Les Tables d'Olaria
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 Une requête, Majesté... [PV Ysor]

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Sorastrata Hirune
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Sorastrata Hirune


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MessageSujet: Une requête, Majesté... [PV Ysor]   Une requête, Majesté... [PV Ysor] EmptyLun 11 Avr - 2:28

Ce soit était un soir de grande fête au Palais, mais il n'y avait pas besoin d'avoir ses entrées chez le roi pour en voir les signes. Tous les passants de la Ville Haute et même ceux du Quartier commerçant pouvaient voir les processions bariolées qui remontaient les voies royales jusqu'à la demeure du Gardan Edorta. Dans des carrioles et voitures toutes plus décorées les unes que les autres, des hommes et des femmes sur le trente-et-un affectaient des mines élaborées, cachant avec peine leur impatience. Célibataires en vue, grandes veuves, nobles couples, vieilles douairières et autres généraux à la retraite (on voyait même quelques bourgeois au bras long), tous rivalisaient d'élégance et d'allégeance à la mode pour le plus grand évènement de l'année : au mépris de l'armée qui campait à quelques lieues des murs, la haute société allait ce soir célébrer en grandes pompes les fiançailles de leur souverain.

Mais parmi tous ces équipages, il en était un qui se démarquait presque brutalement. Une procession au port moins altier, aux mines moins maniérées, un groupe d'hommes et de femmes dont certains étaient à dos de cheval et d'autres allaient même à pied, par Therdone ! Ils portaient des parures exotiques, faites de capes et manteaux de laine, de bijoux de bronze ouvragé et de cuir décoré et leurs visages montraient une fierté farouche. Avant même d'entrer dans le Palais, les Olarils faisaient déjà grande impression.

Sorastrata était à leur tête, assise dans une carriole sobre aux côtés de ses petites-filles, ruminant de nerveuses pensées derrière son visage sévère. Ce serait la première fois qu'elle entrerait dans le Palais et qu'elle ferait irruption dans le monde de la Cour et elle ne pouvait nier que cette idée ne l'enchantait guère. Par leur présence à cette célébration, elle espérait donner à son peuple une légitimité plus grande, une place auprès du pouvoir, mais c'était un univers dont ils ignoraient presque tout. En plusieurs mois, les gens d'Arestim avaient certes pu s'intégrer parmi les Ilédors sans trop de mal, grâce à l'attrait de leur exotisme, mais cela ne faisait d'eux que des distractions pittoresques, pas un peuple qui aurait sa place auprès du trône.

Il ne serait pas aisé de se tailler une place dans un monde pétri de faux-semblants et de préjugés ; l'Ancienne comptait sur la popularité des siens pour leur attirer la faveur de la Cour, mais elle espérait surtout pouvoir parler au roi et le convaincre de lui accorder une audience. Si elle parvenait ne serait-ce qu'à échanger deux mots avec le souverain, elle aurait fait un pas de géant et donné à son peuple une présence véritable sur l'échiquier.

Les prévisions de Sorastrata furent interrompues par leur arrivée devant le massif escalier qui menait aux portes du Palais. La matriarche dut se forcer à ne pas regarder bouche bée l'édifice colossal qui étirait sa magnificence sous les étoiles. Elle ne l'avait jamais vu que de loin et avait bien imaginé sa taille et ses beautés, mais comme elle le constatait, son imagination n'était pas assez riche pour concevoir une telle merveille. Jamais un architecte d'Arestim n'aurait pu ne serait-ce que rêver de cette taille, de tous ces détails et embellissements pour lesquels l'Ancienne n'avait même pas de mots. Les portes imposantes étaient grandes ouvertes et des gardes encadraient le seuil que franchissaient peu à peu les invités, pour ensuite se présenter devant un cordon d'intendants qui les accueillaient.

Sorastrata s'avança, confiante et drapée dans sa superbe, marchant entre les portes d'un pas tranquille, arriva devant un des intendants, qui posa un œil intrigué sur le groupe des Olarils. Grand-Mère se présenta devant lui, menton levé, et parla sans prendre la peine de dissimuler les accents étranges de son parler, qui aux oreilles Ilédores devait sembler antique.

Lysandre Hirune, chef des Olarils, vient rendre hommage au Gardan Edorta à l'occasion de ses fiançailles, comme l'en a informée Mithra Edorta.

Le domestique haussa des sourcils étonnés et n'osa pas répliquer, comme il en avait visiblement envie. Sorastrata sourit intérieurement : elle pouvait voir le mal qu'avaient les bourgeois pour passer le cordon, et se félicita d'avoir su garder l'autorité de son âge. L'intendant fit un signe vif à un serviteur plus jeune, qui avait les bras chargés d'un lourd registre, qu'il présenta à son supérieur. Lequel supérieur passa quelques instants le regard plongé dans les pages, avant de revenir à l'Ancienne et de lui ouvrir la voie avec un sourire forcé. Grand-Mère laissa son sourire paraître aux yeux de tous cette fois-ci : Mithra avait tenu promesse et fait savoir au Palais que son invitation s'étendait aux notables de son peuple. La veuve de Laclaos avait été la première Olarile à parler au roi, elle était donc la seule à avoir ses entrées au Palais, la seule avec assez d'influence pour les faire entrer. En échange de cette faveur, Sorastrata lui avait juré qu'elle ne serait plus jamais entraînée dans les conflits du peuple d'Arestim, qu'enfin elle pourrait vivre en paix, loin des intrigues. L'Ancienne songea à ce fol espoir tandis que le domestique menait les Olarils à travers les couloirs de l'édifice, jusqu'à la grande salle où tout allait se jouer.

Le Bal proprement dit était un tourbillon de couleurs et de lumières ; les parures, costumes et robes virevoltaient au rythme des pas de dance, les joyaux scintillaient et tout le hall fourmillait de visages curieux, souriants ou grimaçant, et partout où l'on tendait l'oreille on pouvait entendre les murmures le disputer aux conversations ouvertes. D'une voix puissante, le chambellan annonça l'entrée de Lysandre Hirune, chef des Olarils et de sa suite, et plusieurs groupes d'invités se rapprochèrent, souriant avec une politesse avide, entraînant les nouveaux-venus dans des conversations sur la joaillerie, la tannerie, la couture Olarile, ne voyant apparemment en eux que des curiosités. L'Ancienne n'y prêta pas attention bien longtemps : elle cherchait les visages importants et les convives lui importaient peu. A l'autre bout de la salle, elle put apercevoir la silhouette provocante de Lis Diantha, qui frayait sans vergogne avec un groupe de jeunes Nobles fringants. Toutefois ce fut avec le plus gros attroupement qu'elle trouva enfin ce qu'elle cherchait.

Là, au centre de la salle, une foule prudente s'était rassemblée autour d'un homme aux atours à nul autre pareil. Le roi se tenait au milieu de sa Cour, accompagné par plusieurs gardes en livrée de soirée, qui tenaient le gros des convives en respect. D'un pas posé, la matriarche Hirune fendit la foule dans sa direction, sans prêter attention aux courtisans qui lui adressaient la parole. Tout autour d'elle, le luxe se déchaînait en robes multicolores, en pourpoints exubérants et autres coiffes élaborées ; Sorastrata avait choisi de ne pas s'intégrer pour cette occasion, et d'afficher son allégeance sans manières. Elle portait des habits commandés aux tailleurs Garthésia qui avaient franchi la Gérax avec elle : un manteau de coton ornés d'entrelacs où s'emmêlaient les silhouettes des Dieux et une cape de laine légère qui s'étiraient en teintes d'ocre, de rouge et de brun. Ses longs cheveux blancs comme neige retombaient sur ses épaules, soigneusement peignés, et à son cou pendait un torque de bronze orné d'un unique joyau, une de ses possessions qu'elle ait ramené d'Arestim. Enfin sa main serrait un bâton en bois de chêne ouvragé, œuvre des Pélégon, qui lui servait de soutien dans sa marche jusqu'au Gardan Edorta.

Le cercle des courtisans s'écarta pour la laisser passer, les uns chuchotant des commentaires aux autres, et la matriarche arriva près des gardes, qui se tinrent fermement en travers de sa route. Elle ignorait les subtilités du protocole, mais Grand-Mère ne doutait pas que la courtoisie d'Arestim serait assez formelle pour le Palais. Si le roi était intrigué, elle pourrait franchir le cercle discret de ses gardes et lui parler en personne. Levant légèrement le menton, Sorastrata éleva la voix et appela le jeune roi d'un ton respectueux.

Votre Majesté, dit-elle avant de s'incliner, je suis Sorastrata Hirune, Ancienne du peuple Olaril et aïeule de son Chef. S'il vous agréé, je viens vous présenter les voeux de bonheur des miens en ce jour de joie.
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MessageSujet: Re: Une requête, Majesté... [PV Ysor]   Une requête, Majesté... [PV Ysor] EmptySam 16 Avr - 19:42

Les festivités semblaient se dérouler comme il le fallait jusque-là. Ysor se sentait plus à l'aise que lors de son entrée, qu'il n'avait pas raté à ce qui lui semblait. Lis, dont il s'était séparé un moment, paraissait ravie, et il avait jusque-là réussi à éviter la confrontation entre celle-ci et la douairière. Un bilan plutôt positif, en somme, si ce n'était qu'il était actuellement englué dans une conversation soporifique avec plusieurs membres de la famille Bechii, qui, s'ils s'avéraient de fidèles soutiens au Gardan Edorta comme l'un d'entre eux venait de le répéter pour la quinzième fois au moins – et le contraire eut était étonnant puisque la Conseillère au commerce était une Bechii – , pensaient sans doute que la culture ne faisait référence qu'aux légumes, au vu du peu d’érudition dont certains semblaient faire preuve.

Le jeune homme subissait donc la discussion plutôt qu'il ne l'entretenait, ne pouvant décemment pas envoyer promener la famille d'une Conseillère, même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Cherchant discrètement du regard une échappatoire, il commençait à désespérer quand une voix inconnue à quelques pas derrière lui vint peut-être lui donner une chance. Se retournant, il aperçut une femme à l'age avancé qui s'adressait à lui par delà deux de ses gardes qui lui interdisaient le passage. Les hommes du capitaine Farenii – le guet n'étant là qu'en renfort vis-à-vis de la présence de la quasi-totalité de la noblesse ilédore au palais – ne faisaient la que leur travail : l'ancienne ne semblait guère menaçante, malgré son bâton et sa livrée qui ne pouvaient être qu'olariles, mais on ne pouvait aborder le Gardan Edorta que s'il le désirait...ou si les convenances l'y obligeait. Or on était ici dans le premier cas : non seulement Ysor aurait accepté n'importe quoi, même une discussion en tête à tête avec Belxtior Olarii, pour échapper aux Becchi ; mais il n'avait guère eu l'opportunité de rencontrer ses fameux descendants de Bakarne jusque-là, mise à part évidemment sa future épouse et, une seule fois, cette Mithra Edorta amenée devant le conseil par l'Uldarii comme porte-parole de son peuple. Et il ne s'agissait pas là de la curiosité malsaine pour un effet de mode comme cela pouvait l'être chez la plupart des ilédors, il pensait vraiment que la culture de ce peuple pouvait être un sujet extrêmement intéressant.

L'occasion étant trop belle, il bafouilla une excuse quelconque aux Bechii et les planta sur place, avant de se diriger vers la nouvelle venue. Les rides avaient beau avoir creusé son visage avec les années, on pouvait comme sentir dans son comportement une vitalité intacte et dans son regard une forte Volonté. Oui, cette vieille femme avait quelque chose d’impressionnant. Elle s'était présentée comme aïeule du chef des olarils. Ysor se souvenait encore du fait que cette dirigeante des descendants de Bakarne avait eu droit à un passage par les prisons, après avoir eu un... accrochage avec la partie mâle du tandem de l'Oracle. Il fallait espérer que l'ancienne ne soit pas aussi facilement prompte à la colère...

Les gardes n'avaient pas bougé, ne montrant nulle agressivité mais aucune intention non plus de céder le passage. Parmi les multiples conseils que lui avaient prodigué sa mère avant le bal, celui concernant les olarils était simple : se montrer courtois et accueillant mais se méfier. Après tout, les révolutionnaires les courtisaient et ils risquaient de se montrer revendicatifs...


« Et je serais ravi d'accepter les vœux de votre peuple pour mon mariage avec une des leurs, dame Hirune ». Dame conviendrait, ne sachant trop quel titre on devait donner aux représentants d'un peuple étranger : ça n'existait pas il y a encore quelques mois. Il ajouta pour les gardes : « Laissez, soldats, j'aimerai m'entretenir avec la dame. » qui s'écartèrent alors pour laisser place à Sorastrata et empêcher d'autres importuns de venir déranger le Gardan Edorta.

Et ils risquaient d'avoir du travail. L'Hirune était la première olarile, en dehors de Lis bien entendu, avec laquelle Ysor allait converser lors de ce bal, ce qui attirerait forcément quelques curieux en quête de ragot à raconter. Mais ce n'était pas la le souci principal du jeune homme. Il ne savait pas trop comment continuer. La culture olarile semblait si différente, comment savoir ce qui les intéressait, s'il ne risquait pas de commettre un impair en abordant un sujet apparemment anodin ? Alors que les gardes s'éloignait, Ysor espérait que l'ancienne reprendrait la main...
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MessageSujet: Re: Une requête, Majesté... [PV Ysor]   Une requête, Majesté... [PV Ysor] EmptyLun 2 Mai - 20:44

Passant le cordon des gardes, l'Ancienne s'approcha du Gardan Edorta à pas mesurés, son bâton claquant sur le sol de marbre. Arrivée devant lui, elle n'eut pas de mal à garder l'expression auguste que lui prêtaient naturellement ses traits ridés ; elle était encore prise par la nervosité devant les enjeux de cette conversation et se demandait comment commencer. La matriarche n'était pas habituée à manifester de la déférence et devoir déployer des mondanités alors qu'elle avait tant de choses importantes à dire...

Se disant qu'elle ne pouvait arriver au fait de but en blanc, elle partit du sujet qui l'avait amenée ici. Cherchant des mots qui n'offenserait pas le fiancé de Lis Diantha et ne la feraient pas mentir sur son opinion, Sorastrata prit la parole après avoir remercié le roi d'un signe de tête.

La nouvelle de vos fiançailles a été surprenante mais heureuse pour les nôtres, Seigneur Arlanii. Que le roi de tout Isle choisisse une Olarile pour femme nous honore.


La vieille Chasseresse jeta un regard à ladite fiancée, qui évoluait parmi les Nobles pomponnés comme un poisson dans l'eau. En théorie, elle venait de dire la vérité : la prêtresse de Bakarne avait beau être une catin, ces fiançailles étaient un avantage immense pour les Olarils.

Et l'on ne peut nier que Lis Diantha est une femme...unique en son genre. Je souhaite à votre union toute la faveur que les Dieux peuvent accorder.

Sorastrata marqua une pause, fermant les yeux et inclinant la tête, à la fois pour marquer l'invocation à Bakarne et aux siens, et aussi pour trouver ce qu'elle allait dire ensuite. Comment les Ilédors pouvaient-ils passer leur temps à parler pour ne rien dire ? L'Ancienne n'était pas allée jusqu'à la flagornerie, mais elle évitait le sujet qui lui brûlait la langue et était très loin de parler franchement à celui dont elle voulait pourtant gagner la confiance.

Le regardant, elle se rendit compte à quel point Ysor Arlanii lui semblait jeune. Elle le savait en âge d'être un homme (bien qu'elle ignorât combien d'années il avait), mais était-il en âge d'être roi ? Ce visage à peine marqué par le temps, ne portant qu'une modeste cicatrice et une barbe délicate, était-ce celui de l'homme qui commandait à tout le monde connu ? Mais bien sûr, tout le royaume savait qu'il n'en était pas ainsi. Non content d'avoir été assis sur le trône sans y être préparé, le jeune Gardan Edorta devait faire face à une Révolution armée, à une révolte au sein de ses murs et même à un pouvoir insidieux qui contrôlait le sien, jusqu'entre les murs de sa demeure. Sorastrata avait entendu rumeur sur rumeur le concernant, mais elle ignorait tout de lui et ici, dans les faux-semblants de la Cour, elle ne pouvait juger de son caractère. Etait-ce vers lui qu'elle devait se tourner pour assurer le futur de son peuple ?

Prenant une profonde inspiration, elle regarda Ysor droit dans les yeux et lui parla d'un ton franc.

Majesté, je ne veux pas gaspiller votre temps en paroles vides ou meurtrir votre patience en demandant des faveurs détournées. Mon peuple vous est redevable pour votre hospitalité, et je souhaite sincèrement que votre mariage soit aussi heureux et béni que possible, d'autant plus que je sais quels enfants il produira.

L'Hirune prit un temps de pause après ces mots et garda ses yeux plongés dans ceux du roi, sachant l'impact qu'ils produiraient. Ce n'était pas un secret que beaucoup connaissaient et révéler qu'elle en faisait partie serait, elle l'espérait, une confidence suffisante pour que le Gardan Edorta la prenne au sérieux, et pour qu'il sache que la matriarche n'était pas son ennemie.

Monseigneur, vous nous avez accueilli dans votre Cité et nous sommes vos sujets. Mais nous sommes un peuple uni et notre seul souhait est de voir notre âme survivre au passage des générations. Je ne vous demande qu'une faveur et elle ne vous coûtera rien : m'accorderez-vous une audience afin que je puisse vous entretenir des miens ?

La tête de l'Ancienne s'était penchée tandis qu'elle faisait sa demande, sa voix claire s'efforçait de convaincre, de montrer au roi une sincérité qui semblait manquer à la Cour. Au milieu des réjouissances insouciantes, la matriarche avait au coeur l'imminence des batailles, le sort des Olarils qui étaient restés au dehors et l'avenir de ses enfants. Elle espérait de tout coeur que le roi serait homme à vouloir de ses conseils et de sa sagesse.

Je suis une vieille femme et je n'ai que de modestes possessions : je n'ai que mon savoir à vous offrir, mais c'est un don précieux. Pendant ces deux derniers mois, nous nous sommes efforcés de prendre nos repères dans cette ville ; je sais que nos deux peuples peuvent apprendre l'un de l'autre. Vous vous apprêtez à faire entrer le sang Olaril dans votre lignée, prêtez l'oreille à sa voix. S'il vous agréé de connaître cet autre peuple qui vit entre vos murs, au-delà de nos colifichets et des modes, s'il vous agréé d'entendre la sagesse que nous avons à donner, accordez-moi une audience et je répondrai à toute vos questions.

Son plaidoyer terminé, la vieille femme se redressa, la main serrée sur son bâton ouvragé. Sorastrata offrait au jeune roi la chance d'avoir son soutien et son aide, plutôt que de laisser le peuple Olaril rejoindre la Révolution. Elle avait encore bien des choses à dire, mais elle serait pour une heure plus calme, là où l'attention ne serait pas accaparée par les lumières du Bal et là où des oreilles indiscrètes et langues perfides n'abonderaient pas. Tout était dit et tout allait se jouer maintenant. Ne restait plus qu'à entendre la réponse d'Ysor.
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MessageSujet: Re: Une requête, Majesté... [PV Ysor]   Une requête, Majesté... [PV Ysor] EmptySam 21 Mai - 16:11

Comme il l'avait espéré, l'ancienne avait repris la main, pour lancer quelques politesses. Ce qui en soit était un peu surprenant, d'après ce qu'on disait, les olarils étaient plutôt du genre direct, il en avait d'ailleurs déjà eu quelques aperçus avec sa future épouse... d'un autre côté, dans le cas présent, ces mondanités ne le dérangeaient pas, on restait sur un terrain qu'il connaissait...

Quant au fait que son choix d'une épouse olarile honorait son peuple, et bien... d'une part il n'avait pas vraiment choisi, même s'il s'en accommodait fort bien, d'autre part ça avait été une petite partie du but de la manœuvre : contenter les descendants de Bakarne, et de manière générale couper l'herbe sous le pied des révolutionnaires qui auraient voulu se servir d'eux pour donner un semblant de légitimité à leur mouvement. Mais bon, tout cela, il n'allait pas l'exposer ainsi à la vieille femme... Néanmoins, constater que cette décision avait l'effet escompté, constatation renforcée par la présence d'un nombre assez important d'olarils à ce bal, restait plaisant.

Alors que l'Hirune continuait, le Gardan Edorta balaya rapidement du regard les alentours et constata, comme il l'avait pressenti, que la conversation intéressait beaucoup de monde, même si la plupart de ceux qui laissaient traîner leur oreilles essayaient de ne pas en avoir trop l'air... bien, qu'ils voient donc l'entente cordiale qui régnait entre les olarils et le pouvoir en place...

Ce bref instant d’inattention envers l'ancienne lui fit manquer la légère hésitation de celle-ci lorsqu'elle eut à qualifier Lis Diantha, ce qui n'était pas plus mal : il ignorait totalement le peu d'estime qu'avait Sorastrata pour la Khelan, ce qui était sans doute mieux pour tout le monde. Elle marqua une courte pause, et Ysor avait l'impression qu'elle cherchait à aborder un sujet précis mais ne savait pas trop comment l'aborder.

Elle finit par se lancer, avant de marquer une pause et le regarder droit dans les yeux après avoir évoquer « les enfants que le mariage produirait ». Il n'avait été fait nul mystère du fait que la prêtresse de Bakarne portait le fameux héritier du trône d'Isle que les oracles avaient annoncé il y a un certain temps. Que son interlocutrice le sache n'était donc pas plus surprenant que cela, tout au plus cela prouvait-il que son peuple se tenait informé de la situation du pays dans lequel ils se trouvaient...

Alors pourquoi ce regard dur, dans ce visage ridé et plein de Volonté, regard qui le mettait mal à l'aise? Voulait-elle signifier son désaccord sur le fait que ce mariage ne soit en fait qu'une vaste opération politique ? Malheureusement pour elle, c'était là quelque chose qu'elle rencontrerait souvent dans cette cité. Les révolutionnaires auraient fait la même chose, et sans doute pire... Heureusement, ce regard cessa rapidement alors que l'Hirune reprenait la parole avant qu'il n'ait pu trouver quoi lui répondre.

Au final, comme tous les autres, elle avait une requête à formuler... on abordait rarement le Gardan Edorta pour discuter de la pluie et du beau temps. Ainsi donc, elle voulait une audience... et s'y prenait de bien étrange façon pour y parvenir. D'autres auraient tournés interminablement autour du pot, auraient mis en avant combien ce qu'il avait à offrir pouvait servir le pays ou lui-même, ou tout autre flatterie ou moyen détourné pour attirer son attention... mais, elle, non, ce qu'elle proposait, simplement, c'était de partager son savoir, de lui prodiguer ces conseils...

Oui, mine de rien, c'était un peu comme si elle se proposait comme « Conseillère en affaires olariles ». Aucun des membres du conseil n'était présent autour d'eux et ce n'était pas plus mal, ils se seraient sûrement étranglés en entendant cela... La vieille femme ne se rendait sûrement pas compte de ce qu'elle insinuait avec son argumentaire...

Pourtant, il était très tenté d'accepter de lui accorder une audience. Cela faisait longtemps qu'il désirait en savoir plus sur les olarils et c'était là l'occasion révée. Certes, Lis aurait pu tenir ce rôle, mais... elle était déjà un peu ilédore, à bien y réfléchir, elle s'était bien vite habituée à Edor Adeï, semblait-il. Et comme elle le disait elle-même, vu son âge, cette vieille femme devait être un vrai puits de savoir concernant son peuple...

Néanmoins... il imaginait déjà les têtes de tous ceux qui avaient quémandé une audience et qui avaient été rebutés par le sous-fifre du sous-fifre chargé de décider quelles affaires étaient susceptibles d'intéresser le Gardan Edorta... devait-il s'attendre à être sollicité de toutes parts dès lors qu'il accepterait d'accorder cette audience ? Mais n'était-ce pas déjà le cas ?

Une phrase lui revint à l'esprit, une phrase qu'il avait mise de coté dans son esprit mais qui lui revint d'un coup, une phrase prononcée par sa mère quand il lui avait annoncé ces fiançailles : « je veux qu’elle n’ait que des Arlanii vers qui se tourner, je veux qu’elle n’ait que nous à qui parler, que nous comme gardiens. » Était-ce se tromper que de donner l'occasion à cette vieille femme de s’approcher de Lis ?

Oh, et puis zut ! Ce n'était qu'une audience et ça n'engageait à rien ! Pourquoi hésitait-il toujours autant avant de prendre la moindre décision ?

« Je ne vois aucune raison de ne pas vous accorder cette audience, Dame Hirune. Je n'ai malheureusement eu que peu l'occasion de mieux connaître votre peuple, et c'est là une lacune que j'aimerais combler. Je veillerais donc à ce qu'une audience soit organisée dans un bref délai. » Voilà, c'était fait. Ça n'avait pas été si difficile, finalement.

Il n'y avait qu'une chose un peu étrange : il aurait pensé que la Chef de olarils serait venu présenter ce genre de requête plutôt que son aïeule. Cela dit, c'était peut-être aussi bien, Ysor n'était pas spécialement pressé de rencontrer quelqu'un qui avait agressé un des oracles... même si Therdorus Uldarii l'avait sans doute bien cherché.

Ne voulant pas laisser la discussion s’arrêter si rapidement, et surtout voulant s'éloigner un peu des Becci pour éviter d'avoir à supporter davantage leurs babillages, le Gardan Edorta invita d'un geste l'ancienne chasseresse à l'accompagner aux buffets fort idéalement placés de l'autre coté de la salle.
« Dame Hirune, ma future épouse n'a guère eu l'occasion de sortir du palais ces derniers temps, et moi-même on m'en a dit relativement peu au sujet des vôtres. Je suis sur qu'elle désirerait savoir comment les siens s'acclimatent à cette cité. » A vrai dire, Lis n'avait guère donné l'impression de vouloir avoir des nouvelles de ses compatriotes, mais encore une fois, mieux valait ne pas mentionner ce point.
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MessageSujet: Re: Une requête, Majesté... [PV Ysor]   Une requête, Majesté... [PV Ysor] EmptyMer 3 Aoû - 11:25

L'Ancienne faillit laisser échapper un soupir de soulagement lorsque le roi accéda à sa requête et lui accorda une audience : le souverain avait hésité, mais à entendre sa réponse, on aurait cru qu'il ne s'agissait que d'une affaire triviale ! Sorastrata s'était pendant quelques moments retrouvée suspendue au bon vouloir d'Ysor, et se trouvait surprise de constater qu'il prenait le tout avec si peu de sérieux ; à ses yeux, tout dépendait de cette audience, toute l'implication de son peuple dans l'avenir d'Isle, et c'est bien l'appréhension qui la retint de manifester sa joie. Elle n'avait obtenu qu'une possibilité et il lui faudrait déployer des trésors de persuasion pour obtenir ce qu'elle voulait. Il restait encore bien des obstacles avant d'obtenir une place auprès des Héritiers et une autre parmi les Conseillers...

Mais pour l'heure, le Gardan Edorta avait la tête à vouloir se distraire, et il invita Grand-Mère à le suivre tandis qu'il orientait la conversation vers d'autres sujets, qui pour l'Olarile étaient moins légers. Elle avait franchement espéré pouvoir obtenir cette audience et ensuite sortir rapidement du Palais, dont le faste la mettait mal à l'aise, mais elle ne pouvait tout de même pas prendre congé du roi sans autre forme de procès. Tandis que le jeune Ilédor et la vieille Hirune traversaient la salle, escortés par le cercle de gardes armés, Sorastrata tenta une fois de plus de trouver des mots polis pour parler de Lis Diantha.

Notre peuple s'acclimate à merveille, Majesté. Comme vous avez sans doute pu l'entendre, vos sujets se sont pris d'intérêt pour notre artisanat et cette mode se poursuit jusque dans cette salle.


Les Olarils qui avaient accompagnés Sorastrata étaient en effet pour la plupart aux prises avec des Nobles ilédors qui se pâmaient devant le travail du cuir, les bijoux en bronze et l'artisanat si pittoresque du peuple de Bakarne. L'Ancienne savait que le peuple avait d'autres raisons de s'intéresser aux siens, mais elle ne préféra pas évoquer devant le roi la prophétie, selon laquelle la maison Arlanii serait renversée par les enfants du Dieu Taureau. Mieux valait garder ce genre de sujets pour un moment plus opportun, avec moins d'oreilles indiscrètes alentours.

Ma propre petite fille, Luminara, est d'ailleurs en train d'organiser un spectacle de danse en l'honneur de Bakarne, père de notre peuple, avec le soutien de votre mère, il me semble.

Une note de fierté avait clairement percé dans la voix de Sorastrata, malgré les efforts qu'elle faisait pour ne pas se laisser aller à la franchise. La Danseuse avait accompli beaucoup pour aider les Olarils à s'intégrer, et avec cette représentation, les Ilédors allaient pouvoir assister enfin à une démonstration pleine de la culture d'Arestim, de sa force et de sa beauté. Il était d'autant plus fortuit que Luminara se rapproche de Noor alors même que Sorastrata tentait de se rapprocher d'Ysor. Pour l'heure, il lui fallait rester distante et respectueuse, mais elle espérait bien que l'audience prochaine lui donnerait la possibilité de parler cartes sur table. L'Ancienne avait passé ces deux derniers mois à écouter les rumeurs sur ce qui se tramait dans le Palais, et le portrait qu'elle en avait tiré du Gardan Edorta n'avait rien pour attirer son hostilité. Le Régent, comme certains l'appelaient, lui avait semblé être un homme intelligent mais effacé, qui n'osait s'affirmer face à l'autorité de son Conseil et de sa mère, et qui devait apparemment ployer même devant le souvenir de son frère disparu. Sorastrata était venue ici aussi pour pouvoir jauger le roi de ses propres yeux ; pour l'instant, elle n'avait pas de quoi former une opinion, étant donné qu'Ysor n'affichait qu'une politesse convenant aux affaires de cour, mais la considération qu'il témoignait à la vieille Chasseresse était déjà un bon point. Grand-Mère avait beau être Révolutionnaire dans ses idées, elle était tout à fait prête à apporter son soutien aux Arlanii, s'ils lui semblaient dignes de confiance ; la seule faction à laquelle elle avait prêté allégeance était son propre peuple, et si elle pouvait les soutenir depuis les murs du Palais, elle n'hésiterait pas.

Quant à votre future...il semble qu'elle ait trouvé sa place ici, à vos côtés, et plus auprès de nous en tant que prêtresse. J'ignore si elle désire recevoir de nos nouvelles, mais il est vrai qu'il n'y a eu guère d'échanges de nouvelles entre votre demeure et mon peuple.

Elle en avait sans doute déjà trop dit...il ne valait mieux pas dire au Gardan Edorta que s'il n'y avait pas eu les enfants, l'Ancienne aurait tout aussi bien voulu voir la future Reine morte et enterrée. Sorastrata se réprimanda intérieurement pour une pensée aussi pécheresse et poursuivit la conversation. Les sujets restèrent bien innocents et triviaux, et après un certain temps, le souverain prit congé de la matriarche Hirune pour se consacrer au reste de ses hôtes. La fête commença alors à changer de ton, et Sorastrata se sentit de moins en moins à sa place parmi la luxure qui s'affichait de plus en plus ouvertement. Elle s'apprêtait à rejoindre ses filles et à se retirer, lorsqu'une clameur choquée retentit soudain dans la salle. La confusion s'installa, les gens se bousculèrent et l'Ancienne crut voir une silhouette encapée fendre la foule en direction des portes. Elle voulut se rapprocher du centre de la commotion, lorsqu'un cri se fit entendre par-dessus la rumeur des convives.

A l'assassin ! On a tué la Reine !

A ces mots, la Chasseresse tenta d'allonger le pas et d'écarter les convives de son bâton, avançant tout d'un coup avec une précipitation née de la panique. Lis, assassinée ? C'était impossible ! Elle ne pouvait mourir maintenant et emporter ses enfants dans la tombe ! Pestant contre la foule qui se bousculait et lui barrait le passage, Sorastrata se fraya à grand peine un chemin, ses pensées défilant à toute vitesse. Elle devait faire quelque chose, elle devait arrêter le meurtrier, elle devait trouver un moyen de sauver la vie des Héritiers, elle devait...

Mais lorsqu'elle arriva enfin au centre du cercle des invités, la Reine n'était plus là, et l'Ancienne n'eut le temps que d'entrevoir les gardes qui portaient son corps inanimé, accompagnés par les silhouettes empressées du roi et d'un homme, que la foule identifiait comme son médecin. Grand-Mère ne put que rester appuyée sur son bâton, stupéfaite, le coeur rongé par l'angoisse. Quel monstre avait bien pu éteindre trois vies d'un seul coup de poignard ? Et qu'allait-il advenir de son peuple si les Héritiers de Bakarne mourraient ?

*Comme tu l'as constaté, je te propose qu'on arrête le rp là. Je pense que Sora et Ysor n'ont plus à se dire grand chose à part des banalités, et que la discussion pourra vraiment commencer lors de l'audience.*
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