Les Tables d'Olaria
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 Au Détour d'un Couloir...

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Vanhilde Tehanii
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Vanhilde Tehanii


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MessageSujet: Au Détour d'un Couloir...   Au Détour d'un Couloir... EmptyMar 6 Avr - 20:55

Il était tard lorsque Vanhilde sortit d'une large pièce où se trouvait la Bibliothèque du Gardan Edorta. Elle avait de nouveau plongé dans ces étagères lourdes d'ouvrages où elle comptait engranger des informations primordiales. Primordiales pour pouvoir rendre la Justice qu'il convenait... Il existait forcément, par le Passé, et au travers le mémoires ou d'essais, des Auteurs ayant relatés des faits similaires, à ceux qu'elle se devait de juger. Sur son visage, l'expression noble de celle qui a trouvé ce qu'elle cherché, bien qu'elle n'affiche aucun sourire.

Rendre la Justice n'était pas source d'enthousiasme. Elle rêvait ici de ne plus avoir à tendre le doigts pour accuser, ni prononcer aucun Châtiment. Mais c'était nécessaire. La Volonté de Therdone était plus grande que celles des Hommes. Il lui fallait leur prouver qu'ils n'avaient pas souhaité assez fort. Qu'il faudrait encore Vouloir, de façon plus probante, plus puissante.

Car ce n'était pas la Faute qu'elle jugeait. C'était le manque de Volonté. S'il avaient réellement souhaité tué cet homme, Therdone l'aurait épargné et les Bourreaux n'auraient pas eu sa tête. Si elle avait voulu au plus profond d'elle-même posséder cet étole qu'elle a volé, Therdone la lui aurait offerte. C'était une Logique simple et implacable.

Elle avançait dans les couloirs, la nuit tombée, croisant ici un Domestique portant une collation à un Courtisan, là une femme allant rejoindre un amant par un pan de mur dissimulé. Elle répondit aux salutations qu'on voulu bien lui lancer, bien que la majorité des Petites Gens qu'elle voyait passer près d'elle faisaient partie de ceux qui la craignait. Or, on salut rarement très franchement quelqu'un comme Vanhilde Tehanii, femme pouvant du jour au lendemain vous faire emprisonner, par ordre Divin de Therdone.

Son pas résonnait, perchée sur des talons hauts, des semelles invisibles sous une toilette de velours épais, sobre mais élégant, dans une teinte des plus noires. Son teint blanc, ses cheveux lunaires, tranchaient avec cet atour et encourageait chaque regard prudent tourné vers elle.
Sa chevelure tirée en arrière lui donnait des airs de mégères ou de vieille moniale... Elle pinça les lèvres lorsqu'un des livres qu'elle tenait contre sa poitrine glissa pour tomber au sol dans un bruit sourd. Devoir se baisser était une chose. Avoir à abîmer un ouvrage en était une autre. Vanhilde n'appréciait ni l'un, ni l'autre. Elle plia les genoux et tendit le bras, afin de reprendre possession d'un gros ouvrage portant le titre « La Pendaison des Faibles ».

Alors qu'elle avait les yeux, presque rêveurs, sur les lettres d'or du titre, une lumière attira son attention. Il ne lui fallut pas une seconde supplémentaire pour savoir d'où elle venait : reflétant les lueurs des nombreuses bougies, la relançant mille fois plus, la plantureuse Asmérel Jaktarii se tenait face à elle. Du moins voyait-elle très clairement ses escarpins, certainement signés d'un grand Artiste en la matière.

En se redressant avec élégance, Vanhilde inclina la tête dans un signe d'une rare proximité, et elle replaça machinalement tous les livres entre ses bras pliés.

« Bonsoir Asmérel. »
Fit-elle d'une voix qui se trouvait cependant bien neutre. Les Gens de la Noblesse ne s'abaissent que rarement à se taper dans le dos, et ce malgré une quelconque affection éventuelle. De plus, l'épouse Tehanii n'était pas connue pour être très expressive.
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Asmérel Jaktarii
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MessageSujet: Re: Au Détour d'un Couloir...   Au Détour d'un Couloir... EmptyMar 6 Avr - 22:25

Le silence du Palais était d'or, ce soir là. Le brouhaha de la journée s'était tut, le brassage constant des domestique s'en était allé, l'effervescence avait laissé petit à petit place au calme salvateur de la nuit, rendant grâce à la tête d'Asmée qui n'avait cessé de cingler depuis le début de l'après-midi. Le vin du diner qu'elle avait bu en compagnie de son père et de Mandren n'avait fait qu'exacerber la peine. Elle avait cru bon de fumer un peu de Somale pour endiguer le la douleur. Grossière erreur. Elle n'avait au contraire fait que reculer pour mieux sauter. Le calme avant la tempête.
Cyrilis l'attendait. Il lui avait demandée de la retrouver au Fumoir Rubescent en compagnie de quelques amis. Pour son époux, elle aurait fait beaucoup. L'assister dans une réunion mondaine alors qu'elle ne désirait que le lit conjugal par exemple.
Traverser le palais, les longs et larges couloirs déserts ou presque. Elle avait croisé quelques têtes, des domestiques mais aussi de jeunes amants indiscrets. Il y avait toujours quelqu'un à l'angle d'un carrefour. C'était la nuit qu'il se passait le plus de choses. Rencontres intimes ou séditieuses, conseillers coupables ou simple employés, amour ou complot, c'était ainsi, la vie ici. Et elle y participait. Tout le monde, y participait. Les rencontres officieuses portaient souvent beaucoup plus de fruits que les réunions en grandes pompes...
Sa chienne, Elenor l'accompagnait. L'animal était encore vif pour son âge avancé. La vieillesse finirait par tomber d'un coup, comme c'était bien souvent le cas pour ce genre de race. Asmée, cependant, avait toujours du mal à accepter que sa chienne fétiche puisse un jour mourir. Elle l'avait depuis si longtemps...

Elle faisait de petits pas. Sa robe, serrée en bas, lui permettait à peine de mettre un pied devant l'autre. Mais de toute manière, il aurait été risqué pour elle de faire plus, étant donné la hauteur de ses chaussures, dont le talon mesurait bien deux fois la paume de sa main. Elle arrivait cependant à marcher avec grâce. Habituée à porter des tenues handicapantes, elle avait appris depuis longtemps comment s'en accommoder. Ne disait-on pas qu'il fallait souffrir pour être belle ? Sa tenue était dans les tons anthracites, ce qui la fondait plus encore dans l'obscurité. D'un tissu soyeux et souple, la robe, épousait son buste grâce à la large ceinture en fils d'or qui lui cintrait la poitrine. Les manches s'évasaient à partir des épaules jusqu'au bras. A tous les doigts, une bague, et sur chacune d'elle, une pierre précieuse. Il lui fallait au moins ça. Pas de collier, sinon une fine chaine dorée, ni de boucle d'oreille. Elle tenait pour acquis que la surabondance était synonyme de mauvais goût, en ce qui concernait les bijoux. Sa coiffure quant à elle était aussi sophistiquée qu'à l'ordinaire. Ses cheveux bruns étaient tirés en arrière pour dégager son visage fardé, et enroulés en une multitude des tresses dans lesquelles se mêlaient les mêmes fils d'or qui ornaient sa ceinture. Somme toute, mis à part le bas de sa robe, elle était plutôt vêtue de façon classique ce soir-là.

Lorsqu'elle aperçu la blanche silhouette Vanhilde Tenahii, elle retint son souffle, peu habituée à croiser la conseillère dans ce genre d'endroit. Cette dernière avait toujours eu un étrange effet sur Asmée. Son physique singulier était toujours déroutant. Plus encore la nuit. Durant un instant, elle avait cru voir un fantôme. La pâleur de la peau de l'oratrice additionnée à ses cheveux couleur neige était toujours saisissant, même pour la jeune femme qui était pourtant habituée à la fréquenter régulièrement de part la position de son père. Elle se demanda si le mari de Vanhilde s'y habituait, lui... Ce devait être comme coucher avec un cadavre...
Chassant ces indignes pensées de son esprit, par respect pour son aînée, Asmée s'avança jusqu'à elle en inclinant la tête pour la saluer. Pour une fois, elle était plus grande qu'elle...

« Bonsoir, Vanhilde » répondit-elle en un murmure.

Elle parvint à ses côtés. Ses yeux verts scrutèrent la couverture du livre que la conseillère tenait dans ses mains. « La pendaison des faibles ». Quel ouvrage austère et pieux... c'en était presque effrayant. Si Asmée était croyante, sa foi, elle, n'était pas aussi fervente que celle de Vanhilde, et de loin. C'est également ce qui rendait la conseillère aussi froide d'abord. Sa réputation...
Puis Elenor se mit à aboyer, le museau rivé sur le fond du couloir. Elle montra les crocs, prête à bondir sur l'individu qui arrivait.
Puis on pu apercevoir l'identité de la tierce personne...
Asmée esquissa un sourire pernicieux, et passa la main amoureusement sur la tête de sa chienne.

« Oui ma belle, oui... toi aussi, tu l'as reconnue ? Belle chienne, oui, tu es belle... »

Elle se redressa un peu, toujours souriante, pour faire face à la nouvelle arrivante.

« Elenor, je crois que tu connais déjà ma chienne ? » fit-elle, enjoleuse.

Puis elle se tourna vers Vanhilde et déclara, d'un air affable : «  Elles portent le même prénom L'évidence s'est tout de suite imposée quand papa me l'a offerte. Il y a un je ne sais quoi qui me rappelle Elenor... Le poil hirsute, peut-être ? Ou bien l'haleine, je ne sais pas... »
Elle marqua une légère pause puis reprit aussitôt : «Vanhilde, vous devez connaitre Elenor Jagharii ? La fille d'Amarante Jagharii. Le Dissident.»
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Elenor Jagharii
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MessageSujet: Re: Au Détour d'un Couloir...   Au Détour d'un Couloir... EmptyMar 6 Avr - 23:37

    Sa première remontée depuis… Longtemps.

    De plus en plus, Elenor se sentait mal à l’aise dans la Ville Haute d’Edor Adeï. Parce qu’elle était devenue dépendante à la présence apaisante de son frère de cœur, mais également et surtout parce qu’affranchie de l’armée, elle se sentait livrée toute crues aux intrigues. Que dire alors des intrigants ?
    Oh, certes, il était de ses co-nobliaux pour rattraper un peu le niveau, mais dans l’ensemble elle les considérait comme pédants, oisifs. Vils. Elle n’était pas étrangère à leurs petits complots internes, à leurs trahisons quotidiennes, leur déchéance. Sa propre mère, quoi que d’opinion douce et réfléchie, la surprenaient tant elle s’enfarinait le visage, son frère l’exaspérait d’extravagance et d’originalité. Finalement, il n’était que son père pour lui ressembler, ici. Père qui pour l’instant tenait un Conseil dans les Quartiers Militaires… Elle s’était donc préparée au harcèlement concernant son mode de vie actuel, qui en révoltait plus d’un. Quitter sciemment le confort et le luxe de la Ville Haute pour une auberge bourgeoise… Pire, certains avaient aperçu Sieben lorsqu’il était venue la voir, blessée… Aussi était-il de notoriété commune que ce n’était pas un jeune noble, fin et distingué qu’avait appelé la militaire. Non, c’était Sieben.

    Monter lui en coûtait, mais il le fallait. De temps en temps, pour récupérer des affaires, voir ses parents. Et puis aussi sans doute pour se tenir au courant de ce qui se faisait… Toujours indécise, Elenor n’en avait pas moins adapté ses engagements politiques aux nouvelles forces déclarées, depuis sa mise à pied. A cela s’ajoutant le fait qu’en bas elle avait noué des connaissances susceptibles d’être intéressées par de petites fuites, elle se faisait quelque peu violence… Pour apprendre des choses, les restituer…

    Chez elle, on l’avait accueillie avec joie, les domestiques conscients de pouvoir se montrer familiers avec celle qui vaquait parmi ceux de leur rang. Sur place, elle demanda à prendre un bain et à se changer. On le lui prépara de bon grès, et une collation lui fut offerte. Elle accepta volontiers et mangea aux cuisines, prenant des nouvelles. Sa mère et son frère, lui dit-on, se trouvaient actuellement dans l’un de ces salons qu’elle fréquentait tant, avant.

    Avant.

    Elenor poussa un vague soupir. S’engager là-bas, c’était être pratiquement sure de tomber sur des indésirables. Sure de voir des choses inutiles, sure de s’en voir proposer d’autres… Après tout, sa presque allégeance à Sieben n’était pas encore consumée, dans les Palais nobles. Certains, sans doute, n’y croiraient sans doute même pas. Mais elle était venue pour cela, et c’est donc avec le projet de sacrifier une soirée à des rencontres imprévues qu’elle se glissa dans l’eau bouillante.
    Le bain, aux onguents délicats, discrets. Elle en sortit avec son odeur favorite, musquée. Une odeur qui racontait la personne qu’elle était. Franche, loin de ces sournoises, à l’aspect maîtrisé.

    Elle sortit, se fit sécher par une vieille femme de chambre qui l’avait vue grandir. C’est seule qu’elle demanda à se vêtir. Il lui faudrait prendre soin de sa tenue, pour un retour dans le nid de serpents. Hésitante, elle retint une chemise blanche, au col ouvert mais à la coupe ajustée. A sa taille, haut, un pantalon au tissu soyeux se vit noué par une ceinture large. Sa taille ainsi marquée, elle eut un rictus douloureux. Elle s’était démis une côte, il y avait encore de cela quelques jours, et ce type de ceinture venait le lui rappeler, chaque fois.
    Par-dessus, un veston qui eut été presque masculin, dans la coupe près du corps qu’il lui offrait. D’un bleu nuit profond, il était parsemé de broderies d’argent, au col et aux manches. Des atours nobles à ne point s’y méprendre. Certes peu classiques pour une femme, mais ils y étaient habitués, et à en croire les jeunes hommes qu’elle avait côtoyé jusque là, ce n’était fait que pour déplaire à certaines harpies.
    Sans doute, songea-t-elle en se considérant de dos, parce que toutes ne portent pas si bien le pantalon…

    Satisfaite, elle ne se maquilla pas, et se contenta de peigner ses cheveux et de les attacher en un catogan fait à la va-vite.

    C’est ainsi qu’elle partit à la recherche de frère et mère.

    Elle avait déjà surpris plusieurs couples, lorsqu’elle vit des lumières, plus loin. Elle s’arrêta, yeux plissés, afin de s’assurer de leur identité avant de s’engager plus avant. Qui se promenait avec de la lumière ne tolérait pas la discrétion que réclamaient les illégitimes.
    Elle reconnut les voix et serra le poing droit. Sciemment, elle enfouit sa main gauche dans la profonde poche du veston. Cette vermine était bien capable de s’en gausser. Elle hésita à bifurquer, à leur faire défaut, lorsque la maudite bête d’Asmée se mit à grogner. Trop tard.
    Pas du genre à fuir, Elenor s’approcha d’un pas assuré et digne, prête à essuyer insultes, moqueries, comme à son habitude. Et cela ne fit pas défaut.

    En approchant, elle reconnut également la Conseillère au Culte. Vanhilde Tehanii. Vieille vipère…

    Elle frissonna, le geste masqué par la presque obscurité qui la baignait toujours. Cette bonne femme l’inquiétait toujours affreusement. Livide, cheveux, peau de neige. Un cadavre ambulant, en somme. Et son air froid et emprunté n’était pas fait pour arranger les choses. Quoi qu’il en soit, entre la fardée Asmée, et la livide Tehanii, Elenor inspirait le naturel, dominé cependant. Car quoi que naturelle, la jeune femme imposait par une certaine grâce. Déroutante.

    Elle haussa les sourcils une fois entrée dans leur lumière. Elle parlait de son père. De son père le Dissident. Eh bien, elle avait envie d’une conversation courtoise, comme d’habitude.

    Elle se tourna vers la Conseillère. Provoquer Asmée était une chose. Provoquer Vanhilde une autre. Cependant, elle articula d’une voix contrôlée, un peu froide : « Bien entendu, nous nous connaissons. » Et l’une comme l’autre, elles étaient des adversaires déclarées. Cependant, grâce au statut avantageux et au respect que son père inspirait, Elenor avait jusque là su éviter les gros ennuis…
    Sieben redoutait les bagarres d’ivrognes… Heureusement, heureusement que son pauvre homme ignorait quelles vipères étaient tapies, dans ces couloirs sombres… Sans cela, sans doute ne l’aurait-il même pas laissé quitter leur chambre.

    Elle prit une contenance qui jurait avec la prudence dont elle faisait preuve, au fond, puis son visage changea considérablement lorsqu’elle se tourna vers Asmée. Elle aurait eu l’air affable, elle aussi, si son sourire n’avait pas découvert ses dents.
    « Asmée, je suis si heureuse de te revoir. »
    Elle prit l’air songeur d’avoir oublié quelque chose. Puis son visage s’éclaira et elle lui lança joyeusement un : « Comment va ton petit frère ? La dernière fois que j’ai eu affaire à Jarlès, ce dernier ne parût pas le moins du monde se soucier de mon haleine » Elle se pencha un peu vers elle, son regard d’une froideur presque répugnante, tandis que son sourire s’étira. « Il avait du travail ailleurs, si tu vois ce que je veux dire. »

    Elle se redressa, consciente que ses propos allaient choquer, dégoûter, agacer Asmée. Ca ne loupait pas. Son petit frère, qui avait OSE. Elenor adorait ça. Elle adorait également le jeune homme, qui, bien qu’un amant plutôt faible, était d’une gentillesse et d’un entrain à toute épreuve.
    Avec un clin d’œil à sa vieille ennemie, contente d’elle, Elenor se tourna vers Vanhilde.

    « Je vous prie de m’excuser, mais j’ai mieux à faire ailleurs. »

    Avec un peu de chance, aucune des deux n’allaient la retenir. Ni la provoquer. Car elle le savait. Elles le savaient aussi… Elenor avait le sang chaud et ne résisterait pas à un bon crêpage de chignon.

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Vanhilde Tehanii
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MessageSujet: Re: Au Détour d'un Couloir...   Au Détour d'un Couloir... EmptySam 10 Avr - 0:22

Vanhilde savait reconnaître les Femmes qu'il fallait apprécier pour leur rang mais qui se trouvaient détestables par leur personnalité, desFemmes qu'il fallait apprécier pour leur personne, et qui avait développé une attitude totalement méprisable de par leur rang. Devant elle, se dressait dès lors ces deux types de dames. La première, Elenor, était la fille d'Amarante qu'elle considérait, jadis, avant qu'il ne sombre dans la sottise naïve du contre-pouvoir. Elle avait, néanmoins, un statut qu'on ne pouvait nier, et elle devait reconnaître de façon tout à fait objective que la jeune femme, bien que paraissant rustre, possédait une Volonté bien imposante. Cependant, son éducation avait failli, et son comportement était loin d'être louable.

« Bonsoir Elenor. » Avait-elle fait lorsque la jeune femme s'était approchée, après le grognement du chien et les explications peu élégantes.

La seconde, Asmée, était une femme qui malgré un rang honorable avait su apporter une élévation supplémentaire à sa personne. Une touche d'originalité et une Volonté assez consistante pour s'imposer, là où sa Naissance avait développé chez elle un caractère parfaitement incorrect et, naturellement discourtois. Et bien que la Conseillère puisse affirmer avoir une très nette préférence pour la fille de Riarg, toutes deux étaient dotées d'un manque cruel, et déplorable d'éducation.

En effet, en public, qu'il s'agisse d'une élocution devant le Conseil ou d'une discussion de Couloir, une Femme de leur rang n'avaient à s'abaisser dans des joutes trop claires. Aussi eut-elle un penchant pour les répliques de la Militaire, là où Asmée s'était montrée tout à fait directe, point négatif selon la Conseillère. Il n'était, cependant, pas concevable pour elle de favoriser dans sa considération une femme telle qu'Elénor, et la fille de Riarg avait l'assurance d'être, lors de cette bataille, sa Favorite.

Pourtant, et l'heure tardive aidant, tout comme la dernière phrase de la fille Jagharii , Vanhilde n'apprécierait pas qu'on exercice ainsi ses talents d'orateurs en plein corridor. Elle se refusait à être Juge, et son visage d'une neutralité blafarde, bien que des traits légèrement tirés, exprimait un léger mécontentement poli. Comme un conseil silencieux... Celui de cesser ces enfantillages trop affirmés, car les Jeux d'Adultes se font avec plus de talent, de tact et de finesse. Elles auraient le temps d'apprendre.

« Je connais en effet la fille d'Amarante. » Sourit-elle de façon aseptisée. Il était inutile de présenter ses hommages à son Paternel, connaissant ses tords. « Je vous en prie, faite-donc. » Se coupa-t-elle presque, afin de laisser le loisir à Elenor de prendre congés. « Vous devez sans doute apprécier vous promener dans ces Lieux, qui tranchent avec vos derniers appartements. » Souligner que la jeune femme n'était qu'un Soldat, ni plus, ni moins, se devait d'être fait avec distinction et courtoisie. D'un signe de tête, elle la salua, l'encourageant à nouveau à se retirer. Elle était loin d'ignorer les épiques récits de comptoir au sujet d'elle, ce qui était si déshonorant pour son Nom...

Comme elle aurait honte, à la place d'Amarante, de n'avoir su élever correctement sa Fille... Et comme elle serait morte d'humiliation de n'avoir eu la Volonté suffisante pour en faire une vraie Femme. Correcte. Gracieuse. Belle, en somme. Comme Asmérel.
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MessageSujet: Re: Au Détour d'un Couloir...   Au Détour d'un Couloir... EmptyLun 12 Avr - 17:07

Elenor Jagharii. La plaie trainante d'Asmée. Leur antipathie réciproque datait depuis tellement longtemps qu'elle ne se rappelait même plus comment elle avait débuté. En revanche, elle savait pourquoi elle continuait. C'était visceral. Ne pas provoquer la militaire était impossible. Hors de question.
La pique sur le plus jeune frère d'Asmée la fit grincer des dents. Jarlès... provocateur de trouble au sein des Karnimacii. Tête brulée agaçante avec ses idées progressistes et rebelles. Il était jeune, trop aisément influençable. C'était à cause de gens comme Elenor que son petit frère se fourvoyait dans la voie des Dissidents... celle-là, elle ne payerait rien pour attendre...
Agacée au plus au moins de se voir rappeler que le mouton noir de la famille fricotait avec la militaire, Asmée se contenta de la toiser froidement, un sourcil arqué.

« C'est comme partout. »

Elle sourit, motivée par l'évidence de ses futures propos, de façon condescendante avant de reprendre le plus calmement du monde :

« Mon frère est comme tous les hommes de son âge : Les choses faciles le fascinent et son désir d'émancipation le mène à des choix douteux. Mais je ne m'en fais pas. Il reviendra vers nous dès qu'il aura compris à qui il a à faire. Après tout, vous en conviendrez toutes deux, nous commettons tous des erreurs. Sa Volonté grandira avec le temps, voilà tout »

Petit sourire enfin sincère. Elle espérait réellement que Jarlès revienne sur le droit chemin, et suive la route que leur père avait tracé pour lui. Ce serait du gâchi qu'il s'entête à suivre les Dissidents. Lui qui était si intelligent, si brillant... Avec Elenor en plus... désirait-il vraiment se mettre toute sa famille sur le dos ? Que Therdone fasse que ce ne soit qu'un passade...
Vanhilde en rajouta une couche, au plus grand plaisir d'Asmée, qui elle ne se rendait pas compte de la puérilité de sa lutte contre la militaire. Après tout, elle baignait dedans depuis tellement longtemps. Et puis c'était parfaitement dans son caractère de fille gâtée, que de toujours vouloir avoir le dernier mot à tout prix.
A deux contre une, Elenor serait obligée de battre en retraite. D'ailleurs, c'est ce qu'elle aurait dur faire dès le début... Les éviter promptement. Ceci cependant n'était pas pour déplaire à Asmée, qui retirait un plaisir certain à tourmenter sa rivale.

Imitant son aînée, elle fit un pas un arrière pour laisser passer Elenor. On aurait difficilement pu être plus hypocrite et humble en même temps qu'en cet instant précis...
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MessageSujet: Re: Au Détour d'un Couloir...   Au Détour d'un Couloir... EmptyMar 13 Avr - 14:01

    Peste.

    Pestes.

    Elenor laissa couler sur elle les reproches, les moqueries. Asmée pouvait bien se moquer, railler son propre frère, la Jagharii n’en avait plus rien à faire. Absolument plus rien. A l’époque, à l’époque où elle vivait toujours ici, elle lui aurait sauté à la gorge. Lui aurait fait payer l’insinuation blessante. Mais elles avaient vieilli, et Elenor depuis était devenue une femme digne. Une femme au port altier, lorsque les circonstances s’y prêtaient. Elle se contenta d’un sourire entendu en réponse à Celui d’Asmée.

    « Oui, les hommes aiment les choses faciles. Tu en sais quelque chose. » Cela aussi était d’une grande facilité. Mais le fiel s’était porté au bout de ses lèvres et elle l’avait laissé lui échapper. Au fond, son cœur fit un bond. « Ce que ton frère obtint de nos entrevues n'était pas un amour infondé, offert au premier venu. » Un petit clin d'œil abject. Elle se moquait sciemment des multiples béguins qui avaient valu à Asmée, durant leur enfance, puis leur adolescence, moqueries, railleries. Elenor au moins n'avait pas eu à souffrir de cela. Elle plissa légèrement les yeux et amorça un départ lorsqu’à son tour, Vanhilde prit la parole.

    Consciente de la prudence qu’elle se devait d’adopter ici, du danger qui couvait à trop provoquer ses ennemies d’antan, aujourd’hui gorgées de pouvoir, elle apprenait à ne point trop s’attarder aux reproches. Adolescente, il avait été possible de se disputer ouvertement, d’insulter, de tenter de cogner parfois, même. Mais aujourd’hui, un pas, un coup, un mot de trop et elle risquait sa peau. Il n’y avait qu’une seule chose à laquelle il ne fallait pas toucher. Et cette chose, Vanhilde, plus pernicieuse encore que l’Asmée qui aboyait à tout bout de champ, déposa son doigt cadavérique dessus.

    Sieben…

    Oui, c’est ainsi qu’elle l’interpréta. Cela faisait des semaines qu’elle n’avait plus arpenté la Caserne. Elle ne pouvait donc pas parler de cela. Et elle se doutait, avec tous les bourgeois, et même certains nobles curieux auxquels elle avait eu affaire au Ceste, que chacune de ces vipères devait avoir pleine connaissance de la vie qu’elle menait, aujourd’hui.

    Mais on pouvait se moquer de son passé, de son haleine, de son allure plutôt masculine, de ses frasques, de sa vigueur ou de sa violence. Aucune de ces deux femmes n’avaient le droit de railler son amant, ni même son auberge.

    Que n’était-il là pour la rassurer, pour la protéger de ce monde auquel il l’avait arrachée. Elle n’était plus aussi forte qu’avant, sa blessure et l’enfermement qui avait suivi avaient un peu trop entamé ses forces. Elle se raidit, dos aux deux bonnes femmes, et serra les poings. En particulier le gauche, toujours caché dans sa poche. Elle se retourna avec souplesse, légèrement cambrée, pour leur adresser un sourire affable, d’une amabilité dégoulinante.

    « Effectivement, il y a dans l’air Vicié de la Haute Ville quelque chose qui me prend à la gorge. J’ignore cependant s’il est à propos de dire que j’apprécie cela. » Elle s’était arrêtée, sa mère attendrait. On ne touchait pas au Ceste. Personne. Bienheureusement, elles n’avaient pas encore jugé raisonnable d’évoquer son amant.

    Son sourire s’élargit pour découvrir la ligne soignée de ses dents, carnassier, menaçant. Elle aurait du s’abstenir. Elle était imprudente, et ne parvint pas à retenir un long frisson, qui remonta du bas de son dos. Les stigmates de leurs jeux, stigmates de ses bagarres la ramenèrent à plus de calme. Ci une douleur sourde, souvenir d’une porte qui avait subi leurs assauts, là un hématome, souvenir d’un coup de poing mal esquivé. Sa peau multicolore frissonna de nouveau. Bientôt, elle redescendrait. Elle s’abandonnerait devant son âtre, sous ses draps. Elle retrouverait leur odeur, leur territoire, et les deux pestes seraient loin derrière elle.
    Elle cilla, puis reprit contenance et planta son regard dans le leur. En équilibre sur un fil, prudente. Elenor n’était pas une artiste des mots, et là où sa raison savait déceler le danger et l’imprudence, sa bouche, elle, n’était pas en mesure de les brimer. Ca avait toujours été ainsi, avec Elenor. Brutale Elenor, violente, emportée. Elle n’était plus que cela, une fois montée en ces lieux. Elle laissait la tendresse et la complicité à la Ville Basse.

    Elle ne trépignait pas, réunissant tout son aplomb. Elle se tint droite dans ses bottes, le visage refroidi à la faible lueur de leur lanterne. Deux noblesses. Fondamentalement opposées. D’un côté le luxe outrageux, pompeux, vil. De l’autre, la brutalité de la noblesse d’épée. Son aplomb, sa fierté. Peut-être était-ce cette différence qui attirait les hommes comme le frère d’Asmée, comme Sieben, et d’autres. Elenor n’avait rien de facile. Au contraire, elle était un peu trop vive, agressive parfois. Elle était une maîtresse des plus exigeantes, demandait beaucoup aux siens.

    Elle releva le menton.

    « Mais d’ici, il est sans doute difficile de voir la beauté de ce qui ne brille pas. A vivre trop en hauteur, on se retrouve isolé de tout ce qui vit… La Volonté même n’a plus le même sens. »

    Non, ici la Volonté est manigances, complots, menaces. En bas elle est labeur, combat, amour.

    En dépit de tous ses défauts, elle était pieuse. Cela, nul ne pouvait le lui retirer. Pas même la préposée au culte qu’était Vanhilde. Toutes deux, chacune à leur manière, honoraient leur dieu et incarnaient la Volonté.
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Vanhilde Tehanii
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MessageSujet: Re: Au Détour d'un Couloir...   Au Détour d'un Couloir... EmptyMar 13 Avr - 16:12

Vanhilde n'avait jamais été très patiente, pourtant, elle avait appris à l'être à force de châtiment qu'elle s'infligeait. Il fallait être plus têtu que les instincts, plus fort que les pulsions, et surtout, surtout, avoir plus de Volonté que d'Impulsivité. Et les deux femmes qui se livraient à ces joutes la rendait friable, elle retrouvait dans les réponses de chacune, qu'il s'agisse de menacer ou de railler, une puérilité qui l'agaçait. Asmée avait beau avoir bien des qualités, elle avait à tenir sa langue, à se montrer digne de son Nom. Elle se devait d'avoir plus de Volonté, savoir raisonner avant de frapper, et contrôler ses envies irréfrénables de répondre aux pics qu'Elenor.

Se justifier n'est jamais, jamais la preuve de la véracité des mots, il convient de parfois ne pas s'abaisser à répondre, lorsque la cause n'en vaut pas la peine. Les deux femmes qu'elle observait se battre comme des marchandes de poissons n'avaient pas cette capacité, bien qu'elles semblent différentes, l'une et l'autre avait l'envie profonde de mordre et de griffer. Leur Volonté n'était rien, comparées à leur Haine. C'était une erreur, une faute. Un tord si grand que la Conseillère s'agaça, sans pourtant en délivrer une seule expression de visage. Car elle avait le souhait de ne pas s'emporter. Et, elle, savait dompter ses instincts.

Elle eut un léger sourire, à peine cordial, mais juste courtois, à la manière d'Elénor dans sa tirade qu'elle voulait si noble : il était triste de constater que la Noblesse n'était pas dans ces mots-là. Rien, dans ce qu'avait prononcé Vanhilde, n'aurait pu être interprété de façon négative, et la pauvre femme s'évertuait à leur souligner la beauté de la Ville Basse maintenant... Inutile. La Conseillère eut un regard furtif vers le livre qu'elle tenait fermement entre ses mains, signifiant sans doute qu'elle n'était plus attentive à ce qui se disait... Ne voulait-elle pas prendre congé, la Jagharii ?

« Il n'est que trop tard. » Fit-elle, inclinant le visage, et posant bientôt sa main sur celle de la Fille de Riarg. « Si vous voulez me suivre, il y a un sujet dont j'aimerai m'entretenir avec vous. » Sa voix s'était abaissée, comme une confidence, bien que rien n'indique le secret. Elle évoquait là, seulement, son souhait que voir Elenor quitter les lieux. La Fille d'Amarante n'était pas éducable, plus éducable. Elle n'était plus de leur milieu, désormais, ne l'avait sans doute jamais été. Là où l'espoir se fondait, était en Asmérel, qui malgré un âge mûr paraissait se complaire dans l'adolescence absurde, et dénuée de maturité. C'était une enfant gâtée. Gâtée par un ver que son Père alimentait, mais Vanhilde avait cette petite en affection. Du moins, en comparaison avec le Soldat.

Oh, elle n'ignorait pas les tords et les travers d'Asmée, bien au contraire, et son attitude était à déplorer. Cependant, elle avait la Volonté de lui exprimer sa façon de voir, et elle avait foi en ses capacités : il faudrait que cette jeune femme cesse de succomber à la sotte réaction sans réflexion, pour réussir à avoir bien plus de puissance par rapport à Elenor. Si sa Volonté était de la surpasser, elle n'avait pas à s'engouffrer dans un jeu qu'elle ne maîtrisait pas assez : c'était évident, la fille d'Amarante était plus bornée, plus vive et plus violente. Asmérel aurait à combattre de façon plus élégante. A la manière des Nobles. Pas des Bourgeois, des Aubergistes ou des Soldats.

« Elenor. » La remercia-t-elle finalement, inclinant de nouveau le menton, et fermant un instant les paupières dans un salut respectueux. Il était temps qu'elle rejoigne ses congénères. Ce n'était pas sa place, ici, la si Splendide Beauté des Bas-Fonds n'attendait que sa Reine.
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Asmérel Jaktarii
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MessageSujet: Re: Au Détour d'un Couloir...   Au Détour d'un Couloir... EmptyJeu 22 Avr - 22:27

Le fait était qu'aucune des deux n'allaient laisser le plaisir à l'autre de céder du terrain. Toujours et encore ce venin qui coulait, et se répandait à la vitesse grand V. La preuve, il n'avait pas fallu plus deux deux mots pour qu'elles se sautent à la gorge. Et, continuant ainsi le cercle vicieux du tu m'attaques/je t'attaque, Elenor osa mentionner les amourettes adolescentes d'Asmée. Comment osait-elle, la catin... Jamais Asmée n'avait fait partie des filles faciles. Jamais elle ne s'était donnée à quelqu'un d'autre qu'à son époux. Et qu'il soit sous-entendu le contraire était une odieuse insulte.
La Jaktarii vit rouge, et serra le poing derrière son dos pour qu'il n'aille pas à la rencontre de la joue de la militaire. Un peu de bon sens enfin. Nul doute que si leur lutte se continuait sur ce terrain là, c'était son adversaire qui aurait l'avantage. Il fallait voir sa stature aussi. Comparée à elle, Asmée faisait figure de petite chose chétive. Pourtant, ce n'était pas la rage qui lui manquait. Mais soit. Elenor gagnait cette bataille là. Cependant, la guerre était loin, très loin d'être terminée.
D'autant plus que Vanhilde, vénérable Vanhilde, impitoyable et inébranlable Vanhilde, inspirait visiblement le respect de cette garce d'Elenor. Oui, se mettre à dos la conseillère aurait été folie. Eh bien tant mieux qu'elle se trouva ici, avec Asmée. La militaire ne devait pas oublier à qui elle s'adressait. Vexer Asmée était une chose. Vexer Vanhilde en était une autre.
Elle sourit, peste et moqueuse qu'elle était.
Puis tourna la tête vers son aînée.

« Partons donc » fit-elle humblement.

Dernier coups d'oeil à sa vieille rivale de toujours quand elles passèrent devant elle. Du genre narquois et victorieux. Qu'elle aille donc se perdre dans les couloirs du palais, celle-la.

Un peu plus tard, lorsqu'elles ne furent plus que toutes les deux, Asmée laissa échapper un soupir mi agacé, mi soulagé. Elle se rendait compte que son attitude n'avait pas été digne en présence de Vanhilde. Qu'elle avait agit comme la dernière des péronnelle. Mais c'était la faute d'Elenor ! Elle provoquait en elle le besoin irrépressible de la provoquer, de la malmener. Elle lui aurait volontiers tordu son cou de jument de trait si elle avait été certaine d'être au dessus des lois. Si elle avait été certaine d'y parvenir, aussi. Mais c'était un détail, ça.
La jeune femme baissa la tête, les yeux rivés sur la pointe de ses chaussures qui dépassaient de sa robe.

« Veuillez excusez mon comportement, Vanhilde. J'ai manqué de discernement, avec Elenor. Je ne l'aime pas. Ni elle, ni ses opinions politiques. » confessa t-elle respectueusement.

Sa chienne s'avança pour quémander quelques caresse auprès de sa maitresse. Celle-ci lui en prodigua avec retenue. Elle n'était plus d'humeur à cajoler sa princesse.
Les yeux d'Asmée se posèrent sur sa compagne, et sa blancheur quasi phosphorescente. Etait-il possible d'avoir une peau aussi pâle ? Ne sortait-elle donc jamais au dehors, prendre le soleil ? Restait-elle constamment le nez plongé dans ses traité religieux, entre les rayons de la grande bibliothèque ?

« Elle m'est antipathique. » conclut-elle avec évidence.

Se mordant la lèvre, elle reprit dans l'expectative, soudainement devenue moins vivace, mois impertinente qu'un peu plus tôt avec la militaire :

« J'ai conscience que ceci ne justifie pas entièrement mon comportement. Mais s'il vous plait... Oublions cet épisode. Je serais bien désolée de vous voir me regarder de la manière dont vous l'avez fait un peu plus tôt... »
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MessageSujet: Re: Au Détour d'un Couloir...   Au Détour d'un Couloir... EmptySam 1 Mai - 17:24

(( je pars du principe que tu es partie, Elenor Embarassed ))

Vanhilde s'éloigna en compagnie de la fille Jaktarii. Oh, la jeunesse excusait pas tout, et elle ne se souvenait pas avoir déjà ressenti la rage qui produisait une telle Aura autour de ces deux jeunes femmes. Il était étonnant de constater comme on pouvait largement laisser s'évanouir bien des éducations sous l'impulsion de la Haine. La Volonté pourtant était plus forte que tout : et si Asmérel avait le Souhait de voir Elenor mise à terre, elle aurait à tout faire pour qu'il en soit ainsi, et que Therdone épouse sa cause.

Loin de vouloir la prendre sous son aile, elle accueillit cependant ses mots et son pardon avec un regard moins sévère. Il était inutile d'accabler cette demoiselle, une tiers personne n'est jamais la bonne solution : lorsque l'on commet une Faute, il convient de soit-même se punir. Asmée devrait en passer par là, si elle voulait apprendre à avoir plus de Foi, songeait Vanhilde. Et la Conseillère eut un mouvement de tête plus calme.

« Ce n'est pas à moi, à qui vous devriez demander pardon, Asmérel. Therdone a constaté votre manque de Volonté, ce soir. Sachez lui prouver que vous êtes sans faille, et il vous donnera assez de moyens pour combler vos espérances, notamment au sujet de la fille d'Amarante. » Ainsi, elle s'exposait clairement : Vanhilde ne pouvait être du côté d'Elenor, c'était évident ; les Ennemis de mes Ennemis sont mes Amis.

« Laissons Therdone juger de son erreur de jugement, quant à ses opinions politiques. Parler trop vite ou frapper en premier n'a jamais été un grand signe de Volonté. » Fit-elle avec un sourire, presque complice, comme si elle venait d'insulter le Soldat qu'était Elenor. Il n'était pas rare qu'elle ait, elle aussi, à indiquer ce qu'elle pensait, bien qu'elle bénéficie de l'expérience supplémentaire dont Asmée manquant encore.

« Cependant, nous savons, vous et moi, que Therdone saura reconnaître celles et ceux dont la foi est la plus puissante et la plus noble. » Elenor n'était pas digne de cette Noblesse. Un Noble est Stratège, pas simple pion, et un Noble ne crache pas avec autant d'impulsivité. Un Noble de Cogne pas.

Alors qu'elle resserrait contre elle ce livre qu'elle tenait entre ses mains, avant de jeter un regard neutre vers la chienne qui demandait l'attention de sa maîtresse... Elle ignorait ce qui poussait la majorité des gens à prendre un animal de compagnie, et encore plus un chien. Elle n'avait que succombé aux demandes de son fils en adoptant une telle bête. S'encombrer de ces choses ne lui paraissait pas indispensable.

« Vous n'ignorez pas la relation qu'on lui prête avec cet Aubergiste des quartiers Bourgeois ? » Finit-elle par souffler, en observant toujours la chienne, dont le prénom lui revint à l'esprit, lui tirant un sourire sournois. C'était d'une vulgarité non étouffée, mais il fallait avouer que le parallèle était amusant...

« Si votre volonté est de déstabiliser la fille d'Amarante, sans doute aurez-vous à ne pas taire cette relation immonde. » Son sourire se creusa plus encore, presque malsain. Les rumeurs concernant Elenor toucheraient la jeune femme, son père, ainsi que son amant... Et elle avait entendu dire qu'on cherchait à la marier... Si Asmée souhaitait toucher plus profondément sa rivale, elle ne devait pas l'attaquer de front, mais par derrière. Il faut savoir s'écarter devant l'assaut d'un Bœuf.
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