Les Tables d'Olaria
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Ruben Gasseï
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Ruben Gasseï


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MessageSujet: Exercice    Exercice  EmptyLun 13 Déc - 0:54


  • La nuit commençait s'éclaircir pour laisser place à un soleil d'abord timide. Les rues étaient grises et la rosée recouvrait les pavés. Tout semblait endormi mais prêt à se lever pour commencer une longue journée monotone. Les quelques personnes nocturnes commençaient elles aussi à rentrer pour dormir ou enchaîner sur leur seconde vie, celle qui se passait sous le soleil. L'ambiance était feutrée et calme, comme si tout était immobile sauf quelques mouvements de-ci, de-là. Le silence régnait. Ruben aimait ces moments-là.
    D'habitude, il terminait de travailler plus tôt, vers quatre heures du matin car il était rapide et discret, mais aujourd'hui, il avait du allonger un peu sa nuit, non pas pour un assassinat mais pour du matériel. En effet, il y avait des gaz soporifiques qu'il avait testé une ou deux fois et qui lui plaisaient grandement même s'ils étaient très chers. Tuer sa victime sans faire de bruit est une chose aisée, mais quand l'entourage se trouve dans les parages et que ledit entourage est nombreux, il est moins facile de faire croire à une mort naturelle ou bien de masquer son passage. Même un morceau de botte vu pouvait lui donner l'amère impression d'avoir mal fait son travail.
    Alors, il commençait à visiter régulièrement son fournisseur de gaz soporifique pour acheter des dizaines de petites doses afin de s'assurer un certain calme durant ses opérations. Il habitait près de l'Ecluse de Bonne Abondance - quel nom ironique - avec ses deux fils qui l'aidaient à tenir ce commerce illicite. Ruben les aimait bien car ils ne posaient pas de questions tant qu'il avait l'argent pour payer. Personne n'irait interroger des pouilleux. Pas sur ses assassinats. Non, on irait plutôt voir les vendeurs certifiés qui fournissaient des Nobles. Mais la crème des assassins savait bien qu'il ne fallait jamais mettre le pied dans ces magasins trop voyants où vos fournisseurs pouvaient se retourner contre vous. Il fallait rester discret, tout le temps et la qualité n'était pas mauvaise. Le vieil homme qui le fournissait avait de quoi faire fortune avec ça si la fabrication ne coûtait pas aussi cher.

    Mais à présent, Ruben se concentra sur la route la plus discrète à prendre pour rentrer chez lui sans être trop vu. De loin, on pouvait le prendre pour un bandit ou un saoulard qui rentrait enfin chez lui après une nuit très arrosée. Le déguisement parfait puisque c'était à la fois un personnage qu'on rencontrait souvent, auquel les gens étaient habitués mais aussi assez effrayant pour qu'on ose pas l'aborder. L'homme était drapé d'un long manteau marron en toile grossière dont les poches contenaient ses marchandises. Dessous, il portait un pantalon et une chemise de la même matière et de la même couleur de manière à mieux se fondre dans le décor si nécessaire... Il y avait encore des fous qui voulaient prendre leur revanche sur Ruben Gasseï. Perte de temps.
    Un peu plus loin derrière lui, une autre silhouette traversait le petit jour à sa suite. Alecto Terdalis. Une belle Olarile, son apprentie et son unique amante. Mais aujourd'hui, elle endossait la tenue d'apprentie. Tout comme lui, elle n'était vêtue que d'une seule couleur et elle essayait de le suivre le plus discrètement possible. D'habitude, elle ne venait pas avec lui quand il devait acheter diverses armes ou matériaux, il avait trop peur qu'on le reconnaisse s'il sortait souvent avec elle : une telle beauté ne s'oublie pas. Mais il était impossible à une apprentie de ne jamais passer aux travaux pratiques et de ne jamais découvrir les bonnes adresses.
    Ruben tendit l'oreille : elle était de moins en moins bruyante. Il se souvenait des premières fois où elle avait essayé de le suivre et en souriait discrètement sous sa capuche. Elle était déjà souple et fine, désormais, elle devenait subtile, silencieuse et discrète. Il y avait encore du travail à faire pour qu'il ne capte plus avec son ouïe aiguisée le bruit de ses pas, surtout lorsqu'il tournait au détour d'une rue. Lorsqu'elle connaîtrait les dédales des rues par coeur, elle apprendrait à adapter ses pas selon les pavés. Elle deviendrait mortelle.

    L'homme se forçait à ne pas se retourner pour la regarder et la guidait jusqu'à leur maison. Comme Orphée, il se contentait de marcher le plus discrètement possible, de manger le chemin de l'Ecluse jusqu'au Quartier des Nobles. La semaine avait été plutôt chargée avec la montée des Dissidents et il luttait pour chasser la fatigue de ses membres : elle l'alourdissait.
    Les deux silhouettes passèrent dans une ruelle en coupe gorge où dormaient deux clochards, des hommes sans doute trop avinés pour rentrer chez eux à une telle heure. C'était un exercice type : passer discrètement près d'hommes sans les réveiller. Avec ceux-là, elle n'aurait pas trop de difficultés, mais le piège en cachait un autre : plus loin, il y avait un virage qui conduisait à une rue plus large et plus éclairée avec un plaque pour l'évacuation des eaux sales. Si, trop occupée à surveiller les deux hommes qu'il ne fallait pas réveiller, elle marchait dessus, il l'entendrait à coup sûr. Mais il avait bon espoir : elle s'était rapidement améliorée et elle avait véritablement envie de savoir et de pouvoir se débrouiller. Elle s'en sortirait.
    Ruben, lui, ramassa les plis de son manteau avant de marcher, la pointe du pied d'abord, sans poser le talon, un autre pas et il les avait dépassés. Ils ne sauraient même pas que Ruben Gasseï les avait frôlé durant leur sommeil. L'assassin passa à côté de la plaque le plus discrètement possible pour qu'elle ne s'aperçoive pas de sa déviation. Il tourna au coin de la rue et s'immobilisa sur le pas de la porte d'une taverne qui était encore fermée. Ruben resta debout, enveloppé dans son manteau comme un homme qui attend que sa taverne favorite s'ouvre. Il les avait souvent observés, ces saoulards qui ne peuvent pas faire autre chose que de s'enivrer de leurs vices. Mais il se secoua mentalement : lui aussi attendait son vice. Alecto ne devrait pas tarder à le rejoindre et il pourrait lui faire un bilan de leur exercice, lui faisant remarquer ses fautes, mais aussi ses progrès, même si l'assassin n'était pas vraiment le genre d'homme à féliciter ouvertement ses apprentis et par la suite, ils pourraient rentrer chez eux...

    L'homme se posa et fit en sorte que sa respiration soit la plus calme possible, comme pour brouiller les pistes et faire croire à son élève qu'elle avait perdu sa trace, même s'il était sûr qu'elle pouvait sentir, par quelque don que ce soit, sa présence quand il était dans les parages. Aucun grognement d'homme réveillé ne parvint à ses oreilles : elle avait donc passé le premier test avec succès. Il ne put s'empêcher de se sentir très très fier d'elle mais attendit tout de même les pas suivants pour porter un jugement sur la réussite de l'exercice.
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Alecto Terdalis
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MessageSujet: Re: Exercice    Exercice  EmptyLun 13 Déc - 19:33

    Si les Olarils avaient pour habitude de se lever très tôt, ils étaient friands de nuits reposantes. Or, il semblait qu'en Edor Adeï, peu dormaient réellement. Elle avait entendu parler des bruits, des ragots, sur ses Frères, sur ceux qui assiégeaient la Cité, qu'on appelait Révolutionnaires. Beaucoup de ceux de son Peuple semblaient leur être favorable. Comment ne pas les comprendre... Cette ville semblait si différente d'eux, alors, lorsqu'on les proclamait Elus, et lorsqu'on les voulait Rois, les Olarils choisissaient vite leur camp.

    Suite Ruben devenait amusant. Les premières sorties étaient pourtant loin d'être plaisantes, car elle était bruyante, elle le gênait. Alecto était autant frustrée qu'humiliée lorsque, les premières fois, elle le dérangeait plus qu'elle ne l'aidait. Elle s'était sentie comme une enfant qu'on réprimande de n'avoir pas appris une leçon ; Frustrée de devoir remettre en question son ancienne vie, mais finalement soulagée de devoir l'oublier totalement. Ici, avec Ruben, les différences s'effaçaient, alors qu'elles étaient pourtant monstrueuses. Ces deux cultures opposées, leur façon de vivre.

    Il semblait pourtant que Panpale les aide à se lier. Les marches nocturnes devenaient, depuis quelques jours, beaucoup plus intéressantes. Elle n'était plus un poids, du moins, plus autant qu'avant. Elle pouvait se déplacer sans l'exposer à des risques supplémentaires, sans qu'elle ne craigne d'être une gêne trop dangereuse pour son travail, pour son contrat, ou pour sa propre sécurité. Elle apprenait à écouter, elle le voyait désormais, presque tendre l'oreille tant elle l'avait observé.
    Lorsqu'elle marchait derrière lui, sa concentration était pourtant encore trop fixée sur ses pas, pour les rendre silencieux. Bientôt, elle n'aurait plus besoin de réflexion pour marcher sans bruit ; bientôt, ce serait naturel. La ruelle qu'il lui fit traversée l'engloutit, et elle ne le vit bientôt plus. Deux soulards cuvaient leur vin, l'un d'eux se mit à ronfler. Il fallait se dépêcher, et profiter du bruit pour passer.

    Si l'Assassin portait une cape, Alecto ne l'utilisait pas, elle. Ses longues jambes masquées par le tissus souple, collait sa peau, et elle se faufila entre les deux hommes. Lorsque l'un d'eux se tourna violemment, pris d'une quinte de toux, elle eut à réagir très vite ; prenant appui sur ses pieds, elle n'eut aucun mal à sauter par dessus la jambe que l'ivrogne bougeait en toussant. Il se tourna, renfrogné, et reprit son ronflement sonore. Elle allait accélérer la cadence, pour ne pas perdre trop Ruben, lorsqu'elle s'immobilisa pour observer cette plaque.
    L'Assassin lui avait déjà fait cette remarque. Le sommeil des deux hommes était lourd, mais pas assez pour ignorer un bruit caractéristique de pas sur la bouche d’évacuation, qui faisait résonner tout contact.

    Forte des mouvements qu'elle venait de faire, Alecto prit un léger élan, et sans peine, passa par dessus la plaque avec souplesse, puis cette fois, put enfin accélérer son allure. Elle tourna au coin de la rue, et sursauta en voyant la silhouette sombre de Ruben.
    Elle eut un sourire... Trop préoccupée par les pièges de son Maître, elle s'était laissée surprendre par sa présence. Pourtant, son visage ne reflétait pas d'avantage de déception. Elle savait que les remarques viendraient vite, et Alecto ne laissait pas énormément de réaction transparaître.

    « Vas, l'Ivrogne, goûter le vin qui te manque. » Souffla-t-elle, comme n'importe quelle Bourgeoise aurait insulté un Humble devant cette Taverne. Elle échangea un rapide regard sans expression, et continua son chemin.

    En dépassant un carrefour, elle passa l'Ecluse, se glissa dans une allée mal éclairée. Elle savait que Ruben l'avait suivi, mais son Talent n'était pas assez développé pour savoir quand il la surprendrait...
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Ruben Gasseï
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MessageSujet: Re: Exercice    Exercice  EmptyDim 2 Jan - 2:49


  • Bien, bien, pensa Ruben. Il pouvait noter les progrès de son élève. Elle venait de passer la ruelle, le suivant et, même si son coeur s'était serré quand il avait entendu l'un des ivrognes ronfler et grogner, le dégoûtant vraiment, il savait qu'il ne s'était pas réveillé. Il ne s'était certainement pas rendu compte de la présence de la jeune femme. Tout cela appartenait au monde de la nuit, monde qu'il ne connaîtrait jamais malgré les nombreuses fêtes qu'il avait du voir.
    La plaque ne sembla pas être un obstacle insurmontable pour elle et, avec grâce, elle sauta par-dessus, dédaignant l'exercice le plus compliqué de la nuit. Oui, elle faisait de réels progrès. Sa Volonté y était pour quelque chose, sa fierté aussi. Un très léger sourire se dessina dans l'ombre de sa capuche alors qu'il était seul et qu'elle ne s'était pas encore dirigée vers lui. L'assassin qu'il était reprit cependant rapidement le pas et il se couvrir un peu plus dans sa cape, le visage légèrement baissé pour qu'on ne puisse pas remarquer son visage. Le fait qu'il soit levé aussi tôt pouvait déjà éveiller assez de soupçons, même si la présence de la Taverne justifiait totalement la présence d'un homme ici à cette heure-ci. On est jamais trop prudent, n'est-ce pas ?

    Alecto s'approcha légèrement de lui, mais il savait qu'elle n'avait lui demander ce qu'il pensait. Elle savait quel rôle il jouait, elle commençait à tous les connaître désormais et elle-même allait s'en inventer un. C'était à lui de s'y accommoder et de juger avec quelle excellence elle le teindrait. Quand on vit dans le secret, le mensonge n'est qu'une précaution de plus.
    Elle choisit celui de la Bourgeoise hautaine qui rentre sans doute d'une soirée légèrement arrosée de vin délicat qui rentre dans son Domaine en passant par ces rues si peu recommandables. Plausibles, même si elle était un peu loin dans le quartier des Humbles. Après tout, lui concéda-t-il pour le moment, certains le faisaient, rarement seuls, mais il avait déjà vu des Bourgeois et des Bourgeoises s'aventurer par ici, la nuit. Et s'il les avait vus, il y avait fort à parier que les habitants de ce quartier en connaissaient aussi l'apparence. Le dédain qu'elle porta à son personnage le fit sourire intérieurement : c'était particulièrement bien imité. Après tout, un Noble de Sang ou de Rang se serait contenté de le doubler, peut-être de le bousculer, mais les Bourgeois avaient souvent besoin de montrer aux Humbles qu'ils avaient franchi le pas et que, désormais, ils n'allaient plus se mêler à eux aussi facilement.

    Il n'allait pas jouer la colère, l'ivrogne qui se rebelle et qui tente de l'attaquer. Ça ferait trop de bruit et attirer l'attention sur eux en plein exercice n'était pas une bonne idée. Même si cela lui ferait une bonne surprise. Ruben nota cette idée dans un coin de sa mémoire et se contenta de rester sur place, feignant un léger déséquilibre sur le passage de la jeune femme et la suivant des yeux. N'importe quel ivrogne l'aurait fait. Ivrogne ou pas d'ailleurs. Elle était tellement belle, même dans la nuit. Mais il se secoua un peu les puces, il ne s'agissait pas de rêver en plein exercice.
    Alecto se dirigeait hors de l'Ecluse pour se rendre dans la maison qui leur appartenait. Il la suivit doucement, dans l'ombre, mais pressa tout de même un peu le pas. Le soleil commençait, mine de rien, à se lever et il ne voulait pas être surpris dans cette tenue dans leur quartier. Il avait horreur des rues bondées quand il travaillait ou qu'il s'entraînait, même si les affronter pouvait être une couverture d'anonymat incroyable. Ruben jeta un coup d'oeil au ciel pour estimer le temps qu'il leur restait : une heure environ. Il s'engouffra dans une ruelle à la suite d'Alecto, la regardant, analysant ses gestes.
    Il était indéniable qu'elle avait progressé depuis qu'il l'avait prise en apprentissage : elle était bien pus discrète, méfiante et elle ne se laissait plus avoir aussi facilement, évitant les pièges qu'il lui tendait. Il fallait avouer que, malgré tout l'amour qu'il lui portait, il s'était demandé si cela avait été une bonne chose de la prendre en Apprentissage. Déjà qu'il refusait tous ces petits fils de Bourgeois ou ces Nobles de Sang incapables, devait-il prendre une femme ? Une Olarile, ces gens dont il avait si peu d'estime ? Mais il ne regrettait pas. Il n'était pas, soit, le meilleur professeur qu'il soit, mais il était content de savoir que quelqu'un pourrait prendre la relève et donner à cette ville un bon assassin quand il n'y serait plus.

    Il calqua donc ses pas sur les siens, marchant furtivement dans les zones d'ombre, regardant les progrès de son élève; Elle était presque une ombre. Elle était presque comme lui. Dans quelques temps, elle serait prête et il lui confierait une de ses commandes, il la présenterait à ses clients avec fierté mais réserve. Elle n'aurait plus à penser qu'elle lui devait tout et qu'elle lui était dépendante. Mais il faudrait qu'il fasse tout de même quelque chose pour la convaincre de porter une capuche un de ces jours.
    Avançant un peu plus rapidement pour la rejoindre et utiliser à bon escient l'heure qu'il leur restait, il s'approcha dans son dos, le plus discrètement possible, puis, il décrocha de sa ceinture son poignard. Oh, c'était un poignard bien inoffensif, presque émoussé qu'il n'utilisait que pour les entraînements, pour être sûr qu'il ne la blesserait pas, jamais. Il pouvait la regarder se blesser pendant un entraînement, mais la blesser, lui, il ne pouvait pas et il ne tenterait jamais. Changeant de masque, il laissa tomber l'ivrogne impatient pour l'ivrogne agressif et, doucement, il la frôla avec la lame. Normalement, il lui aurait demandé ses bijoux pour compléter le rôle, mais Alecto connaissait bien les masques qu'il utilisait, il se contenta donc de garder le silence, pour ne pas attirer l'attention d'un hypothétique passant ou du réveil de la famille sous les fenêtres de laquelle ils se tenaient. S'il ne la blessait jamais, le fait qu'elle le frappe ne le dérangeait pas toujours. Surtout quand c'était lui qui commençait, pensa-t-il avec son habituel sourire intérieur. Dès le début, elle faisait mal, mais il ne se plaignait jamais, il étouffait les grognements de douleur et il analysait l'adresse de son coup. Il fallait qu'elle aille vite, discrètement et sans pitié. Elle avait très vite comprit cela : si elle laissait la moindre chance à son adversaire d'en sortir vivant, il l'attaquerait et ne montrerait certainement pas la même pitié. Elle avait comprit cela rapidement, oui et il en était content, il se voyait mal expliquer la partie 'philosophique' de son métier.
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Alecto Terdalis
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MessageSujet: Re: Exercice    Exercice  EmptySam 8 Jan - 15:53

    Il résidait dans les exercices de Ruben des attraits qu'il n'imaginait peut-être pas. L'apprentissage pour exceller dans cet art bien ingrat et intransigeant, afin qu'il soit un Maître fier d'elle, demandait toute l'attention, toute la patience possible. Il était un mentor difficile à satisfaire. En réalité, Alecto se doutait qu'il avait conscience des doubles sentiments qu'il créait en elle. Il avait l'esprit trop pervers pour ne pas y songer également.

    Les jeux de cette éducation étaient dangereux et parfois violent, tantôt il fallait être agile, tantôt faire preuve de plus de puissance. Mais les exercices où le Maître avait à s'approcher de l'Elève étaient ceux qu'elle préférait. Elle pouvait ainsi profiter de quelques instant de proximité sans que leur intimité ne soit ébranlée, où que l'un et l'autre n'aient besoin de faire un pas en avant dans leur relation.

    Sous prétexte de travail, Alecto prenait plaisir à ces exercices. Mais il ne fallait pas que cela altère ses capacités. La lame qu'elle sentait, elle le savait, n'était pas très dangereuse. Pourtant, il était facile de se blesser avec n'importe quel objet, pourvu qu'on soit talentueux. Ruben ne souhaitait pas lui faire de mal, mais le danger de la situation ajoutait au piquant de l'atmosphère. Elle n'avait pas à ouvrir la bouche, il ne fallait surtout pas faire de bruit.

    Elle recula légèrement sa jambe, pour prendre appui dessus et pouvoir se tourner vivement. Alecto ne mit que quelques secondes à amener sa main sur le poignet de son assaillant, peina pourtant à trouver où elle pourrait glisser ses doigts entre le tissus de son pourpoint et ses gants, et enfonça avec vigueur ses ongles dans la peau de l'agresseur. Mais il ne put gémir de douleur, l'autre main remontant déjà sur sa bouche pour étouffer les éventuels cris.

    Dans une position délicate, elle eut juste le temps de rattraper le poignard qui allait tomber, et faire résonner toute la ruelle. Elle l'attrapa de justesse, coinça la main qui bâillonnait son adversaire sous son menton et se retourna derechef. Il fallut à nouveau quelques secondes pour qu'elle le plaque au mur de pierre froide, l'avant bras levant son menton, et le poignard se retournant contre son Maître, elle le menaça, la pointe droit sur le coeur.

    Un geste plus maladroit lui fit percer le tissus de la toile brune du manteau. Elle eut une moue et se recula bientôt, concluant l'exercice. Alecto avait eu peur. Peur de lui faire mal, et n'avait pu continuer dans son rôle. Elle baissa les yeux et fit tourner la lame, de sorte qu'elle lui présente ce qui lui appartenait.

    « Désolée... » Murmura-t-elle finalement, son visage restant neutre, mais ses yeux clairs, eux, s'en voulaient d'avoir déçu son Maître.
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