Les Tables d'Olaria
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 Le Cidre est dégueulasse, et l'Herbe rare...

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Elenor Jagharii
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MessageSujet: Le Cidre est dégueulasse, et l'Herbe rare...   Le Cidre est dégueulasse, et l'Herbe rare... EmptyDim 6 Mar - 20:55

Désolée pour le titre, c'est tout ce qui m'est venu sur le coup xDD
Retour à l’auberge du Coq en Pâte de la Volonté de Therdone… Un bien long nom, pour un bien médiocre établissement. Elle avait l’air moins noble que la dernière fois où elle y avait mis les pieds… Cela datait de son recrutement, et il s’était passé tout un monde, depuis. La blessure de Sieben, sa fuite du Ceste, Elandor, la petite maison…

Et Sipik de plus en plus impliquée dans la Dissidence.

Pourtant cette fois, bien que ce fut leur mouvement qui l’avait conduite ici, ce n’était pas en son nom qu’elle venait. Elle utilisait le pseudonyme qui était le sien dans l’ombre, mais plus pour assurer sa propre sécurité que pour réellement s’en revendiquer aujourd’hui. Aujourd’hui, elle rendait un service à une amie, voilà tout. Une amie, ou une jeune protégée qui avait besoin de matériel pour soigner les nombreux malades de la capitale en temps de siège. Qui ne l’aiderait pas, hen ?

Elle avait donc revêtu un pantalon simple et ajusté, d’un gris sombre et remontant haut sur sa taille, ainsi qu’une chemise légère, d’un bleu sombre et profond. Le tissu là encore n’avait rien d’extraordinaire, mais ses manches amples recouvraient sans lui tenir trop chaud ses bras tatoués, et les seules inscriptions visibles sur sa peau étaient la rose des sables qui trônait au-dessus de son sein gauche, ainsi que les arabesques qui, de là, couraient jusque sous ses longs cheveux d’onyx. Ceux-ci étaient noués en une tresse lâche, en ample qui reposait tranquillement sur son épaule. Nulle fanfreluche, nul bijou… Personne n’aurait pu dire au premier coup d’œil qu’Elenor, ou plutôt Sipik, était une noble en cavale. Si ce n’était son port toujours haut, ce dos droit formé à l’armée et ses gestes précis, en dépit de la main gauche qui traînait toujours, incapable du moindre mouvement, elle était une humble, toute à fait ordinaire. Une métisse venue du nord aux yeux en amandes et à la bouche ronde, rien de plus.

Et c’était tant mieux.

Elle devait rencontrer un homme. De fil en aiguille, et de contact en contact, elle avait pu trouver l’un de ses hommes, qui après un regard appréciateur avait jugé possible que son maître la rencontre. L’enthousiasme n’était pas au rendez-vous, devant la vulgarité du malandrin à qui elle avait eu affaire, puisque que ce soient les soldats ou la noblesse dont elle était issue, ce n’étaient pas de comportements qui lui plaisaient outre mesure, mais elle était néanmoins là, trempant des lèvres méfiantes dans le verre crasseux qui accueillait le cidre commandé.

Comme à chaque fois qu’elle venait ici, l’aubergiste la regardait de travers, conscient que son établissement la répugnait. Mais il avait un avantage certain : il était systématiquement bondé, et il n’y avait pas plus sur qu’une foule indifférente. En outre, rencontrer le maître d’un voleur crasseux ne se faisait pas à l’aveuglette dans des lieux retors… Elle n’était plus seulement responsable de sa vie aujourd’hui, aussi devait-elle prendre quelques précautions.

Attendant tranquillement que l’homme ne se pointe enfin, elle se demanda dans quelle proportion il saurait ouvrir pour elle les vannes du marché noir. Il n’était pas sa seule piste, puisque certains Dissidents en faisaient également partie… Mais ils fournissaient davantage leur mouvement en vivre, afin d’assurer à leurs membres et leurs familles une vie digne tant que le siège ne serait pas levé… et les autres noms dont elle avait pris connaissance étaient Révolutionnaires. Hors de question de donner un mara à un Révolutionnaire pouilleux, à ces hommes qu’hier encore elle aurait passé au fil de l’épée en compagnie de ses soldats.

Un soupir, et elle replongea le nez dans le cidre âpre. Avec le siège, celui-ci avec plus encore un goût de pisse qu’avant que les produits ne se raréfient…

C’est alors qu’elle sentit une présence à ses côtés. Une présence du genre… insistante. Soit un balourd à dégager sur le champ, soit le fameux maître de ces voleurs ridicules.
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Elias Valenii
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MessageSujet: Re: Le Cidre est dégueulasse, et l'Herbe rare...   Le Cidre est dégueulasse, et l'Herbe rare... EmptyLun 7 Mar - 17:08

"Sipik", puisque nous l'appellerons ainsi, n'avait pas eu de chance. Elle était tombé sur un des pires homme du Sombre-Maître, Herkos, et ce n'est pas peu dire... Un grand échalas, émacié au possible, pour qui un juron était déjà du vocabulaire soutenu, et qui peinait à faire des phrases de plus de trois mots. Pour tout dire, il s'agissait du gros du petit réseau d'Elias. A l'exception de quelques hommes entrainés, d'un ou deux malandrins de confiance et des hommes de sa famille, ses hommes restaient la lie de la société. Plus aisés à corrompre, trop bête pour se rebeller ou pour avoir de l'ambition, et suffisamment facilement remplaçable pour se permettre d'en perdre en route...

Il est vrai que comparé à son maître, il faisait tâche. Le Valenii, lui, était un noble et ne le cachait pas. Son orgueil le lui interdisait. Heureusement pour lui, sa garde robe, souvent noire et relativement simple pour son rang, pouvait faire illusion. Mais sans plus. Il était présent, donc, arrivant après la jeune femme, vête d'un complet noir, serré, à l'exception des bras. Une tunique de bretteur. Il la mettait souvent, elle permettait, tout en cintrant le corps et en étant légèrement renforcée au niveau de torse, de garder une liberté de mouvement certaine. Bon, renforcée... Ce qui arrête une rapière n'arrête pas un couteau... Mais bon. Prestance oblige, il ne va pas porter une armure. Une cape complétait le tableau, noire elle aussi, fermée par une petite broche d'argent ouvragée, le dessin d'une tête de chien. Elle lui avait couté une petite fortune. Enfin une fortune pour les gens du peuple, un bibelot pour sa famille.

Mais Elias, actuellement, fulminait. On l'avait dérangé alors qu'il s'apprêtait à s'envoyer une petite dose de Nizär, direction les poumons sans passer par la case départ. Et l'homme qui avait fait cela était en plus un imbécile du nom d'Herkos. Oui, l'ordure décrite précédemment. Il a de quoi fulminer non. Ne pas le tuer avait été un réflexe. Salutaire, le réflexe, il aurait perdu une cliente sans même l'avoir rencontrée, faute de connaitre sa tête. Et les "p***** d'********* mon seigneur, j'vous l'dis" ne risquaient pas de l'aider pour la trouver sans lui.

Ah, douce auberge que voila. Non, je plaisante, c'est affreux. Mais bon, discret, au moins elle a du gout pour les circonstances. L'homme lui tapote l'épaule et lui désigne une table. Blasé, il tourne la tête. Et empêche sa machoire de se décrocher, souriant à défaut. Le "p******* d'********" s'explique donc. Les vêtements simples... Elle a l'air d'être une fille du peuple... En tout cas, aveuglé par ses propres vues sur la situation, il ne voit pas en elle la noble qu'elle est. "Sipik", avait dit son homme, mmh ? Il l'observa quelques secondes, ce qu'elle avait, semble-t-il, remarqué. Puis se décida à avancer.

"Dame Sipik ?"

Un nom vraiment curieux... Enfin... Il prend sa main, sans brutalité, mais avec trop d'assurance peut-être, et y dépose ses lèvres, gardant sa main une seconde. Ceci, bien sûr, si elle le permet. Narration asynchrone quand tu nous tiens...

"Un de mes gens m'a prévenu de votre demande. Enfin, sans aucune précision. Notre groupe pourrait vous aider parait-il."

Puis, tout réflexe prudent oublié...

"Elias Valenii, pour vous servir."

Il lâche la main, tire une chaise et s'assied, avant de désigner le comptoir de la main. Le crasseux hoche la tête et s'en va obéir aux ordres, aussi implicites soient-ils. Une habitude à prendre avec lui.

"Et si vous m'en disiez plus, mmh ?"
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Elenor Jagharii
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MessageSujet: Re: Le Cidre est dégueulasse, et l'Herbe rare...   Le Cidre est dégueulasse, et l'Herbe rare... EmptyMer 9 Mar - 19:00

« Dame Sipik » A ces mots, Elenor dressa l’oreille. Il était donc bel et bien l’homme qu’elle attendait. Elle se tourna donc pour le considérer en silence quelques instants. Noble. Ou Bourgeois en passe de le devenir… D’un coup d’œil elle repéra une tenue propre à son rang d’autrefois. Manches évasées, plutôt rares, ici bas… Elandor lui-même n’en portait plus, et passait inaperçu du mieux possible. Cela, outre un certain manque d’adaptabilité, dénotait pour Elenor d’un sentiment de sécurité assez fort pour qu’elle se méfie de cet homme.

Sa main gauche, toujours raide et traînant sur le comptoir, finit dans sa main. Elle ne la retira pas, et pour cause sa main était incapable du moindre mouvement. Finalement, il y déposa un baiser, lui arrachant un léger frisson, non pas de plaisir, mais plutôt de malaise. Elle n’aimait guère que l’on touche à sa main handicapée. Peu de gens voyaient la différence, tant qu’ils ne notaient pas le fait qu’elle ne s’en servait jamais, tant les médecins avaient fait des merveilles sur un plan purement esthétique… Mais elle ne s’y trompait pas, et la sensation engourdie et moite du contact sur sa peau ne lui plaisait pas. Une sensation d’inachevé : pas plus de douleur que de plaisir, chaque contact n’était pas entier, et comme tout ce qui était médiocre, cela mettait souvent Elenor hors d’elle.

Elle se maintint cependant, et se montra plutôt sereine, en apparence.

Lorsqu’il évoqua sa rencontre avec l’un de ses… hommes, elle hocha tranquillement la tête, remuant son derrière sur le tabouret en espérant rapidement récupérer sa main gauche. Enfin, il se présenta, et Elenor eut sa confirmation.

Noble de sang, donc. Cela l’inquiéta, sur le coup, peut-être connaissait-il son père ? Etait-il l’une des crapules à la solde des conservateurs ?
Elle n’avait pas décelé sur son visage la moindre once de compréhension, c’était donc un bon début, et pour la suite… Agir naturellement suffirait sans nul doute. Elle déglutit difficilement, mais laissa néanmoins un léger sourire s’esquisser sur ses lèvres rondes tandis qu’elle récupérait – enfin – sa main. Après tout, elle ne le connaissait pas, c’était sans doute réciproque, et s’il connaissait sans doute possible sa famille, il suffisait tout bonnement qu’il ne s’y intéresse pas pour qu’elle ne risque pas grand-chose.

Elle suivit du regard l’ordre d’Elias, sans trop certaine de le comprendre, mais lui accorda son attention tandis qu’il s’installait à son côté.

« Eh bien. J’ai besoin de produits, en grande quantité, et on m’a dit que votre implication dans les affaires du marché noir aurait pour moi quelque intérêt.

Pouvez-vous quelque chose pour moi, et si oui, quel serait votre prix ? »


Elle était évasive, pour le moment. Elle attendait de voir à qui elle avait affaire. Pour l’heure, son nom ne l’inspirait que vaguement, et elle n’avait pas de souvenir de Valenii en première ligne politiquement… Elle qui y avait été impliquée, bien qu’à distance lors de ses nombreuses campagnes. Mais en ces périodes, où les esprits s’échauffaient et se radicalisaient, la prudence était de mise.

Il lui était aussi nécessaire d’en savoir plus sur les méthodes, et l’implication de cet homme dans le monde sous-terrain. Mobilisant toute sa mémoire et sa vigilance, sans se départir un instant de son comportement serein et attentif, elle attendit les réponses de l’homme.
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Elias Valenii
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MessageSujet: Re: Le Cidre est dégueulasse, et l'Herbe rare...   Le Cidre est dégueulasse, et l'Herbe rare... EmptyJeu 10 Mar - 15:44

Dans le genre direct, on faisait difficilement mieux. Pas de courtoisie particulière, aucune formule de politesse, évocation sans ambages de ses "contacts" avec le marché noir... Si elle n'avait pas apprécié son service militaire, alors lui était borgne. Déglutissement douloureux. Il n'avait pourtant rien dit de particulier. Un noble de sang, oui et ? Il lui avait demandé plus de renseignement aussi... Non, ce doit être une impression. Et puis avec un alcool comme ça, n'importe qui déglutirait aussi difficilement. C'est ce qu'il se dirait s'il était assez observateur. Mais à homme -trop- confiant, observation trop évasive. En tout cas, l'observation utile.

Vraiment à son gout est la première chose à laquelle pense le jeune noble. Oui. Du caractère, pour sûr, elle parle comme une noble. Elle n'a pas dit grand chose, certes, mais droit au but, rapide, vif, tranchant ! Mais elle n'en a pas le nom. Hum... Ce pourrait ne pas être son nom ? Remarquez, elle vient le trouver, lui, le Sombre-Maître -héhé, il adore ce titre autoproclamé-dans une période où la paranoïa règne... Ce pourrait tout à fait être un nom d'emprunt, de code ou de circonstances, allez savoir.

Il écarte légèrement ses mains, et son visage prend une moue pour le moins désolé.

"Ma dame, je suis désolé, mais avec d'aussi fragmentaires informations... Que voulez vous que je vous dises ? Des "produits", je n'en ai pas et personne dans cette cité n'en a. Une "grande quantité" ne correspond à aucune mesure existante, officielle, ni même officieuse, et j'en connais un certain nombre pourtant.
En vérité, donc, oui, je peux sans doute vous aider, mais de votre coté, vous pourriez sans doute me dire un peu plus précisément vos désirs. Je suis prêt à tous les combler."


Un grand sourire suit ces paroles. Double sens, lui ? Tout de suite. C'est vil de l'accuser ainsi, le pauvre, l'innocent Elias, lui qui tue généreusement l'orphelin pour permettre à la veuve d'élever en paix le bâtard qu'il lui a fait. Oh, pas par méchanceté, mais parce que c'est quelque chose d'original, qu'on ne fait pas tout les jours.

"Blague à part, nous pouvons fournir drogues, matériel médical, nourriture... Des armes, ce serait dur, presque impossible, pour des raisons qu'il est inutile de préciser. Donc très, très cher. Mais une si jolie jeune femme ne doit pas venir pour ça, et surtout pas pour une grande quantité. Que ce soit conservateur, dissident, ou révolutionnaire, ils ont dix fois la quantité pour s'exterminer les uns les autres... Non, je penche pour la drogue. Nos prix sont bas, nos stocks sont haut en permanence et s'il vous en faut plus nous pourrons aviser."

L'avantage de ne pas travailler pour le profit, c'est qu'on revend au prix de gros, plus le salaire des sbires. L'argent en plus n'est qu'argent de poche par rapport à la fortune Valenii. Une fois que l'organisation aura pris de l'ampleur, là il se permettra des prix un peu plus... intéressants.
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Elenor Jagharii
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MessageSujet: Re: Le Cidre est dégueulasse, et l'Herbe rare...   Le Cidre est dégueulasse, et l'Herbe rare... EmptyDim 13 Mar - 10:47

Lorsqu’Elias Valenii prit la parole, tout, de sa moue faussement désolée, à ses gestes lents et étudiés, en passant par sa façon mielleuse et lourde de sous-entendus de s’exprimer, agaça Elenor. Elle n’en laissa rien paraître, son visage toujours de trois quart par rapport à son vis-à-vis, si ce n’est un léger pincement des lèvres. Oh, elle entendait, elle entendait bien ce dont il s’agissait, ce n’était pas la question. Elle avait reçu une éducation soignée et approfondie, les jeux de la rhétorique lui étaient donc plus que familiers. D’autant plus dans une famille telle que les Jagharii, où il était important de s’exprimer avec soin, et d’offrir l’image la plus noble, et la plus fiable qu’il soit.

Mais Elenor s’était éloignée de ce chemin là au cours des précédentes années. Fréquenter des soldats de basse extraction, ses… ses frères aujourd’hui encore, avant changé son éloquence en gouaille, et si elle pouvait sans mal aucun revenir aux enseignements d’hier, elle n’en avait pas plus envie que cela. Qui eut dit que ces petits jeux de mots auraient à ressurgir dans l’auberge la plus miteuse qu’offrait ce quartier insalubre ? Pour l’heure, elle garda le silence, hochant la tête aux moments opportuns, jusqu’à ce que ce soit à elle de prendre la parole.

Sa conclusion l’amusa, dans la mesure où elle était bien plus du genre à réclamer des armes que des drogues. Son corps était-il devenu si fin, que la guerrière n’y soit plus visible à ce point ? Oh, elle avait connu dans les salons, avant son service militaire (puis son engagement "définitif") les drogues et autres produits prisés de la jeunesse noble. Elle les avait même appréciés, pour être tout à fait honnête. Une ivresse différente, troublante, et plus rapide qu’avec l’alcool. L’occasion par la suite de jouer milles jeux…
En fait, à présent qu’elle y réfléchissait, ce passé était derrière elle, depuis que Sieben, lui, était devant.

Un mince sourire étira ses lèvres, il convenait cependant de le corriger, car il ne s’agissait ni de drogues, ni d’armes. En parlant de matériel médical, quoi que ce ne soit pas exactement ce dont il s’agissait non plus, il était déjà plus près de la cible.

« Vous penchez mal. » Elle eut alors un sourire amusé. « Enfin, pas exactement, mais presque. Je n’ai pas tout à fait besoin de drogues, j’ai besoin de plantes médicinales. Absolument toutes les plantes médicinales qu’il sera possible de trouver. Quelles que soient les maladies visées par leurs propriétés, quels que soient leurs effets… Tout ce qui peut se trouver sur les étagères d’un herboriste, ou d’un médecin… Le siège a rendu ces produits là rares, et difficiles à trouver. Ils n’ont en outre pas la popularité de l’alcool et de la drogue simple… Je les sais donc moins en vogue, sur le marché noir… Mais peut-être pourraient-ils le devenir, grâce à vous ? J’ai de quoi payer un prix conséquent en l’échange de ce service, si d’aventure vous me le rendiez. »

Cela changeait des récents :« Vil batard ! Tu vas regarder tes tripes rejoindre les immondices du caniveau !! » et autres : « Ta chienne de mère ne dormira plus la nuit, lorsqu’elle verra ce que j’aurais fait de toi ! ». Elle réalisa alors, non sans amusement, d’à quel point son quotidien pouvait être vulgaire. Moins aujourd’hui, que Lan l’empêchait de boire (la plupart du temps) et que son quotidien était trop occupé pour qu’elle ne se laisse dicter sa route par l’alcool… Mais c’était tout de même assez récent (deux mois à peine ?) pour que le contraste de l’amuse profondément.

Quoi qu’il en soit, elle soignait l’élocution, et sans faire d’efforts ostensibles, elle s’assurait ainsi que l’autre ne pas prenne pas pour plus vulgaire qu’elle ne l’était, et ne tente ainsi de se jouer d’elle. Son sourire (faux, mais plutôt habilement réalisé cependant) s’adoucit, et d’un signe du menton elle lui indiqua qu’elle attendait son verdict. De la main droite, elle fit tourner le verre dans lequel ne restait plus qu’un fond de cidre. Le fond était souvent plus immonde encore que le reste, aussi ne lui était-il pas difficile de s’en priver quelque temps…

D’un coup d’œil, elle constata que l’aubergiste traînait dans un coin, loin d’eux, derrière son comptoir. Attitude permissive qui montrait bien qu’il avait l’habitude que ce genre d’affaires soient traitées, par des gens de leur rang, dans son établissement. Une raison pour revenir, et ce en dépit du fait que bière comme cidre avaient un goût aigre, passé, et donnaient l’impression que vos boyaux allaient fondre devant l’agression qu’ils représentaient.
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