Les Tables d'Olaria
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

 

 Les Masques ne sont pas les seuls Loups

Aller en bas 
2 participants
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
Damian Olynn
Ilédor
Ilédor



Nombre de messages : 93
Date d'inscription : 13/02/2011

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 34 ans
Profession: Ingénieur / Inventeur
Positionnement : Conservateur
Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les Masques ne sont pas les seuls Loups   Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 EmptyJeu 7 Juil - 15:41

Elle récupéra sa coupe, comme en écho à sa demande silencieuse. Elle se leva, et tous deux abandonnèrent leur repas pourtant savoureux au couple qui avait déjà bien avancé ses affaires, en face. Damian eut un regard plutôt gêné pour eux, puis laissa un soupir soulagé lui échapper tandis qu’ils fendaient la foule dont la danse et les conversations se faisaient plus intimes. Ils gagnèrent les jardins assez rapidement, l’air frais se disputant un instant la gorge de Damian aux fumées droguées qui avaient commencé leur affaire. Il n’était pas encore vague, resté tout à fait maître de lui même, mais son sourire était plus détendu, et dans cet état, la nuit silencieuse prenait une saveur certaine. Cela n’avait plus rien à voir avec la foule qui s’était massée, bruyante et empressée, devant le Palais lorsqu’ils étaient arrivés. Au contraire, un silence serein et doux qui plaisait bien plus à Damian que ces mondanités qui leur étaient imposées par la vie publique. Il fit légèrement tourner le vin dans sa coupe, lorsque la jeune femme lui répondit. Le compliment lui fit plaisir, bien qu’il ne vit rien de bien extraordinaire dans ce qu’elle décrivait…

Il était ainsi, c’était tout… Rien d’exceptionnel en somme, il était incapable d’effectuer de nombreuses choses pourtant simple pour tout un chacun… Entretenir une relation stable, sentir en soi la Volonté de se poser et de fonder une famille… Sacrifier ses rêves sur l’autel de la monotonie et du devoir… Au fond, il avait simplement eu la chance d’être heureux et de pouvoir faire, en dépit des obstacles, plus ou moins ce qu’il avait toujours désiré. Vivre, être performant et s’élever était souvent plus facile lorsque l’activité exercée correspondait à votre nature et à votre esprit… S’il avait du lutter contre lui-même, sans doute Damian serait-il resté, comme tant d’autres, bien insipide, et très invisible… Tandis qu’elle continuait, qu’elle parlait d’Ysor et d’à quel point un tel mandat pouvait être prisé, Damian reporta la coupe à ses lèvre, un sourire absent, songeur aux lèvres. Peut-être n’avait-il pas le recul nécessaire pour prendre la pleine mesure de tout cela, peut-être ne vivait-il pas suffisamment dans le monde réel pour avoir entre sa propre Volonté et celle d’autrui un point de comparaison correct.

Il la suivit volontiers dans une allée plus en retrait encore, qui les couperait même de la vue du Palais… Il faudrait du temps avant que les troubles qui agiteraient bientôt les murs ne leur parviennent, là où ils étaient. A son propos, il eut un léger rire, feutré dans le silence de la nuit, puis haussa les épaules. « Il y en a beaucoup cependant qui demeureront toujours des rêves… Je n’aurais pas assez d’une vie pour leur faire voir le jour à tous. » Un regard complice pour la jeune femme, puis il trouva, derrière un bosquet savamment arrangé, une sorte de balcon qui leur offrait une vue plongeante sur Edor Adeï et ses lumières qui, peu à peu, mourraient. Certains festoyaient peut-être aussi, en bas, en un pied de nez à cette noblesse qui s’engraissait et se roulait dans la luxure. Une musique imaginaire montait jusqu’à lui, une musique qu’il était le seul à entendre, comme s’il n’avait jamais, jusqu’à ce jour, réalisé à quel point la Ville Basse était animée. Il posa délicatement la bouteille sur un petit banc de pierre, puis, après avoir invité Bellone à le rejoindre, il s’accouda à la barrière et se plongea de nouveau dans cette vision merveilleuse. Ainsi, dans le noir, la Capitale était lavée de sa crasse. L’obscurité la transformait en un ciel inversé, où l’on ne distinguait que les étoiles dorées des foyers et des chandelles. « Je n’étais jamais venu ici… » confia-t-il à la jeune femme, à voix basse. Il bu tranquillement, en silence, savourant simplement la vue et la compagnie, même silencieuse, de Bellone. Appréciait-elle tout autant le spectacle que lui ? Ou bien y était-elle habituée. Quoi qu’il en soit, c’était une bien étrange soirée… Finalement, brisant le silence feutré, il lui sourit dans la pénombre. « Enfin, on a tous des chimères qui resteront sans doute longtemps inaccessibles, qu’on s’en rende compte ou pas. » Il ignorait lui-même ce dont il parlait, au fond. De quoi manquait-il… Qu’y avait-il qu’il n’était pas sur de vaincre, finalement ? Ses machines… Cela prenait du temps, mais une à une, elles voyaient le jour… Il avait une vie trop déséquilibrée pour être complète, il commençait à s’en rendre compte, ce soir. Il était passionné par le travail, mais il n’était pas normal pour un homme de mépriser à ce point ce qui faisait la vie de tout un chacun… Il n’avait même jamais pensé à regarder l’endroit où il était né, dans la nuit.

« Mes rêves ne sont pas ceux de tous le monde… Mais quels sont les vôtres ? » Puis il se rendit compte du caractère déplacé de sa question… Lui se livrait sans mal et sans arrière pensée… Il parlait rarement, mais sa bonhomie l’empêchait de penser à mal… Peut-être Bellone ne verrait-elle pas les choses d’un même œil, et rechignerait à lui faire des confidences, aussi propice cet environnement puisse être à de telles conversations, sereines et secrètes. Il ne pensait pas qu’il fut nécessaire pour lui de préciser que cela ne franchirait jamais ses lèvres, mais il précisa cependant : « Je comprendrais, si vous préférez garder cela pour vous… » A voix basse. Il ne s’était pas excusé, cette fois. Il avait failli, mais il était trop curieux de la réponse de la Générale pour lui offrir une porte de sortie trop grande ouverte. Elle pouvait l’esquiver, mais il ne retirait pas sa question, et tout calme et adouci que puisse être son comportement, il resta ferme, une fois n’est pas coutume. Portant à nouveau la coupe à ses lèvres, il se détourna de la ville pour l’observer, elle. La barrière contre ses reins, il plongea d’un air songeur le nez dans le nectar.
Revenir en haut Aller en bas
Bellone Lastareth
Ilédor
Ilédor



Nombre de messages : 937
Date d'inscription : 22/06/2010

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 29 ans
Profession: Générale des Armées
Positionnement : Conservatrice
Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les Masques ne sont pas les seuls Loups   Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 EmptyDim 10 Juil - 21:22

Son compliment, qui n’était que l’exact reflet de sa pensée, eut l’air de le toucher mais il semblait pourtant à Bellone qu’il ne l’acceptait pas à sa juste valeur, à moins qu’il méjuge ses capacités.
Il était inventeur, l’Inventeur du Gardan Edorta, et certes il vivait en marge de la société et des mœurs Ilédores, mais il n’était pas le seul dans ce cas. Ils étaient bien nombreux. Comme elle…
Bellone avait vingt neuf ans mais n’était ni mariée ni n’avait d’enfants, contrairement à ce que voulait la coutume. Et pourtant, sa Volonté n’était pas plus faible ou plus forte que celles qui se mariaient et enfantaient plus jeunes.
Après tout, qu’est-ce qui était le plus facile : vivre conformément aux bonnes mœurs de la société ou s’en détacher et s’écarter d’une norme pour vivre une passion, un rêve ? Chaque voie nécessitait des sacrifices ainsi que la Volonté d’y persévérer. Il n’y avait pas de bons ou de mauvais choix puisqu’il fallait toutes les catégories de personnes pour faire fonctionner la société.
Mais Bellone préféra conserver le silence, inutile de s’attarder davantage pour l’instant sur ce sujet, ils pourraient y revenir plus tard. Et puis la promenade avait quelque chose d’apaisant qu’elle ne souhaitait pas voir disparaitre tout de suite. Elle sourit simplement à sa remarque, avalant une nouvelle gorgée de vin tout en poursuivant son chemin. Certains rêves resteraient toujours des rêves et cela ne changeraient jamais.

Ils découvrirent au détour d’un bosquet un petit balcon qui leur offrait une vue imprenable sur la Cité, étalée sous leurs pieds. Des lumières parsemaient la ville, sans doute plus éclairée que les nuits habituelles. Les occasions de réjouissance étaient rares depuis le début du Siège, aussi n’était-il pas improbable que même la Ville Basse participe, à sa façon, au Bal des Fiançailles du Gardan Edorta. S’accoudant au balcon à l’invite de Damian, les yeux de la Générale se portèrent automatiquement au-delà des murs de la Cité, mûs par une habitude gagnée au fil des jours passés à surveiller leur campagne. Le campement n’était pas visible depuis cette position, mais elle pouvait s’imaginer sans peine à quoi il ressemblerait ce soir, identique aux autres soirs, éclairés avec arrogance, affront perpétuel aux défenseurs de la Cité.
Cependant, Bellone se trompait. Ce soir ne serait pas identique à tous les autres soirs pour le campement de Beltxior Olarii. Elle ignorait que deux ombres se faufilaient dans le noir de la nuit avec des intentions, tout sauf honorables, envers la racaille qui leur faisait le siège.

Epargnés par une vision qui allumait à chaque fois des étincelles dans ses yeux, Bellone détourna le regard vers la Cité, sa Cité, leur Cité, qu’elle s’efforçait de protéger de la menace extérieure, mais aussi intérieure, plus sournoise des gens de pouvoirs qui faisaient tout pour ne pas le perdre et en accumuler davantage.
La voix de Damian fut un rappel à la réalité. Elle sourit, confuse de s’être une fois encore laissée entraîner par ses pensées, et ajouta que jamais non plus elle n’avait eu l’occasion de profiter de cette vue. « A vrai dire, je n’ai jamais vraiment eu le temps de fréquenter les jardins du Palais… » Même avec Lui, ils préféraient tous deux se retrouver dans les autres quartiers, loin de l’étiquette imposée par la Noblesse.

Le silence qui s’installait entre eux fut rompu par Damian. Bellone n’était pas sûre d’avoir tout à fait saisi le sens de ce dont il parlait, mais qu’importe, avec lui elle n’était pas obligée de faire attention au moindre de ses mots. Il s’agissait d’une personne en qui elle pensait avoir suffisamment confiance pour ne pas avoir à analyser sans cesse chaque mot prononcé.
« On a tous besoin de chimères, même si l’on sait que certaines resteront à jamais inaccessibles… » Et pour elle, il en était une que ni maintenant, ni jamais, elle ne pourrait voir se réaliser. Il était mort, et tous ses vœux ne suffiraient pas à faire réaliser un tel souhait. Rien ne ramène un mort à la vie…

« Mes rêves ? » Assailli un instant plus tôt par ses souvenirs, la question de l’Inventeur la prit de court. Elle ne s’attendait pas à une telle demande, et sa première réponse aurait été Lui si elle n’avait pas rattrapé les mots avant qu’ils ne sortent. Son regard s’attrista. Il occupait toujours la première place dans ses pensées et cela ne changerait pas, du moins pas avant un long temps de deuil.
Cependant, elle devait à Damian une réponse honnête, comme il l’avait été durant toute cette soirée. « Mon rêve… je crains qu’il ne soit réalisable par personne en ce monde. »
Son sourire était l’exact reflet de ses yeux bien qu’il n’y eut aucun changement dans sa voix. Peut être un léger tremblement traduisant une émotion forte pour une oreille exercée… « Je… »

C’est à cet instant que les cris retentirent.

Se redressant vivement de l’appui confortable du balcon, Bellone se tourna vers le Palais d’où semblaient provenir les hurlements de panique. Fronçant les sourcils, elle se tourna vers l’Inventeur, l’heure n’était plus à la fête, elle redevenait Générale avant toute chose.
« Ce n'est pas normal, il se passe quelque chose là-bas. » Elle hésita un instant avant de reprendre. « Venez avec moi et surtout ne me quittez pas d’une semelle. Si quelque chose de grave est arrivé, personne ne vous embêtera si vous êtes prêt de moi et je pourrai attester de votre présence à mes côtés. »
Tournant les talons et ramassant le tissu de sa robe, Bellone regagna à pas rapides l’allée principale menant au Palais, Damian à ses côtés. Malgré son calme apparent, son cœur battait à une vitesse folle. Quelque chose de grave était arrivé, et tout ce qu’elle espérait c’est qu’il ne soit rien arrivé à Ysor. Elle ne supporterait pas de perdre un Gardan Edorta de plus, pas alors qu’elle aurait pu se trouver là pour le protéger.
Therdone, faites qu’il ne lui soit rien arrivé…
Revenir en haut Aller en bas
Damian Olynn
Ilédor
Ilédor



Nombre de messages : 93
Date d'inscription : 13/02/2011

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 34 ans
Profession: Ingénieur / Inventeur
Positionnement : Conservateur
Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les Masques ne sont pas les seuls Loups   Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 EmptyVen 19 Aoû - 15:53

Elle fit écho à son propos, et pourtant, il trouva dans son air quelque chose de distant et de songeur qui le laissait entendre que cette conversation avait un tout autre sens, pour l’un ou pour l’autre… Que de mystère, pour une simple soirée, décidée sur le pouce et sans grandes attentes… A présent qu’il l’avait à son côté, il se sentait habité d’une curiosité qu’il ne manifestait jamais (ou très rarement) auprès d’autres personnes de son « rang ». Elle l’intriguait presque autant qu’un étrange mécanisme auquel il souhaitait à tout prix trouver une clef. Et pourtant, finalement, elle n’était qu’une femme, certes brillante, mais pas de celles qui d’ordinaire suscitent tant d’interrogations, pour cet homme habitué à se retirer, simplement, lorsque les choses se compliquent avec ses pairs.

Compliquées, certes, elles ne l’étaient pas vraiment, mais le mur qu’il percevait à peine, comme du bout des doigts, entre eux agaçait ses sens. Bien sur, Bellone Lastareth était divine, et les hommes devaient être nombreux à se sentir émus par sa présence, à n’en point douter, mais plus que de l’attirance, c’était une envie d’en savoir plus, presque gourmande, qui saisissait l’Inventeur tandis qu’il considérait avec un sourire le profil absorbé de la Générale.

Il eut été inconvenant, cependant, de lui en faire part, aussi garda-t-il un silence poli tandis qu’elle répondait à ses questions.

Il perçut la légère mélancolie qui l’avait saisie, ce regard attristé et ce frémissement dans la voix. Aussitôt, il s’en voulut… Lui aussi avait traversé ce que les autres considèrent comme des drames, mais il ne les vivait pas de la même manière… Il s’en voulut, aussi, de ne pas s’être davantage renseigné au sujet de la jeune femme. Il était, de toute évidence, des blessures encore vives en son sein, qu’il eut été plus prudent de ne pas raviver, et s’il en avait appris plus, sans doute aurait-il pu éviter la maladresse… Elle n’était pas veuve, on la lui avait dépeint comme célibataire, et d’après les bruits de couloirs, elle n’avait été la fiancée ou la femme d’aucun homme. Le veuvage était donc à écarter… Mais sa famille modeste et à l’abri dans les Bas Quartiers lui était totalement inconnue, et peut-être venait-elle tout juste de faire face à la perte d’un proche ?

Il balbutia quelques mots d’excuse, souhaitant la réconforter et l’éloigner de ces sombres pensées, lorsque des cris leur parvinrent.

Sa main, qu’il avait tendue pour la poser délicatement sur l’épaule de la jeune femme, s’arrêta net pour rester en suspens, et tout comme elle, il se tourna en direction du Palais…
Il abaissa précipitamment sa main lorsqu’elle se retourna avec vigueur vers lui. Elle avait raison, il se passait quelque chose, et Damian craignait déjà que son ami n’ait été la victime de quelque attentat. Ils étaient nombreux, et de tous les horizons, ceux qui auraient pu trouver avantage à se débarrasser d’Ysor… Ou de sa fiancée. Silencieux, il hocha la tête et lui emboita le pas avec précipitation. Bien qu’il fut plus grand, et plus costaud que sa compagne, il était évident qu’ils n’étaient plus égaux face au danger, et son regard plus inquiet que déterminé en était une preuve. Il était capable, bien sur, de Volonté, mais il était aussi et surtout pacifiste à l’extrême, si bien qu’il en fallait beaucoup, pour le pousser à bout et en faire un homme redoutable. Si tant est qu’il puisse être du type redoutable en quelque circonstance…

« Vous avez raison, je ne m’éloignerais pas. » Où, Therdone, irait-il de toute façon ? Ce n’était pas le moment de s’éclipser, et quelque chose lui disait qu’il valait mieux s’afficher, en cette heure sombre, que de se dérober. Tout ce qui l’apparenterait à un comportement honnête était bienvenu.

Ils arrivèrent bien vite aux portes du Palais, que des gardes avaient fermées. Devant celles-ci, deux militaires se tenaient droits et vigilants. Admiratif pour leurs visages professionnels et concentrés en dépit de la panique ambiante, il ralentit le pas. Avant qu’ils n’aient l’occasion de s’enquérir de ce qui venait de se passer, l’un des deux vint à leur rencontre.

« Générale ! » Son regard glissa sur un Damian qui, loin d’en être vexé, laissa un léger soupir de soulagement lui échapper. « Générale Lastareth, nous vous cherchions partout ! » De toute évidence, on avait à lui parler…
Damian frémit légèrement, et, comme une dernière intervention, glissa au soldat : « Nous étions sortis prendre l’air… Que s’est-il passé ? Ysor… Le Gardan Edorta est-il… ? » Il avait trop hâte d’en savoir davantage, pour pouvoir garder sa langue et son sang froid. Pourtant, incapable de prononcer ces terribles mots, sa voix s’étrangla et il la laissa finalement en suspens, redoutant la réponse.
L’autre le considéra alors de travers, et lâcha dans un grognement : « Le Gardan Edorta est en bonne santé. C’est sa fiancée, Lis Diantha l’Olarile, qui a été victime d’une attaque. » Il se tourna à nouveau vers Bellone, délaissant une conversation qui l’agaçait plus qu’autre chose, pour dire alors à sa supérieure : « Elle s’est effondrée, d’un coup comme morte. On l’a frappée, semble-t-il, dans le dos, et le coupable n’a toujours pas été trouvé ! » Comme s’il attendait des ordres, il resta, sur le qui-vive, face à sa Générale qu’il regardait les sourcils froncés et l’œil sombre.

Damian, qui s’était remis en retrait pour laisser Bellone gérer cela comme elle l’entendait (après tout, s’il en était un ici qui était qualifié pour ce genre d’histoires, c’était elle) se passa une main sur le front. Le sueur froide qui y perlait lui arracha un soupir. Ysor n’avait rien, Therdone soit loué… Mais la pauvre Olarile… Pire. Les Elus de la Prophétie…Bien que fort peu impliqué dans tout ce qui avait trait à la religion, il croyait comme tout un chacun en cette prophétie, et s’il n’en avait pas manifesté une joie plus visible que cela, il avait néanmoins sentit un certain espoir poindre, lorsque la nouvelle que cette femme, qui portait ceux que Therdone allait charger de cette Volonté si particulière, allait épouser Ysor lui était parvenue.

Il pria donc pour elle et pour sa progéniture de toute la foi, et de toute la Volonté dont il pouvait faire preuve… Puisse-t-elle avoir la Volonté de tenir bon, et de rire au nez de ceux qui en avaient après sa vie.
Revenir en haut Aller en bas
Bellone Lastareth
Ilédor
Ilédor



Nombre de messages : 937
Date d'inscription : 22/06/2010

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 29 ans
Profession: Générale des Armées
Positionnement : Conservatrice
Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les Masques ne sont pas les seuls Loups   Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 EmptyMer 24 Aoû - 22:20

Le chemin semblait s’éterniser. Avaient-ils parcouru une telle distance à l’allée ? Cela lui semblait improbable, voire même impossible. L’urgence de la situation, et des escarpins peu pratiques pour une marche forcée, faussaient sûrement sa perception du temps et des distances. Tout l’inconfort et l’incommodité de sa tenue lui apparaissaient maintenant alors que chaque seconde pouvait compter.
Qu’il ne lui soit rien arrivé…

Ils arrivèrent jusqu’aux portes fermées et gardées par deux soldats de la garde personnelle du Gardan Edorta. Elle fut soulagée de constatée qu’il ne s’agissait pas d’hommes du Guet. Les deux militaires observaient un calme et une inflexibilité qui la rassura : ils ne se laisseraient pas déborder par la panique ambiante ou soudoyer par une Noblesse pressée.
Ils la reconnurent aussitôt et prirent les devants en l’interpellant aussitôt. Avant qu’elle n’ait pu les questionner, Damian la devança. Il avait l’air sincèrement inquiet pour Ysor et elle ne lui en voulut pas de demander les nouvelles : Bellone était tout aussi inquiète.
La réponse du soldat la soulagea… pour à peine une seconde. La Future Reine… Cet attentat revêtait un symbole bien plus puissant que l’assassinat d’un roi. On venait de tuer celle qui portait les Elus en son sein. On venait de bafouer la Voix de Therdone. Cela risquait de terriblement mal finir, quel que soit le camp.

Se ressaisissant après ce court instant de détachement, son regard se durcit, elle redevenait Générale jusqu’au bout des ongles. « Restez à votre poste. Ne laissez personne sortir tant que l’ordre ne sera pas levé par moi ou le Capitaine Farenii. Il peut s’agir d’un Noble ou de Karminacii lui-même, je m’en fiche complètement. Personne de plus ne quittera la place tant que toute la lumière n’aura pas été faite là-dessus. » Certaines personnes avaient sûrement dû profiter de la panique pour quitter le Palais, il n’était pas question de laisser à d’autres cette occasion, surtout que l’assassin pourrait encore se trouver piégé à l’intérieur. « Bien Générale. » Répondirent-ils avant de s’écarter pour les laisser entrer.

Bien que la situation imposait toujours un sentiment d’urgence, Bellone se tourna néanmoins vers Damian pour lui conseiller la prudence. « Je comprends parfaitement votre inquiétude, mais évitez de vous adresser directement aux gardes du Palais. Ils sont… suffisamment à cran par ce qui vient de se passer et par la pression que leur imposent toutes ces personnes pour ainsi dire piégées ici. Vous risqueriez d’être très mal reçu. »
Ils se rapprochaient désormais des lieux du drame matérialisé par une foule compacte. Ceux qui ne cherchaient pas à tous prix à s’échapper de cet endroit semblaient vouloir assister au spectacle macabre de la Fiancée baignant dans son sang. Des soldats la repérèrent et écartèrent la foule pour la laisser avancer, elle et son cavalier. Ils arrivèrent juste à temps pour voir le brancard contenant l’Olarile disparaître par l’une des portes du fond suivit du médecin et d’Ysor lui-même.
Bellone repéra la silhouette de Farenii qui distribuait des ordres et s’apprêtait à suivre son souverain. Un signe de sa main l’arrêta, et avant de le rejoindre, la jeune femme se tourna vers l’Inventeur.

« Ne vous éloignez pas trop, restez simplement en retrait le temps que je lui parle. Nous quitterons le Palais juste après, ma présence sera plus utile à l’extérieur qu’ici, et je pense que vous préfèrerez partir plutôt que de partager ces lieux avec ces gens une bonne partie de la nuit. » Car personne ne sortirait du Palais sans avoir été préalablement interrogé. L’affaire était trop grave pour qu’on puisse se permettre de faire les choses par-dessus la jambe.
Le Capitaine semblait complètement abattu, Bellone comprenait parfaitement ce qu’il ressentait. Voir assassinée une personne qu’il était de son devoir de protéger… c’était l’une des pires choses qui pouvait lui arriver. Elle posa une main amicale sur son épaule, elle le soutiendrait.
- « Quelles nouvelles capitaine ?
- Elle n’était pas encore morte lorsqu’ils l’ont emmenée Générale.
- Que Therdone lui donne la Volonté de survivre… Avez-vous attrapé l’assassin ? »

La douleur se fit plus vive sur son visage. La réponse était négative. « Des témoins affirment avoir aperçu un homme vêtu richement poignarder la dame Diantha. C’est le seul point sur lequel ils s’accordent. Tout le reste n’est que divagation et ne nous sert à rien. » Son regard se ternit. « Nous aurons de la chance si nous le retrouvons, surtout que certains invités ont eu le temps de disparaître avant que nous ne fermions les portes. S’il faisait partie du lot… »
« Alors vous ferez tout ce que vous pourrez pour recueillir le témoignage d’éventuels témoins. Capitaine, donnez vos ordres et allez rejoindre le Gardan Edorta. Il faudra en passer par là alors autant que ce soit le plus tôt possible. Ensuite, attelez-vous à la tâche et ne laissez partir personne tant que vous ou vos hommes ne l’aurez pas interrogé.
Je dois retourner à la caserne, la nouvelle se répandra vite dans les rues. »
Et il leur faudrait être prêt à juguler tout éclat qui pourrait se manifester après l’annonce de l’odieux crime. Le culte, les Olarils, la Révolution ou la Dissidence, chacun se retrouverait concerné par cet assassinat et il leur faudrait prévoir et contrôler tous les débordements que cela pourrait déclencher.
Bellone salua Farenii de la tête et prit le chemin de la sortie, suivie par l’Inventeur. Elle laissait le Capitaine à son sort, mais elle savait qu’il assumerait sa responsabilité et n’en serait que plus efficace dans sa recherche du meurtrier.
Elle n’était pas encore morte… pourvu qu’elle survive.

L’air frais de la nuit l’arracha à ses pensées. Elle avait parcouru le chemin sans s’en rendre compte, réfléchissant mentalement aux dispositions à prendre pour les jours suivants. Damian insista pour la raccompagner chez elle, elle accepta malgré sa première dénégation, reconnaissante malgré tout à son compagnon.
« Pardonnez-moi cette absence de conversation, cette fin de soirée… qui a bien pu concevoir un tel acte ? » La question n’attendait pas vraiment de réponses, les spéculations pouvaient mener sur n’importe quelle piste. Révolution, Dissidence… ou bien une personne qui ne voyait pas d’un bon œil cette union entre deux peuples. A moins que cela concernait directement les enfants ? Trop de directions, et aucuns indices. Brusquement, Bellone se tourna vers lui. « Que pensez-vous de tout cela ? » Un avis extérieur ne serait pas de trop pour démêler une partie de cette énigme…
Ils approchaient rapidement de sa demeure où elle ne resterait que le temps de changer de vêtements. La nuit serait longue.
Revenir en haut Aller en bas
Damian Olynn
Ilédor
Ilédor
Damian Olynn


Nombre de messages : 93
Age : 35
Date d'inscription : 13/02/2011

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 34 ans
Profession: Ingénieur / Inventeur
Positionnement : Conservateur
Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les Masques ne sont pas les seuls Loups   Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 EmptyJeu 25 Aoû - 22:30

Bellone, bien que le ton n’eut rien d’insultant ou de dégradant, se montra plus ferme envers lui et c’est sans un mot qu’il obtempéra. Il se rendit compte de l’erreur qu’il avait fait en posant cette question, mais il s’était senti préoccupé par le sort du Gardan Edorta, et il estimait que l’on ne pouvait pas lui en tenir rigueur.

Il la suivit donc calmement à l’intérieur, abasourdi par la panique ambiante, jusqu’au Capitaine Farenii qui renseigna Bellone. Resté comme elle le lui avait demandé en retrait, il bu les paroles du Capitaine et ne put retenir un discret soupir de soulagement lorsqu’il lui dit que Lis Diantha n’était pas encore morte. Certes, ce n’était pas rassurant, et le coup s’il ne la tuait pas risquait de compromettre la naissance des Elus, ce qui serait un drame tout aussi terrible, si ce n’était plus. Il se demanda en avisant la foule d’un regard qui, parmi ces gens, pouvait être assez vil pour s’en prendre à ce qui leur tenait à cœur à tous, sans vergogne… Qu’est-ce qui pouvait justifier un tel traitement ? La Jalousie ? La Haine… ?

Bellone lui avait proposé de la suivre, une fois le compte rendu du Capitaine terminé et comme elle l’avait supposé il préférait cela à la compagnie des personnes qui étaient retenues au Palais. Il y rentrerait bien assez tôt, puisqu’il y vivait… Le lendemain à l’aube, il essaierait de voir Ysor… Si son épouse allait un peu mieux ou… Si son état avait tragiquement empiré dans la nuit. Alors il voulait présenter ses vœux, ou ses condoléances à celui qui lui avait donné une telle chance, et le soutenir s'il le pouvait dans le plus bref délai. Il ignorait où cela le mènerait, mais il insista néanmoins pour raccompagner Bellone chez elle. Après tout, le meurtrier rôdait peut-être dehors à présent et elle était une femme, dans une tenue qui n’avait rien de pratique et, pour ce qu’il pensait voir, désarmée. Un homme n’ayant aucun scrupule à s’en prendre à la mère des Elus ne ferait pas grand cas d’une Générale. Ou irait-il après, il n’en avait pas la plus petite idée, mais cela n’avait pas d’importance. Il aviserait.

L’air frais, cette fois, ne lui fit pas de bien, son humeur était trop glaciale pour cela. Même son éternel sourire doux s’était volatilisé au profit d’un visage sombre et fermé. Il se tenait droit néanmoins, conscient que son imposante stature suffirait à éviter à Bellone des ennuis.

Tout à coup, se rendant peut-être compte de la froideur de leurs derniers échanges (froideur justifiée s’il en est) elle se tourna vers lui et s’en excusa. « Vous n’avez rien à vous faire pardonner, je vous assure. » Ses yeux gris, cependant, ne purent la rassurer sur ce point, tant toute tentative de sourire aurait été ridicule.

Enfin, il prit quelques instants pour réfléchir à la question de Bellone. Finalement, il tenta une réponse, sa voix plus basse, comme s’il souhaitait éviter qu’elle ne parvienne à des oreilles indiscrètes. « Je ne sais pas. J’ai du mal à concevoir qu’un Ilédor ait pu sciemment s’en prendre aux Elus de la Prophétie… Quant aux Olarils, ils se targuent, pour ce que j’en sais, d’un refus total de la violence… Enfin, ce ne serait pas la première fois que l’on aurait affaire à un odieux mensonge… » Il poussa un léger soupir. « On a parlé d’un homme bien vêtu, un Ilédor je suppose, donc… Les Révolutionnaires auraient pu formenter pareil crime bien sur, je suppose qu’ils sont gênés par ces héritiers de Bakarne plus légitimes qu’ils ne le sont… Il y a aussi les Dissidents… Mais je ne les connais pas. Non pas que je les porte davantage en mon cœur, mais tout ce que je sais d’eux se résume au fait qu’ils en ont après le Conseil… Pourquoi dans ce cas s’en prendre à Lis Diantha plutôt qu’à Riarg Karnimacii ou Vanhilde Tehanii ? » Finalement, il quitta Bellone du regard pour le reposer, plus soucieux, droit devant eux. « Je ne vous serais pas d’une grande aide, je le crains… Je vis trop enfermé pour être bien au fait des subtilités qui pourraient conduire à un acte aussi grave… Cette pauvre femme, qu’elle ait la Volonté de tenir bon… » Ne souhaitant pas l’importuner dans ses réflexions (elles devaient être denses) il décida d’en rester là et de ne pas en rompre le fil avec une question. Après un petit coup d’œil qu’il jeta au profil de Bellone, il retint un nouveau soupir, sans cette histoire, ils auraient pu passer une excellente soirée. Elle était, jusqu’à ce que ces cris leur parviennent, particulièrement agréable. Elles étaient rares les soirées que Damian passait en aussi bonne compagnie. Il ne formula pas ce regret, conscient que ce serait tout à fait déplacé, compte tenu des circonstances, mais il ne pu l’empêcher de poindre sur son visage tandis qu’il le reportait en silence sur le chemin qui les menaient chez sa cavalière.
Revenir en haut Aller en bas
Bellone Lastareth
Ilédor
Ilédor
Bellone Lastareth


Nombre de messages : 937
Age : 33
Date d'inscription : 22/06/2010

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 29 ans
Profession: Générale des Armées
Positionnement : Conservatrice
Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les Masques ne sont pas les seuls Loups   Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 EmptyMer 31 Aoû - 7:35

L’Inventeur se trouvait autant dans le flou que la Générale, ce qui était autant rassurant qu’inquiétant, tout dépendait du point de vue dans lequel elle se plaçait. Quoi qu’il en soit, cela ne risquait pas de s’arranger au fur et à mesure que le temps passerait. Au contraire, l’écheveau se ferait beaucoup plus dense et inexpugnable, au point que les rares indices qu’ils pourraient posséder leurs seraient totalement inutiles. Seuls ceux qu’ils recueilleraient « à chaud » pourraient être d’une quelconque utilité, ceux venant plus tard risquant de n’être que le fruit de fabulateurs désireux de s’offrir une place sur le devant de la scène.
Déjà, alors même qu’il ne s’était à peine écoulé que quelques minutes, les témoignages variaient grandement d’une personne à l’autre. Si on observait déjà des variantes, on ne pourrait guère leurs faire confiance par la suite.

Cependant, aux oreilles de Bellone, une chose importante ressortait de la réponse de Damian. On pouvait imputer cet attentat aux Révolutionnaires ou aux Dissidents, bien qu’il soit difficile de leur trouver un mobile. Les premiers souhaitaient ardemment le retour sur le trône d’Isles d’un héritier de Bakarne, et les enfants de Lis Diantha appartenaient, tout autant qu’elle, au peuple descendant de leur illustre exilé. Qui plus est, ils avaient été annoncés par la prophétie. Pourquoi vouloir alors les écarter en éliminant leur mère ?
Quant aux dissidents… jusque là ils semblaient surtout s’en prendre au Conseil et à la déchéance de la Noblesse. Alors qu’est ce qui pouvait les pousser à s’en prendre à la mère des Elus ?
Ce pouvait être l’un de ces groupes, ou bien aucun des deux.

Il lui venait à l’esprit un troisième protagoniste, mais elle ne s’en ouvrit pas à Damian. Elle lui faisait confiance sur beaucoup de sujet, la défense de la Cité par exemple, mais sur celui-ci, elle ne connaissait pas suffisamment l’homme pour se risquer à lui faire part de ses doutes. Car elle connaissait bien les machinations de ces gens là pour les subir presque tous les jours. Bien que le Conseil ait avalisé l’union de l’Olarile avec leur marionnette, peut être avaient ils finalement réalisé que leur choix n’était pas des plus judicieux. Cela n’aurait guère étonné Bellone… La Future Reine lui avait semblé être une personne de caractère, ce qui risquait de compromettre certains plans du Conseil. Après tout, qu’avaient-ils à faire (à part la Tehanii) de la Prophétie et des Elus si ceux-ci ne servaient pas leurs intérêts ?

Seulement, s’ils n’attrapaient pas l’Assassin, jamais ils n’auraient la réponse à ces questions. Et quand bien même l’attraperaient ils, celui-ci pourrait encore les berner. Il y en avait, quelques uns, qui parvenaient à résister à toute forme d’interrogatoire, et s’il s’agissait vraiment d’un coup du Conseil, rien n’aurait été laissé de côté.
Mais encore fallait-il qu’ils puissent mettre la main dessus…

Ils n’avaient pas perdu de temps en chemin et déjà sa demeure leur faisait face. Une estafette se tenait sur le porche, l’air de l’attendre. Bellone poussa un léger soupir, elle n’aurait aucun repos ce soir. Et pourtant, la soirée avait si bien commencé, une soirée telle qu’elle n’en avait plus connu depuis qu’on le lui avait enlevé. Mais il était inutile de se répandre en vains regrets, dans un cas comme dans l’autre. Cela aurait paru mesquin…

« Si cela concerne les évènements du Palais, je suis au courant du principal, pour le reste vous attendrez que je sois ressortie. » Le messager acquiesça et se recula de quelques pas, laissant une relative intimité à sa Générale et son compagnon. « Je suis navrée, je ne veux pas vous mettre ainsi à la porte, mais le devoir m’appelle et il va falloir que je reparte immédiatement. »
Son regard se tourna vers le soldat qui attendait. « Souhaitez-vous… être escorté jusque chez vous ? Le coin risque de ne pas être des plus sûr avec la garde du Palais et le Guet sur les dents… »
Revenir en haut Aller en bas
Damian Olynn
Ilédor
Ilédor
Damian Olynn


Nombre de messages : 93
Age : 35
Date d'inscription : 13/02/2011

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 34 ans
Profession: Ingénieur / Inventeur
Positionnement : Conservateur
Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les Masques ne sont pas les seuls Loups   Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 EmptyVen 4 Nov - 19:11

La suite du parcours se fit en silence. Il sentit sa compagne pour l’occasion silencieuse… d’un silence lourd, préoccupé et concentré. Lui-même se retira en son esprit et tenta d’y modéliser ce qui avait bien pu s’y passer, mais rien ne lui venait. Tout était flou et malgré son imagination, son caractère profondément réticent à l’idée de toute violence le rendait incapable de mettre sur cette abomination des images concrètes. Cette femme si belle, son ventre rond et doux plein des promesses pour tout un peuple, frappée sauvagement pour ensuite s’écrouler dans son propre sang… L’image était trop odieuse, trop horrible pour que son esprit et sa volonté ne se mettent d’accord et la concrétisent derrière ses yeux.
Abandonnant l’idée d’offrir à la Générale des hypothèse plus pertinentes que celles prononcées plus tôt, il laissa un infime soupir lui échapper et son regard quitta le bout de ses bottes qui martelaient le sol au rythme imposé par Bellone pour se poser plus loin, devant lui.

La villa se dressait non loin d’eux, éclairée. D’ici, ou peut-être était-ce sa propre tension qui lui brouillait la vue, elle lui paraissait frémissante, inquiète et agitée. En serait-il de même pour son atelier ? Pourrait-il seulement le regagner et s’accorder un peu de repos ? A présent qu’il y pensait, il en doutait : sans doute avait-on déjà bloqué toutes les issues su palais… et lui était dehors. Il serait inconvenant de demander à Bellone de l’héberger pour la soirée, au cas-où. Toute cavalière qu’elle avait été, elle était une jeune femme, un bon parti célibataire, et il ne faisait jamais bon laisser courir ce type de rumeur au sujet de femmes influentes telles que la Générale.
Quoi qu’à bien y réfléchir, il y avait peu à parier que qui que ce soit s’intéresse à cela, compte tenu des évènements.

Ils atteignirent la demeure de Bellone où l’attendait une estafette, et un soldat avant qu’il n’ait eu le temps de penser à une alternative. A cette vision, l’idée que leur soirée s’achevait s’imposa un peu plus dans l’esprit de l’Inventeur du Gardan Edorta.

Il demeura silencieux tandis que Bellone s’adressait au soldat puis, plus ou moins sur la même lancée, à lui. Il fut frappé, quoi qu’il n’y eut rien de désobligeant dans le ton ou les mots prononcés, et se contenta de secouer la tête. Non, il n’avait pas besoin d’escorte.
D’une voix aggravée, il glissa donc : « Non. Je vous remercie, mais l’air frais me fera du bien, et je pense être en mesure de me défendre. » Il était peut-être doux, et calme, mais il était grand, large et ses bras étaient puissants. Ceux qui s’en étaient pris à lui spontanément, compte tenu de son apparence, pouvaient se compter sur les doigts d’une main. Et puis, il était évident qu’il ne portait sur lui rien qui pu attirer la convoitise. Non décidément, il ne craignait pas pour sa santé. « J’ai besoin d’un peu de silence, et de calme, car il est probable qu’il n’en aille pas de même une fois arrivé au Palais. » Un regard entendu.

Son sourire, qui avait disparu jusque là, reparu alors, mais plus triste, et moins généreux. Il n’était pas de bon ton de se montrer trop heureux, et par chance, il ne l’était pas. Il s’approcha alors et saisit la main de Bellone avec une profonde douceur, comme si sa fragilité était celle du cristal. Y déposant un baiser léger et humble, il redressa en sa direction un regard hésitant. « C’est une bien funeste fin, pour une soirée qui aurait pu être fort agréable en vôtre compagnie… J’espère sincèrement avoir l’occasion de poursuivre avec vous cette conversation un jour si… tout cela s’apaise. » Puis, conscient que le temps était compté pour la Générale, il la salua sobrement, inclina la tête en direction du soldat.

Sans un mot de plus, il tourna les talons et se mit en route en direction de son atelier. Il ignorait s’il pourrait ou non rentrer, mais certains, ce soir avaient de bien plus graves raisons de laisser leur angoisse s’épancher.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Les Masques ne sont pas les seuls Loups   Les Masques ne sont pas les seuls Loups - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Les Masques ne sont pas les seuls Loups
Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2
 Sujets similaires
-
» La nuit, tout les chats sont...Noirs?

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Tables d'Olaria :: Introduction à Olaria :: ♦ Les chemins de la vérité :: ♦ Quinze ans plus tôt :: Ville Haute :: Le Palais du Gardan Edorta :: La Grande Salle de Réception :: Le Bal des Fiançailles-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser