Les Tables d'Olaria
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 Et puisqu'il faut avancer

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Alia Edorta
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Alia Edorta


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MessageSujet: Et puisqu'il faut avancer   Et puisqu'il faut avancer EmptyLun 2 Nov - 18:34

Alia Edorta. Alia Edorta. Alia Edorta.
Dans sa tête, une voix l'appelait. Ce n'était pas n'importe laquelle, la prêtresse le savait parfaitement bien. Elle reconnaissait entre mille la voix de son enfance, la voix de celui qui était depuis toujours à ses côtés. Alors que les jours précédents le massacre, seul le silence s'était imposé au cœur d'Alia, maintenant, son inconscient semblait à nouveau enclin aux révélations du dieu de la Connaissance. Et il parlait...


Incapable de faire la part entre ses délires de douleur et ses habituelles discutions avec Aimar dans le secret de son cœur, Alia divaguait. La jeune prêtresse faisait peine à voir, couverte de bandages à n'en plus pouvoir respirer, étendue sur un lit de fortune, avec quelques prêtres pour la veiller. L'Enfant-Loup était parti se signaler auprès des siens quand, soudainement, elle revint parmi les vivants. D'un coup, elle se redressa sur sa couche, faisant fi de toute douleur, haletant comme si ses pires cauchemars étaient à ses trousses. Un de ses collègues fut aussitôt à ses côtés, l'obligeant à se rallonger et lui disant de se calmer, que tout était fini.

Ramenée à la position couchée et rassurée quant à l'identité de ceux qui se trouvaient avec elle, Alia se souvint, petit à petit, de ce qui s'était passé. Sa discussion avec son mentor, leur fuite éperdue, lui le vieillard et elle l'aveugle, leur ensevelissement, leur... non, sa libération par Liiken et Gwyddion. Les larmes vinrent aux yeux de la jeune femme. Leto Astar n'était plus. Ces quelques mots contenaient toute sa détresse, mais elle ne parvenait même pas à les dire.

Comme si sa réaction était parfaitement normale, le prêtre d'Aimar à ses côtés parlait, sans se soucier de savoir si elle l'écoutait ou non :

- ... plusieurs jours, nous commencions à avoir peur que vous ne vous réveilliez jamais. Nous avons soigné vos blessures. Vous avez la jambe droit cassée et de multiples contusions. Une guérisseuse a assuré que votre jeunesse prendrait facilement le pas et qu'après quelques mois, il n'y...

- Où est le corps du Grand-Prêtre ?


Un silence accueillit la demande abrupte d'Alia. C'étaient les premiers mots qu'elle prononçait depuis plusieurs jours, même si elle n'avait aucun moyen de le savoir. Le prêtre considéra un instant la jeune femme qui fixait le sommet de la tente. Comme si un éclair de compréhension éclairait l'homme qui la veillait, il lui répondit doucement :

- Il a été veillé dans les règles, ne vous inquiétez pas. Mais il a déjà été inhumé, avec d'autres Olarils. Vous comprenez, il y avait beaucoup de morts...

Non, Alia ne comprenait pas. Elle ne toucherait plus le Grand-Prêtre. Le prêtre continuait à parler, mais la jeune prêtresse ne l'écoutait plus. Ainsi, son mentor était mort ? Et enterré ? Mais alors... Elle coupa à nouveau le prêtre, la gorge sèche.

- A-t-on nommé un nouveau Grand-Prêtre ?

À nouveau, le prêtre consentit à s'interrompre sans s'énerver le moins du monde. Comme s'il considérait que le choc permettait à Alia toutes les grossièretés possibles et imaginables, il répondit :

- Le pontife n'a pas encore eu le temps d'y penser, avec tous les morts qu'il y a eu...

Alia tenta de se redresser, aussitôt renvoyée en arrière par une pression ferme sur sa clavicule. Elle pleurerait après. Elle devait
d'abord assurer la pérennité de l'âme de son mentor. En se recouchant, elle s'exclama :

- Je vous en prie, allez chercher Kal'Berrik.

Un nouveau silence accueillit la demande de la jeune femme. L'homme considéra un instant le corps brisé étendu sur le lit. Une foulée d'idées le traversaient, sans qu'il ne parvienne à se décider. Puis, avec le regard des hommes qui ont vu s'enclencher les rouages du destin, il s'adressa à celui qu'Alia avait pris pour un deuxième prêtre, mais qui n'était qu'Apprenti.

- Va chercher le pontife, s'il te plaît. Dis-lui qu'Alia Edorta s'est réveillée et qu'elle le réclame.

Alia ferma les yeux. Kal'Berrik... un nom tout droit sorti de ses années d'apprentissage au temple. Un prêtre d'Aimar, un des rares qui ait consenti à accorder de l'attention à l'aveugle qu'elle était. Un prêtre ambitieux qui était devenu Grand-Prêtre, avec qui Alia avait longuement discuté avant de peaufiner ses armes contre son mentor. Puis, de Grand-Prêtre, il était passé à Pontife. Le temps leur avait manqué et certainement éloignés, mais Alia savait que l'homme n'oubliait pas ses anciens compagnons. Aussi certainement qu'elle se tordait de douleur dans son lit, Kal'Berrik Filialanël ne l'avait pas oubliée.

La prêtresse était en train de méditer sur le fait qu'elle ne verrait plus jamais son mentor, sans ressentir l'attente, quand Kal'Berrik pénétra dans sa tente. Elle ne vit pas le geste qui mit dehors les deux hommes, pas plus qu'elle ne devina le fait que Kal'Berrik s'asseyait à son chevet. D'un ton qu'elle voulait ferme mais qui ne fit que réfléter la douleur qu'elle portait, Alia commença dans un souffle :

- Merci d'être venu, Kal'Berrik.

Elle ouvrit ses yeux blancs en direction de la forme sombre qu'elle percevait. Comment lui dire ? La prêtresse inspira. Quelque part, elle en était certaine, Aimar et Leto Astar la soutenaient. Alors pourquoi laisser aux ténèbres une chance de l'envahir ?

- RÉSERVÉ KAL'BERRIK -
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MessageSujet: Re: Et puisqu'il faut avancer   Et puisqu'il faut avancer EmptyLun 2 Nov - 19:37

Le Pontife Filialanël avait été dérangé alors qu'il était plongé dans la rédaction de son Traité, " De l'organisation du corps clérical ", en plein milieu d'une réflexion concernant le remplacement des postes vacants laissés par les prêtres et les Grands prêtres défunts, ce qui l'avait passablement irrité. Déranger le Pontife pendant son service très-sérieux des Dieux n'était pas quelque chose qu'on pouvait envisager de manière lucide. A moins que l'on ignore totalement ce qu'il était en train de faire, ce qui était présentement le cas.

Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis son entretien avec Nydearin Hirune, et, aucune réponse de la part du Chef se faisant entendre, il avait conclu que la proposition de créer la Garde Religieuse avait été refusée en bloc.
Un élément à charge supplémentaire pour son courroux.
Le discours destiné à charger Lysandre d'hérésie et d'orgueil nihiliste était déjà prêt dans sa tête, et dès qu'il en aurait fini avec la rédaction de son Traité, il s'emploierait à répandre la bonne parole aux Olarils: d'une part, Lysandre n'était que Blasphème ; d'autre part, la nouvelle Garde religieuse - qu'il créerait en dépît du désaccord du Chef - recruterait tous les courageux désirant servir les Dieux et préserver leurs âmes de l'hérésie, et donc du châtiment de Panpale.
Tout un programme relativement simpliste, mais qui aurait suffisamment d'impact pour pourter un coup fatal à Lysandre. L'affront qu'elle avait osé perpétrer avait été l'affront de trop.
Encore que l'affront de trop avait déjà été châtié par les Dieux.

Il était donc passablement agacé lorsqu'un apprenti vint le déranger en s'engouffrant dans sa tente, se râclant la gorge.


- Seigneur Pontifical, la prêtresse Alia Edorta s'est réveillée, elle vous réclame.

La première réaction de Kal'Berrik fut de pester intérieurement contre le fait de ne jamais pouvoir être tranquille. Il était constment dérangé alors que l'élaboration de ses plans nécessitait d'être dans un calme des plus absolus.
Puis il réagit au nom d'Alia Edorta. Il connaissait ce nom, et pour cause, elle avait été une camarade et une amie lors de son passage à l'état de Prêtre d'Aimar. La pauvre était aveugle, et n'avait jamais pu apprendre l'art de la lecture et l'écriture, mais il avait été touché par sa dévotion aux Dieux et particulièrement son amour pour la Connaissance et pour Aimar, ainsi que tout ce qu'il représentait.

Il savait aussi que le mentor de la jeune femme en question était désormais mort, et qu'il l'avait lui-même nommé pour lui succéder en tant que Grand Prêtre d'Aimar. Il fronça imperceptiblement les sourcils et chassa l'Apprenti d'un vague geste du bras. Pensif, il resta quelques secondes assis à son
"bureau".
Le hasard avait voulu qu'il se soit porté sur la question de la succession aux Grands Prêtres lorsqu'Alia avait décidé de refaire surface. Mais le hasard n'existait pas, c'était les Dieux qui guidaient les Olarils, et ce fait n'était pas anodin. Kal'Berrik en était persuadé.
Il n'avait pas oublié le lien qui l'unissait à la prêtresse.
Mais une aveugle pouvait-elle... ?

Sans plus se poser de questions, il se leva de son siège miteux et quitta sa tente. Il resta silencieux le long du trajet, faisant claquer sa canne d'or sur la terre sèche et rocailleuse du campement, lorsqu'enfin il arriva devant la tente de l'Aveugle. Il soupira et écarta les pans, chassa les deux individus qui se trouvaient là et s'installa à son chevet.
Il observa sa mine misérable, constata l'étendue des dégât et conclut que les Diux avaient décidé de l'épargner et de ne pas la rendre infirme à vie. Louables étaient les Dieux, de ne pas imposer un autre handicap à cette jolie personne.
Le regard empli d'émotions, il observa ses deux globes blancs faire surface, réprima un mal de tête, et ce fut avec l'amour d'un berger pour sa brebis blessée qu'il s'empara de la frêle main de la prêtresse et qu'il l'enserra doucement, alors qu'elle prenait la parole pour le remercier. Il psalmodia une brève prière à l'intention d'Aimar, puis lui répondit en souriant:


- Ne me remercie pas, Alia, je ne pouvais pas te refuser ça.

Il était rare d'entendre le Pontife Filialanël tutoyer quelqu'un qui ne faisait pas partie de sa famille.

- J'ai appris pour Leto. C'était un brave homme, qui n'aurait pas été à la place qu'il occupait avant de mourrir s'il ne l'avait pas été. J'ai été touché par sa disparition.

Il rompit le contact, et posa à plat ses paumes sur sa bure d'or.

- Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

Mais la question était presque rhétorique. Il soupçonnait la raison de sa venue auprès d'Alia. Avant la catastrophe, en effet, Leto Astar s'était confié à lui sur ses intentions d'héritage spirituel. Et c'était elle qu'il avait désigné. Il avait eu de la volonté, de s'opposer au Pontife, qui s'était montré réticent face à cette décision, car une femme qui ne connaissait ni l'écriture ni la lecture ne pouvait prétendre occuper le poste d'intermédiaire charnelle de la Connaissance. Kal'Berrik n'avait pas osé se prononcer, et avait laissé Leto dans l'incertitude, jusqu'à sa mort.
Etant un homme des Dieux, il se devait d'accéder à cette dernière volonté. Et il redoutait que la jeune femme lui pose la subversive question.
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MessageSujet: Re: Et puisqu'il faut avancer   Et puisqu'il faut avancer EmptyMar 3 Nov - 9:25

Une sorte de détermination froide emplissait Alia. Depuis que l'idée l'avait effleurée, elle ne la lâchait pas. Le moment était venu pour elle d'avoir plus de fermeté, de « passer à la suite », comme aimait le dire le Grand-Prêtre. Pourtant, cette notion la laissait désemparée. Ce n'était pas dans ses cordes, encore moins dans ses habitudes.

Alors qu'elle se demandait si elle allait s'adresser à Kal'Berrik en tournant son visage vers lui ou non, le pontife prit sa main. Alors, l'amitié qu'elle avait ressentie pour le prêtre, plusieurs années auparavant, commença à rejaillir. Un homme pouvait-il changer au point de ne pas être reconnu par les siens ? En attendant, cette attention tactile lui insuffla le courage nécessaire à ce qu'elle allait lui demander.

Les mots finirent par jaillir sans qu'elle ait le temps de les soupeser longuement. Elle n'avait aucune raison de faire attendre le pontife alors qu'elle l'avait fait venir.

- Tu devines certainement les raisons qui m'ont poussée à te demander de venir.

C'était un fait. Quoi qu'il soit devenu, à la tête du temple, loin des simples prêtres comme Alia, il ne pouvait s'être défait de ses capacités de raisonnement. La prêtresse posa son regard vide sur Kal'Berrik. Elle ne voyait qu'une tache dorée, mais elle savait que, quelque part dans la tenue du pontife, il y avait un œil d'Aimar. Elle n'avait rien à craindre. Du moins tentait-elle de s'en convaincre par tous les moyens. Pourtant, sa voix ne tremblait pas lorsqu'elle demanda, d'un ton posé et calme :

- Tu sais qui je suis, ce que j'ai fait depuis mon entrée au Temple.

Elle fut la première surprise par sa tranquille assurance. Elle n'allait pas tout expliquer à Kal'Berrik. Il savait qu'elle s'était approprié tout le savoir disponible au temple. Il savait qu'elle ne savait ni lire, ni écrire, et ne le saurait jamais.

- Mon mentor est mort. Je suis sa fille spirituelle et je le revendique comme tel.

En cet instant, Alia était habitée par l'ancien Grand-Prêtre. Elle osait ce qu'elle n'aurait jamais envisagé avant la catastrophe, lorsque la vie recluse du temple lui convenait. En mémoire de son mentor, afin de prouver à tous que sa vie n'avait pas été vaine, elle porterait les dignement les fruits de son enseignement.

- Je sais que c'est toi qui désignes le nouveau Grand-Prêtre. Je vais me remettre de mes blessures et je voudrais être le prochain Grand-Prêtre d'Aimar. Et la décision, c'est à toi de la prendre.

Alors qu'elle était la plus sérieuse du monde, Alia réprima un rire. Si, même deux jours avant la catastrophe, on lui avait dit qu'elle parlerait au Pontife aussi calmement, sans bafouiller ni montrer de signe de nervosité, d'un sujet aussi grave, elle ne l'aurait pas cru. D'où tirait-elle tout cet aplomb ? Alia fut incapable de se contenir, suite à cette réflexion. Elle continua, avec douceur :

- Je suis rarement aussi déterminée. Je crois bien que c'est la première fois, même...

Ce qu'elle ne parvenait pas à dire, parce qu'elle n'était pas sûre que ce serait bien pris, c'était qu'elle ne voulait pas d'une place donnée par amitié. Elle voulait être réellement choisie. Sinon, c'était en totale contradiction avec ce qu'elle voulait prouver.
Ce qu'il était aussi impératif que le Pontife comprenne, c'était qu'elle ne tentait pas du tout de lui imposer une conduite. De toute façon, il fallait être fou pour tenter d'imposer quoi que ce soit à Kal'Berrik. Ce fut à ce moment-là qu'Alia se rendit compte qu'elle ne savait pas du tout comment les transitions entre les Grands-Prêtres se passaient. Elle n'y avait jamais prêté une réelle attention. Il lui semblait évident que c'était le Pontife qui les choisissait, mais elle venait à en douter. Logiquement, le précédent Grand-Prêtre devait avoir son mot à dire... Or, son mentor était mort sans désigner personne. Et si Kal'Berrik avait déjà choisi quelqu'un d'autre ?
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Kal'Berrik Filialanël
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MessageSujet: Re: Et puisqu'il faut avancer   Et puisqu'il faut avancer EmptyMar 3 Nov - 17:48

Les premiers mots de la Prêtresse d'Aimar lui arrachèrent une grimace qu'elle ne put distinguer. Hélas, elle ferait requête de ce qui lui était dû. Il avait pensé avoir plus de temps pour réfléchir à la question, méditer les pours et les contres, honorer du mieux possible la parole du défunt Leto Astar...
Mais là, elle le mettait devant le fait accompli.

Alors oui, il savait qu'elle était une prêtresse comme on en faisait peu, dévouée, zêlée, compatissante et attachée aux enseignements divins, qu'elle connaissait sur le bout des doigts et qu'elle n'avait eu de cesse d'assimiler pour compenser son handicap permanent.
Handicap qui la privait de deux ingrédient essentiels à la réalisation d'un Grand Prêtre efficace: la lecture et l'écriture.

Mais d'un autre côté, il lui avait semblé, à plusieurs reprises ces derniers temps, qu'Alia manifestait une certaine hostilité au règne de Lysandre. Il n'en connaissait pas les raisons, ni la nature exacte, mais, alors qu'il rédigeait son traité et que le problème de la vacance des postes de Grands Prêtre s'était imposé à lui, il avait pensé qu'il aurait été judicieux de nommer comme remplaçants des gens dévoués aux Dieu et d'une manière ou d'une autre, antagonistes de Lysandre. Ne serait-ce que pour avoir un appui majoritaire lors des réunions.

Oui encore, en effet , c'était lui qui désignait les successeurs des défunts qui n'avaient pas explicité en public leur décision à ce sujet. Cette fois, cependant, la situation était un peu plus délicate. D'une part, il se devait d'accéder à la requête de Leto, même si personne ne pouvait savoir qu'il avait été mis dans la confidence, d'autre part, il redoutait que ce choix ne provoque des mécontentements au sein d'un clergé déjà affaibli et divisé. Enfin, il éprouvait une profonde symptahie envers Alia, mais il pensait qu'elle ne souhaitait pas accéder au poste pour cette unique raison. Par fierté, car elle avait toujours eu une volonté supérieure aux autres, une volonté qui avait fait d'elle ce qu'elle était, pour dépasser son handicap, pour dépasser sa condition. En cela, il lui devait un certain respect.
Mais ce respect qui lui dictait de ne pas la nommer Grande Prêtresse d'Aimar en raison de leur seule amitié lui allait-il jusqu'à la nommer pour ce qu'elle était, malgré son entrave visuelle ?

Déterminée, elle l'était, pour lui avoir adressé la parole avec un tel flegme. Elle l'avait toujours été, de toute façon. Et c'était cette détermination qui faisait d'elle une grande Prêtresse. Grande jusqu'où ?

Grande au point de risquer de diviser le corps clérical, et de discréditer le clergé d'Aimar ?


* ... *

Grande au point de le convaincre de la nommer ?

* ... *

Il laissa le silence planer longtemps dans l'atmosphère réduite de la petite tente de repos d'Alia. Il était confronté à un terrible dilemme, à un important débat intérieur qui le tiraillait. Et qui l'ennuyait.

Le Pontife n'aimait pas être ennuyé. Alors il fallait vite trouver une solution au problème.

Il fit rapidement le point. Sa conscience d'homme, il y avait longtemps qu'il n'y faisait plus attention, et qu'il agissait avec le moins de scrupules possibles. Seul son cerveau marchait, calcul tenant. Et son cerveau lui dictait de ne pas choisir la jeune femme pour le poste de Grande Prêtresse d'Aimar: parce qu'elle risquait de causer du grabuge, et parce qu'un analphabète ne pouvait raisonnablement pas prendre cette place. Mais d'un autre côté, il y avait aussi le fait qu'elle maîtrisait mieux que quiconque la connaissance en soi: l'Histoire du passé, les coutumes, la Religion...
En ce qui concernait sa Conscience divine, celle qui, seule, dictait ses actes et l'avait conduit à agir tel qu'il l'avait fait jusqu'à maintenant, celle-ci le sommait impérativement d'accéder à la demande de Leto Astar, pour obéir aux lois divines du corps clérical. C'était elle aussi qui l'amenait à croire qu'une femme comme Alia, apparemment opposée à Lysandre, lui serait utile.

Tout cela en dépit de l'amitié qui les unissait.


Il émit un gémissement rauque, un grognement de réflexion. Un seul élément pencherait en faveur de sa décision. La certitude.
Et pour être certain il aurait besoin d'être sincère.
Sa voix grave et mystique reprit la tonalité ascendante:


- Alia... Tu n'es pas sans savoir que la catastrophe qui vient de survenir a complètement détruit Arestim Dominae. Tout ce que nos ancêtres ont bâti, suivant les règles des Dieux, dans la piété et la conviction, a été réduit à Néant.

Il soupira.

- Et je considère Lysandre seule responsable du courroux divin. Je ne le cache à personne depuis qu'un semblant d'ordre et de calme a été rétabli au campement. C'est aussi un calme qui n'est que provisoire, car les choses sont appelées à changer.

Pause rhétorique.

- Avant de te faire part de ma décision, j'aimerais savoir... Etre sûr de ce que tu ressens vis-à-vis du comportement de Lysandre, de tes convictions, et enfin, savoir si tu serais prête à me suivre dans une opposition claire, nette, et publique à l'encontre de notre " Chef ".

Il avait lâché ce dernier mot avec une pointe de déni.

Ses yeux brun clair à l'extrême, l'or liquide brûlant et rougissant de ses pupilles, se plongèrent lourdement dans le blanc opale des globes occulaires d'Alia.
Il ne la menaçait pas, non, au contraire, il était juste en quête de certitude. Tout simplement.
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Alia Edorta
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MessageSujet: Re: Et puisqu'il faut avancer   Et puisqu'il faut avancer EmptyMer 4 Nov - 21:46

Le silence de Kal'Berrik n'effraya pas Alia. Elle ne pouvait voir si la mine qu'il affichait était réticente ou engageante. Et elle avait décidé de ne pas se préoccuper de ce que, de toute manière, elle ne pouvait deviner. Elle attendit patiemment qu'il parle.
Et, d'un coup, ce fut l'étonnement le plus total. Lysandre, responsable du courroux divin ? Mais... Alia n'avait absolument pas perçu le déferlement de la Gérax comme ça ! La prêtresse prit le temps de s'arrêter sur la notion en question. Elle ne pouvait qualifier les propos de Kal'Berrik tellement elle était surprise. Ils nageaient en plein délire, ça ne pouvait être que ça... elle demandant à être Grand-Prêtre et lui affirmant que Lysandre avait causé la perte d'Arestim.

Parce que tu croyais que ce serait facile ? Alia inspira. Il fallait bien séparer ce qui devait l'être. Ou l'échange ne serait plus équilibré. Il semblait à Alia qu'elle n'avait plus mis à l'épreuve son esprit de cette manière-là depuis longtemps. Une question taraudait la jeune femme. Un ami tente-t-il de manipuler les siens ? Elle repensa au fait que ses propres amitiés s'étaient toujours comptées sur les doigts d'une main. Ne serait-ce que pour le passé qu'ils partageaient, elle aurait toujours de l'estime et de l'amitié pour Kal'Berrik. Mais force était de constater qu'il avait changé. Ou du moins, qu'elle était devenue le centre d'un intérêt où il ne pouvait se permettre de laisser l'amitié prendre le dessus.

En temps normal, Alia se serait offusquée d'une pareille question. Elle en aurait été blessée et aurait probablement décidé de ne plus approcher Kal'Berrik. Dans la froide détermination qui l'habitait, Alia saisissait l'enjeu de la question. Ce fut exactement à cet instant qu'elle se rendit compte qu'elle aussi, elle avait changé. Un très léger sourire effleura ses lèvres. Elle ne l'aurait jamais cru.

- J'étais à la réunion des Opposants, je suppose que c'est ce qui me vaut cette question...

Il y avait énormément de précisions à apporter. Alia n'aurait pas supporté que Kal'Berrik se méprenne sur ce qu'elle pensait. De plus, il était primordial qu'il comprenne qu'elle ne comptait pas passer dans ce qu'elle ressentait comme de l'opposition aveugle. Elle qui l'était, elle ne doublerait pas son handicap.

- Je n'approuve pas Lysandre, c'est exact. Le fait qu'elle ait mis en péril la vie d'Olarils me semble intolérable. Sur ce plan-là, elle a échoué en tant que Chef.

Alia était consciente que ses réponses détermineraient la réponse de Kal'Berrik. Tout comme elle avait la certitude qu'il n'avait pas encore choisi le Grand-Prêtre d'Aimar, elle refusait de se vendre.

- En revanche, Aimar ne m'a jamais dit qu'elle était responsable de son courroux.

La jeune prêtresse ne vacilla pas. Ce n'était pas le moment. Les mots étaient posés avec calme, sans l'animation propre à ce genre de conversation.

- Je ne suis pas ce qu'on pourrait appeler une opposante active. Je ne veux pas la mort de Lysandre Hirune. Je ne pense pas que les Hirune soient des femmes dangereuses. Je ne voue pas une haine sans nom à cette famille. Ma conscience m'interdit d'approuver Lysandre en tant que personne à la tête d'un peuple. Cela ne signifie pas de monter au créneau.

Il lui était impossible de le formuler plus clairement. Alia tentait d'utiliser les mots les plus simples qui soient. Elle ne voulait pas se laisser embarquer dans des considérations trop éloignées de leur réalité. Après tout, n'étaient-ils pas en train de discuter très sérieusement d'alliances et de manœuvres pour prendre en main ce qu'il restait d'Arestim Dominae ?

La prêtresse eut un soupir de lassitude. Elle ne changerait pas d'avis, certes non. Elle tenait à prendre la suite de Leto Astar. Seulement, elle n'aurait pas imaginé que cela impliquerait aussi une position politique. Elle n'aspirait qu'à la vie calme d'un temple.

- Kal'Berrik, tu l'as dit toi-même. Les choses sont appelées à changer. Ceci n'est que le début.

Et les dieux ne nous laisserons pas commettre de nouvelles atrocités. Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines.

- Les Olarils vont se tourner vers les dieux, après ce massacre. Et nous leur parlerions de Lysandre ?

Pensivement, Alia changea ses bras de position.

- Mon opposition est claire et nette, mais pas publique. Mes griefs sont personnels. Jusqu'à ce qu'Aimar me dise le contraire, je ne pense pas, moi, la prêtresse, l'engager lui, le dieu, dans mes convictions.
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Kal'Berrik Filialanël
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MessageSujet: Re: Et puisqu'il faut avancer   Et puisqu'il faut avancer EmptyJeu 5 Nov - 11:10

Kal'Berrik médita longuement la réponse offerte par la prêtresse d'Aimar.
Il avait peut-être eu vent du fait qu'elle se soit rendue à la réunion des opposants organisée par l'assassin.
C'était aussi ce qui l'avait amené à penser qu'elle fut un tant soit peu, et d'une manière ou d'une autre, hostile au règne de Lysandre.

D'une part, ele semblait approuver le fait qu'elle n'était pas à sa place en tant que Chef, et c'était un bon point. Mais elle ne semblait pas approuver son accusation d'origine divine. Et ça, c'était un mauvais point.

Visiblement, elle ne voudrait pas engager sa position de prêtresse pour aller à l'encontre de Lysandre. C'était particulièrement problématique compte tenu du fait qu'il désirait avoir des appuis de ce côté-là.


- Il ne faut pas que les Olarils se montent contre les Dieux ou décident même de sombrer dans la négation. Comprend bien que nous sommes les garants de la Foi et que nous ne pouvons pas nous permettre de voir celle-ci disparaître. A ce moment où tous désireront soit nier en bloc l'existence spirituelle des Dieux et croire qu'ils ont été abandonnés, il nous faut trouver un symbole...

Il soupira et se renfonça dans son siège, l'air soucieux.

- C'est difficile à dire de cette façon, mais je pense sincèrement que Lysandre est celle qui a causé cette catastrophe. Elle s'est écarté de l'enseignement des Dieux à maintes reprises, notamment en avançant les jeux de Bakarne, en causant des troubles avec l'Ilumber. N'est-il pas étrange qu'elle soit le premier Chef depuis des lustres dont le règne a connu un meurtre de sang froid ?

Il faisait bien évidemment référence à l'assassinat de Zephir Garthesia.

- Tous ces signes démontrent clairement que les Dieux se sont opposés à sa soif de Grandeur et à sa prise d'indépendance vis à vis de leur enseignement... C'est comme si elle avait oublié tout ce que les Tables auraient dû lui apprendre.

Il se pencha en avant et fixa le regard vide et opaque de la prêtresse.

- La mort de Cyclaë Edorta... Celle de Zephir... Les Dieux ont montré aux Olarils que tout cela n'était pas le fruit d'un ordre et d'une discipline qui aurait dû être suivie sous le règne d'un Chef fort et Juste. Lysandre a causé la catastrophe, elle a provoqué les Dieux. Ceux-ci ont désiré apporter une leçon à lensemble de notre peuple. La leçon est la suivante.

Son regard se fit terrible, semblable à celui d'un Précepteur châtiant son élève indiscipliné. mais Alia ne put même pas le distinguer.

- " Lysandre est la cause de votre Mal, renvoyez-là et libérez-vous d'elle. C'est le seul moyen que vous avez pour vous sauver. " C'est également la conséquence directe du choix de Laclaos, qui n'avait cure des conseils de la Religion du temps de mon prédecesseur. Comprends-tu ce que j'essaie d'énoncer ?

Pause. Il laissa le soin à Alia d'analyser l'ensemble de ce bref discours, qu'elle en tire les implictes et les conséquences. Puis il reprit.

- Je vais te dire, Alia... J'ai l'intention d'accéder à ta demande.

Il n'avait personne d'autre en tête, et il se dit que c'était mieux qu'une femme telle qu'elle, opposée personnellement à Lysandre, occupe cette position, plutôt qu'un ou une autre.

- Mais il faut que tu saches que les décisions qui seront prises auront forcément besoin d'être appuyées. Tu es libre d'agir à ta guise et jamais il ne te seras tenu reigueur de tes décisions à ce sujet. Soit consciente que je ne compte plus laisser Lysandre agir de telle sorte qu'elle menace notre peuple à nouveau. J'en fais une affaire personnelle.

Il commença à se lever, et s'empara de sa canne dorée. Elle claqua sur la terre sèche.

- J'annoncerai ma décision au reste du corps clérical. Malgré les temps durs que nous traversons, il est possible que je demande à ce qu'une brève cérémonie te soit accordée pour cette investiture qui te revient.

Il esquissa un sourire.

- Ne me remercie pas, remercie Leto.

Cette phrase était claire.
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Alia Edorta
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MessageSujet: Re: Et puisqu'il faut avancer   Et puisqu'il faut avancer EmptySam 14 Nov - 12:13

- Un symbole ?

Ainsi donc, Lysandre serait le symbole du mal ? Elle serait la cause de tout ? Kal'Berrik l'accusait d'avoir fait plusieurs fautes, alors qu'Alia croyait fermement que leur Chef avait fait des erreurs. Le poids de ce dont ils l'accusaient était théologiquement différent. De plus, si Lysandre avait à ce point dévié, pourquoi Kal'Berrik n'avait-il pas pris la parole plus tôt ? Pourquoi avoir attendu le déferlement de violence venu de la Gérax ?

- La foi de ceux qui décideraient de nier l'existence des dieux serait alors bien faible. Plus qu'un symbole, nous aurions besoin d'un signe divin.

Alia pensait vaguement à des souvenirs dont elle ne savait plus si elle les avait rêvés ou entendus de la bouche des prêtres qui la veillaient. La statue de Diron qui pointait la Gérax. Ce qui était plus dans ses cordes, c'était de prouver l'existence des dieux, de répandre parmi les Olarils qu'ils n'avaient pas été abandonnés, que les dieux ne leur vouaient pas une haine éternelle. Elle eut ensuite envie de préciser qu'ils ignoraient ce que contenaient les Tables, mais elle s'abstint. Elle ne savait pas encore comment elle voulait interpréter les derniers événements, dont elle-même était sortie blessée. Elle revint sur les idées de Kal'Berrik et ne s'étendit pas sur la sienne. Les dieux avaient voulu les punir, c'était évident. Mais de quoi ? Là, la raison lui semblait bien moins évidente.

- Lysandre est trop insignifiante aux yeux des dieux pour justifier à elle seule une punition d'une telle ampleur. Les dieux ont châtié le peuple Olaril. Pas uniquement Lysandre. Par ailleurs, elle est encore en vie.

Si seulement Aimar lui avait parlé ! Si seulement il lui avait expliqué ! Alia hésitait. Sa propre interprétation était différente : les dieux avaient voulu punir les Olarils pour s'être divisés de manière aussi violente. Pour avoir scindé un seul et unique peuple. Maintenant, c'était également vrai que Lysandre avait une énorme part de responsabilité dans cette histoire.

- En revanche, Lysandre ne doit plus nuire aux Olarils. Des événements comme les Jeux ne peuvent se reproduire.

Alia y était, au croisement des chemins. Elle oscillait entre l'opposition active et l'opposition passive, uniquement du fait des paroles de Kal'Berrik. Elle prit le temps de réfléchir un instant et allait s'affirmer dans l'un des deux sens quand Kal'Berrik reparla de sa position. Il allait la nommer Grande Prêtresse.

Une vague d'émotion submergea Alia. Kal'Berrik avait dit trop de choses en même temps. Fatalement, son esprit se focalisait sur le fait qu'elle pourrait prendre la suite de son mentor. Après l'agitation qu'elle s'était efforcée de contrôler tout au long de l'entretien, Alia ressentit soudain une grande sérénité, doublée d'une envie d'enfin laisser les larmes couler pour le départ de Leto. Elle l'était. Alors même que toutes les barrières s'affaissaient, elle réalisait à quel point elles avaient été hautes. Et puis, le pontife lâcha quelques mots, quelques mots qui renforcèrent en Alia la conviction que Leto Astar était bel et bien avec elle. Les quelques mots qu'elle n'attendait plus. Ainsi, Kal'Berrik avait longuement hésité avant de lui confier le poste. Il le lui donnait peut-être à contre-cœur, mais certainement pas par amitié, comme elle l'avait craint. La prêtresse – non, Grande Prêtresse... ce nom sonnait tellement étrangement, accompagné du sien – en ressentait du soulagement. Sa nomination était légitime. Et c'était ce qui lui tenait le plus à cœur.

Kal'Berrik s'était levé. Et Alia eut soudainement l'impression qu'il la quittait fâché. Espérant que le pontife n'avait pas à faire ailleurs, elle le retint d'une phrase :

- Kal'Berrik, attends ! Je prendrai la suite de Leto Astar, mais est-ce que j'ai toujours ton amitié ?

La question pouvait sembler totalement déplacée, mais Alia percevait sa nomination plus comme la décision de Leto que comme celle de Kal'Berrik. Le pontife suivait la voix de dieux, tous le savaient. Et s'il n'était pas satisfait de la tournure des événements et qu'il lui en voulait ? C'était ce dont elle voulait s'assurer.
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Kal'Berrik Filialanël
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MessageSujet: Re: Et puisqu'il faut avancer   Et puisqu'il faut avancer EmptyVen 20 Nov - 11:16

- Kal'Berrik, attends ! Je prendrai la suite de Leto Astar, mais est-ce que j'ai toujours ton amitié ?

Kal'Berrik stoppa son mouvement juste avant d'écarter les pans de la tente. Sa canne claqua sur le sol. Il fronça les sourcils.
C'était son amitié qui l'avait fait réfléchir vite et bien. Peut-être que s'il n'en avait eu cure, il n'aurait même pas cherché à peser les pours et les contres. Mais...

En tant que chef religieux qui s'affichait ouvertement contre Lysandre et qui l'accablait de tous les mots, pouvait-il réellement s'embarrasser d'amis ? L'idéal n' aurait-il pas été plutôt de faire croire à ceux qui ne l'étaient pas qu'ils l'étaient, et à ceux qui l'étaient, le contraire ? C'était particulièrement difficile à envisager, mais il était près à courrir le risque de perdre tous ceux à qui il tenait, et ils se comptaient sur les doigts de la main, pour pouvoir élever Arestim au-delà du tas de pierre qu'elle était devenue. Son sacrifice personnel ferait office de modèle pour les générations future et raviverait la flamme éteinte.

Car il comptait laisser derrière lui des écrits, qui relateraient chacune des ses actions, ses motivations et les moyens mis en oeuvres pour atteindre ses objectifs. Le Pontife Fililanël entrerai dans l'Histoire Olarile. Il devrait entrer en elle.

Il tourna le visage de trois quart, son profil faisant probablement offie de tâche pâle au milieu de sa silhouette de jaune et d'ocre.


- Bien sûr que tu as mon amitié, Alia, dit-il sur le ton de la confidence. Tu es l'une des Olarile en qui j'ai le plus confiance et à qui je tiens le plus.

Puis il tourna le visage en face de lui, esquissa un sourire entendu, et déclara sur un ton plus formel:

- Mais, en avez-vous vraiment besoin, Grande Prêtresse d'Aimar ?

Pour la première fois depuis bien longtemps, il était passé au vouvoiement avec elle. Cependant, il l'avait fait après lui avoir avoué qu'il tenait à elle comme auparavant, ce qui signifiait que la rupture n'était que superficielle. Il accordait à Alia la connaissance de ses vrais sentiments à son égard en dépît de ce qu'il afficherait désormais en public, comme en privé. C'était une faiblesse de sa part, il en était conscient, mais il n'avait pu se résoudre à lui faire de la peine.

Il espérait simplement que cette action ne lui porterait pas préjudice par la suite.


- Reposez-vous bien, dit-il, j'ai besoin de gens actifs au sein de mon entourage.

Kal'Berrik écarta les pans de la tente et disparut, laissant Alia seule avec elle-même.
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