Les Tables d'Olaria
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 Ravitaillement Révolutionnaire

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Nydearin Hirune
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Nydearin Hirune


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MessageSujet: Ravitaillement Révolutionnaire   Ravitaillement Révolutionnaire EmptyJeu 24 Mai - 18:21

Révolutionnaire. Un mot comme tous les autres mais une chose pas comme les autres. Tout avait fini par changer, du tout au tout. Loin la ville, ses rues animées et ses habitants. Loin l’auberge, les autres, les amis, les ennemis. L’environnement tout entier avait changé avec uniquement un seul point fixe : Lysandre. Ils étaient partis, au petit matin et la brume qui entourait encore la ville avait englouti son ancienne vie. Il savait qu’il n’y avait plus moyen de faire demi-tour mais il n’avait jamais failli, à la fois parce qu’il en éprouvait le besoin mais aussi pour elle. Il n’aurait pas pu rester entre ces murs en la sachant dehors, risquant peut-être sa vie. Car aussi mal qu’on puisse le juger sur son inaction passée, il s’était promis que tous changeraient d’avis un jour ou l’autre. Il leur ferait ravaler leurs mots et n’aurait que faire de leurs excuses s’ils se repentaient. Lysandre était la seule à croire encore en lui et il ne la décevrait plus, plus maintenant, plus jamais. Leur arrivée au camp les avait plongés dans un tumulte incroyable. Nydearin s’était présenté immédiatement à Beltxior pour lui proposer ses services d’herboriste guérisseur et avait eu une charge de travail qu’il n’aurait pas pu imaginer avant d’en subir le poids. Examinant quelques malades, il s’était penché sur la question et avait commencé à songer à des remèdes mais qui nécessitait certaines plantes à cueillir et ramasser. Pris dans le mouvement, il avait été rapidement éloigné de Lysandre, s’occupant à faire ce pour quoi il était venu. Il savait qu’elle ne lui en voudrait pas, après tout, c’était elle qui lui avait proposé de venir. Pour autant, s’ils ne se voyaient que furtivement en journée, le soir restait un moment privilégié entre eux d’eux, alors qu’ils partageaient la même tente mais l’atmosphère était un peu tendue. Le Grand Prêtre savait que rien ne serait comme avant et qu’un peu de temps serait nécessaire pour parvenir à retrouver l’équilibre qui les liait autrefois.

Il avait passé la première nuit à veiller sur elle. Un peu à son insu. A la lueur du braséro de leur tente, il s’était assis et l’avait observé pendant des heures alors qu’elle dormait. De nombreux souvenirs étaient revenus dans son esprit et, à défaut de rejoindre le royaume des rêves, il s’était quelque peu envolé dans le passé, où tout était plus simple et où il avait encore une place dans un monde qu’il connaissait. Là tout était différent, encore plus ces derniers jours, dans un campement complètement inconnu où peu de personnes le regardaient véritablement comme un allié mais presque comme une menace. Les réticences envers les Olarils étaient perceptibles, du moins à son insu et il sentait que certains ne semblaient pas vraiment « heureux » à l’idée d’être soignés par un de ceux-là, plus encore peut-être parce qu’il n’existait pas de remèdes et qu’il serait obligé de faire des expériences. Rien de méchant bien entendu, Nydearin agirait principalement sur les symptômes perceptibles et chacun des remèdes semblait au moins réduire les douleurs mais rien de véritablement concluant. Il ne désespérait pourtant pas. Soigner était un processus lent, parfois miraculeux, surtout dans ce cas présent, car plusieurs médicaments administrés pouvaient finalement se retrouver efficaces ensembles, mais le Grand Prêtre avait appris à ne jamais compter sur ces rares moments de hasards bienheureux. La nuit avait été trop courte ce jour-là mais c’était sans rechigner qu’il s’était levé tôt, plus tôt que la Chasseresse même pour reprendre son œuvre et se remettre à l’ouvrage. Plusieurs idées avaient germées entre les reliques du passé qui s’étaient imposées à lui et il était temps de les mettre en application, du moins si les stocks de plantes le permettaient, ce qui n’avait rien de véritablement certain, à son grand dam. Heureusement, la liberté relative des révolutionnaires, vis-à-vis des espaces naturels qui les entouraient, permettait de récupérer souvent ce qu’il manquait, du moins lorsque les plantes recherchées poussaient généralement en plaine.

Le soir du deuxième jour de l’arrivée au campement, Nydearin apprit qu’une opération se montait. Des volontaires étaient appelés pour revenir en ville et distribuer, le lendemain à l’aube, de la nourriture aux Humbles de la Cité. Une opération qui avait pour but de s’attirer les faveurs du peuple, assurément. Un regard avec Lysandre suffit à le convaincre et le Grand Prêtre se proposa. Probablement à la surprise générale. Certains ne le voyaient pas d’un bon œil et il crut entendre des murmures insinuer qu’il faisait cela pour faire capoter l’opération. Il resta néanmoins silencieux et attendit le verdict du seul qui avait son mot à dire : Beltxior. Il fut décidé qu’il ferait partie de l’opération, en binôme avec un dénommé Ulkan. Il semblait évident qu’on ne lui faisait pas pleinement confiance mais Nydearin s’en accommoda et, comme toujours, il se contenterait de faire ses preuves. Il laissa quelques recommandations aux rares guérisseurs du campement et profita de la maigre nuit qu’il avait devant lui. Le sommeil lui fit rapidement défaut et il se réveilla bien avant l’aube. Son regard se tourna vers Lysandre qui dormait profondément. Elle l’accompagnerait à l’aube, elle le lui avait dit, mais elle resterait ici. Elle aussi avait surement à faire, la Chef des Olarils devait surement avoir au moins autant à faire que lui et de ce qu’ils s’étaient racontés tous les deux pour le peu de temps qu’ils avaient eu ensemble ces deux derniers jours, elle n’avait pas à l’envier à ce niveau-là. Peut-être tout cela finirait-il par se calmer prochainement, du moins il l’espérait ainsi car c’était surtout avec elle qu’il aspirait à passer du temps et non avec tous ces malades, même si, il était pleinement conscient du fait qu’ils devaient être soignés. Mais comme toujours, Lysandre restait la seule et unique chose au-dessus du tout. Inutile de se voiler la face, le campement tout entier pouvait bien se vider de ses habitants un par un, si c’était le prix à payer pour sauver Lysandre, il le paierait sans faillir.

L’heure arriva enfin. Nydearin retrouva les autres et tout fut rapidement prêt pour le départ. Ils quittèrent chacun leur tour le campement et s’approchèrent du fleuve où le Passeur les attendait pour les faire rentrer. Il eut probablement une lueur de surprise dans les yeux lorsqu’il reconnut l’Olaril mais il ne dit rien et se contenta de les faire traverser en silence et discrètement. Ils arrivèrent au port où la suite les attendait. Des chariots furent chargés rapidement mais toujours silencieusement de victuailles et de denrées diverses et on leur attribua les différentes escortes qui s’étaient formées la veille. Nydearin se plaça au côté d’Ulkan et se garda bien de prendre une quelconque initiative, laissant le jeune homme donner la marche à suivre, car, en un sens, il savait qu’il n’aurait pas eu son mot à dire. Le chariot s’ébranla et ils se dirigèrent à pas lent vers leur direction. L’Olaril ne savait pas où ils allaient mais l’ordre avait été clair, il fallait se choisir un endroit quelconque et distribuer le contenu du chariot ainsi qu’un manifeste pour tous ceux qui viendrait et qui recevrait de la nourriture. Cela n’avait rien de dangereux, du moins pas tant que les soldats ne s’en mêlent. Avec un peu de chance, ils dormiraient tous profondément. A l’aube, rares étaient ceux qui ne dormaient pas et seuls les pauvres suivaient vraiment le rythme du soleil. Ils s’arrêtèrent non loin d’une Auberge. Nydearin sauta à bas du chariot et défit quelques cordes. Déjà quelques curieux regardaient par la fenêtre et il leur fit signe de descendre et de sortir. D’autres s’approchaient. Tous les deux n’attendirent pas et commencèrent la distribution dans un silence à peine rompu par quelques mots échangés tandis que la nourriture et les manifestes passaient de mains en mains. C’était une bonne action, il en était convaincu. Nourrir ces pauvres ères était un acte de charité, mais il était quelque peu noirci par cette volonté politique. Hélas, on avait probablement rien sans rien…
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Ulkan Siskarra
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MessageSujet: Re: Ravitaillement Révolutionnaire   Ravitaillement Révolutionnaire EmptyLun 28 Mai - 10:28

L’attente près du passeur était longue. Le jeune révolutionnaire s’était réveillé suite à un cauchemar. Le même cauchemar que la nuit précédente. Le même depuis quelques semaines. Le même moment en boucle, la même course, la même erreur, le même coup marqué dans son esprit comme une cicatrice encore saignante. Il supportait cependant son fardeau avec énergie et détermination. Il avait caché son orbite vide et ses cicatrices presque disparut derrière un bandeau coloré, il n’avait rien trouvé de mieux pour le moment malheureusement et l’œil de verre ne lui plaisait guère pour l’instant, encore plus les quelques pièces du campement qui se trouvaient dans un sale état …

Il n’avait pas quitté les lieux depuis l’invasion du palais par une bonne centaine de parchemin révolutionnaire et commençait à en avoir assez de rester au campement à souffrir de l’ennui et de la pitié de certain. Au début c’était gentil de leur part, mais au bout d’un moment ça commençait à faire trop pour l’orateur de nature fier et déterminé. Il avait donc accepté rapidement la mission consistant à retourner en ville pour distribuer nourriture et parchemins aux plus démunis. Et puis les gens des quartiers humbles commençaient à lui manquer. Il avait rencontré tant de personnes dans ces rues, qu’il avait aidé ou distrait jours et nuits. Il était sûr que bien placé il trouverait de l’aide en cas de pépin. C’était peut-être pour cela qu’on l’avait mis en groupe avec un Olaril. Il n’avait rien contre évidemment, il n’avait jamais fait et ne ferait surement jamais aucune preuve de discrimination quel qu’elle soit. Cela aurait été étrange de commencer maintenant.

Les gens arrivèrent un par un et il ne manquait pas de les saluer d’un signe de tête pour les uns, d’une poignée de main pour les autres. Enfin pour ceux qu’il connaissait. C’est alors que son coéquipier de la journée arriva silencieusement accompagné par une femme qu’il avait déjà eu le plaisir de rencontrer à son arrivée au camp, Lysandre Hirune. Puis le passeur fit traverser petit à petit le groupe de ravitaillement et les vivres. Ulkan lança un dernier regard au camp durant la traversée. Il ne rentrerait pas au campement après cette mission. Sa place était en ville et les bruits du campement n’étaient pas de son goût. D’ailleurs des gens finiraient bien par s’inquiéter de son absence qui n’avait déjà que trop duré à son goût. Il lui fallait les pavés de la ville, une foule à divertir, des enfants à qui raconter des épopées lyriques. Et puis il devait bien manquer à quelqu’un… Peut-être… Et puis il avait promis à Liiken et sa famille de leur faire visiter la ville !

Lorsqu’il arriva enfin à quai, il s’empressa d’aider les autres à charger les chariots puis il partit en compagnie du compagnon de la chasseuse, le dénommé Nydearin. Celui-ci était bien silencieux et jusqu’à l’installation du chariot dans une petite place bien connu de l’Ilédors, les deux hommes n’échangèrent mot, au grand déplaisir de l’orateur d’un naturel bavard. En même temps c’était son métier de parler. Les premiers gens arrivèrent rapidement et c’est avec sourire qu’Ulkan les accueillit un à un, leur distribution environs une ration par personne, parfois plus quand ils avaient une famille et toujours un parchemin. Ne manquant bien sûr pas de les prévenir de faire attention de ne pas le garder chez eux une fois lu.

« Ecoutez, une fois que vous l’avez lu, laissez-le dans un endroit publique. Cela vous évitera des ennuis, mais soyez discrets en vous en débarrassant. »

Il savait très bien que ses pauvres n’étaient pas tous lettré mais il était dangereux pour eux de garder le parchemin chez eux si jamais le guet passait par là. Les geôles avaient beau être pleine, ils trouveraient bien moyen d’y entasser encore plus de gens. Ce qui pouvait signifier malheureusement plus d’exécution, il ne fallait pas se voiler la face sur les méthodes des conservateurs.

Les gens venaient de plus en plus nombreux et la foule finirait bien par attiré la garde ou le guet. Cependant l’orateur avait eu la bonne idée de demander quelques coups de main à de vieilles connaissances. Quoi qu’il arrive, il serait prévenu. Le jeune homme avait clairement plus de succès ici que la garde ou guet. Et puis les gens du coin savaient parfois se montrer plus malins que ces brutes armés. Mais il fallait prévoir toutes éventualités cependant et il se rapprocha de son coéquipier.

« Excusez-moi ? Nydearin c’est bien cela ? Est-ce que vous saurez retrouver votre chemin seul jusqu’au passeur en cas de soucis ? »

Lui ne rentrant pas, il ne pouvait cependant pas se permettre de le laisser en plan s’il n’arrivait pas à rentrer tout seul. Mais si les forces de l’ordre arrivaient, il faudrait bien qu’il fasse diversion et les ralentisse. Il fallait trouver la meilleure solution et pour cela il fallait qu’il connaisse un peu plus l’olaril, même si celui-ci ne semblait vraiment pas intéressé.
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Nydearin Hirune
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MessageSujet: Re: Ravitaillement Révolutionnaire   Ravitaillement Révolutionnaire EmptyLun 28 Mai - 22:17

Ils étaient rapidement nombreux. Du bouche à oreille, ou peut-être l’agitation qui finit par réveiller les voisins, puis les voisins des voisins. Nydearin n’a pas manqué quelques cris de joie lorsque le père ou la mère de famille revenait chez lui, chez elle, les bras chargés de victuailles plus que bienvenues. La plupart mendiait également un peu plus pour leurs enfants. Il n’y avait pas eu de contre-ordre et même si on se basait sur la règle du premier arrivé, premier servi, raisonnablement bien entendu, il fallait également que le chariot soit rapidement vide s’ils ne voulaient pas se faire pincer plus tard que l’aube. Généralement l’Olaril rajoutait un petit quelque chose, mais la queue était déjà longue et des gens avaient aussi besoin de nourriture. Chacun devrait certainement faire au mieux avec ce qu’il recevrait, mais, en un sens, c’était déjà ce qu’ils faisaient tous les jours et même si ce matin sortait de l’ordinaire, il ne fallait pas se faire d’illusion, tous les matins ne seraient pas comme celui-ci et il faudrait faire attention dès le lendemain, voire dès aujourd’hui, car certains prévoyaient surement de faire durer ce petit cadeau le plus longtemps possible. Pendant quelques instants, le Grand Prêtre songea que des voleurs auraient certainement moyen de tirer profit de cette situation. Après tout, la nourriture revêtait la plus grande importance lors d’un siège. Leur action en témoignait d’elle-même. Mais que se passerait-il si la situation s’empirait et que les ressources de nourriture venaient à cruellement manquer ? Des voleurs ayant tôt fait de s’emparer de ce qui reste ne pourrait-ils pas vivre alors comme de vrais seigneurs ? Pour une fois, il espérait que le Guet ferait son travail et empêcherait de telles pratiques. A moins, bien entendu, que ce soit lui qui ne réalise ces forfaits lui-même. Et si les Nobles orchestraient une telle manœuvre ? Ne serait-ce que pour leur confort ? Des idées de telles pratiques retournèrent l’estomac de Nydearin.

Se focalisant sur les personnes. Il fut surpris de croiser quelques personnes qu’il connaissait. D’anciens Olarils qui avaient surement décidés de mener une autre vie au sein des murs de cette cité. A ceux-ci, il mit discrètement un peu plus et glissa quelques mots de réconfort. Ils n’avaient pas le temps de s’attarder pour bavarder et prendre des nouvelles mais leurs regards en disaient long. Apparemment cette nouvelle vie n’était pas entièrement rose et cela il pouvait le comprendre aisément. Il partagea également quelques recettes d’onguents pour prodiguer quelques menus soins, le fils de l’un d’eux présentant des signes d’une forme légère de maladie du foie. Rien de bien grave, sauf si cela n’est pas soigné à temps. Hélas, à peine le temps d’échanger quelques mots et c’est déjà le moment de passer aux suivants qui s’impatientent. Certains restent plus longtemps, discutant tandis que le Grand Prêtre continue sa distribution et les écoute d’une oreille. Ils demandent pourquoi il fait ça et n’a pas vraiment d’argument à donner. Il glisse deux trois mots concernant Lysandre, expliquant que quoiqu’il arrive, il serait à ses côtés et que, pour l’instant, si ce choix impliquait qu’il donne à des gens ce dont ils ont besoin pour vivre, alors cela lui parait un choix particulièrement sensé et raisonnable. Il répond également de manière évasive aux questions qui concernent la Chef des Olarils, des questions d’ordre plus privé qui ne nécessitent pas de vraies réponses. Pourtant, à parler d’elle, il y pense davantage. Que fait-elle en ce moment ? S’est-elle recouchée ? Réveillée ? Pense-t-elle à lui ? Craint-elle pour lui ? L’idée lui parait saugrenue mais, en un sens, il espère compter encore assez pour elle pour qu’elle puisse au moins se poser quelques questions et attendre son retour avec une certaine impatience et appréhension. Hélas, il est rapidement happé par le rythme de la distribution qui s’accélère. Le chariot ne fera pas long feu à ce rythme, pourtant les bouches à « nourrir » ne semblent pas diminuer.

Alors qu’il cherchait quelques denrées sur ce qui s’apparenterait bientôt au fond du chariot, son camarade pour quelques heures s’approcha de lui, lui demandant s’il connaissait le chemin pour retourner au port, du moins au point de rendez-vous fixé par le passeur, en cas de problème. Nydearin le fixa quelques instants et réfléchit. Il essaya de reproduire rapidement leur trajet matinal et surtout d’évaluer leur position relative par rapport au port. La lune brillait encore dans la naissance du jour et elle avait été leur seul témoin durant le trajet. En la gardant du bon côté, il devrait pouvoir y parvenir même s’il devait dévier du trajet qu’il avait pris à l’aller. « Je devrais m’en sortir. Tu penses qu’on aura de la compagnie ? » Il préférait, bien entendu, que le Guet ne se mêle pas de ça, non seulement parce qu’il n’avait pas emmené son arme d’hast pour se battre mais également parce que, dans la fuite, il était toujours moins aisé de se repérer. Heureusement, avec le monde, il y avait moyen de se faufiler en douce même si, il fallait l’admettre il ne passerait pas inaperçu, hélas. S’ils se faisaient repérer, Nydearin devrait courir vite et jongler avec les petites ruelles, quitte à se perdre d’abord pour retrouver son chemin ensuite. « D’ailleurs si on rate le rendez-vous avec le passeur, Y'a un moyen de s’arranger pour passer de l’autre côté ? » Le doute l’avait envahi quelques instants. On devait surement pouvoir trouver le passeur en ville, à un endroit ou à un autre, mais Nydearin avait eu quelques brefs dixièmes de secondes pour penser au fait qu’il ne rentrerait peut-être pas aujourd’hui au campement, si les choses tournaient mal. Comment réagirait Lysandre ? Non, il ne pouvait pas rater ce rendez-vous, il ne pouvait pas ne pas rentrer. Impossible ! Impensable. Il se ressaisit rapidement et préféra attraper une miche de pain pour la tendre à l’affamé suivant tout en rajoutant le fameux manifeste et lui glissant deux trois mots concernant l’utilité de ne pas le garder sur lui trop longtemps et de le laisser bien en vue dans des lieux publics avant de se retourner à nouveau vers son compagnon de chariot.
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Ulkan Siskarra
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MessageSujet: Re: Ravitaillement Révolutionnaire   Ravitaillement Révolutionnaire EmptyMar 29 Mai - 9:35

La question de l’Olaril méritait une réponse réfléchie et franche. Le jeune orateur prit donc le temps d’examiner correctement la situation. Observant les environs, l’avancement du jour et essayais de se souvenir des informations qu’il avait pu apprendre au campement sur le Guet. L’estimation ne pouvait pas être entièrement sur mais il répondit tout de même en tenant compte de ces informations.

« Je ne pense pas que nous ayons à craindre le Guet pour l’instant, et puis j’ai quelques amis qui nous aiderons si c’est le cas. Cependant il faut savoir que plus le temps passe plus les chances qu’ils nous trouvent augmentent. La plupart dorment à cette heure certes, mais je préfère envisager toutes les possibilités pour éviter les dommages. J’en ai déjà trop reçu à mon goût si vous voyez ce que je veux dire… »

Il montra d’un coup de son œil valide la direction de celui qui n’était plus là. C’était clair qu’il n’avait pas envie de reperdre quelque chose comme ça. Et c’est pour cela qu’il partait en mission plus attentif encore que par le passé. Certes les risques étaient moins importants que la dernière fois et la foule retarderait le Guet en cas de problème. Mais cela ralentirais aussi la retraite dans le besoin. On serait obligé d’abandonner le chariot, ce qui n’était pas vraiment acceptable. C’était une raison de plus pour accélérer la distribution.

C’est alors que l’autre question arriva. Il fallait avouer qu’elle surprit Ulkan qui prit le temps d’y réfléchir un peu plus. Le passeur devrait rester dans le coin toute la journée pour assurer le retrait de tout le monde, c’était une certitude. Mais en cas de problème il attendrait peut-être du côté du campement… Le jeune Ilédors se mit à chercher dans sa veste et en sortit alors un miroir qu’il tendit à l’Olaril.

« Normalement il sera dans le coin toute la journée je pense. Mais il est possible qu’il attende de l’autre côté du fleuve pour sa sécurité. Si c’est le cas, utilise ça pour envoyer quelques signaux lumineux en direction du camp. Ça devrait le faire réagir. »

Il marqua un temps d’arrêt et réfléchis à la pire des suites possibles et continua d’aviser ses conseils à l’Olaril dont il percevait maintenant l’inquiétude. C’est donc sur un ton rassurant qu’il dit :

« Dans le pire des cas. Si le Guet est déjà au port quand vous y arrivez ou que le passeur ne vient pas. Restez calme et dirigez-vous vers l’Auberge du Ceste Clouté dans le quartier commerçant. Dans le doute j’y passerai dans la soirée et je vous assure que vous ne resterez pas longtemps loin d’elle.»

C’était seulement une supposition de la part de l’ilédor et il pouvait s’avérer qu’il ait tort mais il connaissait assez bien la psychologie humaine à force de trainer dans les rues et de discuter avec des centaines de personnes. Et ses mots montraient l’implication que prenait l’orateur vis-à-vis de son compagnon d’aventure. Oh et puis de toute manière il comptait bien aller à l’auberge boire un coup après cette journée. Cela faisait trop longtemps que la piquette du campement lui dégradait l’estomac.

L’ilédor, tout en continuant sa distribution et ses mots de prévention, attendait la réponse de l’Olaril qu’il n’espérait pas avoir d’avantage inquiété avec ses suppositions. Il avait l’habitude d’en faire trop, et envisager les pires situations faisait partie de cette habitude. Il valait mieux celle-là que son coté à créer des catastrophes. C’est sur cette pensée qu’il aperçut un petit sac de farine qu’il mit de coté au cas où des problèmes se présentent. Il n’avait certes pas d’arme, mais une simple flamme suffirait avec un peu d’astuce…
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MessageSujet: Re: Ravitaillement Révolutionnaire   Ravitaillement Révolutionnaire EmptyMar 29 Mai - 13:52

Le chariot commençait à se vider rapidement maintenant. La foule présente aidait grandement à ce rythme, même s’ils seraient probablement allés encore plus vite avec des paires de bras supplémentaires pour distribuer la nourriture. Au grand étonnement de Nydearin d’ailleurs, les nombreuses personnes présentes s’étaient docilement contentées de faire la queue comme tout le monde selon la règle du premier arrivé premier servi. Pas de gros bras n’avait tenté de s’imposer pour passer le premier, ou, heureusement en un certain sens, il n’y avait pas eu de ruade générale poussant la foule à se jeter sur le chariot et à se servir comme une meute de loups sauvages sur une proie désignée comme festin de la petite troupe animale. Cela venait probablement du fait qu’ils savaient instinctivement que cela n’avait surement de rien de légal et qu’une telle agitation causerait l’arrivée inopinée du Guet, ce qui ne serait bénéfique pour personne, et surtout pas pour eux. De bonnes portions de fromage gisaient dans le chariot et l’Olaril en attrapa plusieurs, ainsi que du pain, pour une nouvelle jeune femme qui s’était approchée de lui. Ses yeux, d’un vert profond, criaient la détresse qui était la sienne mais il ne pouvait rien faire de plus pour elle, pas ici, pas maintenant. Un jour peut-être trouveraient-ils un moyen de les soulager tous, mais était-ce seulement imaginable ? Beltxior parviendrait-il à ramener le sourire sur chacun de leurs visages ? Ou ne faisait-il semblant d’essayer que pour gagner leur faveur et renverser un pouvoir pour en mettre un autre, tout aussi sectaire à la place ? Fraichement « révolutionnaire », le Grand Prêtre ne partageait peut-être pas encore tous les points de vue de ces hommes et de ces femmes qui l’étaient depuis longtemps. Pour lui, il ne s’agissait que d’un choix logique, une volonté de soutenir celle qui avait besoin de lui comme il avait besoin d’elle. Il comprenait les motivations de Lysandre, mais comprendrait-il toutes celles de Beltxior ?

« Nous apprenons plus de nos défaites que de nos victoires. Je connais cela aussi, même si mes pertes sont moins visibles. La prévoyance est de mise. Je suppose que, comme moi, tu n’as pas vraiment envie de finir derrière des barreaux. Ou pire. » Il ne connaissait pas vraiment le châtiment qui était réservé à ceux qui distribuait ainsi de la nourriture, mais il savait que la présence du Manifeste compliquerait certainement les choses. On les accuserait rapidement d’être des Révolutionnaires et il y avait fort à parier qu’ils ne verraient plus la lumière du jour de la même façon qu’aujourd’hui. Cette simple idée lui fit froid dans le dos. Surtout lorsqu’elle lui rappela que Lysandre était passée par là. Enfermée elle aussi en prison. Elle qui aimait tant la liberté avait dû en souffrir terriblement. Il se promit de lui en parler. Ils devaient se réapprendre l’un l’autre et, en un sens, cela passait aussi par tout ce qu’elle avait pu vivre lorsqu’il n’était « pas là ». Il lui raconterait certainement aussi son état d’esprit. Ce qu’il a « enduré », à sa façon. Pourquoi il n’avait pu retourner vers elle que maintenant et ce qui l’avait maintenu si loin d’elle, de sa portée. Ce qui, finalement, les avait séparé tous les deux. Ils devraient parler, beaucoup, énormément. Cela semblait presque impossible à réaliser compte-tenu de tout ce qui devrait être dit, mais il le fallait. Il s’agissait d’une étape obligée, particulièrement peu engageante mais s’ils voulaient se retrouver, ils devaient passer par là. Alors qu’il se retournait à nouveau pour tendre une nouvelle denrée à une nouvelle personne, un jeune homme aux cheveux hirsutes qui regardait l’Olaril avec plus de stupeur qu’autre chose, le bref éclat lumineux du miroir attira l’attention de Nydearin.

Il se saisit du miroir tendu avant de le glisser à l’intérieur de sa tunique. « Merci. » C’était franc et sincère car l’idée ne lui serait probablement pas venue immédiatement et il s’imaginait mal regagner le campement à la nage, même si nager ne lui faisait pas peur. Une question de discrétion peut-être. Son compagnon rajouta également quelques mots sur le scénario catastrophe envisageable et lorsqu’il fit mention, de manière détournée et suggérée, à Lysandre, le Grand Prêtre ne put s’empêcher d’être un peu surpris avant d’esquisser un sourire. « C’est gentil de ta part. » Quelques briques vinrent se mettre en place dans son esprit. « Mais… Ca veut dire que tu comptes rester en ville ? » En effet, s’il comptait passer à l’Auberge dans la soirée, cela signifiait qu’il ne reprendrait pas le bateau du Passeur, du moins pas avant la nuit. Une telle suggestion ne pouvait pas signifier trente-six mille choses, du moins pas pour l’Olaril qui ne voyait rien d’autre. Gagnait-il quelque chose à rester en ville ? Etait-ce des ordres supplémentaires « secrets » ? Un traitre ? Non il préféra éviter cette idée. N’aimait-il pas la vie au Campement ? C’était compréhensible, car, il fallait l’admettre, elle n’avait rien de la vie de château. La vie à l’Auberge était même, en un sens, plus simple. Après tout, ils n’avaient pas besoin de subvenir à leur besoin, du moins pas plus que de nécessaire et le logement était plutôt convenable. La tente n’était pas non plus si désagréable que cela, mais elle offrait un refuge de bien moindre importance et solidité. Il n’avait pas encore plus ni même eu de véritable tempête mais, une chose était certaine, il serait bien moins agréable d’affronter vents et pluies au rythme d’une barrière de tissu que d’une barrière faite de pierre. Heureusement, l’hiver était encore loin et les beaux jours permettaient, à court termes, de ne pas s’imaginer dans des situations plus pragmatiques, comme lorsque l’hiver étreindraient le Campement et que le chauffage deviendrait un véritable dilemme, à supposer que les Révolutionnaires en seraient toujours au même point d’ici là, ce qui était quelque chose que l’Olaril n’espérait pas. La tactique de l’usure n’était pas véritablement sa méthode de chasse préférée. Certes l’ont pouvait fatiguer un peu la bête pour se faciliter la tâche mais cela impliquait de se fatiguer aussi, et, dans certains cas, c’était parfois malvenu et ne finissait pas par payer. De retour à la réalité en servant un nouveau-venu, Nydearin constata qu’ils ne resteraient de toute façon plus très longtemps ici. « Le chariot se vide rapidement, je crois que nous ne resterons plus très longtemps. »
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MessageSujet: Re: Ravitaillement Révolutionnaire   Ravitaillement Révolutionnaire EmptyVen 22 Juin - 12:11

« En effet, je reste en ville. J’ai une famille et des amis qui doivent s’inquiéter… Peut-être. J’en doute, mais bon ! C’est à cette ville que j’appartiens, j’y ai mes habitudes et je dois bien manquer à quelqu’un ! »

C’était clair qu’il était citadin, et puis rester dans l’atmosphère austère du campement n’était pas vraiment le meilleur endroit pour exercer son métier d’orateur et ses talents d’informateurs pour la révolution. De plus il ne connaissait personne au campement et il aimait bien avoir de la compagnie, en général féminine, que le campement n’offrait pas vraiment. Et puis c’est toujours agréable de rentrer chez soi parfois. Bref, toutes ses pensées le ramené à la cité où il espérait bien trouver un futur moyen de mettre des bâtons dans les roues des conservateurs et surtout du Guet en toute impunité.

Continuant la distribution, il fut sorti de ses pensées par la remarque de l’Olaril. Le chariot serait bientôt vide en effet et il n’avait pas mis longtemps à se vider. De toute évidence, leur petite escapade passerait inaperçu de ce côté de la cité. Autant en profiter d’ailleurs, les deux hommes ne s’en plaindraient surement pas.

« Dépêchons nous donc de finir, qu’on puisse se rentrer. »

Alors qu’ils terminaient de vider le chariot, le jeune Ilédors se prit à se demander ce qu’il allait bien pouvoir faire du reste de sa journée. Aller boire un bon verre à l’Auberge du Ceste Clouté, ça c’était sur car il ne trahirait pas sa parole, mais entre temps que ferait-il. Flâner dans les rues ? Aller voir des connaissances ? Ou peut-être quelques choses d’utiles… Prendre des nouvelles sur les conditions à l’intérieur de la cité, divertir quelques jeunes humbles, ou mieux ! Se trouver enfin un cache œil digne de ce nom. Ça manquait quand même de classe ! Il lui faudrait quelques choses dignes de ce nom, qui lui plaise et qui ne nuise pas à son charisme. La tâche s’avérait dur mais il y arriverait.

C’est en empoignant ensuite les derniers vivres à distribuer qu’il reprit la parole.

« Et voilà. Une bonne chose de faites. Il va falloir se disperser maintenant. »

Donnant les dernières rations à un jeune enfant, il lui fit un sourire et lui intima de s’en aller maintenant. Puis il grimpa ensuite sur le charriot, droit et visible de toute l’assemblée, et prit parole pour ceux qui restaient.

« Il ne reste plus rien. Mais d’autres chariots passeront surement dans les prochains jours. Gardez espoir. Les révolutionnaires finiront par sauver notre belle cité. Maintenant partez et restez discret sur cette intervention, ce serait dommage que nous ne puissions revenir vous apporter de quoi manger. Bonne journée et vive la révolution ! »

Le discours se voulait enthousiaste et motivateur mais il se rendait bien compte que le fait qu’ils n’aient pas pu être tous servis rendrait ce discours moins marquant pour certain. Mais il fallait garder espoir et les deux hommes n’y étaient pour rien, le chariot était rempli en arrivant. Il redescendit donc du chariot et ferma correctement l’arrière. Il s’approcha alors de son compagnon dans cette aventure et lui tendit la main avec un sourire franc et ajouta.

« Ce fut un plaisir. J’espère que tu rentreras sans problèmes, dans les cas je serais à l’auberge ce soir. Tu es sur que tu vas pouvoir retrouver ton chemin correctement ? »
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Nydearin Hirune
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MessageSujet: Re: Ravitaillement Révolutionnaire   Ravitaillement Révolutionnaire EmptyLun 25 Juin - 15:48

Le Grand Prêtre d’Hésione esquissa un sourire. « A ta belle, assurément. » Nydearin ne savait pas s’il voyait quelqu’un en particulier mais il comprenait parfaitement les motivations du jeune homme qui distribuait avec lui les derniers vivres du chariot de ravitaillement qu’ils avaient conduits jusqu’ici. Après tout, elles étaient les mêmes pour eux d’eux, sauf que l’un resterait en ville et l’autre retournerait au campement. L’Olaril avait hâte de retourner au Campement, non pas pour y retrouver une certaine sécurité ou d’autres révolutionnaires proches, mais bel et bien pour retrouver sa famille, ou plus exactement la seule personne qui la composait : Lysandre. Durant le trajet, il s’était déjà demandé ce qu’elle pouvait faire en cet instant, si elle pensait à lui, si elle se faisait du soucis où si elle faisait tout autre chose, si elle s’occupait l’esprit pour ne pas s’inquiéter ou si elle s’impliquait auprès de Beltxior ou de ce qui l’avait poussée à franchir les murs de la ville et rejoindre le Campement. Ils n’avaient pas encore vraiment discuté de cela, mais il savait que cela finirait par arriver, même si, en toute priorité, ils voulaient qu’ils parlent tous les deux sur des sujets qui les concernaient tous les deux et non sur des histoires de Révolution ou de toute autre chose, qui viendraient nécessairement plus tard, mais après qu’ils se soient retrouvés tous les deux, assurément. « Nous aurons rapidement terminé. » Il jeta un regard sur la file de personnes qui attendaient encore, avec un certain espoir, d’obtenir quelque chose. Cela le désola quelque peu car il savait déjà qu’il n’y avait pas assez de vivres pour tout le monde et que certains repartiraient les mains vides, même s’ils faisaient attention à ne pas trop donner aux autres. C’était là le premier problème visible de cette opération. Une grande partie de ces gens repartiraient déçus. Enfin il restait à espérer que ceux qui auraient obtenu quelque chose partageraient un peu, s’ils en avaient la possibilité, avec leurs amis.

Ils continuèrent la distribution pendant quelques minutes, Nydearin veillant toujours à accompagner ses « donations » avec quelques petits mots d’encouragements en plus du petit manuscrit qu’il fallait distribuer avec. S’il y avait quelque chose de bon à retenir de la Révolution et de cette action, c’était peut-être qu’elle ne laissait pas tomber ceux qui étaient dans la pauvreté et qui n’avait pas nécessairement les moyens d’avoir de quoi manger correctement tous les jours. Malheureusement, l’Olaril se doutait qu’il ne s’agissait que d’une opération de communication de la part de Beltxior et qu’il ne faisait cela que pour obtenir les faveurs du Peuple, peut-être dans l’espoir qu’une révolte intérieure se déclare et que les portes de la Cité lui soient ouvertes sans même avoir à lever le petit doigt. Le Grand Prêtre ne connaissait rien de cet homme et de ses réelles motivations, il l’avait à peine vu avant l’aube et il ne savait pas encore comment le considérer. Une chose était certaine, il était charismatique et savait surement mener ses hommes mais tiendrait-il ses promesses ? Continuerait-il à penser au Peuple s’il venait à remporter la guerre qu’il avait commencée avec la capitale des Ilédors ? Tant de questions auxquelles l’Olaril ne pouvait pas répondre pour le moment et qui limitait son engagement dans la Révolution. Puis, il fallait l’admettre, il n’y était que parce que Lysandre y était et qu’il ne souhaitait plus l’abandonner. Pourtant, il se demandait s’il pourrait effectivement continuer à la suivre s’il venait à ne plus pouvoir suivre les motivations de la Révolution. Essayerait-il de la convaincre ? Se tairait-il et suivrait-il Lysandre quoiqu’il arrive ? Il avait encore beaucoup de choses à rattraper, trop d’évènements auxquels il n’avait pas participé ces dernières semaines et dont il devait apprendre pour ne pas se contenter d’être spectateur et redevenir l’acteur, comme il l’avait été par le passé en Olaria, et ce, malgré les apparences auxquelles certains s’étaient arrêtés.

Le jeune homme le sortit de ses pensées en annonçant la fin de la distribution et en prononçant un petit discours à l’encontre de tous ceux qui étaient encore présents autour du chariot. Nydearin observa les réactions sur les visages et lut beaucoup plus de déception que de véritable espoir mais cela il le comprenait parfaitement. Il ne restait plus qu’à espérer qu’un nouveau chariot viendrait leur rendre une vie moins difficile prochainement mais Nydearin ne participerait surement pas à cette opération. Il avait beaucoup de choses à régler au Campement, autant personnellement que professionnellement, notamment vis-à-vis de l’épidémie qui s’était déclarée dans le campement et contre laquelle le Grand Prêtre espérait bien trouver un remède efficace, ne serait-ce que par simple intérêt pour l’herboriste qu’il était. L’Olaril serra la main de l’Ilédor qui venait de redescendre du chariot avant de fermer la porte arrière. Il ne serait pas dangereux de le ramener au port puisque tout son contenu « illicite » avait maintenant disparu, dispatché entre les nombreuses maisons du Quartier des Humbles. « Le plaisir était pour moi. Ne t’en fais pas pour moi, je retrouverais mon chemin, au pire, je sais où te retrouver. » L’heure était à la séparation, il ne fallait pas non plus trainer trop longtemps, même si la foule s’était déjà pas mal dispersée. Nydearin jeta un dernier regard en direction de son compagnon avant de grimper sur le chariot et, dans un dernier signe de la tête, il joua des rennes laissant partir la mule au petit trot. Il avait en tête une bonne partie de la route mais la position de la lune l’aiderait encore un petit peu, même si elle disparaitrait rapidement d’ici moins d’une heure, il ne devait pas trop tarder. Le trajet fut un peu plus long qu’à l’aller, principalement parce que le Grand Prêtre s’était trompé une ou deux fois de rue, réussissant néanmoins à retrouver son chemin avant d’arriver au port où certains étaient déjà revenus. Le retour au campement ne tarderait pas trop, le jour se levant et rendant la traversée dangereuse. Une chose était certaine, il avait hâte de retrouver Lysandre à nouveau.
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