Les Tables d'Olaria
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 Jeune fille en caserne...

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Laetia Télaran
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Laetia Télaran


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MessageSujet: Jeune fille en caserne...   Jeune fille en caserne... EmptyVen 17 Déc - 0:11

Chapitre premier : l'Appel
...en conflit interne

Elle était fière du travail accompli. Une bouffée d'orgueil monta dans le corps de la jeune Télaran à la vue de la nouvelle cliente qui venait de repartir avec une « touche » dans les cheveux. Elle ne faisait des présentations chez elle que pour les clientes les plus importantes, le reste étant vendu dans la boutique au rez-de-chaussée. Elle savait désormais classer les Nobles plus influents que les autres, et leur accordait une attention proportionnellement plus soutenue. On ne savait jamais quand ces attentions pourraient s'avérer utiles.
Elle s'assit devant le miroir qu'elle avait récemment acheté avec sa monnaie. Elle n'en avait pas espéré autant et pourtant les pièces sonnantes et trébuchantes commençaient à s'entasser sous une forme plutôt rassurante. La jeune fille aurait pu ne rien vendre pour quelques semaines sans en pâtir. Néanmoins elle ne pouvait se permettre moralement de ne rien faire, on ne savait jamais quand les prix se mettraient soudainement à augmenter.

Sous le conseil d'une Ilédore fortunée qui était passée, elle avait investi dans un petit coffre, bien dissimulé, dans lequel elle entassait ses recettes du jour une fois que les ventes étaient terminées. Ce jour-là, Laetia Télaran n'avait même eu le temps de finir de se satisfaire que sa nouvelle soit partie que sa voisine, une habitante de souche de la capitale, était venue et avait débarqué en trombe à l'étage de l'habitation. Laetia l'avait autorisée à faire ainsi, et puis elle se doutait que Kamélie avait vue cette invitée surprise.
Elle se retourna pour lui faire face mais avant même qu'elle n'eut pu dire une seule phrase elle fut devancée et emmenée à l'extérieur sans même savoir où précisément.
Il y avait une place dans la rue Commerçante, beaucoup d'animations s'y déroulaient et Laetia aimait y passer un peu de temps quelques fois. Aujourd'hui la place était animée comme à son habitude, mais ce n'était pas pour une quelconque manifestation culturelle ou encore amusement pour les enfants, aujourd'hui c'était des militaires qui se tenaient sur l'esplanade centrale.
Laetia ne voyait pas du tout où sa voisine volait en venir. Elle comprit quand elle entendit distinctement son nom prononcé par le soldat, elle se demanda d'abord pourquoi, elle n'avait rien fait d'illégal...

Sa voisine l'entraîna alors vers des poteaux de bois devant l'esplanade, et lui montra des feuilles avec ce qui était sans aucun doute des écritures dessus.

- Tu vois cette ligne ? Et bien c'est ton nom.

Laetia n'avait pas appris à lire, même après être arrivée à Edor Adeï. On aurait pu croire qu'elle en aurait eu besoin, mais ses nouvelles relations l'aidaient volontiers à savoir de qui venait la commande, et au fur et à mesure la jeune fille avait appris à mémoriser les sceaux et blasons. De plus il ne lui fallait pas de savoir supplémentaire que compter, ce qu'Amiguel lui avait appris au début de son apprentissage.

Soit. Ceci était son nom. Cela n'aidait toujours pas la jeune Olarile. Que signifiait tout ce remue-ménage, pourquoi tant de jeunes qui avaient à peu près son âge étaient-ils amassés ici ?

On lui expliqua bien gentiment, une fois qu'elle eut appliqué une simili signature en bas d'un papier qu'elle ne comprenait évidemment pas.

Ce qu'elle entendit alors déclencha chez elle un processus de colère plutôt étonnant pour quelqu'un d'aussi sensible que la jeune fille. Elle se contint néanmoins et attendit d'avoir pris congé de l'Ilédore et d'être dans sa chambre.

C'est alors qu'elle hurla. Elle cria plus fort qu'elle ne l'eut jamais fait. Si elle n'avait pas eu aussi peur de se blesser les mains, elle aurait détruit tout ce qui composait sa coiffeuse, peignes et glace compris. Elle s'était engagée pour dix-huit mois. Elle avait accepté de passer un an et demi de sa vie dans une caserne Ilédore, de subir un entraînement militaire et d'être à la disposition de la ville durant tout ce temps.

Elle défit sa coiffure, déchainée telle une harpie.

Elle ne voulait pas les servir ! Pas eux ! Elle ne voulait pas vivre l'humiliation de la caserne, elle n'était pas faite pour cela, comment avait-elle pu accepter ?
Bien sûr, si elle ne l'avait pas fait, elle aurait été considérée comme hors-la-loi, on l'aurait arrêtée, et elle aurait passée son année et demie dans une cellule, ce qui n'aurait pas été mieux.
Elle se demandait tout de même si les Ilédors étaient à ce point désespérés pour appeler même les Olarils.

Elle pleura alors, autant de rage que de tristesse, elle avait appris à se servir du maquillage Ilédor, mais celui-ci désormais dégoulinait sous ses yeux et le long de ses joues.
Comment survivrait son commerce si elle n'était pas là ? Qui fabriquerait tous ces bijoux qui faisaient fureur ? Ses économies fondraient comme neige au soleil, on saisirait ses biens et elle deviendrait aussi pauvre que l'étaient ceux qui habitaient le Quartier des Humbles. Elle vivait trop bien depuis son installation pour vouloir descendre en grade.
Elle devrait trouver quelqu'un, quelqu'un qu'elle paierait, comme ça la boutique subsisterait. Elle devrait faire les croquis des oeuvres, mais ceci n'était pas le plus gros du travail...

Elle s'était résignée en quelque sorte, elle avait accepté après tout, pas sciemment, mais elle savait qu'elle aurait dû le faire de toutes façons. Elle se préparerait donc pour le départ, elle était attendue le lendemain à la caserne, ce qui lui laissait un peu de temps pour acheter ce qui lui serait utile là-bas.

Ainsi elle prit des affaires confortables, un pantalon renforcé aux articulations et aux endroits sensibles. Quand elle l'essaya elle se rappela de sa tenue quand elle avait traversé la Gérax. Une chose cependant était bien différente. Ce pantalon là était beaucoup plus léger et confortable que ne l'était son grossier cuir cousu. Son haut était plutôt ouvert, serré mais avec des manches qui lui laissaient néanmoins les avant bras découverts, de la même matière que le pantalon. Elle avait perdu cette peur du décolleté à force, mais celui-ci n'était pas aussi osé que de nombreux qu'elle avait déjà vu.
Elle en acheta plusieurs de chaque et s'en alla. Demain était un « grand » jour.

*
* *


Laetia était plongée dans la queue de jeunes gens qui s'étaient agglutinés pour que l'on marque leur nom dans la liste des personnes présentes. Elle avait natté sa longue chevelure blonde et lançait un regard dédaigneux et haineux à quiconque essayait de la regarder de trop près ou pire encore de l'aborder.
Quand ce fut son tour, elle crut bien qu'elle allait écheveler les deux soldats se tenant devant elle.

-Euh... On en fait quoi ?
-Comment ça on en fait quoi ?
-Bah tu sais, elle fait partie de ces gens, ceux qui sont arrivés.
-Ah...
-Oui, alors on en fait quoi ?


Visiblement, elle était la première Olarile à passer sur la broche, et aucune administration ne l'avait prévue dans ses statistiques.

-Pourriez-vous vous dépêcher Messieurs ? Je crois que d'autres attendent derrière moi, et moi-même j'aimerais bien éviter de rester plantée là trop longtemps.
-On l'envoie sur le terrain comme tout le monde et on avise après ?
-Ouais, bonne idée. Jeune fille, prends une épée, va sur le terrain d'entrainement et trouve une personne libre pour commencer la séance de ce matin.


Bien sûr, il fallait s'entraîner physiquement. Elle qui n'avait tenu que très peu de fois une épée se retrouvait bien mal face à certains qui, elle le voyait, n'avait pas attendu leurs 17 ans pour s'entraîner.
Elle prit donc un lame, vit que ces épées d'entraînement étaient en fait émoussées, et donc ne blessaient que très peu, et se dirigea vers le terrain. Elle n'avait que très peu envie de s'entraîner, et donc de chercher avec qui, elle prit par conséquent le premier terrain de libre, fit face à son adversaire, et lança son corps dans cette bataille de toute sa rage.
Elle avait appris quelques coups et entreprit donc d'en asséner un de toutes ses maigres forces, les deux mains sur la garde de l'épée, on aurait pu la croire folle, mais en cet instant elle ne pensait qu'à une chose : combien elle détestait ce qu'on la forçait à l'instant à faire.
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Laetia Télaran
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MessageSujet: Re: Jeune fille en caserne...   Jeune fille en caserne... EmptyJeu 28 Avr - 0:07

Chapitre deuxième : le Déjeuner
… en recherche de contact

Elle avait eu le temps de s'habituer à la bouillie informe de la caserne et maintenant ne se souciait même plus du visuel qui s'offrait à elle quand elle regardait son bol. Elle se doutait bien qu'un tel repas, commun aux recrues et aux soldats sans grade était d'une difficulté logistique sans pareille et que par conséquent on ne leur servirait jamais les plats délicieux qui circulaient surement dans les maisons Nobles. Peut-être ne circulaient-ils même plus au vu du blocus, le Marché Noir ne pouvait aider indéfiniment.
Ce qu'elle voyait ne l'aidant donc pas elle avait au fil des jours essayé de développer son goût. Ce sens là non plus ne pouvait lui être d'une grande utilité. La nourriture n'était pas fade loin de là, mais les cultures d'Isle devaient être assez différentes de celles d'Arestim car il lorsqu'il semblait à la jeune fille déceler un goût connu, la note suivante venait contrarier toutes ses suppositions. Elle s'était plusieurs fois trompée en trouvant sur le marché un légume qui lui semblait familier pour ensuite découvrir que son goût lui était parfaitement inconnu.
Décidément elle n'arriverait pas pour ce repas non plus à savoir de quoi elle mangeait. Elle s'était mise en bout de table et n'avait donc pas de voisin à sa gauche. Face à elle, une fille, aux cheveux entre le châtain et le brun, discutait avec de grands gestes avec le groupe qui se situait à droite de Laetia. Il lui semblait qu'elle avait peut-être déjà été de garde avec l'un des membres, eux aussi devaient donc avoir commencé leur service militaire en même temps qu'elle. Au moins cela facilitait les choses.
Car Laetia Télaran avait quelque chose en tête, elle savait où elle voulait en venir. Elle ne voulait pas se servir de quelqu'un, de toutes façons elle ne le pourrait pas moralement, elle allait donc devoir se faire des amis, ou plutôt des amies d'ailleurs. Depuis qu'elle avait eu cette discussion avec sa pseudo-tortionnaire d'un instant elle avait beaucoup réfléchi. Elle avait longuement pesé le pour et le contre et avait compris qu'il valait peut-être mieux pour elle essayer de trouver un Ilédor avec qui nouer une relation plus ou moins amicale, cela ne pouvait être impossible.
Elle semblait sympathique, le contexte aidait surement. Laetia ne pouvait que gagner quelque chose à poser une question pour entamer la conversation. Que se passait-il au pire ? Soit elle lui répondait gentiment, elles continuaient de parler et Laetia avait réussi à atteindre son objectif. Soit elle lui faisait plus ou moins clairement et courtoisement comprendre qu'elle n'avait pas vraiment envie de poursuivre la conversation, elles en restaient là et Laetia recommencerait un autre jour avec une autre personne, et ce jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de recrue dans toute la caserne.

- Tu sais ce qu'il y a là dedans toi ?

Elle ne l'avait pas regardé, elle ne l'avait pas entendu non plus apparemment. La jeune Olarile se racla la gorge et reposa sa question. Cette fois-ci elle eut une réponse de la part de l'Ilédore.

- Quoi ?

C'était à peu près à ça que Laetia s'attendait comme réponse, après tout elle avait agi en ermite depuis le début et n'était même pas sure que qui que ce soit ici ait jamais réellement entendu sa voix. Elle sourit le plus sincèrement possible et reposa sa question. La réponse arriva bien vite, accompagnée d'un sourire aussi gêné et tendu que celui de l'Olarile.

- Je n'en ai aucune idée, de toute manière nous avons surement tous abandonné ce jeu de devinette là, c'est bien trop mélangé et difforme pour pouvoir y reconnaître quoi que ce soit.

Il ne fallait pas que la discussion en reste là, le contact avait été établi, il ne fallait pas le perdre.
S'ensuivirent de nombreuses questions sur la pluie et le beau temps, sur les origines des deux jeunes femmes et sur les points communs qu'elle se découvraient, des points communs logiques pour leur âge.
Elle ressortirent du réfectoire et, bien que n'étant pas bras dessus bras dessous, l'une et l'autre savait qu'ils ne tenaient qu'à elle de tisser plus avant leurs liens et créer une amitié. Laetia était fière d'elle, il ne lui en avait pas fallu de beaucoup pour réussir ce qu'elle voulait entreprendre, ce n'était que le début de ce qu'elle voulait faire, mais c'était un bon début.

*Encore un peu et je serai prête*
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MessageSujet: Re: Jeune fille en caserne...   Jeune fille en caserne... EmptyMer 3 Aoû - 19:29

Chapitre troisième : Entraînement
… en découverte inouïe

- Tu peux le faire, recommence !

Le mannequin prenait des coups, de plus en plus précis et de plus en plus violents au fur et à mesure des entraînements quotidiens que les deux jeunes filles effectuaient.
Depuis qu'elle avait croisé Elenor, Laetia n'avait de cesse de vouloir s'améliorer, elle savait que ce n'était qu'en devenant plus forte qu'elle leur montrerait à tous qu'elle ne faisait pas partie de cette catégorie de personnes que nombre de ses camarades cnosidéraient comme étant retardés sur de trop nombreux points pour être traités correctement.
Elle s'arrêta et se retourna vers sa compagne d'efforts, cherchant l'approbation sur son regard.

- C'est toujours mieux, mais jamais assez... Depuis tout ce temps tu as appris comment tenir ton épée et où frapper mais tu es encore trop, comment dire, décousue ? Je ne vois pas un enchaînement fluide en te regardant, malheureusement je ne vois que des mouvements saccadés.
- Je le sais... Depuis le début c'est un des reproches que tu me fais.
- Excuse-moi...
- Non ! Je te l'ai demandé, et tu as parfaitement raison d'être franche avec moi. C'est seulement de cettte manière que je pourrai m'améliorer.

Laetia murissait beaucoup grâce à ce qu'elle vivait, sans sans rendre compte elle devenait femme, volontaire et déterminée.
Néanmoins elle n'était pas assez mûre pour crier haut et fort ce qu'elle savait, ou pensait savoir, soit pourquoi ses gestes étaient si déliés. En effet même après tant de temps elle détestait frapper le pauvre mannequin et être d'une telle violence avec lui. Bien sûr ce n'était qu'un mannequin mais lui succéderait ensuite une vraie personne et pour avoir subi les hématomes et les douleurs qui succédaient aux coups, elle se refusait de les infliger à une autre personne, fusse-t-elle la plus horrible qu'elle ai jamais rencontré.

- Tu m'as l'air soucieuse.
- Tu ne connaitrais pas un moyen de faire cela plus pacifiquement ?
- Se battre pacifiquement ? C'est assez contradictoire tu sais.
- Malheureusement oui je le sais. Asseyons-nous tu veux bien ?

Et elles s'assirent. Au départ, le but de la Télaran avait été purement égoïste, elle en avait un peu honte, mais désormais un vrai début d'amitié s'était noué entre les deux jeunes filles.
Laetia s'étira. Il lui fallait une solution, elle devait réussir à regagner sa dignité brisée, elle devait réussir à atteindre l'objectif qu'elle s'était fixé.

- Je crois qu'il y a peut être un moyen en fait. Regarde bien mes gestes tu devras les reproduire.

L'Ilédore fit la démonstration de quelques coups, ils étaient bien mieux placés que tous ceux qu'elles avaient effectué jusque là, et, contrairement à tout ce qu'elles avaient fait, n'étaient pas frappés avec le tranchant de la lame mais exlusivement donnés avec la garde ou le plat de l'arme. Ceci était étonnant, loin de tout ce qu'on leur avait enseigné jusque là.

- Ces coups là blessent beaucoup moins, mais créent une douleur instantanée presque aussi importante, et dans nos duels c'est celle là qui compte. De plus je crois avoir trouvé quelque chose qui te donnera le dessus si l'on s'entraîne comme il faut...
- Comment sais-tu cela ?
- J'ai deux frères qui me sont plus âgés, je ne suis pas arrivée ici tel une page blanche, j'ai deux trois tours dans ma manche.

Décidément, Laetia avait choisi une perle en sortant de son huître.
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MessageSujet: Re: Jeune fille en caserne...   Jeune fille en caserne... EmptyMer 3 Aoû - 20:46

Chapitre quatrième : Volte-face
… en intenable furie

Le sol portait les inévitables marques qui délimitaient chaque terrain de duel. Cette fois pourtant elle avançait fièrement entre les duellistes, elle savait où elle voulait aller et rien ne l'en empêcherai. Les Olarils avaient naturellement cet air de noblesse, l'accentuer en jetant des regards appuyés faisait jubiler Laetia intérieurement. Bientôt elle les écraserai tous. Enfin peut-être pas tous, il fallait minimiser les choses, ce qui pour Laetia serait une grande victoire personnelle n'était surement pour les autres qu'une insignifiante chose.
Elle demanda gentiment à la personne qui s'était d'ores et déjà mise à la place qu'elle convoitait de la lui laisser et se posta face à celui qu'elle voulait battre. Pria Bakarne de lui accorder sa force, Hésione d'être telle une Chasseresse, et Therdone d'avoir une Volonté supérieure à celle de son opposant.

- Que fais-tu là ? Va-t-en avant que je ne te fasse mal. Tu n'en as pas eu assez la dernière fois ?
- Aurais-tu peur de m'affronter ? dit-elle d'un air hautain au possible.
- De quoi parles-tu ? Arrête de raconter des folies et pousse-toi hors du terrain, j'ai un vrai combat à mener.
- Monsieur aurait donc perdu sa virilité ?

S'attaquer à la virilité d'un jeune homme était ce qui pouvait l'embêter au plus au point, mais surement pas la décision la plus sage que l'on pouvait prendre.

- Soit. Prépare-toi !


Il fonça sur elle, ne laissant aucune ouverture. Laetia contrairement à ce à quoi s'attendait son adversaire tint le choc, vacilla quelque peu mais réussit à ne pas s'effondrer sous le coup donné.
Elle savait ce qui l'aiderait, elle n'était pas plus forte que le jeune homme du point de vue physique mais avait bien d'autres atouts dans sa manche, il lui fallait juste attendre le bon moment pour les montrer.
Sa tactique était essentiellement défensive pour l'instant. Ses bras endurcis maniaient l'épée bien plus fluidement qu'au départ et désormais elle parait bien plus facilement les coups de sorte qu'elle n'avait pas encore été touchée. Soudain elle ne fut pas assez rapide pour bloquer l'épée qui arrivait, elle savait que quoi qu'elle fasse elle ne pourrait pas bouger la sienne assez prestement pour que les lames se rencontrent. C'est là que venait son premier avantage. Bien que n'étant pas plus rapide en passes d'armes, elle l'était plus en jeu de jambes. Elle réussit à éviter l'épée en pivotant sur une de ses jambes et les deux adversaires se trouvèrent tels deux personnages d'une ribambelle, les profils s'enchaînant, tous deux faisant face à la même direction. Elle vit alors ce qu'elle attendait. Le plat de la lame frappa les reins du jeune homme, le ralentissant une précieuse seconde. Elle prit ce temps supplémentaire pour amorcer son mouvement pendant que lui était immobile. Tout s'enchaîna tant et si bien que maintenant elle était face à son profil gauche. Si elle réussissait à garder cette position elle le gênerait beaucoup et se crérait des occasions. De plus il se fatiguerait bien plus vite qu'elle. La jeune fille et sa camarade avaient découvert en analysant bien les choses, qu'elle avait certainement une endurance bien plus grande que la sienne, le voyage dans la Gérax ayant quelque peu aidé à cela.
Et ainsi ils jouèrent au chat et à la souris, elle le titillant et le faisant tourner en bourrique. Finalement il lui laissa l'ouverture rêvée et elle n'hésita pas à la saisir. Elle savait que c'était fini désormais. Elle lui flanqua un coup dans le creux du genou, le mettant à terre. Elle pointa son épée sur sa gorge.

- Tu es mort.
- Bravo.

Quoi ? Venait-il de la féliciter ? Non ça ne collait pas, sa victoire devait être éclatante, et pour cela lui devait être détruit. Et voilà qu'il brisait tous ses rêves et ses espoirs en lui disant ce simple mot.
Un de leur examinateurs passa alors près d'eux et voyant le résultat du combat prit des notes et asséna.

- Bienvenue parmis nous, Recrue Télaran.


Elle se rendit compte alors que ce qu'elle avait attendu, le rêve qu'elle avait forgé avait été un cauchemar. Que ce qu'elle avait voulu ne lui correspondait pas et ce au plus haut point, en fait elle avait voulu la vengeance, et elle obtenait ce qu'elle aurait dû vouloir : l'acceptation. Elle serait toujours une Olarile à leurs yeux, mes cette fois une Olarile capable, elle leur en avait voulu de l'avoir recrutée. Elle n'aimait toujours pas sa condition mais désormais l'acceptait mieux, elle savait maintenant qu'elle pourrait passer à travers cette épreuve et qu'elle n'en sortirait que plus forte. Elle savait que le contact qu'elle aurait désormais avec tous ces Ilédors loin d'affaiblir ses convictions ne ferait que les renforcer, car après tout nombre de ses camarades n'étaient moins bien lotis que ce qu'elle n'était concernant la vie dans Edor Adeï.
Grâce à eux elle voulait maintenant tous les connaître, tous les comprendre et tous les convaincre plutôt que de les vaincre.
Elle tendit une main pour aider son adversaire d'un instant à se relever. Tout air hautain avait disparu de son visage. Elle avait pu sembler telle les peintures du Corpus quand elle avait asséné le coup final. Maintenant elle était détendue, la Volonté pouvait être multiple, et après la Volonté guerrière s'affichait la Volonté douce, cette Volonté dont Hégoa avait dû être remplie, qu'elle avait personnifié dans son amour chez les Olarils. Elle lui sourit et il accepta son aide, manquant de la renversant sous la différence de poids qu'il existait entre eux deux. La natte de ses cheveux blonds était pleine de poussière et de nombreuses mèches s'en étaient échappées. Elle la défit donc et regarda tout autour d'elle. Il était l'heure de déjeuner et, après l'avoir repérée, elle rejoignit vite fait son amie qui l'attendait, comme c'était leur habitude à toutes deux désormais. Le repas cette fois serait réellement collectif dans le réfectoire.

Finalement, le travail qu'elle avait eu à effectuer dans la caserne avait été tout autre que celui auquel elle avait pu s'attendre.
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