Les Tables d'Olaria
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 Un Fauve parmi les Faons.

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Limna Hirune
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MessageSujet: Un Fauve parmi les Faons.    Un Fauve parmi les Faons.  EmptyLun 9 Mai - 22:55

Elle se tenait face au miroir, plutôt incertaine quant à la femme dont le reflet lui faisait face. Le miroir, haut et étroit, lui renvoyait une image méconnue, et pourtant, au fond, elle savait que c’était bien d’elle dont il s’agissait. Lis avait eu raison de la prévenir, son statut n’ayant rien d’officiel jusque là, elle n’avait pas coupé à la robe, bien que cela ne lui dise rien. Sa présence, elle le sentait, incommodait beaucoup des Ilédors qui s’étaient occupés d’elle, et pourtant, le résultat était là, devant elle.

Pourquoi avaient-ils opté pour le rouge, elle l’ignorait. Sans doute avait-on su qu’elle était chasseresse, et trouvé intéressant de jouer la carte du monstre sanguin… Pourtant, il n’était pas d’image plus inappropriée à Limna, qui était plutôt dans l’expectative et l’observation que dans les coups de sang et la fureur incontrôlable.

Et pourtant, force était de constater qu’elle avait une allure des plus intéressantes, là-dedans. Elle qui n’avait plus guère porté de hardes féminines depuis des années, elle eut l’impression de redécouvrir un corps moulé dans le cuir et l’étoffe comme dans une gaine. Elle découvrit, également, les légers changements opérés depuis les deux derniers mois…

Faits de voiles et de bandelettes de tissu carmin savamment arrangés, l’ensemble laissait entrevoir ses jambes fermes et galbées, sa taille qui, en réalité, s’était laissée gagner par une infime courbe la rendant plus gracieuse que le ventre résolument plat d’antan, et surtout des seins qui avaient sensiblement gonflé, signe encore assez subtil de sa grossesse. Ils étaient recouvert avec mollesse par de l’étoffe resserrée sur ses côtes par une cordelette argentée, qui retombait, lascive, sur ses hanches. Ses jambes, lorsqu’elle se déplaçait, se découvraient légèrement, le tissu demeurant entre elles s’en écartant alors. La pudeur n’étant pas vraiment son fort, elle s’inquiéta cependant de ne pas correspondre, ainsi vêtue, aux stricts critères Ilédors, mais on l’assura qu’il n’était pas rare pour les femmes Ilédores de découvrir leurs jambes, pour peu qu’elles soient débarrassées de toute pilosité, et galbées par le bon soulier. Plus blonde encore que les blés, cela ne posait donc aucun problème, tant ses jambes paraissaient déjà lisses.

Ainsi s’observa-t-elle quelque temps. Yeux laissés naturels, bouche vermeil et teint naturellement livide, le plus gros travail avait été fait sur sa chevelure irrégulière, qu’il avait fallut saisir et courber avec grâce, à l’aide d’attaches sévères et de peignes d’argent assortis à la cordelette de sa tunique. Nul bijou pour parer sa gorge, seuls des voiles venus donner un peu plus de grâce aux rares mouvements que faisait le fauve plus souvent à l’affût qu’en chasse.

Enfin, un léger parfum musqué avec été appliqué à sa nuque, sous sa mâchoire et sur ses mains que l’on avait massé de ces huiles avec un grand savoir-faire. Elle demanda à porter une petite lame, afin de protéger comme il se devait Lis, mais cela n’irait pas avec sa tenue, lui avait-on dit.

Alors commença-t-elle à comprendre pourquoi une tenue si ouverte, et offrant si peu de cachette avait été choisie : personne ici, parmi les gens de leur future reine, n’avait encore assez confiance en elle pour lui offrir le droit de porter de quoi protéger son amie. Fort bien, elle n’aurait qu’à se servir de ses mains, si c’était là ce qu’ils souhaitaient.

On ne l’avait pas annoncée, elle était en réalité entrée à la suite du couple qui intéressait toute l’assistance, fondue dans la masse de leurs gens, bien que vêtue de façon plus… originale. Sans attendre, elle se glissa sur le côté pour considérer d’un œil vigilent l’assemblée qui les attendait visiblement depuis un certain temps. Sans s’attarder bien longtemps à l’émerveillement que pouvait procurer un tel faste, pour un œil non habitué, elle se sentie bien vite submergée par la prudence et scruta dès lors la salle avec une certaine intensité : elle cherchait des ennemis potentiels de celle qu’elle s’était juré de protéger. Tout le monde n’avait d’yeux que pour le Gardan Edorta, qui s’adressait à tout un chacun comme il était d’usage qu’il le fasse… Le temps pour elle de repérer les Olarils présents, sans doute les plus rancuniers à l’égard de son amie… Et ceux, également, qu’il lui faudrait éviter à tout prix. Rester près du couple royal serait une parade efficace à leur intervention indésirée. Car indésirés, ils l’étaient. Elle les avait vu, tous, mêlés à la foule comme la peste, sournois et attendant leur heure pour faire valoir des droits qu’ils n’avaient pas, des droits auxquels elle-même ne songerait sans doute jamais. Le fer de lance en la personne de Sorastrata, vieille bique toujours ancrée aux chausses de sa bougresse de petite fille, puis toutes… Elles étaient bien revêches, les Hirunes à accueillir avec enthousiasme le retour de frère d’un chef, et pourtant, elles étaient venues ici. Le culot n’avait décidément nulle limite ici bas.

Elle prit donc soin de rester en retrait, dans un secteur qui était réservé à la haute noblesse, mais suffisamment à l’écart pour que le public ne lui prête pas la moindre attention, l’œil sombre suivant avec férocité l’avancée de chacun de ceux qui autrefois composaient son peuple.
Que ne pouvait-elle pas délier alors sa langue, et leur cracher toute sa haine, comme son cœur, et son regard farouche l’en suppliait…

La respiration saccadée par la colère, elle se tenait alors droite, et trop absorbée par la surveillance de cette vermine pour entendre l’impudent qui se dirigeait déjà en sa direction.
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MessageSujet: Re: Un Fauve parmi les Faons.    Un Fauve parmi les Faons.  EmptyJeu 12 Mai - 16:08

Le Fou guettait la foule à la recherche d'une première victime pour la soirée, il ne savait pas trop vers qui il se dirigerait en premier, il se laisserait guider par l'inspiration du moment. Il balayait la foule du regard, à la recherche de visages familiers, afin d'éviter ceux dont il n'avait pas envie de s'occuper. Il repéra Asméral Jaktarii et prit soin de s'éloigner d'elle, il n'avait aucune envie qu'elle fasse un nouvel éclat contre lui. Il fallait aussi qu'il évite à tout prix Noor Arlanii qui devait lui vouer une haine viscérale depuis leur dernière rencontre. Il regarda vers Ysor et sa fiancée, elle n'était pas là. Autant se diriger vers eux, il ne manquerait pas de la remarquer si elle venait aux côtés de son fils.

Alors qu'il se dirigeait vers le Gardan Edorta et sa futur épouse, il repéra à leurs côtés une Olarile qu'il n'avait encore jamais vue. L'air renfrogné et peu avenant, elle toisait l'assemblée d'un regard méprisant. Le Fou venait de trouver sa première victime de la soirée ! Elle ne le regardait pas alors qu'il accéléra d'un pas souple et bondit vers elle en criant : « Bouh ! »

Elle sursauta, déclenchant un rire hilare chez le Fou. Beaucoup trop sérieuse pour une soirée de faste et de bonheur, il avait eu raison de la distraire un peu, même si elle, ne semblait pas en être convaincue...

« Allons donc, ne trouvez-vous pas que c'est l'occasion ce soir de troquer sa mauvaise tête contre quelques sourires. Si j'en juge à la manière dont vous regarder la futur épouse du Gardan Edorta, vous devez être une de ses amies. N'êtes-vous pas heureuse pour elle ? »

Le Fou n'avait aucune idée de la personne à qui il s'adressait, il ne savait pas qui elle était ni ce qu'elle faisait depuis qu'elle était ici. Il n'avait pas idée qu'il s'adressait à la paria des Olarils et qu'elle avait un caractère dont il valait pieux se méfier. Mais le Fou était décidé à dérider cet étrange femme au regard fermé et orageux. Peut-être qu'il allait risquer sa vie si elle était aussi susceptible que ce que la rumeur racontait, mais comme il n'était au courant de rien, il poursuivit allègrement son petit manège.

« Mais pardon, j'ai oublié de me présenter, j'ai tendance à oublier que vous, les Olarils, ne me connaissez guère, enfin, tous ceux pour qui cette soirée est la première au palais. Je suis le Fou, Bouffon du Gardan Edorta, je suis ici pour distraire, amuser la galerie. J'ai plus d'un tour dans mon sac pour ce faire, des tours de magies, de histoires, de l'acrobatie. Ah, et j'allais presque oublier : je vous présente mon singe, Pim'. Ne craignez rien, il est obéissant et n'attaque jamais personne. »

C'était un pieu mensonge dans la mesure où Pim' était parfaitement indiscipliné depuis quelques temps, mais jusqu'ici, le singe se tenait tranquille. Il semblait légèrement effrayé même, par l'Olarile, ce qui devrait être un indice pour le Fou quant à l'humeur de la femme qui se trouvait en face de lui. Pourtant, comme toujours, il ne faisait pas attention aux jérémiades de son singe et il sortit quelques balles de ses poches. Il se mit à jongler devant la blonde qui ne semblait pas vouloir se défaire de sa mauvaise humeur. Pour peu, il aurait même cru qu'il était en train de la déranger.

« Vous n'aimez pas la jonglerie ? Mais j'ai plein d'autres tours à vous montrer, je suis sûr de pouvoir trouver quelque chose qui vous plaira. Il doit bien y avoir quelque chose qui peut vous dérider un peu, n'est-ce pas ? »

Le Fou aurait peut-être dû prêter attention aux signes, mais il n'était encore jamais arrivé qu'il soit repoussé par un Ilédor, alors par un Olaril ? Cela n'aurait absolument aucun sens pour lui. Les Olarils étaient censé être un public facile, impressionné par ses nombreux tours qu'ils n'avaient sans doute jamais vus pour la plupart. Le Fou ne savait pas à quoi s'attendre avec elle, mais il n'était certainement pas préparé à ce qui allait venir.
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Limna Hirune
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MessageSujet: Re: Un Fauve parmi les Faons.    Un Fauve parmi les Faons.  EmptyVen 13 Mai - 15:15

Occupée à épier avec animosité les Olarils présents, Limna, une fois n’est pas commune, fut totalement surprise par l’intervention de… Cette chose. Elle sursauta, et fit un pas en arrière, prudente, avant de retrouver une immobilité crispée et de foudroyer du regard la Chose qui s’animait sous ses yeux. Que lui voulait-il ? Qui était-il et pourquoi n’allait-il donc pas déranger quelqu’un d’autre ? L’hilarité du personnage ne l’en agaça que plus encore et, focalisant tout à coup son attention sur elle, elle sentit ses poings se serrer, jusqu’à en blanchir aux jointures. Il l’interrompait, la moquait et l’empêchait de se concentrer correctement sur sa tâche.

Il ne ressemblait pas vraiment aux Ilédors qu’elle avait déjà croisés, remarqua-t-elle. Sa tenue criarde, son visage grimaçant… Une odeur d’imprévisibilité qui la mit mal à l’aise… Sans doute ce qui retint son envie première : écraser son poing nerveux sur ce visage hilare pour en ôter toute trace de moquerie. Sur ses gardes, elle écouta ce qu’il avait à dire, ses yeux clairs se plissant sensiblement. Elle ne lui répondait pas, mais de toute évidence cela ne le dérangeait pas, puisqu’il continua sa tirade sans se soucier un instant de son mutisme. Amie avec Lis… Oui, c’était bien tout ce qu’elle était ici. Amie avec Lis. Et ce type, avec ces facéties dont elle se serait bien passée, serait tenu pour responsable de tout manquement à son devoir. Car il la divertissait, la dérangeait, et alors qu’elle le tenait en respect d’un air méfiant, elle ne pouvait garder tout à fait à l’œil les Olarils qui se dispersaient sournoisement dans la salle…

Lorsqu’elle entendit Vous les Olarils, un rictus découvrit une seconde ses dents. La pire insulte qu’on pouvait alors lui faire. A nouveau, ses ongles se plantèrent dans la paume de ses mains. Elle ne réagit pas, un simple frémissement d’hostilité pour toute réaction à cette insulte. La présentation glissa sur elle comme de l’eau, sans qu’elle ne s’y attarde, encore toute à sa fureur… Quand il sortit un singe. Un animal… Ses yeux clairs se fixèrent aussitôt sur lui… Il ne semblait pas aussi volubile que son maître et, percevant la menace qui grondait en sourdine, se fit le plus petit possible, arborant des signes évidents de crainte et de méfiance. Lui, au moins, comprenait à qui il avait affaire.

Le Fou, comme il se faisait appeler, ne fit pas de même, et plutôt que de battre en retraite devant le lourd silence de Limna, préféra sortir des balles de ses poches pour commencer à jongler. Il était habile, et souple, remarqua-t-elle machinalement, sans se laisser distraire par le spectacle offert. Ses muscles, tout à coup, gagnèrent en souplesse et son dos se détendit. Mouvement à peine visible, elle arqua légèrement ses jambes nues et, tout à coup, sa main jaillit.

L’une des balles fut stoppée net par la chasseresse qui la tint sans douceur devant les yeux du Fou.
« Tu es habile. Mais je ne veux pas de ça. » Ca la déconcentrait, ces objets qui volaient devant ses yeux alors qu’elle aurait dû demeurer concentrée et prudente. Sans lâcher la balle qu’elle avait décidé de confisquer à l’amuseur, elle fronça les sourcils, son hostilité plutôt évidente. « Que me veux-tu au juste, Fou ? Je ne suis pas femme à m’amuser en présence d’une telle… faune. » Et par cela, elle n’entendait pas que la compagnie offerte par les Ilédors l’indisposait, mais bien qu’elle ne pouvait se laisser aller à l’amusement en présence des Hirunes qui s’étaient dispersées dans la salle, comme une bande de lionnes en chasse.
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MessageSujet: Re: Un Fauve parmi les Faons.    Un Fauve parmi les Faons.  EmptyDim 15 Mai - 21:57

L'habileté de Limna surprit en effet le Fou, n'importe quel Ilédor présent dans cette salle ou à peu près n'aurait pu rattraper cette balle de cette manière. Sa main n'avait pas tremblé ou cafouillé, elle l'avait juste prise. « Pas mal », souffla-t-il, « vous êtes plutôt douée ! » Il ne chercha pas tout de suite à récupérer sa balle mais arrêta de jongler, il n'avait pas envie qu'elle prenne les autres, d'autant qu'il n'était pas vraiment sûr de pouvoir récupérer la première. L'hostilité qu'il lisait dans ses yeux n'augurait rien d'extraordinaire pour la suite de leur petite conversation, mais le Fou n'était pas homme à abandonner aussi vite.

« Ce que je vous veux ? Mais je vous l'ai dit, c'est ce que je veux à tout le monde, je suis le bouffon, je suis là pour amuser, je suis là pour vous amuser. Et je préfère m'attaquer aux proies difficiles comme vous, ça rend le challenge bien plus intéressant. » Il aurait du mal, faire rire cette femme à l'esprit étroit et aussi noir n'allait pas être facile. « Je m'excuse, mais pourriez-vous me rendre ma balle ? J'en aurai besoin plus tard. Et par ailleurs, vous ne vous êtes pas présentée. Qui êtes-vous ? La moindre des politesse quand quelqu'un se présente à vous, c'est de lui rendre la pareille ! » À défaut de pouvoir la faire rire, il espérait au moins l'asticoter un peu.

Pim', toujours sagement perché sur son épaule commença à faire quelques grimaces vers l'Olarile, il était clair qu'il ne l'aimait pas, ces grimaces-là n'étaient pas drôles mais vilaines. Le Fou se remémora l'expression exacte que l'Olarile avait utilisée pour décrire la foule qui les entourait : faune. Jamais un Ilédor ne se serait permis une telle remarque, mais cela amusait le Fou, parce que lui aussi voyait un peu tous ces gens comme une faune. Des bêtes, certaines enragées, d'autres peureuses, quelques sournoises aussi, et il ressentit un vague élan de compréhension pour son interlocutrice. « Vous avez parlé de faune pour ces gens », dit-il en désignant les gens qui se pressaient dans la salle, « n'avez-vous donc aucun respect pour eux ? »

C'est alors qu'il eut une idée, mais il ne savait pas si l'étrangère allait accepter son petit jeu. Rien de bien méchant, tout au plus un peu de moquerie, mais ce n'était peut-être pas son genre. « J'ai quelque chose à vous proposer, un petit jeu. Si vous acceptez d'y jouer, promis, je vous laisserai tranquille jusqu'à la fin de la soirée. Je vais vous désigner une personne, et vous aller me dire à quel animal elle vous fait penser. Puisque vous avez l'air de vous y connaître dans le domaine, ce pourrait être amusant, non ? Quelques règles : il faut répondre en moins d'une minute, et il faut que la réponse soit convaincante. Après cinq tours chacun, on dira que c'est match nul. Vous n'avez pas le droit de faire exprès de perdre, sinon, je le saurais, et ma proposition ne tiendrait plus. » C'était audacieux et improbable comme jeu, mais le Fou avait envie de s'amuser avec elle, de l'amuser, ou peut-être de l'ennuyer en fait. Qu'importe, il était là pour ça, et il faisait son job, c'est tout.

Scrutant la foule du regard, il chercha une première « victime » de son petit jeu. Il repéra alors la douairière et retint un petit rire. Voilà, c'était tout trouvé. « Vous voyez la vieille femme là-bas, celle qui discute avec l'une de vos consœurs ? À quoi vous fait-elle penser ? » Il n'avait pas attendu son accord avant de lancer la partie, c'était bien plus amusant comme ça. Si elle ne suivait, il s'amuserait à l'asticoter toute la soirée, et il aurait mérité sa paie.
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Limna Hirune
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MessageSujet: Re: Un Fauve parmi les Faons.    Un Fauve parmi les Faons.  EmptyMer 18 Mai - 15:20

Elle ne voulait pas lui rendre sa balle. Elle n’avait d’ailleurs absolument rien à faire qu’il la trouve habile, vulgaire, teigneuse ou quoi que ce soit. Tout ce qu’elle voulait, c’était y crisper ses doigts jusqu’à ce qu’il lui fiche la paix, et qu’elle puisse retourner à son observation. Tout ce qu’elle souhaitait. Mais devant l’insistance du Fou, force lui fut de se rendre à l’évidence, elle n’aurait jamais la paix, à moins de flanquer dans cette mâchoire grimaçante un bon vieux coup de poing pour l’envoyer enquiquiner quelqu’un d’autre. Ce qui, bien entendu, était hors de question dans les présentes conditions, même pour quelqu’un comme Limna. Elle se contenta de se renfrogner, et, alors qu’il lui demandait de se présenter, de le balancer sa balle avec virulence, espérant lui couper un instant le souffle.

« Limna Hirune, je suis là pour protéger votre future reine. » Elle plissa alors ses yeux clairs et s’éloigna du Fou, n’appréciant pas la proximité imposée par cet inconnu. « Quant à savoir si je suis une proie pour vous, je vous suggère de réviser votre jugement. » Elle n’était pas la proie, elle était le chasseur, et il y avait fort à parier que si cet homme (ce devait en être un, au fond) poursuivait sur cette lancée, elle ne se sente obligée de le lui prouver.

Tant bien que mal, trépignant légèrement sur place, dans ses voiles et ses soieries, elle leva le menton pour apercevoir les Hirunes qui s’étaient diffusées un peu partout… Mais pour beaucoup, elles n’étaient plus visibles. Il eut fallut, pour s’assurer qu’elles n’importuneraient pas Lis de leur jérémiades, que Limna se hisse en hauteur, et monte sur l’estrade qui permettait à tout un chacun de voir le couple royal. Ce qui aurait du même coup condamné son propre anonymat. En effet, Limna, qui n’avait plus eu le moindre contact avec la révolution depuis le retour d’Arngrim, ne souhaitait pas que sa présence ici soit officielle, dans un souci de… discrétion sans doute. Elle ne voulait intervenir au grand jour qu’en cas de besoin, or, pour cela, il fallait qu’elle puisse observer en silence et dans un certain calme… Ce qui, avec cet énergumène, n’était de toute évidence plus qu’une chimère. A cette idée, celle qu’il risquait peut-être la vie, ou la tranquillité de Lis, en la harcelant de la sorte, Limna se sentit animée par une colère plus franche, et fébrile, dont elle ne laissa que peu de choses paraître… Un infime tremblement, un regard aussi brûlant que de l’huile portée à ébullition… Ses poings, toujours crispés.

Loin de se démonter, le fou lui avait demandé si elle n’avait aucun respect pour l’assistance. Venant d’un être voué à l’amusement, elle trouvait le propos déplacé, mais soutint néanmoins son regard avec véhémence. Sa voix plus grave, et plus basse (ce qui, en soi, n’était guère une bonne nouvelle) elle glissa d’un ton vénimeux : « Savez-vous seulement de qui je parle, lorsque je parle de faune ? Qui vous dis qu’il s’agit là de ces gens » Afin d’illustrer le propos, elle désigna d’un geste sobre l’ensemble de la salle. « Le danger ne vient pas de vos nobliaux, trop occupés à s’enivrer et à commérer pour que je m’inquiète de leur présence. » Elle haussa alors un sourcil. Le ton avait été froid et cassant. Tout à coup, dans son champ de vision apparût Luminara, plus loin, en train de converser avec la Douairière. Un rictus découvrit alors les dents de la chasseresse, et grinça à l’adresse du fou. « Voilà de quoi je parlais. Ces créatures là sont bien plus misérables que vous ne l’êtes. » Là, en effet, il était possible d’entendre dans le ton un profond mépris.

Lorsque l’autre parla d’un jeu, elle reporta son attention sur lui, sans plus de chaleur, mais sa colère légèrement estompée. Il lui indiqua, comme première victime, et ce avant qu’elle n’ait le temps de protester, la Douairière, avec laquelle parlait, justement, Luminara. Au terme consœur, elle se hérissa, et corrigea d’un ton sec : « Cette garce n’est pas ma consœur. Elle n’est strictement plus rien pour moi, tout comme les autres. » La foule, dense et bruyante, et la présence de ce Fou venu la mettre hors d’elle éliminait toute trace de flegme dont elle aurait pu faire preuve. « Cette femme, elle m’a été présentée comme la mère de votre Gardan Edorta, c’est bien ça ? » Limna réfléchit, sans pour autant y trouver le moindre amusement, plus pour se débarrasser de lui qu’autre chose. « Je ne sais pas. Un cygne, peut-être. Elle me semble froide… » (Okay, l’hôpital qui se fout de la charité) « … Mais derrière son air policé, j’ai l’impression qu’elle cache beaucoup de tension. Ces volatiles sont peut-être gracieux, mais cachent un cœur rigide et souvent tenace. » Un ressenti purement instinctif.

Sans se prendre tout à fait au jeu, le fiel découvrant à nouveau ses dents en un sourire aigre, elle désigna du menton Luminara. « Et celle-ci, alors, que serait-elle ? » Le chien fidèle d’une femme déséquilibrée ?
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MessageSujet: Re: Un Fauve parmi les Faons.    Un Fauve parmi les Faons.  EmptyMer 1 Juin - 0:24

Alors que jusqu'ici, l'Olarile était restée plutôt muette, elle s'était mise à parler avec plus d'entrain, les mains ne s'échappaient plus de ses dents serrées, elle avait plus d'aisance. Cependant, ses propos n'en n'étaient pas moins acides et remplis de venin. Réviser son jugement, lui, le Fou ? Non, certainement, elle était une proie facile, il ne s'était pas trompé. Elle était une proie parce qu'elle avait dès le début montré de l'hostilité envers lui, elle lui avait confisqué sa balle et fait comprendre d'une manière pas vraiment subtile qu'il la dérangeait dans sa tâche. Et quelle tâche, toutou de la future reine, voilà qui était amusant. Oh, c'était un toutou de garde bien entraîné, nul doute là dessus, mais un toutou quand même. Le Fou s'amusa de cette constatation et esquissa un nouveau sourire légèrement difforme.

Quand elle reprit la parole, le Fou fut étonné de voir à quel point elle semblait éprouver de la haine pour les siens. Les regards qu'elle portait sur eux étaient emprunts d'un mépris à peine voilé. La jeune femme se refusait à leur être associé de manière bien étrange. Le Fou avait toujours entendu dire que les Olarils étaient excessivement liés les uns aux autres, qu'ils s'assemblaient tous contre ceux qui leur voulaient du mal. Et voici qu'il tombait sur la paria, le mouton noir du troupeau d'une innocente blancheur. Voilà qui était intéressant pour le moins.

« Vous êtes une bien curieuse femme. J'apprécie votre franchise, même si je le reconnais, je m'en interroge. Ici personne n'aurait osé être virulent à ce point vis-à-vis des siens. Sauf moi peut-être... »


C'était juste un test, pour voir si elle rejetait la société dans son ensemble ou juste les siens. Si elle refusait de lui être comparée ce ne serait évidemment pas un argument probant, mais un premier indice pour mieux saisir cette personnalité originale.

Qu'elle accepta de participer à son petit jeu ne surprit guère le Fou. Après tout, il avait plus ou moins clairement menacée de l'ennuyer toute la soirée si elle n'acceptait pas son petit défi. L'animal qu'elle avait choisi pour Noor était un excellent choix. Lui-même n'aurait sans doute pas trouvé mieux. Il y avait chez le cygne une arrogance qui convenait parfaitement à la douairière.

« Vous marquez donc un point. Le cygne est un animal qui convient parfaitement à notre Douairière. La grâce et l'arrogance à la fois, tout à fait elle ! »

L'Olarile qui lui avait été désignée était une belle femme, gracieuse, mais un peu sauvage aussi. Il y avait dans sa manière de se mouvoir l'élégance des meilleures danseuses et la sauvagerie qui semblait inhérente aux Olaril. Le Fou réfléchi quelques instants avant de donner son verdict.

« Pour elle, je dirais une jument racée. Elle a la grâce des grands, et pourtant, on devine en elle une ardeur peu commune, une certaine sauvagerie aussi. À la manière dont elle se meut, je suis prêt à parier que c'est une danseuse. Regardez ces pieds, la manière dont ils se posent sur le sol quand elle fait un pas pour changer de position. C'est tout à fait fascinant. »

C'était à son tour maintenant. Il balaya à nouveau la salle du regard et eut l'envie de voir un peu ce que cette Limna avait dans le ventre. Oserait-elle trouver un animal pour celle qu'elle semblait considérer comme une proche ? La seule peut-être dans la salle.

« Bien, à mon tour. Que pensez-vous d'en trouver un pour nôtre futur reine. Vous semblez bien la connaître, je suis sûr que vous pourriez me surprendre. »

Le Fou imaginait pour elle un animal dépourvu d'intelligence, assez stupide en tout cas pour se soumettre à des idéaux qu'elle ne comprenait sans doute pas. C'était là l'image qu'il en avait, peut-être avait-il tort, mais peut-être pas. Lis avait su montrer qu'elle pouvait faire preuve de Volonté, mais cette arriviste n'avait pas encore convaincu le Fou. Peut-être que ce que Limna lui dirait le ferait un peu changer d'avis, même si c'était plutôt rare qu'il révise une première opinion qu'il s'était faite sur une personne. Le Fou était quelqu'un d'un peu borné et têtu, mais il avait pour lui en général un excellent jugement, qualité indispensable pour être le bouffon du Gardan Edorta. Il fallait savoir juger son public, savoir comment le prendre pour le faire rire ou l'agacer, savoir ce qu'il attendait et comment le lui faire obtenir. Et le Fou était doué, il était excellent dans son job.
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MessageSujet: Re: Un Fauve parmi les Faons.    Un Fauve parmi les Faons.  EmptySam 11 Juin - 8:00

Elle haussa un sourcil aux mots du Fou, et se contenta, pour toute réponse, d’un soupir agacé. Elle n’avait pas l’intention de lui parler de son passé. Elle ne comptait nullement lui expliquer cette virulence dont il lui avait parlé. Limna Hirune, le mouton noir, la seule Olarile a avoir été capable de s’attirer de la sorte la haine de ses « compatriotes », et la seule aussi, sans doute, a en avoir eu autant pour son peuple. Plus crever que de leur accorder la moindre doute aujourd’hui. Les Ilédors n’étaient pas parfaits, mais elle avait décidé de se raccrocher à eux comme à une branche salvatrice. Cela ne signifiait pas pour autant qu’elle leur devait tout, et il était hors de question pour Limna de s’étaler ainsi devant ce Fou.

Il pouvait bien dire qu’il était tout aussi critique qu’elle, elle s’en moquait. Au fond, cela n’avait pas le moindre intérêt pour elle. Elle n’avait pas aimé l’irruption de cet homme, ni sa façon, envahissante et irritante, de se comporter avec elle. Aussi, si elle ne fut pas outrée par ses propos, elle l’ignora consciencieusement, se montrant volontairement d’une impolitesse rare. S’il avait quelque chose de plus intéressant à ses yeux à sortir, de plus enrichissant, alors peut-être daignerait-elle se montrer plus affable. Pour l’heure, c’était là une chose bien compromise.

Elle garda donc le silence, comme elle le faisait très souvent, pour attendre la suite.

Elle avait gagné un point, pour le cygne. Cela ne la mit pas en joie, et elle ne manifesta nullement une quelconque satisfaction. Il fallait bien admettre, d’un autre côté, que la seule satisfaction qu’elle tira du fait d’avoir gagné à ce petit jeu qui l’ennuyait beaucoup, c’était de se rapprocher un peu du calme, comme il le lui avait promis. Si Therdone, leur Dieu, était véridique, alors Limna souhaita silencieusement, son regard aigre posé sur la Douairière, qu’il daigne donner à ce Fou la Volonté de tenir sa parole. La preuve néanmoins qu’elle avait changé, elle n’aurait pas pris tant de gants avec un Olaril.

A son tour, le Fou désigna un animal pour Luminara. Une jument, qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre ! Plus que cela, ce fut le portrait qu’il dressa d’elle qui l’horripila. Racée, la Grâce des Grands… Une sale chienne à la solde d’une imbécile, oui. Qu’importait la grâce, lorsqu’elle était utilisée à mauvais escient.
D’autant plus que Limna, ayant suivi, et fréquenté des félins fort longtemps lors de ses parties de chasses, félins, fauves qu’elle avait peu à peu imité lorsqu’elle se déplaçait, ne se savait pas en reste niveau grâce. Au moins son corps l’était-il un peu… A défaut de son esprit.

Elle eu une moue de mépris, qu’elle ne pu tout à fait masquer, et lâcha en écho, d’une voix grinçante : « Fascinante »
Ses yeux livides, dont seules étaient visibles les pupilles noires qui se détachaient d’un iris trop claire, étaient restés fixés avec hostilité sur cette garce de Luminara, jusqu’à ce que le Fou lui lance un nouveau défi.

Lis…

Remontant en direction de la fiancée de leur Gardan Edorta un regard toujours dur, il lui fallut quelques instants pour mettre sa rage de côté et répondre à la question qui lui avait été posée. Lis… Elle doutait que sa relation à la prêtresse soit si bien acceptée que cela par la société Ilédore, aussi lui fallait-il se montrer prudente dans son choix. Elle réfléchit, longuement. Finalement, elle délia sa langue. « Je dirais une panthère. Par son regard et sa souplesse, elle charme et elle enjôle. Elle gagne à sa cause, puis elle attaque… C’est un animal intelligent, fin. Et redoutable, tout comme Lis… »

Cependant, la panthère n’était pas le meilleur chasseur de la forêt, et il lui arrivait souvent de se reposer par trop sur ses attributs. Il lui arrivait d’agacer de trop sa proie, et ainsi de la laisser filer. Elle avait aussi une certaine affection pour cet animal, dont elle avait ramené, jusque dans la chambre qu’elle occupait à côté du Palais du Gardan Edorta, sa fourrure moelleuse et noire comme la nuit. Comparer une bête dont elle était si proche à Lis avait quelque chose de réconfortant, au fond. Elle admettait de toutes les façons qu’elle était bien tombée, depuis longtemps, dans les pièges de la prêtresse. S’il était une créature dont elle était la proie, c’était bien elle.

Elle ignorait absolument l’opinion que le Fou s’était forgé au sujet de la fiancée du Gardan Edorta. Si elle l’avait su, sans doute se serait-elle énervée, courroucée de le voir insulter son amie, ou bien au contraire l’aurait-elle conforté dans cette opinion. Elle savait qu’être sous-estimée aurait été une bonne chose, pour Lis… Mais cela n’était même pas venu à l’esprit de Limna. Sans doute l’admirait-elle trop pour concevoir qu’il ne puisse pas en être autant de tous.

Lorsqu’elle vit cet homme dont elle n’avait pas entendu l’annonce, cet Oracle, ravir Lis à son fiancé, Limna sentit poindre en elle une once de jalousie. Elle le touchait, et lui en profitait ostensiblement, aux yeux de tous. Il fallait que Lis se contrôle, qu’elle en fasse peu et ne se montre pas trop aventurière au sein de ce peuple pudibond. Son sang ne fit qu’un tour, et pourtant, force lui fut de constater qu’elle était coincée, et n’avait nullement la possibilité de l’arracher à ces bras périlleux. Elle se contrôla pourtant bien, et ne montra rien de son profond agacement. Cet homme-là, Limna ne l’apprécierait pas. Et puis, il se comportait comme un Paon, vulgaire et bruyant dans la voix, la queue chatoyante et voyante. Cela dit, force fut de constater qu’il était très noble, au sens où certains Ilédors l’entendaient.

Désireuse d’en apprendre davantage à son sujet, elle profita donc de leur petit jeu et demanda au Fou : « Et cet homme-là, qui vient de solliciter Lis pour une danse, que serait-il ? »

Ainsi ferait-elle d’une pierre deux coups. Elle apprendrait des choses sur cet étrange individu, et avancerait un peu plus vers la fin de ce jeu-là.
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MessageSujet: Re: Un Fauve parmi les Faons.    Un Fauve parmi les Faons.  EmptyDim 24 Juil - 23:05

Une panthère ? Voilà un choix qui ne serait pas venu à l’esprit du Fou. Il ne voyait rien de félin dans son attitude, tout au plus de la provocation et des regards lubriques sur certains hommes de l’assemblée. Il y avait en elle quelque chose de plus primaire, qui lui évoquait plus le lapin qu’autre chose. Amusé cependant par ce choix, il décida de lui concéder un point pour cette audacieuse proposition. « Vous pensez donc que la future du Gardan Edorta est une femme redoutable ? Ne craignez-vous pas des représailles pour ce genre de propos ? Vous n’êtes pas habituée aux jeux de la Cour, ici, les avis francs ne font pas bonne mesure, il convient de se montrer circonspect et rusé, sinon, vous serez dévorée par ces fauves. » Oui, le Fou était d’excellente humeur, remettre ainsi l’Olarile à sa place alors même qu’elle participait à son jeu contrainte et forcée était une provocation totalement inutile ! Mais il n’avait pas pu s’en empêcher, taquiner les gens, les pousser dans leurs retranchements, les faire sortir de leur gonds, c’était sa passion, sa raison de vivre.

D’un geste, l’Olarile désigna Therdorus. Dans sa magnificence habituelle, l’attitude arrogante attachée au moindre de ses gestes, dans un premier temps, le Fou fut tenté de dire que l’homme lui évoquait le paon. Mais c’eut été trop facile que d’en arriver à cette conclusion, il fallait trouver quelque chose de plus fin que l’évidence même. Il médita silencieusement quelques instants avant de parler à nouveau. « Il n’aurait été que trop facile de vous dire qu’il évoque le paon à n’importe qui pourvu d’yeux capables de voir ou d’oreilles capables d’entendre. Oh oui, Therdorus Uldarii a vraiment tout du paon : l’apparence, l’arrogance, la susceptibilité, mais le jeu n’aurait plus aucun attrait si nous nous limitions à des constats aussi plats. Aussi, je vous propose le coq. Animal tout aussi fier que le paon, mais qui a cette particularité d’être capable de chanter même sur un tas de fumier. » Le Fou émit un petit rire particulier. Il venait d’insulter en public Therdorus le grand, l’Oracle vénéré et vénérable de la population et il n’avait aucune peur de représailles. L’Oracle était bien trop important pour se préoccuper des dires du Fou, humble bouffon du roi.

« Notre Oracle possède en effet cette étrange capacité de vouloir toujours que les regards se tournent vers lui, même dans les moments ou les lieux inappropriés. Il est capable de chanter haut et fort, sans pour autant que cela soit juste. Et par-dessus tout, il est convaincu de son importance, au point d’en devenir presque ridicule. » À nouveau, le Fou porta son regard vers l’Oracle avant de revenir vers Limna. Oui, il avait bien choisi l’animal, cela convenait à merveille à Therdorus. « Hé bien, à moi de vous trouver quelqu’un maintenant. »

Cherchant une nouvelle victime pour ses moqueries dans la foule, il ne perçut pas tout de suite l’agitation qui régnait autour de la future Reine. Ce fut quand des cris affolés commencèrent à retentir qu’il se tourna à nouveau vers Therdorus et Lis. Quel ne fut pas son étonnement de ne plus voir celle-ci et de trouver à sa place un attroupement de gens affolé. Les invités se mirent à courir dans tous les sens, en criant au meurtre, alors même que les gardes refermaient les portes de la salle pour que personne ne s’en échappe, espérant sans doute couper toute retraite à l’assassin. Il sentit la femme à ses côté frémir de colère ou de peur, elle venait d’avouer plus ou moins son amitié pour la Promise, et voilà que celle-ci était assassinée. Cela devait être un grand choc pour elle. Mais le rôle du Fou n’était pas de l’aider. En fait, dans ce genre de situation, il n’avait aucun rôle, rien à faire, tout au plus, pour une fois, se taire.

Étrange pour lui fut la constatation que ce meurtre ne lui faisait ni chaud ni froid. Il ne connaissait que très peu cette femme, et ne l’appréciait guère pour ce qu’il savait d’elle. Et si tuer une femme enceinte était quelque chose d’atroce dans l’absolu, le Fou ne ressentit aucune émotion. Enfermé dans une salle de bal remplie de gens survoltés, il allait s’ennuyer. D’autant qu’il avait assez de décence pour savoir qu’il valait mieux qu’il se taise plutôt que de rajouter de l’huile sur le feu.

Alors solitaire comme toujours, Pim’ sur les épaules, et il resta sur place et attendit que les choses se calment.
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