Les Tables d'Olaria
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 Une rencontre royale

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Sögur Bàthour
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Sögur Bàthour


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MessageSujet: Une rencontre royale   Une rencontre royale EmptyLun 23 Avr - 16:06

La particularité de l'aube c'est que c'est le moment où deux types d'individus se croisent, il y a ceux qui vont se coucher, titubant légèrement, ou chantant pour les plus courageux, c'est-à-dire les moins ivres, rentre dans cette catégorie ceux qui dorment dans le caniveau, et il y a ceux qui se lèvent pour aller travailler, ce cas est visible dans toutes les grandes villes et encore plus dans la capitale. Ce phénomène est encore plus facilement évidant dans le quartier des Humbles, mais il arrive parfois que l'on observe une autre catégorie, ceux qui n'ont pas dormi de la nuit et qui ne vont pas travailler, généralement ils sont tous vêtu de la même façon : une cape sombre et une capuche qui leur tombe sur le visage dissimulant ainsi leur trait. Allez savoir pourquoi il se déguise ainsi, une cape sombre peut encore être envisageable mais le capuchon, la question peut-être posée, un homme à l'aube se baladant avec une capuche sur la tête est aussi discret qu'un chevalier en armure tentant de faire de l'infiltration, un homme louche se résume souvent par certains critères et la capuche en fait partie, comme le fait de longer les murs ou de marcher légèrement courbé. Le plus souvent cela se termine par la venue d'une patrouille, par l'arrestation de cet individu et par plusieurs coups de bâton. Bien entendu l'exact opposé, à savoir couleur vive et fanfaronnant est lui aussi proscrit. Tout cela, bien qu'évident, est ignoré par la personne qui se faufile lentement de ruelle en ruelle, rien ne va, bien entendu il porte la cape sombre et une capuche, mais l'ombre à ajouter quelques artifices supplémentaires : un foulard noué autour de bouche, ne laissant montrer que ses yeux, sans doute pour cacher une barbe ou une cicatrice, l'homme est grand ce qui rend ses déplacements encore plus cocasse, le fait de ne pas distinguer d'arme semble tout à fait normal, au vu de sa carrure et de ses mouvements la personne ne semble pas être habitué aux combats. Et ce qui devait arriver, arrive, l'homme, car oui il s'agit d'un homme ou d'une femme à la voix grave et aux insultes fleuris vient de trébucher sur une personne issue de la première catégorie, ronflant et ne réagissant pas au contact pourtant viril. Se relevant, se dépoussiérant les habits, l'homme regarde à droite et à gauche pour voir s'il n'avait pas été repéré. Comme de bien entendu personne ne fit attention à lui, tous vaquant à leur occupation de la matinée. Puis il reprit sa marche dans les quartiers des Humbles, reprenant une position caricaturale d'un voleur.

L'homme n'est autre que Sögur Bàthour, historien, géographe, et plusieurs autres attributions, officiel des nobles, un des rare bourgeois à être devenu noble. Mais alors pourquoi se déplace-t-il secrètement ? La raison est simple l'homme n'est pas censé être là, enfin cela personne n'est au courant, mais il a rejoint la Révolution bon gré mal gré, et depuis ce moment la peur est devenue une compagne plus tenace que les muses lors de ces écrits, il a cette mauvaise sensation que tout le monde est au courant et qu'il n'a rien à faire en ville. Sa dernière expédition entre les murs de la Capitale c'est soldé par une fuite obligatoire, heureusement personne ne l'a reconnu, son costume devait être plus ou moins réussi, c'est d'ailleurs pour ce la qu'il l'a réutilisé. Il tenait fermement un morceau de parchemin dans sa main gauche, si fort que ces phalanges en devenaient blanche, il relut le parchemin une dernière fois.

Maître Sögur.
Vous êtes prié de vous rendre au palais pour une rencontre avec votre prochaine reine, mère de la prophétie …


Oui c'était bien cette date, cela faisait maintenant plusieurs mois qu'il avait reçus cette missive, il était hors de la ville, il n'avait pas encore rejoint le campement révolutionnaire, bien sûr il n'en avait parlé à personne, il ne voulait pas devenir une sorte d'espion, ses nerfs ne tiendraient pas. Il allait devoir rencontrer la Reine, une Oralile, porteuse des jumeaux de la prophétie, c'était un honneur et une chance pour ses écrits. Mais il allait devoir sans doute croiser Riarg, son protecteur au regard glacé, il lui était impossible de mentir devant son mécène, pourvu que personne ne savait au sujet de sa situation. La curiosité était plus forte que la peur pour une fois, il ne pouvait pas passer à côté de cette rencontre, même si cela devait lui en coûter la mort ...

C'est une chose bête, mais quand l'on pense à la mort, cette pensée est aussitôt accompagnée d'autres idées plus idiote les une que les autres. En ce moment Sögur pensait aux femmes, au doux corps d'une femme, il n'avait pas eu l'occasion d'en caresser un depuis bien trop longtemps, il était peut-être temps pour lui de se poser, de trouver quelqu'un de ...

Vieux fou, tu vas arrêter, ce n'est pas le moment de penser à des choses que tu vas regretter, il ne va rien t'arriver, rien du tout, personne ne peut-être au courant.

C'était un véritable duel dans sa tête, entre l'homme, l'enfant, l'écrivain et plusieurs autres personnalités. Il n'était pas fou, mais le stress le faisait se parler à lui-même et il avait besoin de se remonter le moral.

Le palais était maintenant visible, imposant et puissant. Le capuchon était maintenant relevé, il s'était mis à nu depuis le quartier des Nobles, il était reconnu et salué, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas mis les pieds ici. La suite était un rêve pour Sögur, la peur, le stress, l'inconfort d'être au palais ou devant des gens importants, il avait toujours eu cette sensation, les seuls moments où il est bien en public c'est lors qu'il narre ses contes et ses légendes. Pour le moment il a l'impression de flotter, que ses mots sortent de sa bouche tout seul, que ses pieds le portent, que ses bras saluent les gens importants, les appartements royaux approchent ... Sögur reprit ses esprits et remarqua les hommes qui l'accompagnaient, de vrais taureaux brillant d'or. Il souffla coup, lâcha le parchemin et attendit qu'on l'annonce et qu'on l'autorise à rentrer.

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Lis Diantha
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MessageSujet: Re: Une rencontre royale   Une rencontre royale EmptyLun 23 Avr - 19:28

« C’est que vous n’avez pas serré assez fort. » Non mais. Depuis quand cette robe est-elle trop juste pour sa taille ? Ysor la lui avait offerte il y a deux semaines. A peine deux semaines, elle n’avait pas grossi entre-temps, donc cela venait de la robe. Ou de cette incapable de Drausine qui ne savait pas nouer un lacet !

Elle pesta, se retourna et poussa sa Suivante en soupirant. Se mettant dos à l’immense miroir, Lis tenta de se contorsionner pour fermer elle-même cette satanée robe. Un handicap de choix l’empêchait d’être souple et bientôt elle renonça. Impossible de vêtir le présent de son Futur Epoux, le tissus était pourtant aussi tendu que possible, les lacets trop raides ou d’autres choses encore.

Lis se tourna, face au miroir et eut un soupir de désespoir. Son ventre avait doublé de volume en à peine un mois et demi, depuis qu’elle était entrée au Palais, elle grossissait à vue d’oeil. Et là où absolument chaque personne qui la regardait y trouvait un signe merveilleux de bonheur doux et tendre, la Prêtresse de Bakarne n’y voyait qu’un supplice abominable. Elle n’avait plus de nausées, que les Dieux soient loués, ou Therdone, au choix, mais elle avait toutes les peines du monde à se lever, à marcher le dos droit ou à voir ses pieds.

Sa peau semblait plus élastique qu’un estomac de génisse plein de vin, lors d’une cérémonie Olarile. Et malgré tout le mal que se donnaient Drausine et les assistantes du Médecin Royal, pour la badigeonner de crèmes et de baumes et d’eaux bénies, elle avait vu d’immondes craquelures rayer ses hanches. Elle ne parlait pas de sa poitrine qui elle aussi battait des records, car elle avait bien perçu les regards des hommes, et s’en trouvait ravie.

C’était là le seul avantage, bien qu’elle n’ait jamais eu à se plaindre de ses formes. La Domestique l’aida à retirer cette robe, très mal taillée, et ce fut une bénédiction pour sa respiration. Tout mouvement semblait pesant et Lis se sentait lourde dès qu’elle battait des cils. Quand allaient-ils sortir qu’elle soit libre ?!

« Encore combien déjà, Drausine ? »

La Suivante avait appris à connaître sa nouvelle maîtresse.

- Trois mois Votre Altesse »Fit-elle en levant les yeux au ciel ; la connaître ne voulait pas dire l’apprécier. Mais Lis n’avait rien manqué de ce geste déplacé, l’observant dans le miroir.

« Ne loue pas Therdone à chaque phrase que je prononce, Drausine, je ne suis que ta future Reine. » Sourit-elle de toutes ses dents, le regard pétillant de mépris. Elle adorait cette femme, toute excédée qu’elle était lorsqu’elle se plaignait de son ventre, quand elle sous-entendait quelques idées impures pour l’Ilédore qu’elle était, ou lorsqu’elle s’impatientait de devoir attendre tantôt son mariage, tantôt son accouchement...
Lis avait toujours apprécié les gens qui lui permettaient de s’amuser. Et les Dieux seuls savaient comme elle avait envie de s’amuser... La vie ici n’était ni tumultueuse, ni chaotique, ni mouvementée. Et la seule fête à laquelle elle ait assisté fut bien assez rédhibitoire ! Quelques intrigues oui, mais elle n’était pas prête à se faire assassiner avant d’avoir eu tout ce qu’elle voulait.

Et que dire de la sécurité rapprochée dont elle bénéficiait ? Des gardes, des domestiques, des suivantes, des médecins, des astrologues, des gardes encore. Elle ne pouvait faire un pas sans qu’on ne marche sur sa robe tant on était près d’elle.
Oh, elle savait combien elle était primordiale à l’avenir d’Isles, elle était très flattée qu’on fasse si attention à elle. Mais Diantre ! Depuis l’événement, pas un instant privilégié avec le Gardan Edorta, et depuis l’intrusion des Révolutionnaires au Palais, c’était pire encore.

Elle se fit aider pour enfiler une autre robe, d’organza blanche. Une qui lui allait beaucoup mieux d’ailleurs. Drausine parlait dans son dos du bonheur d’être mère, et Lis imaginait dans le reflet du miroir, l’arrivée d’un Gardan Edorta uniquement vêtu de cette couronne étincelante et de sa lourde cape d’hermine.

Un valet brisa toute illusion, son rendez-vous était arrivé. Certes, un valet avait bien des attraits aussi … Elle se laissa faire lorsque Drausine arrangea ses cheveux, et quand Lis la congédia d’un geste familier, la Suivante n’osa pas répliquer.


Passant de l’autre côté d’une porte toute d’or, dans un bureau qui lui était réservé, Lis Diantha découvrit un homme d’âge mûr qu’elle trouva immédiatement intéressant. La Prêtresse avait ce don de la nature qui permettant d’apprécier tout homme et toute femme d’ailleurs, à sa juste valeur, ou à son éventuel potentiel. Beaucoup de charme dans ce regard, une belle intelligence qui n’était pas ce qui l’intéressait de prime abord. Centurée d’or sous la poitrine pour laisser son ventre sans entrava, l’Olarile constata également qu’elle ne pourrait se soustraire au traditionnel comité de soutien : quatre gardes royaux, deux suivantes, une infirmière.

Elle adressa un sourire à l’Historien, car c’était cet homme-là qu’elle voulait voir depuis quelques jours. Depuis qu’elle avait été frappée par cet Assassin, même. Comment se laisser achever sans qu’on n’ait pu conter son histoire ? Elle qui portait les Elus avait cru ne jamais revenir des limbes où elle avait été plongée, et sur les informations de plusieurs Courtisans, avait fait demandé cet éminent personnage.

Curieux qu’elle ne l’ait pas rencontré plus tôt, mais Lis Diantha avait vu tant de visages inconnus depuis qu’elle avait foulé le marbre du Palais...

« Ah, qu’il m’est bon de te rencontrer, Historien ! »
Fit-elle en tapotant dans ses mains pour se réjouir. Drausine se racla la gorge. « De vous rencontrer, bien sûr. » Son sourire s’étira sur le côté et adressa un clin d’oeil taquin à cette barbe blanche. Les Ilédors semblaient vieillir bien plus vite que les Olarils, mais l’âge n’avait jamais été néfaste pour gagner sa considération. A la vigueur d’un adolescent, l’expérience d’un homme était parfois enviable.

L’isolement forcé dans lequel elle se trouvait depuis un mois et demi rendait son appétit plus aiguisée que jamais. Si elle avait trouvé ce jeûne d’abord amusant, elle trouvait désormais les heures longues. Si bien qu’il lui tardait sincèrement d’être mariée ! Ysor représentait sa seule libération, elle le magnifiait d’être celui qui briserait bientôt cette famine.

« Sais-tu pourquoi je t’ai demandé ? » Drausine sembla de nouveau s’étouffer mais Lis tourna la têt et adressa à sa Suivante un sourire équivoque. Cette fois, elle pourrait bien s’étrangler.
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Sögur Bàthour
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MessageSujet: Re: Une rencontre royale   Une rencontre royale EmptyLun 2 Juil - 9:24

Le plus dur lors de cette rencontre serait de faire semblant d'être au courant des divers évènements qui se sont passés, bien entendu Sögur allait pourvoir prétendre que son ignorance de certains fait était dû à ses longs voyages, mais comment expliquer qu'il ne s'était pas présenter depuis son retour ? Tout le problème était là, l'homme était censé être rentré bien avant la fermeture des portes, et surtout pas camper au sein de la Révolution, encore moins apporter des vivres dans le quartier des Humbles, ses talents de conteur allaient-être utiles.
Il n'avait jamais vu la future reine, la mère de la prophétie, il en avait entendu parler, différentes histoires, mais il n'arrivait pas à se faire une image mentale. Approcher la reine d'aussi près, heureusement que les leaders de la révolution ne sont pas au courant, on lui aurait demandé de faire des choses impossibles, se battre pourquoi pas, mais l'espionnage était encore plus dangereux, il ne pouvait s'imaginer se faire torturer ; au moins une épée dans la ventre était plus rapide et moins douloureux.

L'historien attendait depuis peu dans la salle, ou plutôt un bureau, quand la porte s'ouvrit, au lieu d'un cortège composé de servantes, de gardes du corps, auquel s'attendait Sögur, celui-ci ne vit qu'une jeune femme, d'une beauté stupéfiante, accompagnée d'une autre femme. Cette dernière devait-être une servante, ce qui voulait dire que la femme blonde était la reine, sa reine … Il s'inclina devant elle, comme le voulait la tradition, restant à une distance respectueuse. Quand il releva les yeux vers la reine, Sögur se rendit compte qu'elle le l'observait, l'analysait, il se permit alors de faire de même, d'une manière beaucoup plus discrète, il ne voulait pas s'attirer d'ennui. La jeune femme était tout simplement resplendissante, malgré le fait qu'elle était enceinte, chose rare pour le géographe il était mal à l'aise. Il avait l'impression d'être une proie, d'ordinaire c'était lui qui menait la danse avec les femmes, lui qui les troublait, qui jouait avec elles, mais cette fois-ci c'était différent, le regard de la reine, ses gestes, son attitude, tout montrait qu'elle obtenait toujours ce qu'elle voulait, la prudence allait-être de mise.

Ma reine, c'est plutôt à moi d'être honoré d'avoir été convié dans vos appartements, votre invitation m'a surprise et empli de joie.

Il ne savait pas vraiment quel titre utilisé, de plus le clin d'œil d'une femme royale le troublait encore plus, la familiarité n'avait que rarement sa place en ce lieu de pouvoir. Sa suivante avait l'air d'être de cette avis, la future reine n'était pas assez protocolaire, et cela ne dérangeait pas Sögur, mais il faudrait faire attention à ne pas devenir lui aussi trop proche ...

Je dois bien vous avouer que je ne comprend pas vraiment votre invitation. Peut-être souhaiteriez vous une lecture de mes récits, mais il y a en votre demeure des conteurs bien meilleurs que moi.

Bien-sûr que non, cela était faux, il était le meilleurs conteur du Royaume, ou il aimait le croire, mais il était obligé de jouer ce rôle d'homme humble, afin que la reine lui dise explicitement ce qu'elle voulait, car pour être honnête, il n'en avait aucune idée.

Mais quoi que vous me demandiez votre altesse, je suis votre humble serviteur. J'essaierai de vous rendre service le mieux que je puisse.

Une nouvelle fois il s'inclina, il usa de toute la noblesse qu'il connaissait, tous ses gestes étaient calculés, la peur et le stresse passés, Sögur était redevenu l'historien de la cour.
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Lis Diantha
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MessageSujet: Re: Une rencontre royale   Une rencontre royale EmptyDim 15 Juil - 20:25

Lis adorait qu’on s’incline devant elle. Elle avait découvert ce délicieux usage depuis qu’elle était la Promise du Roi, et elle savait au fond d’elle qu’elle ne pourrait plus jamais s’en passer. Qu’un homme procède à cette révérence était toujours beaucoup plus charmant qu’une femme dans cette position, et surtout en ce moment, dans son… état. Et surtout quand l’Historien se prosterne avec ce petit regard ! Ah ! Elle l’avait vu, il la regardait.

En réalité, depuis quelques temps, tout homme posant son regard sur elle devenait un séducteur avéré. Elle trouvait en chaque œillade une invitation, ressentait une chaleur pétillante dès qu’on la croisait. Tout était prétexte à trouver un attrait dans un visage, un nez aquilin, une bouche fine ou des jambes arquées. N’importe quelle tare était sublimée, transformée en une qualité de séduction indéniable. Au point qu’elle soupirait comme une adolescente enfermée dans une tour jusqu’à son mariage. Elle ne rêvait ni d’un Chevalier, ni d’un Bûcheron, mais tous à la fois.

La grossesse et ses bienfaits étaient à double tranchant, chaque sentiment était décuplé si bien qu’elle avait l’impression d’être sans cesse euphorique, ou désespérée. Passant de l’un à l’autre sans crier gare. Et si d’aventure un Domestique osait la regarder dans yeux, elle en rêvait la nuit ! Elle en avait assez de cette abstinence ridicule, de cet éloignement de tout homme, et surtout de son futur époux. Elle l’avait rencontré peu de fois, mais avait décelé un énorme potentiel… Il avait été brimé toute une vie durant, qu’elle explosion il lui offrirait le soir des Noces ! Ah, comme le temps était capricieux, tantôt il s’envolait, et tantôt il se faisait paresseux…

« Viens, assieds-toi. » Lança la Fiancée Royale, désignant d’un geste gracieux un siège richement sculpté, qui lui faisait face. Lis ne pouvait se permettre de rester trop longtemps debout sans être essoufflée, elle s’installa confortablement sur son propre siège, garni de coussins moelleux. Parfait pour soulager son dos si courbaturé. Lorsqu’elle se penchait, immédiatement, l’infirmière qui était chargée de la surveiller l’assura qu’elle s’asseyait sans entrave, Drausine tenait son bras pour qu’elle ne se blesse point, et les gardes semblaient aux aguets… Elle se laissa faire malgré que ses yeux expriment très clairement son agacement. Cette situation était ridicule : elle n’était ni mourante ni malade. Juste enceinte, était-ce incurable ?

« En réalité » Elle eut quelques mouvements de main pour chasser ces mouches importunes, qui s’exécutèrent en se courbant bien bas. « En réalité, je t’ai demandé de venir parce que j’aimerai que tu écrives mes mémoires. » L’Olarile eut un mouvement, incontrôlé, de menton, de manière orgueilleuse. Sans qu’elle s’en rende compte, elle venait de prendre une pose d’une vanité royale, somme toute digne de son rang…

« Si tu acceptais ma demande, je serai comblée de joie. » Et comme un nouveau geste habituel qu’elle ne pouvait maîtriser, son œil brilla d’une intense lueur. Comme si derrière cette phrase, résidait bien plus qu’une proposition de travail. Les hormones de son état lui tournaient la tête, elle voyait là encore, en chaque expression de l’Historien, mille promesses ! « Sa Majesté le Gardan Edorta serait lui aussi très reconnaissant. » Finit-elle par souffler, s’assurant par cette phrase que le Conteur ait bien en tête les conséquences d’un refus.

Lis avait beau être une Olarile, loin des coutumes d’intrigantes qui sévissaient à la Cour, elle avait toujours aimé avoir toutes les cartes en main, et pouvoir les jouer sans tricherie. Aussi mettait-elle carte sur table d’office, sans avoir à menacer par la suite. Sans bluff aucun, elle offrit un ravissant sourire à son interlocuteur. Un sourire évocateur, qui ne taisait pas son état d’esprit.
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Sögur Bàthour
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MessageSujet: Re: Une rencontre royale   Une rencontre royale EmptyDim 22 Juil - 12:34

Sögur appréciait vraiment les gens nobles, encore plus ceux de rang royal, il en était d'ailleurs devenu un, non pas par le sang mais grâce à son apport pour la civilisation. Mais il y a une chose à laquelle il n'arrivait pas à s'habituer : le luxe, tout dans ce palais était tape-à-l'oeil, de belles broderies, des étoffes magnifiques, des sculptures à couper le souffle, l'Historien préférait les bonnes auberges, solides et chaleureuses. Malgré tout il fallait le reconnaître le siège était extrêmement confortable, bien plus qu'un banc en bois.
Il régnait dans la pièce une atmosphère étouffante, tendue, bien que cela soit normal ; la reine portait en elle les fruits de la prophéties ; Sögur n'était pas à son aise, il aimait parler librement sans avoir une épée de Damoclès au dessus de lui ; et puis il faut être franc, la reine avait l'air de se porter bien, son regard en disait long. Tout en s'asseyant, il défroissa légèrement sa tunique, d'apparence simple elle était pourtant fait de riches tissus, mais il appréciait cette simplicité, de plus cela lui donnait un style démarquant par rapport aux personnes qui éraient dans les riches rendez-vous.

C'était donc ça, voilà la demande de cette rencontre, le choix du lieu, il aurait du y penser, il vient complètement de se jeter dans la gueule du loup … Elle voulait qu'il écrive sur elle, qu'il immortalise sa vie, qu'il la fasse entrer dans son Histoire du Monde, les femmes ne valent pas mieux que les hommes, tous veulent qu'on se souvienne d'eux, cette peur de l'oubli est d'une telle fascination, un jour sans doute il étudierait les gens, sur ce qu'ils pensent et ce qu'ils ressentent. Ainsi donc cette jeune Olarile, sa reine de surcoût, venait de lui donner un ordre, oh bien entendu officiellement il s'agissait d'une demande, mais la posture royale, le tutoiement, tout cela puait l'ordre, quoi qu'il en soit, il ne pouvait refuser, piégé comme un simple paysan … Bon sang si les révolutionnaires apprenaient cela …

Il ne savait pas si c'était l'absence de femmes dans son lit depuis un certains temps ; trop longtemps pour lui ; ou si cela venait de l'attitude de la reine, mais des pensées lubriques lui passaient par la tête, très vite annihilées par la grossesse de celle-ci et par son statut. La mention du chef suprême voulait tout dire, et confirmait le chemin en sens unique qu'il venait d'emprunter, il n'avait plus le choix, il allait devoir accepter.

De son calme naturel, sans dire un seul mot, sans un geste brusque, Sögur observait la Fiancée Royale, puis il se mit à sourire, un sourire franc et chaleureux, ses yeux quittèrent alors le corps de la jeune femme pour se diriger vers sa sacoche en cuir. Il y plongea lentement les mains, à ce moment les gardes firent quelques pas en avant.

Je n'ai rien de dangereux dans mon sac, bien que je pense que certaines personnes soient capables de tuer à l'aide de parchemin, d'encre et de plume, croyez-moi j'en suis incapable.

Pour clore cette phrase il se permit de rire, un rire puissant, un rire pour lui-même, reprenant ses esprits il continua sa recherche dans son sac. Il en sortit un codex, ainsi qu'un pot d'encre et une magnifique plume, d'un oiseau sans doute éteint à ce jour.

Ma dame, se serait un plaisir que d'écrire votre histoire, tout grand de ce monde a le droit et même le devoir, de voir sa vie immortalisée par le magnifique pouvoir de la plume et de l'encre. J'aimerai que vous me disiez ce que voulez précisément, l'histoire de toute votre vie, de votre peuple, de votre amour pour notre Gardan Edorta, une œuvre publique, privée ? Je suis pour cette après-midi votre humble serviteur.


Il inclina légèrement la tête et plongea à nouveau ses yeux bleus sur la reine.
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MessageSujet: Re: Une rencontre royale   Une rencontre royale EmptyVen 27 Juil - 17:34

Lis se permit de rire, moqueuse, lorsque l’Historien eut quelques mots en faveur de sa garde rapprochée. Elle ne se gêna pas pour glousser avec un air complice à celui de son interlocuteur, bien heureuse qu’il soit lui aussi gêné par leur présence. Ils étaient une ombre donc elle se serait bien passée, et malgré qu’elle ait conscience de son état –grossesse et convalescence- la future Reine n’avait jamais eu l’habitude qu’on épie le moindre de ses mouvements.
Et si, d’aventure, elle se savait observée dans l’aile de Bakarne, dans l’une des alcôves qu’elle cachait, ce n’était que pour pimenter un rendez-vous amoureux, très à-même de donner le spectacle attendu par les yeux voyeurs. Cependant ici, la situation toute autre rendait les choses plus lourdes, plus compliquées, plus protocolaires. L’étiquette était pesante sur les épaules de la Promise, tant qu’elle s’en lassait déjà, et craignait de devoir vivre ainsi toute sa vie.

Du moins prétendait-elle à quelques changements lorsqu’elle serait effectivement la femme du Gardan Edorta, mais il fallait leur laisser à tous, et à la Cour entière, la surprise, de peur qu’ils ne changent d’avis sur son utilité… On ne rompt pas aussi facilement des siècles de chaîne ridicules… Mais Lis aimait les défis.

Elle se redressa et s’installa plus confortablement ; ce qui signifiait aussi de façon moins élégante, mais un ventre encombrant ne permettait pas de se mouvoir avec autant de grâce qu’à l’accoutumé. Ravie de la réponse de l’Historien, elle se sentait dans un état favorable au naturel qui lui était propre, malgré les efforts qu’elle devait mettre en œuvre pour le chasser.

« Quelle joie tu me fais ! » Elle frappa dans ses mains avec gaité, ne faisant pas attention au regard désapprobateur de Drausine. « J’ai besoin d’inscrire dans le temps ces événements merveilleux qui arrivent en ce moment. Nous vivons une époque grandiose qui verra le monde changer prochainement, lorsque mes Enfants viendront au monde, tu sais… » Elle caressa son ventre ; malgré que le geste ne lui soit pas énormément coutumier, elle se surprenait parfois à cette affection envers les deux êtres qu’elle portait, malgré le mal qu’ils lui faisaient déjà. Mais ils étaient aussi la clé de sa gloire et de son destin, et en cela, elle les chérissait déjà comme les Dieux qu’ils étaient.

« Il faut que les enfants de nos enfants puissent lire ceci, j’aimerais que tes écrits restent entre-nous, dans un premier temps, et que j’en fasse cadeau aux Héritiers lorsqu’ils seront en âge de savoir qui était leur mère, lorsque les Dieux » Elle fut contrainte de se reprendre. « Lorsque Therdone m’aura rappelé à lui. » Lis eut un sourire équivoque : elle n’avait pas allusion à Therdone que pour contenter les Ilédors présents dans la pièce, mais naturellement, ses prières allaient vers ses anciens Dieux, plus par affection nostalgique que par réelle foi.
Elle plaçait Therdone dans le panthéon des Divinités Olariles, comme peut-être le père de Bakarne et Hégoa, elle ignorait réellement sa place. Mais pour elle, il représentait ce qui avait donné la foi aux Ilédors, et par Bakarne, aux Olarils eux-même. Et elle n’avait aucune intention d’offenser ceux qui croyaient en la Prophétie dont elle était bénéficiaire !

« Bien entre nous, j’espère que Therdone ne me réclamera pas trop vite, car j’aime ce Palais et ton Peuple m’attire énormément. » Elle avait baissé d’un ton, de sorte que les domestiques ne purent que chercher à tendre l’oreille. Mais les convenances nécessitaient qu’ils ne fassent pas un mouvement, et permettaient à Lis de pouvoir chuchoter à l’Historien sans que les mots ne soient trop audibles. Bien sûr, ils étaient trop éloignés pour qu’ils soient seuls à les entendre…

Oui, les Ilédors l’attiraient beaucoup. Non seulement cette culture semblait mieux lui correspondre que celle des Olarils, mais en plus elle leur trouvait le charme de la nouveauté, l’attrait des chemises bien propres et des manières faisaient son petit effet. Elle prit bientôt les devants :

« J’aimerais que nous nous retrouvions ici-même, chaque semaine. Au jour et l’heure qu’il te plaira, et durant le temps que tu sauras me consacrer. » Elle avait naturellement envie de congédier toute cette foule et de garantir à son Ecrivain une intimité bien plus franche… Mais là encore, elle aurait à négocier avec Drausine et le combat semblait perdu d’avance. Sa seule chance serait un avis favorable des dizaines de médecins et voyants, que sa santé soit bonne d’ici là et que les cicatrices se résorbent vite. Ainsi, elle pourrait attester aller de mieux en mieux, et n’avoir aucunement besoin de toute cette procession.
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