Les Tables d'Olaria
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 A l'issue du voyage...

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Sorastrata Hirune
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MessageSujet: A l'issue du voyage...   A l'issue du voyage... EmptyLun 19 Avr - 0:11

Sorastrata eut à peine conscience qu'elle s'était réveillée, ne sachant si le sommeil de la mort avait une échappée. Après ses feux qui l'avaient privée de tant de ses enfants, la Gérax avait emmailloté son corps de ses vents glacés, jusqu'à ce que le moindre de ses sens soit engourdi. Puis, peu à peu, les sensations lui étaient revenues, mêlées dans un tumulte confus et fiévreux dont aucun détail ne lui était resté. Lorsque ses paupières s'entrouvrirent, elle avait seulement conscience d'une transition, qu'il s'était passé un temps et un voyage entre son trépas serein sur l'Aiguille et l'endroit où elle se trouvait maintenant.

Elle ne put tout à fait ouvrir les yeux et n'osa pas bouger. Prenant lentement la mesure de son environnement, elle sentit que son corps était étendu sur une surface douce, que l'air était chaud et embaumé de senteurs délicates qu'elle ne connaissait pas. Grand-Mère souleva lentement ses lourdes paupières et laissa ses yeux s'habituer à la lumière. Elle se trouvait dans une pièce en bois et en pierre. Il lui fallut plusieurs minutes d'observation ankylosée pour constater l'étrangeté de ce lieu : le travail des matériaux n'était semblable à aucun artisanat Olaril, la pièce était richement décorée d'objets fins et inconnus, semblant plus raffinés que les bijoux du meilleur orfèvre Télaran. N'ayant toujours pas bougé, la vieille Chasseresse resta plusieurs minutes en contemplation révérente, détaillant d'un regard émerveillé les poutres et les linteaux, les meubles et les rideaux, les couvertures du lit sur lequel elle était allongée. Tous étaient de simples exemples de l'artisanat Ilédor, mais aux yeux d'un Olaril, ils étaient des atours incroyables.

La matriarche eut un soupir de répit et referma les yeux, enfouissant son visage dans les draps comme un enfant. Elle était arrivée à destination. Les dieux lui avaient accordé le repos et le droit de passage dans leur demeure au-delà de la mort. Le pardon pour ses fautes, la bénédiction de revoir enfin son époux, sa fille regrettée, ses parents, ses soeurs...tous ces visages qu'elle avait maintenant rejoint. Soudain excitée, elle voulut se lever pour regarder par la fenêtre et contempler le reste de ce qui devait être le village divin...

Elle eut une douloureuse surprise. Eprouvées par l'ascension, la fièvre et les efforts que son corps avait faits pour rester en vie, ses articulations protestèrent vivement. Ses muscles, encore pétris de fatigue, parvinrent à peine à bouger, et la douleur lui arracha un faible grognement. Comment pouvait-elle souffrir dans le repos des dieux ? Inquiète, Sorastrata se posa tout à coup mille questions : était-ce une punition pour ses péchés ? Son âme devait-elle s'accoutumer à sa nouvelle demeure ? Avait-elle en réalité été expédiée dans un lieu de châtiment ?

Elle ne pouvait guère apporter de réponses à ces mystères : les vérités mystiques sont bonnes pour les prêtres, et en tant que Chasseresse, Grand-Mère ne s'était jamais inquiétée de savoir ce qui lui arriverait après sa mort. Pas même lorsqu'elle savait sa fin certaine, au moment d'entamer le périple, elle ne s'était inquiétée de son sort final. Aussi, un peu agitée, elle regarda alentours en grimaçant contre la complainte de sa nuque, cherchant des yeux un indice qui pourrait l'aider, un guide qui pourrait l'accueillir.

Quelle ne fut pas sa surprise quand elle vit sur un autre lit un visage familier, mais incongru. Une grande et mince jeune fille au visage délicat, dont la beauté aérienne était changée : ses traits étaient creusés par la fatigue et la faim, ses vêtements couverts de la crasse du voyage. La jeune prêtresse d'Aimar, fille de la famille Edorta, qui pourtant ne cédait à aucune faiblesse, se trouvait avec elle au pays des Dieux. Morte ? Une personne si jeune ? Pourquoi était-elle ici ? Et qu'était-il arrivé au reste du convoi, étaient-ils tous morts ? Luminara, Lysandre, Jézabel, ses filles, qu'en était-il ?!

Paniquée, son esprit et son corps toujours empesés de fatigue, Sorastrata ne put que balbutier un mot, s'écriant presque.

Alia ?

[Alia a bien sûr la priorité, et Calathéa a une place réservée dans le sujet, mais si un Ilédor ou un Olaril veut intervenir, prévenez-moi !]
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MessageSujet: Re: A l'issue du voyage...   A l'issue du voyage... EmptyLun 19 Avr - 19:06

Liberté diaphane. Alia errait dans les limbes, entre vie et mort probablement, entre délire et fièvre certainement. Elle n’avait conscience de rien, hormis peut-être le fait qu'elle avait mal.

Arrivée au sommet de l’Aiguille, Alia s’était tout simplement laissé aller. Elle avait seulement entendu Liiken lui murmurer à quel point c’était magnifique. Elle avait entendu quelques mots, murmurés avec espoir, avant de sombrer dans les délicieux abîmes reposants : Le Pays des Dieux. Ainsi ils y étaient. Kal’Berrick et elle avaient eu tort, chose incroyable : Lysandre les avait bien menés à bon port. Et quand elle se réveillerait, ce serait pour découvrir le monde d’Aimar, pour enfin le rencontrer. Les légendes n'étaient pas que chimères. Elle se laissa avaler par l’inconscience, parce qu’elle était au bout de ses forces, que sa constitution n’était définitivement pas bien forte, qu’elle était gelée, qu’elle n’en pouvait plus de supporter la douleur qui se rappelait constamment à elle. Parce que, même en danger de mort, elle aurait été incapable de faire un geste de plus. Sa chute eut sans doute quelque chose de très gracieux ; elle ne s’en souviendrait de toute façon pas. Pourtant, ses cheveux formaient une charmante auréole noire autour de son visage, contrastant avec la blancheur éclatante de la neige. Assez émouvante pour que le prêtre d’Aimar qui la suivait depuis le début de l’escalade parvienne encore à sourire et à la soulever, comme s’il était impressionné par ce que la jeune fille fragile avait réussi à franchir.

Alia courait dans un monde de nuages et de rires. Ses pieds couraient, non, volaient à travers la fine grisaille comme s’il s’était agi du plus doux des cotons. Elle-même virevoltait, en proie à une joie indéfinissable, celle des jours heureux. Elle tournait tellement qu’elle en avait mal aux tempes. Elle finit par s’arrêter et par tendre la main à celui qui riait avec elle, puis qui s’éloignait, toujours plus vite, l’invitant à le suivre, sans jamais la laisser le rattraper. Elle courait, et voilà que tout devenait plus gris, plus foncé, plus effrayant. Et il accélérait, rendant encore plus floue l’image qu’elle avait de lui. Les larmes aux yeux, elle hurla :

- Gwyddion !

Il ne s’arrêtait pas. Pourquoi ne l’attendait-il pas ? Elle ne voyait pas où il allait. Tout d’un coup, elle redevenait aveugle. Tout devenait d’un noir d’encre.

- Noooon !

Et soudain, une présence réconfortante, celle de Leto Astar. Il lui prenait la main et lui chuchotait des mots d’apaisement, comme quand elle était enfant. Et effectivement, elle avait de nouveau neuf ans. Elle lui demandait d’un ton innocent si elle pourrait retenir toutes les histoires pour les raconter un jour. Il riait, puis répondait que ce n’était pas possible, parce qu’elle n’avait pas été à la hauteur de sa tâche de Grande Prêtresse. Et Alia était de nouveau adulte, effrayée, traumatisée, désespérée, lâchant la main puis regrettant aussitôt son geste, cherchant à la reprendre mais ne rencontrant que le vide :

- Ne me laissez pas, attendez ! Expliquez-moi !

C’était Aimar qui apparaissait, avec à ses côtés Corwin et Cyclaë. Ils l’entouraient, faisaient une ronde folle en l’entraînant avec eux. Mais elle ne pouvait pas danser, encore moins suivre leur rythme ! Elle avait mal. Chaque geste lui arrachait une grimace de souffrance. Son corps était tellement lourd, tellement torturant, tellement pitoyable.

- Arrêtez, arrêtez…

Même ses suppliques ne trouvaient pas de réponses. Les rires lui répondaient, encore et toujours. Ses larmes n’attendrissaient personne. Elle ne savait plus où elle était et elle ne pouvait pas bouger. Seule dans sa détresse. Et enfin, elle sentit qu’Aimar revenait. Elle savait que c’était lui parce qu’elle percevait la blancheur éclatante de son aura, semblable à celle du Jardin aux Violettes. Si ses joues n’avaient été inondées, elle en aurait certainement pleuré de reconnaissance. Il posa un baiser sur son front, puis dit d’une voix douce « J’ai bien peur que tu me détestes, maintenant ». Alia eut à peine le temps, souffreteuse, de penser au sens de la phrase que déjà il s’éloignait. Qu’avait-elle fait de mal pour qu’il pense ça ? Paniquée, absolument terrifiée à l’idée de se retrouver encore seule, Alia s’écria, suppliante :

- Non !

Mais il était déjà parti. Et elle demeurait seule, le noir pour unique compagnon. Sanglotant, criant, implorant, elle finit par retomber dans les ténèbres, épuisée. Atteinte au plus profond d’elle-même.
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Calathéa Weïss
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MessageSujet: Re: A l'issue du voyage...   A l'issue du voyage... EmptyVen 23 Avr - 17:56

Calathéa cligna des yeux plusieurs fois mais la vision refusa de disparaître.
Serait-il possible … ? Serait-il possible que ce soit vrai ?
Tournant la tête de tous les côtés, elle observa ses pairs, dont les yeux étaient rivés sur la Cité.
Ils la voyaient aussi. C’était donc vrai …
Mais comment était-ce seulement possible ?! Certes, il s’agissait des Dieux mais une telle merveille … Et, en même temps, cela lui semblait si humain … Et c’était si grand ! La jeune femme mourrait d’envie de s’approcher, pour voir les matériaux et les charpentes de ces bâtiments impressionnants.
Les Olarils restèrent un long moment à contempler l’étrange paysage qui s’étalait sous leurs yeux mais pas un ne sembla s’ennuyer durant ce laps de temps. Il y avait tant à voir …
Lorsqu’un début de mouvement se fit sentir, Théa fut l’une des premières à s’engager sur le versant qui descendait vers l’étendue herbeuse pleine de promesses.
Le pas s’accélérait à mesure que la pente s’adoucissait et le trajet lui sembla étonnement court. Sans doute cela était-il dû aux milliers de pensées qui s’agitaient sous son crâne, lui laissant à peine la concentration nécessaire pour éviter les pierres qui roulaient sous ses pieds.

Les Dieux. Calathéa se mordait les doigts d’avoir douté d’eux. Car ce qu’elle découvrait était au-delà de toutes ses espérances.
Comme tous, elle s’étonna des vêtements de métal des Dieux, comme tous, elle s’émerveilla devant les bâtiments, son regard restant bloqué sur la gigantesque tour qu’elle voyait dans le lointain, semblant monter à l’assaut du ciel. Une Aiguille faite par la main des Dieux … Comme beaucoup, elle suivit le groupe au travers du dédale de ces rues qui lui paraissaient gigantesques, comme beaucoup, elle oublia sa fatigue durant quelques instants.
Lorsqu’elle arpenterait à nouveau les pavés d’Edor Adeï, la guérisseuse sourirait sans doute en repensant à ses premiers souvenirs. Tout n’était pas aussi grand et aussi beau que ne le lui montraient ses yeux ce jour-là. Mais après un si long voyage et après tant d’espérance, qu’aurait-elle pu penser d’autre, humble Olarile qu’elle était ?

Finalement, le groupe l’entraîna dans un bâtiment dont la taille dépassait de loin celle de la plus grosse des habitations Pélégons, laissant la jeune femme songeuse quant à la quantité de bois nécessaire à sa fabrication.
Machinalement, elle suivit les poutres et les jointures de la salle où ils venaient d’entrer, appréciant également la fabrication du mobilier. Bien que parfaitement réalisé et magnifiquement décoré, le tout lui paraissait étrangement familier. Bien sûr, de nouvelles matières étaient utilisées, tout particulièrement certaines pierres qui lui paraissaient incongrues d’exploiter ainsi sans une maison mais qui avaient l’air de tenir le coup. Les techniques aussi étaient plus complexes et plus raffinées, certaines dépassant même son entendant. Mais elle avait le sentiment confus qu’avec beaucoup d’observation et de temps, certains hommes de sa famille pourraient reproduire le tout. Mais après tout, était-ce problématique ? Les Dieux leur avaient offert leur savoir. Il était normal que ce qu’ils réalisaient lui soit familier. Et si ce schéma se reportait sur l’art de soigner, les Dieux allaient très certainement pouvoir répondre à ses questions !
Malgré cela, la guérisseuse fut déçue de constater sur ses attentes n’étaient pas entièrement comblées, d’autant plus que les Dieux qu’elles avaient croisés ne lui semblaient ni aussi grands, ni aussi mystiques qu’elle se l’était imaginé. Certes, ils étaient tous beaux et habillés de façon remarquable, mais celui qui se tenait derrière le comptoir était somme toutes d’apparence plutôt modeste. Peut-être que les Dieux fonctionnaient comme les Olarils ? Avec des personnes plus ou moins importantes, et ayant plus ou moins de possessions ? Et celui-ci était une sorte d’aubergiste ? Cela expliquerait beaucoup de chose, à commencer par leur nombre important …
Calathéa restait perplexe et une foule de sentiments contradictoires la traversait. Plus elle réfléchissait, plus les Dieux lui apparaissaient comme un peuple, pas si différent du sien …

Machinalement, elle suivit les membres de sa famille qui s’attablèrent avec joie autour d’une imposante table d’un bois qu’elle reconnut comme être du chêne.
Elle avait entamé une chope de ce qui ressemblait fortement à la bière de chez eux, quoiqu’en beaucoup plus douce, lorsqu’un relent de sueur et de crasse lui monta au nez. Cela venait de ses voisins mais sans doute également d’elle … De plus, elle commençait à étouffer malgré sa lourde cape posée à ses côtés.
Du regard, elle guetta les grandes dames, sûre que si un point d’eau était disponible, elles s’y précipiteraient. Calathéa sourit en observant Mithra Edorta sortir d’une pièce, à nouveau pimpante. Elle s’étonnait parfois de cerner aussi bien certains aspects de la personnalité des Olarils …
S’éloignant des siens, elle se dirigea également dans la pièce d’eau. Plus que tout autre chose, l’eau qui jaillissait l’étonna et elle se surprit à jouer avec durant quelques minutes, heureuse et insouciante comme une gamine. La faïence et l’ameublement vinrent chambouler ses tous nouveaux repères. Elle était réellement chez des Dieux exceptionnels. Aucun Olaril ne pourrait jamais faire ça !
Après d’être débarbouillée le plus soigneusement possible, elle enfila une longue tunique blanche, d’un tissu léger, et des sandalettes à lanières qui remontaient le long de sa cheville, soulignant sa finesse. Pour une fois que son peu de coquetterie lui servait …

Alors qu’elle sortait, remettant son sac à bandoulière sur son épaule, elle aperçut deux gars costauds qui montaient les corps de deux jeunes filles à l’étage. Un instant, la jeune femme se pétrifia en reconnaissant Sorastrata Hirune et Alia Edorta, avant de comprendre qu’elles n’étaient pas mortes mais juste évanouies …
Elle se précipita à leur suite et aida à les installer sur deux lits qui avait l’air d’un tel moelleux que la guérisseuse aurait tout donné pour pouvoir y coucher rien qu’une seule fois dans sa vie …
Elle quitta un instant la pièce, pour demander qu’on apporte de l’eau, des linges, de l’alcool et de la nourriture.
Lorsqu’elle entra à nouveau, elle s’aperçut que la vieille dame s’était réveillée.
Calathéa s’approcha d’elle, doucement et s’agenouilla au pied du lit.

« Vous allez bien, Madame Hirune ? C’est fini, nous sommes arrivés, nous avons rejoins la Cité des Dieux. Et vous êtes saine et sauve ! »

Le visage ridé était amaigri et en sueur. Mais la guérisseuse la savait en pleine possession de ses capacités physiques et laissa le soin à la matriarche de s’accommoder de la chaleur en retirant ses vêtements ou les épais draps d’une douceur étonnante. Néanmoins, elle prit le soin de lui apporter une vasque d’eau –qu’elle jugea d’une grande finesse– ainsi que de la nourriture et une carafe d’eau fraîche.
*Du verre ?! Ils réalisent de telles choses avec du verre ?!*

« Tenez, ça vous fera du bien. », dit-elle en posant le tout sur la table de chevet.

Son attention fut détournée par la prêtresse qui s’agitait dans son lit, en proie à un délire angoissant si l’on en jugeait par ses traits déformés par la douleur et la peur. De temps à autre, des gémissements s’échappaient de sa gorge mais ce fut un cri un peu plus sonore que les autres qui fit tourner la tête à la guérisseuse.
Elle s’approcha de la jeune fille, vérifiant son pouls et sa température. Son front était un peu trop chaud pour que ce soit seulement dû au changement climatique.
Calathéa lui passa un linge humide sur le front et lui prit la main, lui murmurant des paroles rassurantes.
Il n’y avait pas grand chose à faire pour l’instant. Juste vérifier qu’elle n’avait pas froid et qu’elle ne risquait pas de tomber. Car de ses démons, elle devait s’en débarrasser seule …
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Sorastrata Hirune
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MessageSujet: Re: A l'issue du voyage...   A l'issue du voyage... EmptyDim 25 Avr - 21:56

Le visage de la jeune Edorta était déformé par des spasmes de douleur, et dans son sommeil elle laissait échapper des gémissements de mauvaise augure. De plus en plus d'incompréhension s'accumulait dans l'esprit de Sorastrata : entre son corps ankylosé et les cauchemars qu'Alia traversait, il semblait que la souffrance avait fait son nid même ici, dans la demeure des Dieux. Etait-ce un tour de Panpale, un châtiment ? La vieille Chasseresse ne pouvait y apporter de réponses et relégua ces questions à plus tard. La jeune fille souffrait, elle n'avait pas réagi à l'appel de son nom ; encore désorientée, encore fière, Grand-Mère ne songea même pas à appeler à l'aide et voulut se lever.

Ce fut son tour de pousser un gémissement douloureux, tandis que ses muscles s'activaient difficilement. Le voyage l'avait vidée de ses forces, et la fièvre l'avait empêché de se ressourcer pendant sa période d'inconscience, mais la matriarche n'y prêta pas attention : elle avait pris l'habitude d'ignorer les avertissements de son corps. Mouvant ses jambes, ses mains crispées sur le montant du lit, elle s'assit et s'apprêta à se hisser sur ses pieds, un effort dangereux pour une personne dans sa condition.

Mais avant qu'elle ne puisse commettre cette erreur, quelqu'un entra dans la pièce. Pendant un bref instant, Sorastrata crut que c'était un Dieu, venu dissiper enfin ses doutes et prendre soin des deux femmes. Mais son regard soulagé se changea en mine stupéfaite, qui fit sans doute croire à Calathéa qu'elle était simplement désorientée après un réveil soudain. Mais en réalité, la matriarche était à nouveau abasourdie de voir une Olarile ici, à ses côtés. Elle resta interdite tandis que la guérisseuse lui apportait de l'eau fraîche et allait s'occuper de la prêtresse, voulant parler mais ne pouvant que tenter de comprendre. Saine et sauve ? Arrivés à la cité des Dieux ?

Fatiguée d'être dans le noir, la vieille Chasseresse se hissa au montant du lit avec un grognement d'effort et se tint sur ses jambes...un bref instant avant que ses forces ne cèdent et qu'elle manque de s'effondrer sur le lit. La main de Calathéa était encore sur le front de la jeune femme, et les premiers mots du flot que la matriarche laissa s'échapper d'une voix impatiente furent pour elle.

Que lui est-il arrivé ? Théa, que nous est-il arrivé à toutes les deux, que s'est-il passé ? Je ne me souviens m'être évanouie sur le pic, que s'est-il passé ensuite ?

Le ton de sa voix était devenu impérieux : son corps était trop faible pour satisfaire son impatience, son besoin d'agir, elle fit donc passer cette frustration dans ses paroles. Des intonations bien trop strictes pour la guérisseuse, qui ne voulait que les aider, mais la matriarche avait un instant oublié la douceur qu'elle s'était jurée de garder : elle était perdue, en proie au doute et à la peur, et en bon prédateur, elle y réagissait avec agressivité.
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Calathéa Weïss
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MessageSujet: Re: A l'issue du voyage...   A l'issue du voyage... EmptyMer 5 Mai - 6:19

Calathéa fixait d’un air indéchiffrable le visage de la prêtresse. A vrai dire, elle ne la voyait même pas. Elle s’était mise à fredonner une vieille comptine, davantage pour se rassurer elle-même que sa patiente.
La fatigue pesait sur ses paupières, voilant son regard, et faisait papillonner sa paupière supérieure gauche, sensation ô combien désagréable.
La guérisseuse se passa une main sur les yeux et les ferma un instant.
Un bruit, de l’autre côté de la pièce, la sortie de sa torpeur, juste à temps pour voir la matriarche essayer de se lever et retomber lourdement sur le lit.

« Vous ne devriez pas … » commença-t-elle.
La phrase mourut dans sa gorge lorsque la vieille femme l’assaillit de questions. Le ton était exagérément autoritaire et la brune Pélégon faillit réagir violemment. La tension qui l’habitait depuis son entrée dans l’auberge ressurgit. Avant il y avait eu la ville et ses habitants à admirer. Mais à l’intérieur, au milieu des siens, il n’y avait plus eu que les doutes …
Les paroles de la chasseresse étaient injustes. Elle n’y était pour rien et était sans doute aussi perdue qu’elle voire davantage ! Il lui semblait qu’un pilier de sa vie était en train de vaciller. Jusqu’ici, jamais elle n’avait douté de ses convictions religieuses. Les Dieux avaient existé et avaient permis au peuple Olaril de s’élever et de sortir de la vie misérable qu’ils avaient supportée jusque là.
Mais maintenant ? Cette ville des Dieux qui n’y ressemblait pas, ces habitants, si … humains ! Comment savoir ?
Et pire encore, comment s’empêcher de douter ? Au fond d’elle, Calathéa s’en voulait profondément d’oser remettre en cause la parole de sa Chef et, pire encore, celle des Dieux eux-mêmes.
Une simple question, « Que s’est-il passé ? », pourtant mortellement tranchante pour celle qui refusait d’y chercher une réponse et même de se la poser.
Pendant un instant, la colère monta en elle, sorte de trop plein de tout ce qu’elle avait enfoui jusque là.
Fort heureusement, son métier lui avait appris à prendre sur soi. Elle inspira profondément et servit à la vieille Hirune son plus joli sourire même si, malgré ses lèvres étirées, ses yeux semblaient hantés par une lueur d’inquiétude.

« J’ignore ce qu’il vous est arrivé exactement, Madame. Des hommes vous ont porté jusqu’ici pour que vous récupériez. Je … Nous avons atteint le pays des Dieux et … Nous avons été accueillis par l’un d’eux dans une … Enfin … Dans ce qui ressemble à une auberge. »

Elle s’arrêta, sa voix hésitante l’agaçant au plus haut point, et se mordilla l’intérieur de la joue. Calathéa Weïss était une femme de maîtrise. Elle aimait que tout soit carré, que chaque chose soit à sa place et, surtout, qu’elle puisse contrôler tout ce qui se passait autour d’elle. Tout au long de sa vie, elle avait fait en sorte d’avoir le dessus sur ce qui l’entourait, sans jamais se laisser entraîner par les évènements. Or, depuis le début du voyage, elle avait la désagréable impression d’être ballottée au grès d’un courant qu’elle n’arrivait même pas à entrevoir.
Son regard cendré se posa sur le visage marqué par le temps de Sorastrata et un soupir s’échappa de ses lèvres avant qu’elle n’avoue son ignorance, déconfite.

« J’ai peut-être tort de douter mais … Je ne sais pas exactement où nous sommes. Votre petite fille est en bas et parlait à … un dieu lorsque je suis montée m’occuper de vous. J’espère en apprendre plus de sa bouche. Mais il n’y a aucune inquiétude à avoir, nous semblons être en sécurité. »

Cette dernière phrase ne la rassura même pas elle-même. Avec une pointe d’appréhension, elle se rendit compte à quel point les gens de cette Cité l’intimidaient. Ils ne semblaient leur vouloir aucun mal, l’aubergiste avait d’ailleurs été adorable mais … Leur regard avait été terriblement froid dans la rue. Et même … Certains avaient semblé étonnés voire dégoûtés. Les Dieux n’étaient-ils pas censé les accueillir à bras ouverts ? La guérisseuse repensa aux hommes qui les avaient conduits dans la Cité, et dont l’attitude était aussi froide que leurs vêtements de métal. Cette situation était tellement plus délicate qu’elle ne l’avait pensé, du haut de l’Aiguille. Elle s’était sentie sauvée, rassurée. Mais maintenant ?

Elle s’approcha lentement du lit, avec une espèce de méfiance, comme si elle avait peur que la vieille dame ne lui saute dessus.
S’approchant de la fenêtre, elle en écarta les lourds rideaux et l’ouvrit, oubliant un instant son interlocutrice.
*Quel mécanisme étrange …*
Mais tout ici lui paraissait étrange, augmentant inconsciemment le sentiment d’angoisse qui l’habitait.

L’air frais pénétra dans la pièce en même temps que la lumière chaleureuse du soleil. En fermant les yeux, Calathéa eut presque l’impression de revenir chez elle et la chaleur qui la baignait lui mit du baume au cœur.
Puis elle prit conscience des bruits de la ville et recula, faisant à nouveau face à la vieille dame.

« Tout est si différent … »
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MessageSujet: Re: A l'issue du voyage...   A l'issue du voyage... EmptySam 8 Mai - 14:12

L’information qu’elle cherchait avec tant d’impatience lui vint, et Sorastrata accusa le coup. Elle avait posé la question sans réfléchir, ne supportant pas d’être dans le vague, mais la réponse la frappa bien plus fort que le doute. La vieille femme s’affaissa sur le lit et resta un moment interdite.

Je croyais être morte…quand j’ai vu la ville au sommet de l’Aiguille, j’ai cru que j’étais passée dans l’autre monde.

Arrêtée en plein élan, elle prit soudain la mesure de ce qu’elle avait fait, de la révélation qui venait de lui être faite. Le repos n’était pas encore pour elle, et Grand-Mère se reprocha de l’avoir cru, d’avoir accepté de laisser son peuple à lui-même. Calathéa ne savait pas ce qui lui était arrivé, mais elle le savait déjà : elle s’était évanouie de fatigue et avait passé tout le temps du voyage jusqu’ici plongée dans la fièvre, à lutter inconsciemment contre la mort. Les Dieux ne voulaient pas encore la rappeler auprès d’eux, pensa-t-elle avant de se rendre compte de l’étrangeté de cette pensée : n’étaient-ils pas à présent dans la cité des Dieux ? N’avait-elle pas obtenu le repos tout en gardant sa vie ?

En l’espace d’un instant, un enthousiasme incrédule commença à la saisir : s’ils étaient vraiment parvenus au pays des Dieux, tous leurs ennuis étaient finis. Ici, dans ce lieu de sagesse et de savoir, les disputes n’avaient plus de sens, leur peuple pourrait redevenir uni et heureux, sous le regard bienveillant de leurs divinités. Leurs maux disparaîtraient et ils pourraient bientôt ramener ceux qui étaient restés dans la Gérax, ceux qui étaient restés à Arestim ! Parlant très vite, poussée par la joie, elle se tourna vers Calathéa et l’abreuva encore une fois de questions.

Tu les as vu ? Les Dieux, à quoi ressemblent-ils ? Sais-tu si Bakarne et Hésione, tous nos Dieux sont ici ? Et les nôtres, ceux que nous avons perdus dans les Feux, sont-ils venus ici trouver le repos ?

De nouveau impatiente, Grand-Mère aurait voulu se lever et parcourir la ville, courir dans les rues pour retrouver ses petite-filles, tous les enfants qu’elle avait perdus dans le désastre, revoir ses soeurs, ses parents, son époux…Elle songea au savoir immense des Dieux, songea qu’ils pourraient sûrement guérir sa jambe et qu’elle pourrait chasser à nouveau. Qui sait, leur sagesse pourrait peut-être même guérir Ebanelle de sa folie ?

Mais elle vit la mine inquiète de la Guérisseuse, son anxiété et entendit sa voix qui mentait en se voulant rassurante. Toujours un sourire au visage, elle se décala vers le bord du lit, toujours assise, et prit le poignet de la jeune femme dans sa main avant de parler d’une voix douce.

Que se passe-t-il, Théa ? Qu’est-ce qui ne va pas ?


Dernière édition par Sorastrata Hirune le Mar 18 Mai - 7:02, édité 1 fois
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Calathéa Weïss


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MessageSujet: Re: A l'issue du voyage...   A l'issue du voyage... EmptyMar 11 Mai - 11:25

Une impression étrange avait envahi la brune Pélégon. L’enthousiasme de Sorastrata la renvoyait à ses doutes et la culpabilité se fit d’autant plus grande. Assommée par les questions, elle se contenta d’une réponse bredouillante.

« Oui .. Il y a des … Dieux en bas. Et dans la rue aussi. Quoique cela me paraisse bien grand pour être une rue. Ils … Nous ressemblent. En plus beaux et mieux habillés. Leurs vêtements ont l’air très doux et ils portent tout un tas de bijoux. Ils sentent bons, comme s’ils s’étaient aspergés de parfum. Je … Je n’ai pas pris le temps de plus les examiner. Mais leur Cité est remarquable ! Et vraiment très belle. Il y a une tour au fond, aussi grande que l’aiguille ! Et tout est décoré, comme dans cette chambre. Et le sol ! Il n’y a de la terre battue nul part. Et puis aussi, ils parlent étrangement. Ils n’ont pas l’air de très bien nous comprendre. Ils nous ont à peine répondus lorsque nous leur avons demandé notre chemin. Et ceux qui nous ont amenés et qui étaient habillé avec du métal, ils semblaient plutôt austères … Je crois que nous avons l’air un peu … miséreux à côté d’eux. Et pour se laver. L’eau coule toute seule et ils ont des vasques ! C’est très étrange. Même les fenêtres sont étranges. Et la nourriture aussi. Elle est … plus douce ? Vous goûteriez leur bière ! La notre paraît si rustique à côté. Et écoutez les bruits. Ca n’a rien à voir avec chez nous … »

Calathéa s’interrompit et s’excusa d’un sourire. Durant un instant, elle avait eu l’impression de redevenir une gamine qui récitait une leçon. Ses souvenirs et ses impressions se mélangeaient et elle avait vainement essayé de rassembler toutes les informations qui lui venaient à l’esprit ce qui avait rendu son discours haché et enfantin.

« Excusez-moi. Je suis un peu confuse. Ca fait beaucoup d’informations à enregistrer et … »

Sa phrase resta en suspend. Du haut de ses 45 ans, la guérisseuse se voyait mal avouer à l’ancienne qu’elle l’intimidait. De vieux souvenirs remontaient à la surface et une silhouette indistincte occupait son esprit. De longs cheveux argentés réunis en chignons, un dos un peu voûté, des bras maigres où la peau pendait et un rire tonitruant. En revanche, le visage lui échappait. Seule la voix autoritaire revenait par vague, au fil d’expression ou de remarques. « Mais tu es maigre comme un poisson séché, ma mignonne ! », « Goûte-moi celle-là, tiens ! Faites avec amour par le père ! Elle est dégueulasse mais faut pas lui dire ! ». Et quelques conseils aussi. « Quand tu fais un pansement, tu prends un linge propre. Et tu fous de l’alcool sur la plaie avant. C’est mieux. »
Elle n’avait que très peu de souvenirs de sa grand-mère mais elle s’était appropriée ceux que sa mère lui avait maintes fois racontés. A cet instant, elle regrettait sa mort précoce et le peu d’attention qu’elle lui avait accordée étant enfant.

La main de la vieille dame sur son poignet la tira de sa rêverie et elle la regarda dans les yeux, se laissant absorbé par les prunelles à l’éclat sauvage.
L’entendre l’appeler Théa la surprit. Elles se connaissaient si peu … Mais cela lui fit plaisir. Après tout, les Olarils étaient une grande famille et ils se devaient d’être solidaires au milieu de cette tourmente. Et cela lui rappelait sa famille et la douceur de sa mère.
En temps normal, la jeune femme ne se serait sans doute pas laissée aller à la confidence. Mais aujourd’hui … Et avec la tendresse farouche qui émanait de la chasseresse … Sa seule envie était de se retrouver au coin d’un feu de bois, à boire et chanter avec ceux de sa famille. Les Pélégons lui manquaient et plus encore, Joaquim lui manquait atrocement. Alors que dire de sa mère ? Plus que jamais, sa solitude devenait pesante et Calathéa se sentait faible comme une enfant. Et elle détestait cela ! Son précieux contrôle lui échappait.
Comment, dans ces conditions, ne pas se laisser aller à parler ?
Elle s’assit sur le lit, faisant glisser sa main dans celle de la matrone. Elle laissa échapper un soupir et riva son regard sur le corps d’Alia qui semblait s’être apaisée.

« Je ne sais pas. Je sais que je ne devrais pas penser ça mais j’ai l’impression que quelque chose ne va pas. Je devrais être heureuse d’avoir enfin trouvé le pays des Dieux. Mais, à la place, il n’y a que le doute et l’inquiétude. Ils avaient l’air étonné de nous voir. Et l’homme, en bas, ressemblait plus à un aubergiste qu’à un véritable Dieu. Ne m’en voulez pas de douter et ouvrez-moi les yeux. Que sommes-nous censé faire ici ? Du haut de l’aiguille, je me réjouissais ce que j’allais enfin pouvoir découvrir et apprendre ! Mais à présent … Je me sens presque en milieu hostile. Les Dieux devaient nous aimer et nous accueillir à bras ouverts ! Pourtant, j’ai une peur bleue de descendre les voir. Je me demande à quoi nous allons servir ici ? Ne sommes-nous pas à la mauvaise place ? Les Dieux ont-ils seulement besoin de nous ?! »

La jeune femme était aussi agitée que ses paroles désordonnées ne le laissaient penser. Au fond de ses yeux, la lueur d’inquiétude s’était muée en angoisse.

*Je ne suis qu’une simple guérisseuse et je ne sais rien des origines de nos croyances, je ne suis pas gardienne des Secrets des Dieux. Et pourtant, j’ai la terrible impression qu’ils ne sont pas fait pour être approchés et que seule la mort doit nous apporter ce salut … Alors il me semble que ces personnes, dehors, ne sont que des hommes comme nous.*

Mais cette pensée-là, elle ne pouvait la formuler à haute voix. Elle ne s’en sentait pas capable. Même si toute sa détresse ne tournait qu’autour de cette idée, la prononcer lui semblait n’être que trahison envers son peuple.
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MessageSujet: Re: A l'issue du voyage...   A l'issue du voyage... EmptyLun 28 Juin - 22:34

La vieille Chasseresse ne prêta pas tant attention au discours qu'à celle qui le donnait. Calathéa faisait un récit confus de mille et une merveilles, description de la Cité au dehors, si prodigieuse que l'esprit et les mots ne pouvaient la saisir sans maladresse. Sorastrata avait toujours eu un certain sens des paroles, mais elle restait une fille d'Hésione, une femme de sensations et de choses concrètes ; ne pouvant convertir ces mots en images vivantes, elle préférait garder son esprit sur la Guérisseuse : son humeur et ses émotions lui en diraient plus que le discours qui tentait en vain de les exprimer. Elle verrait la Cité de ses propres yeux bientôt, et en attendant, Théa était plus importante.

Confusion, doutes, peur...quelque chose dans le Pays des Dieux avait mis la jeune femme dans un coin, l'avait inquiété et avait fait naître dans son coeur des questions dont elle n'osait pas découvrir les réponses. Jusqu'à ce qu'elle en soit réduite à chercher du réconfort auprès de celle qu'elle était sensée soigner ; Sorastrata, cette vieille femme qu'elle connaissait qu'à peine. La matriarche l'écouta sans un mot, et à mesure que Calathéa se confiait, elle se mit à concevoir ses propres doutes.

La Cité était une ville des vivants, pas un domaine céleste, il était normal que les blessures et autres petits tracas y aient leur place. Et une fois l'enthousiasme passé, Sorastrata commençait à se douter du fait que les morts Olarils n'y seraient probablement pas, vivants et en bonne santé. Mais la dissonance allait plus loin : les Dieux ne leur parlaient pas, les avaient accueilli en étrangers. Et il semblait bien que cet endroit soit une terre étrangère, inconnue, plutôt que la Cité des Dieux, sanctuaire où le peuple Olaril pourrait finalement être en paix. Quelque chose ne tournait pas rond.

La Chasseresse ne pouvait que comprendre la Guérisseuse. Après les épreuves horribles qu'ils avaient subies, après les Feux et l'Exode, il avait semblé aux Olarils que tout allait bien, que l'avenir était redevenu stable et certain. Lysandre avait accompli l'impossible, les guidant vers le Pays des Dieux, comme dans l'accomplissement d'un Destin qui leur garantirait une éternité de paix et de sérénité. Mais ce paradis avait apparemment été à tort considéré comme acquis. Après tant de souffrances, voir cette promesse compromise et sentir un doute tomber sur les Dieux, sur les fondations même de leur peuple...Il y avait de quoi être déchiré par la peur et la confusion.

Mais Sorastrata ne voulait pas penser dans le vide. Elle ne connaissait que trop bien le doute, elle savait la force terrible qu'il prenait lorsqu'il était retenu et réprimé. Serrant la main de la Calathéa dans la sienne, elle lui fit un sourire rassurant et parla d'une voix confiante.

Eh bien, il n'y a qu'un moyen de répondre à ces questions, pas vrai ? Théa, veux-tu descendre et demander à un des Dieux de nous accorder audience ? Eux seuls peuvent nous expliquer ce qu'il en est et dissiper nos doutes ; et une fois que nous aurons quelques repères, nous pourrons réfléchir plus clairement.

Après un moment d'hésitation et un regard vers ses jambes encore douloureuses, elle fit une autre requête.

Et pourrais-tu me trouver une canne ou un bâton, s'il-te-plaît ?


[Je te laisse conclure le rp si tu veux. Et vraiment désolé pour le retard.]
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MessageSujet: Re: A l'issue du voyage...   A l'issue du voyage... EmptyJeu 8 Juil - 9:57

[Finalement, je ne pense pas avoir le temps de poster ici ! J'ai décrit la suite au début d'un autre RP, en disant que Théa a suivi Sora et a donc entendu toutes les explications !]
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