Les Tables d'Olaria
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 Tromper l'Ennui sans être Dupe

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Lis Diantha
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Lis Diantha


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MessageSujet: Tromper l'Ennui sans être Dupe   Tromper l'Ennui sans être Dupe EmptyJeu 11 Juil - 19:20

Lis avait appris à connaître le Palais. Il fallait affirmer qu'elle n'était pas autorisée à sortir hors de cette prison dorée ; même si l'interdiction n'était pas à proprement parler formelle, les médecins, infirmières, dames de compagnie, suivantes, femmes de chambres, valets, et des dizaines d'autres gens qui la suivaient comme son ombre avaient toujours eu une bonne raison de lui conseiller de ne pas sortir.

Sa convalescence lui semblait longue, très longue. Elle venait s'ajouter à un isolement forcé depuis qu'elle était venue s'offrir à sa Majesté le Gardan Edorta. Jamais elle ne regrettait sa décision, bien sûr, tant ce luxe et la promesse d'être bientôt Reine étaient des récompenses délicieuses, mais l'abstinence forcée et l'éloignement de toute vie en dehors des coutumes ilédores commençaient à la rendre folle.

Malgré la taille imposante de ses appartements, du Palais lui-même, les dizaines de salons, boudoirs, galeries, théâtres, annexes, salles à manger, salles de jeux, et antichambres, Lis avait désormais l'impression de tourner en rond comme un rat pris au piège. Un piège délicat, doré, sucré, glorieux, enivrant... mais un piège pour son esprit et sa santé mentale.
Elle savait désormais jouer à toute sorte de jeu de cartes, de dés, d'osselets. Elle savait parfaitement lire les ouvrages Ilédors, certains livres à la mode n'étant plus suffisant pour la divertir. Elle avait trois chiens de race : Oural, grand chien blanc teint de bleu-roi, Balméride, petite chienne à courte pattes, dont le pelage brun était teint en rouge, et Darinelle, une magnifique chienne lévrier dont le poil court et fauve faisait l'admiration de beaucoup de ses dames de compagnie.

Compagnie qui était sympathique, somme toute. Elle les appréciait presque toute, notamment celles qui étaient les plus dépensières et les plus amusantes, qui n'avaient pas froid aux yeux. Celles qui déplaisaient naturellement à Drausine. Celles qu'elle-même avait choisies étaient dévotes, ridées et très ennuyeuses.

Elle avait assisté à de nombreuses représentations théâtrales, avait appaudit après s'être réveillée (l'art Ilédor était si triste par rapport aux festivités Olariles), avait entendu concerto, orchestres royaux et goûter des centaines de façons différentes de cuisiner les légumes, les viandes et les desserts.
Elle avait essayé des mètres entiers de tissus divers, brillants, soyeux, brocard, dentelle, les plumes assorties, les escarpins vernis, les éventails accordés. Elle avait testé les fards, les rouges, les mouches.

Tout ce qui avait été un temps un refuge salvateur, un jeu attrayant, un passe-temps sympathique, tout ceci désormais était devenu une routine qui tambourinait dans son crâne. Elle avait de plus en plus de mal à rester debout, était constamment assise, elle avait les jambes gonflées et perdait l'équilibre au moindre changement de température.
Ce qui rendait toute sa petite Cour totalement aux abois. Au moindre mouvement de cil, ils accouraient, faisaient venir le Médecin, s'inquiétaient, tournaient autour d'elle comme si elle allait soit rendre l'âme, soit perdre les eaux à chaque seconde...

Désormais, elle avait deux bonheurs. Se prélasser dans les eaux mousseuses des Grands Bains Royaux qui lui étaient réservés, et fumer du Nizär au Fumoir Rubescent. Sa première distraction lui permettait de ne plus avoir à soutenir le poids conséquent de ces deux enfants, soulageait ses jambes lourdes et Drausine trouvait cette activité extrêmement bénéfique pour les Héritiers comme pour la Future Reine : rester si longtemps dans l'eau la purifiait, elle et les bébés.

Sa seconde distraction était plus restreinte. Elle ne s'entourait que de quelques courtisans, triés sur le volet, à tel point qu'une vive concurrence opposaient les gens de sa suite. A quatre ou cinq, bien installés dans les coussins nombreux venus des étoles de la Province de Verdoya, et des vaisselles d'argent en provenance d'Hurg Aari, Lis avait appris à apprécier cette subsante, bien qu'elle y préfère toujours l'Ivraie, qu'elle ne pouvait désormais plus se procurer. Le Nizär avait un effet immédiat, doux et lascif, qui rendait les conversations plus intimes.

Elle-même n'avait aucun besoin de substance pour être proche des gens, mais les Ilédors avaient beaucoup de barrières. Aussi, après le narguilé, ses courtisans pouvaient s'ouvrir, et ils échangeaient ainsi cancans et commérages dans des termes plus familier, loin du protocole rigide. On parlait des histoires de coucherie au Palais, des médisances sur les Révolutionnaires consanguins et barbares, des pratiques illicites de certains hommes ou femmes entre eux, des expériences de chacun. Les langues se déliaient, les rires s'enchaînaient, le temps passait lentement et la vie était bien plus douce ainsi.

Le plus grand malheur dans cette activité était que ces instants ne dégénèrent pas comme une fête Olarile. La Prêtresse de Bakarne rêvait littéralement chaque nuit de ces instants, réminiscences folles, qui déviaient des conversations indiscrètes vers des caresses et des mots plus sensuels, des contacts rapprochés... Il y avait pourtant toujours quelqu'un pour empêcher de tels dérapages, et Lis devait se contenter de rêver à ces langoureux fantasmes dans le Fumoir. Souvent, dans ce rêve, elle voyait entrer Ysor comme la toute première fois où elle l'avait vu dans cet endroit. Elle se prenait à se trouver hypnotisée par sa présence, jusqu'à être convaincue qu'elle ne voulait que lui.

Il était le sujet de toutes les attentions, tout tournait autour de lui... de ce qu'il faisait, de ce qu'il ne faisait pas. Des décisions du Gardan Edorta, des repas du Gardan Edorta, du regard du Gardan Edorta. A tel point que, pour Lis aussi, il devenait totalement désirable, à s'en trouver obnubilée.


Elle ouvrit un oeil paresseux, et constata que la majorité de sa suite réduite avait quitté le Fumoir. Sans doute ne voulaient-ils pas risquer de la réveiller alors qu'elle s'était assoupie... Endza Gorii était encore présente, elle lisait un livre fin qui s'intitulait "L'inconditionnelle Attention". Lis savait qu'il s'agissait d'écriture romantique très appréciée des jeunes femmes bien sages, comme Endza... et qui, elle, l'ennuyait. La discussion qui avait précédé sa sieste avait été tout aussi ennuyeuse, car loin d'avoir la saveur sensuelle de certains rendez-vous. Il avait été question du Prince Callixte, toujours introuvable, et de l'inquiétude d'Ysor à ce sujet. Le Roi avait été une ombre dans son propre Palais, trop pris par des Conseils, des Audiences, des Demandes Officielles... Ses devoirs étaient beaucoup plus importants que ses droits.

Lis soupira, cherchant à se redresser, et ne trouvant de position plus confortable pour supporter ce ventre énorme. Comme le lui avait rappelé Drausine, il lui restait cependant trois mois à supporter ce handicap douloureux... Trois mois... L'Olarile soupira de nouveau, cependant que la porte du Fumoir s'ouvrait.
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Riarg Karnimacii
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MessageSujet: Re: Tromper l'Ennui sans être Dupe   Tromper l'Ennui sans être Dupe EmptyLun 15 Juil - 12:24

Folle effervescence que celle qui avait agité sa vie ces derniers jours. Quand Riarg parvint à trouver un instant de calme et de relatif repos, il ne put empêcher son esprit de voguer sur les faits s'étant déroulé ces derniers temps. Nombreux faits si l'on y songeait de plus près.

Une tentative d'attentat sur la personne de la nouvelle reine, ou de ses enfants à naître, rien n'était encore parfaitement démontré ;

Une intrusion de dissidents et autres terroristes dans le Palais soit-disant si bien gardé, des dissidents qui se montraient alors, de jour en jour, plus vindicatifs et plus virulents mettant tout en oeuvre pour gagner la conscience alanguie de leur compatriotes, poussant l'audace jusqu'à corrompre l'armée même du Gardan Edorta ;

Des Révolutionnaires de plus en plus téméraires et hargneux au point de s'en prendre aux nobles directement (dont lui, en l'occurrence) et gagnant eux aussi sacrément du terrain dans le coeur des Ilédors et dans la ville même ;

La trahison de son propre fils, contre lequel il avait dû prendre des mesures redoutables, déchirantes pour le père qu'il était (parce que oui, il était aussi un père au fond de lui) : devoir le renier, le rayer de la famille et pire même l'inscrire sur la liste des personnes à abattre... quasiment... ;

La disparition du Prince enfin, qui avait alors permis à l'émoi et l'effroi d'atteindre leur apogée au sein du Palais même ;

Son plan enfin, mis en branle il y a peu, et qui était censé se clore d'ici quelques instants, quelques heures encore tout au plus, pour lui permettre secrètement de confirmer ses doutes. De confirmer un nom. Le nom du Fantôme. Le nom de ce maudit Al'Faret...

Et enfin, sur un plan plus.. personnel... la faiblesse grandissante de Cybell, qui l'inquiétait outrageusement... et son étrange rencontre avec une jeune Olaril qui semblait se lier de plus en plus à lui...

Oui beaucoup d'événements particulièrement éprouvants, il devait l'avouer. Des événements qui s'enchainaient un peu trop rapidement à son goût, et lui donnaient cette désagréable impression de perdre tout contrôle. D'ordinaire, l'Aîné aimait observer les événements, les disséquer ensuite, les étudier au pus près et y réfléchir posément pour prendre les meilleures décisions possibles. Là, il lui était impossible de prendre le temps nécessaire à la réflexion. l'enchainement rapide du cours du temps l'obligeait à prendre des décisions sur le vif, au coeur-même de l'action, et d'en assumer les conséquences ensuite, de tenter de rattraper le tir, si possible, quand tout était joué déjà.

En bon tacticien qu'il était, il détestait cela. Pour gagner une guerre, on ne se lance pas dans un combat à l'aveugle en changeant de plans de bataille au dernier moment, en plein coeur de la violence. Non. Pour gagner une guerre, généralement on étudie l'adversaire, ses forces et ses faiblesses, et on échafaude un plan. Puis un plan de secours, au cas où les choses ne tourneraient pas comme prévu.

Malheureusement, ces temps-ci, ce luxe ne semblait plus lui être permis. Alors il s'adaptait, autant que faire se pouvait. Mais il sentait que cette effervescence grignotait ses forces. Sans doute, tout ceci n'était plus de son âge. Peut-être n'avait-il que la mi-cinquantaine, mais il se sentait, en cet instant vieux de plus de cent ans. Il se sentait las, éprouvé, exténué... Mais il ne serait pas dit qu'il baisserait les bras pour autant ! Non, foi d'un Karnimacii, il en faudrait plus encore pour l'abattre. Tant qu'un souffle soulevait encore sa poitrine, il continuerait le combat...

Oui, continuer le combat, se répéta-t-il songeur, tout en tentant de refocaliser ses pensées sur les tâches quotidiennes qu'il lui restait à accomplir. En cette journée, il avait réussi à rattraper quelque peu le retard accumulé, du moins pour les démarches les plus importantes. Le Conseil n'avait, normalement, pas à se réunir avant le lendemain. Son plan était en action, et pour l'heure il n'était pas en mesure de faire plus que ce qu'il avait déjà fait. Tout était dès lors entre d'autres mains... Il ne pouvait qu'attendre et aviser ensuite.

Mais repos n'était pas encore venu pour lui. Non, il lui restait encore certaines choses à accomplir. Dont une, qu'il aurait voulu réaliser il y a plusieurs jours déjà mais que les derniers événements avait retardée : Diantha. Lis Diantha. Cette étrange Olaril, soit-disant enceinte des jumeaux annoncé par une tout aussi étrange prophétie... Qu'on se le tienne pour dit : Riarg ne croyait pas du tout en cette hypothétique prophétie. Il était certes respectueux de toute... religion.. ou phénomène s'y rapprochant, ne serait-ce que par le pouvoir qu'elle pouvait donner. Mais de là à y porter foi lui-même... Croire en la Volonté, bâtisseuse du monde et de la grandeur des Ilédors, oui. Au reste, non.

Quand cette Olaril s'était alors présentée comme porteuse de ces Jumeaux et donc de la Prophétie, il avait été des plus sceptiques, et des plus méfiants. d'autant plus méfiant quand il avait vu ensuite l'influence grandissante qu'elle semblait gagner auprès du Gardan Edorta. Mauvaise influence selon lui, qui avait tendance à vouloir soustraire Ysor de leur influence à eux, le Conseil. Oui, très mauvaise influence. Bien entendu, il n'avait jamais ouvertement déclaré son aversion pour cette relation, ni sa profonde méfiance, préférant montrer aux yeux du monde une circonspection respectueuse. Il ne tenait pas non plus à déclarer ouvertement ne pas croire en cette prophétie, et encore moins aux jumeaux qu'elle portait. Non, d'autres y croyaient pour lui, et pour ne pas perdre son influence sur ces autres, mieux valait taire ses propres convictions.

Et se servir de cette croyance. Après tout, peut-être cela pourrait-il ensuite le servir, lui, le Conseil, et l'Isle en son entier ? S'il parvenait à prendre la main sur ces jumeaux, peut-être pourrait-il d'ailleurs en faire de parfaits descendants d'Ysor... Mais pour cela, il devait gagner alors la confiance de l'Olaril. Ou du moins, car il n'était pas assez naïf pour croire qu'elle puisse réellement lui faire confiance, louve qu'elle était, se rapprocher d'elle et rester dans son ombre, non loin, pour la surveiller d'un oeil, elle et ses enfants. Viendrait un temps où il trouverait une solution imparable pour gagner le contrôle des enfants...

Dans son plan de rapprochement, il avait manqué toutefois un moment crucial : celle de la tentative d'assassinat qui avait été perpétué sur la personne de la nouvelle Reine. Il aurait dû, il le savait au fond de lui, se présenter à elle pour s'enquérir de sa santé, au plus tôt. A sa décharge, les guérisseurs avaient fait de nombreux barrages. mais... n'était-il as l'Aîné ? N'était-il pas censé présenter ses meilleurs voeux de rétablissement à celle qui allait devenir si ce n'est sa reine, du moins la mère des futurs Gardan Edorta ? Il avait manqué à ses devoirs, en quelque sorte. Ce qui pouvait être donné comme impardonnable.

Mais il était encore temps de rattraper cet impair, tout en présentant ses plus plates excuses pour ce retard inconsidéré. C'est sur cette pensée, qu'il se leva lourdement, en direction des appartements royaux. Il fut toutefois bien vite dépité quand on lui indiqua que l'Olaril n'était pas présente dans ses appartements. Heureusement, après sa forte insistance, on lui indiqua qu'elle se trouvait au fumoir. Riarg hésita un moment avant de prendre l'audace d'aller l'y retrouver. Mais il réalisa aussi bien vite qu'il s'agissait là de l'unique moment possible avant peut-être bien longtemps, ses autres devoirs (et ses autres sombres plans, cela allait sans dire) allant immanquablement le rattraper rapidement encore une fois. C'est donc d'un pas décidé, qu'il se rendit au Fumoir.

Soupirant lourdement et intimant d'un geste impérieux à un domestique d'annoncer son entrée, il attendit, secrètement nerveux même s'il n'en laissa rien transparaître, que ledit domestique s'exécute.

- Votre Majesté, le Conseiller Karnimacci souhaite s'entretenir avec vous, entendit-il celui-ci couiner de l'autre côté du battant ouvert.

Quelques secondes et quelques bruits de voix étouffés plus tard, Endza Gorii sortit de la pièce tout en accordant un salut respectueux à l'Aîné, auquel Riarg se contenta de répondre d'un simple signe de tête. Endza s'éloigna rapidement tandis que le domestique sortit à son tour, s'effaçant pour laisser le passage au conseiller, avant de refermer la porte derrière lui.

Riarg se permit un rapide coup d'oeil à l'intérieur de la pièce, et eut la surprise de voir la belle Diantha alanguie sur les coussins du Fumoir, certainement encore sous l'effet des volutes de fumée qui semblaient vouloir persister à entêter l'air ambiant.

- Votre Majesté. Pardonnez mon impudence, de venir ainsi jusqu'à vous. J'aurais aimé pouvoir venir plus tôt mais de nombreux soucis ont retenu mon attention ailleurs. Je voulais prendre de vos nouvelles. Si toutefois vous préférez que je revienne en un autre moment, je me ferai un honneur d'accéder à votre bon plaisir.

Sa voix menaça de ronronner au dernier mot, quand il prit conscience du double sens qui pourrait y être compris. Certes Diantha était une belle femme. très belle même, magnifique. Et cette beauté olarile n'était pas indifférente à Riarg. mais cette olaril là était intouchable, elle appartenait à un autre. Ou plus précisément, elle appartenait au Gardan Edorta. Et plus encore, elle était dangereuse. En cet instant, plus qu'en tout autre, il prit conscience de cette sauvage dangerosité qui animait cette beauté. Oui, dangereuse.
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Lis Diantha
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MessageSujet: Re: Tromper l'Ennui sans être Dupe   Tromper l'Ennui sans être Dupe EmptyLun 15 Juil - 20:37

Lis s'étonna lorsque le domestique annonça la venue de l'Aînée du Conseil. Elle s'attendait peut-être à voir entrer par cette porte tapissée et boisée l'une de ses dames de compagnie, mais ce fut l'inverse bientôt, et Endza lui adressa un sourire avant de prendre congé. L'Olarile appréciait cette jeune fille intelligente, qui avait parfois un très bon mot, bien qu'elle la trouvait trop réservée pour en faire une amie intéressante, et l'aider à passer le temps.

Elle trouva étrange qu'Endza ne tienne pas à rencontrer le Conseiller Karnimacii, mais son personnage et sa réputation n'étaient plus à faire, et sans doute la timide Endza ne souhaitait pas rester présente quand un homme si charismatique et potentiellement effrayant pénétrait dans un Fumoir si étroit.

Lis Diantha, cependant, et passé l'étonnement, trouva cette venue curieuse, et pourtant distrayante. Ce n'était pas à lui qu'elle songeait juste avant de s'éveiller, aurait sans doute apprcié de le voir se métamorphoser en Ysor, mais c'était une entrevue intéressante. La courtoisie de l'Aînée, lorsqu'il s'avança, était à la hauteur de ce qu'elle avait toujours imaginé de l'homme. Ils ne s'étaient pas énormément vus, et c'était bien la première fois qu'ils se retrouvaient en si petit comité... Elle n'avait pas eu peur de s'opposer, même indirectement, au Conseil lorsqu'elle avait été présentée à toute la tablée des hauts représentants de l'Etat, à l'annonce de ses fiançailles avec le Gardan Edorta.

Malgré les recommandations de Drausine, jamais elle n'avait baissé les yeux lorsqu'elle n'en avait guère envie. Sachant pourtant, désormais, parfaitement le protocole, Lis posa son regard sur le sol, inclina le menton et eut un sourire amical.
En réalité, elle était toute à la fois intriguée et réellement amusée par ce rendez-vous. Une visite de courtoisie ? C'était un motif idéal et naturellement, c'était quasi une obligation pour la Cour. Lorsqu'elle était encore alitée, elle avait cru comprendre que toute la Cour avait insisté pour la voir, lui présenter ses voeux de rétablissement, et bénir sa Volonté pour qu'elle reprenne des forces. Elle avait aussi -malheureusement- bien constaté l'endurence de ses médecins et des infirmières à son chevet, interdisant quiconque d'entrer dans la chambre de la convalescente.

Elle avait eu à son côté uniquement sa Majesté Ysor V, quelques temps, et sa fidèle Limna. Limna qui lui manquait terriblement, et elle ressentait tout à la fois de la vexation comme de l'inquiétude depuis plusieurs jours qu'elle était sans nouvelle de sa part. Il fallait pourtant avouer que sa Suite et ses Chiens-de-Garde ne laissaient que peu de place à d'autres que le cercle très fermé de ses Courtisans. Limna aurait détesté en faire partie...

" Monsieur le Conseiller, je vous en prie, installez-vous. " Elle avait été longtemps à résister aux obligations du vouvoiement. Pourtant, dans certaines circonstances, elle savait parfaitement s'y plier. Il n'était pas dans son intérêt d'agacer l'Aîner du Conseil, au contraire. Elle tenait à lui prouver combien de progres elle avait fait. Et combien désormais elle était une Future Reine parfaite, une parfaite Ilédore. En mieux, naturellement, puisqu'elle était Olarile.

Elle leva un bras lent, sans avoir le total contrôle de son mouvement. Il parut mou et distrait, mais Lis ne s'en formalisa pas. Le Nizär la rendait assez euphorique, du moins, la vie désormais lui plaisait. Ses effets étaient moins puissants qu'avant son petit somme, mais elle pouvait encore sentir quelques résidus agréables. " Il est fort aimable à vous de vous inquiétez de mon rétablissement. " Elle eut un sourire qui plissa le coin de ses yeux, alors qu'elle avait parfaitement entendu l'ensemble de ses paroles...

Combien de fois avait-elle entendu ces quelques mots ? Beaucoup d'hommes, et de femmes, avaient murmuré à son oreille qu'ils exécutteraient ses désirs selon son bon plaisir, ou qu'ils pourraient revenir la voir à un moment qui lui conviendrait mieux. Dans ce genre de situation, Lis avait eu l'habitude de répondre qu'il était toujours le bon moment pour les voir, qu'ils ne la dérangeaient jamais, qu'ils étaient les bienvenus, et elle leur ouvrait ses bras...
La Prêtresse n'aurait pas eu besoin de Nizär pour interprêter les paroles de l'Aîné. Mais ils résonnaient avec un goût amer... et ironique.

Qu'il était dur d'entendre ces mots sans pouvoir y répondre. Elle roula sur un côté pour tenter de trouver une posture plus confortable, et soutint un instant son ventre imposant comme pour en diminuer l'encombrement. Dans d'autres circonstances, elle aurait pris une autre pose, plus lascive et suggestive, aurait accordé à Riarg un regard piquant, et aurait sousentendu bien des choses en réponse à son invitation...
Mais aujourd'hui...

" Vous ne me dérangez pas, voyez, mes amis semblent avoir trouvé meilleure distraction que ma conversation. "
Sourit-elle de façon presque sincère. Elle savait qu'ils avaient dû attendre longtemps avant de prendre congé, pour être sûr qu'elle dormait, car il était inconvenant de quitter une pièce où se trouvait la future Reine sans lui demander la permission. Trop tenus par l'étiquette, ils avaient dû longuement hésiter, et certains devaient même regretter leur geste impoli... Triste conscience.

Lis désigna d'une main paresseuse le narguilé. " Fumez-vous, Monsieur ? " Invita-t-elle avec curiosité. Les Courtisans qui ne pratiquaient pas étaient bien rare, et souvent délaissés car jugés trop ennuyeux. C'était le cas de Drausine... et de la Conseillère Tehanii, qui l'avait assignée à ce poste honnorifique.
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