Les Tables d'Olaria
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 La Quête de l'Orfèvre.

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AuteurMessage
Mithra Edorta
Olaril
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Mithra Edorta


Nombre de messages : 5509
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Date d'inscription : 12/08/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 56 ans
Profession: Orfèvre, Veuve de Laclaos
Positionnement : Aha...
La Quête de l'Orfèvre. Empty
MessageSujet: La Quête de l'Orfèvre.   La Quête de l'Orfèvre. EmptyJeu 29 Oct - 20:38


    - Elrick Paine -
    Le ciel était gris et le vent encore froid. Cependant, le jeune homme sortit de la tente de fortune qui abritait sa famille, enroulé dans un épais manteau, transi de froid. Il avait rendez-vous. Oh, pas l’un de ces rendez-vous qui faisait virer ses oreilles à l’écarlate, mais plutôt de ceux qui relevaient de la corvée. Parce qu’il ignorait tout à fait pour quelle raison elle lui avait demandé de venir, et aussi parce que cela lui donnerait quelques occasions de moins d’observer discrètement la jeune fille sur qui il avait des vues. Il y passait des heures, sans oser s’approcher d’elle, planqué derrière une barrique de vin, ou un grand coffre aux gonds déformés. C’était là une piètre consolation, pour qui n’intéressait guère les filles de son âge, mais après tout c’était une manière comme une autre de dorloter ses hormones.
    Aussi, ce fut la mine quelque peu contrite que l’adolescent commença à se faufiler entre les tentes. Arrivé devant celle où il avait rendez-vous, il s’arrêta, et poussa un léger soupir. Puis il s’avança à pas hésitants. Après s’être annoncé, il écarta un pan de toile, et passa son visage constellé d’acné par l’entrebaîllement. La chaleur qui émanait du petit brasero, à l’intérieur, lui monta aux joues, et il s’avança avec une petite quinte de toux. Elle était assise sur sa couche, dos à lui et seule. A chaque fois, elle était seule. Cette femme n’avait-elle personne pour lui tenir compagnie ? Elle était pourtant pourvue de fils. Quoi que certains avaient péri dans les tremblements, disait-on. Lorsque la toile se referma dans son dos avec un claquement sonore, elle se retourna. Son visage était toujours livide, toujours aussi posé, mais il n’avait plus cet aspect maladif. De plus, de tous ses bandages, seuls demeuraient l’atèle de son avant bras droit, toujours fracturé, ainsi que celle de sa jambe gauche. Son épaule était visiblement bien remise, ainsi que sa jambe droite, sur laquelle elle s’appuya sans mal pour se lever. Elle boitilla tout de même en direction de la béquille qu’il était allé lui chercher, la dernière fois, et s’en saisit avec plus de vigueur qu’à leur dernière entrevue. Elle lui fit un sourire et lui demanda d’approcher. Il s’exécuta, maladroit dans ses membres mal proportionnés, et s’assit sagement sur le rebord du lit, attendant de savoir à quelle sauce la Veuve avait l’intention de le manger…




    Elle savait que le jeune homme à qui elle avait donné rendez-vous devait la rejoindre ce jour, aussi s’était-elle préparée par avance, consciente qu’il lui faudrait du temps pour se vêtir chaudement, dans son état. Cela faisait plus d’une semaine maintenant qu’elle s’était éveillée du drame, et si ses traits étaient toujours tirés, marqués par les larmes que dans la solitude nocturne elle laissait échapper… Elle avait retrouvé du poil de la bête. La douleur de son épaule n’était plus qu’un vague souvenir, ainsi que celle de sa jambe droite. Les fractures se remettaient également, doucement, et dans une semaine on lui assurait qu’elle pourrait se débarrasser au moins de l’atèle qui lui enserrait l’avant-bras. C’était une bonne chose, car elle avait pris une décision.

    Le jeune homme l’avait aidée lorsqu’elle avait voulu rendre visite à Lysandre, dans un état de faiblesse pourtant très avancé. En retour, elle lui avait promis une récompense. Mais sa récompense, il allait l’aider à la réaliser, car elle était encore incapable de se débrouiller tout à fait seule.
    Les ruines n’étaient guère praticables, pour une femme qui avait toujours besoin de béquilles pour se déplacer.
    Le jeune homme arriva à temps, et son visage exprimait davantage la lassitude qu’ont tous les adolescents face à pareille convocation, que l’excitation de découvrir sa « surprise » Elle s’en étonna, d’abord, car personne n’ignorait son rang, et il était de notoriété assez commune que la Veuve était très bien dotée. Elle passa outre cette impression, et l’accueillit avec courtoisie. Elle lui proposa du thé chaud, qu’il refusa, par politesse, sans doute. Ne s’en formalisant pas, elle lui demanda son nom.

    « Elrick Paine » Dit-il d’une vois mal assurée. Elle lui sourit, et se demanda un instant s’il était nécessaire qu’elle lui rende la pareille. Mais le jeune homme, se disant qu’elle attendait visiblement quelque chose, s’empressa d’ajouter un « Madame » qui la rassura aussitôt. D’un geste vague, elle balaya ce dernier mot, comme s’il n’était pas nécessaire d’y avoir recours, puis elle s’assit sur un petit tabouret, en face de lui. Sa jambe raide lui causa bien du souci, mais une fois qu’elle fut stable, elle s’éclaircit la voix.

    « Tu sais pourquoi tu es là ? demanda-t-elle à voix basse ?
    - Oui je… c’est pour ma récompense ?
    - C’est ça, souffla-t-elle avec un sourire. Je voudrais te remercier pour ton aide, l’autre fois. » Elle hocha la tête, puis pris un air un peu plus détaché. « Tu sais qu’autrefois, j’étais un orfèvre reconnu ? Avant que je n’épouse mon bon Laclaos. » Le jeune homme acquiesça, docile. « Eh bien je pourrais réaliser pour ta bonne amie, cette jeune femme que tu convoites, le plus beau bijou qu’il lui aura été donné de voir. Ne penses-tu pas là que ce serait un bon début, pour l’approcher ? »
    Tout à coup, les traits du jeune homme, réticent au départ, changèrent du tout au tout, et sous le coup de l’émotion il se leva même, avant de vite se rasseoir.
    « Vous feriez ça ? Madame ? C’est vrai ? » Devant son excitation soudaine, Mithra réprima un petit sourire, ses fils n’avaient pas cette maladresse, et aucun d’eux ne semblait à ce point torturé par ses désirs naissants. Du moins pas de façon aussi évidente. D’un sourire, elle balaya son incrédulité, puis, avant qu’à nouveau le jeune homme ne se laisse aller à sa ô combien grande joie, la Veuve leva un doigt pour l’arrêter.

    « Mais avant cela, il va falloir que tu m’aides encore un peu. Je vais avoir besoin de matériel, ainsi que de métaux pour réaliser ce bijou. Pour la plupart, nous les trouverons dans les décombres. Certains seront abîmés, mais nous pourrons les réparer sans trop de difficultés. Quant aux métaux, nous n’aurons qu’à les nettoyer, leur état importe peu » Elrick avait bu ces paroles, hochant la tête sans arrêt, puis plus vivement à la fin, afin d’assurer la veuve qu’il avait bien compris le message. Alors il l’accompagnerait dans les ruines. Par chance, Mithra savait exactement où trouver ce dont elle aurait besoin. En espérant toutefois que l’atelier de feu Jaime Télaran n’ait pas sombré dans l’une de ces fameuses brèches qui lui furent décrites par ses fils et son frère.

    Ainsi s’équipèrent-ils tous deux pour leur récolte. Il leur fallut du temps pour parvenir à l’ancien emplacement de l’atelier. Les Olarils qui s’étaient déjà aventurés dans les décombres à la recherche de couvertures et de biens avaient déjà bien déblayé les chemins, mais le sol était irrégulier, ce qui n’était pas une mince affaire lorsque l’on ne comptait à son actif qu’une jambe valide et une béquille. Une fois devant l’atelier, force fut de constater que rien n’avait été épargné, et qu’il leur faudrait fournir de nombreux efforts, encore, s’ils souhaitaient en dégager de quoi fabriquer des bijoux. Mais le jeune homme, quoi que très maladroit, était assez vigoureux, et il parvint à dégager au moins l’entrée de la boutique sans trop de difficultés. Voir ainsi l’atelier de son père réduit à néant enserra le cœur de Mithra, qui sur le coup, tandis qu’Elrick était trop affairé pour s’en apercevoir, laissa une larme rouler sur sa joue, mais bien vite elle l’essuya, et d’une voix tremblante s’efforça de l’encourager. Et cela payait, car bientôt ils retrouvèrent ce qu’elle cherchait. Il s’agissait d’un coffre en métal, lourd et solide, qui avait cependant été durement cabossé par l’effondrement du toit. Pour l’ouvrir, ils durent faire preuve de patience, mais en fin de compte cela en valait la peine, car il y avait là quelques créations avortées, qui, parce qu’elle n’avaient pas su convaincre l’artisan, étaient destinées à être fondues. Il y avait là de l’or blanc et de l’or jaune, de l’étain ainsi que du cuivre et enfin, plus rares, quelques pièces d’argenterie. Le jeune Elrick fut d’abord surpris de voir la Veuve lui indiquer tant de pièces. Il s’étonna de devoir en emporter une telle quantité pour la réalisation d’un seul bijou, mais Mithra lui laissa entendre que le bijou qu’elle réaliserait pour sa dulcinée n’était en réalité qu’un petit début.

    Leur tâche ne s’arrêtait pas là, et il fallut aller plus avant dans les décombres. Lorsque Mithra reconnut ce qui avait été, autrefois, l’établis, elle redoubla de motivation pour encourager le jeune homme qui, sentant qu’il était près de toucher au but, fit preuve de plus d’énergie encore. A deux, ils ne tardèrent point à tomber sur ce dont Mithra avait besoin. Des outils. Mais son excitation fut vite empreinte de déception, car, n’étant pas protégés dans un coffre aussi solide que les métaux qu’ils avaient récoltés, les outils dont elle avait besoin étaient tous trop abîmés pour être utilisables.

    Elle décida de les emporter tout de même, et ils furent enfin suffisamment équipés pour repartir.
    Tandis qu’ils s’apprêtaient à regagner le camp de fortune, dans l’espoir de trouver une personne capable de réparer leurs outils, Mithra fronça les sourcils. Elle vit plusieurs personnes affluer en direction de la statue de Diron. Dans leur sillage, elle entendit quelques mots, et parmi eux le nom de son beau-frère. Intriguée, Mithra adressa à l’adolescent chargé comme une mule un regard puis ils se mirent en marche, il se passait là-bas quelque chose de très intéressant.


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