Les Tables d'Olaria
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 Pérégrinations en terre pas si sainte

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AuteurMessage
Léogan Alagareth
Olaril
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Léogan Alagareth


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MessageSujet: Pérégrinations en terre pas si sainte   Pérégrinations en terre pas si sainte EmptyMar 13 Avr - 10:52

La journée précédente avait été pour le moins…éprouvante. Pas physiquement, du moins pas en comparaison des dernières semaines à errer dans la Gérax, et en particulier des derniers jours à gravir cette fichue Aiguille. Mais tout ce qui s’était passé la veille n’en avait pas été moins perturbant pour autant. Ce n’était pas tous les jours qu’on rencontrait ses Dieux ! Surtout quand ils se présentaient tout de métal vêtus et apparemment très peu préoccupés de s’occuper de leurs fidèles. A partir de là, comment les olarils avaient fini par se retrouver à l’auberge du Ceste Clouté, Léogan n’aurait pas su le dire, par contre, ce qui était sur, c’est que ce que cet aubergiste, ce Sieben, leur avait raconté, il avait beaucoup plus de mal à le digérer que la nourriture qu’on leur avait fournie !

Oh, au début ça avait encore un certain sens. Il avait vu de loin Lysandre offrir à l’homme l’effigie de Bakarne et celui-ci la regarder comme si elle était folle à lier. Il y avait eu un moment de stupeur quand il expliqua tant bien que mal qu’il n’était pas un dieu, mais finalement, ça pouvait faire sens : les dieux avaient sans doute l’utilité de serviteurs, comme cet homme, ou alors il s’agissait d’un ancien olaril décédé il y a longtemps, et qui avait rejoint le royaume des Dieux comme il se doit. Après quoi, la pitance leur avait été servie, et le forgeron avait été trop occupé à bâfrer pour se soucier de quoi que ce soit.

Mais une fois restauré, il avait comme la plupart des autres : écouter les échanges entre l’aubergiste et quelques olarils dont le chef et son mari. Et ce qu’il avait compris de cet imbroglio, c’est à dire pas énormément de choses, lui avait retourné l’esprit plus surement que l’alcool ou que cet ivraie dont la prêtresse de Bakarne connue de tous raffolait. D’après le propriétaire des lieux, ils n’étaient pas des dieux mais un peuple appelé Ilédor, et Bakarne et les autres en faisaient partie. On lui aurait annoncé que le monde n’était pas plat, il n’en aurait pas été troublé davantage ! Du coup, il ne prêta pas grande attention à la suite, quand pendant de longues heures, Sieben leur donna moult détails sur la ville des di… des ilédors. La nuit vint finalement y mettre un terme, et malgré ces nouvelles plus difficiles à encaisser que les Feux de la Gerax, Léogan avait fini par réussir à s’endormir dans la salle commune, en se concentrant sur une chose : bientôt, on retournerait chercher ses enfants et ceux qui étaient restés de l’autre coté de l’aiguille, afin de les mettre en sécurité.

Le lendemain, il s’était appliqué à faire ce qu’il pratiquait déjà très bien quand il était à la forge, qu’il avait appris à parfaire après les Feux et qu’il avait déjà mis en pratique durant la soirée : ne pas penser à des sujets trop difficiles à supporter en se concentrant sur la tâche en cours. Il avait donc pris un léger repas, puis fait sa toilette : il fallait bien reconnaître qu’après la traversée de la Gérax, les olarils n’étaient pas bien fringants. Bref, il s’était appliqué à se nettoyer et avait enfilé des vêtements aussi propres que possible après deux mois de ballade dans la neige, passant aux yeux des ilédors du stade d’homme des cavernes à celui… d’homme des cavernes apprivoisé, au mieux. Mais après ça, que faire pour s’occuper l’esprit ?

Ce fut donc avec soulagement et presque sans surprise qu’il accueillit la demande de Mithra Edorta de l’accompagner pour aller voir à quoi ressembler la ville des « Dieux ». Bon, d’accord, il avait été surpris quand même. Après tout, il y eut une époque où Laclaos et l’Alagareth n’étaient pas en très bons termes. En fait, il n’avait jamais fait mystère qu’il aurait volontiers botté le derrière de l’ancien Chef s’il en avait eu l’occasion, et la stupidité. Impossible que sa femme ne soit pas au courant. Alors, pourquoi lui demandait-elle de l’accompagner, à lui et pas à n’importe qui d’autre ? Il n’avait eu qu’à parcourir la salle des yeux pour comprendre : « n’importe qui d’autre » n’était pas disponible pour le moment. Il y avait ceux qui avaient avant tout besoin de repos, ceux qui avaient laissé les révélations de l’aubergiste les ravager et qui se morfondaient dans leur coin, et ceux qui tenaient le coup étaient en grande discussion tantôt avec un ilédor, tantôt avec leurs compatriotes. Sans compter un ou deux courageux qui étaient déjà dehors. Bref, pas grand-chose qui se sente l’âme d’un explorateur ne résidait encore entre les murs de l’auberge. A vrai dire, lui-même n’était pas si enthousiaste que ça à l’idée de s’enfoncer dans les rues de la ville des faux dieux, mais au moins ça occuperait ses pensées. Qui plus est, puisque ces gens n’avaient rien de divin, même un idiot aurait compris que l’aubergiste ne les accueillerait pas indéfiniment dès lors qu’ils n’auraient rien à troquer. Léogan n’avait aucun outil, à part son Premier Marteau qui ne le quittait jamais, et qui tenait plus de la relique qu’autre chose ; mais il pourrait sans doute convaincre un autre forgeron de lui donner du travail, au moins le temps que le reste du convoi ne les rejoigne. Certaines personnes s’habillaient de métal ici, donc du travail, ça ne devait pas manquer.

Bref, il avait accepté d’accompagner la veuve et l’avait laissé choisir le cap, mais sans vraiment tenter d’engager la conversation : essayez un peu de discuter avec la femme de quelqu’un que vous détestiez, dans une ville d’imposteurs qui vous regardent avec amusement ou mépris, le tout en pleine crise de foi ! Car le forgeron finit par constater que le fait de s’être rendu plus présentable n’avait pas changé grand-chose : aux yeux de ces gens il passait toujours pour un traine-misère. Ça commençait d’ailleurs à l’énerver. Et puisqu’ils n’étaient pas vraiment des dieux, peut-être qu’en attraper un par le col et lui faire voir de plus près les pavés ne serait pas si grave…

Cette idée ne fut heureusement pas mise en application, car les deux olarils quittaient les quartiers résidentiels pour les rues commerçantes. « Trop » était sans doute un bon mot pour définir celles-ci. Trop de gens. Trop d’étals, de boutiques, de marchands vantant la qualité de leurs produits. Trop de formes, de couleurs, d’objets en apparence inutiles comme ces galettes de métal brillant qui s’échangeaient un peu partout. Si on avait réuni tous les Garthésia et leurs commerces du temps où le village était entier, on aurait à peine pu remplir une petite partie de ce que Léogan voyait devant lui, et une part plus faible encore du brouhaha qui régnait ici. Devant un tel spectacle, il se sentit perdu, une fois encore. Ça devenait presque une habitude. Ses épaules s’affaissèrent alors qu’il relâchait un gros soupir.


« Et maintenant ? Qu’est ce qu’on cherche ? » Demanda-t-il à la veuve d’une voix un peu pitoyable. L'idée de se fondre dans cette foule, dont les gens ne se connaissaient sans doute même pas entre eux, ne lui plaisait guère.
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