Les Tables d'Olaria
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 Un Dernier Adieu au Mausolée

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Lis Diantha
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MessageSujet: Un Dernier Adieu au Mausolée   Un Dernier Adieu au Mausolée EmptyJeu 14 Jan - 16:53

Un chien errait parmi ce qui avait été, jadis, l'élégant et magnifique Mausolée des Dieux. Là où les colonnes s'élevaient, il reniflait et cherchait à lécher une flaque d'eau sans doute pleine de microbes, puis s'en allait flairer une autre piste, sans doute quelque chose à croquer... La Prêtresse avait marché durant deux jours dans les Plaines, jusqu'à l'Orée de l'Umber où elle avait rebroussé chemin, de peur de ne pas s'y trouver en sécurité. Il n'était pas prudent de s'y aventurer seule, avec les animaux sauvages, affamés, qui commençaient à ne plus avoir peur des Hommes.

Aussi s'était-elle rabattue sur les ruines du village, là où trônait le bâtiment dédié aux Dieux, dans l'espoir d'y retrouver encore quelques biens lui appartenant. C'était peu probable, et dans sa tête, commençaient d'affreuses pensées... Si elle avait grelotté dans la vallée, ce n'était ni pour des robes, ni pour des ustensiles perdus qu'elle voulait retrouver pour les emporter dans leur voyage... Non... L'Ivraie était capricieuse l'hiver, elle ne poussait que peu... Et elle avait préparé déjà toute sa décoction, si bien que son stock ne serait pas suffisant pour leur périple à travers la Gérax.

L'angoisse du manque la gagnait, elle avait réussi à en arracher quelques pieds, qu'elle avait bon espoir de pouvoir faire sécher durant les 5 jours lui restant avant le départ. La tisane serait de moins bonne qualité : à cette saison, les feuilles sont petites et recroquevillées, mais ce serait toujours ça. Elle ne pouvait pas songer à s'éloigner sans cette précieuse herbe, et elle craignait tant de ne plus en avoir, que cela occupait toutes ses nuits depuis qu'elle avait découvert le peu de poudre restante. Elle se contraignait à la restriction, d'autant plus qu'elle avait offert déjà quelques poignée à la petite Daphnaë qui semblait en avoir plus besoin qu'elle. Ce bon sentiment, elle le regrettait presque : à cause de cela, devenue irritable, elle allait en manquer.

Parmis les petites pierres qui étaient par le passé si belles et sculptées, lamentable projectiles sur le sol aujourd'hui, elle poussait certaines du pied, cherchant sans vraiment y mettre de volonté d'hypothétiques traces de ses précieux sachets. De ses paniers entiers remplis de cette belle tisane... Lis marcha jusqu'à reconnaître l'endroit où devait se trouver l'Aile de Bakarne, où elle avait ses quartiers... Le désespoir de constater cette désolation était passé depuis, mais la nostalgie était toujours là, bien présente. Dire qu'avant tout ceci, elle se lovait dans les petites alcôves où les visiteurs la rejoignaient... Trois semaines qu'elle regrettait la chaleur de ces petites cachettes bien douillettes où elle avait passé de si bons moments...

Et cette pensée amenait sans cesse le visage de celui qui avait révélé tous ces plaisirs, le bel Hemric... Son pied fut trop vif et elle tapa dans un rocher qui lui résista, la faisant jurer à voix haute pour se pencher et constater l'éraflure sur sa botte. Ce n'était pas vraiment la sienne... Mais celle d'une femme, plus âgée qu'elle, décédée peu de temps après la catastrophe, de belles bottes de peau qui malheureusement n'allaient pas du tout avec sa tunique mais... Elle avait dû s'en contenter, étant pieds nus lorsqu'elle fut surprise par les Feux de la Gérax. Pieds nus car totalement ivre d'avoir trop bu cette merveilleuse potion...

Potion qui déjà lui manquait, alors qu'elle se forçait à en boire bien moins, il ne fallait pas manquer... Il ne fallait pas manquer ... La Prêtresse s'accroupit et resta un instant immobile à regarder la pierre résistante... Un morceau d'arche, qui surplombait l'Autel en l'honneur du Dieu Taureau. Quelle ironie... Elle soupira et posa la main sur la pierre froide... Bientôt, il faudrait laisser tout ça derrière eux.

Car Lis n'était pas de ceux qui pensaient faire un simple voyage de repérage. Elle en était convaincue : de l'autre côté, c'était le Pays des Dieux, et ils iraient les rejoindre. Et ils entreraient au Panthéon.
Pas ceux qui resteraient.
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Limna Hirune
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MessageSujet: Re: Un Dernier Adieu au Mausolée   Un Dernier Adieu au Mausolée EmptyVen 15 Jan - 9:07

    Elle partirait avec eux. Non pas que cela lui fasse plaisir, de s’engager dans cette quête aux côtés de la population de ce qui fut Arestim Dominae… Mais Limna se sentait incapable de demeurer aux côtés des vieillards, des blessés, des mômes et des femmes éplorées. Et puis, il y avait le gibier, ce gibier qui fuyait au travers de la Gérax. Elle avait été de ces Chasseresses qui l’avaient constaté, lors d’une traque. Elle avait allée loin dans ce qu’il restait de l’Umber, sans rien trouver.
    Ainsi voyait-elle difficilement de quel autre choix que le départ ils pouvaient bien disposer. Elle avait vu également les ruisseaux, gonflés par la fonte des neiges, détournés de leurs lits par les Feux, elle avait vu la mort prochaine de ceux qui restaient.
    Elle ne mourrait pas. Elle fuirait. Pour la terre des Dieux ? Pas vraiment, surtout pour survivre, pour suivre le gibier, car c’était de lui qu’ils dépendaient, tous. Oh cela signifiait également suivre Lysandre, elle le savait… Mais loin de la gêner, c’était également se donner de nouvelles occasions de se venger de sa disgrâce… Ou de retrouver une vie nouvelle…Une vie exempte de son crime, une vie dans laquelle l’ombre de Cyclaë saurait la laisser en paix. Ombre qui était devenue une compagne, ces derniers temps, un soutien. Mais finissait toujours par apparaître la tâche brune sur son sein d’auroch. Et toujours elle s’évanouissait dans le même râle, celui qui avait emporté son âme lors des Jeux.

    La chasseresse avait quitté le campement très tôt, ce matin-là. Son sac était fait depuis longtemps. Elle n’avait de toutes façons pas grand-chose à sauver. Il ne lui restait plus que le matériel de chasse qu’elle avait sur elle lorsque le drame les avait surprise, Jezabel et elle, dans l’Umber, ainsi que la précieuse fourrure du félin qu’elle avait tué, lors de son initiation. Cette fourrure noire comme une nuit sans étoile, dense, chaude, moelleuse. Une autre amie. Une autre défunte qui l’accompagnait. Elle avait fourré tout cela dans un sac qu’on avait bien voulu lui donner, jeté sur ses épaules un manteau de laine mal taillé, qui lui avait été cédé par l’une des personnes qu’elle avait aidé depuis les Feux. Un vieillard, reconnaissant à la Vermine de lui avoir apporté à manger, une écuelle, deux couvertures pour son vieux corps brisé. Elle n’avait pas fait cela par charité, mais avait accepté le manteau. De toutes façons, elle était persuadée que l’homme mourrait sur cette couche… Les couvertures apportées étaient donc le seul rempart contre le froid dont il aurait encore besoin.

    C’est donc là-dessous, ne portant que sa tenue de cuir enfilée pour la chasse, qu’elle parcourait les alentours depuis l’Aube. Le village ne lui manquerait peut-être pas, représentant à présent trop de malheurs. Mais elle avait envie de le voir, de le parcourir, seule une fois encore. Elle avait couru, beaucoup couru. Elle se déplaçait ainsi plus vite, ayant peu de goût pour la monte. Non, elle préférait ses propres jambes, solides, stables, silencieuses. Elle avait vu l’orée des bois, les ruisseaux menaçant à tout moment de déverser leurs eaux claires sur leur misérable campement. Elle avait vu la statue de Diron, et à présent elle s’approchait du Mausolée des Dieux. Elle n’avait jamais eu le moindre goût pour la religion, elle y croyait, les craignait comme tout un chacun, mais l’amour n’était pas vraiment en son sein pour les Dieux.
    La seule prière qui leur avait été adressée avec une profonde sincérité était celle qu’elle avait récitée devant la tombe de Cyclaë… Mais même en ce jour sombre, elle ignorait si la prière avait été adressée à Bakarne, où à l’éleveuse. Elle se trouvait là, cependant, arpentant les ruines. Elle trouvait cela étrange, que le sanctuaire ait à ce point souffert des ires de leur terre. N’avait-il pas été déclenché par la fureur divine ? Pourquoi, dans ce cas, avoir réduit à néant ce qu’ils avaient érigés pour les dieux ? Pourquoi avoir saccagés leurs idoles ? Cela tenait davantage de l’enfant capricieux que du Dieux honorable. Mais Limna garda ses pensées amères pour elle. Peut-être en viendrait-elle à les remercier pour tout cela, par-delà les monts…

    Elle se rendit là où autrefois le sanctuaire d’Hésione s’était dressé. Elle lui devait sa force, la robustesse de ses poings et de ses jambes. Elle lui devait ce qui lui avait sauvé la vie. Sans ses membres vigoureux et sûrs, ni elle, ni Jezabel ne seraient sorties indemne de la forêt. Elles se seraient toutes deux laissées engloutir par ce nuage noir qui fondait sur Arestim, pendant le désastre.
    Il ne restait plus rien des statues, des idoles. Plus rien de l’autel de la déesse chasseresse. Plus rien des offrandes ni du clergé. Du moins pas en ces lieux. Tout ce qui avait été sauvé avait rejoint le sanctuaire érigé à la va-vite dans le campement. Ici, tout avait été « pillé ».

    Elle fit la moue, puis ses genoux vinrent rencontrer les ruines. Elle pria, en silence, n’agitant pas même ses lèvres. Elle priait pour que les cerfs qui les avaient guidées aient dit la vérité.

    Cela ne dura guère longtemps, car bientôt elle était debout, s’étirant quelque peu, prête à repartir. Ses yeux s’arrêtèrent alors sur une silhouette, plus loin. Elle reconnut sans mal Lys Diantha, la prêtresse. Elles ne s’étaient plus vues depuis que Lys, dans une autre vie, l’avait tirée de l’obscurité de sa chambre pour l’entraîner à la taverne. Elle passa un doigt sur la cicatrice qui barrait son arcade, souvenir cuisant de cette journée, puis soupira et s’approcha de la Khelan, aussi silencieuse que pouvait l’être un félin. Une fois à portée de voix, elle déclara sans ambages : « Que lui dis-tu, Lys ? ‘A bientôt’, ou ‘Adieu’ ? » La question avait été posée sans animosité, d’une voix basse, grave. De cette voix soufflée qui était sienne, lorsqu’elle était exempte de colère ou d’angoisse.
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MessageSujet: Re: Un Dernier Adieu au Mausolée   Un Dernier Adieu au Mausolée EmptyVen 15 Jan - 16:44

Lis sursauta. Les Chasseresses avaient cette désagréable manie de ne pas s'annoncer, et de vouloir prouver à chacune de leurs entrées furtives dans la sphère d'un Olaril, combien elles savaient être silencieuses. Elle n'était ni une proie ni un lapin, il était inutile de la surprendre ... Rendue nerveuse par la vision horrible que produisait le manque d'Ivraie, la Prêtresse se redressa derechef, et se tourna vers l'Hirune. C'était bien sûr Limna, elle avait reconnu sa voix.

Mais le visage qu'elle offra à la Panthère était sombre, du moins ses sourcils étaient froncés. Cependant, cette attitude parut basculer assez rapidement, en persistant que lorsqu'elle la saluait.

« Je ne t'avais pas entendu arriver. »
Souligna-t-elle avant d'ajouter sans craindre ses foudres : « Toujours aussi discrète. ». Mais cette phrase fit naître un sourire sur les lèvres de la Prêtresse, car on pouvait se douter les pensées qui pouvaient se former dans cet esprit fantaisiste. Les pas de loups et la surprise pouvaient parfois se trouver fort agréables... Lis haussa les épaules soudain, eut un regard pour les vieilles pierres devenus de vulgaires gravats, des débris sans forme, alors qu'elles avaient été la splendeur dédiée à Bakarne...

« Je dis Adieu à cette Terre-ci. Je ne pense pas que nous reviendrons. » Souffla alors Lis d'un ton qui n'était ni nostalgique cette fois, ni tendre, ni même douloureux. Il se contentait d'être logique et simple. Après tout, ce n'était pas vraiment ce lieu qu'elle regrettait, mais les calines nuits qu'elle y passait. Et elle avait confiance : elle saurait reproduire ces instants-là dans n'importe quel endroit. Qu'il s'agisse d'une tente, d'une vallée enneigée de la Gérax ou d'un Palais de Dieu.

« Je suppose que tu partiras avec Lysan... » Lis se stoppa, leva les yeux vers ceux de la Chasseresse, et retint un rictus. Limna devait mal supporter de se dire elle-même qu'elle suivrait Lysandre, cette idée-là rendait la Prêtresse amusée, puisque la haine était de ce qu'elle aimait ressentir autour d'elle. Ce n'était pas pour cela qu'elle n'appréciait pas la Rejetée des Hirunes, puisqu'elle l'avait en affection.

Une si belle femme ne pouvait qu'être détestée ou aimée, pas entre les deux. Limna était entière et sauvage, trop pour être plaisante aux yeux de la majorité. Lis, elle, la trouvait attirante... Parce qu'elle avait le sentiment que Limna aurait un grand rôle à jouer, c'était celle qui pourrait agir contre Lysandre. Certes, Kal'Berrick s'était révélé un bon opposant, mais elle doutait encore de ses manœuvres indirectes. La Malaimée Chasseresse, elle, frapperait de son propre poing.

La Prêtresse eut un sourire et se reprit alors.

« La route sera longue, dangereuse et incertaine. » Cette fois, Lis usait d'un timbre plus bas, elle s'était approchée de l'Hirune et son oeil brillait désormais d'une étincelle. Celle des complots et du désir. Elle leva l'index et le passa sur la cicatrice de cette arcade meurtrie en silence.

« Qui sait ce qui pourra alors arriver... » Murmura-t-elle.
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Limna Hirune
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MessageSujet: Re: Un Dernier Adieu au Mausolée   Un Dernier Adieu au Mausolée EmptyVen 15 Jan - 21:47

    Discrète, elle l’était, et depuis les Jeux elle l’était plus encore. Autrefois sa démarche était silencieuse, mais sa langue leste, prompte à délivrer quelques médisances. A présent elle n’aspirait plus qu’au silence, à la solitude. Elle ne marqua donc nulle réaction aux propos de Lys. Tout comme elle n’esquissa pas la moindre excuse. Tant pis si Lys ne l’avait pas entendue, tant pis si elle l’avait effrayée. Elle était loin de ces considérations. La seule réaction fut donc un infime sourire qui vint effleurer ses lèvres. Leur dernière entrevue s’était soldée par un échec, et toute limitée qu’elle était, elle percevait chez la blonde ce goût des intrigues, ce fiel qui couvait. Lys était prête à tout, à tout moment. Tout comme elle. Au fond, elle était contente de la voir, ici. Elle était contente de se retrouver seule avec elle. Elle était sans doute la seule femme avec laquelle elle était capable de s’ouvrir, aujourd’hui. Et quoi que leur proximité fût électrique, que chacune n’avait de cesse de provoquer l’autre, Limna avait besoin de cela.

    Elles ne reviendraient pas en Arestim. Elles faisaient la même chose. Un petit tour de leur vie d’antan, des lieux, des souvenirs. Pour Limna, ils n’étaient pas humains, ce n’étaient que quelques sensations, quelques traques, un amant, de temps à autre. Elle n’était d’ailleurs même pas tristes de les quitter, quoi qu’elle ignorât tout à fait ce qui l’attendait de l’autre côté. Non elle avait juste eu envie de les revoir une dernière fois avant de s’en aller pour de bon. « Je ne reviendrais pas. » De son côté, ça n’avait rien d’une hypothèse. Non elle en était bien sure. Elle ne reviendrait jamais. Et si d’aventure l’occasion se présentait de ne plus revoir ce peuple, elle saurait la saisir. Elle ne voulait plus voir ces visages sur la réserve, ne voulait plus entendre ces murmures, dans son sillage. Elle qui s’était montrée si impétueuse, si ferme lors de ses traques en forêt… A présent qu’elle était plus ou moins contrainte à la proximité d’avec ses compatriotes, elle commençait à en souffrir. On la traitait comme un chien errant, à qui l’on offrait le gîte qu’avec condescendance, pour lequel on faisait le minimum, avant de lui botter le train pour le remettre à la porte. Un indésirable, dont la présence était douloureuse.

    Ses yeux un peu trop clairs, plus encore dans la lumière vive qui les baignait, tentèrent de mettre à jour les pensées qui s’agitaient, sous la crinière de Lys. C’était peine perdue, pour Limna. Elle n’était qu’une Chasseresse. Elle n’était instruite que sur le terrain de la chasse, de la traque, de l’embuscade. Rien de tout cela n’était applicable à ce qui se jouait, au village, puis au campement. Cela, elle en avait suffisamment fait les frais pour le savoir.

    Une route incertaine. Elle voulut se dérober lorsqu’elle vit la main de Lys s’élever, mais resta, tendue, frémissant légèrement en sentant son doigt effleurer la cicatrice encore fraîche. Oui, elle serait incertaine, dangereuse. Elle lui offrirait de nombreuses occasions de se venger… Mais Limna avait cette faiblesse d’aimer vivre, malgré tout. On lui avait déjà reproché cent fois ce qui avait été un accident. Qui savait ce qu’ils feraient d’elle, si elle commettait un régicide ? Elle n’était pas très maligne, ne voyait pas d’issues… Personne ne croirait à l’accident, quand bien même c’en serait un. Oh il y en aurait pour apprécier le geste… Mais un Kal’Berrik valait-il mieux qu’une Lysandre ? Elle cilla, et se déroba pour de bon à ce contact. Devenait-elle faible ? Devenait-elle moite ?
    Est-ce qu’elle perdait sa vigueur, sa soif de vengeance ? Ses boyaux se tordirent, douloureux. Non ce n’était pas possible.
    Mais elle ne voulait pas leur servir de charnier, à ces opposants qui ne lui adressaient pas la parole, qui se défiaient d’elle. Sauf Lys. Elle releva un regard vers elle, plus appuyé, plus franc. Mais quoi que son regard ait retrouvé de sa force, sa langue, elle, ne parvenait pas encore à se délier. Elle ouvrit la bouche, en silence, un instant. Puis elle la referma avec un soupir. Peut-être était-ce réellement le meilleur moyen… Risqué, pour elle, mais efficace.
    « Ce serait très dangereux… » … Pour moi. Que deviendraient-elles, l’une comme l’autre, si cela tournait mal ? Lys trouverait une solution pour s’en sortir, elle était intelligente. Mais Limna ne voulait pas retrouver la poigne rude des gardes… Et elle ne voulait pour rien au monde se voir hantée par Lysandre, moins encore que par Cyclaë. Elle voulait la frapper, l’humilier… Mais commettre un Régicide… « J’ai vu le camp… Les Olarils. Je l’ai perçu, les tensions sont en train de s’apaiser. » A son tour elle s’approcha de Lys, son regard était intense, brillant. Elle qui était venue… comme elle serait venue aux nouvelles… La prêtresse, de nouveau, l’entraînait sur le terrain glissant des intrigues. Dans un souffle, elle lui glissa. « Lysandre a gagné énormément de terrain, et ce même parmi ses plus farouches opposants. »

    Lorsque Lys était venue briser sa solitude, la situation était tout autre. Nombreux étaient ceux qui voulaient sa mort, et il ne s’agissait pas uniquement des ouailles du Pontife, mais de plus de la moitié d’un peuple. Autrefois, il y avait des figures nobles, des figures qui n’aimaient pas Limna, qui la trouvaient vile… Mais qui auraient donné à son geste davantage de légitimité.

    Qu'elle la rassure, lui assure son soutien, sans vice, sans ce regard calculateur, trouble. Avec la franchise qu'avait la naïve Limna, et elle la suivrait, peut-être. Pour l'instant, tout était trop instable, rien n'était assez concret pour elle.
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MessageSujet: Re: Un Dernier Adieu au Mausolée   Un Dernier Adieu au Mausolée EmptyVen 15 Jan - 22:27

Limna ne semblait plus aussi prompte à réagir en scandant quelques mots instinctifs. Si pourtant Lis pouvait déceler dans son regard cette fougue qui la caractérisait, sa langue s'était adoucie. Que craignait-elle, dans ces ruines ? Qu'on l'entende ? La Prêtresse en doutait... Limna avait connu bien pire que cette situation de réfugié au milieu de la Plaine, pire que la Destruction du Village... Elle avait été rejetée par son propre peuple, voir les débris d'Arestim Dominae devait presque la satisfaire. Du moins, Lis s'imaginait jubiler de plaisir dans la situation inverse : elle aurait craché sur les bâtiments détruits et dansé sur les amas de pierres et de bois, en criant que tout ceci était bien fait, bien fait pour eux.

Mais Limna n'était sans doute pas aussi démonstrative, et sa douleur était complexe ; Lis l'avait perçu lorsqu'elle l'avait amené à Jezabel : leur dessein pourtant commun n'avait pas suffit à les rapprocher, elles avaient gardé la Haine pour les séparer. La Prêtresse déplorait cette attitude, qu'il s'agisse de celle de la soeur de Lysandre ou de la Paria. Cependant, si tout ceci avait échoué quelques semaines au paravent, cette fois, les perspectives étaient toutes autres.
Ces visions-là semblaient même lui faire oublier ce pourquoi elle errait dans le village...

« Je sais oui. » Fit Lis entre ses dents, bien qu'elle ne semblait pas réellement agacée par la mollesse retrouvée des plus fiers Opposants au Chef. « J'ai vu la Veuve marcher à ses côtés comme si elles étaient de très anciennes amies. » Que penser de ceci ? Après tout, elle estimait Mithra, mais l'aurait pensé plus virulente et plus soucieuse de ses Principes... La voir s'adoucir était une honte, mais après tout... Peut-être était-ce pour frapper de façon plus élégante, dans le dos, entre les omoplates, en ayant la confiance de cette écervelée de Lysandre ?

« Mais la Chasseresse n'a pas gagné de terrain. Elle n'a fait que récolter la compassion des plus faibles en voulant briller par son courage. Elle a eu simplement de la chance d'être si durablement blessée... » Lis eut un froncement de sourcils, puis s'approcha de nouveau : Limna s'était éloignée, et la Prêtresse appréciait sa proximité.

« Cette chance-là ... Elle ne l'aura pas éternellement. Là haut, lorsque la faim nous tiraillera, lorsque le froid nous brûlera et que nous nous retrouverons tous perdus dans la Gérax... » La Prêtresse de Bakarne prit une profonde respiration entre ses dents, la fraisant frissonner... A moins que l'excitation ne soit la cause de ce frisson. « ... Combien d'entre-nous la maudira ? Combien la prendront pour responsable de cette folie ? Je ne lui laisse pas deux semaines. Deux semaines, et les esprits qui se sont calmés, en la voyant jouer les Martyrs sauvant les Tables, se réveillerons enfin. »

Ces pensées-là, ces mots, cet air de Printemps qui se chargeait en soleil et le ciel lourd qui annonçait les averses futures la rendaient électrique. La vue de Limna également. Combinés, ces deux phénomènes la faisait sourire avec impatience et gourmandise. Elle avait désormais hâte de vérifier sa théorie. Car c'était certain : ils savaient tous qu'en partant, ils risquaient de le regretter. Et qui serait Responsable ? Qui sera la Fautive ? Ce ne serait plus Limna, ce ne serait pas Kal'Berrick... On préfèrera lever le points en direction du Chef qu'en celle du gentil et aimable frère de Laclaos, qui n'a fait que souffler l'idée ; alors que la Chasseresse, elle, avait entraîné tout son Peuple vers ce Voyage.

« Ce serait très dangereux si nous nous empressions d'agir, dès les premiers jours de marche. Mais lorsque la Terre des Dieux sera en vue, il n'y aura plus aucun obstacle. » Murmura la Prêtresse chercha par tous les moyens à s'approcher de l'Hirune. Elle sentait la chaleur qu'elle dégageait, l'attirant plus encore ; et le contact était si doux... Lis tendit de nouveau la main, incapable de se retenir, pour frôler son bras du revers de la main. Si belle Panthère... Si Sauvage...
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Limna Hirune
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MessageSujet: Re: Un Dernier Adieu au Mausolée   Un Dernier Adieu au Mausolée EmptyDim 17 Jan - 1:03

    Celle fois, elle ne recula pas. Comme elle l’avait fait dans la chambre, ses yeux affrontèrent sans crainte ceux de Lis. Elle la laissa approcher, gagner du terrain, goûtant avec une certaine fébrilité à cette proximité. Elle demeurait chasseresse, soumise à ses instincts, conservant difficilement son calme dans une position qui empiétait ainsi sur sa garde… Mais le combat était intérieur, intime, et elle n’en laissa rien paraître d’autre que ce regard un peu trop franc, planté sans détour dans celui de la prêtresse. Elle la laissa parler, puis, lorsqu’elle eut fini d’exposer sa théorie, que sa main vint effleurer le bras de Limna, celle-ci baissa les yeux et réfléchit. Elle n’était pas femme de calculs, incapable d’en faire de convaincants, mais elle s’efforça de peser le pour, le contre. De s’imaginer ce fameux voyage, leurs opportunités… Lis parlait d’elles deux, ce qui déjà la rassurait un peu. Elle avait assez souffert de l’isolement que le crime lui avait imposé. Elle avait assez souffert de se voir affublée d’un masque qui ne lui allait pas… Ou plutôt qui ne lui allait plus. Car oui, Limna avait beaucoup changé. Elle avait laissé l’être mesquin, moqueur pour quelque chose de plus sombre et de plus retords. Pour cette femme qui se levait et frappait, cette femme qui voyait sa victime l’accompagner comme l’eut fait une amie… Qui n’avait plus comme soutien que celui de celles qui montait intrigues et trahisons…

    Elle était calme, muette la plupart du temps. Absorbée, par ses gestes, par ses pensées, ses douleurs et ses désirs de vengeances… Par les hésitations également, aujourd’hui.

    Mais ce que disait Lis était vrai. Alors que le retour ne serait plus possible, la crainte s’installera derrière les regards. Lorsqu’ils réaliseront que ce qu’ils ont entrepris, s’il ne touche pas au but, les conduira dans les abysses de la Gérax, la panique couvera. Et alors, Lysandre sera plus faible que jamais. Et alors elle se vengerait.
    Elle releva un regard plus appuyé, le posa sur le visage de Lis en silence d’abord. Puis elle sembla réaliser le contact instauré et par reflexe, suivit la main de la prêtresse du regard. Elle ne fit rien pour l’éloigner, pourtant. Elle ne la fuirait pas. Elle n’en avait pas besoin. Alors un sourire naquît sur ses minces lèvres, le regard plus ardent sous les mèches livides, désordonnées venues couvrir son front. Elle ne les avait plus coupées, depuis les Jeux… Ils s’étaient allongés, venaient protéger son visage des regards trop insistants. Et pourtant celui de Lis y trouvait un échos. Le sourire était parlant, mais elle jugea tout de même utile de murmurer, tellement bas que même Lis eut besoin de tendre l’oreille : « C’est envisageable. » Le sourire s’élargit, un instant, mystérieux s’il fallait être objectif, carnassier si l’on avait connaissance de ce qui se tramait sous la petite tête blonde.

    Limna était un être dangereux, elle l’avait toujours été. Lis également, elle le savait pertinemment. Une petite fusion des deux ne présageait rien de bon, mais l’Hirune se sentait plus forte, capable de l’assumer à présent. Elle sentait que ce serait-là une bonne carapace, pour succéder à celle du silence et de la retenue. Alors le félin s’étirait doucement en elle, dans l’ombre. Dans ce sourire énigmatique, et dans ce regard fixe, ces pupilles d’un bleu presque blanc…

    Cyclaë lui avait pardonné. Elle en avait le sentiment.

    Lysandre n’aurait pas droit à une telle requête.

    Puis le sourire changea, se fit plus léger, presque amusé, et elle pencha la tête de côté. Elle jugeait du regard sa compagne de l’après-midi, en ce lieu. Elle s’étonnait de ne point avoir su déceler le prédateur qu’était Lis avant. Les Chasseresse passaient décidément trop de temps dans l’Umber. Il eut été heureux qu’elles ne se laissent pas dévorer par les bois, pour rester consciente des proies et des dangers qui habitaient Arestim, sous couvert de la bonhommie générale et de cette pseudo solidarité. Elle ne poussa pas bien loin la réflexion, mais se demanda un instant comment Lysandre voyait cela. Avait-elle peur ? Et surtout, avait-elle peur des bonnes personnes ? A présent que Mithra était déchue, que le Pontife incarnait à grand renforts de cris et d’insultes la nouvelle opposition… Lysandre craignait-elle la bonne personne ? Il n’y avait qu’une Lis, et qu’une Limna. Kal’Berrik n’avait pas la possibilité de faire « disparaître » le chef légitime d’Arestim Dominae. Trop engoncé dans son rôle religieux. Mais une vulgaire petite prêtresse, croqueuse d’hommes, et une Chasseresse à l’esprit fort court…

    C’était parmi ceux qui n’avaient plus de limites, une fois tombées les chaumières, que le danger ronronnait.

    Sans s’éloigner, comme en conclusion de cette gymnastique spirituelle qui lui était assez étrangère, elle eut un rire, bas, quasi-inaudible. Une confidence.
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Lis Diantha
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MessageSujet: Re: Un Dernier Adieu au Mausolée   Un Dernier Adieu au Mausolée EmptyDim 17 Jan - 18:07

Il était désormais certain que l'idée avait fait germer dans l'esprit de la Chasseresse des desseins bien sombres, qu'elle chercherait à accomplir sur les conseils de la Prêtresse. Lis ressentait elle-même ce grand souffle exaltant, ce feu qui s'était assagi depuis quelques semaines, grâce aux épreuves des Feux de la Gérax, mais qui désormais, avec l'approche de Limna, pouvait rejaillir avec bien plus de force. Et la force de Lis n'était pas la puissance physique : elle aimait le complot et le désordre, elle appréciait cette ambiance qu'elle regrettait désormais, celle où les soutiens à Lysandre observaient, suspicieux, chaque visage en Arestim pour déceler la moindre trace d'opposition... Faire courir des bruits, colporter des rumeurs, souligner les on-dit, ceci était tout ce qu'elle pouvait espérer pour l'avenir.

La vie n'était piquante qu'en ces instants. Certes, le chaos de la catastrophe l'avait quelque peu refroidi. Elle s'était rendue compte que la douleur n'était pas agréable, ni à ressentir, ni à voir... Elle avait affiné son plaisir : c'était bien les messes-basses, les regards sournois, la suspicion qui l'attiraient. Pas le chaos et la faim... En partant, elle espérait également avoir à ne plus vivre dans ce Campement délabré, convaincue que les Dieux ne souhaitaient pas qu'ils restent ici, pour reconstruire. Convaincue qu'ils avait peut-être même organisé ce réveil des Montagnes uniquement dans le but de les éloigner, pour les mener vers leurs Terres.

Peut-être une récompense, après tout ? Dans ce cas, ce ne serait pas plaisant pour les Opposants à Lysandre, puisqu'elle aura été celle qui aida à tout ceci. Mais Lis ne se faisait aucun souci : Lysandre ne passerait pas la Gérax. A cette pensée, et en réponse aux sourires, puis au rire bas de Limna, La Prêtresse elle aussi ne put s'empêcher de l'accompagner. Les deux femmes rirent un certain temps, sans doute court, mais la Chasseresse finit bientôt.
Ce qui attirait Lis dans son attitude se trouvait décuplé par ce retournement de situation : elle serait prête à agir, alors qu'elle avait paru réticente au départ. Lis avait réussi à la convaincre, et c'était une belle victoire. Ce serait par quelques stratégies égales qu'elle recréerait ce climat qu'elle aimait tant.

« Nous nous reverrons bientôt. Mais si entre-temps, tu veux me rendre visite... ma tente t'est toujours ouverte. » Souffla la Prêtresse du Dieu Taureau.

Certes, cette tente était également ouverte à bien d'autres Olarils. Hommes ou Femmes. Comme elle n'avait jamais été de ses amantes, Lis ignorait si sa proximité pouvait plaire à l'Hirune. Mais ce n'était pas ce type d'inconnu qui pouvait la résoudre à ne plus désire une femme, ou un homme qui n'était pas consentant. Elle avait connu bien des Olarils peureux ou prudents, sachant sa réputation, qui avaient finalement fait demi-tour pour se jeter dans ses bras ; Souvent même, quelques refus étaient plus agréables qu'une capitulation trop rapide. Lis sentait que Limna serait délicate à posséder... Mais on n'attaque par une Panthère comme on séduit un gentil Mouton. Le danger était d'ailleurs bien plus excitant. Elle pourrait mordre, la belle ...

La Prêtresse divaguait, extrapolait bien trop sans doute, et elle ignorait combien de temps elle avait laissé s'écouler. Que Limna vienne ou non lui rendre visite, profiter de cet instant où elle put caresser son bras était déjà une grande satisfaction. Ce fut sans doute les bruits de pas d'un Olaril venant prier sur les ruines du Mausolée qui la tira de sa si belle rêverie. En tournant la tête, l'observant d'un regard assez antipathique, puisqu'il la dérangeait, Lis eut un soulèvement d'épaules.

Il était sans doute temps de se quitter... Elles avaient toutes deux de nombreuses choses à faire ; et la Prêtresse souhaitait retrouver d'autres réserves de sa précieuse Ivraie avant le départ. Ses affaires auraient également à être rassemblées, mais elle n'avait plus grand chose. Elle ne souhaitait pas avoir beaucoup de poids dans son dos, autant prendre le minimum de cette vie-ci, pour en débuter une nouvelle avec de nouveaux souvenirs. Une nouvelle Complicité, et un nouveau Plan. Lis eut un regard malin vers l'Hirune et un hochement de tête ; le visage assez souriant, comme lorsqu'elle manigançait quelque chose, la Prêtresse contourna Limna pour reprendre la direction du Campement. Qui sait désormais ce que le froid pourrait avoir comme conséquence sur les esprits... La faim imposerait sa loi, le désespoir de tourner en rond, l'attaque d'Ilgéraxans, terribles bêtes, les rendraient tous craintifs comme des lapins. Et bien souvent, dans le pauvre terrier misérable, les petits animaux paniquaient, couraient en tous sens et leur conscience demanderait un responsable à ce malheur. Ils voudront la tête de Lysandre, ils ne pourront pas supporter une nouvelle erreur, elle en avait trop fait... Les Jeux de Bakarne avancés était déjà une bien mauvaise idée de sa part. Pensait-il qu'il serait aisé de jouer avec les volontés divines sans en payer de Prix ?

Telles étaient ses pensées pendant qu'elle suivait un chemin où de nombreuses traces de pas étaient visibles. Le ciel bas annonçait les pluies prochaines, tous les éléments semblaient se combiner pour apporter au Peuple Olaril tous les tracas possibles, jusqu'à les pousser à bout, jusqu'à ce qu'ils craquent tous, que tout explose, et que Limna puisse agir. Elles n'auraient plus qu'à courir vers la Terre Promise, le Pays d'où les Dieux arrivèrent, et où ils sont repartis à leur Mort. Ils les accueilleraient, elle en était certaine. Elles vivraient comme des Reines... Comme des Déesses... Aux côtés de Bakarne. Il saurait remercier sa Servante. Comme il se doit.
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MessageSujet: Re: Un Dernier Adieu au Mausolée   Un Dernier Adieu au Mausolée EmptyLun 18 Jan - 0:30

    Elle était restée silencieuse, une fois leurs rires éteints, un sourire songeur flottant sur ses lèvres.
    Elle renouait avec son désir de vengeance, elle qui s’était laissée gagner par l’accalmie. Elle renouait avec cette chaleur qui était venue naître au creux de son ventre… et pour cette énième renaissance, elle devait remercier Lis. Une fois encore.

    Elle se relèverait, et cela coïnciderait avec la chute de Lysandre. Elles vaincraient, Lis aurait son compte de chaos, de malaise, et elle lui ferait payer. Elle trouverait le meilleur moment, embusquée, et provoquerait l’accident. Peut-être frapperait-elle, peut-être aurait-elle du sang sur les mains. Du sang humain, encore…
    Limna reprit ses esprits, se demandant ce qui se passerait, ensuite. Elle ne croyait pas tout à fait à la Terre des Dieux, mais pensait trouver une nature vierge, à conquérir, regorgeant de gibier, d’adversaires à traquer, et dont elle enterrerait le cœur dans un sous-bois. Peut-être était-ce encore le mieux, car elle redoutait les jugements divins, et s’étonnait de voir Lis si indifférente face à cela. A moins qu’à l’instar du Pontife, elle croyait que le pouvoir de Lysandre n’était qu’hérésie… Elle avait du mal à imaginer Lis, ce type de pensées en tête. Cela paraissait tellement stupide, même à Limna, qu’elle ne pouvait s’y résoudre. L’avance des Jeux de Bakarne avait du l’affecter… Bien entendu… Mais cela suffisait-il pour nourrir tant d’animosité ? Pour amener un tel désir d’opposition… ? De sang ?

    Limna s’interrogeait, lorsque Lis reprit la parole. Elle l’invitait à la rejoindre… Avant qu’elles ne se mettent en action. A ces mots, elle plissa légèrement les yeux, sa peau tout à coup fébrile sous les doigts de la blonde. Chaque petit contact électrique, tout à coup piquant. Pourtant, là non plus elle ne se déroba pas, se contentant de relever vers elle un regard torve, sourcil haussé, lèvres étroitement closes. Que sous-entendait-elle ? Un très léger soupir et elle se détendit un peu plus. Cela lui arrivait rarement, ces sensations, cette impression de perdre pied. Puis le contact cessa, et bientôt Lis s’en alla, la laissant seule, avec la promesse d’un soutien, la proposition d’un interlude. Elle resta à la regarder partir, ses yeux d’une froideur intense pour l’intrus qui était venu mettre un terme à leur conversation. Elle avait été muette, la plupart du temps, mais à présent que la silhouette de la prêtresse s’éloignait, des questions lui venaient, multiples, tenaces. Elle avait quelque peu envie de la rattraper, de saisir son bras pour lui faire face, pour lui demander des réponses concrètes, la supplier d’apaiser ses doutes.

    Car elle l’apaiserait, elle le savait.

    Peut-être qu’elle irait la voir, plus tard. Voir si elle allait savoir apaiser le feu qu’elle avait éveillé. C’était un jeu, dans lequel Limna avait la désagréable sensation d’être un pantin. Elle était une sorte de proie, proie d’un autre type de traque, le type auquel elle n’était pas bien habituée.

    Non, en fin de compte elle n’irait pas la voir avant un moment. Pas avant d’avoir trouvé un moyen de ne plus être sa proie, de regagner le rôle de la Chasseresse, la place qui était la sienne. Elle fronça les sourcils, les lèvres pincées, et s’en fut dans l’autre direction… pas nécessairement une direction précise, simplement une… différente de celle de Lis. Ses pas furent désordonnés, puis ils se calèrent sur sa respiration, qu’elle maîtrisait, et enfin, elle partit en courant, ce qu’elle faisait de mieux…

    Elle était une femme importante, finalement une figure primordiale dans son tableau. Une figure qui l’inquiétait, l’intriguait, l’attirait.
    En courant, elle se mordit les lèvres, savourant la douleur, petit rapport à la réalité. Elle retrouverait son sac, son fardeau… et elle attendrait que ne commence leur périple avec une grande impatience.

    [ sujet clos ]
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