Les Tables d'Olaria
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 Beltxior Olarii

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3 participants
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Beltxior Olarii
Ilédor
Ilédor
Beltxior Olarii


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Âge du Personnage: 43
Profession: Meneur révolutionnaire
Positionnement : Révo'
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MessageSujet: Beltxior Olarii   Beltxior Olarii EmptySam 13 Nov - 10:19

Beltxior Olarii Iledor

Beltxior Olarii Vous
Derrière l'Ecran, le Joueur.

    • Pseudo Balbuzard
    • Âge 20 ans désormais
    • Localisation Expatrié du côté obscur du Jura

    • Autre personnage Noor Arlanii, Sieben Raetan, Ergan Dialon (tous ne sont ou ne seront pas en activité, loin de là)

    • Temps consacré au net (et au forum) dans une journée Pour le moment, j’ai internet de 07h à 22h du Lundi au Samedi
    • Comment avez-vous connu Les Tables d'Olaria ?
      Google > Sawen > Cour des Miracles > Olaria (> TWS, Voodoo… >.<)
    • Quelque chose à ajouter ?
      Allez c’est le moment de vous dire que je vous apprécie tous énormément :
      La patronne et le mari de la patronne
      Les pralines
      Notre adorable Corse 100% pur âne
      Jibé, Lell, et tous les autres Very Happy


Sources d’inspiration du personnage :
  • Le Capitaine Fracasse pour son très long chapitre sur la déchéance de la famille Sigognac et le manoir qui tombe en ruine.
  • Druss, personnage de Légende entre autres, à propos de son charisme et de sa façon de s’en servir
  • Apparaîtra à un moment dans l'historique une allusion à la Bataille de Sempach, où des paysans montagnards rustres (Suisses) mirent là aussi en défaite des soldats professionnels cinq fois plus nombreux qu'eux, et bien mieux équipés qu'eux.


Beltxior Olarii Autre
Devant Vous, le Personnage.

    Beltxior Olarii Identite

  • Prénom(s) Beltxior. Il a d’autre prénoms, mais au nom de quel orgueil les déclamerait il tous ?
  • Nom Olarii, il a le même nom que Bakarne Olari... mais c'est tout, malheuresement
  • Âge 47 ans, l’âge mûr, mais qui mûrit de plus en plus.
  • Sexe Mâle
  • Statut Question particulièrement épineuse, a-t-il vraiment le droit de se définir comme un noble de sang vu sa richesse et son combat ? Il porte un nom en ii…

    Noble de Sang
  • Profession ou métier
    Il fut meneur des révolutionnaires, et prétendant à moitié avoué au titre de Gardan Edorta. Depuis l'arrivée du Grand Frère Edorta, il est simplement:

    Le meneur historique des révolutionnaires.

  • Positionnement :
    C’est le moment de foutre la panique… Conservateur !
    Révolutionnaire, puisque c’est lui la tête et l’âme de cette faction.

  • Beltxior Olarii Physique

  • Taille
  • Poids

  • Description physique détaillée

    Je commencerai par dire que Beltxior Olarii n’est pas un homme qui plaît aux femmes. C’est un homme qui plaît aux hommes.

    Il échappe aux critères de la noblesse classique, bien que la sienne soit encore supérieure aux Arlanii : il est souvent sale de terre ou de sueur, ses cheveux gris mi-longs sont collés entre eux par la graisse, il est connu pour se laver quand il y pense… Sa voix est trop rocailleuse, il a tellement hurlé et tempêté qu’elle n’est plus qu’un éraillement sans harmonie, un rugissement permanent. Même ses traits sont plutôt ingrats, marqués par une jeunesse de frustration et une vie de combats. Les cicatrices récoltées dans les batailles n’embellissent jamais leur porteur : elles le rendent plus animal.

    Si cette semi-bestialité fait fuir certaines femmes, elle fait qu’il est admiré de ses hommes : combien d’entre eux rêveraient d’avoir sa démarche lourde et assurée, qui fait trembler la terre à chaque pas, combien aimeraient avoir ses pattes épaisses, qui sont un signe de poigne puissante, combien aimeraient avoir sa mâchoire carrée, son regard farouche ?

    Même cette voix rocailleuse que j’ai décrit juste avant les remplit de crainte ou d’exaltation : lorsque dans la fièvre de la bataille, vous entendez par-dessus vos têtes un rugissement rocailleux venu de par delà les siècles, un rugissement digne de Bakarne lui-même, alors vous vous sentez devenir vous-même fauve, et vous fusionnez avec votre corps, vous fusionnez avec vos frères, vous fusionnez avec vos armes. Quand retentit la voix grave et grondante de Beltxior, ses hommes sont littéralement transportés jusqu’à leur état fondamental : l’harmonie dans le chaos de la guerre.

    Beltxior Olarii n’est pas un faux maigre, il n’est même pas maigre du tout, et il aime généralement montrer sa musculature développée comme celle d’un lutteur, soulever des tonneaux de sable, remporter des concours de force. Pour ca aussi les hommes l’envient, les hommes l’admirent. Avant même qu’il n’ait ouvert la bouche, le charme joue.

  • Particularité physique notable Un charisme quasiment « animal » qu’il maîtrise à moitié, et qui est en contradiction avec l’image qu’on se fait d’un noble comme lui.

    Il n’est pas beau, mais il subjugue les hommes.

  • Beltxior Olarii Psychologie

  • Description psychologique détaillée

    Il n’a qu’un seul talent : rassembler autour de lui. Son seul talent, mais combien développé.

    Cela commence avec son charisme physique tel que je vous l’ai décrit, mais ce ne serait rien s’il ne savait pas l’exploiter. Or, il sait l’exploiter : il a passé les vingt premières années de sa vie à ressasser et à intérioriser dix siècles de rancœur familiale, les mots, l’argumentaire et les idées des Olarii sont plus que rodés. Il a innové par rapport à ses ancêtres en adaptant son discours à la réalité du terrain : lorsqu’il a déclenché la révolution, il ne l’a pas fait en parlant de rétablir les Olarii aux pouvoir comme l’avait fait Regnak ou Ulric Olarii en son temps, mais en disant qu’il allait réparer toutes les injustices, il n’a pas dit comment, mais il a une telle assurance et une telle foi qu’on la crut sans hésiter.

    Bien que laid, il n’est pas dépourvu d’intelligence bien au contraire, mais ce n’est pas une intelligence mathématique, destinée à la politique, la gestion, ou bien la stratégie. C’est une intelligence plus du cœur, il sait ressentir, il a de l’empathie pour ses hommes. C’est le genre de commandant qui s’invite à la soupe de ses hommes, qui raconte des blagues paillardes autour du feu et qui une fois la fête suffisamment en train, va au même bordel qu’eux. Mais c’est aussi le commandant qui dans une armure d’argent se pointe au-delà de la première ligne, lève sa hache et beugle un appel venu du fond des âges, qui libère les chaînes de tout esclavage. Il joue des hommes comme les musiciens d’une lyre, de façon consciente certes, mais sans non plus y penser plus que cela… Il n’a pas sa place dans un salon, c’est clair, mais quel importance quand on est aimé par le plus grand nombre ?

    Cela dit, il ne se limite pas qu’à ca, c’est un homme qui, bien que pourvu d’une force physique appréciable et d’un amour du peuple considérable, a ses points de fragilité, des zones de douleurs dans lesquelles il puise la force de continuer : lorsque le doute le prend, la peur le ronge, il songe à ses points de rupture, et il se relève la rage au ventre.

    Frustration est un mot particulièrement important chez lui : depuis les exils, et malgré les soulèvements organisés par certains de ses membres, la famille Olarii s’est enfoncée plus profond dans la déchéance de génération en génération, chaque fils étant encore plus méprisable que son père. Par ailleurs, comme pas mal de familles déchues, les pères mettaient la pression sur leurs fils, en leur décrivant comment c’était mieux avant, à quel points ils avaient perdus, se lamenter sur une époque qu’eux même n’avaient pas connus, et qu’ils ne connaîtront jamais car leurs fils étaient des loques, nullement à la hauteur de Bakarne le Grand.

    Beltxior a vécu une enfance étouffante, sous un père étouffant, et par la force des choses est devenu pleinement Olarii : cela implique la rancœur, le passéisme, le désir de vengeance, la haine. Toutes ces émotions qui aveuglent l’homme. Beltxior y est très souvent soumis, c’est même un de ses plus grand problèmes.

    La Révolution puise ses racines dans la frustration des Olarii, incarnés en Beltxior, s’il se coupe définitivement d’elle, Beltxior perd le feu qui l’anime, mais s’il laisse la rancœur prendre le contrôle c’est la fin.

    Le plus grand combat de sa vie, ce n’est pas renverser le Gardan Edorta, mais contrôler ces émotions négatives. S’il leur laisse le contrôle, alors il ira droit vers sa perte : c’est ce qui est arrivé à Regnak Olarii, qui le moment venu perdit un temps critique à se venger sur une garnison mineure, ce qui permit à l’armée des Arlanii de l’encercler posément et de procéder à un des plus grand massacres de l’histoire de la régence.

    Le combat le plus titanesque qu’il livre depuis désormais trente ans, sans interruptions, et qui a acquis un enjeu extrêmement crucial. Canaliser des pulsions vengeresses met sa personnalité à rude épreuve.

  • Connaissances, Savoirs, Capacités

    Beltxior Olarii… n’est pas un grand combattant. L’escrime, il ne la pratique qu’avec une hache et un bouclier, et sans être un champion, sans en connaître toutes les finesses. Il a juste compris l’essentiel : frapper avant d’être frappé.

    Il n’est pas un grand stratège : il ne connaît qu’une tactique : attaquer là où nous sommes forts au point où eux sont faibles. Il a besoin d’un grand nombre de soldats du coup.

    Il n’est pas non plus un fin gérant : c’est assez caractéristique de la branche cadette des Olarii, plus occupée à rêver d’une royauté perdue que d’un domaine d’exil. Il veut devenir Gardan Edorta, mais une fois installé sur le trône, un véritable gouvernement sera nécessaire autour de lui, avec des ministres tels que ceux qui existent déjà dans sa tente…

    Son seul et unique talent : rassembler. Et en cela, il est même meilleur que Bakarne le Grand.

  • Beltxior Olarii Passe

    Prologue: discours "extérieur" des membres de sa familles: y seront exposés les Olarii tels qu'ils sont alors que Beltxior atteint ses 40 ans: déchéance, rêves de grandeurs écornés, regrets vifs, rancoeur de l'exil, désir de vengeance

    Chapitre I: Tentative d'assassinat de Beltxior, demande justice, on la lui refuse... il frappe le baillis, et se fait arrêter. En gueulant à travers le soupirail de sa prison, il finit par s'attirer des sympathisants, qui révoltés par l'injustice vont prendre d'assaut le tribunal et le libérer.

    Chapitre II: Discours type de Beltxior à Lamaroya, où l'on retrouve la réthorique du personnage mais surtout les idées et la doctrine révolutionnaire.

    Chapitre III: Bataille du Phémur: le premier véritable affrontement entre les Révolutionnaires et les Loyalistes: Beltxior risque l'anéantissement, les Loyalistes ne font qu'une opération de nettoyage. La supériorité tactique, d'équipement et d'entraînement se fait cruellement sentir au départ, jusqu'au moment où Beltxior fonce dans le tas, et provoque un exploit personnel qui brise la formation des loyalistes. La balance du moral chute nettement en faveur des Révolutionnaires, qui se fraient un passage jusqu'à l'état major: mort de Larran Laetarii, Beau-frère du Gardan Joaldor (et frère de Noor donc).

    Chapitre IV et lancement: La révolution maintenant qu'il est sous les murs d'Edor Adei

    Beltxior Olarii Viesociale
  • Position face aux événements politiques

    Beltxior Olarii n'a qu'un seul but: pénétrer dans la capitale et mettre un descendant de Bakarne sur le trône. Il est le représentant de la province face à la capitale, et la majeure partie d'Isle compte sur lui désormais. Dissidents, conservateurs... tous des gens de la capitale, dans le même panier.

    Mais depuis l'arrivée d'Arngrim, il n'est virtuellement plus à la tête de son propre mouvement. Cela engendre certaines tensions auxquelles il ne compte pas laisser le dessus.

  • Relations Sociales particulières

    Sa soeur, né d'un deuxième mariage de son père. Elle est Olarii, ce qui signifie qu'il lui porte non seulement du respect, de l'honneur et de l'attention, mais aussi beaucoup d'amour. Il est plus son père que son grand frère.

    Arngrim Edorta: C'est le Grand Frère Olaril (il lui donne d'ailleurs volontiers ce titre de "grand frère" affectueusement) Therdone l'a envoyé pile au moment où il se frottait à Edor Adei, et sa légitimité au trône est encore plus forte avec lui. De plus c'est un homme qui attire naturellement la sympathie y compris de la part de Beltxior, et il ne ressent pas de concurrence: c'est qu'il était écrit que ce ne serait pas lui le Gardan, mais cela reste quand même à lui d'apporter la victoire aux Olarii... ou aux Olarils?
    [Modifié le 17/11]

  • Équipement et possessions

    Côté armes et armures, comme je vous le disais ce n'est pas un grand combattant: un bouclier en bois et métal, une hache en acier suffit à son équipement, mais un plastron en métal aux reflets argentés relève le tout.

    Du reste, il a été habitué à vivre dans le dénuement, et de ne prendre que ce dont il a besoin: il a beaucoup de butin, mais n'y touche qu'à peine.

  • Animal de Compagnie

    Aucun, pas même un cheval: lorsqu'il se bat, il se bat à pied comme un fantassin, et lorsqu'il prend un cheval, le premier canasson venu suffit.

  • Beltxior Olarii Futur
  • Pistes de Développement pour votre personnage

    Ca dépendra de la patronne, mais je jure de m'y appliquer Very Happy


Dernière édition par Beltxior Olarii le Sam 27 Nov - 9:04, édité 1 fois
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Beltxior Olarii
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MessageSujet: Re: Beltxior Olarii   Beltxior Olarii EmptySam 13 Nov - 11:11



Prologue

Ecoutez la plainte des descendants de Bakarne…

Nous étions jadis les maîtres d’Isle, et ce depuis des temps immémoriaux. Le millénaire que revendiquent les Arlanii ne sont rien en comparaison de notre puissance telle qu’elle fut à son apogée. Dois-je vous rappeler que Therdone s’est révélé à un Olarii et pas un autre ? Qui vous as enseigné l'art du gouvernement ou comment vivre ensemble en société ? Qui vous as fait progressé de la barbarie à la civilisation ? Illédor. Le peuple roi. Jamais vous n’auriez pu revendiquer ce nom s’il n’avait existé un Olarii pour le justifier. Vous avez très vite oublié ce que vous nous deviez… même la gratitude, vous êtes passés outre.

Bakarne est le dernier roi Olarii, et quasiment un des seuls dont vous vous souvenez. Il ne fut pourtant pas le plus grand, mais en des temps exceptionnels, il sut sauvegarder notre nation. Il fut Bakarne le Grand, par de multiples aspects, mais il n’est jamais que l’héritier de ses ancêtres dont de nombreux aussi mérite le nom. Mais vous l’avez oublié, occulté.

Nous, les Olarii, vous avons choyé, élevé, nourri. Pourquoi donc avoir arraché la main qui vous a nourrit ? Pourquoi vous être mué en vipère le temps de nous mordre ? Pourquoi avoir banni Bakarne le Grand et exilé la branche cadette au bord de la Gérax, près d’Harfang ? Vraiment nous avons de quoi vous en vouloir.

Nous avons passé deux cent ans à attendre que les parvenus Arlanii chutent, mais vous ilédors étiez visiblement content d’avoir des chiens pour maître, vous n’avez rien fait à leur encontre, au contraire vous avez octroyé au Conseil traître des droits et des privilèges pour les conforter dans leur orgueil. Au bout de deux siècles, Sanmark Olarii prit alors les armes pour accomplir la revanche que vous ne pouviez visiblement pas accomplir.

Il partit d’Harfang avec deux cent fidèles, il progressa vers Hurg Aari en longeant la Gérax, persuadé que la ville ouvrirait les portes à son roi légitime. Lorsqu’il arriva sous les murailles et que les portes restèrent fermées, toute une rangée d’archers se découvrit et cueillit Sanmark d’une flèche dans la gorge. Ainsi aviez vous rejeté celui qui aurait pu devenir un second Bakarne.

Pendant six autres siècles, les Olarii, qui malgré l’exil de la branche principale comme de la branche cadette avait conservé une certaine richesse, virent leur déchéance se confirmer de génération en génération, ils vendirent petit à petit leur terre pour rassembler des armées qui ne tenaient jamais plus d’un hiver ou bien tout simplement pour maintenir artificiellement un train de vie inadapté à ces terres hostiles au luxe. Les Olarii, nés pour gouverner de grands pays, n’était pas capable de gérer de petits domaines, domaines qui se réduisaient inexorablement à rien.

Après huit cent ans de déchéance, il fut un Olarii qui inspira davantage de confiance que ses prédécesseurs, et qui reprit la bannière de Bakarne d’une façon plus efficace que Sanmark. Il s’appelait Seber Olarii, et il brûlait d’un feu vengeur qui compensait son absence de véritable vision politique. Il apprit que des émeutes avaient eu lieu à Verdoya suite à un scandale de mœurs du gouverneur de la province, accusé d'aimer les petits garçons mais l’affaire avait été étouffée par Edor Adei. Seber fit le voyage d’Harfang jusqu’à Verdoya et au milieu de la place centrale, il fit une harangue qui fut plus tard retranscrite dans nos annales. Les Olarii ont toujours eu le don de rallier les foules à leurs points de vue, il sut transformer le brasier qui couvrait en une explosion formidable : armés de leurs outils, les citoyens de Verdoya allèrent jusqu’au palais, et grâce à leur nombre ils forcèrent l’entrée. Le supplice du gouverneur fut particulièrement horrible, à la hauteur de l’horreur des accusations qu’on lui portait.

Seber partit de Verdoya pour aller à Hurg Aari avec une armée de civils équipés de lances et il prit d’assaut la ville durant trente jours. Hurg Aari ouvrit ses portes lorsque ses puits furent empoisonnés, et Seber Olarii se rendit ainsi maître de tout le sud d’Isle ainsi que des bords de la Gérax. un autre mouvement d'insurrection retenait l’armée principale loyaliste, le chemin vers Edor Adei lui était ouvert. Mais Seber fit une erreur qui lui coutât la vie et sa révolution : il se vengea.

Entre Edor Adei et Harfang, il y avait une garnison de taille relativement modeste qui était l’avant poste le plus proche du domaine d’exil des Olarii. De génération en génération, la haine Olarii des armées loyalistes s’était cristallisée sur cette petite place forte, qui à vrai dire avait aussi pas mal provoqué la famille sur toute cette période. Pour Seber, conquérir Lamaroya c’était effacer huit siècles d’humiliation, Edor Adei pouvait attendre, elle ne serait que la couronne d’un blason redoré. Il mena toutes ses armées en direction de Lamaroya, objectif sans aucun intérêt stratégique, avec trop peu d’hommes pour causer une menace sur les arrières et absolument pas sur le chemin d’Edor Adei. Comparé à Hurg Aari, c’était un objectif ridicule.

C’était sans compter sur la résistance héroïque des soldats fidèles aux Arlanii. Dix fois moins nombreux que les habitants d’Hurg Aari, ils tinrent un mois comme eux, et Seber envoyait vague d’assaut après vague d’assaut contre eux, épuisant ses soldats qui faisaient parfois trois charges en une seule journée. Parallèlement, le plus gros de l’armée régulière avait résolu ses problèmes au nord et rejoignit à marche forcée Edor Adei, ce qui scella la possibilité de prendre la capitale. Ensuite, elle alla à un rythme non moins forcé jusqu’à Lamaroya, qui clouait sur place l’armée Olarii. Plutôt que d’aller directement au secours de la place forte, le stratège de l’époque, Einar Jagharii, fit beaucoup mieux : il partagea son armée en trois et encercla la position de Seber, toujours occupé à prendre d’assaut la forteresse malgré les rapports alarmants de ses éclaireurs.

Une nuit, les insurgés furent assaillis par derrière, sur chaque flanc, avec pour seul position de repli Lamaroya dont les portes n’étaient toujours pas ouvertes, bien que salement endommagée. Le massacre qui en résulta est au-delà de toutes les descriptions. Bien entendu Seber mourut sur le champ de bataille, mais on prit bien soin de ne pas lui appliquer les mêmes sévices qu'il avait rendu au Gouverneur de Verdoya: son corps fut traité avec soin, parfumé et renvoyé avec tout un cortège à Harfang. On fit chanter la victoire, si bien que le reste de la famille restée au domaine crut un moment que Seber revenait après avoir triomphé. Lorsqu'ils s'aperçurent qu'on fêtait la mort de Seber...

Le crépuscule des Olarii était devenu nuit noire. Les Arlanii pensèrent avoir enfin réglé ce problème.

Et de fait, nous n’étions plus que l’ombre de nous même…. Aucun de nos descendants ne s’est avéré capable de reprendre le flambeau, de génération en génération, nous nous sommes installés dans la fange….

Nous étions les plus grands de tout Isle, nous mangions dans de la vaisselle d’argent, buvions dans des gobelets d’or. Nos habits étaient de soie et nous ne les mettions qu’une journée avant de les brûler, nos bijoux provoquaient l’envie et la convoitise. Nous dormions chaleureusement accompagné dans des lits de bois rare et d’ivoire, avec des baldaquins de velours. Nous étions assis sur des fauteuils dorés, rembourrés par du duvet de cygne, étions habillés dans des manteaux magnifiques, des fourrures d’animaux rares… Nous étions les seigneurs et maîtres, on nous parlait avec effroi, on nous traitait avec égard, on devançait nos envies. Les femmes se battaient pour être ne serait ce que nos concubines, elles ne rêvaient que de porter nos bâtards.

De toute évidence, ce n’est plus le cas aujourd’hui

Regarde nos terres : c’est à peine si nous avons juridiction dans notre potager. Regarde notre grande salle : les moisissures ont recouverts les tapisseries, rendant leurs motifs illisibles. Le foyer de la cheminée est fissuré et noir, des blocs de maçonneries détachés du plafond gisent encore au milieu. Les mauvaises herbes poussent en masse entre les jointures des dalles de la cour, qui pour la plupart se sont descellées, quand elles n’ont pas été utilisées pour rebâtir des murs. Le seul endroit où il existe encore un peu de vie dans cette maison c’est dans la cuisine, où les poutres noircies et les fourneaux déglingués sont notre seul héritage. Nous dormons dans des lits infestés par les punaises, dans des couvertures rongées par les mites, les braseros sont tous tordus et inutilisables…

Qui redonnera aux Olarii la justice et l’honneur qu’ils ont perdus ?

Certainement pas toi mon fils, tu es trop rustre, trop crasseux pour être roi. Tu me fais honte comme tu fais honte à ma lignée. Tu me fais honte comme moi je faisais honte à mon propre père. Ta sœur ne vaut pas mieux, c’est une traînée qui sera trop heureuse le moment venu de se marier à un boulanger ou un aubergiste. Les Olarii sont malades de leurs enfants, je ne comprends que maintenant ce que m’avait dit mon propre père.

Depuis Seber, chaque fils n’est que le reflet de la déchéance de son père, de ses pères. Tu n’échappes pas à la règle. Je ne te demanderai qu’une chose Beltxior : ne prolonge pas la lignée, n’engendre pas d’enfants. Il est temps de mettre fin aux Olarii, ils n’ont que trop agonisé.

Je vois dans tes yeux une colère monstrueuse, des sentiments forts. Je vois une fierté bafouée, un orgueil bousculé, une rancœur et une frustration exacerbée. Tu veux me frapper.

Et bien vas y ! FRAPPE ! FRAPPE !

Je t’en prie mon fils, achève moi, achève ta lignée, tue ta famille. Lorsque tu arriveras devant Therdone, on te glorifiera d’avoir fait cela. Mais… où vas-tu ? Où vas-tu ?

BELTXIOR ! REVIENS !


Chapitre I

Beltxior souriait pour une fois: la chasse avait été bonne, un magnifique daim mâle pesait en travers de la selle de son cheval, deux des trois serviteurs de son domaine l’accompagnaient l’arc sur l’épaule à pied. Encore deux cent mètres et l’on sortirait de la forêt, le domaine en ruine des Olarii serait visible, à cinq kilomètres d’Harfang. Le daim permettrait de tenir au moins trois ou quatre jours, ce qui était plus qu’appréciable. On pouvait faire confiance à Chalan pour s’y faire avec la viande. Beltxior anticipait déjà le goût de la viande séchée, rôtie, bouillie. Peu importe la cuisson, ce serait parfait.

Mais ce n’était pas l’avis de Ceratin, qui en tant que mari de Chalan prétendait s’y connaître autant qu’elle en cuisine, le débat amical s’engagea et devint assez enthousiaste. Ceratin était quelqu’un de gros malgré le dénuement de la table Olarii, il disait poliment qu’il était de ces gens qui profitent de la moindre parcelle de nourriture et qu’il n’allait jamais aux toilettes de peur de perdre des précieux nutriments. Blagueur, volontiers paillard, c’était quelqu’un pour qui les lendemains sombres n’existaient pas, et qui traversait les périodes sombres en leur lâchant un juron bien senti et rigolard. Un homme, à peine serviteur que Beltxior avait appris à apprécier, qu’il considérait quasiment comme un ami. En plus ils avaient le même âge, quarante ans.

« Le mieux, c’est en ragoût ! »
« Dis Ceratin, tu ne m’avais pas dit que la dernière fois que tu avais mangé le ragoût de ta femme, elle ne t’avait pas interdit l’accès à votre lit car tu pétais trop ? »
« Quoi j’ai dit ca ? oh… Je crois que Chalan en serait bien capable…. C’est bien possible. »
« D’accord, dis lui surtout de ne pas faire de ragoût alors. »
« Ah ben non, comment je vais faire alors pour aller voir Y… la ville ce soir si je n’ai pas de prétexte ? »


Ysa était une danseuse-chanteuse-femme légère qui faisait rage à Harfang. Elle s’était inventée une histoire de scandale sulfureux à mettre sous silence à Edor Adei où elle aurait séduit Ysor Arlanii le second fils du Gardan, mais elle mettait trop de soin à dévoiler les contenus de cette histoire secrète pour être crédible aux yeux de Beltxior. Elle n’était qu’une artiste pas assez talentueuse pour se produire dans une autre ville qu’Harfang. Accessoirement, Ceratin était un de ses grands admirateurs, et il prétendait être allé jusque dans son lit, voire même y allait régulièrement. De ca aussi, Beltxior doutait. Le pauvre devait certainement aller la rencontrer pour avoir l’illusion de lui plaire. Ceratin était parfois bizarre dans ses réactions.

Une flèche siffla et se planta dans la bouche de Ceratin, il mourut en tentant en vain de mordre le trait qui lui ôtait la vie. La seconde flèche manqua Beltxior pour s’enfoncer profondément entre deux côtes de son cheval qui mourut sur le coup, le cœur transpercé. Beltxior se jeta derrière le cadavre de sa monture et du daim, son deuxième serviteur fit de même, et chacun encocha fébrilement une flèche dans son arc. A trois, ils sortirent en vitesse l’arc bandé et ils scrutèrent les profondeurs de la forêt : rien.

Beltxior attendit encore dix secondes tous sens aux aguets, mais rien ne troublait plus le calme de mort qui s’était installé dans les sous bois. Les braconniers ou les tueurs, allez savoir, s’étaient évaporés aussi silencieusement qu’ils étaient apparus. Il lui fallut bien deux minutes pour lâcher complètement son arc, le temps que sa main crispée commence à envoyer des signes de douleur et demande de relâcher l’effort.

Le dernier cheval des Olarii et Ceratin était définitivement mort. Un goût épouvantable de rancœur monta à la bouche de Beltxior, qui se sentit prêt à vomir. Avec l’aide de Herpar, il tira le cadavre du cheval hors du chemin, le laissant aux bons soins des charognards, puis il prit le daim sur ses épaules tandis que son serviteur ramenait le corps de Ceratin. Les choses n’allaient pas en rester là, et Beltxior n’allait certainement pas attendre le repas pour demander une enquête, à défaut d’avoir la justice.

..
Harfang était une ville-frontière, avec des rues boueuses et des façades grises, les abreuvoirs contenaient une eau sale et douteuse, les gens circulaient la tête basse et les mains affairées, la gueule fermée. Beltxior pénétra dans la ville à pied, en cédant le passage à une charrette qui transportait des déchets vers l’extérieur. Malgré l’humidité qui traversait ses bottes trouées, Beltxior tâcha de trouver le bâtiment de taille moyenne qui abritait les geôles, mais aussi ce qu’Harfang comptait comme hommes de lois : la dizaine de gens d'arme et le bailli, qui servait à la fois de chef de la sécurité et de juge. Nous étions à la périphérie d’Isle, au bord de la Gérax, ici on ne se sentait pas obligé de séparer la police et la justice, elles étaient la même chose. Deux hommes en uniformes s’ennuyaient ferme sur le perron, trompant comme ils pouvaient leur inactivité en jouant aux osselets. Lorsque Beltxior prétendit poser un pied sur la première marche, l’un d’entre eux leva le bras pour l’arrêter :

« Les badauds ne sont pas autorisés à entrer. »
« Il s’agit d’une tentative d’assassinat du dernier des Olarii. »
« Quand j’ai dit les badauds, vous êtes dedans aussi. »


Le bailli, un homme roux avec une tignasse et une barbe phénoménale, la cinquantaine sortit à ce moment là en s’agrippant fièrement la boucle du ceinturon.

« Comme je le dis toujours, il est impossible d’avoir une journée sans un drame. De quoi s’agit-il ?»

Beltxior s’attacha à ne pas s’énerver et raconta tout ce qu’il avait vécu le matin même. Le bailli eut une moue dépréciative et se peigna la barbe avec ses doigts :

« Comme je le dis toujours, les gens dramatisent tout. C’est un accident de chasse voyons, ca arrive assez souvent. »
« C’est un assassinat ! »
« Tout de suite les grands mots. Et quel serait donc votre suspect ? »
« Joaldor Arlanii. »

Les osselets tombèrent bruyamment sur la caisse qui servait de table de jeu. Les deux policiers se levèrent avec précaution et portèrent la main sur la matraque qu’ils portaient au côté. Dans la rue aussi, les choses s’étaient arrêtées : même les portefaix s’étaient immobilisés en plein trajet pour voir la suite.

« Comme je le dis toujours, il faut commencer par être logique : pourquoi donc notre admirable Gardan Edorta assassinerait un de ses sujets ? »
« Je suis Olarii, je ne suis pas n’importe quel de ses sujets. »
« Depuis près de mille ans, si, et vous ne referez pas le monde. »
« Vous veillerez bien à ce que ce ne soit pas le cas hein ? »
« Comme je le dis toujours, mon rôle est de veiller à la loyauté des sujets du Gardan. »


Rien n’était à espérer d’eux. Beltxior ne savait vraiment pas quoi faire.

« Si ca se trouve, ce sont vos hommes qui ont tiré… »
« Comme je le dis toujours, les gens voient le mal partout. Cela dit, je ne peux fermer les yeux plus longtemps : Beltxior Olarii, je vous arrête pour avoir insulté le Gardan Edorta et des représentants de son autorité. »
« Mais bien sûr, je n’attendais que ca. »
« Comme je le dis toujours, la coopération est toujours plus préférable. »


Beltxior se baissa rapidement, ramassa un pâté de boue et le projeta à la figure du bailli. Il cracha et souffla pour se débarrasser de l’immonde projectile qui s’était collé à sa barbe fournie et qui s’incrustait dans ses cheveux touffus. Les gens d'arme sortirent pour de bon leur matraque et se précipitèrent en bondissant vers l’Olarii. Beltxior frappa d’un direct au sternum le premier, d’un crochet à la mâchoire le second, se prit un coup de matraque à la tempe qui le sonna, se fit bousculer puis il tomba dans la boue, et l’eau imbiba ses vêtements jusqu’aux muscles. Ils se mirent à deux pour le plaquer au sol, mais il se débattit et réussit à en faire valser un, frapper le second, se relever à peu près, mais Beltxior fit l’erreur de tourner le dos au bailli qui lui fit une clé au bras, et passa son bras autour du cou de l’Olarii, l’immobilisant tout à fait. Beltxior fut conduit en prison, promis à de longues années de cellules.

..
N’ayant rien d’autre à faire, il dormait la tête appuyée sur ses genoux, en sous vêtements pour laisser ses vêtements sécher et ne pas avoir à souffrir du froid de la pierre additionné à celui de l’humidité. Il se réveilla en pleine nuit, pourtant, de la lumière venait du dehors, la lumière de multiples flambeaux, et le grondement d’une foule désapprobatrice. Des éclats de voix supplémentaires percaient au dessus. Une voix féminine et une voix masculine, c’est ce que remarqua Beltxior avant de retomber dans son apathie. Si ca se trouvait, ces évènements le concernaient, mais il était plongé dans une phase de profond découragement, bien décidé à se laisser mourir. Son père le lui avait dit : le plus grand service à rendre aux Olarii était de les achever désormais.

Lorsque la porte des geôles vola en éclat, il fut bien obligé de relever la tête. Lorsqu’un des gardes alla s’écraser sur sa porte, il se remit debout. Le judas s’ouvrit et ce fut le visage d’une femme qui se découpa en contre jour. Beltxior mit du temps à reconnaître sa sœur.

« Odéhiza ? »
« Rhabille toi grand frère, tu sors ! »
« Pourquoi faire ? »

La question était tellement incongrue qu’elle réduisit Odéhiza au silence, ce qui était un exploit.

« Je sais pas moi… pour sortir ? »
« Sortir pour quoi ? Père avait raison : il est temps que finisse la lignée des Olarii. »
« D’accord, j’ai compris : ils t’ont drogué pour te transformer en Arlanii. Laisse-moi juste deux secondes… »


Le bruit d’une clé dans la serrure. Un juron, et le verrou se décolla de la pierre, la porte s’ouvrit. La petite sœur de Beltxior bondit dans la cellule et flanqua une grande gifle d’un geste ample, le coup résonna dans le crâne de Beltxior.

« Ecoute Belt, commence pas à broyer du noir ! Ils ont décidé de te tuer, et toi tu vas dans leur sens, c’est stupide ! Alors tu relèves la tête, tu sors d’ici, et tu joues au fugitif avec les Arlanii. »
« Fugitif ? »
« Tu sais, les gens pourchassés par la justice… »


Un sourire se dessina sur le visage de Beltxior, alors qu’il continuait de se tenir la main contre la joue. Il dit :

« J’ai mieux que ca. »
« Mieux qu’être pourchassé par la justice ? Tu deviens malade Belt ! »
« Nous pourrions pourchasser la justice. »


Sa sœur ne comprenait absolument pas ce qu’il voulait dire, cela se voyait sur son visage. Beltxior de son côté avait toute sa physionomie qui s’éclairait peu à peu. Il se remit droit, il mit en avant son menton, il serra les poings et avec un air d’illuminé, il dit à sa sœur :

« Hiza, écoute-moi : si l’on a voulu me tuer, c’est qu’on considérait que j’étais dangereux. Les Arlanii se sentent tellement faibles qu’ils ont voulu éliminer de la façon la plus sûre tout ce qui leur posait problème. Ca veut dire que nous sommes dangereux pour eux ! Ca veut dire qu’ils craignent que je ne suive le chemin de Sanmark et de Seber Olarii ! »
« Oui mais ils sont morts… »
« Moi je suis vivant. J’en reviens pas : mes ennemis qui ont davantage de confiance en moi que moi-même ! »


Il se jeta sur ses habits secs et les enfila en quatrième vitesse, habité par une nouvelle présence. Odéhiza Olarii se frotta les yeux en vain et posa la question :

« Tu veux faire QUOI Belt ? »
« Répondre à l’invitation des Arlanii. Enflammer le pays et les destituer. »


Sa sœur articula un : « oh merde » silencieux. De toute évidence, on ne pourrait jamais faire d’elle une reine digne de ce nom. Alors que son frère finissait de s’habiller il posa la question :

« Au fait qu’as-tu fait du baillis ? »
« Je l’ai oublié au fond d’un puits. »
« Sacrée Hiza. »


Beltxior rit et sortit en trombe. La résurrection commençait ici, à moins que ce ne soit le dernier carré de l’histoire des Olarii. L’avenir dépendait des gens qu’il réussirait à convaincre dehors.

Chapitre II

prononcé deux mois après ces évènements devant les remparts de Thür

Peuple de Thür, sortez de vos demeures et entendez ma voix ! Entendez cette voix qui vient du fond des âges et qui appelle à la dignité !

Peuple de Thür, sortez de vos demeures, montez sur les remparts, aucun de mes hommes ne vous visera de son arc, ni n’actionnera sa baliste, vous n’avez rien à craindre de moi.

Peuple de Thür, l’heure n’est pas venue de faire la guerre mais plutôt de m’écouter:

Est ce que les Arlanii et le conseil ont fait seulement la moitié des choses accomplies du temps des Olarii ? Ne se sont ils pas ensablés plutôt dans un conservatisme obstiné qui a sclérosé la société ? Même ce qui était bien du temps des Olarii, ils l’ont dénaturé en conservant religieusement le modèle, au lieu de le moderniser. Prenez l’exemple de la noblesse de sang.

Du temps de Bakarne Olarii, la noblesse de sang s’appelait ainsi car elle donnait son sang. Le mérite primait sur la naissance, et l’on ne confondait pas les exploits du père avec ceux du fils. Chacun avait sa chance d’être reconnu, et ne sachant pas d’où viendrait le prochain héros, on ne freinait personne. Aujourd’hui, la noblesse de sang est devenue comme une sorte de maladie héréditaire : ton père l’as eu, donc tu l’as. Les notions de mérite, de justice, de non-favoritisme ont disparu. Pire encore : la décadence s’est installée parmi eux. Les descendants de héros sont aujourd’hui les êtres les plus méprisables au monde : ils se lèvent le matin au milieu du chaos laissé par les orgies de la veille, dans les bras d’un autre homme nu. Dans les couloirs, on entend la femme d’un conseiller baiser un serviteur, et le conseiller se taper une prostituée. La morale est un mot que même les moines ont abandonné dans leurs discours, préférant parler de miséricorde et d’égarement soudain. Parfois même, les moines eux-mêmes participent au chaos.

Plus les temples de Therdone sont décorés richement, moins il y a de fidèles : ils prétendent montrer la pureté de leur Volonté, pourtant corrompue, en offrant du faste aux temples, mais eux même se gardent bien d’y mettre les pieds. A l’inverse, combien de fois ais je vu des femmes de tout âge, veuves, jeunes mariées ou mères de familles, affronter tous les matins la pluie, le gel, le vent et la canicule pour aller se recueillir quelques instants dans une chapelle en ruine, devant un autel en bois pourissant ? Alors que les nobles s’enfoncent dans l’empire des sens, ces pauvres femmes priaient pour que leurs hommes, leurs enfants vivent un jour de plus. C’est écoeurant !

Les gages annuels d'un porteur est claqué en une soirée par un noble. Les enfants du portefaix crèvent de faim, le noble s’offre une femme ! Le rêve inaccessible des plus pauvres est l’ordinaire banal des plus riches, leur superflu est dix fois plus grand que votre nécessaire. Vous avez raison de regarder avec haine les murs de leurs villas, d’envier leur luxe : il est illégal ! Et pire encore : il est construit sur le sang des innocents, sur le corps de vos enfants.

Car c’est vrai, d’où leur vient autant d’argent ? De leurs affaires disent-ils, pour se donner une façade honnête. Comment peut-on les croire quand on sait que le travail chez eux est une activité dégradante ?! Je vais vous dire d’où vient leur argent et leur or : de VOTRE travail. Oui : vous vous épuisez de l'aube au crépuscule devant vos fours, devant vos outils, devant vos étals et vos métiers à tisser, pour que eux ait leurs grasse matinée. A quarante ans, vous en avez déjà soixante : la vie vous as usé, raboté, rongé jusqu’à la moelle. Vous n’avez pas de patrimoine à léguer, vous êtes désespérés parce que vos enfants connaîtront la même misère que vous. Dans votre lit le soir, votre femme ou votre homme gémit : avez-vous bien fait de vous marier, avez-vous bien fait d’offrir la vie à vos enfants ? Vous leur avez donné la vie, mais vous n’aviez pas d’avenir à leur offrir. Vous naissez, existez et mourrez sans qu’à aucun moment vous n’ayez pu vivre.

Et eux pendant ce temps là, ne savent pas quoi faire de tout l’or qu’ils vous ont sucé, alors ils se construisent de grands tombeaux pour que l’on se souvienne de leur nom, et ils en ont bien besoin, considérant qu’ils ne font rien d’utile durant leur vie. Vous pourrissez dans la fosse commune, eux se paient un cortège de pleureuses et une inscription aux monuments.




INJUSTICE ! INJUSTICE ! INJUSTICE ! INJUSTICE ! INJUSTICE ! INJUSTICE ! INJUSTICE ! INJUS… !

Entracte

La population de Falang hurla sa colère à l’unisson de Beltxior, et au son des “Injustice”! Ils allèrent jusqu’à jeter leur garnison par-dessus les remparts et ouvrirent la ville aux révolutionnaires. De la même façon Hurg Aari la rejoignit. Uniquement à travers ces discours lancés depuis les remparts. Beltxior Olarii avait la démagogie dans le sang, dans son sens le plus noble, il avait l’intelligence du cœur, si les gens ne se soulevaient pas spontanément, lui était capable de faire basculer dans son camp le plus rétrograde des loyalistes.

Il se composa une nouvelle image, différente du style de Seber ou de Sanmark Olarii : la première différence était qu’il ne mettait pas systématiquement en avant son appartenance à l’ancienne famille régnante. C’était un hasard heureux, une cause supplémentaire de légitimité, mais pas la principale. Dans ses discours, les veuves apparaissaient avant les Olarii, les orphelins avant Bakarne.

Pour encore plus se démarquer des précédents chefs de révolution, Beltxior Olarii était allé jusqu’à brûler le manoir des Olarii, à Harfang : il ne comptait plus y retourner, les Olarii vivraient désormais à Edor Adei, ou ne vivraient pas. Dans tous les cas, plus jamais ils ne mettraient les pieds à Harfang. C’était avec joie qu’il avait mis le feu à ce manoir à vrai dire quand bien même l’esprit des Olarii morts depuis 1000 ans y résidait encore.

Les Arlanii mirent énormément de temps à réagir : Joaldor Arlanii était devenu quelque peu pâteux sur la fin, et son fils Elandor à son accession sembla plus pressé de se suicider politiquement que de prendre en main le combat contre les révolutionnaires. Les différents commandants loyalistes étaient quasiment livrés à eux même, se battant chacun de leur côté en l’absence de véritables soutien de la part d’Edor Adei. La province envoyait régulièrement des rapports alarmants à la capitale, mais trop obnubilé par leur course au faste, les nobles d’Edor Adei ne réagirent que très mollement. Pendant que des Venarii, Karnimacii, Laetarii se vautraient dans leurs fauteuils, des soldats loyalistes valeureux mourraient fauchés. Cela permettait à Beltxior de prêcher également au sein de l’armée loyaliste, et il convertit de cette façon des régiments entiers, améliorant le niveau général de son armée révolutionnaire. Les loyalistes qui devenaient révolutionnaires montaient automatiquement en grade : les soldats devenaient sergents, les sergents devenaient lieutenants, les lieutenants devenaient colonels. Et le butin de toutes les provinces faisait doubler leur solde. Beltxior n’aurait jamais cru qu’autant d’argent pouvait être produit des provinces. En détournant le flux destiné à Edor Adei, il avait les moyens d’entretenir son armée, de l’agrandir, et même de l’améliorer.

Les révolutionnaires ressemblaient de plus en plus à une véritable armée, et Beltxior Olarii à un véritable roi.

Les premières difficultés arrivèrent alors que le corps principal remontait le Phémur. Beltxior Olarii rencontra Onir Laetarii et cinq régiments de troupes conservatrices, effectif légèrement supérieur aux révolutionnaires. Pour la petite histoire, Onir Laetarii était l’oncle du Gardan Edorta, le frère de la veuve de Joaldor, Noor Laetarii.

Chapitre IV

C’était couru d’avance : les troupes des Arlanii, équipées et disciplinées de façon professionnelles allaient surclasser les révolutionnaires en moins d’une heure. Les conservateurs, venus en nombre, correctement reposés, sur un terrain qu’ils avaient choisis, disposant de stratège d’un niveau bien supérieur à Beltxior, allaient vaincre les Révolutionnaires. Même les soldats révolutionnaires eux même le savaient : ils essayaient délicatement de toucher de leurs lances les boucliers des autres, mais ils bondissaient de peur au moindre mouvement. D’ici une heure ils seraient vaincus, tout le monde le savait.

Sauf Beltxior.

La charge des révolutionnaires s’était arrêtée en pleine course, empêtrée dans la peur, face aux trois rangs de la phalange conservatrice. Les soldats réguliers agitaient leurs lances face à eux pour faire comme une forêt hostile, prête à les écharper, la plupart des paysans qui formaient les premières lignes avaient peur de s’y engager. Curieusement, les réguliers ne faisaient pas mine d’avancer, et Beltxior ne savait pas pourquoi, il se contentait de fixer avec inquiétude le mur de boucliers en face. Il n’avait pas vraiment peur, il essayait surtout de comprendre ce que faisait le stratège adverse, pourquoi il immobilisait ainsi les troupes. Il rageait de ne pas avoir appris la stratégie à aucun moment dans sa vie.

Devait-il faire une retraite, et recommencer l’attaque ? Déployer ses troupes d’une autre façon ? Tenter de contourner la phalange ? Attaquer à un tout autre endroit ?

Cette bataille était capitale, les Arlanii pouvaient survivre à une défaite, mais les Olarii non, à aucun moment. Dès qu’il y aurait une débandade, ce serait la fin du mouvement, le signal du début de la répression. Et rien ne survivrait dans les provinces. Beltxior faisait tout ce qu’il pouvait, mais rien ne changeait ceci : tout était accroché à cette bataille, jamais il ne serait aussi fort que ce qu’il était maintenant. Il devait vaincre aujourd’hui.

A travers ses bottes, il sentit la terre trembler, un coup d’œil circulaire l’informa de ce qu’il redoutait par-dessus tout : trois lignes de cavalerie lourdes, tout un régiment, était en train de charger sur le flanc gauche, prêt à catapulter tout ce qui serait sur son chemin, dès lors que les lances des cavaliers auraient atteinte les rangs révolutionnaires.

« AILE GAUCHE FACE AUX CAVALIERS ! »

C’était autant de soutien en moins sur le front, et dès que l’aile gauche révolutionnaire se mit face à la charge des lanciers, un cor résonna par-dessus les lignes. La phalange des conservateurs avanca, les piques en avant, et firent des dégâts monstrueux dans la première ligne insurgée. Les fers des piques transperçaient les hommes, coupaient les boyaux, ou bien découpait délicatement les articulations jusqu’à les détacher des corps. Les armures de cuir n’étaient pas réellement efficaces face à elles. Telles des fauves, les piques se jetaient sur le torse, pénétraient l’armure et les squelettes, fouaillaient les chairs, puis se retiraient pour se jeter sur d’autre victimes. Les première lignes eurent un regain de courage, mais cela ne suffisait pas : ils n’arrivaient pas à atteindre les soldats réguliers derrière les boucliers, leurs lances à eux rebondissaient sur les protections de métal. L’impuissance dominait chez les insurgés, et avec elle venaient ses petites sœurs : la peur et l’abandon.

Il était temps de marquer l’histoire. Beltxior alla proche des lignes frontales, qui étaient la véritable clé de l’affrontement, et une fois en place, frappa sa hache aussi fort qu’il pouvait sur son bouclier.

« FRAAAAAAAPEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEZ ! »

Ce n’était pas un cri, c'était plus qu'un rugissement. C’était comme si le ciel s’était ouvert, que la terre avait tremblé, et que d’un coup Therdone en personne avait fait don d’une volonté extraordinaire à chacun, que les cœurs de chaque révolutionnaire bondissait hors de leur emplacement et se ruaient à l’assaut de la phalange loyaliste, qui stoppa net. Tout ilédor qui l’entendait était soit frappé de crainte, soit rempli de courage, d’enthousiasme, selon son camp. Les hommes n’étaient plus eux même, ils étaient tous à la fois. Les piques loyalistes ne leur faisaient plus peur, une rage sans borne les poussait à se jeter à l’assaut de la phalange comme une mer démontée sur une palissade. Beltxior se rapprocha de la première ligne, mais il fut arrêté par une main forte sur son épaule.

Un capitaine, certainement noble d’origine, le regardait fixement. Il avait de grands bras de singes et une face complètement mangée par une barbe mal entretenue, mais il avait de grands yeux clairs qui en disait long sur l’homme.

« Beltxior ! Prenez soin de ma femme et de mes enfants ! »

Le capitaine lâcha Beltxior, son arme et son bouclier. Il courut jusqu’au contact. Avec ses grands bras, il ramassa autant de piques qu’il pouvait et les rassembla contre lui. Beltxior vit six ou sept fers de lances le traverser et réapparaître dans son dos, rougis par le sang et les tripes. Le capitaine révolutionnaire s’effondra sans un mot, en s’accrochant avec l’énergie des mourants à ces piques. En tombant, il déstabilisa une partie de la phalange, et les boucliers vacillèrent en face de lui.

Le reste des révolutionnaire se rua dans la brèche et à coup de taille et d’estoc, l’agrandit, l’agrandit.. ils lachèrent leur lance et dégainèrent leur sabre pour taillader mortellement la phalange des Arlanii. Les révolutionnaires ressemblait à un fleuve déchaîné qui vient de rompre une digue : ils se déversaient par centaines dans cette brèche qui ne cessait de s’agrandir, les loyalistes n’avaient pas le temps de réagir. Beltxior resta stupéfait un moment devant le courage de son capitaine, prenant conscience de toute l’adoration dont il pouvait être l’objet. Il ne se souvenait pas de son nom, et il s’enrageait à le chercher. Il ne voulait pas que ce héros anonyme le reste dans la mort.

Les clameurs de la bataille finirent par le tirer de ses réflexions, et il vérifia où en était la cavalerie lourde et l’aile gauche des révolutionnaires : c’était loin d’aller aussi bien qu’on le voudrait, les insurgés luttaient pied à pied, mais ce n’était plus qu’une question de temps avant que les cavaliers loyalistes ne surgissent sur les arrières de la ligne principale et prennent son armée entre le marteau et l’enclume. Les révolutionnaires pouvaient encore perdre.

Il se rua dans la brèche, enjamba il ne savait combien de corps, glissa dans une flaque de sang et se cogna contre un casque Arlanii. Avec rage, il planta sa hache dans le corps du mort pour se redresser et il courut vers le fond de la phalange arlanii éventrée.

« SUS AU GENERAAAAL ! »

Ce cri était moins exaltant que le précédent, mais il se fit entendre par-dessus toutes les mêlées et le voir charger l’état major loyaliste avec son armure argentée et sa hache levée inspira le reste de ses soldats. Ils cessèrent de massacrer les soldats loyalistes pour se dégager de cette formation et se ruer sur la tente à l’arrière qui abritait Onir Laetarii et ses officiers, en tuant seulement ceux qui prétendaient les ralentir. Les officiers arlaniistes firent aussitôt chercher leurs chevaux, mais il les avait attachés loin de la tente, et il était douteux qu’ils réussissent à s’enfuir avant que cette horde d’insurgés ne leur tombe dessus, le sabre levé. Des « protégez le général » fusèrent, et ils dégainèrent leurs épées, se massèrent autour du beau-frère du Gardan. Ils étaient trente, à tout casser. Mais ils ne semblaient pas avoir moins de mérite que leurs soldats, eux aussi donneraient la mort en masse. Onir Laetarii se leva, son épée à la main lui aussi. Il avait renoncé à fuir.

Beltxior laissa la première ligne se fracasser sur les officiers, qui firent de grands dégâts malgré leur petit nombre, et se rua avec la deuxième vague sur eux. Il détourna par chance un coup d’épée qui aurait dû l’éventrer grâce à son bouclier et frappa de sa hache le casque de l’arlaniiste. Une gerbe de sang et de cervelle jaillit du crâne ouvert de l’ilédor qui tomba à genoux, Beltxior le piétina sans autre forme de procès pour se jeter sur le beau-frère du Gardan.

Les Laetarii n’était pas la moins méritante des familles nobles de sang, elle avait à chaque génération des hommes et des femmes d’exceptions, et c’est comme cela qu’elle était arrivée au plus haut. Cette génération là en était typique : côté femmes, il y avait une Noor Laetarii qui s’était mariée au Gardan et le soutenait de façon que l’on savait. Côté hommes, il y avait un Onir Laetarii, le frère de Noor, qui était un stratège correct, mais surtout un combattant doué. Beltxior Olarii cependant n’en avait pas peur : Onir Laetarii avait soixante ans, il commençait à vieillir, et cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas battu ailleurs que dans une salle d’armes, de façon courtoise.

Avec un cri de guerre, Beltxior asséna un coup vertical. Onir Laetarii le para, donna un coup de pied au genou de l’Olarii et d’un grand mouvement circulaire, frappa le flanc droit. Beltxior, par on ne sait quels réflexes réussit à mettre son bouclier dans la trajectoire, mais la protection se fendit sous ses yeux et il le jeta : son bouclier était inutilisable désormais. Onir fit un coup d’estoc, mais un révolutionnaire se jeta entre lui et Beltxior. Beltxior vit la lame d’Onir réapparaître dans le dos de son soldat et s’arrêter à quelques centimètres de ses yeux. Le Laetarii essaya de dégager sa lame le plus vite possible, mais Beltxior fut encore plus rapide : il prit appui sur l’épaule du soldat mort, bondit, et abattit sa hache en biais sur le cou d’Onir Laetarii.

Le beau frère du Gardan eut la tête quasiment détachée, le sang jaillit comme un geyser au milieu de la horde des révolutionnaires. Beltxior contemplait avec fascination cette fontaine pourpre qui signifiait la victoire.

La victoire des Révolutionnaires.

Chapitre V

Beltxior ne trouvait la paix que dans chaque lever de soleil qui illuminait les remparts d’Edor Adei. Le gigantesque camp chaotique qu’il voyait devant ne gâchait même pas le spectacle. Dans son manteau de fourrure, une coupe de vin de Falang à la main, il trouvait dans le paysage une paix qui n’avait jamais existé auparavant, que ce soit à Harfang, ou sur le chemin d’Edor Adei. La capitale était accessible, mais comme à son habitude, elle était très hautaine et ignorait ce qui venait de la province. En l’occurrence, les deux trébuchets et la masse grouillante du camp révolutionnaire. Au bout d’un mois, ils en étaient toujours à piétiner sous les murailles, mais Beltxior n’avait aucune impatience à vouloir prendre la ville : les provinces étaient complètement derrière lui, son temps à lui n’était pas limité. Au contraire, il prenait plaisir à voir tous ses projets venir à maturité petit à petit, maintenant qu’il n’avait plus à craindre l’anéantissement. En contemplant les murailles baignées de lumière rouge, il faisait des projets d’avenir, sur une fois que le Taureau des Olarii aurait remplacé le paon des Arlanii. Que ferait il, qui choisirai-t-il… Qu’allait il faire là tout de suite pour le siège ? Le vin disparaissait régulièrement alors qu’il goûtait la paix.

Mais il y avait un sentiment encore plus exaltant que cette paix. La satisfaction.

Sa famille aurait dû être abrégée quelques années auparavant, alors qu’une flèche avait abattu son serviteur. Son domaine aurait dû être vendu à un éleveur de bétail, ses fondations rasées. Il avait châtié les coupables, et brûlé son domaine. Il avait fait tomber les provinces sous la bannière de Bakarne une à une, comme dans les temps glorieux…

Beltxior se souvenait de ce qu’avait dit son père sur la fin. Que la plus belle chose qu’il pouvait accomplir était de détruire ce qui restait des Olarii, qu’il n’y avait plus rien à tirer de ces cendres. Que personne et surtout pas lui n’était capable de restaurer ne serait-ce que le reflet des Olarii.

« Tu avais tort, père… »

Beltxior avait surmonté tout ceci, il avait été digne de ses plus grands ancêtres, et quand bien même cette aventure devait capoter, il aura offert à la lignée des Olarii la plus belle des fins. Beltxior pouvait être fier de lui. Le jour où la couronne du Gardan Edorta devait se poser sur sa tête, la première chose qu’il ferait serait une prière à Bakarne, pour le remercier de l’avoir inspiré.

Il chassa cette pensée tristement. Ce n’était plus d’actualité depuis quelques jours, bien que son mérite n’ait pas diminué. Il n’avait pas combattu en vain, bien au contraire mais un autre mieux placé que lui avait endossé la cape de descendant de Bakarne, un autre qui avait lui de véritables raisons de se proclamer son descendant. Un autre qui portait Edorta comme nom de famille, préfiguration du titre qui devait lui revenir.

Un dénommé Arngrim. Le grand frère Olarii. Il venait du pays d’exil de Bakarne, il venait de Bakarne lui-même, il était de son sang. Therdone avait récompensé Beltxior en lui offrant un tel allié alors que justement il commençait à en manquer et que son influence sur la capitale n’était qu’anecdotique. Avec Arngrim, c’était Bakarne lui-même qui reprenait les commandes, une source de repos en plus.

N’empêche que…

Beltxior noya ses doutes dans une dernière rasade de vin. Les Arlanii, les Conseillers, les Dissidents, tous finiraient par plier le genou face au retour de Bakarne. Et il exilerait volontiers les Arlanii du côté d’Harfang…




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MessageSujet: Re: Beltxior Olarii   Beltxior Olarii EmptySam 13 Nov - 15:57

Cette foutue fiche est foutue de finie! Very Happy

M'est avis qu'il y a beaucoup à reprendre u_u N'hésitez pas cependant^^
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MessageSujet: Re: Beltxior Olarii   Beltxior Olarii EmptySam 13 Nov - 17:38

Je vais laisser Therdorus la lire en double pour être sûre ^^
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MessageSujet: Re: Beltxior Olarii   Beltxior Olarii EmptyDim 21 Nov - 21:09

Voilà, nous t'avons envoyé un Mp avec tous les détails Very Happy
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MessageSujet: Re: Beltxior Olarii   Beltxior Olarii EmptySam 27 Nov - 9:05

Quelques suppressions, beaucoup de corrections, du vocabulaire réadapté...

Le chantier est fini, patrons... Very Happy
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MessageSujet: Re: Beltxior Olarii   Beltxior Olarii EmptySam 27 Nov - 9:50

On pourra s'en occuper dans l'après midi =)
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MessageSujet: Re: Beltxior Olarii   Beltxior Olarii EmptySam 27 Nov - 20:31

Les corrections qui ont été apportées me conviennent parfaitement !
Au pire, si le Saint Patron des Cohérences d'Olaria a des choses à redire, on pourra toujours éditer ça après ta validation Wink

Je t'accorde donc le droit d'aller RP aussi vite que possible, à l'extérieur de la ville dans un premier temps mais ... Tu sais bien qu'on ne saurait te cloîtrer trop longtemps ^^

N'oublie pas la mini fiche à générer, les Parchemins, les Possessions etc... ^_______^
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