Les Tables d'Olaria
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 Danse, danse encore

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Noor Arlanii
Nydearin Hirune
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Lysandre Hirune
Luminara Hirune
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Luminara Hirune
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MessageSujet: Danse, danse encore   Danse, danse encore EmptyVen 4 Nov - 17:27

Luminara s'avançait vers le milieu de l'arène, d'un pas souple et élégant. Seule, minuscule point au milieu de l'immense scène du Grand Théâtre. Le soleil de midi la nimbait de lumière et faisait luire sa peau huilée. Son teint mat semblait doré par l'astre, tandis que ses longs cheveux, détachés pour l'occasion, flottaient librement autour d'elle. Ils encadraient son visage, tels des lianes entortillés entre elles et parsemées de rubans. Luminara avait repris sans hésiter sa tenue festive d'avant l'exil. Ce mélange de cuir et de divers tissus lui convenait, pourquoi en changer ? Elle se voulait avant tout Olarile durant cette représentation. Mais alors qu'elle avait imaginé son entrée sous les cris sauvages tel qu'il en était d'usage en Arestim Dominae, elle avançait sous un silence presque parfait. Elle ne s'en émut pas : le moment était vraiment solennel.

Face à elle, dans la tribune royale, le Gardan Edorta et les siens. Noor Arlanii avait tenu promesse et fait de l'événement un incontournable : la Cour était venue dans son ensemble. Le Grand Théâtre avait envoyé les crieurs et publié les affiches ; l'influence de la Douairière avait le reste. De tout ce faste, Luminara se félicitait, parce qu'elle atteignait exactement l'objectif qu'elle s'était fixé, mais il n'éveillait pas en elle la même félicité que celle de savoir les Olarils également présents. Qu'eût été ce moment de réjouissances et de félicité sans ses frères à ses côtés ? Ils n'occupaient pas la place qui leur revenait, soit, mais ils étaient entrés par la grande porte, la Douairière y avait veillé avec l'horrible Morte. Et la Révolution allait profiter de l'attention qu'elle mobilisait. Le Manifeste allait être distribué au su et au vu de tous... jusqu'au cœur du Palais du Gardan Edorta.

Luminara n'aurait pu définir les sentiments qui l'habitaient. Elle était à la fois nerveuse, impatiente, fière, excitée, calme, sûre d'elle-même, terrifiée à l'idée que les Ilédors la huent. Ce qu'elle allait proposer, nul ne l'avait jamais vu à Edor Adeï – ni à Arestim Dominae, bien entendu. La Danseuse entendait prouver à tous que l'esprit différent des Olarils enrichissait celui des Ilédors. Monter le spectacle lui avait pris des lustres, et voilà qu'elle pouvait proclamer au su et au vu de tous la beauté de son héritage culturel. Luminara voulait la noblesse pour les siens, elle n'en avait jamais fait mystère. Mais avec son taureau, elle démontrait qu'elle était une Artiste accomplie, comme la grande majorité des Nobles de Sang.

Ses bras s'ouvrirent d'eux-mêmes, face à la foule qui retenait son souffle. Luminara savait que les rumeurs les plus folles avaient circulé sur son spectacle. À elle maintenant de ne pas décevoir et de donner de quoi entretenir les ragots de la Cour pendant plusieurs semaines. Son corps, elle en userait sans rien manifester de la pudibonderie Ilédore. Bras tendus, elle s'inclina lentement, avant de faire volte-face, au moment précis où les musiciens entamaient un air aux accents exotiques – la musique d'Arestim Dominae. Trois cythares, deux lyres, trois flûtes et six tambours, voilà ce que Luminara avait réclamé pour l'accompagner. La musique qui résonnait puissamment dans le Grand Théâtre mettait la foule en condition : il fallait qu'elle sente monter son excitation, puis son allégresse.

Le taureau fit alors son entrée, déclenchant de grands cris d'effrois dans la foule. Elle y puisa sa force. La peur des gens serait le meilleur bouclier contre son propre émoi. Puisqu'il n'était plus question d'entraînement et qu'elle maîtrisait ses figures, Luminara avait fait tailler les cornes du taureau pour qu'elles soient à nouveau de mortelles piques. Quoi de plus stimulant que le danger ? Il s'agissait d'une danse époustouflante, pas d'un numéro de dressage. Quelques clochettes ornaient la tête de l'animal, tandis que des feuilles d'or avaient été plaquées sur le bout des cornes. Pareille splendeur aurait été impossible en Arestim Dominae, mais les Ilédors pouvaient accomplir cette prouesse. Luminara sentit une pointe de fierté l'envahir. Le taureau était superbe. Eras Kikonès était-il présent dans la foule ? Reconnaîtrait-il son taureau famélique et mal entraîné ?

Au début, la formidable bête parut perdue. Balançant sa tête de gauche à droite en rythme, il gronda depuis l'extrémité de la scène, où il avait été introduit. Luminara balança son corps au même rythme que lui. Elle sentit l'appréhension l'envahir. Et si rien ne fonctionnait comme prévu ? Elle était Chasseresse, elle saurait comment contrôler un imprévu... du moins en théorie. Pour le pire des cas de figure, elle avait emporté un petit poignard, mais elle espérait de tout cœur de ne pas devoir s'en servir. Chasse et danse... voilà qu'elle mêlait les deux. Prenant l'initiative, Luminara s'approcha sans cesser de suivre la musique. De longues échappées en virevoltant souplement, quelques figures habituelles de l'art de toute danseuse, jusqu'à parvenir à proximité du taureau, qui grattait le sol de son sabot droit. Enfin, il sembla prendre Luminara en considération, et il chargea.

La première fois, elle se contenta de l'éviter d'une pirouette particulièrement acrobatique. La deuxième fois, elle se laissa couler sur son dos et se retrouva de l'autre côté en un clin d'œil. La troisième fois, elle attrapa les deux cornes et se hissa au-dessus de l'animal, tenant la pose jusqu'à ce que le taureau l'expulse d'un mouvement de la tête plus rude que les autres. Qui cria le premier ? Un Olaril ? Une voix d'homme, pouvait-elle affirmer avec certitude. Petit à petit, il fut rejoint dans sa harangue par d'autres voix vociférantes, jusqu'à devenir un immense rugissement jaillissant de milliers de gorges. Le taureau allait et venait, de l'écume parsemant les poils sous sa gueule. Ses charges se faisaient de plus en plus désordonnées, tandis que Luminara s'élevait toujours plus haut, sautant dans l'azur du ciel depuis un appui sur les cornes. Tantôt elle courrait à ses côtés, tantôt elle disparaissait sous ses sabots, pour réapparaître victorieuse à l'endroit opposé. La foule scandait son nom au rythme dicté par les larges tambours. Les batteurs eux-mêmes suivaient des mouvements synchronisés qui faisaient écho à la danse taurine de Luminara.

Elle dansait.

Le noyau de sa danse, formé de trois mots, à la fois origine et aboutissement de sa démarche artistique, se composait cette fois d'impressions à peine avouables. La première était celle de la « fraternité ». Elle n'aimait pas les mots que les Ilédors posaient sur eux, Olarils, et dans son vocabulaire, ce qu'elle avait trouvé pour qualifier ce qu'elle ressentait profondément envers les autres Olarils, mêlé de loyauté, de fierté et l'harmonie, c'était la fraternité. La deuxième était sans doute la plus évidente : la « renaissance ». Après l'exil et les routes qu'ils avaient connu, voilà qu'ils avaient trouvé un lieu où vivre. Le havre de paix auquel elle aspirait était encore loin, mais pour l'heure, les Olarils pouvaient s'établir dans la terre de leurs ancêtres. La troisième impression, enfin, était la plus inattendue de toutes. Elle avait choisi « chaleur », pour poser un mot sur ce sentiment incongru d'apaisement et de sécurité qui la prenait toute entière quand elle dormait tout contre Amiguel, le soir, après l'amour. Cet attachement qu'elle ne comprenait pas, qu'elle maîtrisait encore moins rejaillissait dans sa danse : elle dansait pour lui.

Les sabots du taureau martelaient le sol à un rythme de plus en plus effréné. La colère et la fatigue le rendaient imprévisible, mais Luminara avait encore besoin de lui pour le clou de son spectacle. Les instruments firent silence, et les tambours commencèrent à jouer un rythme endiablé, régulier et annonciateur. Les hurlements d'encouragement retentirent dans le Grand Théâtre, gonflant son cœur d'une joie sauvage et rougissant ses joues. Regardez-moi, tout autant que vous êtes. Voici une fille de Bakarne, avait-elle envie de dire. Le taureau chargea, une ultime fois, balançant sa lourde tête de gauche à droite, balayant dangereusement l'air devant lui avec ses cornes. En un mouvement d'une grâce consommée, Luminara se laissa tomber à genoux, en hommage à la puissance bestiale de l'animal incarnant son ancêtre. Son geste provoqua une vive réaction dans le public, mais au moment où le taureau l'atteignait, elle se redressa, plongea vers l'avant, saisit les cornes comme elle l'avait fait tant de fois au cours du spectacle, et cette fois fit un spectaculaire triple saut. La réception fut délicate, comme toujours, mais le taureau se souvenait de son apprentissage : il ne chargea plus Luminara alors qu'elle était précisément en position de faiblesse. Au contraire, il se porta près d'elle jusqu'à ce que ce qu'ensemble, Bakarne et Luminara se relèvent.

Et soudainement, ce fut comme si Luminara retrouvait l'usage de ses oreilles. Le vacarme lui parut assourdissant, tandis qu'elle saluait avec son taureau. Les gens manifestaient leur agrément avec férocité. Jamais autant de personnes n'avaient crié son nom, ni celui de Bakarne, ni celui d'Olarii. Jamais encore elle n'avait connu un tel plaisir après avoir dansé, ni reçu d'applaudissements aussi gratifiants. Enfin, un grand sourire se dessina sur ses lèvres desséchées, tandis que le soulagement déferlait sur elle comme une vague apaisante.

Pour toi, peuple Olaril.
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Lysandre Hirune
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MessageSujet: Re: Danse, danse encore   Danse, danse encore EmptyDim 13 Nov - 17:43

Lysandre avait été invitée par deux reprises. La première fut celle de Luminara, oralement, bien sûr. Elle savait sa cousine en grande préparation d’n spectacle d’un tout nouveau genre. Quand elle avait entendu diverses rumeurs, son cœur s’était emballé. Si elle dansait réellement avec un Taureau, le symbole qu’elle donnerait au Peuple Ilédor serait merveilleux.
Enfin, une invitation officielle sur un parchemin signé de la main de Vanhilde, au nom de Noor Arlanii. La Cour du Palais souhaitait que le Chef Olaril assiste officiellement à cette représentation, comme autant de signes forts de l’alliance entre les Olarils et le Palais depuis que Lis avait été fiancée à Ysor Cinquième.

Si elle était certaine de vouloir assister au spectacle de Luminara, l’Hirune n’appréciait pas d’être visible aux côtés des Arlanii… Quel symbole serait-ce, cette fois ? Elle ne pouvait nier qu’il était nécessaire d’être vue, d’être diplomate, de montrer l’exemple… Mais depuis quelques temps, elle rechignait à ce rôle de représentation que s’efforçait d’assurer Sorastrata. Lysandre n’aimait pas l’hypocrisie, et elle assimilait ses ferventes opinions Révolutionnaires et son attitude sympathique envers le Gardan Edorta comme telle. Bien sûr, elle savait que ce n’était pas fait dans cette optique… Qu’il serait toujours plus sage de vouloir régler les conflits de manière pacifiste… Mais plus le temps passait, et moins elle sentait que c’était là son destin. Pire, même si la Conseillère Tehanii avait reconnu les Olarils comme les Elus, elle était beaucoup trop Conservatrice à son goût. Comment lui faire véritablement confiance ?

Cependant, pour faire montre de sa bonne volonté, et faire taire quelques critiques qui lui étaient venues aux oreilles, Lysandre se présenterait bien à la place qui lui était réservée par le Conseil. Ou plutôt, aux deux places réservées… Car, si ce spectacle représentait énormément pour les relations entre leurs deux peuples, et pour Luminara, il était également, pour Lysandre, le début de ses retrouvailles véritables avec son mari.
Une chemise en soie blanche posée sur le lit rendait la chose plus délicate encore, elle qui déjà avait dans le ventre des papillons affolés. Pourquoi ne pas se contenter des vêtements Olarils qu’elle portait habituellement ? Elle soupira… Ce serait un signe fort donné aux Ilédors, si elle mêlait ses tenues traditionnelles à celles qu’ils fabriquaient ici. Ce serait surement un point positif. Mais est-ce que cela plairait à Nydearin ?

La tâche était déjà compliquée, et ce tout premier rendez-vous depuis des semaines, avec le Grand Prêtre, rendait les choses beaucoup plus angoissantes. Il y avait des enjeux supplémentaires encore. Elle soupira de nouveau. En nouant la chemise, elle dut avouer que le tissus était doux, et plus fin que ce qu’ils savaient fabriquer sur leurs métiers. Pourtant, Lysandre n’avait pas renoncé au pantalon de cuir dans lequel elle se sentait plus à l’aise. En relevant ses cheveux négligemment, elle se regarda dans un grand miroir… Les femmes Ilédores étaient coquettes, mais il ne fallait pas trop en demander à une Chasseresse. Du moins, Lysandre n’était-elle pas prête à rivaliser avec la Noblesse sur ce domaine. Elle se faisait également un honneur de ne pas leur ressembler. Un très léger esprit Révolutionnaire qu’elle n’était pas prête à négocier.
Esprit Révolutionnaire qui était lui aussi angoissé… Car elle savait bien ce que représentait cette soirée pour la Révolution. Pendant que Luminara danserait… Elle ne pouvait s’empêcher de craindre que toute l’opération ne se déroule pas aussi bien qu’ils l’espéraient. Tout avait été si vite…

Enfin, on frappa à sa porte. Sa nervosité qui s’était envolée revint derechef. C’était Nydearin. Elle s’élança jusqu’à la porte et prit une grande inspiration. Elle se sentait comme une jeune fille la vieille de sa première rencontre avec un homme. Sauf que cette fois, cet homme en question, elle le connaissait mieux que quiconque… En ouvrant la porte, elle ne put s’empêcher de laisser éclore un large sourire sur ses lèvres. Elle avait l’impression de ne pas l’avoir vu depuis longtemps. Et pourtant…

Ils ne devaient pas être en retard, et ils n’auraient pas le temps de rester immobiles, à s’observer mutuellement. Elle lisait dans ses yeux bien des choses qui la secouèrent d’élans amoureux…

Ils marchèrent jusqu’à une rue passante, où une voiture les attendait. Il était important de soigner leur entrée et on lui avait conseillé d’observer les habitudes Ilédores : se faire conduire et ne pas arriver à pieds comme de vulgaires Humbles. Cette démarche l’agaçait, mais elle s’y pliait. Et ce serait un prétexte appréciable pour passer un peu de temps en compagnie de son mari, après tout.
Arrivés au pied du Grand Théâtre, Lysandre fut frappée par la taille et la splendeur du lieu. Un domestique leur indiqua où ils devaient se rendre, devant et derrière eux, des femmes aux atours d’or et de lumière, des hommes dont les armoiries étaient ostensiblement exposées. Le couple Olarils était regardé, que ce soit directement ou plus discrètement, mais elle sentait beaucoup d’yeux sur elle. Cette sensation était désagréable, elle lui rappelait le Bal… L’Hirune tourna la tête pour chercher du regard sa Grand-Mère, mais ne la vit pas ; Sans doute était-elle déjà entrée ?

A leurs places, à quelques mètres à peine du Gardan Edorta qui lui avait adressé un signe de tête discret, Lysandre vit avec un mélange de soulagement et d’effarement la silhouette de Lis Diantha. Si peu de temps après sa tentative d’assassinat, elle osait se montrer en public ?! Lysandre resta un moment suspendue à ses pensées… Ce fut un silence de plomb qui la tira de ses réflexions.
Ce silence la choquait. Luminara entrait en scène et elle était prête à se lever pour l’acclamer. Mais personne ne bougeait. Elle vit dans l’assistance la présence massive d’Olarils qui, comme elle, s’étonnaient de cette coutume. Mais ils la respectèrent, bien moins nombreux sans doute… Le taureau fit cependant réagir les invités et Lysandre s’émerveilla de la beauté de l’animal.

C’était émouvant et poignant. Il était puissant, massif et musclé. Ses cornes renvoyaient la lumières du soleil comme une aura divine. Dans le cœur des Olarils, une pesanteur solennelle était sans doute palpable. Bakarne habitait l’animal, ils en étaient certains. Voir alors sa Cousine valser avec la bête fut lourd de sens. Pour l’Hirune, le spectacle lui aurait arraché des larmes, tant elle se sentit vibrer. Seule la présence de la Cour avait obligé son émotion à rester secrète. Quelle ne fut pas sa joie lorsqu’enfin, quelques encouragements se firent entendre lorsqu’elle évitait l’animal. Jusqu’à n’être que des cris de joie à chaque prouesse.

Lysandre se leva, comme beaucoup d’Olarils, et certains Ilédors qui firent fi des convenances, lorsque le final explosa. La musique, la danse, … C’était comme avant. Le public était bien plus nombreux qu’en Arestim Dominae mais ne faisait qu’augmenter ce sentiment immense. La joie indicible de retrouver sa terre natale formait une boule dans sa gorge. Que n’aurait-elle donné pour revivre une seconde de plus sa vie passée ?

Debout pour acclamer sa cousine, la Chasseresse se sentait fière. Fière de Luminara, fière de ce taureau d’une beauté noble, fière qu’ils aient ainsi fait se lever leurs deux Peuples. La Cour elle-même applaudissait et s’était régalé de ce spectacle d’un tout nouveau genre. Jamais ils n’avaient vu une représentation pareille. On parlerait longtemps de ce soir-là et de Luminara Hirune.
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Vanhilde Tehanii
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MessageSujet: Re: Danse, danse encore   Danse, danse encore EmptyDim 13 Nov - 18:11

Placée à la droite de Riarg, la Conseillère Tehanii avait suivi du regard l’arrivée du Chef Olaril. Elle était satisfaite qu’elle se soit effectivement présentée à la tribune d’honneur, comme l’invitation le lui avait demandé. Cette femme était une forte-tête, cela n’empêchait pas qu’elle devait comprendre son intérêt lorsque le Conseil lui donnait des instructions… Cependant, elle était elle aussi une Elue, et Vanhilde serait toujours contre n’importe quelle décision qui irait à l’encontre de leur statut.

Si Riarg paraissait froid, comme à son habitude, la Morte avait également remarqué qu’il n’était pas favorable à ce que la fiancée du Gardan Edorta se montre si vite en public. Il était dangereux, dans son état, et avec son Asssassin toujours en cavale, de narguer ceux qui avaient tenté de la supprimer. Du moins était-ce qu’il avait conseillé à Ysor, mais sans doute sa future épouse en avait-elle décidé autrement. Vanhilde savait que l’Olarile avait beaucoup d’influence sur le jeune homme, sans doute beaucoup trop à leur goût. Noor avait déjà beaucoup trop de liens avec l’Arlanii, si une seconde femme prenait autant d’importance, leur marche de manœuvre sur lui était diminuée.
Ce souci, pourtant, ne devait pas ternir la cérémonie d’aujourd’hui. Ce serait un spectacle inoubliable et innovant, avait-on dit, et elle était curieuse de découvrir de quoi il s’agissait. Son mari se trouvait à côté d’elle, et discutait avec le Conseiller Jaktarii qui était plus pâle qu’un linge. Elle s’étonnait du comportement qu’il avait depuis quelques jours, mais n’était pas assez intime pour s’en inquiéter.

Lorsqu’enfin débuta la représentation, l’Olarile que la Douairière Arlanii avait pris sous son aile au centre de la scène, puis ce taureau, Vanhilde se dit qu’effectivement, cela promettait d’être quelque chose de totalement inédit. Bien qu’elle comprenne sans mal, comme l’ensemble de l’assistance elle n’en doutait pas, la relation entre le Taureau et les Elus, descendants de Bakarne, Vanhilde eut la désagréable impression que le spectacle évoquait la Révolution… Riarg échangea un regard avec elle, et elle sut qu’elle songeait à la même chose. Bien qu’il semble lui aussi légèrement préoccupé, la Conseillère Tehanii ne fit aucun commentaire.
Entraînés par le rythme exotique et la danse, beaucoup d’invités s’étaient pris au jeu, et encourageait la Cousine du Chef Olaril lorsqu’elle s’apprêtait à sauter par-dessus l’animal aux cornes d’or. Si quelques un des Courtisans s’y risquèrent aussi, Vanhilde se contenta d’applaudir face aux démonstrations de souplesse et de grâce de la jeune femme. Elle fut cependant bluffée par tant d’audace et d’harmonie mêlée.

Le final fit se lever de nombreux spectateurs, dont la Promise d’Ysor. Encore faible, elle fut aidée par son mari et le Médecin Royal pour tenir debout. Cette femme applaudissait-elle une connaissance ou était-elle en train de saluer le Taureau, symbole de la Révolution ? La Conseillère, encore une fois, resta assise mais gratifia la prouesse par de bons applaudissements. Du coin de l’œil, elle vit Cyrillis partir dès la fin du salut, visiblement souffrant. Ne s’en préoccupant pas, elle échangea quelques banalités avec la femme d’un Noble de Sang très apprécié du Conseil pour sa loyauté. Elle s’émerveillait de ce qu’elle avait vu, et se félicita d’avoir assisté à un tel spectacle. Naturellement, Vanhilde lui affirma qu’elle avait raison, et que c’était une soirée importante pour l’union entre le peuple Olaril et les siens. Il lui fallait désormais aller féliciter Noor Arlanii d’avoir su déceler le talent de cette merveilleuse Danseuse, et Vanhilde se fraya un chemin entre les convives pour atteindre la Douairière, de nombreuses personnalités de la Noblesse souhaitant la saluer tout comme elle.
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Nydearin Hirune
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MessageSujet: Re: Danse, danse encore   Danse, danse encore EmptyDim 13 Nov - 20:11

Le rendez-vous que lui avait donné Lysandre avait également poussé Nydearin à ressentir une certaine appréhension qu’il n’avait vécue depuis assez longtemps. Depuis cette soirée où ils s’étaient retrouvés, ils n’avaient plus vraiment parlé, ni ne s’étaient trop rapprochés, néanmoins les regards s’étaient fait appuyés et lourds de sens, pour l’un comme pour l’autre. S’était en réfléchissant à ce qu’il pourrait mettre pour cette soirée qu’il se rendit compte qu’il ne savait pas tellement comment il devait s’habiller pour faire bonne figure. Il allait se présenter au bras de Lysandre et il espérait ne pas commettre d’impair pour ne pas lui faire honte dans cette nouvelle société qui était celle des Ilédors. Il avait remarqué, durant ces pérégrinations dans la ville, que la majeure partie des Olarils avait commencé à s’adapter, prenant, par mimétisme, les coutumes locales pour les leurs, notamment au niveau de l’habillement. Le jour même de la danse, il était allé voir Noriel pour obtenir quelques « conseils » et informations sur cette société dans laquelle il devait dorénavant évoluer. Ce dernier lui proposa d’aller s’acheter quelques vêtements Ilédors de bonne facture pour la soirée de Luminara. Hésitant, le Grand Prêtre accepta néanmoins et après quelques heures avec son ami, il avait agrémenté sa « garde-robe » de quelques tuniques et pantalons supplémentaires. Nydearin n’était pas spécialement convaincu mais n’avait pas tenté de mettre un frein à l’entrain de Noriel qui semblait étonnamment enthousiaste à cette idée, ce qu’il mit sur le compte du plaisir de retrouver son ami. Toutefois, une fois dans sa chambre, le dévoué de la Déesse Chasseresse n’avait pas jugé être véritablement lui-même dans ces tenues qu’il ne connaissait pas. Aussi, pour ne pas paraître trop rustique, il s’accorda un mélange subtil de tissus Ilédors et Olarils. Cela pouvait paraître surprenant mais le Grand Prêtre y trouvait une harmonie qui gardait une finesse propre aux couturiers locaux mais avec le naturel du peuple dont il était issu. Il hésita à aller demander son avis à Lysandre elle-même, car après tout ce n’était pas un rendez-vous tout à fait banal, et encore une fois, il serait vu en sa compagnie, ce qui aurait une incidence surtout sur elle, mais il préféra s’abstenir et finit par se convaincre que cela ferait parfaitement l’affaire. Les manches quasiment inexistantes laissaient voir une partie de ses tatouages, mais peu importait.

Avec une légère appréhension, il quitta sa chambre et se présenta devant la porte de son épouse. Après un petit instant d’hésitation, il finit par frapper de manière assez énergique sur le bois qui le séparait de Lysandre. Elle ouvrit rapidement la porte et ils se découvrirent tous les deux. Elle était tellement belle. Il essaya de ne pas avoir l’air trop niais et abasourdi par sa beauté et se fit une contenance ainsi qu’un doux sourire qu’il lui adressa. Leurs regards se suffisaient à elles-mêmes. Ils n’eurent néanmoins pas le temps de discuter et la Chef Olarile entraina son mari à sa suite en direction de la sortie de l’auberge dans la rue où se trouvait ce que le Grand-Prêtre compris être un moyen de transport pour les emmener à leur destination. Ils profitèrent de cet instant intime avant d’arriver devant le Grand Théâtre qui, il fallait l’admettre, en imposait beaucoup de part sa beauté architecturale. Restant un instant immobile, le regard posé sur ces pierres taillées et agencées de manière très étonnante, il accompagna ensuite son épouse à l’intérieur. Noriel n’avait pas exagéré concernant le faste des nobles Ilédors. L’intérieur du bâtiment était simplement éblouissant, tout comme la plupart des hommes et des femmes qui discutaient dans le grand hall. Décidément, ces Ilédors ne reculaient devant rien concernant le faste et le luxe. Se tenant droit aux côtés de son épouse, veillant à la mettre en valeur, il pouvait lui aussi sentir les regards qui se posaient sur elle et s’arrangeait pour que ceux qui ne la regardait pas pour son statut soit immédiatement conscients de leur erreur. La suivant à leurs places, il ne reconnut pas grand-monde, à part Lis, qu’il était aussi surpris que son épouse de trouver ici. Il en déduit que l’homme à ses côtés devait être celui qu’on nommait le « Gardan Edorta » et vit le salut qu’il fit à Lysandre. S’installant aux côtés de son épouse, il posa une main sur la sienne dans un regard complice et amoureux.

Le spectacle commença avec l’entrée de Luminara sur scène. Nydearin reconnut immédiatement la cousine de sa femme. Alors qu’il s’apprêtait à acclamer, comme il le devait, son entrée en scène, il se rendit compte que personne ne bougeait. Jetant un regard surpris à son épouse, il dut comprit rapidement qu’il devait s’agir d’une « coutume » Ilédor de ne pas applaudir avant le début du spectacle. Accueillant le début de la musique avec un sourire, il fut surpris en voyant le taureau arriver. Le spectacle risquait d’être véritablement merveilleux. L’animal était tout simplement majestueux et on l’avait habillé avec distinction. Attendant la suite avec expectative, le Grand-Prêtre ne fut pas déçu de la représentation de la seule femme dont les mouvements auraient probablement pu séduire l’un des Dieux lui-même. Sa prestation était divine, parfaitement exécutée dans les moindres détails. Il n’aurait pas été aussi amoureux de Lysandre, il aurait probablement été séduit par la grâce et la félinité de cette danse exécutée par la Chasseresse. Lorsqu’enfin tout cessa, Nydearin sembla s’éveiller d’un rêve et, comme tous les Olarils, se leva prestement pour donner toute la mesure de l’admiration qu’il avait pour elle, qui avait effectivement dansé avec Bakarne, sans aucune hésitation. Tandis qu’il applaudissait de concert avec son épouse, il jeta un regard sur l’ensemble de l’assemblée pour se rendre compte que Luminara avait réussi un pari étonnant : elle avait unit Ilédors et Olarils qui applaudissaient de concert et louaient la grâce dont elle avait fait preuve durant le spectacle. C’était tout simplement impressionnant mais il n’en attendait pas moins de la cousine de son épouse et, l’espace d’un moment, s’imagina Lysandre réaliser une pareille danse, dans un contexte néanmoins légèrement plus intime que dans un grand théâtre comme celui-ci…
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Noor Arlanii
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MessageSujet: Re: Danse, danse encore   Danse, danse encore EmptyVen 18 Nov - 8:23

Magnifique.

Les yeux fermés, la main frôlant discrètement sa joue, Noor repassait en boucle tout ce qu’elle venait de voir et se disait en continu: C’était magnifique.

Là où tous s’attendaient à un spectacle barbare, Luminara Hirune avait fait une danse nouvelle, vigoureuse et éclatante de vie. Les symboles, bien qu’inconnus de la plupart avait néanmoins étés compris de tous, et ce taureau, autant que la danseuse avaient parlés à une parcelle de l’âme illédore, une parcelle que les olarils et les illédors, peuples cousins plus que frères avaient en commun.

Le taureau était dans les deux cultures un symbole de force d’opiniâtreté et de courage. Le taureau était sans conteste le plus sauvage de tous les animaux domestiques. Le taureau était le dieu des Olarils, mais pour les Illédors c’était aussi le symbole des fondateurs des illédors: les Olarii. Avant que les Illédors n’adoptent le cheval cabré des Arlanii, c’était avec l’étendard du taureau qu’ils s’étaient assemblés et qu’ils étaient devenus les rois de leur continent. Noor Arlanii avait craint que le spectacle ne fasse l’apologie des Olarii, ou bien celui des Olarils, mais au final, c’était un éloge aux illédors tout entier.

Magnifique.

Et il ne fallait pas oublier la danseuse en elle même. C’était une artiste qui était digne de son soutien, loin de cet affreux étalage d’érotisme inconvenant qu’on appelait « art » de nos jours, surtout celui des « avants-garde » qui, la Douairière l’espérait, deviendrait plutôt poussière dans le vent pour se calquer dans le style de l’Hirune. Oui, ce serait même idéal… Ce spectacle avait le potentiel de changer la culture illédore, d’introduire probablement un nouveau courant dans la danse, mais aussi dans les autres arts, théâtre, littérature, musique. On copierait le « style olaril », des élégants s’habilleraient avec ces oripeaux de cuir. Des choses probablement assez immondes en sortiraient, des pastorales insipides et grotesques par exemple, mais des chefs d’œuvre également.

Et cette nouvelle page de la culture illédore serait ouverte par une danseuse olarile, soutenue par la Douairière Noor Arlanii. Un triomphe certain.

Noor Arlanii regarda son fils le Gardan Edorta en souriant, mais celui ci était absorbé par sa fiancée. Peu importait, elle goûtait ce délicat plaisir en solitaire et pour une fois ne réfléchissait plus en termes de politiques et d’alliances, mais savourait juste cette satisfaction un peu arrogante d’avoir peut être marqué de son nom l’histoire et la culture illédore.

Luminara Hirune pouvait demander ce qu’elle voulait désormais. Elle obtiendrait tout ce qui était en pouvoir de la Douairière. Elle lui devait bien ceci, à cette femme. Les olarils avaient été des étrangers, puis des phénomènes de foires, puis considérés comme des possibles agents de l’ennemi… Cette femme, Luminara Hirune avait probablement réussi à changer le regard des illédors sur les olarils. Avec ce spectacle, les olarils pouvaient devenir des citoyens, s’ils se considéraient comme tels.
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Ysor Arlanii
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MessageSujet: Re: Danse, danse encore   Danse, danse encore EmptyDim 20 Nov - 17:51

Le moins que l’on pouvait dire, c’est qu’Ysor se sentait nerveux. A deux reprises déjà, il s’était surpris à se tordre les mains. Ce n’était pas le spectacle en lui-même qui le mettait dans cet état, même si les rumeurs les plus folles couraient. Sa mère elle-même soutenait l’artiste olarile qui allait se produire, il était donc plutôt confiant à ce sujet. Non, ce qui le mettait mal à l’aise, c’était la présence de Lis Diantha.

Oh, il ne regrettait pas de l’avoir à ses côtés ; bien au contraire, il en était toujours ravi, mais… par Therdone, cela faisait tout au plus dix jours depuis l’assassinat, et la future reine était encore faible et presque aussi pâle que Vanhilde Tehanii, ce qui chez une personne normale était plutôt alarmant. Sans compter que si on avait pu suffisamment renforcer la sécurité du palais pour éviter toute nouvelle tentative d’assassinat, c’était beaucoup plus difficile ici, malgré la présence de nombreux gardes dans la loge et aux entrées.

En fait, si cela n’avait tenu qu’à lui, Lis serait resté en sécurité au palais. Le conseil avait d’ailleurs la même opinion sur le sujet. Le bon sens voulait que l’on ne fasse pas de folie, ne serait-ce que pour les enfants à naitre. Mais malgré tout, Lis Diantha était présente aujourd’hui dans la loge. Le Gardan Edorta avait rapidement compris que sa future épouse était du genre à ne pas céder quand elle décidait de quelque chose. Il n’avait pas pu trouver moyen de l’empêcher de quitter le palais à moins de l’y faire enfermer, ce qui n’aurait guère était diplomate, aussi avait-il finit par céder. Mais pas sans imposer la présence du médecin des Arlanii et d’un renforcement de la garde royale durant ce déplacement.

Malgré ce souci majeur, Ysor ne pouvait oublier ses autres obligations sociales, discutant avec tel ou tel noble en attendant le début du spectacle. Il remarqua également , accompagnée d’un homme à la curieuse chevelure presque blanche qu’il ne se souvenait pas avoir aperçu au bal, la présence de Lysandre Hirune. Il lui adressa un léger signe de tête en se disant que l’invitation dont lui avait parlé le conseil avait porté ses fruits. Une bonne chose. On disait que beaucoup d’Olarils lorgnaient vers la révolution, la présence de leur chef ici apaiserait les rumeurs.

Le silence se fit lorsque l’olarile fit son entrée sur scène. On lui avait dit qu’elle était apparentée à la chef olarile. On avait également prétendu toutes sortes de choses sur ce spectacle, si bien que nul ne savait à quoi s’attendre. Le taureau fut donc une surprise, et s’il représentait le dieu des olarils, une part inconsciente de l’esprit d’Ysor lui souffla le nom d’Olarii. Combien d’autres firent également le rapprochement, impossible de le savoir.

Mais tout ceci s’effaça quand le spectacle commença pour de bon. C’était à la fois l’opposition et l’alliance de la puissance et de la grâce. On n’avait jamais vu de chose pareille de mémoire d’ilédor. La preuve, s’il y en avait besoin, était que la noblesse, d’habitude si contenu, s’était mis à crier et scander le nom de l’artiste, timidement d’abord puis plus franchement ensuite. Lui-même avait du mal à se retenir, même si son rang l’y forçait. Tout le temps que la danseuse et le taureau tourbillonnaient ensemble, Le Gardan Edorta parvint à oublier les tracas qui le tourmentaient auparavant. Il eut également un sentiment de nostalgie. Si Elandor avait toujours été de ce monde et que la charge de Gardan Edorta n’étaient pas venu avec ses responsabilité écrasantes, c’est probablement lui plutôt que sa mère qui aurait servi de mécène à l’artiste. C’était une chance que Noor ait remarqué et soutenu celle-ci.

Quand vint la fin du spectacle, il se leva, comme bon nombre de nobles, applaudissant comme il le pouvait sans risquer de gêner sa future épouse, qui avait besoin de son aide et de celle du médecin pour tenir debout. Après un tel spectacle, ceux qui considéraient les olarils comme des barbares grossiers allaient devoir sérieusement réviser leur opinion… cette Luminara Hirune avait rendu légitime la présence du peuple olaril au sein de la cité.
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Sorastrata Hirune
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MessageSujet: Re: Danse, danse encore   Danse, danse encore EmptyLun 21 Nov - 4:52

Ceci était un grand soir pour le peuple Olaril ; Sorastrata s'efforça de garder cette pensée en tête tandis qu'elle revêtait son manteau et se préparait à partir. Depuis près de deux mois, elle avait tenté de montrer aux Ilédors la noblesse des enfants d'Arestim, de faire valoir leurs traditions et leur âme, et par là même de rappeler aux siens qui ils étaient. Elle avait espéré y parvenir en célébrant les fêtes rituelles des dieux, mais avec si peu de prêtres parmi eux, il n'y avait que peu d'espoir. Finalement, c'était grâce à Luminara qu'Edor Adeï allait enfin voir la vraie nature des Elus de Bakarne, au-delà de leur aspect exotique ou de leur artisanat pittoresque. Grand-Mère avait foi en sa petite-fille et en ses talents, et elle savait exactement comment elle pouvait la soutenir. Ce soir, les Olarils seraient invulnérables car ce soir, ce serait les Ilédors les étrangers. La Matriarche ne plierait devant personne, elle n'irait pas demander de faveur ou plaider de cause, elle ne montrerait rien d'autre que la fierté farouche des Hirune.

En arrivant au Grand Théâtre, elle avisa l'assemblée d'un large coup d'œil, et vit avec satisfaction que tous les puissants de la Cité étaient venus. Presque tous les Conseillers s'étaient déplacés et attendaient dans la tribune royale tandis que la foule des courtisans bourdonnait autour d'eux comme un nuage de mouches. Nobles, riches bourgeois, artistes en vue, toute la population d'Edor Adeï attendait sur les bancs. Mieux encore, l'intégralité des Olarils occupait un pan de l'amphithéâtre, se détachant par leurs habits et leurs attitudes. Certains laissaient parler leur excitation avec spontanéité, d'autres portaient leur fierté comme une armure, mais aucun n'était intimidé par la crème des Ilédors qui les côtoyait. L'Ancienne prit la place d'honneur qui lui revenait auprès de Lysandre, saluant ses compatriotes par leurs noms et s'abreuvant de leur joie, de leur enthousiasme. Il était rare qu'elle se sente chez elle depuis l'exil de son peuple, mais ici, au milieu de ses amis et proches, elle pouvait se détendre et rire sans peur. La vue de Lis Diantha, mère des Héritiers, au bras du Gardan Edorta, faible mais vivante, acheva de lui donner le sourire.

Puis Luminara entra. Le silence se fit rapidement et il n'y eut plus rien dans l'immensité du théâtre que la jeune fille. Elle portait des étoffes colorées et du cuir finement ornamenté, un habit gracile qui révélait son corps harmonieux. Sa peau hâlée et ses muscles fuselés la marquait comme une fille d'Hésione, une coureuse des bois qui ne danserait pas avec fragilité. La musique commença, doux écho d'un temps plus simple et d'un lieu lointain, et ses membres se mirent en mouvement. Toute la beauté de la jeune fille se déploya, comme une flamme vivace, et le cœur de Sorastrata s'emplit de fierté. Pendant des années, elle avait été secrètement déçue par la voie qu'avait choisi sa petite-fille, au temps où Grand-Mère ne jurait que par la chasse ; il y avait une douce ironie dans le fait que ce serait cet art, qu'elle avait si longtemps dénigré, qui ferait maintenant la gloire des Olarils. La grâce de la jeune fille, la dextérité de ses mouvements semblait enchanter la foule toute entière, mais ce n'était pour l'instant guère plus qu'une autre coutume pittoresque pour eux. Les Ilédors connaissaient la Danse aussi bien que les Olarils. La suite allait cependant se charger de les surprendre.

Des gens s'exclamèrent de peur lorsque le taureau entra, temblant de force et de fureur, et Sorastrata eut un sourire moqueur. Que croyaient ces effarouchés, que la bête allait sauter dans le public et les embrocher tous ? Luminara était une Chasseresse, elle avait dansé avec la mort toute sa vie durant. Son duet avec le danger commença et l'assemblée fut entraînée à sa suite, leurs visages passant brusquement de l'effroi à l'émerveillement tandis que Luminara virevoltait, aérienne et intouchable. Une fois, deux fois, trois fois le taureau charga, projetant toute la force de son corps contre la jeune femme qui à chaque fois lui échappait, sautant, se glissant d'un côté et de l'autre comme un fantôme. Et toujours la musique résonnait, suivant la danse furieuse sans manquer un temps. La foule restait silencieuse et Grand-Mère en fut mécontente : ce miracle était pour eux, n'allaient-ils jamais lui répondre ? Bougonnant à l'intention des Olarils, elle se plaint de cette timidité qui n'existait pas en Arestim. Lui répondant presque derechef, un homme à la puissante carrure lança un cri d'encouragement et d'autres le rejoignirent bien vite. Elevant leurs voix avec une joie féroce, les enfants de Bakarne scandèrent le nom de Luminara et se levèrent pour faire fi de la réserve Ilédore, laissant leur excitation enfler. Sorastrata les accompagna de toute la force de ses poumons, mettant la Noblesse au défi de les suivre. Elle n'aurait pas cru qu'ils oseraient, mais telle était la Danse de Luminara qu'ils s'abandonnèrent et crièrent à leur tour. Bientôt le Grand Théâtre tout entier projetait une seule voix vers les étoiles.

Lorsque vint le dernier mouvement, tout le public sembla le sentir et fit s'élever les encouragements une dernière fois, comme pour porter la Danseuse tandis qu'elle s'élançait vers le puissant animal. Tous retinrent leur souffle lorsqu'elle sembla s'offrir à ses cornes, puis fit un saut tel que rien ne semblait la rattacher au sol, évitant une dernière fois la mort. Le silence s'étira jusqu'à ce qu'elle retombe sans rien perdre de sa grâce, puis la foule explosa en un tonnerre d'applaudissement. Luminara se releva et s'inclina devant la foule, son visage perlé de sueur mais rayonnant de joie. Sans l'ombre d'une hésitation, l'Ancienne se leva et marcha jusque sur la scène de son pas claudiquant, avant de prendre son enfant dans ses bras et de déposer un baiser sur sa joue. Lui murmurant à l'oreille, elle lui dit combien elle était fière d'elle, combien son peuple et ses dieux étaient fiers d'elle, et que jamais elle n'avait aussi bien dansé. Prenant sa main dans la sienne, Grand-Mère leva son bras à l'adresse de la foule qui, enfin, acclamait la beauté de leur peuple et l'accueillait avec respect. En un seul soir, la Danseuse avait ouvert en grand les portes du Palais et offert aux Olarils une vraie place en Isle.
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MessageSujet: Re: Danse, danse encore   Danse, danse encore EmptyMar 22 Nov - 19:56

Il était hors de question qu’elle manque ce grand événement. Malgré la désapprobation du Médecin, celle d’Ysor et celle du Conseil, malgré également une moue de Limna et des Dames de Compagnie, Infirmières ou Aide-Soignantes qu’elle avait à son chevet, Lis Diantha devait être présente à la Danse Taurine de Luminara Hirune. Ce n’était pas un simple spectacle, ce n’était pas juste une représentation d’une Sauvage qui avait attendri la Douairière. Non, c’était avant le tout symbole fort que, quoi qu’il arrive, la Future Reine ne tomberait.

Car, outre la belle métaphore de la Danseuse Fille-de-B akarne qui valse avec un Taureau, représentatif du Dieu lui-même, Son Dieu d’ailleurs, la Promise voulait qu’on la voie elle. Qu’on puisse constater que, non, n’en déplaisent à certains, elle n’était pas morte, ou agonisante. Qu’elle avait tellement de Volonté que même les pires Assassins des Vils Dissidents n’avaient pas assez de talent pour la faire mettre un genou à terre. Ah ! Ils devaient pâlir, ceux qui la disaient déjà dans la tombe, et ses rejetons avec elle. Que nenni, elle portait toujours les Héritiers, elle épouserait le Gardan Edorta, elle serait Reine, elle enfanterait des Dieux.

Il fallait cependant admettre que Lis avait beaucoup de mal à tenir droite, son équilibre était faussé, elle avait souvent des vertiges. Mais ce n’était pas une raison pour renoncer. Ses deux mains soutenaient un ventre qui lui semblait toujours plus lourd, la faisant pencher en avant… Malgré l’inquiétude qu’elle avait, en permanence, elle ne pouvait s’empêcher de garder les paumes à plat autour de son nombril. Pendant plusieurs jours, Lis n’avait plus senti ses bébés. Mouran avait assuré qu’ils étaient en vie, mais n’était-elle pas la mieux placée pour le savoir ?! Ils avaient enfin donné signe de vie le matin-même, et c’était sans doute ce qui avait convaincu Ysor de ne pas l’enfermer dans sa chambre. Pourtant, rien à voir avec les sensations passées : les mouvements de ses enfants lui paraissaient flous et vagues.

Cependant, aucune crainte ne se lisait sur son visage. Elle avait le menton haut, et ressentait une étrange boule dans la gorge en observant, du haut de la Tribune Royale, le Peuple Olaril presque au grand complet, ainsi que ce que la société Ilédore avait fait de plus Noble. C’était un étrange mélange de joie, d’orgueil et d’appréhension. Oh, ce n’était pas sa réputation qui l’angoissait, elle avait toujours pris plaisir à ce que les rumeurs les pires circulent à son sujet, tout ce mouvement et ses messes-basses l’enchantaient. Non, c’était plutôt une sorte d’émotion à les voir tous réunis. Elle reconnaissait pratiquement tous les visages, même si son état de santé rendait sa vision moins nette par endroit. Et beaucoup de ces visages étaient ceux d’anciens amants ; elle fut envahie par sa nostalgie. Oh, ce n’était pas tant de savoir qu’elle ne pourrait certainement pas les retrouver de nouveau pour une nuit de folie, alors qu’elle serait bientôt mariée au Gardan Edorta, qui la rendait bizarre… C’était plutôt de se retrouver face à tous ces gens qui étaient ses proches.

Alors qu’elle saluait nombre de présents, que ce soit parce qu’ils étaient Bien-Nés et qu’elle se devait de leur faire signe, ou qu’ils soient connus d’elle, Lis n’eut pas davantage de temps pour rester pensive. La belle Luminara, qu’elle connaissait intimement, entrait en piste, et le spectacle fut comme une explosion ; cela allait crescendo jusqu’au final, merveilleux, magnifique et fort. Son cœur palpitait, elle se sentait légère ! Quelle ne fut pas sa douleur lorsqu’elle se leva pour exprimer sa joie, de se sentir partir en avant, entraînée par ce ventre rond et son manque d’équilibre. Fort heureusement, elle salua les réflexes du Médecin et de son futur époux, et s’appuya sur eux pour pouvoir rester debout, et acclamer l’Hirune. On avait beau dire, rien ne remplaçait les Fêtes Olariles ! Une partie d’elle aurait aimé continuer cette soirée à la mode d’Arestim Dominae. Aller boire, chanter et danser jusqu’au petit jour, et voir le levé du soleil dans les bras d’hommes et femmes souriants de bonheur.

Mais Lis savait aussi que ce qui l’attendait, et que son avenir serait ô combien plus merveilleux que toutes les Fêtes Olariles… Ce serait différent, mais cela valait bien quelques sacrifices. Elle tourna son visage vers le Gardan Edorta et le gratifia d’un sourire énigmatique, fruit de sa réflexion. Ce ne serait pas la folie Olarile qu’elle aurait le plaisir d’embrasser ce soir, ni le lendemain. Mais les lèvres d’un Roi n’étaient-elles pas plus tentantes ?
Sitôt la liesse passée par tous les visages présents, la foule sembla se mouvoir comme en mer. Elle salua avec l’aide de Toleb l’un des artistes les plus en vogue actuellement, qui réalisait des sculptures qu’on s’arrachait, puis d’autres mains, d’autres sourires, d’autres courbettes. Lis adorait cela. Comme si elle était née pour cela. Et malgré que la fatigue ne l’assomme et qu’elle avoue avoir une nette envie de rentrer pour se reposer, tant la peau de son ventre tirait, elle n’aurait pour rien au monde écourté ce bain de foule.
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MessageSujet: Re: Danse, danse encore   Danse, danse encore EmptyMer 7 Déc - 0:10

Le soleil brillait de mille feux en cette journée d'été, la chaleur oppressante qui régnait dans le Grand Théâtre étouffait Liiken qui mourrait d'envie de partir. Si ça n'avait été l'une des siennes, là-bas au centre, elle l'aurait fait depuis bien longtemps. La jeune mère était rongée d'inquiétude, pour ses enfants qu'elle avait confiés à une Ilédore pour la première fois et pour Erwan, surtout pour Erwan, qui avait accepté cette mission dangereuse pour la Révolution. Elle ne savait pas pour combien de temps il en avait, ni s'il comptait repasser au Grand Théâtre lorsqu'il aurait fini... Si ça se trouve, il avait déjà été fait prisonnier, il n'avait peut-être même pas eu l'occasion d'entrer réellement dans le palais. Entre ses mains, elle tordait et chiffonnait un programme qu'elle était de toute façon bien incapable de lire. Décidée à profiter du spectacle qui allait s'offrir à ses yeux, elle chassa ses sombres pensées pour concentrer toute son attention sur Luminara qui achevait son entrée dans l'arène.

Le spectacle n'avait pas encore réellement commencé, mais nul doute qu'il serait grandiose ! Luminara était une danseuse exceptionnelle, elle l'avait déjà prouvé maintes fois. Pour ce spectacle, on murmurait qu'elle ferait encore mieux que tout ce qui avait été vu jusqu'ici, qu'elle voulait littéralement éblouir les Ilédors de son talent. Il s'agissait de leur montrer à tous qu'elle était pourvue d'autant de Volonté que les plus croyants d'entre eux. Liiken ne savait pas trop ce que Luminara leur présenterait, parce que les rumeurs les plus folles avaient couru sur la présentation qui allait suivre.

Lorsque les premières notes de musique retentirent, Liiken se laissa gagner par l'exitation, vibrant au rythme imposé par les tambours. Elle se sentait vibrer de l'intérieur et avait l'intime conviction qu'elle assistait à quelque chose d'extra-ordinaire, d'unique et dont elle se souviendrait toute sa vie. Comme la plupart des spectateurs, elle retint son souffle lorsqu'elle vit le taureau entrer dans l'arène. Ces bêtes étaient dangereuses, imprévisible, Luminara ne prenait-elle pas bien trop de risques pour épater la galerie ? L'angoisse que Liiken avait eu peine à réprimer surgissait à nouveau quand Luminara fit ses premiers pas vers la bête.

La grâce accompagnait chacun de ses mouvements, l'Olarile bougeait comme libérée de toutes contraintes de pesanteur. Le jeu qu'elle avait mis en place avec le taureau était dangereux, mais elle donnait l'impression de tout maîtriser parfaitement. C'était éblouissant. De tout le temps que dura le spectacle, Liiken oublia tous ses soucis, hypnotisée par ce qu'elle voyait. Loin d'elle désormais toutes les craintes concernant Erwan et les enfants, plus rien ne comptait que la danse dont Luminara les abreuvait. Les figures exécutées étaient plus belle que tout ce qui avait été vu jusqu'ici, l'Olarile avait probablement atteint son objectif. La foule retenait son souffle chaque fois que le taureau chargeait vers elle, mais elle parvenait toujours à l'éviter en accomplissant des cabrioles de toutes sortes.

Quand sa compagne de voyage s'agenouilla, Liiken ne put s'empêcher d'émettre un cri de peur. Et si Luminara ne se redressait pas à temps ? Pourtant, ce n'était pas l'angoisse qui lui vrillait les entrailles, mais bien l'excitation. La jeune mère se laissait prendre au jeu, et quand Luminara exécuta un parfait triple le saut elle ne put qu'hurler sa joie et sa fierté. Luminara venait de démontrer à toute la société Ilédore que les Olarils étaient aussi capables qu'eux ! La foule en délire applaudissait à tout rompre, debout, en ovation à l'artiste ! Liiken avait mal au mains d'avoir tant applaudi mais elle ne regrettait rien.

Ce fut seulement lorsqu'elle sortit de l'arène que l'angoisse lui étreignit à nouveau les tripes. Erwan ! Était-il rentré ? Les enfants étaient-ils en sécurité ? D'un pas pressé, Liiken rejoignit la demeure familiale. Le tableau qui l'attendait était tout à fait charmant : Erwan jouait avec les enfants dans le petit jardin, les jumeaux étaient probablement en train de dormir et Liiken poussa un soupir de soulagement. Les choses étaient à leur place, tout allait bien, ils étaient tous sains et saufs, prêts à vivre encore de longues années de bonheur tranquille.
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