Les Tables d'Olaria
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le Bundle Lot 6 Boosters Fable ...
Voir le deal

 

 Limites de juridiction

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Ergan Dialon
Olaril
Olaril
Ergan Dialon


Nombre de messages : 2231
Age : 33
Date d'inscription : 11/09/2009

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 37
Profession: Intendant
Positionnement : Olaril =P
Limites de juridiction Empty
MessageSujet: Limites de juridiction   Limites de juridiction EmptyMar 1 Déc - 17:20

Ergan Dialon progressa lentement, mais sûrement, vers la tente qui abritait l’autorité religieuse la plus haute d’Arestim, celle qui drainait à elle une grande partie de l’attention des Olarils. Suite à l’attaque des loups, qui avait été particulièrement choquante et avait laissé au jour des gros problèmes d’organisation dans la Garde régulière, le Pontife avait appelé à la formation d’une seconde Garde, qui serait plus sous ses ordres directs. L’idée était audacieuse et surtout était en complet désaccord avec les tentatives de stabilisations de la situation.

Kal’berrik Filianël avec sa garde pontificale avait ruiné les tentatives de l’Administrateur et du Chef de la Garde de restaurer un semblant d’organisation. Les volontaires s’étaient fait rares, préférant aller vers une alternative plus intéressante, plus en accord avec l’état d’esprit du moment. Une garde qui avait le vent en poupe. Des jeunes gens vigoureux délaissaient les travaux pour gagner le droit de faire partie des gardes du Pontife. Et du coup désertaient les corvées pourtant nécessaires au rétablissement d’Arestim Dominae.

Il était clair que la Garde Olarile avait du mal à se relever des dégâts dû à la Gérax, mais c’était l’affaire du Chef de la Garde après tout, et l’Administrateur n’avait pas tellement son mot à dire là-dessus, il n’avait pas les compétences pour s’occuper de ce qui n’appartenait pas au domaine civil. Par contre, en un certain sens, les objectifs du Pontife interféraient avec son activité. Tout le temps que passaient les Olarils sous les ordres du Pontife, ils échappaient à la juridiction de l’Administrateur. Et c’était des problèmes de gestion assez monstrueux qui se profilaient pour Ergan Dialon, avec tous ces « inactifs » qui ne produisaient rien, mais qu’il fallait malgré tout nourrir.

C’était donc un simple problème de limite de juridiction qui amenait Ergan Dialon à rencontrer Kal’berrik Filianël. Mais pas que, la curiosité y tenait sa place.

Jusqu’ici Ergan Dialon s’était toujours considéré comme un opposant à Lysandre, modéré certes, incapable de l’afficher en public, mais opposant malgré tout. Cette opposition se basait sur le jugement qu’il portait sur les compétences de gestionnaires de Lysandre, qu’il comparait aux siennes, et qui bien sûr n’étaient pas à la hauteur de celles de l’Administrateur. Plusieurs erreurs avaient été commises, parfois plus stupide que d’autres, mais dans l’ensemble, Ergan Dialon avait pensé que Lysandre n’était pas à sa place à la place du chef. Trop jeune.

Avait pensé. Maintenant que grâce à elle, et à Nydearin, Ergan Dialon avait une place qu’il n’aurait jamais osé rêver ; maintenant qu’il la connaissait personnellement, de par les nécessités de son travail ; maintenant qu’il goûtait lui aussi au fardeau du pouvoir ; Ergan Dialon avait une position plus neutre. Certes, il gardait au fond de lui un relent d’opposition, un homme aussi conservateur que l’Administrateur pouvait difficilement pardonner du jour au lendemain, mais il s’était adouci.

Maintenant, Kal’berrik Filianël se montrait en tant que chef d’une opposition, et Ergan Dialon se demandait s’il pouvait encore s’identifier à celle-ci. Il était aussi curieux de savoir qui était ce pontife. Ergan Dialon n’était pas le croyant le plus pieux d’Arestim Dominae. Il avait un code de valeurs très strictes, mais le basait plutôt sur sa définition du bien que la religion. Fraya Dialon, sa femme, au contraire était pieuse, ce qui ne les empêchaient pas de s’entendre, Ergan Dialon appliquant par nature le code de conduite de tout bon croyant.

C’est pourquoi le Pontife était resté jusqu’ici assez inconnu de l’Administrateur. C’était déjà bien s’il se souvenait du panthéon au complet, et ne s’était jamais réellement préoccupé de l’organisation du clergé. Il paraissait qu’il avait déjà fait quelques interventions à des fêtes ou autres évènements exceptionnels, mais ces jours là, immanquablement, Ergan Dialon travaillait. Ce qu’il connaissait du Pontife, il le connaissait par sa femme, qui mettait toute sa confiance en lui.

Ergan Dialon arriva enfin à l’entrée de la tente, encadrée par des gardes pontificaux. Ergan Dialon aurait pu dire leurs noms. Surprenant de les retrouver ici, dans cet uniforme. Il s’arrêta à bonne distance.


« Je suis l’Administrateur Ergan Dialon, et je souhaiterai rencontrer le Pontife Kal’berrik Filianël pour des problèmes touchant à la logistique du Campement Olaril. »


Il s’appuya sur sa canne et la ficha en terre, signalant par là qu’il ne bougerait pas de sa place avant de rentrer.
Revenir en haut Aller en bas
Kal'Berrik Filialanël
Décédé
Décédé
Kal'Berrik Filialanël


Nombre de messages : 59
Age : 32
Date d'inscription : 22/10/2009

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 47 ans
Profession: Pontife
Positionnement : Opposant
Limites de juridiction Empty
MessageSujet: Re: Limites de juridiction   Limites de juridiction EmptyMar 1 Déc - 18:00

Enfin, le Pontife Filialanël avait réussi à s'accorder un peu de temps pour pousuivre son ébauche De l'organisation du corps clérical, et il avait fallu passer par bien des étapes pour en arriver là: la nomination d'Alia, le discours de l'annonce de la création de la Garde religieuse, qui avait eu un engoument rapide et presque étonnant, ou encore la préparation des chants et des prières à paslmodier lors de l'Enterrement qui approchait.

La recherche de nouveaux candidats potentiels aux postes de Grands Prêtres encore vacants. Autrement dit, pour officier au nom de Bakarne, Hegoa, et Filhakan - les clergés d'Aimar et d'Hésione étant déjà dirigés par Nydearin et Alia. Il avait pris cette tâche très au sérieux, se disant simplement que de ses choix dépendrait la légitimé future de ses actions: s'il avait un appuis majeur de la part des Grands Prêtres, il pourrait agir à sa guise; si au contraire il se heurtait à une opposition de la majorité des clergés, son pouvoir s'avérerait légèrement plus ardu à exercer.

Non loin de là, le Hiboux somnolait sur son perchoir, ses ailes ternies par l'âge repliées autour de lui-même. Il y avait du silence autour de la tente pontificale, beaucoup plus que quelques jours auparavant: le levée de la Garde et l'apparition de deux de ses membres de chaque côté de l'entrée avaient eu la bénéfique conséquence de faire s'éloigner les Olarils vacants de la proximité de la tente, ce qui n'était pour déplaire à Kal'Berrik. Il avait besoin de calme pour penser et et écrire. C'était une tâche difficile, même pour lui, car il n'avait pas reçu l'enseignement aussi pointu que celui de Lysandre. Mais il espérait qu'avec le temps, ses réflexes, sa dextérité et ses automatismes viendraient d'eux-mêmes, et lui permettraient de poser par écrit une rhétorique plus que convenable, admirable.

Mais alors qu'il commençait à entrer intensément dans sa réflexion, il entendit une voix à l'extérieur. Il soupira et fronça les sourcils. Il n'aimait - vraiment - pas être dérangé.


* Quand donc pourrais-je donc achever cet écrit ? *

Il posa sa plume face à lui, lissa le parchemin sur la table branlante, et éleva la voix:

- Laissez entrer cet homme.

Il entendit l'un des Gardes prier Ergan de pénétrer à l'intérieur de la tente. Kal'Berrik posa les coudes sur l'armature, entreleça ses doigts et posa son menton sur ses deux pouces tendus. Son regard d'or fixa les pans de la tente qui s'écartaient simultanément, et avisa l'individu qui entrait. Le Hiboux ouvrit les paupières pour observer ce nouvel intrus de ses yeux inquisiteurs.

Un agent de Nydearin. Donc un agent de Lysandre. Que piuvait-il donc bien lui reprocher, à son tour ?


- Bonjour, monsieur Dialon.

Il lui désigna la chaise qui faisait face à son "bureau" du regard, puis reporta ses yeux sur la tignasse blonde de l'Administrateur.

- Asseyez-vous, je vous prie. Que puis-je pour vous ?
Revenir en haut Aller en bas
Ergan Dialon
Olaril
Olaril
Ergan Dialon


Nombre de messages : 2231
Age : 33
Date d'inscription : 11/09/2009

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 37
Profession: Intendant
Positionnement : Olaril =P
Limites de juridiction Empty
MessageSujet: Re: Limites de juridiction   Limites de juridiction EmptyMar 1 Déc - 21:07

¨Ergan Dialon resta quelques secondes face au Pontife, appuyé sur sa canne. Il regarda le hibou un moment. L’animal avait beau être pouilleux, vieux et terne, il n’empêche qu’Ergan Dialon n’avait aucune attirance particulière pour les animaux, et se méfiaient des volatiles. Puis après cinq longues secondes, il passa son poids sur sa jambe valide, tira la chaise et s’assit avec précautions, sa jambe infirme posée bien droite loin devant lui. Une fois assis, il sourit, et passa sa main dans sa barbe mal rasée pour cause de manque de temps.

« Bonjour, Pontife Kal’berrik Filianël »


Commenca-t-il, en insistant sur son titre, en espérant que le Pontife lui rende la pareille et l’appelle par sa fonction d’Administrateur. Cet entretien était crucial pour la bonne marche du campement, et Ergan Dialon n’avait pas vraiment l’intention de se faire manipuler comme un nourrisson dans cette histoire. Pour cela, il devait s’affirmer, de la même façon qu’il le faisait ces trois dernières semaines.


« Je suis venu à titre purement personnel, en tant qu’Administrateur, pour m’accorder avec vous d’un problème logistique qui nuit à la bonne marche d’Arestim Dominae. »


Il espérait par cette introduction ne pas rentrer tout de suite en conflit avec lui, car ce n’était pas du tout ce qu’Ergan Dialon recherchait. Au contraire, il fallait absolument composer avec lui, et négocier.


« La répartition des équipes de travails devient de plus en plus délicates, et des tâches vitales pour la bonne tenue du campement sont négligées, fautes de bras. De nombreuses personnes ne tiennent plus compte de mes ordres, pour la simple et bonne raison qu’ils ne doivent obéissance qu’à vous. Je ne renie pas vos décisions, ce n’est absolument pas mon métier. La création de cette Garde Religieuse est peut être source de conflits politiques entre vous et Lysandre, mais mon métier n’a rien à voir avec la politique. Je suis gérant, et mon métier n’a pas d’autres débouchés que l’économie, la gestion du personnel et la réussite d’objectifs chiffrés. Je reconnais volontiers n’avoir aucune compétence dans le domaine de la Sécurité ou de l’Art de la politique. Ceci est dit.

Cependant, c’est justement d’un problème d’intendance qui se pose à mon niveau. Vos Gardes ne veulent pas participer aux divers travaux de remise en état d’Arestim Dominae et je me retrouve dans une position plus que délicate : je me retrouve à devoir organiser la distribution de nourriture à des gens qui refusent toute implication dans la reconstruction d’Arestim.

Lorsque je leur ai demandé la raison, ils m’ont répondu ceci : ils ne reconstruiraient rien du tout sous les ordres du petit chien de Lysandre. Outre l’insulte sur laquelle je suis passé, je trouve cette idée très dommageable. Que Lysandre reste à sa place ou pas, Arestim restera Arestim, et ce seront les mêmes gens qui l’habitent. Je travaille d’abord et avant tout sous les ordres du chef, pas forcément de Lysandre. Et mon travail et de reconstruire Arestim. Partant de là, leur réponse me semble absurde, puisqu’ils rejettent l’intérêt général.

Comprenez moi bien, il ne s’agit pas de vous demander de réduire les effectifs de votre Garde Religieuse. Il s’agit juste de m’accorder avec vous à propos de la disponibilité de ces hommes, dont la nation Olarile a besoin. Pas dans l’intêret de Lysandre, dans celui des Olarils.

Evidemment, vous pouvez vous demander comment je pourrais être Administrateur sans être complètement dévoué à Lysandre ? Je vous répondrais simplement que c’est possible, et qu’il s’agit de principes moraux que je me suis fixé :

Honnêteté, Travail, Rigueur.

Ceci est ma devise, mes principes. Partant de là, vous comprendrez mon positionnement peut être un peu ambigu.

Mais ce n’est pas la question. »

Revenir en haut Aller en bas
Kal'Berrik Filialanël
Décédé
Décédé
Kal'Berrik Filialanël


Nombre de messages : 59
Age : 32
Date d'inscription : 22/10/2009

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 47 ans
Profession: Pontife
Positionnement : Opposant
Limites de juridiction Empty
MessageSujet: Re: Limites de juridiction   Limites de juridiction EmptyMer 2 Déc - 16:11

Le Hiboux agita frénétiquement les ailes sur la fin du discours professionnel de l'Administrateur, le Pontife l'observa sans broncher jusqu'à la fin. Les motivations de l'individu étaient tout à son honneur, et il avait su présenter les choses avec précisions et clarté.

Mais.

Il venait le rencontrer en personne pour lui demander de revoir sa façon de gérer la Garde religieuse. En soi, c'était un affront.

Pourtant le Chef de la Religion réfléchit un certain temps à ce qui venait de se dire. Tout d'abord, Ergan avait semblé être attaché à leurs titres respectifs, le fait qu'il ne l'ait appelé que par son nom, et pas par son statut, avait eu l'air de le contrarier. C'était donc quelqu'un qui aimait son pouvoir. L'Administrateur avait une tâche ardue et complexe d'homme de terrain qui régissait toute la vie quotidienne du campement: c'était une mission à responsabilités, qui recquiérait de la patience et une certaine présence d'esprit, mais qui, une fois bien en main, assurait un statut reconnu et appréciable à son propriétaire.

Et Kal'Berrik ne doutait pas qu'Ergan ait pesé les pours et lcontres longuement avant de s'être décidé de lui-même à le rencontrer pour discuter de tels problèmes logistiques. A moins qu'il n'agisse sur ordre de Nydearin ou de Lysandre. Mais il en doutait beaucoup.

Le Pontife prit son inspiration, et déclara:


- Je comprends votre embarras, Administrateur.

L'homme serait satisfait.

- Soyez déjà certain que je saurai qui précisément a osé vous traiter d'une telle façon, et que ces mécréants seront réprimés comme il se doit. La Garde religieuse n'a pas été créée dans le but d'indisposer la population, les gens de votre acabit en particulier.

Il se racla la gorge avant de reprendre. Le Hiboux vrilla ses yeux dans son orbite.

- Votre devise reflète votre compétence, et le fait que vous ayez choisi de venir me rencontrer directement prouve votre valeur. Cependant...

Il hocha la tête d'un air navré.

- Je crains que mes hommes ne puisse vous prêter leurs bras sans quitter leur poste. Impératif qu'ils remplissent en l'échange d'une petite solde en terme de pierres que leur verse le Culte. Les temps ne sont pas propices à la récupération des richesses distribuées, vous-mêmes devez veiller au rationnement de la nourriture et à la répartition des biens encore intacts. Vous êtes donc le mieux placé pour le comprendre.

Il soupira. Le Hiboux hulula.

- J'entends donc que vous compreniez également mon indisposition à vous prêter des hommes qui vident les faibles réserves du clergé. Le principe des vases communicants, comme vous vous en doutez. Là où un récipient se vide, l'autre se remplit. Il serait regrettable que le Culte distribue des pierres précieuses dans le vent. Du moins pour le moment, le temps que la situation prenne appui sur les bases d'une reconstruction qui ne saurait tarder.

Il haussa les épaules.

- Mais pour cela, vous devrez d'abord être patient et faire en sorte de votre côté que la reconstruction s'opère au plus vite. Des hommes en moins au sein de la Garde religieuse correspondent à des épées en moins en cas d'attaque, qu'il s'agisse d'une attaque animale... ou d'une tentative d'évincement.

L'implicite était translucide: il évoquait ouvertement la possibilité que Lysandre se décide à prendre les armes contre lui. C'était une éventualité qu'il jugeait fabuleuse, effarante et improbable. Toutefois, il ne désirait pas réduire ses effectifs, même pour une durée limitée. A tout moment, il pouvait prendre une décision qui lui nécessiterait la totalité de ses hommes.

- Je suis le premier navré par cette situation, croyez-le bien, mon cher.
Revenir en haut Aller en bas
Ergan Dialon
Olaril
Olaril
Ergan Dialon


Nombre de messages : 2231
Age : 33
Date d'inscription : 11/09/2009

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 37
Profession: Intendant
Positionnement : Olaril =P
Limites de juridiction Empty
MessageSujet: Re: Limites de juridiction   Limites de juridiction EmptyJeu 3 Déc - 21:53

C’était une fin de non recevoir. Joliment tournée mais négative tout de même. Pour Ergan Dialon, c’était évidemment problématique. Mais il y avait peu de problèmes organisationnels que l’Administrateur était tout à fait incapable de résoudre. En revanche, la souplesse et la marge de manœuvre qu’il lui restait s’en trouvait singulièrement amoindrie. Que seulement un problème dans ce genre se rajoute, et il ne pourrait plus travailler correctement, et ce serait tous les Olarils qui en pâtiraient.

Les paroles du Pontife étaient bien tournées, mais le raisonnement apparent n’était pas très satisfaisant pour l’Administrateur. Pour l’instant, le comportement des Gardes Pontificaux agissait comme un boulet sur cette même reconstruction. Comment pouvaient-ils attendre que la reconstruction soit suffisamment avancée pour enfin mettre la main à la pâte ? C’était maintenant que les besoins étaient les plus importants, et le but de l’Administrateur n’était pas de mener d’une main de fer toute la nation Olarile dans une économie centralisée et dirigée, mais pouvoir progressivement la faire revenir à la normale. Une fois que la situation serait suffisamment stabilisée au goût du Pontife, ses Gardes seraient tout à fait inutiles.

Et pourquoi étaient ils retenus ? Pour des raisons de sécurités. Ergan Dialon avait certes dit qu’il n’avait aucune compétence dans ce domaine, mais cela ne voulait pas dire qu’il ne savait pas estimer le risque d’une situation. Une attaque d’animaux de la même envergure que celle qu’avait subi Olaria il y a peu de temps était improbable. Et le Pontife envisageait ouvertement la possibilité que les armes des gardes pontificaux soient utilisées, dans un but défensif. Défensif contre qui ? Et visiblement, c’était une situation pressante car le Pontife ne pouvait envisager se séparer d’un seul de ses hommes.

Contre Lysandre et ce qui restait de l'ancienne Garde Olarile ? L’idée fit pâlir Ergan Dialon. Evincer : Ecarter quelqu’un. L’Administrateur savait que les intérêts du Chef et du Pontife étaient contradictoires, mais lorsque l’on en est à se créer un corps de gardes pour se protéger d’un éventuel évincement, c’est qu’alors, il faudrait déployer beaucoup de violence pour écarter l’autre. La violence était en trop. Une situation de conflit armé introduirait un chaos sans nom dans le campement, et LA ce serait la fin de la nation Olarile.

Un conflit armé entre Lysandre Hirune et Kal’berrik Filianël, c’était la mort des Olarils.

Par tic, l’Administrateur se massa sa jambe douloureuse qui était encore plus raide qu’habituellement. Comment obtenir malgré tout gain de cause ? A son niveau, il pouvait peut être désamorcer le conflit en justement occupant les forces de chaque camp. Mais il ne fallait pas se leurrer. Réunir sous sa férule deux corps dans ce genre relevait de l’exploit, et nécessitait un charisme naturel que ne possédait certainement pas Ergan Dialon. Le Boîteux avait déjà du mal à se faire respecter sans avoir à hausser la voix, il était fou de croire qu’il pouvait effacer les clivages par sa simple direction.

Il devrait donc composer avec cette situation. Attendre que l’orage se déclenche ? Difficilement envisageable quand on avait le pouvoir de faire autre chose. Demander l’abolition de ces deux Gardes ? Ergan Dialon avait certes un peu de pouvoir, mais il n’en avait pas autant, et il y avait de fortes chances que son appel à la pacification passe inaperçu, ou pire encore : qu’on lui demande de bien vouloir rester à sa place. Empêcher les recrutements de nouveaux membres de la garde ? Si oui de quelle façon devrait il procéder ? Supprimer les aides aux familles des membres ? Le prix de l’entretien de la Garde, qu’elle soit Olarile ou Religieuse deviendrait alors très lourde. Mais le procédé était moralement peu satisfaisant.

La vérité, c’était que l’Administrateur n’avait pas de pouvoir sur ce genre de conflit qui se déroulait pourtant sous ses yeux.

Il desserra ses mains de autour de sa canne et essaya de prendre un pose plus détendue. Mais il resta tellement raide que c’était peine perdue. Il devait rester diplomate, malgré le fait qu’il appréciait très peu le procédé qu’employait Kal’Berrik Filianël et que la situation dans lequel le Pontife plongeait l’Administrateur était très inconfortable.


« Je vous remercie de votre compassion, mais comprenez que vous me mettez dans une situation intenable. Vous attendez que la Reconstruction s’opère avant de lâcher un peu de terrain. Mais justement une fois la Reconstruction sera achevée, à quoi serviront ils ? En revanche, reconstruire Olaria sera quasiment impossible si vous n’intervenez pas. Acceptez au moins de ne pas recruter de nouveaux gardes. De plus en plus d’oisifs en quête de repos se défilent de leurs tâches pour rejoindre les rangs soit de votre Garde, soit de la Garde Olarile. Ils se trompent sûrement en espérant pouvoir se planquer chez vous. En attendant, ces bras supplémentaires manquent de mon côté.

Si l’équilibre de… des forces vous inquiète, je peux à la limite demander un accord similaire à Lysandre. »


Puis Ergan Dialon rassembla en une phrase, tout ce qu’il pouvait mettre d’ironie, de double sens, et de sous entendus.

« Et, sachant que vous n’oseriez jamais tirer les armes le premier, je lui demanderais également de ne pas tenter de vous évincer. »

Il redevint très sérieux.

« Nous sommes tous conscients bien entendu qu’une tentative « d’éviction » signerait la fin de Notre Nation. »
Revenir en haut Aller en bas
Kal'Berrik Filialanël
Décédé
Décédé
Kal'Berrik Filialanël


Nombre de messages : 59
Age : 32
Date d'inscription : 22/10/2009

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 47 ans
Profession: Pontife
Positionnement : Opposant
Limites de juridiction Empty
MessageSujet: Re: Limites de juridiction   Limites de juridiction EmptySam 5 Déc - 10:29

Kal'Berrik hocha négativement la tête. Le vent souffla, à l'extérieur, faisant vibrer les pans de l'entrée de la tente, et charriant au passage des sterres de cendre qui vinrent brûler leurs poumons. Le Pontife toussa, ses amples vêtements dorés se soulevant au passage de la bourrasque, et le Hiboux replia ses ailes sur l'avant de son corps.

Kal'Berrik se frotta les yeux pour en chasser les impuretés, et pesta:


- Maudite soit cette cendre volcanique.

Puis il posa les mains à plat sur la table, et fixa l'Administrateur, d'un oeil embué par les larmes de l'irritation provoquée par l'immiscion de la poussière dans les interstices oculaires. Il laissa un instant planer le silence, puis déclara:

- Mes hommes seront des mains supplémentaires qui accéléreront le processus, Administrateur. En attendant, ils tâcheront de protéger ceux qui oeuvrent déjà au bien commun.

Puis il fronça les sourcils:

- L'entraînement, de ceux qui ne maîtrisent pas les armes, et les patrouilles constantes des compétents, ne sont pas pour moi la définition exacte de l'oisiveté, monsieur Dialon. Et je recruterai tous ceux qui le souhaiteront, pour la simple et bonne raison que plus il y aura d'épées, plus il y aura de sécurité. La Reconstruction se montrera tout aussi impossible que vous le décrivez si jamais le campement venait à être rasé par une attaque d'Ilumbers ou d'autres créatures hostiles aux Olarils.

Puis il croisa les bras, se renfonça dans son siège et toisa l'individu qui lui faisait face d'un oeil inquisiteur.

- En ce qui concerne votre proposition, je ne doute pas de votre bonne volonté, mais je doute en revanche que votre parole se fasse entendre par Lysandre. Elle est bien trop préoccupée par son pouvoir. Et, tant qu'elle ne fera aucun signe manifeste d'une quelconque modération, je n'agira pas en sens inverse. En clair, Administrateur, tant que votre parole restera inefficace face à Lysandre, elle le sera également face à moi.

Il souleva enfin les dernières allusions du Dialon:

- Vous en êtes conscient, j'en suis conscient. Je doute que notre "Chef" le soit également. En conséquence, il importe qu'une force soit présente pour qu'elle soit encline à se modérer. Et plus la force sera conséquente, plus elle le sera.

Une étrange lueur brûla dans ses yeux:

- Ce serait une folie de tirer les armes en premier.

Parlait-il de lui-même ? Parlait-il de Lysandre ? Le Pontife se montrait ambigu. A nouveau, un léger silence s'installa, avant que l'homme ne reprenne la parole:

- Dans tous les cas, je ne puis accéder à vos demandes. Pas dans l'immédiat, du reste. J'en suis pour le moins désolé.
Revenir en haut Aller en bas
Ergan Dialon
Olaril
Olaril
Ergan Dialon


Nombre de messages : 2231
Age : 33
Date d'inscription : 11/09/2009

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 37
Profession: Intendant
Positionnement : Olaril =P
Limites de juridiction Empty
MessageSujet: Re: Limites de juridiction   Limites de juridiction EmptyLun 7 Déc - 20:30

L’Administrateur en cette situation était tout à fait impuissant. Il n’était pas venu dans le but d’entrer en conflit avec Kal’Berrik Filianël, et il ne pouvait pas plus s’opposer aux volontés du pontife sur un terrain où justement il était à son avantage. Ergan Dialon était l’Administrateur civil, Kal’Berrik Filianël le chef religieux, spirituel, et désormais militaire. Même si sa garde n’était pas une armée, mê si leur équipement n’était guère différent des autres civils, le Pontife était pour l’instant l’homme qui arborait la plus grande force sous ses ordres.

Il restait la résistance passive : délais inexplicablement longs, erreurs humaines en série, ruptures de stocks soudaines, perte de plainte… Mais Ergan Dialon s’y opposait : Premièrement, c’était des petites choses mesquines, deuxièmement, elles les forceraient à mal faire son travail, et se forcer à faire des erreurs était au dessus des forces de l’Administrateur. A moins que Lysandre ne le lui demande explicitement, il ne ferait rien dans ce genre.

En attendant, on était sur un statu quo fragile. Le Pontife ne voulait pas tirer les armes en premier, la Garde Olarile ne permettait pas à Lysandre de lutter, et les Olarils au milieu avait encore l’esprit très loin des conflits. L’intêret de tous était que cette situation dure le plus longtemps possible.

En tant qu’homme de paix, l’Administrateur s’y appliquerait de toutes ses forces. Pour l’instant, il fallait contenter tout le monde, et compter avec, et neutraliser le moindre évènement déclencheur avant qu’il ne dégènere en violence, puis en conflit, puis en conflit armé.

Dans ce jeu-là, l’Administrateur était mal armé, il était arrivé à la limite de sa juridiction : Il était un civil, qui administrait les civils. Il était un laïc qui n’avait pas sa voix au chapitre. Le Pontife avait une Garde qui lui conférait une force militaire, et surtout, surtout, il était le meneur spirituel de tous les croyants d’Arestim Dominae.

Ergan Dialon ramassa sa jambe, récupéra sa canne et se releva en s’appuyant sur sa canne et sa jambe valide. Il avait fini par apprendre à se relever sans problèmes malgré son infirmité.


« Et bien, Pontife, il ne me reste plus qu’à… »

Il resta un moment figé, sa canne entre ses deux mains, le visage fermé. Qu’allait il faire ? Fuir comme il le faisait toujours ? Ne fuisait il pas déjà suffisamment ? Ses propres démons intérieurs, son handicap, les situations trop lourdes en émotions, le contact des autres, l’intimité ? Il fuyait en permanence, quand bien même il affrontait sa charge d’Administrateur. Mais être l’Administrateur était bien plus simple que d’être Ergan Dialon.

Bravade ? Besoin irrationnel de s’affirmer ? Volonté d’affronter sa propre peur ? Besoin de s’affirmer ?

C’était le moment où jamais où il devrait se positionner. C’était le moment où il devait montrer qu’il n’était pas une quantité négligeable, qu’on ne pouvait pas monter des plans sans en passer par lui, et que désormais, les affaires d’Arestim le concernaient tout autant que Lysandre. Le moment de montrer qu’il était incontournable.

Le moment d’être un véritable homme.


Il ficha sa canne dans le sol d’un geste plutôt brutal, et fixa le Pontife d’un regard où brillait de la fierté, si rare chez cet Ergan Dialon effacé.

« M. Filianël, je ne peux pas être d’accord avec vous. Cependant, je reconnais votre juridiction sur les hommes que vous avez engagés et qui constituent actuellement la Garde Religieuse des Olarils. De même vous êtes forcés de reconnaître ma juridiction sur la population Olarile. Aussi, j’accepte votre refus, et je n’insisterais pas davantage. Vos hommes sont à vous. »


Une retraite, suivie de la contre-attaque suivante :


« De même ceux qui sont sous ma responsabilité resteront dans mon sillage. Je ne suis pas le chef me direz vous, mais je ne suis pas non plus un homme que l’on peut considérer comme une quantité négligeable, et écarter ainsi. Je suis Ergan Dialon, l’Administrateur, et je pense mériter autant de considération que vous-même. Les limites de ma juridiction sont peut être encore un peu floues, mais comptez sur moi pour les définir avec précision, et une fois qu’elles seront bornées, elles seront infranchissables.

Vous m’excuserez ma crudité. »


La dernière phrase n’était pas ironique, au contraire, elle avait été prononcée avec un grand sérieux. Ce n’était certainement pas le moment où Ergan Dialon pouvait se permettre d’être faible. Pour la première fois de sa vie, il s’affirmait réellement, et n’était plus l’employé de quelqu’un.

A ce moment précis, il n’était pas un homme s’occupant de l’intendance d’un campement. Il était l’Administrateur. Pleinement et complètement.
Revenir en haut Aller en bas
Kal'Berrik Filialanël
Décédé
Décédé
Kal'Berrik Filialanël


Nombre de messages : 59
Age : 32
Date d'inscription : 22/10/2009

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 47 ans
Profession: Pontife
Positionnement : Opposant
Limites de juridiction Empty
MessageSujet: Re: Limites de juridiction   Limites de juridiction EmptyMar 8 Déc - 17:20

Le Pontife manqua tout d'abord d'écarquiller les yeux devant l'affront qui lui était fait. Que se passait-il exactement ? Tous les Olarils se croyaient-ils donc au-dessus des lois, au-dessus des Dieux, au-dessus de Lui ? Voilà qu'il avait affaire à une autre forme de révolte. Après le frère de tare de la Veuve, la petite femme hallucinée qui croyait voir l'avenir, c'était à présent l'Administrateur qui manifestait son désaccord.

Mais l'homme se contenta d'hausser un sourcil et de laisser le coin de ses lèvres s'effiler en un léger sourire narquois. Il ne s'énerverait pas cette fois, ce ne serait pas la peine. Il avait bien mieux.

Il leva le bras, et d'un geste de la main, il balaya avec un mépris sans fond les propos qui venaient de lui être opposés. Puis il posa sa main sur son parchemin et déclara:


- Cessez vos caprices, Ergan Dialon.

C'avait été un ordre. Pas une demande, encore moins un conseil. L'Administrateur et son comportement avaient amusé le Pontife. Il n'était qu'un homme en ballotage entre des forces qu'il ne maîtrisait pas et tentait d'appréhender, et luttait pour conserver le peu de pouvoir qui lui avait été octroyé. C'était faible. Et méprisable.

- Vous n'êtes pas le Chef, en effet, et la juridicition qui est la votre ne dépend que de ce Chef en particulier, qui je vous le rappelle a conduit son peuple à la déchéance. Un Chef dont le pouvoir ne tient plus à mes yeux qu'à sa figurance. Vous êtes un pantin, Administrateur. Et vous n'êtes rien d'autre.

Il avait craché le dernier mot avec un certain dégoût.

- La marionette d'un pouvoir effrité. Et vous vous prétendez incontournable ! Vous vous pensez en mesure d'établir des limites entre la vie publique et l'enseignement divin !

Il émit un hoquet de rire. Le Hiboux d'agita.

- Les Dieux sont notre vie publique, Ergan Dialon. La vie en Arestim était régie par les lois divines, par les Tables. Cela se poursuit malgré sa destruction, au sein de ce campement. Et cela continuera après la reconstruction, après que nous aurons établi une Nouvelle Arestim. Vous ne parviendrez pas à empêcher ceux qui le souhaitent de me rejoindre. Vous ne parviendrez pas à m'empêcher moi d'influer sur la vie publique tant que je serai en vie et qu'il sera en mon pouvoir d'ouvrir les yeux à tout un chacun sur la vérité telle qu'elle est dans sa totalité. Tout simplement parce que vous n'êtes rien et ne pouvez rien, contrairement à ce que vous vous plaisez à croire.

Il secoua la tête, il avait l'air totalement blasé. Levant les yeux au ciel et s'enfonçant dans son siège, il déclara:

- Restez à la place qui est la votre. Obéissez aux ordre de votre marionnettiste. Et taisez-vous. Cela vous évitera bien des ennuis et des déceptions.

Il haussa les épaule, et, soupirant, il appela:

- Monsieur Dialon va partir.

L'un des gardes écarta les pans de la tente et pénétra à l'intérieur. Il s'écarta et se positionna sur le côté, un léger sourire imprimé sur les lèvres. Visiblement, lui et son collègue avaient tout entendu de la conversation, et ils semblaient s'être moqués du Dialon.

Kal'Berrik plongea son regard dans celui de l'Administrateur:

- Ou alors, peut-être vaut-il mieux pour vous que vous restiez confortablement dans le sein de vos illusions. Mais mes hommes sont à moi, et les Olarils sont à moi, parce qu'ils sont tous aux Dieux. Et cela, rien ne le changera jamais.

Naturellement, le Pontife Filialanël était convaincu de ce qu'il disait, à des années lumières de s'imaginer qu'il se trompait effroyablement.

- Allez en paix, Ergan Dialon. Que les Dieux veillent sur vous.

Puis il se replongea sur sa feuille de parchemin, s'empara de sa plume, et se remit à réfléchir, faisant abstraction complète de la présence de l'Administrateur.
Revenir en haut Aller en bas
Ergan Dialon
Olaril
Olaril
Ergan Dialon


Nombre de messages : 2231
Age : 33
Date d'inscription : 11/09/2009

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 37
Profession: Intendant
Positionnement : Olaril =P
Limites de juridiction Empty
MessageSujet: Re: Limites de juridiction   Limites de juridiction EmptyMar 8 Déc - 20:32

Lorsque l’on dit que les gens peuvent changer de couleur, c’est vrai. Le visage d’Ergan Dialon passa d’une teinte naturelle au rose vif, puis au rouge, puis au gris, puis au blanc, puis au vert. Ses mains se mirent à trembler comme celles des vieillards séniles, et sa canne gigotait d’une façon absolument ridicule. Son visage se contractait et se relâchait comme un enfant que l’on vient de moucher. Son regard était la seule chose qui n’était pas risible : ses yeux gris étaient devenus clairement orageux. Il pleurait de rage et de douleur.

Etait ce de la colère, de l’orgueil froissé ? Non, c’était quelque chose de trop profond pour que ce soit de la colère, et cela faisait trop mal pour que ce soit de l’amour propre. C’était en fait l’identité et l’utilité d’Ergan Dialon qui avait été balayé en quelques paroles venimeuses. Sa dignité, son identité. C’était un affront dont il se souviendrait et si dans sa vie, Ergan Dialon ne devait en vouloir qu’à une seule personne, il l’avait trouvé.

On l’avait mouché d’une façon tout à fait admirable, et reprendre comme un garnement pas sage. On avait rabaissé son rôle à celui d’une marionnette. On l’avait classé dans la catégorie « gentil idéaliste ». On n’était jamais allé aussi loin dans le rabaissement, malgré les petites vexations que l’Administrateur subissait quotidiennement.

Un mot prit naissance au niveau des tripes. Il passa par l’estomac et remonta le long de son tube digestif, du même mécanisme que les vomissements. Le mot arriva au niveau de la gorge, fut retenu un moment, puis il arriva dans la bouche où il fut articulé. Ergan Dialon vomit :

« Basset ! »

Le mot était ridicule, autant que l’aspect de l’Administrateur en colère. Les Gardes, gentiment demandés par le Pontife pour raccompagner à la porte le pauvre Administrateur qui visiblement ne savait pas ce qu’il disait, arrivèrent et reçurent l’ordre de mettre l’Administrateur à la porte. Ergan Dialon détourna son regard du Pontife pour fixer les gardes. Ils riaient ces animaux ! Ils riaient ! En crispant ses mains sur sa canne jusqu’à la faire gémir, il tourna pour de bon le dos au Pontife et partit en boitant sans même chercher à se draper dans ce qui pouvait rester de dignité.

Cet entretien était un fiasco total. Ergan Dialon était venu chercher un moyen de s’arranger avec le Pontife, il était parti avec des insultes et un refus net. Et en plus, ce qu’il avait cherché à éviter à tout prix, à savoir se faire jeter dehors comme un malpropre, était pile ce qui avait fini par arriver.

Echec Personnel, Echec professionnel, Echec Politique, Echec Total.

Alors qu’il maîtrisait mal sa démarche, un des gardes eut le malheur de le frôler. L’administrateur lui donna un coup de canne sur le bras, sans grande force et lui jeta au visage :


« Ne me tou-chez pas ! »

Les gardes s’arrêtèrent net, le visage nettement plus sérieux. Mais Ergan Dialon n’en avait cure. Ils pouvaient bien aller directement au cœur de la Gérax désormais, ca rendrait service à tout le monde. Ergan Dialon boita à grandes enjambées, se dirigeant droit vers sa tente en marmonnant des paroles sans suite. Sa canne se pliait sous la violence de ses appuis. C’était une retraite peu glorieuse, mais l’Administrateur s’en fichait bien. Il n’osait pas faire exploser sa colère au milieu du village de tentes, ce serait désastreux pour son image, et donc sa légitimité. Aussi il garda fermement la pression sur ses émotions prêtes à exploser.

Echec, Echec, Echec, Echec.

Il en parlerait à Lysandre, et pas plus tard que tout de suite.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Limites de juridiction Empty
MessageSujet: Re: Limites de juridiction   Limites de juridiction Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Limites de juridiction
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les Tables d'Olaria :: Introduction à Olaria :: ♦ Les chemins de la vérité :: - Arestim Dominae :: Les Plaines :: ♦ Les Hautes Plaines :: ♦ Le Campement Olaril :: ♦ Les Tentes de Fortune-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser