Les Tables d'Olaria
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 C'est... La... Foire ! C'est la Foire !

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Nydearin Hirune
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MessageSujet: C'est... La... Foire ! C'est la Foire !   C'est... La... Foire ! C'est la Foire ! EmptyLun 28 Avr - 10:07

Les choses avaient changées… Pour le mieux. Ou du moins, c’était ainsi que Nydearin voulait envisager l’avenir. Son naturel optimiste le prenait peut-être de court mais il voulait voir dans la façon d’être de son épouse des signes que le message avait été entendu et que sa solitude grandissante de ces dernières années était enfin terminée. Ils n’étaient pas ces mêmes amants qu’ils avaient pu être par le passé, mais il pouvait sentir que Lysandre lui offrait de plus en plus de temps pour lui, et pour lui seul. Ils partageaient un même lit, mais, pour la première fois depuis longtemps, il sentait effectivement sa présence à ses côtés et l’ancien Grand Prêtre ne manquait aucun des gestes d’affection que la Chasseresse pouvait avoir pour lui, qu’il s’agisse d’une caresse ou d’un simple regard. Quelque chose avait changé, pour le mieux. Il ne restait plus qu’à espérer que cela continuerait sur le même chemin. Leur petite chasse à l’aube avait été l’occasion de réellement se retrouver, mais ils avaient été seuls et cela suivait presque immédiatement leur discussion. Tiendraient-ils la distance ? Lysandre pourrait-elle réussir à persévérer dans cette voie sans s’égarer ? Il l’espérait, secrètement. Il l’espérait pour lui, assez égoïstement, mais simplement parce qu’il savait qu’il serait incapable de partir, que l’amour qu’il lui portait était bien trop fort et qu’il supporterait surement à nouveau en silence ce « mauvais traitement » plutôt que d’aller voir ailleurs. Il dépendait de sa femme, elle seule pouvait lui donner ce qu’il attendait réellement, et si elle lui avait fait la promesse de s’améliorer, qu’il la croyait et qu’elle faisait des efforts en ce sens, il espérait simplement que tout continuerait, pour s’approcher de ce qu’ils avaient pu vivre par le passé. Cela ne l’exemptait pas d’efforts, bien entendu, mais il savait qu’il ne fallait pas la brusquer et que, telle un animal sauvage, elle devait approcher d’elle-même avant d’accepter cette nouvelle présence. Car, au fond, il avait un peu l’impression que tout ceci n’était qu’un renouveau.

Sierra, quand à elle, s’était réveillée dans un brouhaha peu commun, mais qui lui était spécifique en cette période de l’année : la Foire Annuelle. Pour ainsi dire, Nydearin ne raffolait pas de ce genre d’évènements qui ôtait à la petite ville son calme habituel, mais, toutefois, il devait y reconnaître que c’était l’occasion pour rencontrer diverses cultures et croiser des personnes, des spectacles, des objets, venus de bien loin. Pourtant toutes ces personnes présentes ne facilitaient pas les choses. La circulation était lente voire quasi-impossible, même à pied, sans compter tous les camelots qui n’hésitaient pas à interpeler le chaland pour essayer de faire gonfler son chiffre de ventes. Il ne fallait pas oublier également, qu’il s’agissait là d’un excellent endroit pour essayer de refourguer des marchandises plus ou moins illicites et que, par conséquent, la ville se gorgeait également de personnes peu recommandables. Bien entendu, la petite criminalité augmentait en conséquence, même si, finalement, il ne s’agissait que de vols à l’étalage ou ces petites choses. Pourtant, cette année, le guérisseur avait envisagé cette Foire Annuelle sous un autre angle, et pour cause, c’était l’occasion d’un dépaysement complet et l’opportunité de profiter de cela non pas en solitaire, mais en charmante compagnie. Emmener Lysandre à la Foire serait un bon moyen de passer un moment ensemble, rien que tous les deux, sans qu’ils n’aient besoin de s’éloigner trop loin de leur domicile. Il savait que le sujet était quelque peu sensible, notamment par rapport à Hésione, car il savait que sa femme n’était pas rassurée à l’idée de la laisser y aller elle aussi, mais, au-delà de ces préoccupations familiales, qui finiraient bien par trouver une issue, d’une manière ou d’une autre, ils ne devaient pas se priver d’opportunités qui pouvaient les rassembler à nouveau. Et il fallait admettre que les senteurs de certains étals laissaient rêveur sur les origines et la cuisson des mets qui chatouillaient les narines et réveillaient les estomacs des passants.

Il avait évoqué l’idée la veille au soir, alors qu’ils venaient de se coucher et que, pour, une fois, ils prenaient le temps de discuter un peu, tous les deux, dans une proximité toute nouvelle. Il avait eu des choses à faire dans la matinée, notamment visiter quelques patients qui n’étaient pas encore totalement remis, mais le reste de la journée était libre et, à sa connaissance, elle n’avait rien de prévu. Aussi, il lui avait demandé si elle voulait bien l’accompagner, pour déambuler entre les étals. L’occasion pour eux de se retrouver seuls à seuls et, pour Nydearin, de fureter un peu du côté des herboristes en compagnie de son épouse. Après un accord et une nuit de sommeil, le guérisseur avait quitté Lysandre au petit matin pour sa petite tournée et revenait désormais, en fin de matinée, chez lui, bercé par les parfums et les belles images que lui avaient prodigués les quelques ruelles où il s’était déplacé. Il trouva la chasseresse alors même qu’il passait la porte et, après avoir déposé sa petite sacoche dans un coin, il s’approcha d’elle, passant ses bras autour de sa taille, déposant un baiser dans son cou. « Bonjour toi. » Il s’installa à côté d’elle. « J’espère que je ne t’ai pas réveillée ce matin. » Il eut un sourire amusé et la contempla de pied en cap. « Y allons-nous ? J’ai repéré quelques étals où nous pourrons prendre un déjeuner… intéressant. » C’était le seul adjectif qui lui était venu à l’esprit. L’étal et les marchandises sentaient bons, mais, cela ne ressemblait en rien à ce qu’ils avaient l’habitude de manger par ici. Curieux depuis toujours, Nydearin ne rechignait pas à goûter de nouvelles saveurs, conscients que c’était parfois un peu risqué. Il espérait néanmoins que c’était là, l’occasion de passer un bon moment avec Lysandre. Certains rendez-vous culinaires finissaient parfois de manière assez cocasse, il fallait l’admettre. En parlant de déjeuner… « On devrait inviter Luminara à venir déjeuner ici un de ces jours, avec Amiguel et Lys, bien entendu. Qu’en penses-tu ? » L’idée était plaisante, du moins pour lui. Et il savait qu’au moins une autre personne serait d’accord avec lui.
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Lysandre Hirune
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MessageSujet: Re: C'est... La... Foire ! C'est la Foire !   C'est... La... Foire ! C'est la Foire ! EmptyJeu 1 Mai - 17:28

Lysandre releva lentement la tête alors qu'elle était en train de nouer avec peine les liens de cuir qui permettraient à son serre-taille de tenir en place, et eut un sourire léger lorsque les mains de son mari vinrent l'empêcher de continuer son ouvrage.

On ne pouvait dire que leur foyer avait retrouvé l'atmosphère de leur chambre lorsqu'ils étaient encore en Arestim Dominae, mais petit à petit, l'Hirune faisait des efforts pour accorder à son mari de l'attention et du temps. L'amour ne les avait pas abandonné, elle se savait liée à lui par des sentiments forts, et de ceux-là, elle ne doutait pas. Cependant, il était difficile pour elle de faire un pas en avant, de se remettre en question, d'accepter ses erreurs. Son caractère l'en empêchait, et mille autres choses encore que son cœur et sa mémoire cachaient.

"J'étais déjà éveillée, mais je me suis rendormie..."
Souffla la Chasseresse à son époux ; elle avait souvent du mal à trouver le sommeil, et avait parfois des cauchemars qu'elle ne comprenait pas. Pourtant, elle réussissait à dormir plus sereinement lorsqu'elle savait Nydearin non loin, éveillée, sans doute inconsciemment pensait-elle qu'ainsi, il pourrait veiller sur Hésione au besoin, pendant qu'elle se reposait.

"Je suis presque prête, aide-moi." Demanda-t-elle simplement, tendant dans son dos deux extrémités du fil de cuir pour correctement lacer son corset, lui-même en cuir. La Foire de Sierra était certes une occasion d'exotisme et de curiosité, mais Lysandre avait ressenti le besoin de ressortir de ses malles les vestiges de son ancienne vie. Aussi portait-elle ce qui ressemblait aux tenues des Chasseresses Hirune jadis, du cuir, du lin, des bourses de cuir qui y pendait, sa fronde. Loin des robes des Ilédores.

En sentant les gestes habiles du Grand Prêtre dans son dos, des souvenirs enfouis refirent eux aussi surface, elle ferma les yeux, savoura cette mémoire agréable, mais ne sut y succomber, comme rouillée, ou brisée. Le mécanisme était grippé, mais ses réminiscences se faisaient de plus en plus présentes. La complicité qu'ils avaient autrefois revenait peu à peu, elle savait qu'elle réussirait... Ils n'avaient pas le choix. Il le fallait.

Une fois prête, réouvrant les paupières, Lysandre fit passer en travers de sa poitrine une besace usée qu'elle aimait par dessus tout. Avant, elle y fourrait les Tables d'Olaria, mais depuis longtemps, le vieil ouvrage restait dans un coffre à l'abri. Elle songeait qu'il n'était qu'une relique, désormais... Chassant la nostalgie de son visage, elle se tourna pour faire face à son époux, et l'observa un instant.

"Oui, cela nous ferait du bien d'avoir des invités, ça changera." Ce n'était une critique, certes, car ce n'était pas lui qui avait été soucieux de réduire à néant toute interaction sociale depuis quinze ans... Était-elle prête pour de nouveau entretenir autant de relations avec l'extérieur ? Mais après tout, c'était sa famille... Une grande partie d'elle avait besoin d'eux autour d'elle, se sentir entourée, appréciée, aimée. "Hésione fera passer l'invitation." Conclut-elle, signe que les choses s'arrangeaient en effet : elle sous-entendait qu'elle laisserait sa fille aller jusqu'à Edor Adeï pour rendre visite à Luminara, ou que, si elle les croisait à la Foire, elle serait libre de ses mouvements.

Malgré tout, cette pensée la chagrinait et créait comme un lourd poids dans son ventre. Elle préféra ne pas y songer davantage, et leva le bras pour pousser d'un geste machinal une mèche de cheveux clair qui était tombée devant les yeux de Nydearin.

"Hé bien... Allons-y. Mais Hésione nous a déjà devancer."
Impossible de rester plus de quelques minutes sans penser à sa fille, elle en était incapable... Elle regrettait un peu bien sûr d'avoir autorisé l'adolescente à partir devant, mais elle était tellement surexcitée à l'idée de voir la Foire seule, pour une fois. Savoir leur gros chien à ses côtés la rassurait. Un peu.
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MessageSujet: Re: C'est... La... Foire ! C'est la Foire !   C'est... La... Foire ! C'est la Foire ! EmptyMar 6 Mai - 14:53

La tenue de Lysandre n’était pas sans rappeler quelques souvenirs à l’ancien Grand-Prêtre qui s’était pourtant interdit de repenser directement à de tels moments. Pourtant, il n’était pas désagréable de se souvenir de la chaleur de leurs étreintes au beau milieu de la fraicheur forestière. Il esquissa un sourire pour lui-même, préférant ne pas pousser plus loin ses souvenirs au risque de ne pas pouvoir se concentrer suffisamment sur le présent. Il était vrai que ces étreintes-là lui manquaient, le contraire aurait été un mensonge pur et simple, mais le simple fait de pouvoir enlacer son épouse était un pas en avant qui augurait les meilleures choses pour eux deux. S’ils n’avaient pas encore retrouvé la passion d’autre fois, leur amour n’en était pas plus faible et, surtout, recommençait à s’établir entre eux une complicité qui faisait son petit bonhomme de chemin. Un jour peut-être une tendre caresse en amènerait une autre, puis une autre, plus mutine et les choses déraperaient souvent comme elles avaient déjà dérapées entre eux. Ce jour-là, il serait prêt, plus que jamais, à lui démontrer combien il l’aimait encore et toujours, pour peu qu’elle puisse encore imaginer que ce n’était plus le cas. Apprendre qu’elle était déjà réveillée lorsqu’il s’était réveillé le contraria un peu, peut-être parce qu’elle n’avait pas voulu lui en faire part mais il ne dit rien, après tout, ce n’était pas la peine de faire un scandale pour si peu. Néanmoins si quelque chose devait la tracasser, il espérait qu’elle lui en parlerait, tôt ou tard. L’heure n’était plus aux petites, ou aux grandes, cachotteries. Pour se retrouver, ils devaient se parler et ils savaient tous les deux que, de ce côté-là, c’était elle qui avait le plus d’effort à faire, même si, bien entendu, Nydearin essayait de l’aider dans ce but. Ce n’était pas toujours évident car Lysandre n’était pas forcément du genre à se confier aisément, même lorsqu’on essayait de la mettre en confiance, fort heureusement, le guérisseur avait toujours su comment s’y prendre, même si, ces derniers temps, il était plus délicat d’y parvenir.

Il attrapa dans un sourire les lacets en cuir qu’elle lui tendait pour l’aider à fermer son corset de cuir. Il n’avait jamais vraiment compris comment les femmes pouvaient porter de tels vêtements mais s’était bien gardé de faire un quelconque commentaire à ce sujet, ne serait-ce que parce que, d’une certaine manière, cela rendait certaines d’entre elles plus que désirables et, bien entendu, Lysandre en faisait partie. Une chose était certaine, elle ferait sans doute sensation dans les rues. Ce n’était pas souvent que les tenues de chasseresses étaient de sorties dans la petite cité, car d’ordinaire réservées pour les sorties de chasse, bien entendu. Nydearin, lui, s’était contenté d’une tenue simple, comme d’habitude, alors que le temps devenait de plus en plus clément, enclin à des températures moins fraiches et un temps un peu plus sec. Un pantalon de lin aux teintes crème lui couvrait les jambes, retenu par une ceinture de cuir légèrement ouvragée de petits motifs repoussés et fermée par une boucle de fer. Il avait mis une paire de bottes de cuir qu’il ne quittait quasiment jamais, car elles étaient particulièrement agréables pour la marche et très efficace lorsqu’il s’agissait de chasse. Comme il faisait beau en cette journée et que l’air était doux – peut-être aussi parce qu’il n’était pas frileux – il s’était contenté d’un gilet en cuir sans manches qui reposait sur son torse sans autre entrave que la bandoulière de son propre sac. Il était doublé à l’intérieur d’une légère fourrure visant principalement à limiter le désagréable effet de la transpiration contre le cuir. Il termina de lacer le corset et se redressa, laissant la place à Lysandre de faire de même. Ils auraient le temps de profiter de cette journée ensemble, rien que tous les deux. En espérant cependant que rien ne viendrait les déranger. Si tant est que cela puisse-t-être possible. Il glissa deux mots pour Hésione, la Déesse, en ce sens, comme une vieille habitude.

Il esquissa un sourire entendu lorsque la Chasseresse accepta sa proposition d’inviter Luminara, Amiguel et Lysistrata à la maison. Cela faisait quelques temps que la demeure, quoique modeste, n’avait pas accueilli beaucoup de monde et, comme le faisait remarquer Lysandre, cela « changerait » de l’habitude. Nydearin fut néanmoins surpris d’entendre que c’était Hésione elle-même qui ferait passer le message. « Vraiment ? Tu laisserais notre fille aller seule à Edor Adeï ? » Il se pencha vers elle, un regard faussement suspicieux dans les yeux. « Qui êtes-vous ? Et qu’avez-vous fait de ma femme ? » Il eut un large sourire et lui vola un baiser sur la joue avant de se redresser. « Je suis sur qu’elle sera ravie d’entendre ça. » Il était cependant temps d’aller faire un tour dehors. Il ne fut pas surpris d’apprendre que leur fille les avait devancés. Après tout, elle ne parlait que de cette foire depuis des jours. Elle en avait suivi les préparatifs avec beaucoup d’impatience et la savoir ailleurs qu’à la foire aurait été impossible. « Tant mieux. Je n’aurais pas besoin de te partager. » Il lui fit un autre sourire et lui prit la main avant de l’emmener vers l’extérieur. L’air était un peu plus frais qu’à l’intérieur, mais rien de réellement froid. Il sera un peu plus la main de Lysandre dans la sienne et bifurqua dans la ruelle qui les amènerait tout droit vers la Foire. De là, ils auraient tout le loisir de découvrir ce qui les attendait cette année. Quoique, à bien y penser, c’était la première fois qu’ils y allaient tous les deux, ensembles. Ce constat fit sourire le guérisseur qui pensait réellement passer une bonne journée. « Tu as envie de voir quelque chose de particulier ? J’ai déjà traversé quelques rues pour aller voir des patients, peut-être puis-je aiguiller tes recherches, même si, de toi à moi, à part quelques étals où les odeurs m’ont mis l’eau à la bouche, je ne suis pas sûr de me souvenir de grand-chose. » Il se pencha légèrement sur le côté, dans sa direction et rajouta. « Et je t’interdis de faire un quelconque commentaire à ce sujet ! »
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Lysandre Hirune
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MessageSujet: Re: C'est... La... Foire ! C'est la Foire !   C'est... La... Foire ! C'est la Foire ! EmptyJeu 8 Mai - 20:18

En réalité, cette discussion, ces attitudes et ce parfum de Naguère lui réchauffait le coeur comme jamais. Lysandre savait que tout n'était pas encore remis, comme un malade doit patienter longuement d'être rétabli totalement. Une foulure met du temps à se guérir, et fragilise la cheville. Mais un jour, l'on peut courir à nouveau.

Une fois parfaitement prête, l'Hirune plissa les yeux avant que son mari ne fasse claquer un baiser sur sa joue. Qu'il ne ressente pas de gêne à la taquiner, qu'il n'hésite pas à reprendre ce qui avait fait chavirer son coeur jadis, leurs jeux, leurs défis quotidiens, les surprises qu'il lui faisait... tout ceci aidait énormément. Cela lui faisait encore bizarre, mais avait un goût réconfortant.

Après tout, elle était entourée d'un très bon guérisseur...

"Attention, je pourrais changer d'avis, et uniquement pour te contredire." Bougonna la Chasseresse, qui, malgré l'ambiance bon-enfant, restait une femme au caractère fort. Elle n'aurait jamais laissé son époux se moquer d'elle d'un ton badin sans lui répondre, et elle fronça le nez dans une grimace immature.

Pourtant, tout ceci contribuait à son bien-être actuel. Elle ressentait néanmoins du stress : elle allait se montrer en ville au bras de son mari, et surtout, sans sa fille. Ceux et celles qui s'inquiétaient ou s'intriguaient de ce qui se passait dans leur foyer seraient sans doute surpris, et ça ne manquerait pas d'éveiller quelques cancans. Lysandre n'aimait pas cela, elle savait que son sang bouillait déjà de se savoir la cible de quelques rumeurs... Elle avait déjà trop souffert de ces murmures lorsqu'elle était Chef des Olarils, contestés par ses opposants et se remémora la Fête d'Hégoa, où elle avait failli perdre son sang-froid et sauter à la gorge d'une commère. Cette fois-ci, elle avait été arrêtée de justesse par Amiguel Garthésia et ils s'étaient rapprochés depuis cette nuit pluvieuse.

Ce souvenir lui semblait tellement lointain... Mais fit naître un léger sourire, nostalgique, sur ses lèvres. Le retour des beaux jours avaient redu sa peau sèche, et tout en marchant aux côtés du Grand Prêtre, main dans la main avec fierté, l'Hirune haussa les épaules.

"Je n'ai plus de baume pour adoucir ma peau, et j'ai entendu parler de la sève d'un arbre qui pousse à l'est de Falang en produit. Tu as vu un apothicaire qui pourrait t'en vendre ?" Nydearin serait sans doute plus à même d'en savoir plus qu'elle sur cet arbre. Un conseil de voisine qu'elle avait écouté rapidement, il y a quelques mois, lorsque son apparence physique ne la préoccupait plus du tout... Désormais, elle commençait à vouloir que sa bouche ne soit plus rapeuse. Cette simple attention la rendait guillerette... Elle eut, pour elle-même, un petit hochement de tête, et reprit une expression normale.

"Ah !" Elle fit pression sur sa main de son mari pour qu'ils s'arrêtent brusquement, alors qu'ils allaient traverser une allée d'où débarqua une charrette à pleine vitesse. Le conducteur leur fit un petit signe de main pour les remercier de ne pas l'avoir ralentit, vraisemblablement. D'habitude, sans doute la Chasseresse aurait-elle prit ombrage de cette attitude, mais elle était dans un tel état d'esprit, qu'elle n'en fit rien. Mais il en fallait beaucoup plus cependant pour faire oublier sa véritable nature ; elle se contenta de lever les sourcils et de commenter :

"Encore un peu et on mourrait écrasés ! C'est de pire en pire ici..." Elle était faussement bougon, et son époux la connaissait assez pour savoir qu'elle parlait pour la forme, plus que pour le fond de l'affaire. Elle profita finalement de cet incident pour délier leurs mains. Mais qu'il ne s'inquiète pas, car déjà, elle laçait ses doigts aux siens, dans une emprise plus forte, bien plus soudée.
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MessageSujet: Re: C'est... La... Foire ! C'est la Foire !   C'est... La... Foire ! C'est la Foire ! EmptyLun 19 Mai - 9:39

L’idée que Lysandre puisse changer d’avis rien que pour le contredire n’avait rien d’étonnant, mais il préférait éviter devoir expliquer à sa fille qu’elle devait désormais rester à la maison parce qu’il avait eu le malheur de faire une petite plaisanterie sur le sujet. « Ce ne serait pas très juste vis-à-vis d’Hésione. » Son petit air immature n’avait pas changé avec les années. Non pas qu’elle ne supportait pas la plaisanterie, mais peut-être n’acceptait-elle pas de ne pas avoir le dernier mot dans ce genre de situation. Une réalité avec laquelle il avait apprit à composer rapidement car, finalement, cela n’avait rien de gênant, bien au contraire. Et puis, le guérisseur devait l’admettre, elle avait quelque chose d’extrêmement séduisant lorsqu’elle réagissait ainsi. Il n’aurait pas su l’expliquer, mais c’était un comportement qu’il avait apprit à aimer chez elle avec le temps. Une bonne chose, car, d’habitude, on trouvait davantage de choses dérangeantes avec la vie de couple que de choses arrangeantes. Il eut un sourire enjoué et déposa un baiser sur la joue de son épouse. « Et puis cela nous laissera un peu de temps pour nous deux. » Il avait murmuré cela, un peu comme une promesse. Le trajet ne prendrait certainement pas longtemps pour Hésione, mais elle profiterait surement de cette petite escapade pour rester une nuit chez sa cousine aussi Nydearin envisageait déjà une petite soirée au calme avec la Chasseresse. Il se faisait peut-être des idées mais c’était une occasion à saisir. Ils avaient encore beaucoup de choses à faire, à travailler entre eux deux, et savoir profiter de chaque instants qu’ils pourraient saisir leur permettrait d’aller un peu plus vite, peut-être. En tout cas, l’Olaril aurait rapidement sa réponse. Après tout, il imaginait que l’invitation ne trainerait pas. Peut-être après la foire, ou pendant, il ne savait pas trop ce que Lysandre avait en tête à ce sujet. « Tu penses les inviter pendant ou après la Foire ? » Autant se faire une idée précise sur la question.

L’agitation qui étreignait les rues était quelque peu contagieuse. Heureusement, la Foire n’allait pas jusqu’à empiéter devant chez eux, sans quoi ils auraient probablement quelques difficultés à dormir dans le calme, les badauds restants parfois jusqu’à des heures assez tardives. Le fait que Lysandre manquait de baume le surprit un peu, ou peut-être était-ce simplement le fait qu’elle semblait faire attention à elle, à son apparence. Le guérisseur hésita quelques instants, semblant chercher dans sa mémoire un souvenir qui lui permettrait de répondre par l’affirmative à cette question. « Ce n’est pas les étalages d’apothicaires qui manquent dans cette Foire, mais je crois en avoir aperçu un dont le… » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que la jeune femme le retenait de la main pour l’arrêter tandis qu’une charrette passait devant eux. Il observa le conducteur leur faire un petit signe et se tourna vers la Chasseresse tandis qu’elle s’indignait, comme à son habitude. Pour un peu, il en aurait ri de bon cœur, mais, pour ne pas la vexer davantage, se contenta de sourire. « Après ce qu’on a vécu toi et moi, je doute qu’une simple charrette nous arrêtera. » Il fallait admettre qu’après les Feux de la Gérax et la traversée jusqu’à Edor Adeï… Ils avaient traversés des situations terribles. Sans parler de la guerre, même si, finalement, ils n’avaient pas été autant acteurs que certains soldats. Nydearin était conscient que cela ne les immunisait pas aux morts les plus « absurdes » mais il aurait trouvé ironique de devoir trouver la mort à cause d’une charrette alors qu’il la frôlait davantage lors d’une chasse. « Et puis ça ne serait pas très glorieux, pour l’épitaphe… » Il imaginait déjà la scène, mais, au fond, préférait ne pas trop y penser. Il leur restait encore de nombreuses années devant eux, du moins, s’il n’y avait pas d’accident à déplorer et l’ancien Grand-Prêtre comptait bien en profiter jusqu’au bout avec sa femme, quoiqu’on en dise.

Alors qu’ils recommençaient à déambuler, l’Olaril jetait quelques regards autour de lui tandis qu’ils commençaient enfin à parvenir aux niveaux des premiers étals. « Comme j’avais essayé de te le dire un peu plus tôt, je crois avoir croisé un marchand originaire de Falang ce matin, mais il nous faudra remettre la main dessus. » Le guérisseur se souvenait bien de son trajet mais moins des échoppes, ni vraiment dans quel ordre il en avait le souvenir. Alors qu’ils commençaient à se frayer un chemin dans la foule beaucoup plus compact, il resserra encore un peu sa main sur celle de Lysandre, lui servant plus ou moins de « brise-foule » bien qu’elle n’en n’ait pas spécialement besoin. Il bifurqua à une intersection où les badauds s’agglutinaient pour reprendre un chemin qu’il avait emprunté un peu plus tôt, se rendant compte que la foule avait doublé depuis tout à l’heure. « Jette un œil de ce côté, je crois que tu devrais trouver ton bonheur. » Il n’en était pas complètement sûr, mais ses souvenirs lui rappelaient une petite échoppe odorante d’où s’échappaient beaucoup de parfums de plantes en tout genre. L’arbre auquel Lysandre faisait référence était bien connu de Nydearin qui avait apprit à composer avec les plantes Ilédores pour confectionner ses potions et ses onguents. Beaucoup de plantes étaient identiques, mais portaient simplement un nom différent, d’autres, en revanche, lui étaient inconnues et leurs effets n’étaient pas à négliger. Avec bonne conscience, il avait prit quelques cours en accéléré auprès de confrères et de consœurs qui n’avaient pas trop rechignés à lui apprendre le savoir Ilédor en la matière. « Ah ah ! » Il s’était exclamé, victorieux, tandis qu’il avait repéré le fameux étal. Il attira l’attention de son épouse et lui pointa du doigt la direction. Ils s’y dirigèrent tranquillement. « Je te laisse négocier ? » Il avait dit cela dans un petit sourire. Il n’était pas certain que la négociation était la force de sa femme, mais elle n’avait surement pas besoin de lui pour ce genre de choses, bien que l’aide d’un herboriste-guérisseur l’aiderait surement à ne pas se faire escroquer en ce qui concernait la qualité de la marchandise achetée.
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MessageSujet: Re: C'est... La... Foire ! C'est la Foire !   C'est... La... Foire ! C'est la Foire ! EmptyMer 21 Mai - 19:21

Lysandre plissa les yeux... Sans laisser le temps à son mari de se défaire de son petit sourire taquin, l'Hirune ouvrit la bouche :

"Et qui est le Garthesia, ici ?" Bougonna-t-elle sans grande conviction, amusée par les sous-entendus du Grand Prêtre. Il était impossible de songer que Lysandre saurait négocier quoi que ce soit, notamment avec un marchand, dont c'était le métier... Elle n'aimait pas marchander, discuter, faire des concessions. Incapable de reculer lorsqu'elle devait mettre de l'eau dans son vin, elle avait un caractère trop entier pour céder du terrain.

Si elle s'était affadie depuis quelques années, parce que tout le reste du monde, hormis Hésione, n'avait plus aucune importance à ses yeux, depuis quelques jours, elle reprenait du poil de la bête. Sa nouvelle relation, du moins les prémisses d'un retour à des jours meilleurs, avec son époux, l'avait remise peu à peu d'aplomb. Elle reprenait quelques moues, quelques grognements bougons, signes qu'elle se sentait mieux... Qu'elle redevenait elle-même en somme.

"Je te laisse discuter avec monsieur..." Sourit-elle finalement, alors qu'elle observait les onguents et les baumes dans de petits pots en terre ou en verre, pour les plus délicats. L'homme qui vendait ces crèmes était un Ilédor aux traits burinés et aux yeux en amande, typique de la Province de Falang. Il avait l'air simple, assez souriant avec les dents écartées, mais était là pour faire des affaires, cela se voyait au premier coup d’œil... Il devait bénéficier du bouche à oreille qui avait vendu les mérites de cette fameuse sève sur la peau des femmes.

Le marchand cependant se désintéressa du Soigneur, et sembla observer longuement sa femme. En relevant les yeux, l'Hirune leva les sourcils face à ce regard insistant.

- Vous êtes Lysandre Hirune ? Vous étiez au Palais, le jour où la Révolution a pris le pouvoir, n'est-ce pas ?

La Chasseresse cilla et sembla interdite un moment. Son visage ne lui disait rien, elle ignorait si elle l'avait vue ce fameux jour, ou pas. C'était il y a tellement longtemps...

"C'est exact. Mais je ne me souviens pas de toi. C'était il y a quinze ans..." Rappela-t-elle, et soudain, elle se montra plus renfermée. Méfiante. Ses traits se crispèrent, elle ne sut expliquer le sentiment d'intrusion qu'elle ressentait désormais. Elle se sentait... en danger. Sans savoir pourquoi.

- Je vous ai vu, tous les deux -il dévisagea, avec un sourire, Nydearin - au Campement Révolutionnaire. J'étais parmi les hommes qui ont investi le Palais. Mais quand l'Arlanii et sa femme se sont enfuis, je ne vous ai plus revu... J'ai été rassuré de savoir que vous vous en étiez sortis. Félicitations pour votre fille.

Il semblait sympathique à quiconque, mais Lysandre, elle, voyait sur ses lèvres quelque chose de provoquant, de faux, de fourbe... Pourquoi parlait-il d'Hésione ? Que savait-il ? Son coeur tambourina dans sa poitrine, elle fit un pas en arrière, écarquilla les yeux, le souffle court.

"Il... c'était il y a quinze ans. Je ne me souviens pas de toi." Répéta-t-elle. Lysandre vint contre son mari et posa sa main sur son bras, pressant. "Allons ailleurs, je ne veux pas de ce baume." Sa voix était sèche, c'était presque un ordre. Et comme il ne s'exécutait pas assez vite à son goût, elle insista :

"Allons-nous en, je te dis." Elle ne s'était pas rendue compte qu'elle venait de lui parler comme s'il avait été sa propre fille, à qui elle imposait sa façon de voir. Son attitude avait changé du tout au tout, sans qu'elle sache expliquer pourquoi. Mais elle ne se sentait plus en sécurité, un besoin primaire de se rassurer, de s'éloigner, de fuir... Mais dans son regard, il y avait de la haine. Contre ce marchand. Soit elle s'éloignait, soit elle s'élancerait sur lui sans aucune raison apparente... Mais son instinct le lui dictait...
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MessageSujet: Re: C'est... La... Foire ! C'est la Foire !   C'est... La... Foire ! C'est la Foire ! EmptyJeu 12 Juin - 12:59

Qui était le Garthésia ici ? Certainement pas lui. Il fallait dire que Nydearin n’avait pas réellement passé les épreuves de la famille et s’il devait être capable de négocier sans trop de difficultés, il ne valait pas les talents des autres membres de son ancienne famille, comme, par exemple Amiguel, bien que ce dernier fasse désormais également partie du clan Hirune après son mariage avec Luminara. « C’est bien parce que j’en ai porté le nom… » Oui, il se résignait. Mais, principalement parce qu’il savait que sa femme n’était pas du genre à mettre de l’eau dans son vin. C’était souvent dommageable, et il suffisait de voir la situation au travers de laquelle ils étaient passés tous les deux pour s’en rendre compte, mais, au fond, il l’aimait aussi pour cela. Après tout, s’il n’avait pas apprécié Lysandre dans son ensemble, avec ses qualités et, surtout, ses défauts, il n’aurait surement pas réussi à passer les quinze dernières années sans claquer définitivement la porte au bout de la énième dispute. Parler affaire n’était pas spécialement dans les cordes du Guérisseur mais, finalement, cela n’avait pas grand-chose de sorcier. On commençait à partir d’un prix et on essayait de le raboter un peu, d’une manière ou d’une autre. S’approchant de l’étal et du vendeur, il jeta un œil aux différentes marchandises et commença à parler plus précisément de ce pourquoi ils étaient tous les deux présents : le fameux baume. Après tout, ce n’était pas la peine de parler encore et encore de Falang et des origines de notre marchand pendant des heures. Si la sympathie pouvait aider à faire baisser le prix, il ne fallait pas non plus en faire de trop et, surtout, Nydearin avait envie de passer à autre chose. Le baume était une chose, mais passer du temps avec Lysandre en était une autre et il préférait de loin jouer à l’époux qu’au client. Il restait à espérer que le commerçant ne ferait pas trop la forte tête. Au pire, le guérisseur pourrait toujours se contenter d’une faible ristourne, après tout, s’ils ne roulaient pas sur l’or, ils n’étaient pas non plus dans le besoin.

De manière surprenante, la négociation ne semblait même pas intéresser le principal acteur de celle-ci, n’ayant d’yeux que pour la femme qui se tenait devant ses étals et qu’il dévisageait presque ouvertement. Perdant un peu de sa patience, l’Olaril allait lui faire une réflexion cinglante, quitte à mettre à mal ses efforts marchands, quand l’homme s’autorisa une question. Relativement précise, cette dernière désarçonna quelque peu le guérisseur qui, d’un coup, ne semblait plus savoir quoi penser de son interlocuteur commercial. Il n’était pas rare de croiser d’anciens révolutionnaires, même si rares étaient ceux qui le disaient ouvertement, à moins de n’avoir un peu trop bu, comme ici, dans les tavernes de Sierra. Il observant la chasseresse qui, apparemment, semblait aussi surprise que lui. Il fallait dire qu’en quinze ans, il s’était passé bien des choses et Nydearin aurait eu du mal à remettre un visage sur un quelconque révolutionnaire qu’il aurait pu croiser dans le camp. Il était peut-être plus facile de se souvenir de Lysandre Hirune, qui, à l’époque, ne passait pas inaperçu, il fallait l’admettre. Cette idée lui arracha un sourire de fierté avant d’entendre son épouse répondre qu’elle ne se souvenait pas de lui, la réponse évidente. Toutefois, il remarqua qu’elle ne semblait pas apprécier d’être ainsi reconnue. Quel pouvait être le problème ? Le marchand insista un peu, avouant les avoir croisé dans le camp révolutionnaire, ce qui était parfaitement possible. Pour le reste, la journée de l’entrée des révolutionnaires en Eder Adeï était encore un véritable fouilli pour l’Olaril et les années n’arrangeaient rien. En guise de réponse, il s’était contenté d’un hochement de tête, le visage du marchand ne lui disait réellement rien et même en fouillant dans ses souvenirs, rien ne parvenait réellement à revenir à la surface. Beaucoup trop d’eau avait coulé sous les ponts depuis cet instant, assez douloureux il fallait l’admettre.

Nydearin fut néanmoins surpris de sentir sa femme venir contre lui, tandis qu’elle répétait encore qu’elle ne le reconnaissait pas. Sa réaction était étrange, se sentait-elle agressée ? L’idée semblait pourtant absurde. Ce ne fut que lorsqu’elle lui demanda de partir que sa surprise s’afficha réellement sur son visage tandis qu’il se tournait vers elle. Mais quelle mouche l’avait donc piquée ? Il sembla surement trop hésitant alors qu’elle insistait encore, sèchement. Il ne comprenait pas vraiment mais, pour le moment, mieux valait jouer le jeu. Passant un bras autour de la taille de son épouse, il adressa un regard désolé au marchand et attira son épouse à l’écart, traversant un flot de foule compacte avant de bifurquer dans une ruelle déserte vu qu’aucun stand n’y était installé. Il fit face à la chasseresse et posa ses mains sur ses épaules. « Tu peux me dire ce qui se passe ? Pourquoi t’es-tu mise dans cet état ? » Il aurait pu lui demander pourquoi elle avait eu l’intention de sauter à la gorge du marchand, raison pour laquelle il avait décidé de céder pour la conduire à l’écart, mais il préféra ne pas trop insister. Il essaya de se repasser en tête les paroles du marchand mais rien ne lui sautait aux yeux. « C’est d’avoir été reconnue qui te dérange ? Tu ne passais pourtant pas inaperçue dans le campement révolutionnaire à l’époque et tu es encore la Chef des Olarils, même si, de nos jours, cela ne signifie plus autant que par le passé. Beaucoup des hommes du camp doivent se souvenir de toi. J’en suis même jaloux, pour tout te dire. » Il esquissa un petit sourire mais il avait comme l’impression que cela ne suffirait pas vraiment. Elle semblait réellement avoir été atteinte par les quelques mots de ce commerçant et l’idée de ne pas comprendre pourquoi irritait quelque peu l’ancien Garthésia. Il espérait néanmoins que Lysandre lui expliquerait et, surtout, qu’elle se calmerait. Il aurait été dommage qu’un aussi bête incident que celui-ci ruine leur journée à eux.
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MessageSujet: Re: C'est... La... Foire ! C'est la Foire !   C'est... La... Foire ! C'est la Foire ! EmptyJeu 19 Juin - 13:43

Elle avait voulu mettre le plus de distance possible entre elle et le marchand. C’était son instinct qui avait pris le relais sur son réflexion, et elle ne faisait que le suivre sans y songer. Comme lorsque l’on fuit un danger, son instinct de survie la poussait à accélérer le pas, et à s’éloigner au plus vite. Le bras de Nydearin sur elle la confortait dans sa décision de fuite, sans qu’elle puisse se l’expliquer.

Cependant, alors qu’elle pensait continuer encore sur plusieurs mètres sans s’arrêter, ni regarder en arrière, le Grand Prêtre imposa un changement de cap, et la tira vers une rue perpendiculaire. Beaucoup moins visitée, l’allée n’accueillait aucun étal et était vide de toute animation. Les mains lourdement posées sur ses épaules la ramenèrent soudainement à la réalité, et elle tourna les yeux à droite et à gauche, en cherchant où elle se trouvait.

Ne plus être en mouvement apaisa lentement son rythme cardiaque et l’impression de danger avec lui. Lysandre s’efforça de respirer calmement, mais ne répondit pas tout de suite à la question posée par son mari. Comment aurait-il pu expliquer son geste ? Elle-même en était incapable.
Il était pourtant temps d’ouvrir la bouche et fournir une explication valable. L’Hirune avait le pressentiment qu’elle devait mentir. Son instinct le lui soufflait… Un instant, son regard s’ancra dans celui si clair de son époux.

« Je… Je n’en sais rien. » Lâcha-t-elle dans un souffle lourd. La Chasseresse avait décidé de ne pas mentir, et elle en ressentait une profonde piqûre à la gorge, une impression de nager contre le courant.

« Je n’ai pas aimé la façon de parler de cet homme. Je n’ai pas aimé son visage. Ce qu’il a dit… » Lysandre baissa les yeux, en fronçant les sourcils à la simple évocation de cette scène. Ce souvenir frais était encore brûlant, elle se crispait à l’idée même de ce qui venait de se passer. Ce ne furent que les paroles du Prêtre qui réussirent à l’empêcher d’enrager de nouveau et de fuir encore. Ses mains sur ses épaules, la privant de mouvement, y étaient pour quelque chose également…

Elle n’avait plus vraiment réfléchi au regard des hommes sur elle depuis plus de dix ans. Ce qu’affirmait et avouait Nydearin l’étonna, et son visage afficha une seconde une expression interdite. Elle était pourtant loin d’être ingénue mais avait oublié qu’elle était une femme depuis la naissance d’Hésione, elle n’en avait ni l’envie ni le besoin. Elle vivait jadis en autarcie uniquement avec son amour pour sa fille… Cela changeait depuis quelques temps. D’autres auraient rougi, pas Lysandre.

La Chasseresse plissa les yeux finalement. « Je ne pense pas qu’ils se souviennent de moi pour des raisons qui te rendraient jaloux. Si je ne suis pas allée vers eux, c’est qu’ils ne m’intéressaient pas. » Elle venait de trancher net la question : Lysandre aimait son mari, et lorsqu’elle avait eu envie d’un autre homme, elle n’avait pas hésité. Cependant, il fallait l’avouer, cela faisait plus de seize ans qu’elle n’avait pas touché un autre corps que celui du Grand Prêtre. Cela ne lui manquait pas, simplement, si elle en avait ressenti le besoin ou l’envie, elle ne serait pas allée contre son instinct… Savoir Nydearin bien plus attaché à la fidélité, caractère étrange de sa personnalité quand on est un Olaril, ne dérangeait pas l’Hirune. Elle avait cru, dans les premières années de leur mariage, qu’il reviendrait vite sur cette ligne de conduite, et qu’il craquerait pour d’autres femmes un jour ou l’autre… Lysandre savait au plus profond d’elle-même que cela ne s’était jamais passé ainsi. Elle ignorait encore ce qu’elle en pensait… Si cela la réjouissait, la flattait, ou si c’était étrange.

« C’est peut-être de savoir que ce marchand est un proche de Beltxior… » Revint-elle sans transition sur le principal sujet de conversation. Elle ne voulait pas avoir à discuter de leur différence de vision, mais soudain, elle leva les yeux. Rien à voir avec Beltxior, ou le commerçant à nouveau. Avait-elle perçu un doute dans les paroles de son mari, qui se révélait seulement maintenant à son esprit ?

Ses deux paumes se collèrent sur ses joues, encadrant son visage pour appuyer ses mots.

« Je ne me suis pas éloignée de toi parce que je voyais un autre homme. »
Cela était courant chez les Olarils, mais elle avait eu besoin de le rassurer. Avoir des amants, s’enivrer lors de fête et communier avec d’autres que son époux était habituel dans leur culture, mais certains étaient plus possessifs que d’autres.
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MessageSujet: Re: C'est... La... Foire ! C'est la Foire !   C'est... La... Foire ! C'est la Foire ! EmptyJeu 10 Juil - 22:17

Le Grand Prêtre n’était pas sûr de comprendre encore complètement ce qui se passait aujourd’hui. Tout avait pourtant bien commencé. Les deux époux retrouvaient une certaine complicité perdue depuis plusieurs années et cette journée était l’occasion de continuer à concrétiser ce renouveau pour leur relation. Nydearin aurait difficilement pu espérer mieux qu’une journée entière dans les rues de Sierra, la main de Lysandre dans la sienne, à déambuler entre les différents étals, à profiter des parfums, des différentes senteurs venues d’ailleurs, peut-être même s’offrir le luxe de découvrir de nouvelles saveurs. Non pas qu’ils soient des aventuriers culinaires, mais cette Foire était l’occasion de rencontrer d’autres cultures et il était évident que l’on n’accommodait pas les plats de la même façon en fonction des régions d’Isle. Le guérisseur avait toujours été curieux de ce genre de choses, principalement parce que cela offrait la possibilité d’en apprendre davantage, d’étendre sa propre connaissance du monde. Certes, d’aucuns pourraient trouver quelque chose d’intéressant dans l’art culinaire, mais, généralement, on apprenait bien plus que des recettes lorsqu’on s’intéressait au pratiques gastronomiques. Et puis, la Foire, c’était également l’occasion de parler avec des gens, d’échanger des nouvelles et de prendre la température du monde, en un seul endroit. Même si le monde et le bruit pouvaient le déranger un peu, il avait réussi à prendre sur lui, conscient des ambitions plus profondes qui se cachaient derrière cette journée avec Lysandre. Il voulait la retrouver. Il voulait, à nouveau, partager avec elle des moments forts. Si tout avait commencé par reprendre petit à petit son chemin pour eux deux, il voulait que cela perdure. Retrouver encore cette sensation de sentir sa peau contre la sienne, le parfum de ses cheveux alors qu’elle s’endort paisiblement au creux de ses bras. Mais il n’y était pas encore, et, de toute façon, un événement imprévu venait de gâcher, au moins pour un moment, la bonne journée qu’ils devaient passer. Sans comprendre, hélas, quels avaient bien pu être les éléments déclencheurs de ce… contretemps.

Que ce soit de la part du marchand ou de la chasseresse, Nydearin n’arrivait toujours pas à reconstruire l’enchainement des actions ou des paroles qui avaient pu conduire à cette situation et là, dans cette ruelle où personne ne faisait attention à eux, bien trop occupés qu’ils étaient à découvrir les étals et à profiter de l’animation des rues principales, il était bien déterminé à comprendre. Si quelque chose ne tournait pas rond, il devait mettre le doigt dessus. Mais d’abord, il fallait essayer de calmer sa femme, et c’était là, peut-être, le plus difficile. Il la connaissait bien et il avait toujours aimé ce caractère qui était le sien, mais il pouvait être difficile de la ramener au calme par moment. Cherchant à croiser son regard, à fixer son attention sur lui, il attendit qu’elle se calme un peu, essayant de lui parler, posément, afin qu’elle puisse attacher ses pensées à quelque chose de plus agréable que ce qui lui tournait dans la tête depuis quelques instants. Elle semblait presque avoir peur de quelque chose, et, pourtant l’ancien Grand Prêtre n’avait aucune idée de ce qui pouvait la désarçonner autant. Quand enfin, il eut le droit à quelques mots de sa part, il en resta, sans voix. Elle n’en savait rien. Il suffisait de la regarder pour savoir qu’elle ne lui mentait pas mais cette vérité était dérangeante. Si elle n’était pas en mesure d’expliquer elle-même ce qui l’avait poussée à agir comme ça, une chose était certaine, il ne parviendrait pas à le faire lui-même. Quelques secondes plus tard, arrivèrent les premières explications ou peut-être des tentatives d’explications. Les arguments étaient un peu légers, mais, au fond, il savait qu’elle n’avait pas besoin de plus pour partir au quart de tour. Il restait néanmoins un peu sceptique avant d’essayer de lui faire comprendre qu’il était normal qu’elle soit reconnue. Après tout, quinze ans auparavant, et même encore aujourd’hui, même si cela se voyait moins, elle était la Chef des Olarils. Et ce n’était pas rien.

Tandis que les instants s’écoulaient, ses mains se faisaient plus légères sur les épaules de Lysandre, conscient qu’elle-même commençait à se calmer. Pourtant, sa réponse le laissa perplexe. Jaloux ? Il hésita quelques courtes secondes avant de réaliser que ses propos avaient pris, dans l’esprit de sa femme, un sens qu’il n’avait pas désiré. Il allait mettre au clair ses intentions mais elle l’en empêcha. Il croisa son regard et frémit un peu quand ses paumes se posèrent sur ses joues. Il esquissa un sourire quand elle lui annonça qu’elle ne s’était pas éloignée de lui à cause d’un autre homme. Certes, c’était agréable à entendre, mais il était conscient qu’une telle chose ne lui aurait pas échappée, du moins l’espérait-il ou alors il se faisait plus gâteux qu’il ne le pensait. Nydearin laissa ses mains descendre le long des bras de son épouse dans un geste tendre et affectueux. « Je sais. » Il lui vola un baiser avant de reculer ses lèvres sans cesser de la regarder. En y réfléchissant, il aurait difficilement pu lui reprocher quoique ce soit à ce niveau-là. Après tout, c’était son « problème » s’il n’adhérait pas tellement aux coutumes olariles sur le plan « social », n’est-ce pas ? « Je ne disais pas ça en pensant à cet aspect des choses. Au-delà du physique, qui fait toujours tourner quelques têtes quand même… » Il lui fit un sourire malicieux. « Tu es une personnalité politique et, dans le camp révolutionnaire, tout le monde doit se souvenir de toi. Quinze années n’effacent pas tous les souvenirs. » Il marqua une pause, de toute façon, il n’y avait aucune raison de se presser et puis il aimait ses petits effets, surtout lorsqu’il avait son regard plongé dans celui de sa femme. « Mais tu sais, si ça se trouve, il n’est plus vraiment proche de Beltxior, c’était même peut-être qu’un révolutionnaire parmi tant d’autres. Tu ne devrais pas te faire autant de souci pour si peu. Est-ce vraiment grave si on te reconnaît ? » Au fond, c’était peut-être même plutôt flatteur d’être encore reconnue. « En tout cas, pour négocier le baume maintenant, ça risque d’être plus compliqué… » Un peu d’humour. Pour alléger un peu l’atmosphère, ça ne pourrait pas faire de mal. De toute façon, il ne voulait pas vraiment revenir sérieusement sur ce qui s’était passé. Les raisons ne semblaient pas rationnelles et plus proches du ressenti que de la raison. Il n’était peut-être pas nécessaire de s’alourdir dessus.
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MessageSujet: Re: C'est... La... Foire ! C'est la Foire !   C'est... La... Foire ! C'est la Foire ! EmptyVen 11 Juil - 8:42

Lysandre ne put s'empêcher de lâcher un léger rictus face au trait d'humour de son mari. Elle avait eu besoin de lâcher du lest et n'avait pas pu retenir un sourire qui faisait redescendre sa tension. Cependant, immédiatement après, alors qu'elle cherchait à reprendre son souffle et ses esprits, tournant encore dans son esprit les tous derniers événements, l'Hirune releva les yeux pour observer le visage du Grand Prêtre.

"Je n'en sais rien..." Répéta-t-elle, encore perdue et sans aucune autre explication à apporter. Était-ce vraiment le fait d'avoir été reconnue par ce marchand qui l'avait troublée à ce point ? On savait d'elle qu'elle avait le sang chaud et un tempérament vif, mais elle-même, à mesure que son pouls revenait à un rythme normal, s'étonnait d'un tel coup de sang.

Pourtant, ça avait été comme si son instinct de survie avait pris le relai sur l'ensemble de son esprit et son corps. Comme prise dans une ronde de flammes, qu'il fallait fuir à tout prix. Elle n'avait aucune explication... Et cela la troublait encore davantage. Comment, dès lors, essayer de rassurer son époux ?

La Chasseresse glissa ses paumes sur les joues du Guérisseur et cala son front contre son menton en silence. Les bruits diffus tantôt proches, tantôt lointains, de la Foire leur parvenait dans un brouhaha continu. Inutile de chercher à se procurer le fameux baume en effet, elle refusait d'approcher de nouveau cet homme par peur de la réaction qu'elle pourrait avoir ; car tout son être lui dictait une seule chose : si elle le recroisait, elle le tuerait... Cette pensée la fit frémir de peur.

La vie chez les Ilédors les changeaient décidément beaucoup trop... Voici que sa conscience réclamait la mort d'un être vivant, elle qui n'avait jamais tué personne. Ou... Une violente douleur qui lacéra le ventre, la Chasseresse fit quelques pas en arrière, une suée le long de la colonne vertébrale, les images désastreuse de Cyclaë étendue au sol, sa flèche la transperçant. Pourquoi ? Pourquoi ces souvenirs venaient-ils la hanter maintenant ? Il lui semblait que tout ceci s'était passé dans une autre vie...

Elle essuya son front où perlait la sueur et prit une profonde respiration, consciente désormais qu'elle devait avoir une attitude inquiétante pour Nydearin. Aussi revint-elle près de lui dans l'espoir de le rassurer, en esquissant un sourire fébrile.

"Je ne veux pas gâcher notre journée ensemble." Gémit-elle, prenant sur elle avec toute la force de détermination aveugle dont elle savait faire preuve. Sa Volonté était telle, que son visage reprit des couleurs, ses yeux chassèrent la lueur démente qui les habitait, et reprirent une expression naturelle, à la fois forte et curieuse.

"Tant pis pour le baume. Je n'en ai pas vraiment besoin." Elle haussa les épaules. Une petite flamme sembla réchauffer son coeur et elle risqua... "Mes mains abîmées te conviennent avec ou sans, je me trompe ?" qui n'était pas si anodin.

Dormir à ses côtés, réapprendre sa chaleur et son odeur, se rendre compte petit à petit que tout ceci lui avait manqué... Et apercevoir le chemin qu'il restait à parcourir. Lysandre avait envie d'effacer tous les écarts de parcours de leur vie commune. L'arrivée à Edor Adeï, ces quinze ans d'éloignement. Revenir à leurs jeunes années, leur première rencontre et la fête de son Passage à l'Âge Adulte... Qu'il lui fasse la cour et qu'elle le provoque suffisamment, leurs regards entendus comme si tout ça n'était qu'un jeu. Sans importance. Sans conséquence. Alors qu'aujourd'hui, leur moindre discussion avait des incidences sur tellement de choses de leur couple... de leur foyer, de leur famille.

Tout ceci était pesant. La Chasseresse rêvait de pouvoir se décharger de ces années qui avaient compliqué leur relation. Qui avaient compliqué sa vie toute entière.
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MessageSujet: Re: C'est... La... Foire ! C'est la Foire !   C'est... La... Foire ! C'est la Foire ! EmptyDim 20 Juil - 21:06

Mieux valait essayer de passer à autre chose, de ne pas s’attarder trop longtemps sur ce qu’il venait de se passer. Lysandre avait toujours été, et était encore, une femme impulsive qui pouvait souvent démarrer au quart de tour, pour un petit rien. Susceptible, mais pas au point de ne pas supporter – un peu – la taquinerie, elle était étalement une femme entière, ce qui expliquait pourquoi ses réactions ne souffraient pas la demi-mesure. Ce qu’elle avait pu avoir à l’encontre de ce marchand avait très bien pu être quelque chose d’infime, mais qui, en elle, s’était développé rapidement, sans qu’elle en ait réellement conscience, au point de la rendre agressive. C’était ainsi que Nydearin concevait l’enchainement « logique » qui les avait conduit, tous les deux, à se retrouver ainsi, dans cette ruelle. Après tout, maintenant que le « mal » était fait, il n’était peut-être plus la peine d’essayer d’y faire quoique ce soit, sinon de faire passer ce moment et d’essayer de repartir sur des bases un peu plus sereines pour le reste de la journée. A moins, bien entendu, que l’envie n’ait quitté la chasseresse, même si, au fond de lui, il espérait que ce ne serait pas le cas. Il avait besoin de cette journée avec elle. Parce que cela faisait une éternité qu’ils n’avaient plus été seuls tous les deux, que, pour une fois, elle oubliait un peu – un peu seulement – Hésione et qu’elle se consacrait un peu à elle, à lui, à eux. C’était un besoin un peu égoïste, mais après quinze années sur le banc de touche, le guérisseur pensait qu’il était peut-être temps qu’il pense un peu à lui et à ce couple qu’ils étaient sensés être et qu’ils n’étaient finalement plus. Il repensait souvent à leurs premières et jeunes années. Certes, la fougue n’était peut-être plus la même, mais il y avait toujours eu quelque chose dans le regard de la chasseresse quand elle le regardait. Quelque chose qu’il ne retrouvait plus désormais. Peut-être était-ce simplement de son fait, de sa faute. Restait à voir s’il pouvait se rattraper.

Il hocha doucement la tête tandis qu’elle n’avait apparemment rien de mieux à lui dire qu’elle n’en savait rien. Il pouvait parfaitement le comprendre. Certaines personnes n’avaient pas besoin de raisons pour agir. Et, encore une fois, il s’en fichait un peu désormais. L’essentiel, c’était qu’elle avait réussi à reprendre le dessus, au moins un peu, sur ces pulsions qui s’étaient emparées d’elle. Ils allaient pouvoir laisser cet épisode derrière eux et continuer cette journée presque comme si de rien n’était. Tandis qu’elle posait son front contre son menton dans un geste qui leur était si propre, il la serra davantage contre lui, créant une sorte de bulle autour d’eux. Qu’importe la ruelle et les gens non loin qui passaient sans les voir. Avec le temps, il commençait à avoir le coup de main lorsqu’il s’agissait d’essayer de la ramener à un état d’esprit un peu plus apaisé, mais c’était surtout le fait de lui donner l’impression, véridique, qu’il ne comptait pas l’abandonner ou la laisser seule face à ce qui venait de se produire. Ils étaient deux, ils avaient toujours été deux, même si, au fond, elle l’avait oublié pendant quelques années. Alors qu’elle s’écartait de lui, il se surprit à la voir pâle, en sueur. Que lui arrivait-il ? Il allait le lui demander quand elle laissa échapper quelques mots qui le prirent au dépourvu. Pendant quelques secondes, il aurait aimé pouvoir entrer dans son esprit, mais ce n’était pas possible et, au fond, elle n’aurait sans doute pas apprécié cette intrusion. « Tu ne gâches pas cette journée. Ce qui compte, c’est que l’on passe du temps ensemble. » Au fur et à mesure de ses paroles, elle semblait reprendre un peu d’assurance. Ce n’était probablement pas l’effet de ses mots mais elle reprenait apparemment le dessus sur ce qui l’avait mise dans cet état-là. Encore une fois, Nydearin préféra ne pas lui demander les raisons. Elle semblait réellement vouloir les laisser de côté.

Il eut un large sourire quand elle lui demanda si ses mains abimées lui convenaient toujours. Elle avait parfaitement raison et, de toute façon, elles n’étaient pas si abimées que cela. « Tu connais déjà la réponse à cette question. » Il l’attira contre lui, à nouveau, avant de la serrer dans ses bras. « Tu veux retourner à la Foire ? Peut-être chercher quelque chose à grignoter ? » Sa voix était un murmure. A cette distance, il n’était pas nécessaire de parler beaucoup plus fort. « Ou peut-être veux-tu qu’on s’éloigne de la ville pour un moment, rien que tous les deux ? » Les deux solutions lui convenaient parfaitement, pourvu qu’il passait du temps avec elle. Si elle préférait ne pas tenter le diable et risquer de rencontrer d’autres personnes qui pouvaient réveiller encore une fois de mauvais souvenirs ou des pulsions… disons sanguinaires. Le Grand Prêtre doutait que ce puisse être encore le cas, au pire, ils veilleraient à ne pas beaucoup parler aux gens, ou à éviter ceux qui feraient mine de les reconnaître. Mais il ne voulait rien lui imposer. Comme elle l’avait dit, c’était leur journée ensemble et même s’ils avaient prévus d’aller à la Foire aujourd’hui, ils pouvaient faire autre chose. Aller ailleurs. Tant qu’ils restaient tous les deux cela n’avait pas spécialement d’importance. Après tout, ils pouvaient très bien rester dans cette ruelle, que cela lui était égal, du moment qu’ils passaient ce temps qu’ils s’étaient attribués ensemble. Il se redressa un peu, s’écartant à peine d’elle, lui glissant un sourire et un regard complices. « Si tu prévois une grande expédition ou de compter sur ma force physique… Il faudra quand même faire un détour par la case nourriture, sinon je ne tiendrais pas. » Il haussa les épaules et lui fit un clin d’œil. « En fait, pour tout t’avouer… je meurs de faim. » Peut-être que le fait qu’il n’avait rien mangé durant la matinée jouait également sur cet état ou alors parce qu’il avait traversé la Foire en rentrant et que les étals de nourriture lui avaient laissés une très bonne impression.
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Lysandre Hirune


Nombre de messages : 6397
Age : 40
Date d'inscription : 03/01/2008

.:: Le Carnet ::.
Âge du Personnage: 42 ans
Profession: Chasseresse / Chef Olaril
Positionnement : Régulier
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MessageSujet: Re: C'est... La... Foire ! C'est la Foire !   C'est... La... Foire ! C'est la Foire ! EmptyMer 13 Aoû - 13:17

La proximité de Nydearin et son indéfectible compréhension réussissaient petit à petit à la rassurer totalement, jusqu'à ce qu'elle se sente hors de danger. Elle ne pouvait pas s'expliquer son geste, il y avait encore trop de portes fermées en elle, mais Lysandre était passée à autre chose, et, blottie dans les bras de son mari, la Chasseresse se laissa un moment pour savourer sa réponse... Il avait su lui assurer que ses mains abimées par des années de chasse lui plaisaient toujours ainsi, même s'il n'en avait rien dit, les preuves étaient plus parlantes que des mots.

Encore une fois, le Grand Prêtre laissait sa femme décider de la suite de leur journée à sa guise, se contentant de conseiller ou de proposer, mais la laissant seule décisionnaire. Il lui arrivait souvent de n'avoir aucune idée de ce qu'elle avait réellement envie de faire... Depuis qu'ils étaient installés, la routine, le manque de réelle implication et l'oisiveté l'avaient ramollie. Lysandre se sentait vieille avant l'âge, sans but, sans importance, et sans envie.

Elle chassait certes, mais pour quoi faire ? Vendre ses prises n'étaient utiles qu'à apporter ce qui manquait à sa famille, qui vivait correctement et n'avait pas de gros besoins. La position de Chasseresse n'était plus glorieuse comme jadis, où les femmes Hirune pourvoyait à nourrir tout un peuple, en étant admirées et respectées pour leur adresse, nécessaire à la vie du village.
Et ce n'était pas son statut de Chef, fantomatique, qui pouvait lui donner l'impression d'être encore quelque chose, ou quelqu'un...

Alors, décider de leur programme se révéla soudainement pénible. L'indolence l'avait gagnée, elle avait envie de se laisser porter sans heurt, tout comme elle sentait en elle l'envie enfouie de provoquer des situations qui la rendraient vivante. Pour l'heure, elle se laissa une seconde pour savourer la chaleur du corps de Nydearin, avant de hocher la tête.

"Allons chez la Mère aux Grains, elle fait toujours de la brioche aux noix et de la terrine de lapereau pour la Foire, et son vin est léger."
Voilà. Elle avait tranché. "Ca nous laissera les idées claires pour monter en haut de la colline papillon, on voit tout Sierra et les couleurs des étales de là haut."

Au printemps, les nombreuses fleurs des champs de ce vallon attiraient des centaines de papillons, et en faisait l'un des plus beaux endroits aux alentours de Sierra.
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