Les Bains Mixtes [Xan & Eldar]

[C'est tout nul, mais j'suis pressé. Puis bon, introduction quoi. Pas encore grand chose à mettre. Désolé si y'a des fautes, pas eut le temps de relire. J'me rettraperai sur les prochains. ^^']

Il entra finalement dans le bâtiment. Il avait traversé les rues en essayant de rester discret. Tant qu’il n’aurait pas rendu visite à Lysandre, et fait sa demande officielle de faire parti de son conseil, mieux valait qu’il garde profil bas. De toutes façons, il n’avait pas croisé grand monde, mais quitte à vouloir rester discret, autant le faire jusqu’au bout… Il aimait venir aux bains de nuit, car en général, et surtout depuis els derniers évènements, il n’y avait personne. Il pouvait ainsi rester seul avec ses pensées, sans que sa femme ou une des personnes travaillant chez lui ne lui pose de questions. Un homme assit seul dans une pièce sans avoir l’air occupé éveil plus de soupçons qu’on ne pourrait l’imaginer. Même si ces soupçons se portent sur sa santé ou sa joie de vivre. Des sujets que l’Héritier déchu commençait à être fatigué d’évoquer. C’était donc aux bains qu’il se plongeait dans ses pensées, seul dans l’obscurité des Seigneurs de la Nuit.

Cette nuit là encore, il espérait bien pouvoir en profiter. Il était venu, comme toujours, alors que sa femme dormait. Oh, elle était au courant de ses escapades. Il était honnête avec elle sur tout, si ce n’était sa véritable personnalité. Ceci pour qu’elle pense qu’il était tout à fait sincère envers elle. Mais c’était beaucoup plus simple pour lui d’éviter d’éventuelles questions ou remarques lorsqu’il serait revenu.

Xan Edorta entra donc dans les bains soulagé de pouvoir enlever son masque mièvre et souriant pour quelques heures. Malheureusement pour lui, ce soir là, ce ne serait pas le cas. Il vit, d’abord de dos, une silhouette, dans les eaux chaudes des bains. Instinctivement, son sourire joyeux et sympathique s’étira sur son visage. Il vit une cascade de cheveux blonds étrangement familiers. Que devait-il faire ? Partir ? Non, elle l’avait sûrement entendu, et en s’en allant de cette façon, comme un voleur, il passerait pour un voyeur. Mais il n’avait en même temps pas vraiment envie de compagnie. Jouer la comédie de jour était déjà assez pénible… Mais que venait-elle faire dans son antre ? Elle se retourna et le vit. Un « Oh !» surprit entrouvrit ses lèvres.

Et le déviant la reconnu. Lis Diantha. Une jeune femme avec laquelle il fut intime, quelques temps avant son mariage. Peu de temps certes, mais ils étaient restés en bons termes. En fait, cela ne représentait pas grand-chose, puisque l’ex futur chef se débrouillait toujours pour rester en bons termes avec tout le monde. Il fallait d’ailleurs qu’il réagisse, à présent, s’il ne voulait pas passer pour un abruti venant espionner la jeune femme.

« Oh ! l’imita-t-il. Je… Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait quelqu’un si tard. Excusez-moi. »

Il avait d’abord fait mine de ne pas la reconnaître, afin que l’hypothèse qu’il tombe par hasard sur elle soit plus crédible.

« Mais ? Lis ? Lis Diantha ? Et bien ! Combien de temps est-ce que cela fait ? »

Pendant qu’il parlait, il se déshabillait. Il ne fallait pas donner l’impression qu’il resterait là à regarder la pudeur de la prêtresse alors que lui-même restait hors de l’eau. Il finit donc par se retrouver nu, et entama sa descente parcimonieuse dans le liquide brûlant. Il mit beaucoup plus de temps que la personne avec qui il partageait ce bain à entrer. Certes, une fois dans l’eau, il se sentait bien, mais il répugnait tout de même à la désagréable sensation d’une telle chaleur sur sa peau. Pendant ce temps, il affichait un sourire d’excuse aimable et coupable.

« Excuse-moi de m’imposer ainsi. Si ma présence te gêne, je m’en irai. Mais j’ai vraiment besoin de me détendre, en ce moment, et je ne connais pas meilleur moyen qu’un bon bain. »

Avec toute autre personne, il serait resté sur le bord, se serait retourné par décence, et aurait d’abord demandé l’autorisation d’entrer. Mais il savait que Lis n’était pas du genre à être gênée pour si peu.

Des voix ? Eldar aurait préféré rester seul, pour se calmer et oublier, l'espace de quelques heures ,ses tourments, ainsi que tous les devoirs qui pesaient sur lui.

Il était au fond du bassin, à l'opposé des deux personnes, invisible derrière la vapeur épaisse. Les bains chauds avaient toujours été pour lui une source de relaxation, à l'instar de nombreux autres Olarils. Il avait aussi quelques... aventures, en ces lieux.
L'endroit était propice à toutes les extravagances, c'était pour cela qu'il ne doutait pas ne pas être le seul à y avoir rencontré des femmes conditionnées à d'éventuels ébats.

Piqué par la curiositié, il s'avança lentement, rythme que lui imposait l'eau, jusqu'à proxitmité des deux personnes. Un instant, il regretta de ne pas être resté loin d'ux, invisible, en voyant son aîné, mais quelque chose l'adoucit à la vue de Lis. Ici même, quelques années plus tôt, ils avaient partagés quelques instants intimes.

Il sourit doucement, puis déclara d'une voix rauque:

- Bonsoir, Lis, Xan.

Le dernier prénom faillit rester coincé dans sa gorge.Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait plus vu, coupé de sa famille par ses choix et ses idées, retranché à la Caserne plutôt qu'au foyer Edorta.

- Excusez-moi de vous déranger. Je pensais être seul.

Il s'approcha instinctivement, s'adossant près de Lis au muret qui délimitait le bassin, entre elle son frère. Il jeta un coup d'oeil neutre à Xan. Il le savait formaté par Mithra. Il ne le détestait pas, et l'aimait beaucoup, d'un amour fraternel tel qu'il lui était incombé, néanmoins il n'en n'avait jamais été aussi proche que Kiriel.
Son grand corps émergeait du niveau de l'eau à partir du milieu de son torse, il dominait son frère d'une bonne tête.

Il se risqua à engager la conversation.

- Comment allez-vous, tous les deux ? Les Olarils sont inquiets et, pour la plupart, ne pensent plus à joindre les bains. C'est pourtant bien apaisant.

Il glissa légèrement et battit d'un bras dans l'eau, confiant. Sa main effleura sans le vouloir la hanche de Lis, réveillant en lui un souvenir oublié. Il sourit à nouveau:

- La châleur est étrange, pour un soir d'hiver, même si les bains sont naturellement chauds.

Luminara avait une journée de chasse derrière elle. Elle ne dansait plus, même si elle continuait de faire des exercices d'assouplissement pour pouvoir reprendre sans difficultés quand le moment serait venu. En attendant, elle dédiait son temps à Hésione, comme n'importe quelle Chasseresse. Si la situation se prolongeait, elle prendrait sans doute une apprentie sous son aile. Justement, la fille d'une de ses cousines approchait de l'âge auquel on commençait une formation. Enfin bref... La Chasseresse ne se sentait pas sale après une journée à courir dans les sous-bois. Elle s'était déjà lavée dans l'eau glaciale du fleuve, supportant la morsure du froid sans broncher. Mais à peine fut-elle dans son foyer qu'elle sut qu'elle ne resterait pas là. La nuit était déjà tombée, mais qu'importait ? La Chasseresse traversa le village pour se rendre aux Sources Chaudes. Un long moment de détente s'imposait. En agréable compagnie de préférence.

Lorsqu'elle arriva aux Bains Mixtes, Luminara se sentit happée par la chaleur de l'endroit. Déjà, son corps se détendait. Inconsciemment, elle relâchait chaque muscle, chaque membre fatigué. Elle se sentait particulièrement à l'aise et en aurait ronronné de satisfaction. D'un pas décidé, mais empli de sa grâce habituelle, Luminara s'approcha du bassin. Elle espérait bien qu'elle ne serait pas seule, mais si elle s'était attendue à trouver ceux qu'elle vit sous ses yeux, Filhakan pouvait la désavouer ! La personne la plus proche d'elle était l'héritier Edorta, Xan. Impossible de ne pas le connaître au vu des événements qui secouaient Arestim - et qui firent se froncer un bref instant les délicats sourcils de la danseuse - mais Luminara devait reconnaître qu'elle ne lui avait jamais sérieusement parlé. Ensuite venait une autre figure, Lis Diantha. Là, la danseuse eut un sourire indéfinissable. Un souvenir qu'elle n'avait pas partagé avec d'autres, ou très peu. Elle avait même hésité à s'en ouvrir à Qjar, à l'époque. Les deux femmes avaient le même âge et leur rencontre avait été placée sous le signe de Filhakan, de la fête, de la boisson. C'était le temps où Luminara passait son temps entre les saltimbanques, monsieur le conteur et les autres fils de Filhakan. Où elle pouvait danser à longueur de journée. Où sa couche était toujours chaude. Où elle s'était laissée tenter par une nouvelle expérience... Enfin, Luminara regarda le dernier du groupe. Des cheveux blonds reconnaissables entre tous : Eldar Edorta. Particulièrement bien fait de sa personne, il fallait le reconnaître. Luminara s'étonnait presque de le voir là et pas dans l'ombre de Lysandre. Non pas qu'elle lui dénie le droit de s'amuser, mais elle devait reconnaître qu'elle ne percevait pas le côté festif de l'homme, habituée qu'elle était à le voir sérieux et professionnel.

Bien ! La soirée s'annonçait joyeuse. Luminara afficha un sourire détendu. La danseuse se dévêtit sans hâte, sans annoncer son arrivée par un bruit inhabituel. Elle laissa ses vêtements à l'entrée, enleva les rubans de ses cheveux mais se garda bien de défaire ses tresses. Elle descendit dans l'eau en savourant la mise en contact avec l'eau de chaque nouvelle parcelle de son corps. Luminara ne put s'empêcher de se glisser jusqu'au cou dans le liquide brûlant, ondoyant un instant avec l'eau opaque. Puis, elle se redressa et s'approcha du groupe avec l'intention de se joindre à eux. Elle saisit au vol les derniers mots et, saluant d'un bref signe de tête tous ceux qui étaient présents, répondit :

- Il y a au moins quelques Olarils pour encore reconnaître les vertus apaisantes des bains !

Elle rencontra le regard de chaque personne puis les laissa reprendre le fil de leur conversation. Ils seraient ses compagnons qu'ils le veuillent ou non : il n'y avait personne d'autre aux bains...

[Bon c'est encore tout nul mais j'dois réviser et j'voulais pas vous faire attendre, je pourrais pas poster ce soir. Pis j'ai pas l'habitude de ce genre de rp. ^^']

Xan maudit intérieurement l’arrivée de son benjamin. Et dire qu’un si bon moment semblait se préparer. S’il les dérangeait ? Evidemment qu’il les dérangeait ! Mais bon, il fallait, comme toujours, faire bonne figure.

-Ah ! Eldar, tu viens de me priver de l’un des plus grands délices d’Arestim Dominae.

La phrase sous-entendait qu’il les avait dérangé, tout en étant sur le ton de la plaisanterie, ce qui finalement, lui indiquait qu’il était le bienvenu. Qu’il était compliqué d’avoir l’air avenant…

-Les massages de Lis sont les plus agréables que j’ai connus. Mais ne le dites pas à ma femme, ajouta-t-il sur le ton de la confidence, elle m’en ferait une crise de jalousie.

Il sourit, espiègle, et regretta de voir la prêtresse le délaisser pour s’approcher de son « petit » frère. L’avantage d’être célibataire, supposa-t-il. Et puis l’image qu’il donnait d’époux fidèle et amoureux devait être beaucoup attirante que celle d’un chef de la garde au corps musculeux et aguerri. Il ne savait pourquoi, mais chaque fois que le déchu voyait ce dernier, il le voyait de plus en plus haut. Sans doute la vision d’un aîné ayant vu son jeune frère grandir, même s’il ne le comprenait pas. Tandis que Lis semblait s’échauffer, une autre personne approchait. Décidément, lui qui venait ici chercher la paix et la solitude. Comment pouvait-il avoir fait en sorte de se retrouver seul dans un endroit si fréquenté ? Tout en se maudissant de ses brillantes idées et en réservant les mêmes jurons aux personnes qui devraient se baigner de jour, il accueillit Luminara Hirune avec un sourire jovial.

« Bonsoir, dit-il simplement. »

Il ne lui avait jamais parlé, mais il savait l’ainé de Lysandre fervent soutien de sa sœur. Il n’avait pas la moindre idée de la façon dont elle réagirait à voir la personne qui avait essayé de la tuer ou tout simplement celui qui était considéré comme l’opposant direct de celle qui avait succédé à Laclaos. La jeune femme rejoint les trois personnes déjà présentes dans le bain, au plus grand ravissement de Lis, apparemment. D’ailleurs, elle leur jeta un regard équivoque. Il était difficile de se méprendre sur ses intentions. La pomme pourrie réfléchissait. Il ne devait vexer personne, s’entendre avec tout le monde, et en même temps, donner l’image d’un mari amoureux et fidèle. Mais quelle plaie que le mariage, tout de même ! Evidemment, en tant que futur chef, il n’avait pas vraiment eut le choix. Il le devait, pour l’image et les alliances politiques que cela engendrait. Mais si ça n’avait tenu qu’à lui, il aurait goûté beaucoup plus longtemps au célibat. Il avait eut un certain nombre de partenaires, raisonnable, pour un Olaril, mais qui ne le satisfaisait pas. Pas pour une futur divinité en tous cas.

Il avait à présent plusieurs choix. D’abord, il pouvait s’en aller, au risque de fâcher tout le monde. Ensuite, il pouvait prendre les devants. Il pouvait également changer l’ambiance du lieu en trouvant un sujet de conversation ennuyeux, comme la politique du village ou les belles viandes ramenées récemment par els chasseresses. Enfin, il pouvait laisser les choses se dérouler sans intervenir. L’expérience lui avait apprit que, pour être apprécié, la discrétion était souvent la meilleure des solutions. Il choisit donc al dernière option, se contentant de déclarer :

« Je me demande comment j’ai pu jusque là manquer tant d’Olarils friands des bains de minuit… »

Il souriait, comme toujours. C’était une phrase passe partout, comme il en élaborait souvent. Sans importance, mais pas au point qu’on ne l’écouta pas. Ainsi, sa présence était remarquée, mais on ne cherchait pas de sous-entendus ou de propos dissimulés sous ces quelques mots.

Le sourire à demi-voilé de la chasseresse qui venait d'arriver ne trompa pas le Chef de la Garde. Un instant, il réprima un nouveau sourire: la grande blonde avait -elle au moins laissé un seul Olaril, quel qu'il soit, en dehors de sa couche ?
Désormais, il pourrait se permettre d'en douter.

Il avait accueilli les paroles de son frère avec crédulité, en coeur pur qu'il était. S'il se doutait que quelque chose n'allait pas chez Xan, il ne doutait pas qu'il ne le dérangerait jamais.

La voix suave et enchanteresse de la croqueuse d'hommes le surprit à peine. Etait-il possible que des idées lui viennent d'ors et déjà en tête ? Il avait pu apprécier la vivacité et les connaissances de la jeune femme en matière de plaisirs quelques années plus tôt, ainsi que sa capacité impressionante à changer toutes les situations les plus sordides comme propices à quelques... jeux.

Il observa Luminara entrer sagement dans l'eau, jaugeant sa démarche féline, pas le moins du monde amoindrie par le milieu aquatique dans lequel elle évoluait.

Son aîné, en réaction à l'arrivée de Luminara, réagit d'abord de manière neutre, puis d'un ton enjoué, e s'adressant au groupe entier. cela n'échapap pas à Eldar, qui comprit alors qu'une discussion politique n'était aucunement de mise en cette soirée, à moins de susciter de vives passions violentes. La chasseresse était pour sa cousine, l'Héritier déchu pour lui-même.

Eldar se permit d'observer les courbes féminines de Luminara. Il la savait veuve, et dépourvue d'enfant, mais ne connaissait pas vraiment son histoire. Cependant de cela, il songeait à son passé, et au fait probable qu'elle avait dû compter nombres d'hommes - et au moins une femme - au creux de ses bras, pour quelques nuits au moins. Car, si elle n'était pas l'exemple de la Beauté, elle n'en restait pas moins dénuée de charme. Quelque chose de farouche, de sauvage, agitait son expression presque impassible: la flamme de la chasse qui animait chacune d'entre elles. C'était probablement pour cette raison qu'il avait toujours pensé épouser une chasseresse: qui d'autre?

- Bonsoir, ma Dame, lança-t-il doucement à l'intention de Luminara, tant par respect pour son histoire que pour elle-même.

Il s'enfonça plus alors dans le bain, pliant les jambes, faisant disparaître son torse jusqu'au niveau de son cou. Il attendit.

[ Bof Bof ]

Tout le groupe la salua. La danseuse marqua un temps de surprise à la réplique d'Eldar, à qui elle adressa un sourire. Toujours très comme il faut... Puis, Luminara éclata d'un rire spontané et regarda Lis avec des yeux amusés. Elle était à la hauteur de sa réputation... sur trois Olarils présents près d'elle, elle avait connu les trois. Luminara n'essaya pas de dresser des statistiques. Lis explosait simplement les records. Le regard de la danseuse passa des longs cheveux sombres de Xan Edorta à son corps, détaillant la finesse de sa musculature et son torse bien dessiné. Lis avait dû s'amuser dans sa couche. Sans qu'elle puisse s'en empêcher, son regard glissa à Eldar Edorta. Luminara savait que c'était son frère mais elle ne l'aurait jamais deviné seule. Le jour et la nuit. Xan n'était pas de petite taille – et pour cause, il était plus grand qu'elle – mais à côté d'Eldar, il paraissait être le cadet. Non, finalement pas. Il y avait une maturité dans son regard qu'Eldar ne possédait pas encore. Pourtant, un point commun liait les deux hommes. Ils affichaient la même dignité, la même fierté naturelle. Un trait Edorta, à n'en pas douter... Les yeux de Luminara passèrent sur le corps d'Eldar. Luminara n'était pas habituée à se sentir petite, au contraire, mais elle devait reconnaître qu'à proximité d'Eldar, elle se trouvait plutôt... diminuée. Les épaules du géant blond étaient ce qui marquait le plus Luminara. Elles étaient hautes, solidement bâties mais sensuelles. Son regard s'arrêta un instant sur la longue cicatrice qui courait le long de son côté gauche. Luminara s'amusa un instant à imaginer mille folles situations où il aurait pu encaisser un tel dommage. Puis, elle se demanda lequel Lis avait préféré. Elle ne poserait jamais la question à voix haute. Jamais. Mais elle pourrait spéculer tout à son aise...

La plus petite du groupe était sans conteste Lis. Mais la prêtresse ne se ferait jamais oublier... Elle avait les armes nécessaires en sa possession et Luminara se demanda combien de temps elle tiendrait avant de lancer les hostilités. La Chasseresse écouta la suite de la conversation et fut soulagée d'entendre qu'aucun sujet lié à Lysandre ou à Mithra ne sortait. Elle se demanda un instant si Lis s'était positionnée. Puis rejeta définitivement le sujet hors de son esprit. Elle était là pour se détendre. Alors, elle ne résista pas au plaisir de se mêler à la conversation, au moment où Eldar se glissait plus profondément dans le bassin. Un sentiment irrationnel de joie traversa la danseuse. C'était enfantin et ridicule, mais elle était contente de dépasser la taille d'Eldar. Certes, c'était temporaire, mais... tout de même ! À Lis, elle répondit :

- Je n'en ai aucune... je voulais juste retrouver d'autres Olarils dans le calme.

Elle regarda un instant Xan, puis lui demanda, consciente qu'elle entrait dans un jeu de convenance et que sa réplique était tout aussi passe-partout que la sienne :

- Vous venez souvent prendre des bains de minuit ?

Elle avait terminé avec un sourire. Elle avait failli le taquiner sur sa femme, puis jugé que c'était tout à fait déplacé. Ce n'était pas comme si elle le connaissait depuis longtemps...

La danseuse sentit soudainement un courant d'air sur sa peau, lui rappelant qu'elle était mouillée et que la chaleur de l'eau lui serait plus agréable. Aussi, elle imita Eldar, renonçant avec un soupir à sa position plus élevée. Mais elle se sentit tellement mieux une fois plongée jusqu'aux épaules dans l'eau qu'elle oublia aussitôt son regret. Elle murmura :

- Ah ! Il ne manque plus qu'une mélodie, et tout serait parfait...

Luminara pensait aux fils de Filhakan qui ordinairement l'accompagnaient. Elle était habituée aux soirées bercées du son d'un instrument, quel qu'il soit. En l'absence de musique, elle n'entendait que plus fortement le sifflement de la vapeur moite des bains, le clapotis de l'eau, la respiration rauque des deux hommes, celle plus essoufflée de Lis,...

[La flemme de relire, désolé si y'a des fautes... >>]

Xan ne manqua pas de remarquer qu’Eldar restait des plus discrets et silencieux. Cela ne l’étonna pas, il n’avait jamais fait preuve de beaucoup d’expressivité. Il ne s’était jamais mit en avant, comme Kiriel et ses farces ou Killian, qui cherchait le respect de leur père. Le déviant aimait à la comparer à une montagne, non seulement pour sa stature mais également pour son calme et la force qu’il pouvait démontrer. Une montagne qu’il devrait déplacer, s’il voulait évincer Lysandre. Car Eldar était loyal, l’aîné le savait, c’était même l’un des points de sa personnalité dominant. Aussi était-il certainement du coté de Lysandre. Il servirait le chef du village, quel qu’il soit. Il salua avec respect Luminara, comme il aurait salué Lysandre elle-même. Le sourire de Xan s’élargit légèrement, bien que ce soit à peine perceptible. Cette noblesse d’âme ridicule. Il se rabaissait alors qu’en tant que Laclaos, il était au moins son égal.

Mais le déchu décida qu’il n’était pas temps à se préoccuper de ce genre de choses. Après, tout, n’avait-il pas deux superbes jeunes femmes nues près de lui ? Il y avait plus important à penser que politique. La rumination de ses plans attendrait le lendemain. Il savait qu’il devait rester fidèle pour son image. Qu’il devait montrer un amour sans bornes pour sa femme. Mais il commençait sérieusement à se demander si c’était si grave que ça… Après tout, la fidélité n’était pas l’apanage du plus grand nombre, en Arestim…

Le jeune homme remarqua soudain le regard de la cousine de Lysandre posé sur lui. Lorsqu’il le lui rendit, elle avait déjà commencé à lui parler. Elle termina souriante, et Xan comprit que la politique ne serait pas au programme ce soir. Tant mieux. Il n’avait vraiment pas envie de débattre alors que tout était si agréable jusque là. Et puis il comptait annoncer son soutien à Lysandre d’ici peu… Il avait prévu qu’elle soit la première au courant et n’avait pas l’intention de changer ses plans. Pourtant, il n’aurait pu déclarer aujourd’hui être parmi les opposants pour se contredire lui-même d’ici quelques jours tout au plus… Repoussant ces pensées, il se concentra à nouveau sur ce qu’il se passait autour de lui et répondit à Luminara.

-Et bien en fait, plutôt oui. Même si en général, si j’y viens de nuit, c’est pour y trouver le calme de la solitude. C’est pour cette raison que je suis plutôt étonné de ne pas avoir croisé d’autres personnes ici avant ce soir. Mais cette soirée est plus agréable que celles que j’y passe en général, ajouta-t-il afin que personne ne pense qu’il aurait préféré être seul.

La chasseresse se plaint du manque de musique. Il songea un instant que dans ses vêtements, il possédait toujours une flute de pan, avec laquelle il jouait de temps. Mais il doutait que les rares mélodies qu’il appréciait l’auraient été des personnes présentes, et encore plus qu’elles auraient convenu à l’ambiance du lieu. Et il n’avait pas envie de jouer autre chose. A part ces quelques chansons, la musique ne lui plaisait pas. Lis ajouta qu’il manquait un peu de vin, mais Xan remarqua, comme les autres, pensa-t-il, à son ton et à son regard, que ce n’était pas du tout ce qui lui manquait.

-Moi-même, je préfère la bière, mais tu le sais n’est-ce pas, répondit-il, avec un sourire espiègle à la prêtresse.

Se faire apprécier nécessitait également d’entretenir els relations. Il l’avait apprit et savait qu’un bon moyen pour cela était de ressasser les souvenirs, même si lui-même n’y attachait aucune importance. C’est alors que la jeune femme blonde proposa un jeu. La réaction des trois autres fut unanime. Méfiance plutôt qu’amusement. Mais il s’avéra que c’était effectivement un jeu, bien que le but n’en était qu’à peine dissimulé. Le masque trouvait cela amusant. Son porteur, lui, ne trouvait aucun intérêt au genre de questions espiègles qu’il savait que Lis voulait poser. Oh, il en avait des tas à poser à Luminara, sur sa cousine notamment, mais elles n’allaient pas du tout là où Lis Diantha voulait amener le groupe, et il avait déjà décidé de laisser les choses se produire sans intervenir. Aussi écouta-t-il avec un sourire amusé, que lui-même trouvait idiot mais qui paraissait sincère aux yeux des autres, l’instigatrice de cette idiotie lui poser sa question.

Il sourit plus largement après avoir entendu cette question, et prit un air légèrement gêné. Un bras s’éleva des profondeurs pour aller gratter l’arrière de son crâne. Il allait répondre, bien sûr… Pourquoi pas ? Elle lui offrait l’occasion de renforcer son image de parfait mari. Pourtant, il aurait aimé savoir quel gage elle aurait pu lui donner. Il se doutait évidemment du sens dans lequel Lis serait allée.

-Et bien oui, admit-il, comme si cela le gênait de répondre.

Comme si, avouer qu’il aimait assez sa femme pour résister à la tentation était plutôt ridicule. Et ça l’était assez, en fait, dans la société Olaril. Mais ce genre de
petites imperfections vertueuses ne pouvait que renforcer l’image de jeune homme propre sur lui et bien sous tous rapports.

-Je suis en effet resté fidèle jusque là. Je sais que ça peut paraître plutôt bête, mais il n’y a qu’elle qui compte vraiment pour moi…

Il laissa planer un court silence, puis se morigéna lui-même.

-Bah ! s’exclama-t-il. J’ai pourtant toujours trouvé ce genre de phrases beaucoup trop mielleuses… Passons plutôt à mon tour. Donc, à qui vais-je poser une question…

Il était évident qu’il choisirait entre Eldar et Luminara. Il aurait eut l’air de les exclure du jeu, en retournant le compliment à la prêtresse. S’adresser à la chasseresse était risqué. Après tout, ils ne se connaissaient pas vraiment et elle pouvait prendre mal la question. Mais s’adresser à son petit frère… Il aurait eut l’air… « coincé », beaucoup trop timide. Il prit donc le risque et se tourna vers la jeune femme.

-Alors, Luminara, est-ce que ce que je soupçonne entre vous et Lis est vrai, ou me fais-je simplement des idées ?

La réponse ne l’intéressait pas plus que ça. Il avait prit ce qui lui passait par la tête. Alors qu’il soupirait intérieurement, un sourire amusé et légèrement taquin s’étalait sur son visage.

Quand Lis évoqua le tonneau de vin, Luminara fit la grimace. Elle ne comptait pas boire : l'idée aurait bien mieux convenu si elle avait été formulée dans une taverne. Or, ils étaient aux bains. Luminara faillit pousser un soupir désabusé. Elle soupçonnait fort Lis de vouloir le vin pour enivrer ses compagnons, non l'inverse. Et qui disait ébriété disait fin de soirée turbulente... La proposition suivante la fit sourire. Ainsi Lis voulait en apprendre sur eux... Luminara restait persuadée qu'elle se débrouillerait pour rester hors du jeu. Ou alors, répondre de façon tellement provocante qu'ils n'auraient plus d'autres choix que de se plier à ses lubies. La danseuse massa un instant son épaule gauche pour revenir à la réalité. Peut-être se faisait-elle des idées, après tout, parce qu'elle-même avait envie que les choses n'en restent pas à une simple conversation. Si Lis voulait les provoquer, il y avait de grandes chances pour qu'elle entre également dans le jeu...

La première question fut plutôt conventionnelle. Il fallait bien commencer par quelque chose. En fait, ce n'étaient pas les questions qui intéressaient le plus Luminara, mais bien les gages. Si sa connaissance du jeu était exacte, ce serait à la personne qui posait la question de donner le gage. Et ça, ça pouvait devenir très intéressant. Sans se rendre compte de la lueur féroce qui brillait au fond de ses yeux, Luminara écouta la réponse de Xan sans étonnement, même si cela signifiait qu'il ne servait à rien de s'approcher plus que de raisonnable de lui, ce soir. Elle concevait parfaitement la fidélité. Non pas qu'elle n'ait appartenu qu'à Qjar du temps de leur union, mais elle détestait qu'il aille voir ailleurs. Alors, elle ne se permettait pas les écarts qu'elle n'aurait pas apprécié venant de lui. Ce n'était qu'en de rares occasions qu'elle s'était donnée à d'autres. La plupart de ses aventures dataient du temps des fils de Filhakan... Alors, elle passa naturellement outre le côté mielleux de la répartie.

Elle ne fut pas spécialement surprise par la question qu'il lui posa par la suite. Le regard de Lis avait été des plus explicite. C'était d'ailleurs ce qui l'ennuyait. Elle n'avait quasiment jamais parlé de cette aventure, parce qu'elle préférait largement les hommes, même si elle avait aimé que Lis partage sa couche. Visiblement, le temps était venu d'assumer cette vieille histoire... La danseuse répondit aux traits rieurs de Xan par un sourire mutin :

- Mais je n'ai aucune idée de ce que vous soupçonnez, Xan... Dites-vous que vos idées les plus folles s'approchent vaguement de la vérité.

Elle posa délicatement un doigt sur ses lèvres et regarda les trois Olarils avant d'ajouter dans un rire :

- Vous garderez ce secret, n'est-ce pas ?

Luminara réfléchit un court instant à la question qu'elle allait poser à Eldar. Si elle trouvait une question suffisamment bonne pour l'empêcher de répondre, gage il y aurait... Elle tourna son visage vers lui et formula sa question, sourire aux lèvres :

- Qu'est-ce qui vous effraye le plus, Eldar ?

Elle pensa un instant à Lis qui attendait patiemment son tour, à Xan qui avait voulu poser une question dont il connaissait la réponse, à Eldar qui n'avait plus rien dit depuis que le jeu avait commencé. Au final, qu'est-ce qui ressortirait de ce jeu bancal auquel les avait conviés Lis ? Ils en étaient au point où rien n'était déterminé, encore. Ils pouvaient encore se séparer sur des mondanités, ou alors au contraire passer dans un autre registre... Le sourire de la danseuse s'élargit. Elle avait le loisir d'imaginer à son aise.

[ Pour des raisons personnelles, je risque d'être moins présent, dans les semaines à venir, donc je préfère quitter le rp plutôt que vous ralentir inutilement ]

Eldar sourcilla à la question posée. Cette chasseresse avait touché droit dans ce qui pouvait au plus le mettre dans l'embarras.

Une crainte ? Oui, il en avait, une de taille. Mais l'avouer n'était pas quelque chose qu'il se sentait en mesure de faire. Car en effet, déclarer son déchirement entre sa famille et son devoir n'était pas une chose qu'il avait songé à faire connaître à d'autres.

Il agita les bras dans l'eau chaude, l'air soucieux, ne sachant trop par quoi commencer. Pouvait-il simplement commencer ?

* Non. *

La réponse était claire et nette. Il n'en donnerait pas. Il fallait qu'il s'éclipse, le malaise de la présence de son frère se faisant de plus en plus pesant à mesure que les secondes passaient. Il le laisserait profiter - peut-être - des délices d'une nuit en compagnie des deux femmes, ce qu'il jugea amusant. Son " fidèle " frère soumis au poids du désir inconditionnel.

Il retint un sourire en coin, avant se se redresser, provoquant quelques remous à la surface de l'eau. Il soupira:

- Je crains, ma chère, que vous ne deviez attendre une prochaine fois pour connaître le fin mot de l'histoire...

Il lui sourit, puis se dirigea vers le rebord, et, d'un geste puissant, bondit sur les pierres chaudes. Il s'inclina doucement, saluant un à un les trois protagonistes:

- Je ne puis rester plus longtemps à vos côtés, mes obligeances me contraignent à écourter mes moments de détentes... surtout... en ce moment.

Il se racla la gorge, préférant ne pas s'attarder sur les problèmes politiques, histoire de ne pas détruire l'ambiance plus que chaleureuse qui s'était installée.

Il leur souhaita une bonne soirée, avec un léger rictus contenu, puis s'éloigna dans la brume, en direction des vestiaires.

La réaction d'Eldar laissa Luminara pantoise. Qu'Hésione la désavoue si elle s'était attendue à ce qu'il s'enfuie comme une vierge effarouchée ! Elle n'eut pas le temps de rassembler ses idées. Le départ de l'homme fut rapide et vif. Alors que la silhouette musclée d'Eldar disparaissait, Luminara s'écria d'un ton moqueur, mais parfaitement convaincu :

- Vous me devrez un gage, Eldar !

Et elle y comptait bien. Elle ne savait pas ce qui l'avait contraint à partir, ou plutôt, le devinait trop confusément pour avoir envie d'y penser. Voilà ce que c'était de s'amuser avec de trop jeunes Olarils...
La danseuse ne se remettait pas en question, mais le jeu de non-dits avait été juste trop loin pour qu'elle puisse sereinement rentrer chez elle. Elle voulait quelqu'un pour chauffer sa couche. Son choix fut vite fait. Elle avisa le regard avide de Lis. Délibérément, la danseuse franchit les quelques pas qui la séparaient de la jeune femme.

- Autant être franche, chers Olarils. Je m'en vais pour d'autres conquêtes... Les fils de Filhakan ne dorment certainement pas à cette heure tardive.

La Chasseresse eut un sourire carnassier. Elle posa délicatement ses mains sur les épaules de Lis et, d'un mouvement doux mais ferme, la fit pivoter jusqu'à ce qu'elle lui tourne le dos. Délicatement, avec le doigté qu'elle tirait de son expérience, Luminara commença à masser la chair tendre.

- Toutefois, je ne vais pas m'en aller de façon aussi grossière qu'Eldar... Voici ma dernière contribution à la soirée, puisque poser une question avant mon départ aurait été ridicule.

Elle prit quelques instants pour repérer les points sensibles de Lis, puis se débrouilla pour les détendre, avant d'exacerber leur sensibilité. C'était son dernier cadeau. La nuit que passerait Lis – car Luminara n'avait pas l'ombre d'un doute quant à la destination finale de son ancienne amante – serait particulièrement mémorable. Lis, profitant visiblement du massage sans se poser de questions – ce qui ravit Luminara – posa alors une question à Xan. La réponse n'intéressait pas particulièrement la danseuse, mais elle l'écouta tout de même. Elle se demandait pourquoi Lis insistait autant. Était-ce parce qu'elle avait vraiment envie de Xan et que ses principes la gênaient – elle était assez sceptique quant à cette option – ou parce qu'elle ne parvenait pas à saisir le concept ? Luminara haussa les épaules et se concentra sur le dos de Lis. Quand Xan eut fini de parler, elle s'arrêta. Laissant la prêtresse en feu, elle se releva et fixa Xan.
Puisse-t-il être fidèle, pensa-t-elle un bref instant. S'il avait été célibataire, elle serait volontiers restée. Elle aurait en fait parcourut son corps avec plaisir. Mais elle ne voulait pas le détourner d'une autre femme. Et elle n'avait pas envie de réitérer son expérience avec Lis.

- Bonsoir, termina-t-elle.

Elle se releva et sortit, royale. Déjà, elle pensait à la suite de sa soirée. Retrouver les autres artistes ne serait pas bien compliqué. Elle connaissait bien les désirs et les idées tordues de ses amis. Elle devinait les repères qu'ils choisissaient. Si elle arrivait rapidement chez ceux qui l'avaient accueillie avant qu'elle ne devienne véritablement des leurs, elle pourrait convaincre monsieur le conteur des avantages qu'il tirerait à la reprendre comme amante pour une nuit. Attrapant une serviette, elle sécha délicatement, donnant à ses gestes la grâce qui convenait à une danseuse. Elle revêtit rapidement les vêtement qu'elle portait en arrivant. Et quand elle se retrouva à l'air libre, elle se risqua à un petit rire. La lune était belle, brillant au-dessus d'elle. La nuit serait torride. C'était un fait : les fils de Filhakan étaient une valeur sûre.

[C'est pas terrible mais bon, je suis un peu pressé par le temps...]

Ainsi il y avait effectivement eut une relation entre Lis et Luminara ? Non ce n’était pas vraiment intéressant pour le déchu, à moins qu’il ne trouve moyen d’utiliser cette information, mais pour le moment il n’en voyait aucune. Comment se servir de ce genre d’informations contre une personne qui peut prétendre, ou presque avoir partagé la couche de tout olaril d’Arestim Dominae, homme comme femme ? Bref, bien qu’il afficha un intérêt intrigué pour la réponse à peine voilée de la cousine de Lysandre, ses pensées s’égarèrent vers d’autres sujets de préoccupation. Comme une façon de s’éclipser poliment. Il n’y avait pas moyen de rester seul à ruminer ses pensées, et le petit jeu de la jolie blonde le lassait déjà. Pouvait-elle vraiment n’accorder d’importance qu’au plaisir charnel quand on pouvait connaître la béatitude en traversant simplement une petite montagne de rien du tout ?

Il fut ramené à la réalité par son benjamin qui fuyait. Apparemment la question de la Chasseresse ne lui plaisait pas. L’héritier Edorta fit un effort pour se la remémorer et fut cette fois réellement intrigué. Son frère, la grand, le preux et le vertueux Eldar, avait-il une peur, une angoisse dissimulée ? Tout en lui disant au revoir, Xan revint à Lis, qui incitait Luminara, lésée d’une réponse, à poser une nouvelle interrogation. Celle-ci décréta qu’elle avait fini de jouer. Aussi, elle s’en irait, mais entreprit avant tout d’offrir à la jeune prêtresse un massage qui en aurait émoustillé plus d’un… ou plus d’une. Car le bonheur qu’y prenait la Diantha était loin d’être feint. Elle avait elle-même continué son propre jeu en posant une nouvelle question au seul représentant de la gente masculine encore présent. Celui-ci fit mine de se creuser les méninges, comme s’il réfléchissait sérieusement à la question, même s’il en connaissait déjà la réponse.

-Et bien en fait, oui, » répondit-il enfin avec un sourire de regret, comme si sa propre réponse le peinait. Il allait repousser Lis, malgré ce que tout son corps lui susurrait, mais sa raison, et surtout son ambition, qui faisait fonctionner le tout, était la plus forte. Autant, donc, le faire avec délicatesse, en laissant penser que ça ne lui aurait pas déplu. Ce qui était le cas finalement. « Tu vois Lis, pour l’héritier de Laclaos et futur chef d’Arestim, un titre qui signifie bien peu de choses aujourd’hui, je te l’accorde, boire au delà du raisonnable n’est pas bien vu, par les villageois. » Un sourire de regret à nouveau, comme si c’était un fardeau qu’il devait supporter de par son statut familial et social. « Je crois donc n’avoir jamais eut l’occasion d’être soûl. Et je me souviens donc de chaque lendemain de fête…

C’est à ce moment là que Luminara prit congé d’eux. Xan la trouva bien froide, en comparaison de son attitude un peu plus tôt. Mais il ne pouvait lui reprocher de chercher la compagnie de jeunes hommes non tenu par leurs principes de fidélité. Quel idiot les avait inventées, l’aîné Edorta se posait la question. Il laissa un peu de temps à la Chasseresse pour se rhabiller, tout en relançant la conversation, afin de ne pas laisser de silence gênant.

- Excuse-moi, Lis, mais je vais aussi devoir y aller. Si Zara se réveille et se retrouve seule, elle va paniquer. Désolé aussi de te laisser seul… Surtout après le massage que vient de te faire Luminara. » Petit sourire espiègle. Maintenant qu’ils étaient seuls, il avait prit un ton un peu moins surveillé. Après tout, ils avaient été proches. « Notre relation m’avait plu, et j’aurai apprécié passer plus de temps en ta compagnie, mais l’amour à ses raisons que j’ignore… Non ce n’est pas ça… attends… L’amour ignore les raisons de… Enfin je suis amoureux, quoi. Qu’est-ce que c’était que ce proverbe déjà ? Je suis incapable de me le rappeler… Ni où je l’ai entendu d’ailleurs… Bref… J’espère qu’on pourra se revoir bientôt.

Il s’approcha de la jeune femme, et l’embrassa sur la joue, avant de s’éloigner. C’était autant pour humer le corps qu’il venait de refuser et qui lui faisait tant envie que pour la taquiner un peu plus, car, il le pensait tout du moins, elle devait être dans tous ses états après avoir été si proche d’une orgie nocturne… Il sortit alors du bain, récupéra ses vêtements, se rhabilla, lui adressa un dernier sourire joyeux, et s'en alla.

[je ne réponds pas, puisque je me retrouve toute seule ce topic est clos mais... à charge de revanche ^^]