Thérasia Uldarii

Derrière l'Ecran, le Joueur.

Pseudo : JiBé
Âge : 24 ans
Localisation : Paris
Autre personnage : Sorastrata Hirune, Gribus Sandragil
Temps consacré au net (et au forum) dans une journée : Au moins une heure.
Comment avez-vous connu Les Tables d'Olaria ? Par Mithridate et le Conteur.
Quelque chose à ajouter ? Renoncez-vous à Satan et à toutes ses oeuvres ?

Devant Vous, le Personnage.

Prénom(s) : Thérasia

Nom : Uldarii

Âge : 34 ans

Sexe : Féminin

Statut : Noble de sang.

Profession ou métier : Oracle.

Positionnement : Conservateur.

Taille : 1m79

Poids : 53 kg

Description physique détaillée : Nombreux sont ceux à Edor Adeï qui ont deux visages, un public et un privé. Mais les Oracles vivent si loin du monde, si isolés et gardent tant de secrets que seuls Therdorus et les gens de la Tour connaissent le visage privé de Thérasia. Aux yeux du reste d'Isle, la Jumelle semble parfois être une créature sortie d'un autre monde, un être détaché de l'humanité et de ses turpitudes. Cette apparence éthérée est le résultat d'années de pratique et d'heures de préparation quotidiennes : gestes, ton de voix, vêtements, maquillage et bijoux, toute son apparence est étudiée pour entretenir le Mystère.

Il y a pourtant un corps et des gestes parfaitement ordinaires derrière tout ce cérémonial, et c'est à partir d'eux que Thérasia a élaboré le masque qu'elle porte en public. La Jumelle est une femme à l'âge imprécis, inhabituellement grande et d'une minceur singulière, maladive. Fut un temps où Thérasia était une femme farouche, pleine de force et de santé, mais le fardeau de sa fonction l'a changée irrémédiablement. Sa taille, qui dans son enfance lui servait à intimider ceux qui brutalisaient son frère, lui permet maintenant de regarder les hommes dans les yeux et de se tenir au-dessus de la plupart des femmes ; combinée à sa maigreur presque surnaturelle, elle lui donne l'autorité que confère l'étrange.

On ne saurait dire qu'elle soit particulièrement belle ou pourvue par la nature : son visage aux traits fins a depuis longtemps les joues creuses et les pommettes saillantes, et les cernes sous yeux ne font qu'accentuer son regard, qu'il soit pensif ou pénétrant. Ses formes, quant à elles, n'ont rien d'extraordinaire et Thérasia ne sait de toute façon pas en jouer. La facette la plus remarquable de son physique est probablement sa longue chevelure cuivrée, qu'elle n'a pour ainsi dire pas coupée depuis la mort de son maître et prédécesseur.

Les gestes de l'Oracle sont lents et paresseux, à la fois parce que son esprit est souvent ailleurs et parce que ses muscles se sont affaiblis au fil des années. Thérasia étudie et travaille à un rythme déraisonnable, à un point tel qu'elle s'est progressivement ruiné la santé ; sans les réprimandes de son frère et les suppliques de ses serviteurs, il faudrait la forcer à manger et elle ne dormirait qu'une fois tombée d'épuisement. La fatigue est une compagne constante pour elle, ce qui fait qu'elle ne fournit qu'un minimum d'efforts, préférant s'installer dans une position confortable et ne plus en bouger. Plongées dans ses réflexions, elle parle d'une voix absente et ne regarde presque jamais dans les yeux. Tant qu'elle ne se présente pas au monde extérieur, elle ne porte que des robes simples, guère plus que des morceaux d'étoffes précieuses.

Son statut et son aspect physique inhabituel ne contribuent pas à la rendre attirante ou accessible, et elle est de toute façon si dévouée à ses devoirs qu'elle ne tente jamais de séduire ou de commander, ce qui est plutôt la méthode de son frère. A la place, elle a choisi de se retirer du monde pour mieux attirer son regard.

Tous ces traits, qui au naturel en font une femme lunaire et distante, sont sublimés et ornés d'artifices lorsqu'elle doit présenter son visage au reste d'Isle, afin que de Thérasia Uldarii, elle devienne l'Oracle, intermédiaire omnisciente entre Therdone et les mortels. Ses longs cheveux sont coiffés avec soins, son visage maquillé pour accentuer ses traits étranges et son corps habillé d'amples robes élaborées. Son expression de fatigue se change en un masque perdu dans la contemplation, son regard rêveur se cache sous ses paupières fardées pour devenir un mystère fuyant et ses gestes pénibles se muent en une étrange danse rituelle, où chaque rare mouvement est emprunté d'une grâce aérienne, millénaire. Elle ne parle que rarement, mais lorsqu'elle le fait c'est avec une voix qui impose le silence puis l'emplit, tantôt murmure tantôt proclamation, toujours avec un calme mystique qui contraste à la perfection avec la puissance des édits de son Jumeau.

Particularité physique notable : Dès qu'ils sont ensemble, que ce soit en public ou en privés, les Oracles sont en contact physique. Même s'ils sont séparés pendant la majeure partie de la journée, Thérasia et Therdorus ne manquent jamais de se toucher, d'un simple effleurement de la main ou d'une longue embrassade. Cette habitude, tout à la fois signe d'affection et conduit pour leurs visions, contribue aussi à entretenir leur image étrange, et réussit toujours à mettre certains de leurs interlocuteurs mal à l'aise, tant les Jumeaux agissent de concert, comme s'ils ne formaient plus qu'un seul être dans la Volonté de Therdone.

Description psychologique détaillée : Un pur esprit. Voilà ce que Thérasia aimerait être, ce qu'elle tente d'être depuis qu'elle a accepté sa place en tant qu'Oracle. Elle voudrait pouvoir exister sans ce corps qui punit sa dévotion, sans les limites de sa vision qui la laissent ouverte au doute, sans tous ces gens qui brouillent ses pensées de leurs intrigues futiles. Mais elle doit accomplir son devoir et se montrer digne de sa fonction : trouver la voie vers l'équilibre dans le chaos de son époque et de ses propres questionnements.

Thérasia s'est toujours considérée comme une grande soeur, avant même que son frère jumeau n'ait besoin d'être protégé. Elle a beau avoir exactement le même âge que lui, elle estime être la plus sage, la plus raisonnée des deux, et à présent qu'elle est Oracle, c'est une comparaison qui s'applique au monde entier. Elle donne souvent l'impression de tout savoir mieux que tout le monde, mais bien évidemment, seul son Jumeau sait que c'est un défaut de caractère et pas la vérité absolue. En tant que réceptacle de la Volonté de Therdone, elle a pour responsabilité d'empêcher que le monde ne courre à la catastrophe et elle doit pour cela voir à travers les faux semblants, à travers les désirs égoïstes et les bonnes intentions aveugles.

Son premier outil dans cette entreprise est le savoir, et c'est à cela que Thérasia consacre la majorité de son temps. Les visions que les Oracles reçoivent ne sont pas toujours claires et leur interprétation est une tâche délicate, dont tout dépend, et pour laquelle ils n'ont aucun guide : toute connaissance, même la plus triviale, pourrait se révéler cruciale. C'est pourquoi la Jumelle passe ses journées dans la bibliothèque de la Tour et compulse chroniques, registres et traités, afin que jamais elle et son frère ne commettent une erreur qui pourrait déséquilibrer Isle toute entière.

Car c'est bien Isle toute entière qui importe à Thérasia, et c'est à cette échelle que se tiennent ses pensées. Contrairement à son frère, elle n'envisage pas son devoir comme une manipulation minutieuse des individus et de leurs complots, mais comme une observation distante des grands mouvements de l'histoire. Peu lui importe de savoir qui détient le pouvoir ou la prospérité, du moment qu'existe toujours un monde où la Volonté peut s'épanouir. Sa seule ambition est de préserver l'équilibre de l'humanité, car elle sait que les Ilédors ont le pouvoir de précipiter Isle dans un chaos sans fin, qui mènerait à leur destruction. Il doit y avoir un futur, c'est tout ce qui compte.

C'est du moins l'idéal aux yeux de Thérasia, mais les obstacles face à cet avenir son nombreux, et la Jumelle a beau avoir une foi totale en ses visions, rares sont celles qui lui donnent une certitude quant aux lendemains. Therdone est une divinité du mystère, distante, qui laisse à ses fidèles le soin de mener leur existence et les Oracles n'échappent pas complètement à la règle. Etant une femme en quête d'absolu, elle est la proie de doutes et de contradictions.

Thérasia est une femme compatissante. Mais Thérasia n'aime pas les gens. C'est un paradoxe que les Nobles bien pensants connaissent bien, mais à cela s'ajoute le fardeau de l'Oracle. Malgré l'amour que porte son frère aux audiences auprès des fidèles, la Jumelle se retrouve souvent au contact du peuple et elle connaît leur histoire sur le bout des doigts. Elle sait quelles atrocités se cachent derrière les légendes et les louanges portées aux rois passés, et elle sait par Therdorus quels abîmes de perfidie les Nobles peuvent atteindre. Mais si fort soit son désir de voir le monde devenir juste et bon, elle sait depuis longtemps que le bonheur des gens n'importe pas à l'avenir. Elle s'est efforcée de se détacher des rancœurs et des sentiments, afin d'être digne de sa fonction, et bien qu'elle respecte la souffrance des autres, elle n'aime pas être en contact avec elle. C'est dans les livres et dans les murs de la Tour qu'elle se sent chez elle, pas au milieu des turpitudes de ces gens qu'elle sait être insignifiants. Se trouver au milieu des prières des uns et des autres la met en danger de devoir y répondre, de devoir y être sensible et ainsi de se détourner de ce qui est important. Elle n'a jamais été douée pour feindre et cajoler, pour mentir et faire bonne figure : si elle se retrouvait confrontée à leurs suppliques, elle ne saurait comment y faire face et les repousserait avec violence, et c'est un mal être dont elle n'a pas besoin.

Car malgré son manque de talent pour les mondanités ou les sermons, Thérasia n'est pas une femme timide ou renfermée. Elle était même réputée autrefois pour être une jeune femme un peu trop farouche et effrontée, qui ne s'en laissait remontrer par personne et se montrait trop forte-tête pour faire une bonne épouse. Aujourd'hui, l'Oracle est une femme lasse et peu patiente, qui déteste être dérangée ou être confrontée aux autres, que ce soit à leurs erreurs, à leurs joies excessives ou à leurs petits soucis. Elle préfèrerait voir le monde comme une horloge fonctionnant à merveille, mais il faut toujours qu'on lui rappelle l'autre point de vue, selon lequel chaque seconde apporte un nouveau grain de sable pour enrayer la machine. Il est rare qu'elle laisse sa colère exploser, mais son caractère abrasif n'admet que peu de contretemps. Les serviteurs de la Tour ont appris à la laisser à ses méditations et à se satisfaire du calme qu'elle leur offre quand elle devient rêveuse et distante. C'est dans ces moments, où elle peut prendre quelques pas de recul et contempler la situation dans son ensemble, que Thérasia trouve le calme et la plénitude.

Lorsqu'elle doit effectivement se montrer en public, elle se drape dans le mystère de son pouvoir et garde ses distances en permanence. C'est Therdorus qui se charge de parler dans ces moments et Thérasia n'a plus qu'à rester dans son ombre et prendre un air énigmatique, art qu'elle a su perfectionner au cours des années. Ceux qui s'avisent de lui adresser la parole se voient opposer le silence et un regard qui semble fait pour voir jusq'aux profondeurs de l'âme. Lorsqu'elle parle dans ces occasions, c'est en général d'une voix douce et spectrale, pour délivrer une prophétie ou une perle de sagesse hermétique. Si elle doit effectivement mener une conversation ou un entretien, elle écoute avec une patience résignée, ayant toujours l'air de porter son attention ailleurs, et parle avec une certaine dose de suffisance : après tout, qui oserait contredire une personne qui sait tout ? Elle n'aime pas devoir se plier à ces obligations et jouer ce jeu, mais elle s'en acquitte avec une assiduité sans faille.

Des deux Oracles, Thérasia est sans aucun doute celle qui montre le plus de respect envers ses devoirs et envers la stature de sa fonction. Chaque aspect de son rôle est rempli efficacement, de l'étude à l'interprétation, en passant par l'apparat et l'étiquette. Elle mange peu, dort peu et ne pense presque pas à son propre plaisir. La Jumelle n'a pas connu la couche d'un homme depuis la mort de son maître et elle n'en éprouve presque plus le besoin. Elle trouve son intimité dans le contact avec son frère et sa satisfaction dans la sérénité de sa foi. Ses rares distractions sont des contemplations : œuvres d'arts, pièces de théâtre et morceaux de musique, et surtout de longs moments passés à observer paisiblement Isle depuis le sommet de la Tour.

Connaissances, Savoirs, Capacités : Thérasia est un vrai puits de science, et sous sa direction la bibliothèque de la Tour est devenu probablement la meilleure de tout Isle. Son savoir couvre une multitude de domaines, allant de l'histoire à la géographie en passant par l'art et l'ingénierie. Elle se tient constamment au courant des actualités du continent, et par le biais de Therdorus elle est également au fait des luttes politiques. Sa mémoire est exercée et son esprit aiguisé, ce qui lui donne un excellent esprit d'analyse et des capacités de déductions consommées, surtout grâce à son point de vue détaché. Elle est devenue experte dans l'art de paraître mystérieuse, et même si elle n'a pas le talent de son frère pour influencer, elle sait comment impressionner ses ouailles.

Enfance : L'enfance de Thérasia fut une période heureuse, sans soucis et sans obligations. La plupart des filles Nobles connaissent une éducation stricte et précoce, qui vise à les faire rentrer dans le moule des convenances et de l'étiquette, mais pour une raison qu'elle ne sut que plus tard, la jeune Uldarii se vit accorder une exceptionnelle liberté. Ses parents ne lui passaient bien sûr pas tous ses caprices, mais bien des rigueurs de la condition féminine Ilédore lui furent épargnées, et sa famille ne manquait pas une occasion de lui rappeler combien elle semblait être importante. Au début, elle crut que c'était parce que ses parents étaient les meilleurs du monde et les plus gentils, puis elle en vint à comprendre qu'elle était bel et bien spéciale, unique parmi tous les autres enfants, à une exception près bien entendu.

A cette époque, Therdorus ne voulait pas quitter Thérasia d'une semelle, et c'est grâce à leur liberté qu'ils purent passer chaque instant ensemble. Ne voyant que peu d'intérêt dans les distractions timides des jeunes filles de son âge, la sœur préféra accompagner son frère et jouer avec les garçons. Ce fut une chance pour le Jumeau, car les autres le prenaient souvent pour souffre-douleur en raison de sa faiblesse physique et de son caractère effacé. Mais là où le garçon était petit et épais comme une feuille de papier, la jeune fille était assez grande pour regarder tous les autres dans les yeux et elle avait de l'audace à revendre. Confiante en son statut d'enfant exceptionnelle, elle en faisait voir de toutes les couleurs à quiconque s'aviser de brutaliser son frère et s'imposa sans mal comme partie intégrante de la bande.

Si les Uldarii laissaient tant d'espace à leurs enfants, c'était parce qu'ils savaient précisément à quel point ils étaient important, et ils leur donnèrent donc la meilleure éducation possible. Thérasia prit ses cours privés comme une autre forme de jeu et ne consacra donc qu'un sérieux occasionnel à ses études. Elle ne désirait cependant pas décevoir ses parents qui la traitaient si bien et elle estima qu'elle devait également aider son frère dans ce domaine, si bien qu'elle fit une élève satisfaisante. La vie était un rêve à cette époque, et la jeune fille ne se posait jamais la question des lendemains. Lorsque ses camarades et son frère lui demandaient ce qu'elle voulait devenir quand elle serait grande, elle donnait à chaque fois une réponse différente, même si Générale en Chef des Armées avait souvent sa préférence. Après la facilité qu'elle avait eu à s'imposer parmi les garçons, elle se voyait déjà commander des soldats et combattre les hordes hideuses des Ilgéraxans, comme les héros de légende. Mais Therdone avait d'autres projets pour elle, comme elle allait l'apprendre bientôt.

Adolescence : Thérasia a toujours vu son adolescence comme débutant à dix ans, le jour où ses parents leur révélèrent enfin leur destin, à elle et à son frère. Apprendre qu'ils avaient été choisi par la Volonté divine pour être les prochains Oracles fut un choc immense pour la jeune fille. Jamais elle n'aurait pu imaginer une telle vie, et l'idée qu'elle devait à présent quitter sa famille, sa maison, ses amis et ses rêves de hauts faits militaires ne l'enchantait guère. Pendant les premières années, la Tour de l'Oracle lui fit l'effet d'une prison, un lieu sinistre aux portes fermées, où un vieil homme décrépi et fourbe se proposait de dicter leur existence, tout ça parce qu'il avait fait une vague prédiction il y a des années.

Elle suivit ses cours et écouta ses conseils d'une oreille, mais la nuit elle ne rêvait que de sortir d'ici et de retourner à la maison pour retrouver ses parents adorés et la liberté dont on l'avait privée. Avec le temps, elle en vint à les haïr eux aussi pour avoir laissé l'Oracle les prendre, elle et Therdorus. A partir de douze ans, elle commença à échafauder des plans d'évasions, croyant qu'elle pourrait fuir Edor Adeï et devenir capitaine mercenaire dans les provinces. Mais à chaque fois qu'elle se proposait de le faire, son frère jumeau l'en dissuadait, disant qu'il ne pourrait pas survivre sur un champ de bataille et qu'il voulait rester dans la Tour. Il était hors question pour Thérasia de l'abandonner, et elle se contenta donc de faire l'école buissonnière pour passer de temps en temps une journée dans les Quartiers Commerçants. A l'époque, les Jumeaux ne pouvaient sortir sans être accompagnés, et Thérasia n'aimait pas cette sensation d'être surveillée, contrôlée, elle n'aimait pas aller rendre visite à des parents qui ne savaient plus rien de leur vie. Pendant près de 6 ans, elle fit des sorties clandestines, seule ou en compagnie de son frère, pour partir explorer Edor Adeï. Ce fut au cours de de ces visites qu'elle apprit à connaître la ville et qu'elle vit pour la première fois comment vivait le peuple. Elle comprit vite qu'elle devait se méfier des gens, car elle n'avait plus avec elle la protection de ses parents ou celle des murs de la Tour. C'est dans ces rues sales et surpeuplées, à l'âge de 15 ans, qu'elle connut pour la première fois l'amour avec un jeune messager, et c'est à l'âge de 16 ans qu'elle vit pour la première fois un homme se faire tuer, au coin d'une ruelle sombre, d'un coup de couteau, pour une bourse à moitié vide. Ce spectacle acheva de la ramener auprès de son maître et de sa place légitime.

Car malgré sa soif de liberté et son esprit de rébellion, elle se fit peu à peu à l'idée que c'était dans la Tour qu'elle devait mener sa vie. Une des premières raisons était encore une fois son frère : au contraire de sa sœur, Therdorus était ravi de son nouveau foyer et du destin que Therdone lui avait assigné. C'est lui qui convainquit Thérasia des avantages de cette nouvelle situation, qui la persuada de rester dans la Tour et d'apprendre à y être heureuse, c'est grâce à sa présence et à ses encouragements que la jeune fille se guérit de la rancœur qui la tourmentait à son insu. Le Jumeau parlait avec entrain du pouvoir qu'ils détiendraient en tant qu'Oracles et des grandes choses qu'ils pourraient accomplir avec. A l'époque, Thérasia ne s'apercevait pas encore que son frère se servait de la Volonté divine pour régler ses comptes d'enfance, mais son enthousiasme finit par la calmer.

Mais une fois son ressentiment apaisé, ce fut leur maître qui aida vraiment la jeune fille à accepter sa vocation. En dépit de l'hostilité qu'elle lui portait, l'Oracle se montra patient et conciliant et s'efforça de lui inculquer son devoir sacré. Le vieil homme était intelligent et il se souvenait clairement de ce qu'il avait lui-même ressenti le jour où on lui avait révélé son destin. Avec le temps, la jeune fille se remit de ce choc et apprit à respecter son instructeur, puis à l'aimer. Elle fut charmée par son humour étrange, fascinée par son savoir qui semblait infini et surtout impressionnée par le regard lucide qu'il portait sur son époque. Elle n'avait jamais rencontré quelqu'un d'aussi sage et sous sa tutelle, elle comprit peu à peu à quel point le rôle d'Oracle était important.

Les premières années de leur éducation furent consacrées à l'étude de l'histoire d'Isle, de la politique et de la géographie, mais ce n'est qu'après leurs 14 ans que Therdorus et Thérasia apprirent quel était le vrai pouvoir de l'Oracle. L'un comme l'autre furent fascinés lorsque le vieux sage leur révéla que l'omniscience était un mensonge, quelle tromperie il devait tisser chaque jour pour convaincre le peuple de son pouvoir, et quelle influence il détenait sur eux, du paysan jusqu'au Gardan Edorta. Mais là où son frère prit cette notion comme parole d'évangile, la jeune fille fut bien plus intéressée par le rôle que les précédents Oracles avaient joué dans les grands moments de l'Histoire, par la notion qu'une prédiction opportune pouvait éviter une guerre terrible, sauver le peuple d'une catastrophe naturelle ou abattre un souverain sanguinaire. Elle se sentit humble devant l'ampleur de leur pouvoir, de leurs responsabilités et commença enfin à saisir quelle Volonté se cachait derrière leur titre. Elle se plongea avec une ardeur redoublée dans les arcanes et chroniques, pour comprendre comment une simple parole de l'Oracle pouvait influencer les évènements des années plus tard, comment une décision injuste pouvait ensuite donner lieu à des circonstances favorables, comment se déployaient les voies mystérieuses de Therdone.

Ces illuminations la laissèrent confuse et désorientée et elle ne comprit pas comment elle pourrait un jour assumer une telle charge. Rongée par tant de soucis, elle alla chercher une distraction à l'extérieur de la Tour et redoubla ses sorties ; elle était de plus en plus accompagnée par son frère, car ils avaient atteint un âge où ils pouvaient parcourir la Cité à leur guise et sans escorte. Elle ne revit qu'une fois le jeune coursier avec qui elle avait passé ses premiers moments d'intimité, avant qu'il ne s'éloigne d'elle, effrayé par le rang qu'elle affichait maintenant ouvertement. Une multitude de regards se portèrent sur elle, respectueux, suppliants ou intimidés et Thérasia comprit qu'elle ne pouvait échapper à son destin. Mais Therdone lui réservait encore une séparation brutale.

Jusqu'à nos Jours : C'est le jour de leurs 18 ans que Therdorus et Thérasia reçurent ce qu'ils attendaient autant qu'ils le craignaient : leur première vision. Ils ne s'effleurèrent qu'un instant, mais cet instant s'étira pour leur montrer un spectacle que la jeune fille n'aurait pu, une fois encore, jamais imaginer. Leur maître allait bientôt s'éteindre et avec sa mort viendrait leur accession au titre d'Oracle. La Jumelle pria Therdone de toute son âme, elle supplia le vieil homme de ne pas les laisser, disant qu'elle n'était pas prête à le voir partir et à prendre sa place, mais le sage se contenta de lui sourire et de répondre qu'on ne pouvait changer ce qui était écrit.

Son décès laissa la jeune femme dévorée par le chagrin et l'appréhension, écrasée par l'idée qu'ils devaient à présent prendre entre leurs mains le destin d'Isle. Ce fut à Therdorus de prendre en charge leurs débuts, ce qu'il fit avec une confiance parfaite, tout en s'efforçant de consoler sa sœur, dont le deuil dura plusieurs mois. Tandis que son frère réorganisait le fonctionnement de la Tour et s'affairait à rencontrer les membres de la Cour, la Jumelle se cachait aux yeux du monde et se plongeait compulsivement dans ses volumes, comme si elle croyait y trouver la réponse à toutes ses angoisses.

Ce fut encore une fois le lien entre les deux Jumeaux qui leur permit de retrouver l'équilibre. Therdorus tenta tout pour sortir sa sœur de son état second : il lui assura qu'elle était prête à assumer cette responsabilité, que leur maître voudrait qu'elle soit forte, que le monde avait besoin de ses Oracles...puis il lui dit enfin qu'il avait besoin d'elle, qu'il ne pouvait remplir leur devoir tout seul. Portée par ses obligations, soutenue par l'amour de son frère, Thérasia finit par se hisser hors de sa stupeur et par se présenter enfin à Edor Adeï aux côtés de son frère. Son absence lui avait fait une image de mystique recluse, mystérieuse, et c'est un visage qui en arriva à lui convenir parfaitement.

Plus de 15 ans se sont écoulés depuis et les Jumeaux ont partagé de nombreuses visions, qu'ils se sont efforcés d'interpréter, chacun à sa manière. Ils ont également partagé de nombreuses disputes et ont été confrontés à de nombreux défis, mais la Tour des Oracles tient toujours debout. Les mois de deuil de Thérasia et sa vie recluse ont fait de Therdorus la face publique des Oracles et aussi le gérant de leurs affaires, pour ainsi dire. Sous sa férule, la Tour est devenue un endroit de richesses et de confort, bien loin de l'ascétisme de leur prédécesseur, mais aussi un symbole de pouvoir pour les Nobles de la Cour. Reprenant son rôle de grande sœur, sa Jumelle s'est arrogé le devoir de corriger ses fantaisies et de le réprimander pour ses excès, et les deux Oracles se sont bien des fois querellés sur l'interprétation d'une vision ou sur le rôle qu'ils ont à jouer dans les intrigues des puissants.

Thérasia passe toujours le plus clair de son temps dans la bibliothèque, qu'elle a fourni au moyen des deniers (bien opportuns au demeurant) que ramène son frère. En dépit des années de paix que le père d'Ysor a apporté à Isle, elle est restée vigilante, cherchant dans les moindres évènements un signe des crises à venir, et elle a vu la Révolution se profiler à l'horizon alors qu'il ne s'agissait que d'un vague mécontentement paysan. Mais contrairement à son frère, elle a toujours rechigné à vendre ses intuitions ; selon elle, seules les vraies visions doivent être partagées avec le reste du monde, bien qu'elle laisse généralement Therdorus se charger des audiences quotidiennes.

Sa vigilance finit par s'avérer justifiée lorsque les Jumeaux eurent la révélation la plus importante de leur vie, celle du retour des Héritiers de Bakarne et du changement qui allait secouer Isle toute entière. Thérasia a observé les derniers évènements avec attention et elle sait que les Oracles auront à jouer dans l'intrigue qui se déroule sous ses yeux. Mais elle ignore encore lequel et elle attend encore que la Volonté divine lui dise comment tout cela va se terminer...

Position face aux événements politiques : Thérasia n'a pas de positionnement politique à proprement parler et est donc Conservatrice par défaut. Elle sait que ce n'est pas son rôle d'aider un camp ou l'autre, et elle déclare que peu lui importe qui obtient le pouvoir ou par quel moyen. En réalité, il est vrai qu'elle a peur que la guerre devienne trop sanglante, voire même qu'elle en vienne à atteindre le seuil de la Tour, et les intrigues politiques perfides la dégoûtent. Elle n'a pas pris la peine de formuler une opinion sur les prétendants au trône, car elle sait que chacun est aussi juste ou injuste que les autres. Pour l'instant, elle se contente d'attendre que Therdone lui montre la voie par une vision, et aussi de chercher où dans tout ce chaos se trouvent les germes de l'avenir.

Relations Sociales particulières : On ne peut parler de Thérasia sans parler de Therdorus. Les Jumeaux sont inséparables depuis l'enfance et ils ne forment un tout que lorsqu'ils sont ensemble. L'amour est un faible mot pour décrire le lien qui unit la sœur à son frère : il est au centre de son univers. Sans lui, elle ne serait pas l'Oracle, elle n'aurait plus de but, plus de sérénité ni de bonheur. Therdorus est la seule constante de sa vie, la seule personne qui ne l'ait jamais abandonnée et le seul être qui soit véritablement proche d'elle. Cependant l'accord entre eux n'est plus aussi parfait qu'autrefois ; certes, ils se font toujours confiance et se comprennent toujours plus facilement que les autres gens, mais un fossé s'est creusé peu à peu entre eux depuis la mort de leur maître. Les Jumeaux ont beau être plus proches qu'il n'est normalement possible, il se trouve qu'ils n'ont tout simplement pas la même vision des choses. Là où Therdorus désire user de son titre et de son pouvoir pour guider Edor Adeï vers l'avenir qu'il désire, Thérasia pense qu'ils doivent laisser le futur se déployer naturellement et se contenter d'éviter qu'il ne tourne au désastre. Bien sûr, leurs disputes et leurs interprétations débutent toujours sur un compromis, mais leur désaccord est malheureusement la seule chose qu'ils ne peuvent partager, et ce conflit larvé commence à grandir de plus en plus depuis que les évènements se sont précipités. Thérasia aime voir Therdorus comme son petit frère, un homme prompt à faire des erreurs et des caprices et qu'elle doit corriger de temps en temps, mais au fond d'elle, elle est terrifiée à l'idée que ses manipulations pourraient fausser l'écheveau des possibilités et mener à une catastrophe. Mais il y a une autre chose qui la terrifie encore plus, et qui l'empêche de le confronter à ce sujet : le fait que s'ils s'affrontent véritablement, Therdorus pourrait finir par l'abandonner et la laisser définitivement seule.

Thérasia n'a pas vraiment d'amis ou même de connaissances en dehors de son frère, mais il est deux personnes qui partagent leur logis depuis deux mois. Les deux prêtresses Olariles que les Oracles ont recueillies à leur arrivée sont aussi différentes que le jour et la nuit, et on peut en dire autant des opinions que la Jumelle a d'elles. A ses yeux, Lis Diantha est une catin méprisable, et elle est sûre que la prêtresse de Bakarne en a autant à son service : l'Olarile est son contraire presque total, aussi sensuelle et avide que Thérasia est austère et détachée, aussi égoïste qu'elle est dévouée, et cette opposition en fait des ennemies naturelles. Sans parler du fait que la Jumelle n'aime pas la relation qui existe entre elle et son frère. L'Oracle s'est contentée de l'ignorer pendant tous le temps qu'elle a passé dans la Tour, et son départ a été pour elle un soulagement. Le fait qu'elle soit la mère des Elus de la prophétie arrache un rire cynique à Thérasia, et elle se dit amèrement que la Volonté divine doit avoir un certain sens de l'humour.

A l'inverse, Alia Edorta est une nouvelle venue qui intrigue l'Oracle et qu'elle a peu à peu prise sous son aile. En plus d'être une source d'informations au sujet de son peuple, la jeune femme possède une lucidité qui confine à la clairvoyance, malgré sa cécité ou peut-être grâce à elle, et la Jumelle est très curieuse de savoir quel rôle Therdone lui réserve pour l'avenir. Ne sachant au début comment la considérer, Thérasia a fini par apprécier la douceur de la jeune fille et sa discrète intelligence, et la jeune Edorta est une des rares personnes à qui Thérasia manifeste de la patience et de l'attention. Il est difficile pour elle de se lier d'amitié avec qui que ce soit, étant donné la vie recluse qu'elle mène, les secrets qu'elle doit garder et la relation si intense qu'elle a avec son frère. Mais bien qu'elles ne soient pas encore vraiment proches, il ne fait aucun doute qu'il existe une ressemblance et un lien entre elles, auquel Alia semble être plus sensible que la Jumelle.

Les seules autres personnes que Thérasia connaît vraiment sont les serviteurs de la Tour. Visages anonymes pour le reste du monde, ces hommes et femmes entrent au service des Oracles dès l'enfance et font le serment de ne rien dire de ce qui se passe entre ces murs sacrés. Ils ne connaissent bien entendu rien du secret des Jumeaux, mais ils restent malgré tout essentiel au bon fonctionnement du lieu et font partie intégrante de son pouvoir. Thérasia apprécie leur diligence et tente de ne pas se montrer trop sévère avec eux, même si son éducation Noble fait qu'elle a tendance à les considérer comme acquis. Ils ont de leur côté appris à craindre son caractère acerbe et son peu de patience.

Équipement et possessions : Thérasia ne possède guère que les instruments de sa fonction. La Tour est une riche demeure, mais elle n'accorde que peu de valeur aux luxueuses décorations qu'a installées son frère, bien qu'elle profite du confort du lieu. La bibliothèque est son trésor et elle ne cesse de l'entretenir et de la refournir en ouvrages venus des quatre coins du continent. Sa garde-robe est d'une ampleur à faire pâlir n'importe quelle grande dame, et Thérasia ne manque pas de faire usage de ses nombreux bijoux, robes et parures pour jouer son rôle. Les chats qui hantent la Tour semblent avoir trouvé une âme sœur dans la paresseuse Oracle, qui aime passer ses moments de repos en leur compagnie.

Pistes de Développement pour votre personnage : La relation avec Therdorus, et les conflits grandissant qu'elle amène, est bien sûr au centre du personnage de Thérasia. En fonction des évènements du scénario, les Jumeaux pourraient résoudre leur dispute ou la voir s'aggraver.

La relation avec Alia est également une piste de premier plan, particulièrement parce qu'elle est la première personne avec qui Thérasia se lie d'amitié depuis la mort du précédent Oracle. Le rapprochement avec Alia fait par ailleurs un bon parallèle avec la distance grandissante avec Therdorus.

Avec l'incertitude de l'époque actuelle et l'idée que le futur dépend d'individus-clés, Thérasia va se résoudre à accorder plus d'audiences, non seulement ouvertes au public, mais aussi avec des personnes particulières qui lui semblent dignes d'intérêt. Toute personne qui le désirerait pourra demander un rp avec l'Oracle, afin de lui confier ses questionnements.

Au fait, fiche terminée. J'ai modifié deux-trois détails dans la relation avec Alia, après discussion avec Lumi.

(Les doubles comptes, c'est confus...)

Je demande à Therdorus de relire ta fiche pour qu'il puisse m'indiquer s'il voit des trucs à modifier et je la lis après =)

Je viens de lire ta fiche, moi elle me parait parfaite, mais j'attends quand même l'avis de Kuzco ^^

C'est évidemment parfait, mais on en avait déjà parlé de vive voix Wink

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Fiche validée !

» Therdorus Uldarii