Les Tables d'Olaria
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Ysor Arlanii
Ilédor
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Ysor Arlanii


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Âge du Personnage: 28 ans
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MessageSujet: Promotion imprévue   Promotion imprévue EmptyMar 21 Aoû - 18:06

Le poids du siège se faisait de plus en plus sentir. Les audiences du conseil étaient toujours plus nombreuses, et si Ysor ne faisait en général qu’entériner les suggestions des conseillers… pour ne pas dire plus simplement celle de Riarg Karminacii… cela ne l’empêchait pas de se demander de plus en plus souvent si on allait dans le bon sens, voire même si ces décisions avait un quelconque impact. Aussi, ce qui allait suivre serait presque une agréable parenthèse à la vie quotidienne.

Gribus était venu une demi-heure auparavant pour lui rappeler l’audience qui devait se dérouler dans quelques instants afin de lui laisser le temps de se préparer. Etant légèrement en avance, Ysor contemplait la cité –une habitude qu’il avait lorsqu’il s’accordait du temps pour la réflexion– par la fenêtre de la pièce qui avait été retenue pour la rencontre. Il avait en effet préféré délaisser la grande salle des audiences, un peu trop énorme pour deux personnes et au luxe peut-être un peu trop ostentatoire pour son invitée. Cette petite salle de réception, avec sa décoration de bon gout mais sans fioritures et sa table de chargée de quelques fruits et boissons, devrait mettre plus à l’aise sa future interlocutrice.

Le Gardn Edorta attendait donc que cette dernière franchise tous les barrages protocolaires d’usage pour le rencontrer. Cela ne faisait pas si longtemps que ça qu’il avait promis une audience à cette vieille olarile qui s’était présentée sous le nom de Sorastrata Hirune, mais avec tous les évènements qui avaient eu lieu depuis, il avait l’impression que c’était il y a plusieurs siècles. De l’eau avait coulé sous les ponts depuis, et si l’ancienne n’avait pas vraiment développé ce pour quoi elle avait voulu le rencontrer –elle n’en avait guère eu le temps, la tentative d’assassinat ayant eu lieu juste à ce moment-là, il avait été décidé qu’elle aurait un rôle à jouer dans ce conflit contre les révolutionnaires. Ceux-ci jouaient beaucoup sur la fibre « légitimité prouvée par le soutien des olarils »… et il était vrai, apparemment, qu’un nombre non négligeable des descendants de Bakarne s’était rangés du côté de Belxtior… Le mariage du chef d’état avec une oralile ne suffisant de toute évidence pas à faire pencher la balance, il avait été décidé d’intégrer plus d’olarils dans les alentours de la noblesse, et c’est bien ce qu’il allait tenter de faire lors de cette entrevue, même si ce n’était pas du tout l’objectif à la base.

Pour le coup, Ysor avait quand même l’impression de s’aventurer dans le noir dans une pièce remplie de râteaux. D’un côté, cette vieille femme pourrait sans doute satisfaire sa curiosité envers les coutumes olariles, du moins une fois que le problème réglé de la révolution lui laisserait du temps libre. D’un autre côté, quelque chose le gênait. Après tout, il ne savait pas tant de choses que ça de cette Hirune, avec qui il n’avait discuté que quelques instants lors du bal des fiançailles. Il voyait si peu sa future épouse qu’il ne lui avait jamais demandé son avis sur le sujet. D’après les rapports des hommes de Riarg chargés de… veiller sur les olarils, l’ainée semblait calme et sage, et serait assurément plus facile à gérer que sa petite-fille, pourtant à la tête des descendants de Bakarne, et aux idées pro-révolutionnaires. Toutefois, pour une raison inconnue, le jeune souverain n’était pas vraiment enthousiaste… non, en fait, il savait ce qui le gênait et lui laissait comme un goût désagréable dans la gorge : les mots de l’olarile à moitié folle qui s’était introduite de force dans sa chambre pour voir Lis, et qui avait prétendu que c’était un membre de son propre peuple qui s’en était pris à elle. Il essaya de s’imaginer la vieille femme organisant le meurtre… ça paraissait d’autant plus ridicule que selon ses sources, la violence n’était pas dans les traditions de ce peuple, et pourtant il se souvenait de la forte Volonté qu’il avait pu lire dans le regard de celle-ci…

Bah, inutile de s’inquiéter de la présence de cette femme, songea-t-il. Le capitaine de la Garde et la Générale avait tellement fait renforcer la sécurité depuis la tentative d’assassinat et la distribution des tracts qu’il devenait quasiment impossible de tenter quoi que ce soit. Même pour cette rencontre qui allait avoir lieu, il y aurait en permanence deux gardes dans la salle. Si ça continuait, il y aurait bientôt des gardes dans les latines… Dissidence et révolution avaient réussi à distiller au sein du Palais un sentiment, peut-être pas encore de terreur, mais au moins de méfiance et d’inquiétude.

Ysor fut tiré de ses pensées par trois coups frappés contre les portes. Celles-ci s’ouvrirent pour laisser entrer un Gribus Sandragil qui, après sa révérence coutumière, annonça la présence de Dame Sorastrata Hirune, représentante du peuple des olarils. Sur un signe de tête du Gardan Edorta, il laissa alors la place, d’abord, bien évidemment, aux deux soldats censés protéger ce dernier de l’éventuelle attaque d’une grand-mère, puis à cette dernière.


« Dame Hirune, c’est un plaisir de vous rencontrer de nouveau, dans des circonstances je l’espère moins… compliquées. » annonça-t-il, avec une légère révérence, en se demandant toujours si « dame » était le qualificatif exact, ou si la vieille femme était désignée par un titre quelconque chez les olarils. D’un geste, il invita celle-ci à prendre place sur la table trônant au milieu de la pièce, sous le regard impassible des deux gardes.
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Sorastrata Hirune
Olaril
Olaril
Sorastrata Hirune


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Âge du Personnage: 94 ans
Profession: Conseillère du Gardan Edorta
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MessageSujet: Re: Promotion imprévue   Promotion imprévue EmptyJeu 27 Sep - 15:06

C'était la deuxième fois que Sorastrata visitait le Palais du Gardan Edorta, et elle devait bien avouer qu'elle ne s'y était pas encore habituée. Certes, elle le voyait tous les jours, trônant au sommet de sa colline, mais franchir son seuil colossal et parcourir ses galeries scintillantes était une autre affaire. A mesure que la calèche passait de quartier en quartier, elle avait pu voir l'immense construction se rapprocher, grandissant jusqu'à écraser le petit véhicule sous son ombre. Arrivée sur l'esplanade, elle avait dû réprimer l'envie de réajuster ses vêtements, se rappelant avec agacement que ces Nobles étaient des hommes comme les autres et que leurs richesses habillaient surtout de l'arrogance. Devant elle, les grandes portes étaient ouvertes comme des bras accueillants, laissant passer un flux constant de serviteurs en livrée bariolée, de grands seigneurs à la mine dédaigneuse et de hautes dames aux robes extravagantes. L'Ancienne faisait clairement tache, dépourvue de valets et vêtue comme l'Olarile qu'elle était, de laine, de coton et de cuir, avec pour seuls ornement un collier portant bronze et os ; les courtisans la regardaient comme un curieux animal, et elle puisa de la confiance dans leur étonnement. Ils ne la connaissaient pas, mais elle avait déjà vu bien assez de leur vraie nature : solliciteurs, courtisans et sycophantes, des flatteurs au coeur faux qui ne plaisait que pour servir leurs intérêts. Leur espèce n'était pas étrangère à Arestim Dominae, et un peu importe la couleur de ses écailles, un serpent restait un serpent. Elle serait digne, elle serait mystérieuse et elle serait fière ; Luminara lui avait expliqué comment la Cour pensait et Sorastrata n'en avait pas peur.

Elle s'avança vers la porte avec une lenteur tranquille, seule et sans aide. Un intendant lui demanda la raison de sa venue, et la matriarche lui répondit avec toute la hauteur d'une vieille sauvage, mettant une pointe d'impatience dans sa voix. L'homme changea d'expression lorsqu'elle mentionna le Gardan Edorta et partit aux nouvelles avec précipitation ; la vieille Hirune retint un sourire, satisfaite de venir ici en invitée importante plutôt qu'en humble suppliante. Attendant juste devant les hommes d'arme, elle se tint debout et s'efforça d'ignorer sa jambe qui protestait doucement ; elle pouvait sentir les regards curieux des courtisans et ne voulait pas leur montrer de faiblesse. Le Gardan Edorta pouvait lui donner toutes les politesses du monde, elle n'aurait jamais sa place ici à moins d'impressionner la faune locale. Car elle comptait bien visiter le Palais plus souvent, et se tailler une place là où les vraies décisions étaient débattues. Sorastrata avait aimé la vie dans les rues de la ville et les leçons données aux enfants, mais elle en avait assez d'être intimidée et rabaissée. Les Olariles avaient joué le jeu, ils s'étaient montrés humbles et ils avaient fait leur temps comme curiosités amusante : il était temps qu'ils prennent leur place auprès du pouvoir, auprès des héritiers.

Lorsque l'intendant revint, Grand-Mère avait rassemblé ses forces et était prête à entrer dans le ventre de la bête. Drapée dans sa superbe, elle se tourna vers le serviteur qui allait la mener au roi ; ledit serviteur était un jeune homme fluet, avec un visage comme un masque et une peau aussi blanche que ses cheveux. La matriarche ne fit pas de remarque et cacha sa surprise, mais elle prit soin de ne pas approcher l'albinos de trop près. C'était une affliction rare que celle qui l'avait frappé, mais elle n'était pas inconnue chez les Olarils : les opinions différaient selon les prêtres, mais beaucoup disaient que c'était une marque de Panpale. La vieille Hirune était suprise de voir pareille créature au service du Gardan Edorta, mais ne dit rien ; elle ne pouvait pas encore se permettre de faire des jugements, et préfèra simplement garder ses distances pour ne pas s'attirer de malheur, tandis que le jeune homme la menait de couloirs en galeries, de portes en pont-levis, dans les méandres dorés du Palais. Elle fit son possible pour mémoriser le chemin, mais la taille de l'édifice lui fit rapidement perdre le peu de repères qu'elle avait. Ce n'était pas dans cette aile que le Bal avait eu lieu, impossible donc de faire appel à ses souvenirs. L'Ancienne se promit d'apprendre à connaître ces couloirs comme la paume de sa main et se laissa guider.

Il leur fallut au moins une dizaine de minutes pour enfin arriver à destination, et lorsqu'enfin l'albinos s'arrêta devant une petite porte richement décorée, la jambe de Sorastrata la lançait douloureusement. La vieille Chasseresse jurait en son for intérieur mais prit bien soin de ne rien montrer de son inconfort ; peut-être le roi voulait-elle l'insulter, en envoyant un être grotesque pour la guider et en lui faisant parcourir tant de chemin pour se moquer de sa vieillesse. Oh, le domestique lui avait offert d'appeler une chaise à porteur, bien sûr, mais la matriarche n'était pas née de la dernière pluie et savait bien quel message cela enverrait à la Cour. Non, elle préférait souffrir en silence et garder sa superbe. La porte s'ouvrit et son jeune guide s'y engouffra, l'invitant d'un geste à entrer dans ce qui s'avéra être un salon modeste et presque sobre, à des lieues de l'exubérance à laquelle la vieille femme s'attendait. Une fenêtre ouverte laissait entrer les rumeurs de la ville, loin en contrebas, les murs étaient ornés de scènes de nature, sur la table, un bol de fleurs séchées dégageait un parfum et à côté de cette table se tenait celui qui jusqu'à récemment était le maître d'Isle toute entière, Ysor Arlanii, vêtu d'une riche livrée aux couleurs de sa maison, avec sur son visage une expression cordiale. Sorastrata entra dans la pièce à pas hésitants, encadrées qu'elle était par deux gardes armés de pied en cap, et eut un regard surpris lorsque le monarque lui fit une révérence et l'accueillit avec toute la politesse du monde. Ce roi avait le don d'être ambigu...

S'aidant de son bâton, elle s'inclina profondément et salua le roi d'un "Votre Majesté", puis attendit qu'il prenne place à la table avant de s'asseoir à son tour, sentant avec gratitude la douleur disparaître de sa jambe. Se remémorant les conseils de Luminara, elle ne regarda pas le roi directement dans les yeux et ne fit que répondre à sa phrase précédente.

Votre hospitalité m'honore, Votre Majesté. Notre peuple tout entier a prié pour que les Dieux accordent un prompt rétablissement à Lis Diantha.

Le vouvoiement était encore ardu pour elle, et sa voix gardait l'accent d'Arestim Dominae, mais au moins elle ne mentait pas par convenance. A la vérité, voir Lis mourir serait loin de la chagriner, mais elle avait effectivement prié de tout son coeur pour que les enfants survivent. Cette politesse faite, elle garda le silence et maintint son regard au niveau des mains du monarque, s'efforçant d'incarner l'image de l'ancien impavide. Elle savait qu'elle devait attendre que le roi prenne la parole, et ne sentait que trop les yeux des deux gardes qui la toisaient comme l'étrangère qu'elle était. Même si Ysor Arlanii était bien aussi avenant qu'il le prétendait, c'était aux yeux de tout le Palais que Sorastrata devait faire ses preuves, et l'épreuve venait de commencer.
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