tu as compris, petit. » Elle lui claqua la joue, doucement, presque affectueusement. Deux petites tapes rapide et elle fut déjà repartie. Une conclusion tacite. Elle n’avait été que trop patiente avec lui.

Il aurait à assumer s’il se mettait sur sa route, car ceux qui la gênent sont tous piétiné sans exception. Tôt ou tard. Mais elle avait de plus gros poissons à pêcher et piéger. Un petit escroc comme lui visiblement dépourvu de vivacité d’esprit ne lui serait que trop peu utile et même gênant. Qu’il est dur d’appartenir à une race qui s’illustre par sa stupidité. Et à présent, il y avait une auberge et de l’alcool qui l’attendait. Elle pouvait presque sentir l’odeur chaude et saturée de l’établissement alors que l’eau commençait à se glisser dans sa nuque. La guerrière s’éloigna et quitta rapidement les toits avec une agilité qui était tout comme le reste, exceptionnel. Un véritable fauve, voilà l’impression qu’elle donnait d’elle. A l’affut elle était prête à réagir à n’importe quelle idiotie que l’homme pourrait tenter. Mais elle ne le pensait pas idiot à ce point. Ici, il était trop désavantagé pour tenter quoique ce soit.

Elle offrit au ciel de pluie une prière à Therdone. Elle aimait ce genre de temps. Ceux qui lavent.
La vraie pureté ce trouve dans le naturel et non dans les bains parfumés pour se donner bonne conscience. Elle se rappelait d’un jour, lointain alors qu’elle était dans sa vingtaine d’année. Un jour de pluie torrentiel. Elle était sortie. Sous un chêne avait ôté chacun de ses habits et était sortie de l’abri de l’arbre. Une sensation unique. Un pardon et une union. Elle était restée jusqu’à ce que son corps gelés et ses lèvres bleuies la portent à peine. Elle avait eu après cela un rhume pendant près d’une semaine. Elle adorait la pluie. La pluie est pure, la pluie est douce, froide, elle est fertile. Et à la fois dévastatrice.

L'eau du ciel était plus vertueuse que toute autre.
Par la grâce de Therdone.
Revenir en haut Aller en bas
Keefe Logaro
Ilédor
Ilédor
Keefe Logaro


Nombre de messages : 121
Age : 39
Date d'inscription : 09/05/2011

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Barde
Positionnement : Dissident
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptyDim 26 Fév - 12:53

Elle avait beau dire, j’avais aucun intérêt à me faire d’elle une amie…Autant qu’une ennemie je devais bien l’avouer. Je n’avais pas envie de la voir débarquer tout les quatre matins pour me traiter d’idiot tout en me demandant des choses de plus en plus insensées. Parce que j’avais beau être idiot à ces yeux, je ne pouvais pas ignorer qu’une barbare qui n’était pas seule de son propre aveux et qui avait besoin d’en savoir plus sur le fonctionnement de la noblesse n’était pas…Des plus propre sur elle. Je n’avais aucune envie d’être associé de près ou de loin à ce qu’elle pouvait préparer.

D’un autre côté, il était peut être utile de manière professionnel d’essayer de la manipuler pour le compte de la dissidence ? Si je pouvais l’orienter de temps à autre pour couvrir mes propres besoins, cela pouvait ce révéler profitable. Bien que cela m’ennuyait particulièrement de jouer un tel coup de dé sans la moindre garantie. C’était la différence entre un joueur et un parieur. Je ne m’engageais que lorsque j’étais certain d’en retirer quelque chose. Ce n’était qu’une probabilité. Une très faible probabilité en plus des divers désavantages que cela allait entrainer nécessairement. J’étais plus enclin à lui donner ce qu’elle voulait et disparaitre sans laisser de trace.

Je la suivis sans un mot dans l’auberge la plus proche. Fulminant intérieurement d’avoir été traité de gamin sans trop m’y attarder. Si je devais en vouloir à tous ceux qui m’avaient insulté un jour, je haïrais une bonne partie de la cité et je m’en sortirais plus. La laisser penser qu’elle était plus intelligente et la plus expérimentée n’était pas un mal de toute manière. L’arrogance avait cela de bon qu’on sous estimait son adversaire. Quand aux apparences, cela faisait un moment que je ne faisais plus attention à ce qu’on pouvait dire ou penser de moi. Enfin quand il n’y avait rien d’important en jeu que ma fierté.

J’allais m’assoir près d’une table à l’écart, tirant une tête de trois pieds de long. Assez pressé d’en terminer avec cette affaire. J’attendis qu’elle eût commandée ce qu’elle désirait avant de prendre enfin la parole. ‘‘Il n’y a rien à savoir de plus sur la noblesse qu’on ne sache déjà. Ce sont des gens très conservateur pour la grande majorité. Pour leur plaire, il faut faire partit d’une lignée ancienne avoir un nom ou des faits honorables à son actif. Bien sûr, même chez eux, les nobles ne se mélangent pas comme cela. Ils restent entre statut plus ou moins comparable. Les noms les plus ancien, les nobles les plus riche, les nobles les plus influents…Les autres ne sont que des parvenus ou des désargentés. Le seul moyen de passer outre, c’est d’avoir une compétence particulière ou connaître une personne qui les intéresse. En gros, si une personne suit un noble de haut rang, c’est de lui qu’il faut d’abord se méfier. Pour le reste, cela dépend beaucoup de la personne. Beaucoup de noble sont des décadents intéressé que par le plaisir. Plaisir de la chair, de la boisson, de la fumée ou que sais je encore, je n’ai pas de liste exhaustive sur le sujet.’’

Je lui coulais un regard de côté ‘‘Si tu tiens à être présenté à l’un d’entre eux, il vaut mieux prendre son temps et essayer d’attirer l’attention d’un petit noble qui pourrait t’introduire plus haut. Après si tu veux savoir quelque chose de plus spécifique, il va falloir être plus précise’’

Je regardais du coin de l’œil la salle…Plus encore la serveuse et quelques femmes de l’assemblée. Il n’y avait pas de quoi m’emballer ou me donner envie de chanter. Je soupirais en me disant que j’allais probablement rentrer chez moi le plus vite possible une fois que j’en aurais terminé. A moins que je ne fasse un saut par le quartier des plaisirs ? Ca ou les bains publics ? A moins que je n’en ramène une dans une auberge et que je profite aussi d’un bain bouillant ? Cette dernière possibilité méritait que je m’attarde un peu dessus. Je repassais mon regard sur mon interlocutrice, balayant de la main ce que la serveuse m’avait apportée sans que je ne lui demande. Le désavantage d’être un habitué. Du moins ce soir.
Revenir en haut Aller en bas
Télanis Ptolia
Ilédor
Ilédor
Télanis Ptolia


Nombre de messages : 188
Age : 34
Date d'inscription : 05/01/2012

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Garde privé
Positionnement : Révolutionnaire
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptyMar 28 Fév - 13:18

« Si tu ne sais pas anticiper, tu ne mérite pas de combattre. La stratégie est l’affaire de tous. » Elle regarda la couleur de la bière dans sa chope vulgaire. Elle s’essayait à s’imaginer ses réflexions, ce qu’elle-même aurait pensé de tout cela. De la méfiance, bien sûr. Autant qu’elle-même l’était en s’aventurant sur un terrain tout à fait glissant et imprévisible. Cela avait un soupçon de charme car le danger lui avait toujours plu. Elle aurait pensé qu’il ne la suivrait pas, qu’il profite pour fuir séance tenante d’une issue trop étriquée pour lui. Il a donc un intérêt, ou une curiosité mal placée. Elle doutait franchement que ce genre d’individu ait un sens de l’honneur développé. L’avait-elle, elle-même ? Après tant de morts, c’est une question différente qui se pose. D’un autre genre.

L’expression qu’il tirait était d’autant plus mignonne qu’elle appréciait son humeur. Les personnes de bonnes humeurs qui la côtoyaient se faisaient très rares. Rien ne vaut un sentiment de normalité pour assoir un peu sa tension et devenir plus performante. Être dans son élément, voilà une sensation qui l’avait toujours aiguillée. Elle surveilla sa choppe cette fois avec attention. Il ne pourrait plus lui jouer de petits tours. L’alcool était le bienvenu après toute cette pluie. Ses habits humides pesaient sur elle, ses cheveux dégoulinaient encore dans son dos. La taverne sentait le moite et le chien humide mêlé à une odeur de fumée et d’alcool. Une atmosphère plaisante à qui n’a pas l’odorat trop sensible. Elle l’écouta parler, analysant au mieux ce qu’il amenait. Cela la confortait dans son opinion, dans ce qu’elle amassait.

Elle sourit à sa proposition. Un sourire qui n’est pas joli ou aimable. Un sourire qui ne parvenait pas à froisser l’impression de sévérité rigide ou carnassière qui étaient siennes. Elle soupira, d’aise.

« Je me suis déjà introduite … » Un temps de réflexion. Elle le jaugea du regard. Et ne termina pas sa phrase, était-il digne d’un partage plus ample ? Non. Il n’avait pas besoin de savoir à quel point elle avait su tirer son épingle du jeu et à quel point Therdone lui avait souri en la mettant dans une famille si prestigieuse. Ayant fait d’ailleurs une forte impression sur son employeur. Le fils était une loque de drogué intéressant à manipuler et l’épouse un morceau d’une difficulté improbable à apprivoiser. Mais elle l’amènerait à composer avec elle. Elle savait, jouerai le rôle de la conservatrice par excellence, demoiselle dévouée à sa nouvelle maison. Lorsqu’il parlait de mœurs très conservatrice il était très loin de la vérité concernant sa Maîtresse.

« Je ne pense pas que tes contactes me soient utiles. De quoi s’agit-il ? »

Elle le considéra d’un regard dur. Cet homme avait pour lui une capacité à se rendre intéressant ou captivant. Une sorte de nonchalance, de petit quelque chose qui lui était naturel et qu’elle avait vu peu de personne posséder. Qu’elle-même de possédait pas, elle jouait dans une toute autre catégorie. Elle l’observa reluquer les femmes présentes. « Il n’y a pas grand-chose d’intéressant à voir par ici. Des femmes grasses et sans charmes. » Le commentaire lui était venu naturellement. Elle ôta son plastron de cuir en pensant qu’elle allait devoir bien le soigner après toute cette eau. Elle ne portait dessous qu’une chemise de lin humide dont les formes ne pouvaient pas contredire la nature féminine de sa porteuse. Elle observa la serveuse qu’il repoussa. Notant distraitement ces informations dans un coin de sa tête et vida ce qu’il restait dans sa choppe. Elle commençait à sécher un peu et la sensation était délicieuse. Il ne manquait plus qu’une bonne compagnie mais c’était une chose difficilement trouvable dans cette ville. Elle passa ses mains dans ses cheveux, les plaquant en arrière. Ce geste mis en lumière la cicatrice qui lézardait sa pommette gauche.

Elle n’aimait pas spécialement rester à l’intérieur quand il pleuvait mais cette petite pause lui procurait un certain plaisir. Elle était fatiguée de ses combats et la nuit était déjà avancée. Il fallait qu’elle rejoigne la haute ville et qu’elle dorme au moins un peu. Une poignée d’heure suffiraient et c’était désormais tout ce qu’il restait avant l’aube.
Revenir en haut Aller en bas
Keefe Logaro
Ilédor
Ilédor
Keefe Logaro


Nombre de messages : 121
Age : 39
Date d'inscription : 09/05/2011

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Barde
Positionnement : Dissident
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptyLun 19 Mar - 22:43

Je ne comprenais vraiment pas ce qu’elle cherchait à obtenir. Ni ce qu’elle désirait vraiment. Ni ce qu’elle cherchait à faire en me demandant mon nom, à boire en ma compagnie. Elle me demandait des informations mais n’en n’avait aucun besoin…Elle semblait simplement là pour se repaitre de sa victoire et profiter de la situation. Ce n’était pas comme si je pouvais lui en vouloir ou quoique ce soit. C’était simplement…Que je ne savais plus quoi faire. C’était bien la première fois que je me sentais aussi déstabilisé devant quelqu’un dont je ne pouvais rien tirer.

Je la regardais du coin de l’œil à la mention des femmes grasse et sale. J’en soupirais même…Qu’est ce qu’il était possible de répondre à cela ?

‘‘Si tu connais un autre endroit, il n’y a pas de soucis’’

Je bu en désespoir de cause une gorgée de ma bière, même si elle ne me faisait pas envie.

‘‘Mais pour le moment, c’est tout ce qu’il est possible d’avoir. On fait avec ce que l’on à…’’

Je déposais la chope, me laissant aller sur la table.

‘‘Et si tu n’as pas besoin de t’introduire, ces personnes ne te serviront à rien…Inutile de te faire perdre ton temps pour rien.’’

Je me relevais a demi, une main soutenant ma machoire.

‘‘D’ailleurs, je vois pas trop ce que je pourrais faire de plus si tu me dis pas ce que tu veux exactement de moi.’’
Revenir en haut Aller en bas
Télanis Ptolia
Ilédor
Ilédor
Télanis Ptolia


Nombre de messages : 188
Age : 34
Date d'inscription : 05/01/2012

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Garde privé
Positionnement : Révolutionnaire
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptySam 24 Mar - 12:03

Un autre endroit ? Elle en connaissait plusieurs, proches ou lointains. Surtout lointains. Cette ville puante n’était pas un lieu très appréciable ou favorable à une vie saine, honnête et heureuse. Le petit animal qu’elle observait du coin de l’œil s’agitait, buvait machinalement, s’affalait, se relevait. Malaise. Elle devinait qu’il n’avait aucune envie de rester plus. Il est comme moi, il ne voit aucun intérêt à continuer une discussion avec quelqu’un qui lui est inutile. Elle se leva franchement, contrairement au comportement entre deux eaux de son interlocuteur. Fuyant, hypocrite. Qu’avait-elle à gagner d’un tel individu ? Une question qu’elle s’était trop posée pour continuer.

« Les endroits qui valent la peine sont si rares ici que je n’oserai les révéler à un charmeur aussi talentueux… » Un petit rire moqueur. « Je me suis trompée te concernant. Nous n’avons aucun intérêt à continuer plus en avant. Nous ne jouons pas dans la même catégorie, poids plume. » Crevette asthmatique. Cloporte libidineux. « Agréable continuation, continue donc ta petite vie. »

La Guerrière s’éloigna de la table et louvoya avec une grâce discutable entre les clients. Frappant de coups de coudes ou d’épaules ceux qui n’avaient pas eu la présence d’esprit de s’écarter de sa route. Une fois extirpée de la masse puante de sueur et d’alcool, elle poussa la porte de l’auberge. Dehors la nuit lui sembla d’une fraîcheur nouvelle. Il ne lui restait plus qu’à aller se coucher, regagner les hauts quartiers et les Grandes Insulae. Plus particulièrement la demeure des Tehanii. Une si grande famille qu’il lui avait été très simple d’infiltrer. Elle sourit à la lune timorée. Rencontrer ce genre d’être inutile et petit avait quelque chose de profondément gratifiant. Que ceux qui avaient douté d’elle se mordent les doigts ! Elle, la guerrière que l’ont prétendait presque stupide ou trop butée avait réussi à infiltrer une des plus prestigieuses familles de cette ville. De celles qui ont un pied au Conseil. Et cela avec brio et discrétion, assurément, jouer dans une catégorie aussi dangereuse était périlleux mais les résultats n’en seront que plus grands.

Bientôt, bientôt elle pourrait accomplir ce qu’elle était réellement venue faire ici. Les informations, c’est bien, oui, bien sûr. Mais Beltxior devait le savoir, Télanis Ptolia ne se satisfait pas de choses inutiles, il faut des faits. Des actes. Surtout des actes, ils le savaient tous les deux. Qu’importe si elle en mourrait, elle devait agir, pour le bien de tous. Passer pour une criminelle lui importait peu. Les oracles étaient plus importants.

Et du sang. Car c’est là ce qu’il faut pour les Desseins de Therdone. Accessoirement, se satisfaire de ce sang était une conséquence collatérale appréciable. La guerrière joua avec sa nouvelle dague pour se familiariser avec son poids. Comment se cloporte pourrait se douter de ce qui est en marche ? Une marche à l’ombre, qu’on ne pourra pas stopper. Il est déjà trop tard.
Pourquoi se contenter de petit quand on peut obtenir plus ? Pourquoi frapper les jambes quand on peut arracher la tête ? Bientôt le Conseil tremblerait. Elle ajusta son manteau sur ses épaules, rejeta sa tresse dans son dos, ombre parmi les ombres elle continuait sa route. Un pas lent et assuré. Elle savait où elle allait, ne laisserait aucun obstacle se mettre sur sa route.
Seule la finalité importe. Avancer droit au but, sans tergiverser.

La seule consolation qu’elle avait de cette soirée misérable, était qu’elle n’avait pas eu à payer sa consommation. La seule utilité qu'aura eu ce cloporte, finalement.


HRP : Libre à toi de la suivre, ou de clôturer ce topic ♥
Revenir en haut Aller en bas
Keefe Logaro
Ilédor
Ilédor
Keefe Logaro


Nombre de messages : 121
Age : 39
Date d'inscription : 09/05/2011

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 35 ans
Profession: Barde
Positionnement : Dissident
Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... EmptyVen 30 Mar - 14:28

Je levais un œil désabusé sur la femme qui quittait la table. Elle se drapait jusqu’au bout dans sa haine feinte ou non de tout ce qui était masculin ou qui ne portait pas les armes…Et je devais bien avouer que cela me passait bien au dessus de la tête. A vrai dire, je n’arrivais même pas à comprendre la raison pour laquelle elle avait entamée une conversation avec moi. Je ne lui étais apparemment d’aucune utilité, je ne lui plaisais pas certainement à plusieurs niveaux et nous n’avions probablement rien en commun qui puisse nous rapprocher.

A moins que l’espace d’un instant, elle avait pensée pouvoir me terroriser assez pour que j’use de mes talents de voleur pour lui rendre service ?

Encore heureux que je n’étais pas une personne facilement impressionnable. Ceci dit, elle avait essayée d’être un peu plus sympathique sur la fin en reconnaissant mes talents de charmeur. Je haussais les épaules en me disant que ce n’était pas une perte en soit. Je devais juste penser à rapporter le fait que cette personne pouvait s’avérer dangereuse pour la dissidence. Le reste serait l’affaire des autres et de ce qu’il en analyserait. Pour ma part, je n’avais aucune envie de continuer plus loin cette soirée désastreuse. Au final, c’était plutôt le lit qui m’attendrait…Et seul pour la peine.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Sang, or et hypocrésie... Empty
MessageSujet: Re: Sang, or et hypocrésie...   Sang, or et hypocrésie... Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Sang, or et hypocrésie...
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Sang pour Sang
» La cendre et le sang
» Laver par le Sang
» Le Premier Sang
» L'Honneur se lave dans le Sang

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Tables d'Olaria :: Introduction à Olaria :: ♦ Les chemins de la vérité :: ♦ Quinze ans plus tôt :: Ville basse :: Le Quartier des Humbles :: Les Habitations Modestes-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser