Les Tables d'Olaria
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 Rien n'est moins gai que d'avoir affaire au Guet

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Meare Askarii
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MessageSujet: Rien n'est moins gai que d'avoir affaire au Guet   Rien n'est moins gai que d'avoir affaire au Guet EmptyVen 10 Juin - 11:41

Le temps s’écoulait lentement et, à présent que l’après-midi était déjà bien entamée, un vent léger secouait les feuilles des arbres en bruissant. Pour Meare, la journée avait été interminable. Corvée de paperasse. Examiner les finances, essayer de comprendre le discours brumeux de son intendant, il fallait se forcer à réaliser cet exercice si désagréable ! Après tout, être seule signifiait aussi être indépendante et pour cela, elle devait savoir gérer son patrimoine. Ou du moins, saisir la façon dont l’homme maigrelet que son père avait engagé de son vivant le faisait. Celui-ci avait ruminé pendant des heures sur le siège et la perte d’argent et le manque de vivre et … et … Au bout de quelques minutes à peine, l’esprit de Meare voguait à travers la fenêtre, rêvant d’aller voir son jardinier pour réfléchir avec lui à de nouvelles idées pour embellir les jardins de la propriété.
Après de longues heures de labeur, la jeune fille n’avait plus qu’une envie : trouver une excuse pour fausser compagnie à son ennuyeux interlocuteur. Le salut vint d’un cuisinier venu parler réserves et achats. La Noble s’éclipsa discrètement et, étouffant un rire enfantin, descendit quatre à quatre les marches de l’escalier de marbre. Drapé d’un tapis rouge sombre, il lui avait toujours paru inutilement imposant.
Enfin, elle atteignit le salon dont les doubles portes-fenêtres soigneusement briquées s’ouvraient sur une des terrasses surplombant l’herbe verte parsemée d’arbres et de parterres fleuris.
Elle sortit et, sans s’attarder sur les pierres blanches, descendit vers la pelouse. La bienséance la sommait d’aller s’asseoir sur un des bancs de bois vernis mais la tentation fut la plus forte et, quelques minutes plus tard, ayant quitté bas et chaussures, elle avançait ses pieds nus dans l’épaisseur d’émeraude. Les brins lui chatouillaient agréablement la peau et elle eut soudain une brusque envie de retomber en enfance, quand se rouler dans l’herbe n’était pas encore devenu inconvenant.

Un bruit de course la tira de sa torpeur. Sans réellement comprendre ce qui lui arrivait, elle vit débouler un homme, d’environ une trentaine ou une quarantaine d’années -son corps paraissaient encore très jeune mais les rides qui barraient son front trahissaient son âge ou les soucis qui l’avaient vieilli prématurément-. Il était vêtu de couleurs sombres, entre le marron et le noir délavé, et avec des tissus de facture grossière. Ce devait être un humble. Ou un bourgeois qui se voulait discret … Tout à sa stupeur, elle ne songea même pas à fuir ou à crier. Après tout, que pouvait lui faire un homme seul quand tous ses domestiques étaient à portée de voix ? ! Aurait-elle réagit différemment s’il s’était s’agit du guet ou de soldats ? Etait-elle capable d’être assez prudente pour sauver sa peau, le cas échéant ? Certes, ce n’était qu’un homme seul mais … Mais s’il avait un couteau ? S’il en voulait à sa vie, à son or ? S’il s’agissait d’un espion à la solde des Conseillers ? Meare se mordit violemment l’intérieur de sa joue pour se punir de son imprudence et tourna les talons pour s’enfuir vers la protection que lui offrirait la porte de verre face à cet envahisseur incongru. Malheureusement pour elle -et heureusement pour le pauvre homme-, elle était toujours pieds nus et la tâche s’avéra plus ardu lorsqu’elle parvint à l’étendue de gravier qui la séparait encore de la terrasse, d’autant plus que ses jupons et les larges pans de sa robe entravaient ses mouvements. Grimaçant en sentant la morsure des pierres sur sa peau fine, elle dut ralentir sa course. L’homme la rejoint à ce moment-là et se jeta à ses pieds, agrippant le bas de sa robe comme un forcené. Elle poussa un cri bref et Zylan Atlo, sa suivante, nourrice et amie, accourut. Elle allait donner l’alerte lorsque, soudain, l’homme haletant prit la parole.

« S’il vous plaît, je vous en supplie ! Je veux passer de l’autre côté du miroir ! »

Sa voix était hachée et Meare resta ébahie devant le contenu du message. Il était le premier Dissident à venir se réfugier chez elle. Machinalement, elle répondit la phrase prévue.

« Les miroirs ne reflètent que ce que l’on veut bien voir. »

Puis, sans attendre, elle aida l’inconnu qui n’en était plus vraiment un à se relever. Zylan bondit à leurs côtés pour le soutenir davantage et, clopin-clopant, ils arrivèrent à l’intérieur. De là, les deux femmes échangèrent un signe de tête qui leur suffit à se comprendre. Si la jeune Askarii était prête à jouer un double jeu avec le monde entier, elle n’avait rien pu cacher à sa nourrice, son amie, sa seconde mère. Le soulagement avait donc été intense lorsqu’elle avait appris qu’elles appartenaient toutes deux au même camp. Elles n’en parlaient que très rarement, peu désireuses de se faire prendre mais elle savait qu’en cas de problèmes, elles pouvaient compter l’une sur l’autre. D’autre part, les quelques domestiques que Meare avait encore gardés à son service servaient les Askarii depuis de nombreuses années et leur dévouement lui étaient tout acquis. Elles n’avaient donc que peu à craindre.

Avant de se laisser entraîner, le Dissident ajouta :
« Le Guet me pourchasse, Madame. Ils m’ont suivi jusqu’ici, ils vont venir ! »
Il paraissait terrifié et les deux Dissidentes ne pouvaient que comprendre. Elles avaient entendu trop de récits d’arrestations et d’exécutions pour ne pas y être sensible.

La jeune fille hocha la tête et prit la directement des évènements.
« Suivez-la et ne vous en faite pas : je me charge du Guet ! »

Elle les suivit du regard tandis qu’ils gravissaient les marches qui menaient à l’étage. Et, même lorsqu’ils disparurent à ses yeux, elle poursuivit sa surveillance, se fiant aux bruits de pas et de meubles déplacés. D’abord le couloir, puis la troisième porte à droite, celle qui débouchait dans le petit salon, plus intime et chaleureux que celui du rez-de-chaussée. Ensuite, faire pivoter le lourd miroir au-dessus de la cheminée, celui que tout le monde pensait soigneusement arrimé au mur. Enfin, s’aider d’une chaise pour hisser l’homme dans la cachette, un double fond à l’intérieur même du mur. Si l’accès n’était pas aisé, cela permettait d’en faire le dernier endroit où l’on penserait à chercher un passage secret.
Meare songea que la formule de reconnaissance avait été particulièrement bien trouvée. Un feulement sourd lui apprit que sa fidèle suivante avait refermé le panneau de bois puis repoussé la glace à sa place. L’homme venait donc littéralement de « traverser le miroir ».
D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle avait toujours connu l’existence de ce passage. Elle ignorait qui l’avait construit et pourquoi mais cela l’arrangeait suffisamment pour qu’elle ne se pose pas trop de questions. C’était tout de même plus discret qu’une cave ou un grenier !

Maintenant, c’était à elle d’agir … L’opération avait à peine prit quelques minutes, mais c’était suffisant pour que le Guet n’arrive. Elle entendait déjà leurs bottes qui martelaient l’allée conduisant à la porte principale. Un domestique revint avec ses chaussures, abandonnées sur l’herbe et elle ne put que louer sa prévoyance. Elle aurait paru bien plus louche ainsi déchaussée.
Le bruit sourd d’un poing martelant le battant de la porte la fit sursauter. Quelle brutalité ! Elle fit signe au domestique d’aller ouvrir avant de s’écarter vers le salon. Elle n’entendit pas la brève conversation mais son serviteur revint bientôt lui apprenant qu’on désirait voir le maître de maison.
Tentant vainement de calmer les battements désordonnés de son cœur, elle s’approcha vers le hall d’entrée. Elle savait qu’elle ne craignait rien, le Guet n’ayant pas le droit d’investir une maison Noble sans l’accord de son propriétaire mais les temps ayant changé, peut-être faisaient-ils du zèle … Elle fut donc rassurée de voir que plusieurs hommes de sa maisonnée lui emboîtaient le pas, gardes du corps impassibles.

L’homme qui lui faisait face lui était inconnu et elle se trouva incapable de mettre un nom sur son visage. Sans doute en avait-elle déjà entendu parler mais on ne pouvait pas dire que l’information lui ait paru particulièrement capitale … Son visage peu avenant la décida à adopter une position résolument agressive. Après tout, elle était Noble de Sang et on venait la déranger, chez elle ! D’autres auraient d’ores et déjà lâcher leurs chiens …

« Qui êtes-vous ? Et que venez-vous faire dans ma propriété avec autant d’hommes ? »

Elle n’avait pas pris la peine de le saluer ni de se présenter. Être ferme lui paraissait être la meilleure défense pour elle-même et la meilleure protection pour l’homme qui retenait son souffle, plaqué entre deux parois de bois.
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MessageSujet: Re: Rien n'est moins gai que d'avoir affaire au Guet   Rien n'est moins gai que d'avoir affaire au Guet EmptyMer 15 Juin - 18:24

« Je viens faire mon devoir madame, pour peu que vous vous écartiez. »

Soren Golan était encore rouge de la course qu'il venait de faire. Plutôt moyen dans l'effort, seule la hargne et l'excitation de la chasse lui permettait de tenir sur d'aussi longues poursuites que celles qu'il venait de faire. Il avait dû parcourir le quartier Noble par deux fois au moins, en croyant à chaque fois sa proie tombée entre les mains de ses hommes. Deux fois il avait été frustré, d'autant plus qu'il avait été trop loin pour intervenir à chaque fois, il n'avait pas pu voir avec netteté les traits du fugitif. Mais avant une heure, il serait tombé entre ses griffes et plus rien dans la Ville ne saurait le sauver des geôles qui l'attendaient.

L'homme, dont l'identité n'était pas encore déterminée avec précision, avait été détecté pour la première il y avait trois semaines, alors qu'il vagabondait dans la rue d'une façon qui avait paru suspecte aux agents du Capitaine Golan. Des fois, mettre un masque et se fondre dans l'ombre des murailles était le meilleur moyen d'être remarqué, surtout par des chasseurs de rats professionnels comme le Guet. L'enquête, les filatures, avait été particulièrement suivi par le Capitaine, bien que contrairement à d'habitude il ne soit pas intervenu en personne sur le terrain avant son arrestation, ou sa tentative. Il avait juste été hors de ce restaurant cossu où l'on ne servait plus de nourriture depuis longtemps, en attendant que ces hommes à l'intérieur sortent avec le suspect encadré. Au lieu de ca, c'était le suspect libre de toute entrave qui avait surgi comme un projectile de catapulte de l'établissement. Ce n'était pas grave, le Capitaine Golan avait prévu le coup: le quart des effectifs, rien que ca, était autour. L'homme s'était faufilé à travers le barrage. La poursuite avait beau être menée intelligemment, en envoyant des hommes couper toutes les routes possibles, l'homme avait été diablement habile... Tous les groupes qui s'étaient lancés à sa poursuite s'étaient retrouvés devant la maison des Askarii, sans avoir recroisé le fugitif. Personne ne l'avait vu entré, mais le doute n'avait que peu de marges: Il était à l'intérieur.

Soren Golan n'avait pas été plus dérangé de frapper à une villa que de frapper à n'importe quel taudis de la ville basse, une maison était une maison, et avec le soutien du Conseil, il n'avait rien à craindre des nobles comme des fangeux. La différence entre les deux était qu'il n'avait pas le droit de violenter ni de vandaliser les nobles, tandis que personne ne pouvait prendre la défense des Humbles. Dans les bas quartiers, perquisition était souvent synonyme de pillage, un à-côté appréciable.

Dans ce vestibule, Soren Golan savait qu'il n'avait pas le droit de lancer ses troupes à l'assaut de la villa, et que tout devait rester en place indemne, objets animaux et habitants. Mais il avait le droit d'entrer, de fouiller, de regarder derrière les tentures et sous les tapis et il ne s'en priverait pas, autant par devoir que par envie, presque par jeu. C'était détestable chez lui d'ailleurs, cette manie d'être à la fois un homme de devoir par certains côtés, mais d'égoisme par un autre, prenant le pire des deux dans chaque cas.

Absolument pas désarçonné par le cadre, la propriétaire ou le caractère somme tout rare de la situation, Soren Golan restait planté le torse gonflé comme un paon, ses mains gantées sur la ceinture et sa matraque, sa bedaine légèrement prohéminente en avant, sûr de son bon droit.

« Un suspect dangereux a été poursuivi jusque chez vous madame, il pourrait tout aussi bien menacer votre sécurité que celle d'Edor Adei, d'où le devoir que j'ai de fouiller votre maison, dans le respect de votre demeure bien sûr, pour débusquer ce rat et le faire comparaître devant la justice. Au nom de la Ville, du Conseil et de la Raison d'Etat. »

Le statut du Guet était assez trouble concernant les délits politiques, mais vu les circonstances exceptionnelles on pouvait bien faire jurisprudence. La jurisprudence était cette zone grise dans laquelle Soren Golan était tout-puissant, pour autant qu'il n'allait pas trop loin et qu'il n'obligeait pas le Conseil à sortir du Palais. La jurisprudence était le tampon entre la Loi et le Conseil, faille dans laquelle des hommes comme le Capitaine Golan prospérait, préférant cependant avoir le Conseil au dessus de lui que contre lui.

« Laissez nous passer, au nom d'Edor Adei. »

Il n'avait pas changé la phrase, soigneusement gardée et prononcée depuis le début du Guet, comme un talisman qui justifiait tout. A ce nom, les domestiques des maisons devaient s'écarter, les nobles se retirer, le chemin se libérer. Après, si on était juste, on aurait très bien pu dire aussi: « Au nom de Riarg Karnimacii. » ou « au nom de moi. » Mais peu importe la formulation, Soren Golan ne pouvait pas avancer tant qu'il y aurait Meare Askarii sur son chemin. Forcer le passage ferait mauvais effet.
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MessageSujet: Re: Rien n'est moins gai que d'avoir affaire au Guet   Rien n'est moins gai que d'avoir affaire au Guet EmptyMer 27 Juil - 13:20

La remarque glaça la jeune femme. Tout son être détestait l’homme qui lui faisait face. Il était grossier, rougeaud, malpoli et elle était certaine qu’il sentait aussi mauvais que ses bottes.
Le ramassis de lascars qui l’accompagnait ne valait guère mieux. Pantalon délavé et effiloché, chemise à la couleur douteuse et à l’odeur trop forte, le tout parsemé de trous plus ou moins raccommodés. La plupart ne portaient qu’une cape de facture grossière mais certains se cachaient sous d’informes chapeaux voire, comble du stéréotype, derrière un bandeau tendu sur l’œil. Leurs cuissardes étaient maculées de boue et de poussière et les larges escaliers extérieurs habituellement clairs s’étaient teintés de gris et d’ocre.
Tous semblaient subir les conséquences de leur chasse poursuite sous le soleil. Ils transpiraient et soufflaient tous plus ou moins.
Leur chef avait un peu meilleure allure et les tissus qu’il arborait semblaient plus riche et plus fin. Quelques soieries et bijoux décoraient ses poignets et son torse. Mais son visage tailladé par les marques et ses cheveux grisâtres et hirsutes témoignait de son peu d’ascendance. Il lui faisait l’effet d’un porc habillé d’or et de diamants. Or, un porc finit toujours pas retourner à sa fange … Alors qu’elle le détaillait d’un œil critique, elle se fit la réflexion que, ce qui la gênait sans doute le plus, c’était ses yeux, petits et enfoncés. Le regard qu’ils laissaient transparaître avait quelque chose de terriblement inquiétant …

Elle ignorait tout des potentielles activités du Guet dans les Nobles Quartiers mais, quand bien même l’homme aurait été dans le bon droit, elle savait que, si elle portait sa requête devant certains Conseillers qui devaient beaucoup à sa famille, elle s’en sortirait indemne de tout soupçon. Tout juste encourrait-elle un blâme pour lui avoir fait obstacle bien que, si elle arguait de ses mauvaises manières, sans doute comprendrait-on ses appréhensions. Du moins l’espérait-elle …
Bien que la cachette familiale soit très discrète, elle ne pouvait s’empêcher de craindre qu’ils ne la découvrent. Imaginer ses domestiques et elle-même une corde autour du coup n’avait pas de quoi la rassurer. Elle était donc hésitante sur la conduite à tenir. Il fallait qu’ils disparaissent le plus vite possible sans avoir trouver le Dissident et les choses allaient bien trop lentement à son goût. En même temps, comment accepter une telle injure ? !

L’homme se comportait avec une assurance insupportable mais Meare perçut dans son dos la présence silencieuse de Zylan. Elle savait très bien ce à quoi songeait sa nourrice et, malgré son aversion, elle ne pouvait que lui donner raison : s’opposer davantage pouvait paraître suspect.
La Dissidente en elle réussit finalement à convaincre la Noble à la droiture sans faille et elle allait s’écarter lorsque l’homme reprit d’un air goguenard. Malgré elle et malgré la supplique de Miroir, Meare ne put s’empêcher de s’offusquer.

« Un suspect dangereux, dites-vous ? ! Pour quelle raison, dans ce cas, serait-il dans ma demeure ? ! Les Askarii ne sont pas connus pour être des traîtres et en prononçant ses mots, vous offensez ma famille. S’il y avait un intrus en ces lieux, nul doute que mes domestiques l’auraient remarqué ! »

Le rouge de l’agacement commençait à lui monter aux joues alors que le flot de sa voix se faisait plus enflammée. C’était à cause de ce genre d’homme qu’Edor Adeï s’était enfoncée dans la corruption et la médiocrité. Des abrutis de bas étages qui, parce qu’un Noble de haut rang se servait d’eux comme chiens de garde, croyaient avoir tous les droits sur la ville.
Elle faillit laisser échapper un sourire narquois lorsqu’il se vanta d’agir au nom d’Edor Adeï. L’homme se foutait d’Edor Adeï comme de la première putain qu’il avait payée. Il agissait pour lui-même et pour l’or, et l’amas de gredins qui l’accompagnait ne devait guère valoir davantage.

Meare expira lentement et s’efforça de sourire d’un air crispé.

« N’ayant guère l’envie de voir ma demeure saccagée et pillée, je n’ai pas pour habitude d’y laisser pénétrer des inconnus. Je vous demanderai donc de bien vouloir me communiquer votre identité et un justificatif de votre fonction. »

Elle marqua une pause.

« Le cas échéant, je vous laisserai examiner les lieux … »

Sa voix resta en suspend et le sourire qui s’élargit sur ses lèvres était, cette fois-ci, tout à fait sincère.

« A condition bien sûr que vous réguliez le nombre d’hommes qui s’attelleront à cette tâche, et que ceux-ci aient l’amabilité d’ôter leurs chausses crottées. »

La pique lui permit de soulager sa conscience et d’avoir l’impression de n’avoir pas totalement cédé à la pression. C’était illusoire mais, dans la tête de Miroir, les illusions étaient maîtres.
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MessageSujet: Re: Rien n'est moins gai que d'avoir affaire au Guet   Rien n'est moins gai que d'avoir affaire au Guet EmptyJeu 28 Juil - 8:57

« Je suis le Capitaine du Guet d’Edor Adeï, Soren Golan, et je n’ai pas besoin d’autres justificatifs que mon uniforme et mes barrettes dorées. »

Il écarta la cape de ses épaules afin de mieux montrer les deux fameuses barrettes, système repris de l’armée pour indiquer le grade, qui étaient de couleurs dorée pour le Capitaine, rouge pour son aide de camp, et brune pour les sergents. De tout l’uniforme c’était ce qu’il y avait de plus net. Quant au reste de l’uniforme, il était compréhensible qu’il ne soit pas bien visible, encore plus chez ses hommes.

Pour la plupart des miliciens, l’uniforme du Guet était le seul et unique vêtement de leur garde-robe, qu’il portait donc jour et nuit toute l’année, le lavant quand ils se lavaient eux même, et n’en changeant que lorsque le Capitaine réservait une partie du budget pour les uniformes. Avec la corruption de ces dernières années, Soren Golan n’avait pas souvent libéré des crédits pour le changement des uniformes. Les armes d’Edor Adei se voyaient de moins en moins sur les tissus élimés et décolorés par la pluie, la boue, la sueur et la poussière. Il y avait parfois carrément des raccords de couleur différentes cousus par les hommes eux même.

Certes, l’uniforme du Guet imposait nettement moins que celui de l’Armée, mais ils avaient toujours des matraques prêtes à servir dans ce corridor.

Soren Golan cependant n’était pas prêt encore à déclencher ouvertement un scandale en lâchant tout ses fauves dans la maison alors qu’une Noble de Sang le lui avait interdit. Même à quarante ans, il y a des limites qu’on n’ose franchir, quand bien même on serait grossier.

« D’accord pour vos condition, madame. »

Tournant le dos à Meare Askarii dans un effet de cape, il sélectionna ses hommes d’un regard perçant, conscient qu’il lui faudrait des gens perspicaces, habiles et soupçonneux pour compenser leur faible nombre. Les pouces dans la ceinture, il appela :

« Nothar, Larrn, Othian, Tivel et le Sergent Utho. Vous fouillez la maison, les autres vous attendrez dehors. »

Alors que les appelés se jetaient diligemment à l’assaut, Soren Golan arrêta d’un bras puissant l’élan du borgne au bandeau :

« Et retirez vos bottes, faites donc plaisir à la dame. »

Un rire gras accueillit la phrase, mais les hommes s’exécutèrent, sans vraiment cesser de ricaner devant le ridicule de l’exigence. On entendit l’un ou l’autre murmurer « on pourrait salir ses zoooolis tapis de soie à la brave dame » ou bien : « vous croyez que je vais faire décoller les papiers peints avec mon odeur pestilentielle-quelle-horreur-de-puer-autant ? » « Ton odeur je sais pas, mais ta gueule c’est sûr » « Va te faire foutre Othian »

« VOS GUEULES ! »

Soren Golan avait un beugloir très exercé et il n’hésitait que trop rarement à s’en servir. Les miliciens, pieds nus désormais et ne ressentant aucune gêne à ressembler davantage à des miséreux maintenant s’alignèrent en rang en un éclair, le sergent compris. L’un des miliciens avait encore une botte au pied.

« Sergent, faites votre travail et tenez vos hommes nom d’un chien ! »

Le borgne à barrettes brunes acquiesça et beugla à son tour un signal qui fit évaporer les hommes au fond de la maison, les faisant disparaître pour le moment. Selon le manuel du Guet, ils iraient d’abord à la cave, vérifier la présence d’éventuels passages secrets, puis ils remonteraient jusqu’au chambres. Les autres étant partis à l’entrée de la propriété comme le Capitaine leur avait ordonné, il ne restait donc plus que la jeune Askarii, sa suite et Soren Golan. Sans vergogne, celui-ci tira de sa ceinture une outre tachée et bu une gorgée de son contenu avant de faire une grimace digne de rivaliser avec des gargouilles. Liqueur de grain, c’était dégueulasse, mais ca relançait la mécanique.

« Je ne connais pas par cœur l’histoire des Askarii, mais je sais que je n’ai pas de dossiers sur vous au Guet, ni sur vos ascendants. Nous avons poursuivi un authentique criminel jusqu’ici et toutes les pistes s’arrêtent devant votre propriété, n’allez donc pas crier à l’assassin comme une vierge effarouchée, je n’ai pour le moment rien contre vous… »

La dernière vierge effarouchée qui avait crié à l’assassin devant une des interventions de Soren Golan n’était plus vierge à ce jour… Il y avait des comportements que Golan détestait par-dessus tout, et le faire chier inutilement était de ceux-ci. Il était peut-être dans un endroit où plein de choses ne se faisaient pas, mais il avait appris depuis longtemps que la loi et les conventions n’étaient que des barrières morales, du vent.

« De toute façon si vous n’avez personne chez vous, vous ne risquez rien n’est ce pas ? »

La tension lourde qui retomba juste après le hérissa quelque peu, il y avait tout de même une douzaine de personnes qui ne faisaient rien d’autre que de le regarder d’un air accusateur. Il n’aimait pas.

« Hm. Allez vous me faire poireauter pendant longtemps dans ce vestibule ou pourrais je bénéficier d’un petit coin où me poser un peu en attendant que cette fouille si humiliante pour vous se termine ? »


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Meare Askarii
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MessageSujet: Re: Rien n'est moins gai que d'avoir affaire au Guet   Rien n'est moins gai que d'avoir affaire au Guet EmptyVen 29 Juil - 13:01

A la vue des barrettes dorées, Meare n’eut d’autre choix que d’incliner la tête. Elle connaissait bien trop le monde de l’armée pour pouvoir les ignorer. Cette défaite fut tempérée par la petite voix dans sa tête qui méprisait le Guet pour avoir laisser un tel homme s’installer à sa tête.

Elle s’écarta, ignorant superbement tant l’agitation qui retentit dans les rangs que le rappel à l’ordre violent. Elle était Noble de Sang, elle était une Askarii, de tels comportements ne pouvaient même pas l’atteindre. Si un des hommes avait pu croiser son regard, sans doute aurait-il ri de la haine farouche qu’on y lisait. Mais elle s’attela à fixer uniquement les motifs qui ornaient le bois sombre de la porte. Ces moins que rien ignoraient de quoi elle était capable. Si elle ne pouvait porter elle-même une arme, elle savait qu’une lance affûtée la protégeait. Et si un jour l’un de ses soldats se trouvaient à la merci des Dissidents, elle n’aurait aucun regret à demander sa mort.

Elle s’écarta prudemment lorsque les hommes désignés envahirent sa demeure. Un haut le cœur la prit et elle serra les poings. Elle avait l’impression d’être violée dans son intimité. Elle se força à se reprendre et s’adressa à certains domestiques d’une voix ferme et sans appel.

« Suivez-les et surveillez-les. Je ne voudrai pas qu’ils abîment une seule des possessions de ma famille. »

Les hommes se dispersèrent à la suite des soldats, les suivant telles des ombres et replaçant derrière eux les objets dérangés.
Quelques suivantes la regardaient d’un air attentif, consciente qu’elles ne seraient guère épargnées par l’agitation qui régnait dans la propriété Askarii.

« Avra, Illis et Jeyna, allez attendre ces messieurs devant mes appartements. S’ils s’avisent de toucher à mes affaires, faites-le à leur place ; je n’ai aucune envie qu’ils posent leurs mains sales sur ma lingerie. »

Les jeunes filles détalèrent, pas assez vite cependant pour ne pas entendre la voix cynique de leur maîtresse qui s’adressait au Chef du Guet.

« A moins que vous ne désiriez le faire vous-même, Sieur Golan ? »

Celui-ci lui répondit seulement d’un rire gras avant de se rincer le gosier avec le contenu de la flasque qui semblait pendre depuis toujours à sa ceinture. L’odeur âcre qui s’en échappait ne laissait guère de doute quant à son contenu … Il s’essuya d’un revers de la main et la jeune femme s’attendait presque à le voir éructer bruyamment. Son impolitesse semblait n’avoir aucune limite …
Et il le lui prouva à nouveau en engageant la conversation. Meare aurait pu se sentir rassurée par le fait qu’il ne semblait concevoir aucun soupçon à son encontre mais son esprit tout entier se concentra sur l’insulte. Vierge effarouchée ! Jamais un homme n’avait osé la traiter avec tant de désinvolture.

Un souffle d’indignation lui échappa et, devant le regard choqué de Zylan et des autres serviteurs, elle n’hésita pas une seule seconde à répondre.

« Vous êtes dans une Noble Insulae, Monsieur, il est donc de votre devoir d’en respecter la propriétaire. Je ne suis pas issue des bas Quartiers, je suis Noble de Sang et vous devez me traiter comme telle. Si j’avais été un homme, une telle injure vous aurait valu une lame dans le ventre. Je mettrai cette attitude sur le compte de votre manque d’éducation mais si vous avez l’audace de répéter de telles paroles sous mon toit, je n’hésiterai pas une seule seconde à demander votre exécution. »

La tirade l’avait presque essoufflée et sa poitrine se gonflait puissamment sous le corset de sa robe.
Ses hommes étaient partagés entre la peur du Guet et le désir puissant de venger leur maîtresse. Celle-ci s’efforça de se calmer, rendant ainsi leur choix inutile, mais des regards pleins d’animosité fixaient à présent le nouveau venu.

Celui-ci ne sembla guère y s’en émouvoir et demanda même un endroit pour s’asseoir et se reposer. Meare faillit l’envoyer au diable mais se retint juste à temps pour que ses qualités d’hôtesse ne soient pas entachées. Donner l’hospitalité à cet homme lui retournait le ventre.

Sans un mot, elle lui tourna le dos et s’engagea vers la gauche, à l’endroit où se tenait le salon de réception. Des servantes apparaissaient déjà pour retaper les coussins, tandis que d’autres se dépêchaient vers la cuisine où la préparation du thé et des pâtisseries venaient déjà d’être débutée.

Mais là encore, Soren Golan fit preuve de son intarissable médiocrité. Sous prétexte que l’endroit ne lui plaisait guère et qu’ils étaient trop peu nombreux pour occuper une pièce aussi vaste, il proposa de monter à l’étage pour s’installer dans l’un des salons privés de la bâtisse. Toutes les Insulae étaient construites sur un modèle de base, même si chaque famille avait pris soin d’y ajouter sa touche personnelle. Il n’était donc guère étonnant qu’il connaisse la présence de ce genre de boudoirs à l’étage.
Retenant son agacement, Meare le devança pour gravir l’escalier de marbre. Le tapis bleu qui y avait été tendu le matin même était déjà tâché par la poussière que les fouilleurs avaient laissé sur leur passage et la Noble songea qu’elle aurait dû leur demander de travailler entièrement nus avant de se raviser : Therdone seul savait la crasse qu’ils cachaient sous leurs vêtements !

Elle laissa son hôte exigeant choisir le lieu de leur collation mais aucune pièce ne semblait avoir son agrément. De chaque côté du large couloir, on entendait le bruissement des teintures qu’on déplace et le bruit sourd des mains palpant les murs à la recherche d’une cache secrète. L’énervement de la jeune fille était tempéré par la peur qui grandissait en elle et elle ne songea dès lors même plus à retenir l’odieux personnage qui continuait son inspection.
Finalement, il retourna sur ses pas et jeta son dévolu sur un petit salon qui avait la particularité de disposer d’une large cheminée surplombée d’un magnifique miroir ancien.
Le cœur de Meare sauta un battement et elle aurait sans doute laissé échapper un cri si Zylan n’avait pas vivement saisi sa main. Pour maîtriser la terreur qui l’envahissait, la blonde Askarii enfonça profondément ses ongles dans la chair blanche. L’ancienne nourrice garda un visage de marbre mais sa seconde main caressait doucement le dos de sa protégée dans l’espoir vain de la rassurer. Enfin, elle la poussa discrètement à l’intérieur de la pièce, peu désireuse que le Capitaine ne surprenne cet étrange échange.

Meare pénétra dans la pièce comme un automate et se força à sourire en s’asseyant sur l’un des magnifiques fauteuils recouverts de velours vert et or.
Seule son incroyable maîtrise d’elle-même et les années passées à dissimuler ses sentiments lui permirent de garder un visage presque neutre. Fort heureusement pour elle, l’attention de l’homme fut bientôt attirée par les servantes qui entraient, les bras chargés de plateaux. Une fois leur service achevé, elles se retirèrent dans un coin de la pièce.

Alors que son esprit l’enchaînait au miroir, la Dissidente se força à ne point le regarder, laissant ses yeux s’abîmer sur la vision des jardins que laissaient entrevoir les larges fenêtres.
Un souffle, un éternuement, et tout serait fini. Elle imagina le réfugié, blotti derrière le mur, tremblant de tout son corps.
S’il était découvert, ils seraient tous perdus …

Finalement, Soren Golan se leva, sans doute dans l’intention d’examiner la pièce. Meare ne broncha pas mais le sang martelait ses tempes alors qu’elle suivait, anxieuse, les va et vient de l’homme dont dépendant à présent sa survie …
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MessageSujet: Re: Rien n'est moins gai que d'avoir affaire au Guet   Rien n'est moins gai que d'avoir affaire au Guet EmptyMar 2 Aoû - 7:21

La pièce était décidemment meublée avec goût, un goût qu’il n’aurait jamais. Les bibelots étaient rares mais puissamment décoratifs et ils donnaient un cachet indéniable à l’ensemble. Soren Golan eut envie de prendre l’un ou l’autre, mais il maitrisait sa main alors qu’il caressait les porcelaines et les cristaux. Les Askarii, en tout cas la fille, saurait bien assez se plaindre, alors du calme…

Même le tapis qu’il foulait au pied avec ses bottes crottées était tissé dans les matériaux les plus soyeux et les plus fins. Golan s’accroupit pour pouvoir caresser le tapis et apprécier la douceur du tissu. Puis il se releva et alla vers un autre chef d’œuvre de ce petit salon : le miroir. Ce genre d’objet n’était déjà pas courant et n’existait pas dans toutes les maisons. Qui plus est, des miroirs de cette taille. Soren Golan en avait un chez lui, mais il ne tenait que dans la paume d’une main, juste assez pour vérifier la qualité du rasage. Se voyant en pied pour la première fois depuis longtemps, il bomba le torse, carra les épaules et vérifia ainsi l’image qu’il donnait. Il en était globalement satisfait, il n’avait pas la parure d’un conseiller, mais il pouvait jouer un rôle de croque-mitaine dans les bas-fonds. Chacun son horizon.

« J’ai toujours eu envie de savoir comment c’était fait… »

Il s’approcha dangereusement du meuble, puis toucha le cadre d’un doigt léger, suivant les contours et les dorures. Après avoir parcouru un quart du périmètre ainsi, il regarda rapidement autour et derrière la façon dont il était accroché. N’y connaissant rien en l’aménagement de miroirs de cette taille, il ne remarqua rien de particulier et crut sincèrement qu’il n’arriverait pas à déplacer la bête.

« Il doit être scellé au mur évidemment… tant pis. »

Il se désintéressa soudainement du miroir comme s’il s’était agi d’une balle d’herbe et préféra plutôt se rasseoir sur les fauteuils en velours rembourrés de plumes d’oies, puis renifla les deux ou trois carafes présentes sur les plateaux, choisit celle qui contenait l’alcool le plus fort, qui était visiblement du vin capiteux. Ca ne valait pas une bonne liqueur pour se désinfecter le gosier, mais ca avait du goût au moins. Il but à même la carafe la moitié du contenu.

« Aaaaah. Bon. Brrrm. Je vais vous poser quelques questions pendant que mes hommes font leurs fouilles qui je l’espère pour vous ne donnera rien. »

Il retint un rôt, mais celui-ci ne vint pas. Soren Golan ne rotait jamais. Il rassembla ses idées, le cerveau qui commençait à être très légèrement sous l’effet de l’alcool bu durant le service. Tant qu’il n’était pas ouvertement saoul, Golan avait une grande tolérance concernant l’alcool pendant le service. La drogue à peine moins.

« Qu’est ce que vous pensez du Conseil ? »

Il savait déjà que la réponse serait prudente, ou carrément mielleuse. Nul ne pouvait évidemment dire du mal du Conseil face au principal instrument de répression de celui-ci, mais on pouvait lire dans le visage, les gestes et le ton, la sincérité de chaque propos. Soren Golan n’était pas un expert, mais cela restait une partie de son métier, du moins son métier selon les nouvelles limites.

Meare Askarii s’en sortirait certainement brillamment hélas.
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