Les Tables d'Olaria
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 Nous n'allons pas rajeunir, pressons !

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Sorastrata Hirune
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Sorastrata Hirune


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MessageSujet: Nous n'allons pas rajeunir, pressons !   Nous n'allons pas rajeunir, pressons ! EmptyVen 30 Sep - 23:57

Citation :
Par ordre du Conseil,

Vous avez assisté au Bal donné en l'honneur des fiançailles de sa Majesté le Gardan Edorta et sa Promise. Suite à la tentative d'Assassinat sur la personne de Lis Diantha, Future Epouse de notre Souverain, vous êtes expressément convoqué, cet après-midi même à 15H, au Poste du Guet.

Toute absence, ou tout refus, sera assimilé comme trahison.

Pour le Capitaine,

Soren Golan.

Sorastrata ne s'y était pas attendue, mais maintenant que la missive était entre ses mains, elle ne pouvait pas dire qu'elle était surprise. Cela faisait des semaines déjà que le Guet avait pris le contrôle des rues et fait partout ressentir son regard avide, et après ce qui s'était passé au Bal...

Elle resta plusieurs instants assise, examinant la lettre d'un regard pensif tandis qu'elle jaugeait le taillis dans lequel elle allait s'enfoncer. Allait-elle y trouver une bête faisant le gros dos ou un prédateur assoiffé de sang ? Ou peut-être cela cachait-il simplement un piège, une occasion de faire taire une vieille folle qui avait un peu trop fait entendre sa voix dans la Ville Basse ? Non, se dit-elle, si le Palais voulaient la voir dans une geôle ils auraient enfoncé sa porte plutôt que de lui envoyer une lettre.

Puisque Soren Golan voulait la voir l'après-midi même, la matriarche se prépara prestement et sortit, se disant qu'elle allait en profiter pour se faire une meilleure idée de la situation. Il ne lui fallut pas longtemps pour aller aux nouvelles et apprendre qu'elle n'était pas la seule à recevoir une telle convocation : le Guet s'apprêtait vraiment à interroger tous ceux qui étaient présents lors de l'Assassinat, ou du moins ceux qui n'avaient pas assez d'influence pour être hors d'atteinte. Et ce n'était pas une éventuelle audience avec le Gardan Edorta qui allait la tirer d'affaire, pensa-t-elle avec un rire sardonique.

Grand-Mère ne se pressa pas sur le chemin du Quartier Militaire, préférant ménager sa jambe et ne rien laisser voir de son anxiété. Son esprit de Chasseresse connaissait les vertus de la peur mais aussi le danger qu'il y avait à la montrer : si elle laissait aux limiers de Golan la possibilité d'un soupçon, ils la jetteraient probablement dans un cachot quelques jours pour la faire mariner. Comme face à un loup dans la forêt, elle allait devoir rester de marbre et soutenir le regard de son accusateur, sans pour autant inciter à la bataille. Fort heureusement, il n'y avait pas plus grand expert qu'un vieillard dans l'art d'être dans son bon droit.

Afin de bâtir cette confiance insolente, la vieille Hirune fit plusieurs arrêts sur la route, pour demander des nouvelles d'une connaissance, pour déguster un rafraîchissement à l'échoppe d'un Garthésia bien installé ou pour examiner l'étal d'un artisan Télaran, car après tout, il lui faudrait des parures dignes de nom si elle devait se montrer au Palais.

C'est alors qu'elle s'adonnait à cette dernière halte que Sorastrata entendit une voix familière, mais qui parlait d'un ton inhabituel. Nul n'était habitué à entendre Luminara céder à la colère, et pendant quelques instants, la matriarche crut entendre Ebanelle parler par la bouche de sa fille. Voyant bien la tension monter parmi les passants, elle s'approcha de la Danseuse et l'écarta sans ménagement, opposant un peu d'autorité têtue à sa frustration aveugle. Il ne fallut pas longtemps pour que sa petite-fille lui expose la source de son humeur, et à peine plus de temps pour qu'elle revienne à la raison, avec la sagesse qui faisait parfois défaut à ses cousines. Ne préférant courir aucun risque, Grand-Mère prit bien son temps pour calmer les ardeurs de la jeune femme, adoucissant sa fierté blessée avec une alternative bien plus douce, celle de la dignité invulnérable, qui ne laisserait aucune arme à leurs ennemis. Sorastrata se dit à cet instant que Lysandre avait sans doute été convoquée aussi, et espéra que le Chef des Olarils ne cèderait pas elle aussi à son tempérament : elle n'avait pas envie de voir sa fille retourner aux geôles qui l'avaient accueilli lors de leur entrée à Edor Adeï.

Mais elle n'avait plus le temps pour ces préoccupations : l'heure approchait et le lieu aussi, et lorsque les deux Hirune furent sur le seuil du Poste de Guet, elles échangèrent un regard complice et décidé avant de se laisser guider dans les couloirs du fortin. Sorastrata n'avait vu la forteresse de l'Armée qu'une fois de près et jamais elle n'était entrée dans cette partie, mais elle n'en aimait pas plus l'aspect. L'endroit faisait plus penser à un donjon qu'à une place forte, un antre sinistre qui avait sans doute brisé plus d'un prisonnier farouche. Qu'importe : elle était entrée ici en tant qu'Olarile, libre et sans peur, et elle comptait bien ressortir de la même manière.

Tandis que le garde qui l'avait menée ouvrait la porte d'une petite pièce, l'Hirune se demanda s'il pestait intérieurement contre la mégère et sa jambe infirme qui leur avait rallongé le trajet, et eut un sourire en coin. La salle d'interrogatoire était réduite et presque dépourvue de mobilier, à l'exception d'une petite table et de deux chaises, l'une vide, l'autre occupée par un personnage qui espérait sans doute lui arracher frayeurs et confessions. La porte se ferma derrière Sorastrata, qui n'accorda qu'un bref regard indifférent à l'interrogateur, avant de s'asseoir sans permission et de reposer ostensiblement ses vieux os.

"Eh bien," dit-elle de sa voix rauque tout en posant son bâton contre la table. "Voulez-vous commencer ou doit-on attendre qu'un garde amène des fers ?"
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MessageSujet: Re: Nous n'allons pas rajeunir, pressons !   Nous n'allons pas rajeunir, pressons ! EmptySam 1 Oct - 8:56

« Ferme ta gueule la vieille et fais pas chier. »

L'interrogateur acheva de rédiger le début du rapport qui irait grossir les archives du Guet, qui contenaient tous les délits dénoncés à Edor Adei depuis près d'un siècle. Ces archives avait grossi d'un quart rien que ces derniers mois, depuis que le Guet ne s'occupait plus que de vols à l'étalage. La plume continua de griffonner pendant une demie minute dans des grandes courbes maladroites, presque illisibles sauf par l'auteur. Puis il finit enfin son entête et son introduction et s'étira en levant bien haut les bras, faisant craquer ses os et son pourpoint vert douteux. L'interrogateur appuya ses deux coudes sur la table et approcha son visage de brute de la grand-mère.

« Je vais la faire courte: Je suis le Capitaine Soren Golan en personne, et c'est moi qui vais faire cet interrogatoire. Il y a encore cinq pouilleux derrière vous dehors, alors je vais pas vous accorder ni beaucoup de temps ni beaucoup d'indulgence. Je veux une parfaite coopération de votre part. »

Le discours habituel, qui fonctionnait plus ou moins selon les gens. Les endurcis le subissaient comme une brise de printemps tandis que les nerveux pâlissaient et rapetissaient à vue d'oeil. C'était un laïus vide de toute menace pour le moment.

« En gros, voilà ce qui va se passer: Vous coopérez, je suis satisfait, et vous sortez dans l'heure. Sauf si vous me cachez quelque chose et là je vous assure que vous ne sortirez pas du bâtiment avant longtemps. Pareil si vous êtes de mauvaise grâce. »

Aucun des membres du Guet n'avait du temps en ce moment. Interroger tous les roturiers présents au bal était une mission aussi exceptionnelle par son ampleur que par sa difficulté. Les retrouver, les faire passer un interrogatoire à peu près en même temps, faire en sorte que ca se passe bien et en plus détecter un coupable unique parmi eux, c'était une course perdue d'avance, qui mettait Soren Golan sur les nerfs, confronté à une charge de travail inhabituelle et du travail qu'il n'aimait pas: de l'appel à témoins.

Ce n'étaient que des témoins, et aucune loi ni statut, que Soren Golan connaissait pourtant sur le bout des doigts, ne permettait la torture et la contrainte sur de simples témoins, sans suspicions avant. En inventer une pour après était trop risqué. Et puis, la contrainte demandait du temps, et il n'en avait pas.

Un interrogateur du Guet entra dans la pièce sans frapper, on ne sut pourquoi: Soren Golan l'envoya bouler d'une voix forte et vulgaire sans même vouloir entendre ce qu'il avait à dire. Chacun de ses hommes savait quoi faire s'il y avait du nouveau bordel.

« Mais Capitaine, c'est une olarile du nom de Lumi... »
« JE M'EN FOUS! Vous êtes quand même pas si crétin pour ne pas savoir quoi faire dans un interrogatoire non? Qu'est ce que vous foutez dans le Guet sinon? Dégagez bordel je veux plus vous voir! »

Il était debout après cet étalage de bruterie, les phalanges sur la table et les épaule arrondies en avant, les cheveux gras et dérangés. Il se rassit avec difficulté sur la chaise avec la souplesse d'un homme d'excès. Il reprit le rapport qu'il avait rédigé au départ et y chercha une information qu'il avait visiblement oublié.

« Bien. Votre nom est bien Soraras... Sorasra... » Il plissa les yeux pour mieux lire puis laissa tomber. Les étrangers faisaient chier avec leurs noms impossibles. « Oh et puis zut. Hirune. Olarile. Vous êtes... » Visiblement ce n'était pas très clair pour lui, il avait en tout cas du mal à croire ce qu'il avait lui même écrit. « Conteuse. Soit. Métier stupide mais bon. Et surtout vous étiez au bal des fiancailles du Gardan Edorta! »

Il reprit son matériel d'écriture, prêt à reprendre des notes.

« Commencons gentiment: Avez vous vu quelque chose lorsque Lis Diantha a été assassinée? »
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Sorastrata Hirune
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MessageSujet: Re: Nous n'allons pas rajeunir, pressons !   Nous n'allons pas rajeunir, pressons ! EmptyJeu 3 Nov - 1:22

La répartie du capitaine arracha un haussement de sourcil et une pensée narquoise à Sorastrata, mais elle ne pipa mot, préférant se draper dans une dignité indifférente. Elle avait en face d'elle un spécimen impressionnant de barbouze, un homme au cou de taureau et aux petits yeux méchants qui avait probablement oublié jusqu'au sens du mot "politesse". La vieille Chasseresse était très tentée de laisser sa fierté parler et d'engager les hostilités, mais elle avait bien conscience des conséquences qu'aurait ce petit plaisir ; cela ne faisait pas si longtemps qu'elle avait rendu visite à ses deux petites filles, lorsqu'elles étaient enfermées derrière des barreaux. Aussi se contenta-t-elle de soutenir le regard menaçant de l'interrogateur et de garder sur son visage une expression impénétrable. Il allait probablement vouloir établir sa force et lui faire les gros yeux, dans l'espoir d'obtenir un avantage et de la faire plier, mais elle était la doyenne de tout un peuple et elle avait tué des bêtes bien plus grosses que lui. Ce n'était pas ce larbin en chef qui allait l'intimider.

Soren et Sorastrata exécutèrent donc les premiers pas de cette danse, l'un montrant les dents et l'autre ne daignant même pas réagir, avant d'être interrompus par l'entrée d'un homme du guet. Il fut promptement renvoyé, mais à la mention de Luminara, Grand-Mère fronça les sourcils et ne put s'empêcher d'être inquiète. Sa fille avait elle finalement cédé à sa colère ? Si elle s'était emportée, il ne faisait aucun doute que le Guet la jetterait dans une cellule ou pire encore. La matriarche aurait voulu rappeler le garde et en savoir plus, elle aurait voulu poser la question au capitaine, mais il était évident que cette question ne recevrait que des moqueries en réponse. Le mieux était encore de coopérer à l'interrogatoire : plus vite il serait fini, plus vite elle pourrait aller aider son enfant.

Le chef du Guet ne recula devant aucune grossièreté, insultant son nom, son peuple et même son métier avant d'en venir enfin au fait. L'Ancienne remercia les Dieux pour la patience qu'elle avait apprise ces derniers mois et répondit d'une voix égale.

Je n'ai pas vu ou entendu grand chose. Lorsque j'ai entendu quelqu'un crier à l'assassin, j'ai tenté de me rapprocher de là où venait le tumulte, mais je ne suis arrivé qu'au moment où le roi, son médecin et le corps de Lis Diantha étaient évacués de la salle par la garde. Beaucoup d'invités semblaient pressés de sortir du Palais, mais la confusion était telle que l'assassin a pu facilement se fondre dans la foule.
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