Les Tables d'Olaria
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 Regardez-moi ! Je suis super-important !

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Therdorus Uldarii
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Therdorus Uldarii


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MessageSujet: Regardez-moi ! Je suis super-important !   Regardez-moi ! Je suis super-important ! EmptyMar 7 Juin - 21:07

    La fête était déjà bien avancée, et vraisemblablement, tous les invités d’importances étaient déjà arrivés depuis un bon moment. Tous ? Non, il en restait bien un qui n’avait pas montré le bout de sa gloire. Therdorus Uldarii, Oracle extraordinaire et seigneur parmi les seigneurs, lors des bals et fêtes royales, n’était pas là, et ce n’était pas un hasard. Il avait été trahi, mais il s’y attendait un peu. Il avait senti que la belle olarile, passionnée par les joies de la vie comme elle était, ne tiendrait pas longtemps, enfermée dans sa tour d’Ivoire. Il avait même été étonné qu’elle reste si longtemps finalement. Il avait dû sous-estimer son charme naturel, sans aucun doute.

    Elle avait fait son petit bout de chemin, et avait très bien compris où étaient ses intérêts et comment s’assurer la meilleure place. Enfin, la seconde meilleure place, mais on ne pouvait pas épouser un Oracle…

    Il avait donc décidé de venir en retard au bal pour pouvoir aller droit au but sans être gêné par le protocole. Il voulait montrer à Lis qu’il savait très bien ce qu’elle faisait et qu’il l’avait prévu. Et puis, il voulait montrer à Ysor qui était le chef. Que ce n’était pas lui qui avait conquis la sublime olarile, mais bien un destin divin qui le dépassait.

    Quand Therdorus arriva au palais, il y eut une soudaine effervescence parmi les domestiques. Ils ne s’attendaient plus à la venue de quelqu’un d’aussi illustre que sa personne, et étaient déjà en train de tirer au flan à tour de rôle autour de la salle du Bal. Quand la nouvelle arriva aux oreilles du maître d’Hôtel, il eu des sueurs froides. Sa carrière pourrait se terminer plus tôt que prévu, s’il ne parvenait pas à annoncer suffisamment haut et fort l’Oracle, et le défi allait être de taille, tant la fête battait déjà son plein.

    Il se racla la gorge discrètement, puis rempli ses poumons d’air avant de se lancer, haut et fort :

    « Le seigneur Therdorus Uldarii, Oracle de Therdone ! »

    La porte de la salle de bal s’ouvrit alors à grand fracas, tant ceux qui en avaient la charge étaient nerveux, attirant immédiatement l’attention des convives vers le nouvel arrivant. L’Oracle portait un costume complet d’un blanc immaculé, presque brillant, mais qui dévoilaient des trésors de détail et de broderie à chaque mouvement. L’ouverture de la porte avait fait voler en arrière sa longue cape écarlate, le dévoilant dans une pose digne de l’être exceptionnel qu’il savait être.

    Il entra ensuite d’une pas vif mais agile, et fit un tour rapide des convives suffisamment important pour mériter sa considération immédiate. Non, sa sœur ne viendrait pas ce soir. Oui, il pouvait recevoir demain. Evidemment, il comprenait que l’offrande serait un peu plus réduite que d’habitude, les temps sont durs.

    Très vite, il arriva auprès d’Ysor, en l’honneur de qui la fête était organisée. Il s’inclina légèrement, mais sans baisser la tête ni lâcher le Gardan Edorta du regard, lui montrant ainsi qu’il était, au mieux, son égal.

    Après les politesses d’usages, il ne laissa pas le temps à son interlocuteur de vraiment prendre la parole.

    « Lis est une femme charmante n’est-ce pas ? Enfin, vous n’êtes pas encore marié, ses plus grandes qualités vous sont encore à découvrir… Voilà bien deux semaines que je ne l’ai revue, me permettrez-vous de lui tenir compagnie quelques instants ? »

    N’attendant pas vraiment de réponse, il se dirigea immédiatement vers l’intrigante, sans l’ombre d’une surprise ou d’un reproche dans le regard. Officiellement, il savait très bien ce qui allait se passer. Et puis, elle ne s’était pas fait tuer, c’était le principal. Que ses enfants à naitre soient temporairement des Arlanii n’avait pas d’importance. Ce ne serait que temporaire.

    « Bonsoir Lis. M’accorderez-vous la prochaine danse ? »
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Lis Diantha
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Lis Diantha


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MessageSujet: Re: Regardez-moi ! Je suis super-important !   Regardez-moi ! Je suis super-important ! EmptyJeu 9 Juin - 19:19

Lorsque l’annonce de l’arrivée de l’Oracle retentit, Lis tourna immédiatement la tête vers le haut escalier qui laissait se pavaner dans sa grande cape rouge l’Envoyé de Therdone. Elle ne sut d’abord quelle sensation elle avait à ressentir. Une légère panique avait débuté : elle s’était enfuie de la Tour comme une voleuse et avait filé se vendre aux Arlanii, contre leur petit plan, à Therdorus et à elle. Mais la crainte se calma assez vite. Il était Oracle. Il devait savoir depuis longtemps qu’elle le trahirait plus ou moins...

Tout en restant sur cette note positive, qui lui permettait de ne pas déglutir et d’avoir l’air blême, la future Reine se plaisait à croire que, si vraiment sa fuite eut dérangé Therdorus, le sachant à l’avance, il aurait sans mal évité qu’elle lui fausse compagnie. Puisqu’il savait déjà ! Elle se rassura. Oui. Bien sûr que oui ! Et puis, il n’avait pas l’air du tout furieux... Il venait vers eux ; Lis allait glisser quelques mots à l’oreille de son Promis, mais elle jugea mal la vitesse de croisière de l’Oracle, qui se trouvait déjà face au couple royal.

Elle le salua comme il se devait, alors que l’aura de la Parole de Therdone rayonnait déjà en elle, comme une sorte d’appel silencieux. Elle sentait le pouvoir et la fortune émaner de sa personne toute entière, c’était plus fort qu’elle. Et elle le trouvait terriblement attirant. La Future Femme du Gardan Edorta se reprit vite, caressant son ventre, mis en valeur par le satin et ses reflets accentuant sa rondeur. Ne pas perdre de vue son propre objectif, ne pas se laisser tenter par les sirènes. Même si elle estimait qu’être l’épouse d’un Roi était la plus haute marche de ce merveilleux podium, être aux côtés d’un Oracle devait être équivalent, voire supérieur. Lis pourtant pouvait avouer qu’être alliée à celui qui voit l’Avenir est un atout bien plus considérable qu’être au bras de celui qui subit le Destin.

Mais elle écarta vite ces réflexions-ci. Therdorus l’emportait pour lui, et elle ne regretta finalement pas de s’éloigner d’Ysor. Elle avait à garder une certaine stature devant son Promis, et ce qu’avait pu voir, de son passé ou de son avenir, le Souffle du Tout-Puissant, devait certainement rester encore un peu secret. Après tout, elle ignorait de quoi demain serait fait, et si elle charmait, piétinait voire trahissait ceux avec qui elle était actuellement alliée, il valait mieux que Therdorus n’ait pas la bonne idée de le révéler en voulant faire de l’humour. Elle eut un sourire crispé, mais à la fois soulagé, donc, de l’accompagner.
Surtout qu’il avait déjà attaqué, en laissant supposer au Gardan Edorta qu’elle avait eut quelques relations rapprochées avec lui. Ne pouvait-il pas se taire ?!

« Quel plaisir pour moi de partager une danse avec l’Oracle de Therdone. » Fit-elle en répétant les gestes appris par ses suivantes, afin qu’elle soit prête pour le Bal, et puisse valser toute la nuit sans faire honte à personne.

« Tu ne m’en veux pas, n’est-ce pas ? » Elle glissa ses mains sur le rouge de la cape, au niveau des épaules de Therdorus. Les bonnes manières, le vouvoiement, savamment enseigné par les Suivantes étaient envolés ! Et elle parlait si bas, et si près du Jumeau, que personne ne l’entendrait bafouer la bienséance. Après tout, elle avait toujours tutoyé l’Oracle... Ils étaient presque intimes !

« Je veux dire, d’avoir partager notre petit secret, sur mes enfants. » Elle usait d’une voix mielleuse et douce. L’aura poignante de l’Envoyé de Therdone continuait à grignoter sa Volonté, mais elle tiendrait bon. Lis savait succomber, et résister assez, lorsque c’était pour son propre bien. Pour le bien de son futur. A moins que l’Oracle ne lui apprenne qu’elle n’avait aucune crainte à avoir si elle défaillait... L’Olarile eut un éclair brillant dans le regard. Elle voulait savoir ce qu’il avait lu pour elle. Elle voulait absolument savoir.

« J’espère que ce petit changement de cap ne brouille pas notre bel avenir. » Souffla la jeune femme dont le timbre se faisait plus discret encore.
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Therdorus Uldarii
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MessageSujet: Re: Regardez-moi ! Je suis super-important !   Regardez-moi ! Je suis super-important ! EmptyMer 29 Juin - 21:19

    Aah, la belle Lis, même avec la rondeur de son ventre, savait toujours aussi bien faire parler son corps pour conquérir la raison de l’homme qui se cachait derrière l’Oracle. Mais tout comme elle ne faisait que donner juste ce qu’il fallait pour ouvrir des portes sans jamais sauter le pas, lui non plus ne se laisserait pas aller cette fois. Après tout, il était un peu là pour lui faire payer sa trahison… et lui faire un peu peur.

    « Je ne t’en veux pas, ma douce Lis, comment le pourrais-je ? C’était inévitable. »

    Tandis qu’elle se tenait plus proche de lui, il la conduisit dans une danse tournoyante et de plus ne plus rapide, qu’il maitrisait totalement.

    « Tu n’aurais de toute façon pas emporté ton secret dans la tombe. Ceux qui pourraient vouloir se débarrasser de toi ne pouvait pas se lancer dans ce genre de projet sans connaitre l’existence de tes enfants à naître. »

    Il s’arrêta soudainement et quitta un instant leur étreinte pour la regarder droit dans les yeux.

    « Mais maintenant que tout le monde est au courant… qui sait ? »

    Therdorus éclata d’un rire joyeux avant de faire tourbillonner la belle Olarile sur elle-même et de l’entrainer à nouveau dans une danse endiablée, collés l’un à l’autre. Tandis que tout autour d’eux, chacun se lançait plutôt dans des danses de sol, de tables ou de lits dans les alcôves autour de la salle de bal, d’autres préféraient continuer de s’enivrer encore un temps dans l’alcool, la musique et la danse autour de l’Oracle de Therdone et de la promise du Gardan Edorta, couple de luxe s’il en ait.

    Tout contre elle et contre son oreille, il lui souffla encore quelques-mots.

    « Moi je sais ce qu’il va advenir de toi… mais tu sais bien que je ne peux livrer mes secrets que dans l’intimité de ma Tour. Tu vas devoir venir m’y rendre visite et me faire une offrande digne de ton nouveau rang si tu veux tirer quelque-chose de moi » dit-il avant de lui mordre tendrement l’oreille.

    Il continua de l’entrainer dans sa danse, lui faisant parfois miroiter des choses, la touchant et l’enlaçant de manière équivoque, pour mieux l’entrainer dans un nouveau mouvement complexe qui ne laissait de place à aucune extravagance de la part de la jeune femme qui ne pouvait que suivre dans ces moments-là. Therdorus était après tout l’un des meilleurs danseurs d’Edor Adeï, mais il avait pu profiter des meilleures cavalières lors de bals comme celui-ci.

    Puis enfin il s’arrêta, presque trop brusquement pour que ça semble normal. Il fit un pas en arrière et contempla celle qui était la mère de l’avenir d’Isle. Therdone savait faire les meilleurs plats dans les pots les plus inattendus tout de même. Heureusement que lui-même était excellent cuisinier pour transcender une bonne recette paysanne en un mets des plus nobles. Et il fallait parfois battre la viande pour la rendre plus tendre.

    « Prends garde à tes arrière tout de même. Tu n’es plus à l’abri de la Tour des Oracles, et tes ennemis sont ici plus nombreux que tes amis, contrairement aux apparences. »

    Dans un mouvement ample et gracieux, il fit voler sa longue cape rouge et se retourna d’un seul geste vers la sortie.

    « Dors bien, Lis. »

    Puis il sortit de la salle de bal.

    Il était bien content de son effet, et tandis qu’il surprenait des domestiques en train de s’accoquiner pour faire comme leurs maîtres, il se dit qu’il allait devoir se trouver quelques damoiselles de grande lignée mais de petite vertu pour le raccompagner : ces quelques instants avec la belle olarile l’avaient mis en appétit…
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Lis Diantha
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MessageSujet: Re: Regardez-moi ! Je suis super-important !   Regardez-moi ! Je suis super-important ! EmptyMar 5 Juil - 18:17

Lis tourbillonnait, se laissant entraîner par l’Oracle, sans réfléchir à ses pas. En réalité, on lui avait tellement bourré le crânes de techniques et de chorégraphies sophistiquées avant le Grand Soir, que, cette fois, alors que le Bal semblait avoir pris des couleurs, que la musique était beaucoup moins sage, les musiciens se lâchant eux aussi pour suivre le tempo de cette soirée qui commençait à dégénérer, l’Olarile n’avait plus à se préoccuper d’effectuer sans faute ses pirouettes.

Si la proximité de Therdorus était toujours aussi sympathique, alors qu’elle appréciait toujours autant d’être le centre de son attention, la Future Reine percevait clairement un malaise dans son estomac, loin d’être le fait de sa grossesse. Les mots de l’Oracle de Therdone étaient choisis et pesés, elle décelait parfaitement les sous-entendus. Du moins, savait-elle qu’il y en avait, mais de là à savoir exactement ce qu’il voulait dire …

Oh, il ne fallait pas être bien malin pour comprendre que l’homme n’avait pas si bien avalé sa petite trahison, mais sa stature ne soufflait rien de ce qu’il pouvait ressentir. Lis eut des sourires légèrement crispés, à chacune de ses prises de parole. Elle s’attendait à un coup bas, à une menace directe... Rien ne vint, elle ne prit pas ce « calme » relatif pour un soulagement ; au contraire. Elle s’imaginait déjà mille façon de se venger d’elle, car il était l’Oracle de Therdone, il était plus influent que les Influents, peut-être avait-elle fait une bêtise en se détournant de lui...

Le pouvoir qu’exerçait Therdorus sur la Promise du Gardan Edorta était intacte, elle commençait à se poser trop de question, et, surtout, à ne plus maîtriser ce qu’elle désirait ! Il savait ce qu’il allait advenir d’elle, bien sûr qu’il savait... Sans doute avait-elle était idiote de s’enfuir de la Tour, puisqu’il savait tout, il connaissait l’avenir, et peut-être avait-il vu qu’elle allait regretter sa fugue.

« La Reine saura honorer l’Oracle de Therdone lorsqu’elle lui rendra visite, pour une Audience. »
Souffla-t-elle cependant, sachant que quelques sous entendus l’aideraient à reprendre confiance en elle. Pourtant, rien n’y fit. Elle voyait dans les yeux de Therdorus des énigmes qui l’angoissaient. Il semblait effectivement TOUT savoir. A l’avance. Et s’il prédisait sa perte ?

Le doute la perturbait, elle suivait désormais avec peine les tourbillons dansants de l’Oracle, jusqu’à ce qu’il calme l’allure. Avant qu’elle n’ait pu se faire à ce nouveau rythme, plus lent, il avait cessé de bouger et elle en eut la tête qui tournait. Cet arrêt brusque ne lui disait rien de bon, qu’avait-il en tête ? Lis chercha du regard, sur ce visage majestueux, une réponse qu’elle ne trouva pas... Ce qu’elle redoutait arriva bientôt.

Therdorus sembla lui rappeler comme la Tour des Oracles était une prison, certes, mais où elle était protégée. Dans le Palais, les dangers étaient multiples, et bien qu’elle le sache déjà, elle analysa désormais chaque regard qu’on lui avait offert comme des complots, jusqu’à ce que son cœur accélère comme une furie. Le Jumeau la mit en garde... Et elle voulut lui demander immédiatement ce qu’il avait vu dans son Avenir, qui le rendait sadique au point de lui faire peur ainsi !
Pourtant, Therdorus vit voler sa cape rouge comme un éclair violent qui la fit sursauter et cette phrase vint à ses oreilles. « Dors bien, Lis ». Pourquoi concluait-il ainsi ?!

Elle fit un pas en avant, la main déjà levée pour le rattraper et lui ordonner qu’il s’explique. Alors qu’elle s’élançait derrière lui, poussant dans un groupe de Nobles qui se rapprochaient avec volupté, l’Olarile fut bientôt stoppée dans son élan par une soudaine douleur dans le dos.
Il lui sembla alors qu’on la perçait de mille lame dans la gorge, comme autant de souffles qu’elle ne réussissait plus à aspirer. Sa respiration paniquée ne parvenait pas à lui donner suffisamment d’air, et elle ne fut bientôt plus capable de réfléchir à ses poumons qui peinaient ; la violente douleur dans son dos paralysait ses membres, elle resta sur place, Therdone seul sait combien de temps, pour elle, ce fut une éternité, mais le temps d’un éclair, elle passait sur sa nuque une main fébrile.

Sa paume était écarlate d’un sang chaud qui la glaçait. Ses jambes flageolèrent et elle se laissa tombe en avant, la souffrance du contact brutal avec le sol ne lui laissant aucune émotion, car les ondes qui déchiraient son dos prenaient toute la place dans son esprit embrumé.

Elle vit autour d’elle les pieds s’agiter, elle perçut péniblement des cris stridents, des hurlements, les pas qui résonnaient dans le sol se répercutaient dans son crâne comme dans une bulle difforme. Elle roula sur le côté, entraînée par son ventre rond, et elle eut le seul réflexe de caler ses mains contre le large ovale de son abdomen en une modeste protection. Vaine protection, elle le savait, des picotements indistincts, indolores face à la torture de cette douleur dans le dos, lui indiquaient qu’elle était mal retombée sur le sol trop dur.

Elle sentit contre sa joue une chaleur réconfortante, mais ce fut de courte durée... elle baignait dans son propre sang, des visages s’abaissaient, paniqués, pour la secouer, elle entendait le cliquetis lointain des armures, des ordres hurlés par les Gardes, ou le Guet, elle décelait mal les couleurs désormais, la douleur dans son dos se transformait en une brûlure tentaculaire qui avait atteint son crâne, ses cuisses et ses bras. L’air dans sa gorge sembla bientôt trop acide pour qu’elle s’y emploie sans souffrir également.

Lis perdit alors connaissance, la douleur prenant le pas sur tout ce qui pouvait être présent dans son esprit, elle n’eut d’autre choix que de sombrer dans l’inconscience. Elle n’entendit plus ni les agitations tout autour d’elle, les Nobles qui s’enfuyaient dans la panique la plus totale après tant d’excès, les gémissements stridents des domestiques qui appelaient à l’aide, le métal qui résonnaient, les Soldats qui quadrillaient la Salle de Réception, les visages tordus par la terreur.

Le désordre le plus total, pour saluer l’Assassinat de celle qui ne serait jamais Reine ? Pendant que le Chaos déferlait dans le Palais tout entier, qu’on criait au Meurtre, Lis Diantha suivait les conseils de l’Oracle : elle semblait dormir. Therdone mesurait désormais sa Volonté.
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Ysor Arlanii
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MessageSujet: Re: Regardez-moi ! Je suis super-important !   Regardez-moi ! Je suis super-important ! EmptyDim 17 Juil - 16:01

On était entré depuis quelques temps déjà dans la partie plus… sombre de la fête. Celle où l’alcool, et peut-être même d’autres produits encore plus efficaces dans leur genre, avaient eu l’occasion de faire leur petit effet sur les convives, effets pas franchement folichons. Heureusement pour la bienséance ilédore que la salle du bal recélait des recoins sombres…

Ysor lui-même avait consommé quelques verres. Bien évidemment. Il ne pouvait pas rester sobre à son propre bal de fiançailles tout de même ! Mais il ne s’était pas rendu ivre pour autant. Un Gardan Edorta ne pouvait pas se le permettre. Par Therdone, un Arlanii ne se le permettrait jamais, du moins tant que Noor serait là pour veiller au grain.

Donc, non, il n’était pas ivre. Juste assez émoustillé pour que ça l’aide à être plus détendu que d’habitude. Et aussi à supporter cet irritant Oracle qui était venu le trouver un peu plus tôt dans la soirée, le saluant à peine avant de reporter son attention sur la future reine. Le jeune roi était plutôt conciliant et préférait éviter les inimités, mais il y avait quelque chose chez ce Therdorus Uldarii –peut être cette arrogance bien plus grande que celle de n’importe quel noble et ce côté sûr de soi qui était son exact contraire– qui l’insupportait franchement ; même s’il ne le montrait pas, et que l’intéressé s’en souciait probablement comme d’une guigne.
Bref, la soirée dérivait et le premier cri ne fut pas vraiment plus surprenant que ça… mais il fut bientôt suivi par d’autres qui ne laissaient plus de place au doute. Il se passait quelque chose d’inhabituel. L’attroupement qui se formait plus loin, était de mauvais augure. Un invité tellement ivre mort qui se serait écroulé par terre allait ternir l’image de marque de ce bal…

Alors qu’il rejoignait la petite foule en formation, Ysor eut comme un mauvais pressentiment, sans doute généré par les regards désemparés, voire franchement paniqués des nobles qui lui laissaient place sans mot dire. Les premiers rangs étaient trop accaparés par le « spectacle » qui retenait leur attention, aussi dut-il se frayer un chemin comme il put. Ce faisant, il ne vît au début que le sang qui maculait le sol. Une bagarre entre deux invités éméchés ? Peu probable, les éclats dus à l’empoignade se seraient fait entendre bien plus tôt …

Et puis, il la vit gisant sur le sol, immobile, le sang faisant comme une sorte d’auréole macabre autour d’elle, ceux qui avaient tenté de voir comment elle allait s’écartant de son passage. Pendant une seconde, il resta sans réaction. C’était impossible, ce n’était pas la vérité. Il avait sans doute trop bu et des craintes inconscientes venaient prendre forme dans ses cauchemars ; mais d’ici quelques instants il se réveillerait avec un mal de crâne épouvantable et Noor serait là pour le tancer vertement sur sa façon de se comporter en public.

Le réveil ne vint pas. La réalité est parfois plus cruelle que les pires cauchemars.

Le Gardan Edorta resta muet comme une tombe alors qu’il s’avançait vers sa promise, mais les paroles étaient inutiles : son visage devenu plus pâle que celui d’un mort et son regard, déjà dérangeant d’ordinaire, désormais celui d’un dément, parlait très bien pour lui. Il fit exactement ce qu’il ne fallait pas faire dans ce cas-là, mais que n’importe qui aurait fait à sa place : il s’agenouilla à coté de Lis et la redressa lentement pour la prendre dans ses bras. Autour d’eux, la foule se taisait à présent, et retenait son souffle.

Même ainsi, elle était magnifique.

C’était étrange, à bien y réfléchir, toute cette peine qu’il ressentait. Après tout, que savait-il vraiment de Lis, pour s’y être attaché aussi vite ? Ils ne se connaissaient qu’à peine, ayant passé au final très peu de temps ensemble, et pourtant ce sang tiède qu’Ysor sentait couler entre ses doigts le remplissait de douleur. Peut-être parce qu’il la croyait différente, du conseil, de sa mère, de tous ces gens qui lui disaient quoi faire. Peut-être parce qu’il se sentait lui aussi différent à ses côtés… Et maintenant, on la lui avait prise.

Etait-ce bien sûr ? Il releva la tête vers le plus proche des gardes qui était resté sur place pendant que d’autres étaient déjà probablement en quête de l’assassin.
« Trouvez-moi Toleb Mouran, le médecin, et ramènez le ici. » L’homme hésita un court instant comme frappé de stupeur, et la voix du souverain se fit plus dure, et c’était là un ton qu’on ne lui connaissait pas : « Immédiatement ! » Sortant de sa torpeur, le garde se précipita pour faire son devoir.

Ysor ne lui prêtait déjà plus attention, pas plus qu’à la foule autour de lui qui recommençait à réagir. Le visage comme figé dans un écrin de glace, il caressait doucement celui de sa promise, sans un mot.
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Lambda
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MessageSujet: Re: Regardez-moi ! Je suis super-important !   Regardez-moi ! Je suis super-important ! EmptyMar 19 Juil - 9:17


- Toleb Mouran -












    « Je suis là votre Majesté ! »

    Cette voix en fit sursauter plus d’un, non pas qu’elle fut particulièrement grave ou évocatrice, mais dans l’ambiance lourde comme une enclume qui s’était installée, et le début de panique qui commencait à gronder, le son d’un moustique aurait suffi à mettre sur les nerfs.

    Le médecin du Gardan Edorta s’appliqua à jouer des coudes pour accéder à la blessée, sans trop déranger non plus, préférant demander pardon plutôt que de pousser brutalement. Qu’il arrive tôt ou tard, quelque chose lui disait que cela ne changerait pas grand-chose à l’état de la Fiancée, et puis si jamais cela changeait quelque chose… et bien… on ne pouvait pas le savoir avant d’y arriver.

    « Pardon, excusez moi, puis-je ? Merci beaucoup, pardon, pardon… »

    Il n’avait pas de matériel ni de médications sous la main, sa trousse était à l’autre bout du palais, mais il lui restait encore ses mains et sa science, c'est-à-dire le principal et avec ceci, il faisait déjà des miracles, ce n’était pas pour rien qu’il était médecin du Gardan Edorta. Il ne donna aucune consigne d’urgence lancée par-dessus les têtes, ni d’ordre d’aller chercher un brancard, sa trousse ou une quelconque aide. Il semblait être d’un calme olympien, concentré comme un soldat au feu et l’aplomb d’un duelliste de haut niveau.

    Les personnes finirent par s’écarter automatiquement sur son passage, le laissant accéder à la Fiancée, ou ex-Fiancée selon le verdict que prononcerait le Médecin. Il marcha posément jusqu’au corps, pria gentiment sa Majesté de lui laisser le champ libre puis s’agenouilla posément, prenant garde à ce que sa tenue de bal violette ne patauge pas dans le sang qui continuait de s’écouler de Lis comme une rivière pourpre. Se retroussant ses manches en flanelle, il palpa enfin les contours de la plaie de la Fiancée du Gardan Edorta, constatant qu’elle ne se réveillait pas de son inconscience sous l’effet de la douleur. Il prit le temps de réfléchir posément alors que Lis continuait de se vider de son sang, puis lorsqu’il vit Ysor le Cinquième pâlir d’effroi et peut être de colère, il cessa enfin son petit jeu et fit une série de gestes prompts et professionnels pour arrêter l’hémorragie. Il se salit les mains en faisant changer Lis de position, puis en comprimant les lèvres de la plaie, et de l’autre main comprima les vaisseaux comme pour un garrot.

    D’un ton mesuré, il demanda :

    « Je veux du tissu pour faire une compresse, de l’eau pure, et un brancard dès que possible s’il vous plaît. Apportez-moi également ma trousse qui se situe dans mon cabinet de l’aile ouest, je vais avoir besoin de mon matériel de suture et de désinfection. »

    Le temps qu’on trouve des volontaires et que ces volontaires trouvent ce qu’il faut, il se passerait encore de longues minutes. Toleb Mouran maintenait sa position pendant ce temps là, et le sang avait tout à fait cessé de couler, bien qu’il soit tâché jusqu’au coude. Sans s’émouvoir apparemment, le Médecin dit au Gardan Edorta visiblement tourmenté :

    « Je ne sais pas encore si elle peut être sauvée, préparez vous au pire, je crains qu’il ne tarde guère. »

    Avant qu’il n’arrête le flux, il était déjà bien faible… Pour être honnête le Médecin ne savait pas si c’était une terrible nouvelle ou une bonne nouvelle malheureuse. Il avait agi en son âme et conscience en tout cas, selon ses penchants.






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MessageSujet: Re: Regardez-moi ! Je suis super-important !   Regardez-moi ! Je suis super-important ! EmptySam 23 Juil - 19:21

Le monarque n’avait pas réagi quand la voix du médecin lui est parvenue par-dessus la foule. On aurait même pu se demander s’il l’avait entendue, en tout cas ça ne l’avait fait nullement réagir. Il se contentait de rester là, la mâchoire serrée, le regard dans le vide, soutenant Lis, indifférent au sang qui souillait ses manches. Il semblait comme perdu dans les méandres de son esprit, hébété. Ce n’est que lorsque que Toleb Mouran le pria de s’écarter qu’il reprit contact avec la réalité, et encore, il gratifia en premier lieu le médecin d’un regard d’abord teinté d’incompréhension, puis franchement noir, comme s’il mettait l’homme au défi de le séparer de sa future femme… et enfin seulement plein de soulagement lorsqu’il sembla finalement prendre conscience de celui qui lui adressait la parole. Après quoi il reposa Lis au sol aussi délicatement qu’il le put avant de se lever et s’écarter comme on lui demandait.

Ensuite, Ysor ne put rien faire de plus à part attendre que Mouran fasse son office. Il commença à se tordre les mains commeà son habitude lorsqu’il était nerveux, mais il s’arrêta presque aussitôt à la vue du sang qui les maculait. Il ne put alors que se contenter d’assister à la scène, impuissant. Il ne put même pas faire les cent pas dans la salle, comme cela lui démangeait, à cause des nobles présents tout autour.

Il ne pensa pas à ordonner aux quelques gardes présents de chercher l’assassin, bien trop perturbé par l’acte pour faire chercher le coupable. Ce qui eut été inutile au demeurant, quelques précieuses minutes s’étaient écoulées, et soit le capitaine Feranii avait réagi suffisamment promptement pour interpeller l’individu, celui-ci était déjà loin. Dans tous les cas, il était désormais bien trop tard pour réagir sur ce point.

Les secondes s’égrenaient et le médecin, malgré sa remarquable maitrise de soi, ne semblait pas faire grand-chose à part étudier le problème et y réfléchir. Tant et si bien que Le Gardan Edorta commença à se poser franchement des questions. L’homme avait-il trop abusé des délices de la soirée, au point de ne plus être en état d’exercer son métier ? Lis était-elle déjà morte ou mourante et le médecin cherchait-il un moyen de l’annoncer délicatement ? Aucune de ces perspectives n’était réjouissante. Ysor palissait de seconde en seconde, et alors qu’il allait intervenir avant de devenir transparent, Mouran daigna enfin réagir. De manière plutôt efficace, semblait-il, du moins avait-il stoppé l’hémorragie. Lorsque le médecin réclama du matériel, un des lieutenants du capitaine Fenarii, qui semblait avoir repris un peu de poil de la bête, distribua des ordres à certains de ses hommes pour aller dans ce sens.

Vinrent alors les longues minutes qui paraissaient des siècles où on ne pouvait rien faire d’autre qu’attendre que les coursiers reviennent avec ce qui avait été demandé. La tension devenait franchement insupportable, au point que le grand silence laissa rapidement place aux chuchotis. Ysor se força à ignorer les théories sur l’identité de l’assassin ou les pronostics sur la survie de sa promise. Seul l’intéressait celui du médecin, qui restait calme, professionnel, et d’une patience digne d’une pierre, contrairement au monarque qui se retournait vers les portes toutes les dix secondes dans l’espoir de voir surgir un des gardes ramenant le necessaire.

Lorsque l’homme lui adressa la parole, ses mots lui firent froid dans le dos, on ne pouvait pas dire qu’il se montrait franchement optimiste. Il avait envie de lui hurler de faire ce qu’il fallait pour la sauver, de le menacer des pires représailles s’il échouait ; mais c’eut été inutile, stupide, et faux. Il se contenta donc de lui lancer un regard suppliant, digne d’un chien battu, et de lui dire, ou plutôt de couiner :
« Sauvez-la, médecin, et vous n’aurez pas à le regretter. » Faire miroiter une récompense ne serait sans doute pas plus utile que les menaces, mais c’était venu tout seul.

Le temps passa encore dans l’angoisse, et puis enfin l’un des hommes de la garde revint avec une partie de ce qui avait été demandé. Il n’eut aucun mal à se frayer un chemin jusqu’au médecin, tous s’écartant sur son passage, comme s’il était Therdone incarné ou au contraire un mendiant vraiment nauséabond.
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Lambda
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MessageSujet: Re: Regardez-moi ! Je suis super-important !   Regardez-moi ! Je suis super-important ! EmptyLun 25 Juil - 11:27

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