Les Tables d'Olaria
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 Un entretien pour l'Avenir

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Lysandre Hirune
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MessageSujet: Un entretien pour l'Avenir   Un entretien pour l'Avenir EmptyVen 26 Nov - 20:31

Les discutions étaient nombreuses. Trop nombreuses. Il y en avait partout, en tous sens, dans tous les tons possibles. Des clameurs d'allégresse, chacun demandant des nouvelles des leurs proches, Arngrim semblait assailli de toutes parts. Lysandre comprenaient qu'ils soient tous si impatients d'avoir un peu de réconforts, d'espoir... Mais le retour du frère de Laclaos était important pour elle aussi, et au delà d'être rassurée sur la santé de ses proches !
Elle ferma les yeux une seconde, la présence de Sorastrata restant bien positionnée dans son esprit, elle sut se calmer et se promettre de ne plus avoir de telles réflexions. Son Peuple avait là le symbole même de ce en quoi ils croyaient tous : les miracles, bienveillants.

Elle eut une pointe soudaine au coeur, qui la blessa. Pourquoi n'avait-elle pas été accueillie avec autant de joie et de reconnaissance à sa sortie de Prison ? Elle avait prit leur défense à tous en s'opposant à l'Oracle, pour leur Bien. En baissant les yeux, alors que l'Edorta répondait, serrait des mains, enlaçait des heureux à tour de bras, le Chef se sentit minuscule. A côté d'Arngrim, qu'était-elle ? Être Chasseresse ne signifiait plus rien, être Chef des Olarils était insignifiant quand on avait un frère de Laclaos, soudainement.

En tournant les yeux, elle vit pourtant des visages qui la regardaient, et se rendit compte qu'on lui parlait, à elle aussi. Elle n'y avait pas fait attention réellement … Comme un sursaut, elle prit part aux réjouissances, alla vers son Peuple, les encourageant par des accolades, acquiesçant à leurs hourras. Après tout, ils étaient en liesse, ce soir, c'était, bien sûr, le principal, n'est-ce pas ?

Il fallut beaucoup de temps avant qu'elle ne puisse elle, profiter de l'Edorta. Il semblait qu'aucun ne souhaitait le laisser en paix, mais il sut leur promettre de revenir les voir dès qu'il aurait parlé au Chef. Il avait dit « au Chef ». Un sourire grandiose illumina le visage de l'Hirune lorsqu'elle marchait aux côtés du Vigneron, d'un pas lent, pour laisser à Grand Mère le temps de les suivre.

Dans la pièce voisine, un feu crépitait, pauvre et froid, une simple table rongée et bancale les attendait. C'était le Quartier des Humbles, après tout … Arngrim s'assit lourdement sur un tabouret grossier, mais Lysandre ne pouvait que rester debout, en action, en mouvement. Elle se sentait à la fois bouillante et impatiente, bien que se retenant d'être trop pressée. Il lui fallait donner l'image de ce Chef qu'elle devait être, qu'elle avait promis d'être à Sorastrata, et aux Olarils.

Il n'était pourtant pas facile de se retenir. Elle se mordit la lèvre avant de parler.

« Arngrim, il faut que tu saches qu'un autre Olaril peut prétendre au trône à ta place. » Inutile de passer par quatre chemins ! Il fallait qu'il ait toutes les informations en un temps record, pour pouvoir ensuite savoir quoi faire.

Oui... Car si elle savait petit à petit le rôle qu'elle tenait à avoir au sein de la communauté Olarile, elle avait peu à peu d'autres rêves au sujet d'Isle. Et bien que cette Prophétie de ces abjectes Oracles aient décidé de s'allier aux volontés de Laclaos à sa mort, bien qu'elle ait juré et inscrit dans les Tables qu'elle respecterait sa Volonté, Lysandre ne voulait pas céder sa place trop vite …

Pour cela pourtant, il fallait lui révéler certains passages de leur Héritage Divin.

« Mais avant tout, peut-on réellement faire confiance à ces Révolutionnaires ? Qu'est-ce qui nous dit qu'ils te laisseront le trône s'ils arrivent à prendre la Cité ? » Lysandre avait toujours beaucoup de mal à accorder autre chose que de la méfiance, voire de la haine, à ces Ilédors …

Enfin, elle ne put plus retenir ce qui la rongeait depuis qu'elle avait vu la capuche laisser apparaître l'Edorta. « Arngrim, pourquoi avoir rassemblé les Nôtres, avant d'être venu me voir ? Pourquoi tu ne m'as pas contactée moi, avant, pour … Certes ces gens dehors te veulent en Roi dans le futur, mais je suis Chef des Olarils, tu aurais dû m'en parler avant. » Reprocha-t-elle d'un air qui n'était pas colérique. Certes, il résidait de la rancœur, mais Lysandre était plutôt vexée d'avoir été mise au même rang que tous.
Elle aurait pu s'associer au retour du Vigneron, porter elle-même la nouvelle. Et au lieu de ça, c'était Mithridate Télaran qui avait été dans les confidences, qui avait été à l'initiative de tout ceci. Quel gâchis !
C'eut été à elle d'apporter cet espoir aux Olarils... Il aurait dû lui demander conseil. Elle était Chef après tout ! Et jusqu'à preuve du contraire, elle était encore son Chef à lui aussi. A tous les Olarils. Quels qu'ils soient.
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MessageSujet: Re: Un entretien pour l'Avenir   Un entretien pour l'Avenir EmptyMar 11 Jan - 15:47

    Après s’être rempli un verre de vin, Arngrim avait écouté, assis sur son tabouret, les questions et les revendications de Lysandre. Si cela avait pu l’agacer par moment pendant le voyage jusqu’à ces terres incroyables, c’était aujourd’hui une douce musique à ses oreilles. Voilà des semaines, des mois, qu’il devait donner le change et se montrer fort pour les autres, prendre des décisions et assumer les horreurs qu’il avait dû commettre. C’était grisant, certes, mais c’était aussi un lourd fardeau quand on est seul à pouvoir l’assumer. Personne parmi les Olarils restés en arrière n’étaient ni assez sage, ni assez engagé pour pouvoir le soutenir, le conseiller. Il n’avait pas encore pu placer la confiance qu’il avait en son peuple dans les hommes de cette armée qui assiégeait la cité. Cela viendrait, il avait même déjà remarqué quelques jeunes éléments prometteurs, mais le temps avait manqué.

    Mais maintenant qu’il avait pu rejoindre les autres… tout irait mieux.

    « Lysandre, Sorastrata, laissez-moi vous dire pour commencer que je suis bien heureux de vous revoir et de vous entendre. Vous m’avez manqué » leur dit-il, avec son sourire si caractéristique sur les lèvres.

    Cependant, son sourire s’effaça l’instant d’après.

    « Permettez-moi d’abord de vous parler de Kal’berrik. Comme je l’ai annoncé aux autres, il est mort. Je l’ai tué. Il était devenu fou, plus encore qu’avant, après votre départ. Il allait conduire tout le monde vers un avenir funeste. Et puis il s’en est pris directement à moi. J’ai compris qu’ici, mon acte est considéré comme un acte politique, une démonstration de ma volonté. Cependant, cela n’en demeure pas moi un crime ignoble, et si les Dieux ou ce Therdonne veulent bien me pardonner, cela demeure un fardeau que je vais avoir à porter jusqu’au tombeau. »

    Quelque-chose de difficile à définir se lisait dans les yeux de l’Edorta. Il semblait franc en tout cas.

    « Il me fallait en parler à quelqu’un, et je crois que vous pourrez comprendre » leur souffla-t-il avant de vider son verre plus vite que de raison.

    Avant que les deux femmes n’aient le temps de vraiment réagir et de répondre quelque-chose, il enchaina de sa voix habituelle :

    « Lysandre, je te pris de nous excuser, mes nouveaux amis et moi. C’est eux qui ont organisé cette rencontre, et je dois avouer les avoir laissé faire comme il leur sembler être le mieux. J’aurais cependant dû leur dire de te faire prévenir à l’avance. La faute vient de moi. »

    Il se resservit un verre.

    « Ces révolutionnaires me semblent être justes et croire en leur cause. Ils ne cherchent pas le pouvoir, si c’est ce que tu crains. Je devine au peu que j’en ai vu que cette cité recèle de splendeurs toutes plus surprenantes les unes que les autres, mais ce que vous n’imaginez pas, c’est l’étendu des terres qui l’entourent. Il faudrait plus d’une lune pour les parcourir du Nord au Sud. Les villes et villages sont innombrables, tout comme les habitants qui y vivent. Nous ne somme qu’un cheveu sur la soupe, et pourtant, ils croient en nous. Je leur fais confiance. Et puis, leur vin est bon. »

    Il goûta, plus longuement cette fois-ci, au liquide contenu dans son verre, puis repris, d’un ton plus sérieux.

    « Lysandre, je ne suis pas là pour te prendre ton pouvoir. Je crois cependant qu’il a perdu une bonne partie de son sens ici. Mais je devine que tu ne parles ni de toi, ni de tout ces Olarils qui, selon moi, son tout autant descendants de Bakarne que Sorastrata ou moi. Explique-moi. »
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Lysandre Hirune
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MessageSujet: Re: Un entretien pour l'Avenir   Un entretien pour l'Avenir EmptyJeu 13 Jan - 18:44

Oui, Chef des Olarils ne signifiait, ici que trop peu de choses. Cependant, elle avait deux espoirs, qui restaient trop sujets à des ajustements, si les choses ne se déroulaient pas pour le mieux. Lysandre se rendit bientôt compte de la simplicité réconfortante d'Arngrim. Il était calme, vraisemblablement heureux d'être avec elles, serein presque, alors que dehors, une ville énorme dont ils ne pouvaient pas imaginer la taille, était assaillie par des guerriers dont les talents militaires étaient à des lieux de leurs connaissances misérables.

Ils avaient pourtant un merveilleux atout. Ils étaient Olarils, et ils portaient sur leurs épaules, les espoirs de tout un peuple qui n'était pas le leur encore, et ce depuis des centaines d'années ; ils avaient été attendus par les plus idéalistes, et tous les Ilédors, maintenant, croyant en eux, comptaient sur eux. Leur simple présence était la promesse d'un avenir meilleur, selon cette Prophétie. C'était à la fois énorme et trop flou ; comment de simples Olarils pourraient-ils être la Solution aux nombreux problèmes de ces étrangers ?

Car Lysandre ne se sentait pas Ilédore. Et Arngrim n'avait pas tord : en réalité, beaucoup savaient qu'ils tenaient tous un peu d'héritage des Dieux d’antan. Les femmes Olariles avaient partagés leurs couches avec ces êtres magnifiques, les Déesses s'étaient éprises des hommes, et chaque Olaril avait du sang Olarii dans les veines... Pourtant, il résidait quelque chose que l'Edorta devait savoir, et qu'il ignorait encore. La réelle généalogie de Bakarne. Quelqu'un qui serait plus légitime que lui, qu'elle, ou que n'importe quel autre de leur Peuple.

« Mon pouvoir se trouve bien amoindri, je te l'accorde, depuis que nous avons passé la Gérax. Mais il me faut t'apprendre la mission que Laclaos m'a confiée. » Elle n'avait pas eu l'intention, lorsqu'elle avait demandé à voir le Vigneron en aparté, de lui révéler les réels détails de ces intentions, et de la cause pour laquelle elle se battait, et se battrait encore. Pourtant, cela semblait désormais logique, comme un besoin qu'elle avait au fond d'elle, maintenant, de tout avouer. Pour se libérer.

« Lorsqu'il m'a nommé Chef des Olarils, Laclaos m'a fait promettre de rester et conduire notre Peuple, jusqu'à ce qu'un réel Héritier de Bakarne, digne d'être Chef, soit en âge de prendre ma suite. » La Chasseresse fit glisser ses yeux de l'Edorta à Grand Mère. Jamais elle n'avait conté, en de telles réalités, les termes exacts de son accession au pouvoir. Elle prit une profonde respiration, car se délester de ces poids semblait douloureux. Elle perdait bien des gloires ainsi ; elle avait cédé à ce marché, avait accepté de laisser sa place à un Edorta, elle ne donnerait pas à un Hirune la place de Chef.

« Dans cette lignée, les enfants de Laclaos, mais plus encore, l'enfant de Xan, est le légitime Descendant des Dieux. » L'Hirune avait une lourdeur au coeur, à narrer cette histoire ; une honte profonde, de n'être qu'un Intermédiaire, et d'avoir également mal joué son rôle depuis la mort de l'Edorta. Elle avait certes l'orgueil de ne jamais le reconnaître, mais cela n'empêchait pas Lysandre d'en avoir conscience. Ces reproches étaient juste cachés, masqués, elle les rejetait ou trouvait des excuses. Pourtant, si elle avait mal commencé, il lui restait, pour prouver sa Valeur et l'écrire dans les Tables, à honorer la Parole donnée à Laclaos.

« Tu penses que Xan est mort sans donner d'héritier. Je le pensais aussi avant hier. Mais Lis Diantha porte deux êtres en son sein, et ils sont de son sang. Elle enfantera les Descendants, Arngrim, et elle les a déjà offert au Gardan Edorta ! » L'Annonce n'avait pas encore été faite, mais si Sorastrata disait vrai, et connaissant Lis, cela irait très vite. Elle devait déjà être dans les draps dorés du Roi, cette nuit. Lysandre eut un sursaut haineux envers cette Vipère.

« Si nous ne faisons rien, ils seront élevés en Ilédors, pour devenir de dociles enfants. » Elle avait dès lors intégré leurs deux places. Oui. Lysandre savait désormais qu'elle devait s'associer à Arngrim, et ainsi, devenir Révolutionnaire. Son coeur accélérait à mesure qu'elle parlait, sa voix s'élevait aussi.

« Je ne laisserais pas ces Etrangers éduquer nos Enfants, et je respecterais mon engagement envers ton Frère, en menant les Olarils, et en aidant le futur Chef à être son digne héritier. Je ne veux pas voir notre Peuple amoindrit par leurs manœuvres et leurs intrigues, le fils, ou la fille de Lis doit être le prochain Chef. J'ai promis Arngrim. » Elle eut soudainement les larmes aux yeux, comme une enfant qui souligne le terrible engagement qu'elle a pris, et dont elle ne peut se soustraire.

Arngrim l'aiderait. Lysandre ne voyait aucune autre solution. Et pour cela, elle devait, elle, aider les Révolutionnaires. Ils devaient chasser le Gardan Edorta, pour éviter qu'il n’asservisse les rejetons de la Prêtresse, et tous les Olarils, par le même stratagème.
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MessageSujet: Re: Un entretien pour l'Avenir   Un entretien pour l'Avenir EmptySam 15 Jan - 0:16

Il fallut plusieurs minutes pour que l'agitation de l'assemblée se dissipe suite à l'annonce d'Arngrim, pour que Lysandre puisse enfin l'atteindre et l'inviter dans la pièce avoisinante. Et pendant ces instants, tandis que les trois Olarils se retiraient et pendant toute la conversation, Grand-Mère resta silencieuse, assise posément, son manteau drapé autour d'elle et son regard perçant fixé sur Arngrim. Elle n'avait jamais bien connu le frère de Laclaos, qui était reclus en plus d'être un Edorta, mais elle le considérait avec prudence ; la famille du vigneron était aussi ombrageuse que celle de la Chasseresse, et à présent que le trône d'Isle lui avait été promis, Sorastrata s'inquiétait de sa capacité à entendre les conseils, et surtout à s'entendre avec sa petite-fille.

Fort heureusement, Lysandre sut garder son calme et pressa le sujet qui importait vraiment : comment servir leur peuple au mieux dans le panier de crabes qu'était cette guerre. Et lorsqu'enfin, elle laissa parler sa fierté offensée, l'Edorta s'empressa de calmer le jeu. Lorsqu'il évoqua le sort de Kal'Berrik, la matriarche opina lentement du chef ; le pontife lui avait toujours semblé instable, mais si Arngrim disait vrai, la folie avait fini par le prendre. La nouvelle de sa mort était comme un sinistre rappel d'une époque si proche, et qui semblait pourtant si lointaine, où les Olarils étaient divisés par des disputes insensées. Ils semblaient bien dérisoires, les conflits qui les opposaient du temps où le titre de Chef était le plus haut enjeu. La vieille Chasseresse commenta l'apparente culpabilité de l'Edorta d'un grognement approbateur : il était juste qu'il se sente ainsi pour ce qui restait un crime, mais on ne pouvait nier qu'il valait mieux que le pontife soit mort.

Ce n'est qu'une fois la discussion arrivée au coeur du problème, et une fois que Lysandre eut exposé les faits à Arngrim que l'Ancienne prit la parole.

« Ces enfants sont essentiels, Arngrim, ils sont la clé de notre futur et de celui des Ilédors. Les Ilédors croient à la Prophétie des Oracles, et les enfants de Lis sont les mieux placés pour en être les Elus : ils sont les héritiers légitimes des Tables d'Olaria et du trône d'Isle, tout à la fois. Tous les acteurs de cette guerre le savent ou le sauront bientôt, et tous vont tenter de les intégrer dans leurs plans. Les Conseillers veulent mettre le nom d'Arlanii sur ces enfants dont le sang est Olarii, et se servir d'eux comme de nouvelles marionnettes pour prolonger leur règne. Si la cité tombe et que toi ou Beltxior monte sur le trône, un de ces enfants sera le successeur désigné. Et il y a une troisième faction en Edor Adeï, les Dissidents, qui désirent mettre leur chef sur le Trône, et qui voudront probablement se débarrasser de ces gêneurs ou les mettre dans leur poche. »

Sorastrata resta assise tout en parlant, regardant ses deux interlocuteurs de ses yeux de rapace et énonçant la situation d'une voix ferme. Arngrim était leur seul lien véritable, leur seul influence sur le commandant de l'armée révolutionnaire, il était essentiel qu'il ait les mêmes intentions, les mêmes projets qu'elles. Le peuple Olaril ne pouvait plus se permettre d'être divisé.

« J'ai croisé Lis Diantha dans les rues de la cité il y a quelques jours. Elle s'échappait de la garde des Oracles, qui désiraient sûrement l'avoir comme pion pour leur propre jeu, et se dirigeait vers le Palais du Gardan Edorta, où elle pensait pouvoir obtenir plus d'avantages. Elle n'a que ses propres intérêts en tête, Arngrim, et je ne doute pas qu'elle soit satisfaite par un titre de Reine, même si elle doit abandonner ses enfants aux griffes du Conseil. S'ils annoncent que l'Héritier de Bakarne est un Arlanii, le soutien du peuple leur sera assuré et vous aurez fort à faire. »

Tout en évoquant la prêtresse de Bakarne, l'Ancienne avait jeté un regard à sa petite-fille et son ton était devenu férocement amer. Les deux Hirune étaient unis sur ce front plus vivement que sur tout autre : Lis pouvait bien mourir, elles n'en avaient cure. Les enfants méritaient un meilleur sort et une meilleure mère. Sorastrata se retourna vers l'Edorta et parla d'un ton franc.

« Je vais être honnête, Arngrim. Je n'ai aucun pouvoir sur cette guerre et je ne suis que peu intéressée par l'identité du vainqueur. Ce qui m'importe avant tout c'est que notre peuple soit bien traité, que son âme endure, et, si les Dieux le veulent, que sa sagesse ramène un peu de raison aux Ilédors. Tu nous dis que tes « amis » peuvent être nos alliés, bien, je suis prête à te croire : ils semblent vouloir changer les choses et pouvoir nous écouter, puisqu'ils partagent notre nom. Mais ce qui se passe sur le champ de bataille et au commandement de cette armée est ton domaine ; le nôtre est à l'intérieur de ces murs, et notre première mission est maintenant de venir en aide à ces enfants. S'ils peuvent recevoir le savoir des Ilédors et la sagesse des Olarils, le titre de Chef et le trône du Gardan, ils pourront tout changer, et ils pourraient bien le faire même en portant le nom d'Arlanii. »

Tendant la main, elle invita Lysandre à se rapprocher d'elle tandis qu'elle se levait, prenant le bras de sa petite-fille dans une main et se hissant à son bâton de l'autre. Sorastrata n'avait pas prit la peine d'évoquer le travail qu'elle avait fourni pour les agents révolutionnaires à l'intérieur de la cité : les Olarils ne devaient être assujettis à aucune faction dans cette guerre, mais devaient oeuvrer pour leur propre futur..

« Mon ami, si Bakarne te sourie et que tu es couronné Gardan Edorta, nous serons à tes côtés. Mais tant que le présent est incertain, nous devons assurer notre avenir. Je ne tolèrerai pas que des descendants de notre peuple tombe sous la coupe des Conseillers et qu'ils deviennent de simples marionnettes. Notre priorité est d'être auprès du successeur de Lysandre et de le préparer à être un bon Chef, quoi qu'il puisse arriver, quel que soit le tour que prend le cours de la bataille. Je voudrais que tu nous aides à anticiper ce cours, afin que nous soyons au meilleur tournant : ton armée va-t-elle prendre la cité ou devons-nous chercher une place auprès des Arlanii ? Combien de temps allez-vous encore attendre ? »


Il y avait bien des choses à considérer, bien des plans à établir, mais la plupart ne concernaient pas directement Arngrim : il ne pouvait guère agir sur la situation dans la cité. Arngrim avait évoqué l'immensité du territoire d'Isle en dehors de la capitale, et Sorastrata avait pu voir de ses yeux la taille de l'armée de Beltxior ; pourquoi alors, en dépit d'une telle supériorité, attendaient-ils sans bouger devant les murs ? L'Ancienne n'entendait presque rien aux notions de stratégie et de conduite de siège, et l'impatience commençait à la saisir, prisonnière qu'elle était d'une cité où la paix et la sûreté lui semblaient illusoires. Il fallait progresser, le plus rapidement possible, car le jour approchait certainement où Ysor Arlanii allait faire l'annonce de ses fiançailles.
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MessageSujet: Re: Un entretien pour l'Avenir   Un entretien pour l'Avenir EmptyMer 16 Fév - 18:38

    Arngrim but les paroles de deux femmes en même temps que son vin. Celui-ci était un peu jeune, mais sa texture particulière -originale pour ses papilles habituées au vin Olaril- le rendait intriguant. Il aurait été bon de n'être qu'un vigneron. C'est une vie parfois rude, le travail ne manque pas, et les saisons sont parfois traitresses, mais c'est une vie simple.

    Cependant, que se serait-il passé s'il n'était pas entré dans le jeu politique ? Y aurait-il eu une oreille pour écouter ses cousins Télarans ? Ce voyage aurait-il eu lieu ? Peut-être la vie serait-elle plus rude mais plus simple, s'ils étaient restés dans les ruines d'Arestim Dominae... Souriant, Arngrim se demandait ce qu'il était advenu de sa terre et de ses enfants. Avait-il eu raison de les abandonner pour partir et protéger son peuple ? Cette raison n'était-elle pas juste une excuse pour assouvir une soif de pouvoir qu'il cachait au fond de lui derrière des discours mielleux ?

    L'Edorta amerait se dire que, tant qu'il se poserait cette question, il ne pourrait devenir un tyran...

    " Les hommes et les femmes qui se trouvent aux portes de la ville sont innombrables. Le peuple Olaril, à son apogée, ne pourrait les défier. Ces hommes croient certes à la Prophétie qui annonce notre venue, mais ce n'est pas elle qui les a fait marcher loin de chez eux, loin de leur famille, loin de leurs terres.
    Non, c'est un peuple qui travaille et qui voit que le fruit de son labeur ne lui revient pas. C'est un peuple qui a faim. Ils n'ont qu'une idée en tête : jeter hors de leur capitale les Arlanii et les Conseillers. Croyez-moi, il n'y a nul salut pour les Olarils aux cotés de ceux qu'ils veulent voir déchus."


    Arngrim avait sacrifié toute sa vie passée pour protéger son peuple, il ne l'abandonnerait pas aux griffes d'un dictateur imbécile, pour un enfant qui n'était pas encore né.

    " Les Ilédors ont besoin d'un dirigeant maintenant. Ils ne peuvent pas souffrir d'attendre l'avènement d'un Roi élu encore à naître. Cependant, s'il ne porte pas le nom Arlanii, et qu'il reçoit une éducation mixte, Olarile et Ilédore, je m'engage en ce jour, solennellement, à lui céder ma place sur le trône dès qu'il sera capable d'assumer les responsabilités qui pèseront sur ses épaules."

    Il ne cèderait rien sur ce chapitre. Il protègerait son Peuple, quoi qu'il advienne, et les Ilédors aussi était son Peuple, désormais. Ils l'avaient élu, les Olarii l'avaient élu, il ne pouvait les décevoir.

    "Nous avons un plan pour prendre la ville. Il va nous falloir encore du temps pour pouvoir le mettre à exécution, et surtout l'aide du plus grand nombre de personnes possible, à l'intérieur de ces murs. Est-ce que nous pouvons compter sur votre aide ?
    De mon côté, j'ai fort à faire pour calmer les ardeurs guerrières de ce peuple affamé et en colère. Leur dirigeant, Beltxior, est un homme passionné, et parfois un peu emporté ..."


    La ville tomberait, ce n'était qu'une question de temps. Si les Conservateurs ne changeaient pas de politique et que les Dissidents ne se montraient pas trop surprenant, on ne pourrait aller à l'encontre du Plan. Il le savait -rien ne pouvait aller à l'encontre de la Volonté commune d'un peuple outragé.
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Lysandre Hirune
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MessageSujet: Re: Un entretien pour l'Avenir   Un entretien pour l'Avenir EmptyDim 20 Fév - 17:58

Lysandre sembla prendre conscience, aux discours de l’Ancienne, qu’ils entraient réellement en Guerre. S’annoncer Révolutionnaire n’était qu’un aveu de sa pensée politique, mais il était question du Siège, de morts, de soldats et de guerre entre un même peuple, désormais. Il lui était difficile de concevoir correctement tous les enjeux, car ceux de son propre Peuple étaient mis en avant dans son esprit. Elle cherchait les solutions à leur portée, et n’en voyait que peu …

Ils n’étaient pas nombreux, pas armés, pas entraînés comme ces Soldats, qu’ils soient Conservateurs ou Révolutionnaires, voire Dissidents. Ils n’étaient pas Nobles, n’étaient pas écoutés à part pour chanter les anciens contes, et les Grands de ce Monde ne voyaient pour l’instant que leur joli artisanat, comme de sages paysans dont on apprécie les œuvres. Mais leur seul atout était le Sang qu’ils portaient. Il y avait là le seul chemin dont ils détenaient la carte. Mais sans pouvoir s’y rendre de façon trop pressée.

Le Chef des Olarils se trouvait devant celui qui serait, si le Plan des Révolutionnaires réussissait, le Gardan Edorta de tout ce continent. Son statut était bien maigre, son rang bien misérable face à Arngrim... Elle déglutit et chassa des idées sombres de son esprit. Pour couper court à ses divagations, elle répondit d’une voix tonitruante à la question de l’Edorta.

« Oui, tu peux compter sur nous. » En Nous, elle mettait les Chasseresse, Sorastrata, tout le Peuple Olaril qui s’était rendu ici ce soir. Ceux qui, depuis le retour d’Arngrim, avaient le mot « Révolution » aux lèvres.
Ils étaient pourtant loin d’être belliqueux de nature... Il ne fallait pas compter sur une action brutale ou musclée, par ils représentaient assez ici : ils étaient les Elus. Leur voix devrait être entendue !

« Grand Mère, avant toute manœuvre de la part des Olarii, il nous faut rencontrer le Gardan Edorta, et lui laisser une chance de nous introduire auprès des enfants de Xan. On le dit magnanime et pantin du Conseil. Eux, nous refuserait tout accès. Mais lui, peut-être saura-t-il voir ce qu’il doit Être. » Il leur fallait obtenir un entretien avec le Roi Ysor V, par n’importe quel moyen...

La Chasseresse ne c’était pas adressé qu’à Sorastrata, et ses yeux allaient de l’un à l’autre, cherchant aussi le soutien du Frère de Laclaos. Dans l’esprit de l’Hirune, déjà, une autre envie apparaissait. Depuis qu’il avait été évoqué, son souhait était de voir ce cousin de Bakarne Olarii, de lui parler, d’en savoir plus sur lui.
Lui qui avait su mener tout un peuple à marcher sur la Capitale, par sa simple prestance, avec son propre Nom. Il devait être admirable, bien qu’Arngrim le décrive comme tempétueux. Comme le Dieu Taureau... Lysandre eut un passage vif dans les yeux.

« J’aimerais rencontrer Beltxior Olarii, Arngrim, peux-tu me mener à lui ? Grand Mère, en mon absence, penses-tu pouvoir obtenir une audience auprès du Gardan Edorta ? » Elle caressa sans s’en apercevoir la main de la vieille femme, son alliée la plus proche à l’heure actuelle. Jamais elle n’aurait pensé pouvoir trouver une relation aussi intense avec l’Hirune... Elle espérait désormais réussir à avoir son admiration et sa fierté.




[Je vous proposer une petite élipse, parce qu’on se dit « oui d’accord » et HOP on zappe la fin?]
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Gribus Sandragil
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MessageSujet: Re: Un entretien pour l'Avenir   Un entretien pour l'Avenir EmptyDim 20 Fév - 20:30

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