Les Tables d'Olaria
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 Le compte à rebours est déjà bien entamé...

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Mithra Edorta
Olaril
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Mithra Edorta


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.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 56 ans
Profession: Orfèvre, Veuve de Laclaos
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MessageSujet: Le compte à rebours est déjà bien entamé...   Le compte à rebours est déjà bien entamé... EmptyVen 15 Jan - 8:25


    - Elrick Paine -
    Elle avait entendu le discours de Lysandre. Elle était là, dans la foule. Parmi les quelques Olarils qui étaient restés muets. Pas par colère, ressentiment, ou méfiance, mais simplement parce qu’elle savait depuis un moment déjà qu’elle partirait. Elle comptait partir aux côtés d’Arngrim dès qu’elle avait entendu son propre discours, qu’Elrick avait goûté à son vin auprès de la statue de Diron. Elle était rentrée clopin clopant, ses pas se faisant plus surs chaque jour, et était allée retrouver le fauteuil de toile que l’on avait entreposé dans sa tente, auprès du brasero. Elle resta assise-là un petit moment, songeuse. Dans ses mains se trouvait une petite boîte cabossée dont elle avait réparé tant bien que mal les charnières et verrou.

    Elle avait terminé. Le travail de sa convalescence, cette œuvre qu’elle avait pu faire assise, grâce à l’aide de celui qui prétendait aujourd’hui être son apprenti. Contre la promesse d’un présent pour sa dulcinée, le jeune Paine avait assisté l’Endeuillée dans le moindre de ses gestes, apprenant étonnamment vite quels devaient être les gestes de l’orfèvre. Elle avait pu le réaliser. Le présent à celle qui avait sauvé sa vie. Il se trouvait dans ce petit coffret. Ce n’était pas seulement un cadeau, ça avait également été pour Mithra l’occasion de retrouver son agilité d’antan, sa fonction. Certains, en apprenant que l’Endeuillée était redevenue l’Orfèvre, l’héritière du brillant Jaime Télaran, lui avaient apporté quelques bijoux auxquels ils tenaient, qu’elle avait pu réparer, pour leur rendre leur brillance et leur allure d’antan, d’autres de petits coffrets, de la vaisselle en métal. On lui avait apporté peu à peu tout ce qu’un orfèvre aurait pu réparer. On avait réparé ses outils voilà de cela un certain temps à présent, et elle en avait fait bon usage. Les emporterait-elle, par delà la Gérax ? Ils pourraient lui être utiles, une fois en route. Elle n’était pas forgeron, mais elle pouvait réparer les écuelles, et d’autres objets du quotidien qui leur seraient indispensables…

    Elle se leva, ses pieds hésitants sans le soutien de la béquille, et se rendit auprès du lourd coffre qui résidait au fond de la tente. Il contenait toutes ses affaires restantes. Ce qui n’était pas énorme… Elle n’aurait pas de choix trop draconien à faire, étant donné le peu d’effets que les ires de la Gérax avaient bien daigné lui laisser. Trois jolies toilettes, qui n’étaient guère encombrantes, un petit sac de pierres, quelques lainages, quelques souvenirs, rares. En tout et pour tout de quoi remplir la moitié de l’un des sacs demandés par Ergan. Tant mieux. Elle n’était pas capable de faire le deuil de ces objets, ultimes vestiges de son passé. En revanche, il en allait autrement pour les outils de son père et les métaux qu’elle emporterait. Elle laissa ses mains effleurer la soie qu’elle avait fait réparer en l’échange de la rénovation de vieux bijoux, sa splendeur d’antan. Les effets de la femme de Laclaos. Elle poussa un profond soupir, ses jambes ployant pour laisser ses genoux trouver la terre battue qui recouvrait le sol avec un rictus douloureux. Une fois la douleur passée, elle se courba un peu, tirant une tunique de soie sauvage émeraude et noire du coffre pour la presser contre son visage. Elle accueillit quelques larmes supplémentaires. Ils quitteraient Arestim.

    Un bruit au dehors la ramena à la réalité. Les Olarils s’affairaient déjà, nombreux. Elle rangea la tunique dans le coffre, puis suivit le petit coffre qui contenait le présent qu’elle lui offrirait. Un autre trônait sur la tablette où elle avait travaillé, sans coffret celui-là. Un maigre remerciement pour tous les services qui lui avaient été rendus par l’adolescent. Ce qui avait été promis. Elle se releva en tremblant quelque peu, puis fit quelques pas. Dans un autre coin de son petit espace confiné, elle avait amassé de grands sacs de bure, épais et solides. Elle en remplirait un, il fallait faire ses bagages.

    Il ne lui fallut guère de temps pour vider le lourd coffre, afin de n’en faire qu’un petit sac. Elle avait tout plié soigneusement, emballé les pierres et les bijoux réalisés par son père et son frère… ceux qu’elle avait fait. Manquait seulement le médaillon de Laclaos, qu’elle récupèrerait bientôt. Lysandre le lui rendrait le jour de leur départ. Elle ajouta suffisamment de métal pour travailler en chemin, sans pour autant se surcharger. Elle demeurait une femme, et une femme blessée, incapable de supporter un trop lourd fardeau. Il y avait là de quoi réaliser une parure, donc pas grand-chose. Elle irait donner le reste à ceux qui ne partaient pas. Il y aurait sans doute parmi eux des orfèvres, et cela leur serait d’une grande utilité. Elle fit également le tri de ses outils.

    Ils étaient tous étalés sur le lit de camp lorsqu’Elrick entra dans la tente. Elle était debout, dos à lui sous une lourde cape de laine outremer, en pleine réflexion. Elle avait reconnu ses pas un peu gauches. Il se porta à ses côtés, la saluant au passage. Elle l’avait fait appeler, elle devait le lui donner.

    « Bonjour, Elrick. » Elle hocha un peu la tête, un mince sourire aux lèvres. « Dis moi, tu viens avec nous par-delà la Gérax ? » L’adolescent fit la moue, mais finit par acquiescer, le regard un peu triste. Ne comprenant pas où se situait le problème, la Veuve l’interrogea. « Que se passe-t-il ?
    - Mes parents ne viennent pas, soupira-t-il. Ils pensent que l’on doit reconstruire Arestim… Que nous sommes lâches de partir.
    - Je vois. » Elle se redressa un peu, et fit quelques pas en arrière. De dos, il avait vraiment l’air dégingandé, ces presque-hommes qui poussaient trop vite pour que cela ne demeure gracieux. Elle posa une main sur son épaule. « Tu es inquiet pour eux, ou pour nous ? »
    Il ne répondit pas. Cela faisait longtemps que Mithra n’avait plus eu à affronter les silences d’adolescents, ses fils étant à présent plus âgés qu’Elrick. Elle comprenait son désarroi, à l’idée d’abandonner les siens. Mais il lui faudrait en passer par là pour devenir un homme, et quelque part elle ne pouvait s’empêcher d’en être soulagée. Elle souhaitait à ses parents un destin plus radieux que celui qu’elle entrevoyait pour les Olarils qui restaient, mais elle aurait vécu l’absence d’Elrick comme un nouveau deuil, quoi que moins tragique celui-là. Pendant tout ce temps, il avait essuyé ses larmes, dispensé les maximes naïves de son père pour la réconforter, et l’avait assistée dans son travail acharné. Afin de rompre avec ce malaise, elle se rendit auprès de la petite tablette, où gisait le bracelet qu’elle avait réalisé pour la jeune femme sur laquelle Elrick avait des vues. C’était un bracelet d’argent, très fin et brillant. Elle l’avait coupé d’un peu d’acier, afin de le rendre plus solide que ne l’eut été de l’argent pur. Il était parsemé de trois opales, lissées, ouvragées. Ce n’étaient que des pierres semi-précieuses, mais elles étaient au demeurant tout à fait ravissantes. L’une d’entre elles était plus grosse que les deux autres, ovale. Les deux autres, plus petites et discrètes, trônaient de chaque côté. Les trois étaient solidement enchâssées dans le métal. Le bijou était simple, mais les reflets des pierres et ceux de la chaîne lui conféraient un aspect délicat et très féminin. Elrick n’aurait su lui réaliser un tel objet, trop homme, ou pas assez… Il n’avait pas encore connu l’intimité d’une femme, il n’avait pas encore eu l’occasion de toucher à ce qu’elles avaient de plus délicat. Non, Mithra était bien la plus à-même de contenter la demoiselle en fleur. Elle saisit le bracelet entre ses doigts, et l’éleva pour en apprécier l’aspect. Puis elle s’approcha d’Elrick et le lui offrit, referma la main du jeune homme sur la chaînette.

    L’explosion de joie qui suivit lui arracha des rires, si rares depuis… depuis leur disparition. Elrick l’étreignit à l’en faire tomber, puis balbutia quelques mots de remerciement, et s’en fut à reculons offrir le bijou à la jeune femme qu’il convoitait tant. La Veuve l’entendit percuter quelqu’un, devant la tente, s’excuser maladroitement, puis repartir en courant. Mithra eut un sourire amusé, hocha la tête, puis s’intéressa de nouveau à ses outils.

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